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5 * Bof ! - Page 24

  • LA MER A BOIRE DE Jacques Maillot *

    La Mer à boire : photo Daniel Auteuil, Jacques MaillotLa Mer à boire : photo Daniel Auteuil, Jacques MaillotLa Mer à boire : photo Daniel Auteuil, Jacques Maillot

    Georges prend soin de ses clients, footballeur black au bras d'une strip-teaseuse, retraités aisés qui veulent passer l'hiver à Ibiza... mais son chantier naval, mélange d'industrie de luxe et d'artisanat connaît une grosse crise. En effet, la banque n'accepte de continuer à financer l'entreprise que si Georges se débarrasse d'une partie de son personnel qui lui coûte cher. Il va devoir faire face à la colère des ouvriers et notamment du responsable syndical, à l'occupation des ateliers, sans parler de l'immolation de son ami par le feu. Il va prendre des décisions désagréables, engager des négociations, faire intervenir les forces de l'ordre pour faire évacuer les locaux, s'octroyer le smic, essayer de vendre son propre bateau, sa maison avec piscine et pieds dans la mer... bref réagir avec fermeté et énergie pour ne pas perdre cette entreprise familiale qu'il a fait prospérer depuis 30 ans.

    Drame social et dégringolade d'un petit patron, le film repose presqu'intégralement sur les larges et solides épaules de Daniel Auteuil, pratiquement imperturbable malgré toutes les catastrophes qui s'abattent sur lui les unes après les autres. Les obstacles et la poisse en cascade, véritables révélateurs des tourments économiques actuels qui pèsent sur les petites entreprises sont particulièrement bien observés et l'on sent tout le travail d'observation et de documentation qui donnent à cette histoire ses accents de réalisme et de vraisemblance. Georges se bat mais fonce dans un mur d'obstacles de plus en plus solide. Daniel Auteuil, même s'il ne fait rien de plus (ni de moins) que "du" Daniel Auteuil est crédible et convaincant.

    La première partie tient la route et se concentre sur l'aspect social de l'affaire. On sent à plein nez l'hommage à Claude Sautet version "Vincent, François, Paul et les autres", "Mado" ou "Max et les ferrailleurs" et ce n'est vraiment pas désagréable. Il y a même une petite trompette dissonnante qui trompine, une scène de pluie torrentielle, une autre dans une brasserie, et un chantier naval est infiniment cinégénique. Mais Georges est obsédé par le fantôme de sa femme morte 8 ans plus tôt qui lui apparaît régulièrement et à qui il parle. Un peu comme Margaret Thatcher avec ce couillon de Denis ! Cela donne l'occasion à une actrice courageuse et parfaitement inconnue de séjourner en plan fixe totalement nue sur un fauteuil ! L'utilité de la scène m'échappe... comme celle de cette danseuse nue également qui se trémousse sur une banquette rouge devant les notables de la ville ! Mais ce n'est pas tout. Un ouvrier particulièrement mal embouché fera couler un bateau de la société sans qu'il soit le moins du monde inquiété. Pas d'enquête, rien. Georges s'acoquinera un temps avec un mafieux russe qui pourrait renflouer les caisses. Il en profitera pour aller faire du patin à glace avec une guide irrésistible avec qui il vivra un parfait amour de deux jours, lui promettant de venir la rechercher rapidement. La visite guidée de Moscou (pas désagréable) tombe là comme un cheveu sur la soupe. Puis arrive le salon du nautisme où Georges et son équipe signent des contrats juteux...

    Jusqu'à une fin démente, délirante, totalement inattendue, grotesque, incroyable, rocambolesque, invraisemblable qui tendrait à laisser supposer que Jacques Maillot a terminé son film les deux doigts dans la prise ! Comment Daniel Auteuil a pu accepter cette fin ? Je n'ai pas le culot de vous la révéler au cas où vous iriez voir le film. Mais je vous garantis un effarement qui vous fera, comme moi, poser le menton sur vos genoux !

