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5 * Bof ! - Page 23

  • BARBARA de Christian Petzold *

     Barbara : photoBarbara : photo

     Barbara : photo Nina Hoss, Ronald Zehrfeld

    En 1980, parce qu'elle est soupçonnée de vouloir passer à l'Ouest, Barbara médecin-pédiatre dans un hôpital de Berlin est punie et mutée dans une petite clinique de Province. On lui attribue un logement minable où régulièrement elle reçoit la visite de deux agents de la Stasi qui lui font subir fouille au corps et de son appartement. Ils ont raison de la pister, car Barbara prépare son évasion vers le Danemark aidée de son bel amant tout blond de l'Ouest qu'elle rencontre de temps en temps en cachette pour une partie de zimboumtralala comme on n'en connaît pas à l'Est. Barbara aussi se méfie, de tout et de tous. De ses collègues qu'elle tient immédiatement à distance et qui prennent son attitude pour du mépris. Cela tombe bien, l'actrice à la bouche déformée par les injections affiche en permanence un petit air supérieur qui convient parfaitement. Doit-elle se méfier de sa concierge aussi ? Mais surtout d'André ce gentil médecin chef au joli sourire qui la regarde avec convoitise mais dont elle craint qu'il soit un agent double ? Désormais la vie de Barbara n'est faite que d'inquiétudes et de soupçons. Heureusement elle a son métier qu'elle aime et pratique avec beaucoup de dévouement et d'application.

    Au début, j'y ai cru. Barbara fait  passer sa solitude, sa trouille et sa méfiance par delà l'écran. J'avais la pétoche. Ne plus pouvoir sortir, entendre un bruit sans se retourner et paf... la paranoïa gagne le spectateur. Et puis le manque de joie ambiant, la tristesse du logement, le style année 80 de l'Est, tout est nickel chrome et donne envie de s'acheter des cornichons Spreewald. Et brusquement j'ai lâché... Le tournant décisif s'est amorcé lorsque son amant annonce à Barbara qu'à l'Ouest, elle n'aura plus besoin de travailler. Là, je me suis dit "aïe, ça sent le roussi !", Barbara n'est pas du genre à se laisser entretenir par un blondin. Nous apprendrons plus tard qu'elle préfèrera cueillir directement le thym et la farigoule dans son jardin pour faire sa ratatouille. Mais je m'égare... Dès lors donc, tout devient affreusement prévisible.

    Mais ce n'est pas uniquement le fait de prévoir chaque scène avant qu'elle n'arrive qui m'a agacée et c'est peu de le dire. Barbara a un métier auquel elle tient et qu'elle exerce avec plus que de la conscience professionnelle. Et là aussi, ça coince. Fallait-il faire de cette femme une quasi sainte qui se dévoue au-delà du zèle à ses patients ? Oui, Barbara est ce genre de médecin (cherchez l'erreur ?) qui passe des nuits auprès de certains malades (soigneusement choisis), qui prend sur son temps de sommeil pour leur lire des histoires... Le gentil docteur André n'est pas en reste et peut écourter un week-end pour revenir à l'hôpital. D'ailleurs, si on le cherche... on le trouve... où ça ? Chez une patiente mourante. Et ô surprise ! Il s'agit de la femme du méchant pourri de la Stasi qui cherche des poux à Barbara ! Hors donc, les ordures ont une vie et ne sont pas épargnés par les calamités ! Les grosses ficelles apparentes commencent à me faire copieusement soupirer !