  • THE DESCENDANTS de Alexander Payne *

    The Descendants : photo

    The Descendants : photo

    Depuis que sa femme Elizabeth est dans le coma suite à un accident de bateau, Matt King doit s'occuper de ses deux filles Scottie 10 ans et Alexandra 17 ans. Autant dire qu'il est aussi à l'aise face à ces deux ados mal identifiées qu'une poule devant un couteau. La petite est plutôt du genre délurée et l'aînée, droguée et alcoolique à ses heures a été placée dans une institution pour jeunes filles riches. Lorsque sa grande lui annonce qu'il était cocu et que des amis bien intentionnés en remettent une couche lui assurant que sa femme avait l'intention de le quitter, Matt perd encore plus pied mais cherche à rencontrer l'amant. Par ailleurs, Matt, avocat à ses heures perdues, est en pleine transaction familiale pour vendre un paradis que sa famille (ses nombreux cousins !) ont hérité de leurs ancêtres, princes hawaiiens ! C'est donc une étrange semaine que va vivre ce grand garçon tout perdu, d'autant que les médecins lui annoncent qu'Elizabeth ne se réveillera plus.

    Comment transformer un éventuel grand mélo en farce grotesque ? Demandez donc à Alexander Payne dont j'entends partout qu'il a réalisé un grand film triste dont chaque scène à fort pouvoir lacrymal serait désamorcé par une pirouette drôlatique. Sauf que le risque de tomber dans le ridicule n'est jamais bien loin et que selon moi, le film s'y vautre sans finesse du début à la fin. Ce film n'est donc pas drôle mais risible ! C'est terrible mais je trouve que GeorgesClooney, pas mauvais du tout bien au contraire, est un marrant. Que son visage et ses expressions pètent la santé et la bonne humeur et qu'à aucun moment je n'ai vu un homme abattu qui doute et qui souffre ! Un Oscar pour ce rôle donc pour moi, c'est non et re non ! Vas-y Jeannot !

    Dès le générique, ça sonne faux. En voix off, Georges/Matt nous explique qu'Hawaï n'est pas ce qu'on croit. Hawaï n'est pas un paradis terrestre où les gens passent leur temps à faire du surf avant ou après avoir siroté un cocktail coloré surmonté d'une petite ombrelle en papier. Et il est vrai qu'on voit une autoroute embouteillée, un obèse qui marche sur un trottoir et même une personne en fauteuil roulant. Hawaï c'est l'enfer ! Sauf que TOUT le reste du film s'applique à contredire et démentir cette mise en route. Tout se passe dans des villas de 500 m² avec piscine et vue sur l'Océan. Des plans totalement inutiles de golfeurs achèvent de confirmer la contradiction du discours initial. Mais cela ne serait rien si chaque scène n'était une succession de bizarreries de plus en plus grotesques jusqu'à l'apothéose hystérique de la visite de la femme du cocu à la mourante cocufiante. Entre temps, il nous aura fallu supporter le grand-père acariâtre,  raciste et intolérant, la grand-mère atteinte d'Alzheimer, un ami décérébré (I.N.S.U.P.P.O.R.T.A.B.L.E.) de la fille aînée qui va par l'opération du Sain D'esprit se transformer en maître à penser, une ribambelle d'amis toujours prêts à venir jouer les pique-assiettes et toute une tripotée de cousins mochtrons et cupides ! J'en oublie sans doute. Je n'ai pas le temps de m'éterniser.

    Reste Georges, pas mal du tout donc, en chemise hawaïenne, et dans un rôle tout à fait inédit de père dépassé par sa progéniture. La belle complicité avec la jeune Shailene Woodley (très bien) est le seul atout du film selon moi. Dommage !

    Ah oui, et puis la musique hawaïenne au bout d'un moment... au secouououours !

  • ICI BAS de Jean-Pierre Denis *

    Ici-bas : photo Jean-Pierre Denis

    Ici-bas : photo Céline Sallette, Jean-Pierre Denis

    Luce est frappée par la grâce divine dès sa plus tendre enfance ! Toute petite en 1916, elle collectionne les images pieuses et serre le curé du village sur son coeur dès qu'il apparaît. Elle lève les yeux vers le ciel. C'est beau le ciel, y'a Dieu dedans. Nous retrouvons Luce qui est devenue sans surprise Soeur Luce en 1943 infirmière et religieuse à Périgueux. Elle soigne indifféremment allemands et résistants jusqu'à ce qu'elle croise la route d'un aumônier maquisard blessé, Martial. La guerre et la cruauté des hommes ont eu raison de la foi de Martial et Luce jusque là envahie de l'amour de Dieu se sent de plus en plus irrésistiblement attirée par Martial. Mais Dieu lâche la main de Luce qui s'offre à Martial qui la viole avec son consentement... Et Martial abandonne Luce avec quelques remords mais pas trop. Alors Luce devient folle et se venge !