    Question réalisation, on se croirait chez le Docteur House (oui, mesdames et messieurs au cours d'un zapping frénétique je suis déjà tombée sur le Docteur Mamour).... Barbara et Dédé, mains dans les poches émettent des diagnostics sur leurs patients en un seul regard. C'est fou ce qu'ils sont forts à l'Est, on dirait des américains ! Fallait-il aussi que ce brave nounours de Dédé tombe instantanément amoureux de Barbara rien qu'en l'apercevant par une fenêtre pour la première fois et à 50 mètres ? Evidemment pour ceux qui aiment les filles qui font la gueule (et elle a de bonnes raisons de faire la gueule, merci, je ne suis pas pro stasi non plus...) c'est pain béni. Edith nous a menti. Elle disait "les filles qui font la gueule, les hommes n'en veulent pas !" Il faut le voir ce pauvre docteur, ramer comme un clampin, se faire mousser (en faisant une analyse de texte savante de ceci, à laquelle je n'ai RIEN compris, sauf que du coup j'ai bien vu que la main gauche était inversée) pour tenter de séduire la belle insaisissable qui ne devient souriante que lorsqu'elle a un "service" à lui demander ! Il fait peine à voir.

    Et pendant ce temps Barbara répare son vélo, se lave les cheveux, planque son magot sous un caillou, le change de place, prend des bains, fait du vélo, joue du Chopin sur son piano (et ça me donne envie de revoir "Voyage au bout de l'enfer"), fait un tour à vélo.. et moi je regarde ma montre et ai depuis belle lurette cessé de trembler pour Barbara !

    Et je me souviens de ce film fascinant, romanesque et vraiment flippant "La vie des autres" de Florian Henkel Von Donnersmark.

  • MARGIN CALL de J.C. Chandor *

    Margin Call : photo

    Margin Call : photoMargin Call : photo Kevin Spacey, Zachary Quinto

    Synopsis : Pour survivre à Wall Street, sois le premier, le meilleur ou triche. La dernière nuit d’une équipe de traders, avant le crash. Pour sauver leur peau, un seul moyen : ruiner les autres…

    Etonnamment récompensé du Grand Prix au dernier Festival du Film policier de Beaune, ce film permet à une belle brochette d'acteurs (passés à l'auto bronzant) aussi talentueux que glamour et chics pour certains (Kevin Spacey, Jeremy Irons, Paul Bettany, Demi Moore, Simon Baker, Zachary Quinto, Mary McDonnel) de s'en donner à coeur joie pour faire leur numéro. Totalement hors sujet dans un festival de films policiers, il m'a un peu agacée. Le réalisateur venu chercher son prix a tenté de s'excuser disant que ce n'était pas à proprement parler un film de flics (merci, on avait vu) mais qu'il y avait des voyous dans tous les milieux... Avec le recul je dirai qu'il s'agit d'un thriller financier !

    Il s'agit donc ici de voir une nuée de vautours traders pleins aux as faire en sorte de perdre le moins de milliers de dollars possibles et se sortir sans trop de dégâts d'une crise financière maousse ! Avoir choisi de réduire l'unité de temps à 24 heures chrono aurait pu être casse-gueule pour ce premier film rondement mené, mais on peut dire que le réalisateur a su garder rythme et tension à cette journée et cette nuit en enfer. Du coup, même si comme moi, vous n'y entravez que pouic à toutes ces salades qui mènent le monde, vous pourrez aisément garder un oeil attentif face aux doctes explications et coups bas en règle. Cela dit, il ne vous sera peut-être pas interdit de sourire lorsque vous verrez Kevin Spacey passer en un claquement de doigt du pourri qui vire ses collaborateurs et annonce aux autres que "the show must go on", à l'humaniste au grand coeur prêt à verser une larmichette ! 

    En direct du Palais Brogniart, à vous les studios !

  • MISS BALA de Gerardo Naranjo *

    Miss Bala : photo

    Synopsis : Au Mexique, pays dominé par le crime organisé et la corruption, Laura et son amie Uzu s’inscrivent à un concours de "Miss Beauté" à Tijuana. Le soir, Laura est témoin d’un règlement de compte violent dans une discothèque, et y échappe par miracle. Sans nouvelle d’Uzu, elle se rend le lendemain au poste de police, pour demander de l’aide. Elle est alors livrée directement à Nino, le chef du cartel de narcotrafiquants, responsable de la fusillade. Kidnappée, et sous la menace, Laura va être obligée de rendre quelques "services" dangereux pour rester en vie.

    Malmener sa très belle et très vaillante actrice Stephanie Sigman, de plus en plus égarée et terrorisée par des tordus sadiques, voilà sans doute le but du réalisateur qui ne convainct pas du tout à dénoncer cette bande de pourris et la corruption ambiante.

  • L'ENFANT D'EN HAUT de Ursula Meier *

    L'Enfant d'en haut : photoL'Enfant d'en haut : photo

    En haut, il y a les pistes, les touristes,  la neige, le soleil, l'argent. En bas, il y a Simon 12 ans et sa soeur Louise. Ils vivent dans une tour. Tout est gris, sinistre. Ils n'ont pas de parents, pas d'argent, à peine de quoi manger. Louise garde rarement un travail alors pour subvenir aux besoins, Simon vole les riches d'en haut et vient en bas brader son butin. Entre les deux mondes qui ne se rencontrent jamais, ou à peine, un téléphérique que Simon emprunte chaque jour pour son rituel.

    Entre Ken Loach et les Frères Dardenne se trouve ce film d'Ursula Meier qui tente de nous raconter une histoire, un drame familial, à moins qu'il ne s'agisse d'une métaphore hardie entre Suisse d'en haut et Suisse d'en bas, ou des deux à la fois. Sauf qu'un film aussi poussif et répétitif (je n'ai pas compté le nombre de fois que Simon vole des skis !) est avant tout ennuyeux. J'hésite entre bonnes intentions sincères (la misère c'est moche, il faut le dire) et narcissisme (regardez comme je filme bien la poissitude de la vie). La réalisatrice semble pousser le réalisme à l'extrême et en même temps oublie quelques éléments. Je n'ai pas pu m'empêcher de me demander comment les deux personnages payaient le loyer de leur appartement par exemple. C'est un détail mais cela paraît impensable que les services sociaux ne leur tombent pas sur le poil. Sans compter que le petit de 12 ans se met brusquement à parler anglais couramment et les anglais du film déclament leurs répliques deux fois (une fois en anglais, une fois en français : RIDICULE !)  Lorsque le grand twist familial est révélé (merci encore à Laurent Delmas et Christine Masson d'avoir fait une fois de plus leurs "relous"...), on sent poindre un soupçon d'émotion et le rythme du film s'accélère un peu. Les personnages s'animent tout à coup. Et puis non. C'est l'acharnement qui prévaut, contre Simon, qu'aucun adulte ne cherche à secourir, bien au contraire. Seul le personnage d'une bourgeoise anglaise en vacances avec ses enfants (Gillian Anderson : MAGNIFIQUE !) fera montre d'un peu d'attention mais renoncera... Tant de cruauté contre un enfant finit par mettre réellement mal à l'aise.

    Les deux acteurs n'y sont pour rien. Pour une fois Léa Seydoux (beaucoup plus crédible dans un rôle d'exclue paumée que de bourgeoise) a de bonnes raisons de faire la gueule. Et le petit Kacey Mottet Klein est parfait. Mais que c'est long, et froid et ennuyeux !