    Bon, je n'ai pas aimé. Je n'ai pas été touchée par ce film froid qui parle de passion pourtant sans jamais en être animé. Mais mon voisin de gauche m'a suppliée de mettre une * et je ne peux rien lui refuser. J'aurais mis une ° si je n'étais si faible tant l'ennui s'est emparé de moi assez rapidement. L'interprétation catastrophique des maquisards figés comme des statues, la mollesse et le manque total de charisme d'Eric Caravaca, acteur voûté souffreteux, les séances de diapos sur le Périgord en automne n'arrangent rien. J'ai l'impression que le réalisateur a confondu austérité et froideur car son film glacial et sans âme (un comble !) a finalement suscité chez moi plus de gêne que de compréhension et d'empathie.

    C'est d'autant plus regrettable que les sujets : la perte de la foi, la folie, l'absence de pardon, la vengeance, la justice des hommes laissaient entrevoir de belles espérances. Encore plus déplorable même que deux acteurs dominent et s'extraient totalement de la fadeur ambiante. Jacques Spiesser en évêque qui place très haut les responsabilités de sa charge. Et surtout Céline Sallette, la pauvre ! tellement possédée par son bouleversant personnage qu'on regrette vraiment que le film ne soit pas à la hauteur de son interprétation fébrile et de son beau visage fatigué.

    Au fait, ce film est tiré d'une histoire vraie. Si ça peut vous inciter !

  • UNE VIE MEILLEURE de Cédric Kahn *

    Une vie meilleure : photo Cédric Kahn, Guillaume Canet, Leïla Bekhti

    Une vie meilleure : photo Cédric Kahn, Guillaume Canet, Slimane Khettabi

    Yann rencontre Nadia et c'est "chabadabada" dès le premier rendez-vous. Après une première nuit torride Yann découvre que Nadia a un petit garçon d'une dizaine d'années. No problemo, Yann est un grand gamin qui peut encore jouer à l'hélicoptère téléguidé avec le petit pendant que maman les observe d'un oeil humide et attendri. Il est cuisinier dans une cantine scolaire, elle est serveuse dans un restaurant. Lors d'une promenade près d'un étang, ils tombent nez à nez avec une bâtisse abandonnée mais néanmoins à vendre dans laquelle ils voient leur avenir. Ni une ni deux, ils foncent à la banque et contractent un crédit aussitôt accepté. Il manque quelques milliers d'euros ? Qu'à cela ne tienne, un mauvais conseilleur leur indique les prêts revolving qui leur permettent de financer un apport. Joie, bonheur à tous les étages ! Sauf que le jour du passage de la Commission de Sécurité... l'établissement n'est pas aux normes et l'autorisation d'ouvrir est refusée. Et voilà les deux tourtereaux empêtrés dans la spirale du surendettement. Fichés à la Banque de France, ils n'obtiennent plus un centime pour finir les travaux. Le couple ne survit pas aux problèmes. Nadia accepte un travail lucratif au Canada. Elle confie son fils à Yann en lui promettant de le faire venir dès qu'elle aura trouvé un logement décent. Mais quelques mois plus tard, elle ne donne plus signe de vie et Yann est de plus en plus réduit à la misère...

    La rencontre ? Je n'y ai pas cru. Les problèmes de ce petit couple de tourteraux ? Pas plus. J'ai toujours vu Leïla Bekhti et Guillaume Canet qui jouaient des surendettés et pas les personnages d'une histoire plausible et tellement actuelle. Partant de là c'était déjà difficile de me faire avaler la pilule. Lorsque Nadia disparaît... le film trouve un léger sursaut grâce à l'interprétation de Guillaume Canet dont la rage et l'obstination deviennent tout à coup crédibles.