  • NOUVEAU DÉPART de Cameron Crowe *

    Nouveau Départ : photo

    Nouveau Départ : photo

    Nouveau Départ : photo Cameron Crowe

    La femme de Benjamin est morte depuis six mois dans d'atroces souffrances, mais pas tant que ça finalement. En tout cas c'est ce qu'on fait croire aux enfants. Evidemment la défunte était un être de lumière, belle, intelligente, drôle, généreuse, aimante, gaie... Un tourbillon d'humour, d'enthousiasme et de magnificence que l'on revoit en flash-backs dignes des petits déj' Ricorée. On comprend que Benji soit inconsolable mais il a deux moutards à élever et soutenir : un ado qui se met à dessiner des scènes de décapitation bien gores sur les murs de son collège (d'où son renvoi) et une adorable fillette de 7 ans qui attrape l'esprit de sa maman le soir avant de s'endormir (d'où sa grande zénitude). Benjamin estime qu'il fait l'objet de trop de compassion et les souvenirs qui l'entourent l'accablent. Il décide de tout quitter, son boulot et la ville où il vit et d'acheter une maison au vert. C'est un zoo presqu'à l'abandon qui a ses faveurs. En plus de la bicoque délabrée, Benjamin va utiliser jusqu'au dernier centime de ses économies pour réhabiliter le zoo avec l'aide de l'équipe restée sur place. Et ce qui ne tombe pas trop mal c'est que la gardienne en chef n'est autre que Kelly allias Scarlett Johansson, y'a pire pour reprendre goût à la vie. Mais croyez-vous que l'ado bougon va se montrer coopératif ? Que nenni, il se montre de plus en plus grincheux.

    Bien que ce film soit cul-cul la praline comme rarement film peut l'être, qu'il est prévisible de la première à la dernière image, qu'il est tellement gnangnan qu'il pourra trôner en bonne place au musée des nanards de l'année... je n'arrive pas à le détester. Et pourtant, chaque personnage est réduit à un seul trait de caractère (sauf Benji/Matt qui est parfait et qui doit avoir un doctorat en psychologie pour comprendre tout même s'il ressemble de plus en plus à Adamo !), même le gros vilain ne l'est pas vraiment tout à fait. Evidemment, Benjamin qui n'avait jamais vu un animal de sa vie (ou peut-être une guêpe tueuse ou deux !) va devenir expert ès bestioles et se mettre à murmurer à l'oreille d'un tigre mal en point sous le regard énamouré de Scarlett. Il va résoudre les gros problèmes psychologiques de son ado de fils en une seule tirade. Il va expliquer à Scarlett pourquoi il ne la bascule pas dans la paille vu qu'elle n'attend que ça mais que si elle patiente un peu, il ne sera pas contre lui rouler une pelle sous le gui au réveillon. Et j'en passe et des plus gratinées.

    Je crois que l'entreprise est tellement incroyable de mollasserie, tellement empêtrée dans de bons sentiments qui n'existent que dans l'imagination que je ne parviens qu'à croire à la totale honnêteté et générosité du projet. Pour Cameron Crowe, le monde est beau et bon et les animaux peuvent aider les hommes à devenir meilleurs et à s'aimer les uns les autres. Halleluyah.

    Ah oui, dernière chose les trois enfants sont très très bien. 

  • YOUNG ADULT de Jason Reitman *

    Young Adult : photo Charlize Theron

    Young Adult : photo Charlize Theron, Patrick Wilson

    Young Adult : photo Patton Oswalt

    Mavis apprend par mail que son ex amour de lycée vient d'avoir un enfant. Cette peste autosatisfaite a réussi à se persuader de sa réussite parce qu'elle a quitté le trou de bouseux où elle a grandi. Fière d'habiter la grande ville de Minneapolis, auteur à succès de romans à l'eau de rose pour ados, elle est néanmoins en perte de vitesse et de gloire. Elle revient donc sur les lieux du crime où elle fut jadis reine de beauté et séductrice forcenée pour reconquérir Buddy. Elle en est persuadée, il est malheureux, piégé dans une vie qu'il n'a pas choisi, elle et lui sont faits l'un pour l'autre. Malgré l'évidence, Buddy, sa femme et son bébé nagent en plein bonheur, et malgré les remarques avisées d'un autre camarade de promo retrouvé et qui observe le désastre, Mavis va s'inscruster, s'humilier, se ridiculiser jusqu'à plus soif... Et Mavis boit beaucoup, elle est même alcoolique, d'ailleurs elle finit chaque soir, fille perdue cheveux gras, raide défoncée à plat ventre, les bras en croix sur son lit à cuver les litres d'alcool qu'elle ingurgite.

    Etrange film qui ne ne se décide pas entre drame et comédie et se retrouve au final  ni vraiment drôle, ni vraiment émouvant, et surtout pas bien passionnant ! Pour une fois cependant, le rôle du "gros de service" (Patton Oswalt, bravo !) n'est pas l'abruti faire valoir du héros, rotant, éructant des blagues à deux balles et libidineux, mais le personnage le plus intéressant (et touchant) de l'histoire, une sorte de miroir grossissant justement dans lequel l'héroïne se contemple avec effroi. Mais quand même, on a à la fois bien du mal à comprendre comment le fadasse Patrick Wilson peut résister à la bombe Charlize et surtout pourquoi cette dernière s'accroche à ce banal péquenaud !

    Et la morale de l'histoire est simplissime. Les gens des villes beaux et intelligents sont mauvais à l'intérieur, puants, méchants, méprisants mais convaincus d'avoir un métier et une vie passionnants et s'en vantent en éclatant de rire. Les bouseux des campagnes sont mal sapés et pas bien folichons à regarder, ils sont coincés dans une vie stupide qu'ils n'ont pas voulue et se réunissent entre eux pour s'en réjouir et fêter tous les événements de cette toute petite existence mesquine.

    Pourquoi * ? Pour Charlize et Patton ! Leurs scènes ensemble hissent un peu le débat.

  • ALOÏS NEBEL de Tomás Lunák *

    Aloïs Nebel : photoAloïs Nebel : photoAloïs Nebel : photoAloïs Nebel chef de la minuscule gare de Billy Potok en Tchéchoslovaquie est un homme sombre et peu bavard d'une cinquantaine d'années. Il accomplit avec conscience son travail lorsque passent de rares trains dans cette région somptueuse mais oubliée. Seul son chat retient son attention. La nuit, les mêmes cauchemars viennent le hanter. Ils le ramènent une quarantaine d'années en arrière lorsqu'il était un petit garçon témoin de quelques horreurs de guerre. Un mystérieux homme muet, proche de son histoire, va également raviver ces souvenirs enfuis qui peuplent ses rêves. Plus tard, devenu SDF en gare de Prague, il va rencontrer une femme qui va lui redonner un peu de goût à l'existence.

    On est instantanément happé par la qualité et surtout la beauté des images de ce film qui utilise le procédé de rotoscopie qui consiste à retranscrire en animation des images filmées préalablement en prises de vue réelles (c'est clair ?). Il est donc évident que cela donne un réalisme impressionnant à un film d'animation. C'est donc d'une beauté indiscutable qui ne se dément jamais tout au long du film. Il suffit de regarder les trois photos ci-dessous. La première demi-heure est captivante et, porté par le mystére qui entoure le personnage, on se laisse entraîner par un intérêt évident. Et puis, peu à peu, le film échappe totalement. Trop d'ellipses ou trop de lacunes historiques font que le pauvre spectateur est un peu baladé et finalement abandonné au bord de la voie. Il est évident qu'il doit nous manquer des éléments biographiques de Tchéquie pour tout comprendre. Nos connaissances s'arrêtent bien avant l'expulsion des minorités allemandes des sudètes ou la révolution de Velours qui met fin au régime communiste en 1989. Mais pas seulement. Dans l'histoire même d'Aloïs, certains points restent obscurs. Pourquoi ce brusque séjour à l'hôpital psychiatrique qui fait qu'ensuite le pauvre homme se retrouve sans travail et sans logement à dormir sur un banc en gare de Prague par exemple ?
    Reste pourtant les fabuleuses images quasi hypnotiques parfois qui nécessitent néanmoins de ne pas être en déficit de sommeil pour ne pas sombrer !