    Mais le traitement du film est tellement calamiteux qu'à aucun moment on ne sent de révolte ou d'indignation face à cette dégringolade due en partie à la complexité implacable d'un système. Et puis, à l'instar du raté et récent "Toutes nos envies" de Philippe Lioret qui ne réussissait pas à choisir entre deux thèmes... Cédric Kahn mélange tout, se prend les pieds dans le tapis et ne cesse de semer de nouvelles embûches (et non des moindres !) sur le chemin déjà pas facile de Yann et Nadia. Il brasse large : en plus du surendettement, tout y passe, les marchands de sommeil, le statut illégal de la garde du fils de Nadia et lors de la partie canadienne... au secours !!! Je ne vous dis rien. Incapable de traiter ses sujets dans un seul film, il passe sans transition d'un thème à l'autre... Lorsque Yann s'occupe (très bien : "voler c'est pas bien") du fils de Nadia, ses problèmes insolubles de dettes disparaissent, et lorsqu'il s'occupe à nouveau de trouver de l'argent, l'enfant disparaît mystérieusement !

    Le final est à pleurer... de rire !

    Que certains osent faire un parallèle entre ce film qui n'émeut pas et ne fait pas bien peur et la galère sans nom de "Louise Wimmer" est totalement aberrant !

  • LA DELICATESSE de David et Stéphane Foenkinos *

    La Délicatesse : photo Audrey Tautou, David Foenkinos, François Damiens, Stéphane FoenkinosLa Délicatesse : photo Ariane Ascaride, Audrey Tautou, David Foenkinos, Olivier Cruveiller, Pio Marmai

    Deux tourtereaux s'aiment d'amour tendre, ne se quittent plus, vivent ensemble, se marient. Tous les ans ils se retrouvent comme s'ils ne se connaissaient pas sur le lieu de leur rencontre. C'est trop romantique. (Etant donné que mon Jules et moi nous sommes embrassés pour la première fois sur du crottin de cheval, on n'y retourne jamais... Fin de la parenthèse). Leurs parents sont merveilleux et s'entendent à merveille. Et puis un jour, François sort faire un jogging, Nathalie s'endort en lisant, et... Pio... Marmaï. Le téléphone sonne et dès qu'elle arrive à l'hôpital, Nathalie ne peut que s'entendre dire "votre chéri d'amour est dans le coma". Elle a beau dire "faut le réveiller là !". Il meurt. C'est l'effondrement quoiqu'elle a ce geste, courageux ou inconscient entre tous, de rassembler toutes les affaires de François et de tout bazarder illico. Le garçon n'était pas envahissant, deux sacs suffisent. Nathalie reprend vite fait le travail avec acharnement. Les années passent, Nathalie repousse les avances de son patron canon qui se meurt d'amour et un jour, alors qu'elle a entendu sa collaboratrice dire à ses collègues que seul le travail compte pour elle depuis la mort de son mari... elle se lève de son bureau, s'avance vers Markus qu'elle n'avait jamais vu/regardé jusque là et l'embrasse fougueusement, goûlument, bref, en plein dans sa bouche. Markus aime beaucoup ça mais il est un garçon aussi beige que les murs de l'entreprise et aux pulls tellement improbables qu'on ne doit même plus les trouver dans les foirfouilles Emaüs ! Le geste de Nathalie le bouleverse, il est amoureux. Mais Nathalie est un astre solaire alors qu'il n'est qu'un crapaud qui ne se transformera jamais en prince charmant. Nathalie résiste, mais Markus est couvert d'humour et bien que leur relation fasse jaser dans l'entreprise et au-delà, Nathalie va braver le terrible et fameux "regard des autres" et leur avis aussi tant qu'on y est.
    Et dès lors le postulat de départ ne fonctionne pas. Si Nathalie/Audrey Tautou est tout a fait mimi et adorable elle n'est certes pas une espèce de "Yoko Hono capable de faire se séparer le groupe le plus mythique de tous les temps" comme le dit un personnage du film. Et Markus/François Damiens, s'il n'est pas Michael Fassbender Brad Pitt évidemment, il est loin d'être le laideron repoussant qu'on essaie de nous présenter. Même si aucun plan insistant sur sa calvitie ne lui est épargné. Mais comment résister à un type qui vous dit "je pourrais partir en vacances dans vos cheveux !" ? avec tout le mal qu'on se donne sans que PERSONNE ne le fasse jamais remarquer.