  • LES ADIEUX A LA REINE de Benoît Jacquot *

    Les Adieux à la reine : photoLes Adieux à la reine : photo Benoît Jacquot, Julie-Marie Parmentier, Léa Seydoux

    Alors qu'à Paris le peuple a "pris" la Bastille, à Versailles la Reine consulte le dernier Vogue son cahier des froufrous et falbalas, se meurt d'amour pour la belle et libre Gabrielle de Polignac et manipule sa très dévouée lectrice favorite Sidonie Laborde. Cependant les bruits de tumulte s'approchent rapidement et le Palais peu à peu se vide. Les nobles dont les noms circulent sur une liste de têtes à couper ont peur et fuient ainsi que leurs serviteurs qui ne se sentent plus en sécurité. Sidonie assure qu'elle ne quittera jamais la Reine qui en profite pour lui demander un étrange sacrifice !

    L'idée de ne pas montrer la "révolution" en marche mais la confusion puis le chaos qui s'emparent progressivement du Château est tout à fait originale. Tout comme découvrir les couloirs, les différents passages, les cuisines et les "quartiers" des domestiques. S'apercevoir aussi que tous ne sont pas aussi bienveillants et dévoués que Sidonie. Les médisances et mesquineries allaient bon train. Voir le désarroi des nobles paniquer dans une confusion totale est un triste bazar pathétique. De vieux barbons enfarinés s'émeuvent de lire leurs noms sur la liste fatale. Le réalisateur ne les épargne pas et capte la débâcle qui s'empare de Versailles devant les yeux effarés des serviteurs auxquels certains, telle Sidonie aveuglée par l'amour qu'elle porte à sa Reine, refusent de croire. Si d'aucuns veulent y voir des correspondances avec une certaine fin de règne actuelle, tant mieux pour eux. Moi je ne vois qu'un film en costumes, certes différent car brillant et d'un point de vue particulier puisque c'est celui des domestiques, mais surtout  usant à force d'agitation. Suivre Sidonie qui tombe et se relève, et sa course éperdue dans les couloirs interminables ont réellement fini par devenir fatigant pour la spectatrice que je suis.

    Reste l'interprétation. Certains seconds rôles sont vraiment aux petits oignons et il n'y a pas plus naturelle et convaincante que l'extraordinaire et extravagante Noémie Lvovsky en première femme de chambre qui veille avec dévotion sur sa royale patronne. Julie-Marie Parmentier est une petite soubrette mutine et charmante. Virginie Ledoyen une fière et conquérante amie/amante. Et Diane Kruger passe avec beaucoup de sensibilité de la femme superficielle et capricieuse à l'épouse inquiète pour son royal époux, puis brisée par l'abandon de son amie mais néanmoins d'une cruauté manipulatrice envers Sidonie.
    Et donc, lisant partout qu'il s'agissait ici du meilleur rôle de la toute récente mais fulgurante carrière de Léa Seydoux qui pour l'instant ne m'a JAMAIS convaincue, je m'attendais et d'ailleurs j'espèrais être enfin conquise par la demoiselle. Il n'en est rien. Fade et inexpressive, je trouve cette actrice absolument mauvaise et sans aucun mystère, et incapable de faire passer la moindre émotion dans son regard qui reste désespérément vide. Censée faire comprendre à quel point elle tient à la Reine, à aucun moment on ne voit passer la fièvre de l'admiration et de l'amour dans ses yeux.  Il n'y a que lorsqu'elle doit être encore plus boudeuse et renfrognée qu'elle ne semble l'être naturellement, qu'on peut apercevoir un léger frémissement de sa narine gauche. Ou lorsqu'elle espère obtenir quelque chose. Une réplique du film à elle destinée résume assez bien son jeu et le tempérament de son personnage : "Dis donc, tu peux être aimable quand tu demandes un service ?".

    Ce qui a fini de m'irriter est que Benoît Jacquot se serve de deux prétextes absolument minables pour déshabiller intégralement deux de ces actrices ! J'en ai vraiment plus qu'assez de ces scènes inutiles qui ne servent en rien l'intrigue et plus qu'assez des actrices qui acceptent ces scènes sans objet. La scène où Virginie Ledoyen et Diane Kruger se serrent l'une contre l'autre est bien plus explicite et sensuelle que si elles avaient été dans un lit.

  • Y'A QUELQU'UN QUI M'A DIT

    que mes jeux étaient trop simplistiques. Alors je vous en mets un compliqué et en plus il n'y a rien à gagner que ma considération distinguée. Alors battez-vous mais les règles demeurent les mêmes, sinon je ventile, façon puzzle !

    J'ai découpé des actrices en morceaux et j'ai aimé ça, à vous de retrouver leur identité.

    UNE SEULE REPONSE A LA FOIS PAR PERSONNE.

    ON NE REJOUE QUE LORSQUE J'AI VALIDE LA REPONSE.

    GAME OVER. Merci.

    1

    ELLEN DE GENERES trouvée par Jordane

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    2

    BRYCE DALLAS HOWARD trouvée par Fréd

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    3

    ROMY SCHNEIDER trouvée par jane

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    4

    WINONA RIDER trouvée par Mister Loup

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    5

    CATE BLANCHETT trouvée par caro

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    6

    SCARLETT JOHANSSON trouvée par Mister Loup

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    7

    DAKOTA FANNING trouvée par mel

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    8

    CATHERINE DENEUVE trouvée par Florence

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    9

    KATE WINSLET trouvée par caro

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    10

    VANESSA PARADIS trouvée par Mister Loup

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    11

    JESSICA CHASTAIN trouvée par Fréd

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    12

    MARILOU BERRY trouvée par Fréd

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    13

    EMMA WATSON trouvée par caro

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    14

    MELANIE DOUTEY trouvée par Ph

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    15

    MARION COTILLARD trouvée par Florence  

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    16

    NATALIE PORTMAN trouvée par Mister Loup

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    17

    JULIANNE MOORE trouvée par Marine

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    18

    DREW BARRYMORE trouvée par Fréd

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    19

    ANGELINA JOLIE trouvée par Ph

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    20

    MICHELLE WILLIAMS trouvée par caro

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  • LE TERRITOIRE DES LOUPS de Joe Carnahan *

    Le Territoire des Loups : photo Joe Carnahan

    Le Territoire des Loups : photo Joe Carnahan, Liam Neeson

    John est tueur de loups et autres bestioles sauvages pour une compagnie pétrolière. Son travail consiste à protéger les employés des bêtes enragées qui rôdent autour de la station dans le grand nord. Mais il a aussi un gros chagrin, sa femme est morte (c'est normal il n'a jamais été bon être la femme de Liam Neeson dans les films, ni dans la vraie vie d'ailleurs...). John n'a plus le goût à rien et surtout pas à la vie. Un soir de solitude et de désespoir encore plus profonds il pointe le canon de son fusil dans sa bouche pour en finir, mais ne parvient pas à tirer. Il prend l'avion avec ses collègues pour rejoindre Anchorage en Alaska. Après quelques fortes secousses annonciatrices, l'aéroplane se crashe au milieu de nulle part ne laissant que 6 survivants sur les 50 ayant pris place dans l'engin. Les 6 guguss qui se connaissent peu et ne s'apprécient pas davantage vont devoir se serrer les coudes pour s'en sortir. Vue l'ambiance, on se dit qu'ils ne vont pas tarder à s'entre bouffer. John (Liam Neeson, vraiment très bien) s'autoproclame rapidement chef ce qui n'est pas du goût de tout le monde. Mais il prouve rapidement que son boulot qui en faisait bien marrer certains lui a permis d'acquérir une connaissance pointue des us et coutumes des canidés qui viennent dès les premières minutes faire une inspection des lieux qui ne ressemble en rien à une visite de courtoisie.

    Le film catastrophe qui  met en lumière la capacité d'hommes ordinaires à s'entraider, à se dépasser dans des situations extraordinaires voire extrêmes comme c'est le cas ici, on a déjà vu. Ici, ces hommes vont devoir non seulement lutter contre un froid intense, le manque de nourriture, peu de moyens, tout ayant été détruit dans l'accident, mais surtout contre l'agressivité d'une meute de loups menaçants et affamés eux aussi. Le hasard et la malchance ont fait que l'avion s'est écrasé sur leur territoire dont ils n'entendent pas concéder la moindre parcelle. Chaque nuit, ils attaquent dans le but de tuer et décîment peu à peu la troupe déjà pas bien nombreuse. La différence avec d'autres films du même tonneau est peut-être la façon dont John dès le début annonce clairement à un compagnon de galère en train d'agoniser, qu'il est en train de mourir. Pas de : "tiens bon, tu vas t'en sortir", mais "tu es train de mourir, une grande chaleur va t'envelopper et ce ne sera pas désagréable". La scène est forte et donne le ton. Ces hommes vont non seulement développer un instinct de survie qui semble toujours s'intensifier dans ces moments tragiques, mais aussi apprendre en un temps record à accepter qu'ils vont mourir. Car l'hécatombe ne s'arrêtera pas. La détermination, l'acharnement des loups sont exceptionnels. Dommage donc avec de si bonnes idées que le réalisateur nous mette en présence d'hommes absolument inintéressants et plutôt bourrins dont on ne découvre qu'un aspect de la personnalité. Il y a le boulet "relou" de bout en bout dont le rêve serait de "tirer un coup une dernière fois". Celui qui refuse qu'on lui donne des ordres et qui prétend pouvoir s'en sortir seul. Le bon gros gentil noir qui fait des cauchemars la nuit, celui qui a le vertige. Et j'ai déjà oublié les caractéristiques des uns et des autres qui ne brillent de toute façon pas par leur intelligence. Sans parler de l'indigence des dialogues "oh, j'entends de l'eau, il doit y avoir une rivière pas loin !". On découvrira tardivement dans la grande scène que j'ai appelée "la collec' des porte-feuilles" que leur attitude crétine n'était qu'une façade pour dissimuler les gros coeurs plein d'amour qui battent sous la doudoune !

    En tout cas, nos lascars crèvent de trouille et on les comprend. Régulièrement, les loups (pfff, tout en animatronic), d'une taille infernale et monstrueuse les attaquent, les mordent, les déchiquettent, les tuent. Les hommes avancent coûte que coûte vers le sud dans la neige et blizzard et ce n'est pas facile. Ils sautent d'une montagne à l'autre grâce à une corde confectionnée avec les moyens du bord. Grand moment !!! Ils font des feux de camp pour tenter de se réchauffer et un soir au coin du feu, ils deviennnent copains comme cochons mais aussi experts en psychologie masculine, chacun interprétant savamment l'attitude de l'autre. Au secours ! De toute façon, il y avait déjà belle lurette que je m'ennuyais copieusement. Je suis plus mer que montagne, alors les grandes étendues neigeuses... au bout d'un moment !

    Et puis, miracle ! alors que je sentais l'épilogue proche, les cinq dernières minutes tiennent ni plus ni moins du génie. Contre toute attente et prenant le spectateur complètement au dépourvu, au lieu d'asséner la fin la plus prévisible attendue, la dernière scène est d'une force, d'une profondeur et d'une beauté inouïes et sensationnelles. Une totale surprise à deux égards. D'une part l'endroit où John/Liam (qui se dépasse aussi dans cette ultime scène !) se retrouve, m'a complètement cueillie, déconcertée, époustouflée. D'autre part, qu'un film américain démontre la non existence de Dieu en non personne est une rareté aussi inattendue que surprenante. Et pour ces cinq dernières minutes sublimes qui rattrapent deux heures d'ennui, je dis merci Joe, et dommage aussi. Surtout.