    Alors il y a bien de ça de là quelques petites scènes toutes mimis entre les deux tout nouveaux amoureux qui ne feront que s'effleurer. Mais le film croule sous les clichés et la banalité : la collègue commère pour ne pas dire totalement LDP, le patron très beau mais plus relou qu'un dragueur de super marché, la meilleure amie compréhensive qui devient la reine des connes à la première occasion, la maman chiante comme la pluie qui débarque pour faire manger sa fille (manger c'est important) alors qu'elle est anéantie par le chagrin et que donc ingurgiter une ratatouille avec les légumes cuits séparément est le cadet de ses soucis, le papa complice de tous les temps, la grand-mère adorable dans son adorable maison avec son adorable jardin... et j'en oublie peut-être ! Alors non, halte au feu, n'en jetez plus, la cour est pleine.

    Heureusement, il reste le charme et le naturel d'Audrey Tautou, l'humour et le potentiel de séduction évident de François Damiens. Mais ce tout petit film mineur est tout ce qu'il y a de plus gentillet, sans plus.

    NB : le Gérard de la plus moche collection de vêtements posés sur une actrice (Audrey) est attribué à la Costumière du film. Bravo à elle.

  • DES VENTS CONTRAIRES de Jalil Lespert *

    Des vents contraires : photo Jalil LespertDes vents contraires : photo Jalil LespertDes vents contraires : photo Jalil Lespert

    Ce matin là et Paul et Sarah se disputent avant d'emmener les enfants à l'école. Comme il arrive souvent dans les couples, ils se reprochent ce qui les avait tant séduits au début de la lune de miel. C'est finalement Paul qui est de corvée d'école mais le soir Sarah tarde à rentrer... ne rentre finalement pas du tout. La police est sur le coup. Paul est suspecté et puis plus. Il ne va pas bien, les enfants non plus. Et puis non content d'être rongé de culpabilité Paul ne sait pas bien s'occuper de ses petits et en plus il n'a plus un sou. Il est écrivain, forcément en panne d'inspiration et c'est Sarah l'absente qui faisait bouillir la marmite. Mais, ça tombe bien (façon de parler et mes excuses aux parents vivants !), les parents de Paul sont morts et ont laissé une maison tout ce qu'il y a de plus vide et de plus habitable en bord de mer près de St Malo. Y'a vraiment des gens qui n'ont pas de chance ! Alors ni une ni deux, Paulot et ses deux mouflets vont s'installer là bas pour refaire leur vie. D'écrivain, Paul devient moniteur d'auto école car ça tombe super bien aussi, son frère a une auto-école là-bas en Bretagne et il lui dit "bon, t'as pas ton diplôme (plôme) de mono mais t'as qu'à pas le dire" et puis dans les films on fait ce qu'on veut et puis quoi encore ! Manquerait plus que ça ! Manon et Clément (les ptits choux A.D.O.R.A.B.L.E.S je dis ça pour une certaine qui m'annonce tout de go par SMS comme si elle avait des actions chez "Des vents contraires" : "t'aimes pas les gosses !" Moi j'aime pas les gosses !!! qu'est-ce qu'il faut pas entendre au lieu d'être sourde !) disent que leur vraie maison est à Paris et Manon fait des crises d'asthme quand elle est contrariée, surtout quand il s'agit d'aller à l'école. D'autant que l'instit' (elle doit être de l'Educnat) n'entend pas faire d'exception pour une pitchoune dont la maman a disparu. J'adore l'Educnat mais j'espère toujours comme un miracle (c'est Noël merde !) que ma Poupée d'amour n'ira pas à l'école... Bref. Donc voilà notre trio chez les celtes face à la mer tout ça. A sa première leçon de conduite de mono, Paul se fait draguer copieux par la soeur de Laetitia Casta, un peu pareille mais beaucoup moins bien quand même. Il l'a quasi viole sur la plage. Elle porte plainte si j'ai bien compris mais après, en boîte de nuit, ils s'embrassent en plein dans leurs bouches. ça signifie qu'elle lui a pardonné. Paul rencontre un type chelou qui a fait de la prison et qui est au chomage et qui est un peu instable dans sa tête. C'est Ramzy et il est mauvais, d'ailleurs il a un pull très très moche. Il enlève son enfant et Paul l'invite chez lui pour pas que la police le capture. Normal, ils se sont vus deux fois et ils ont fait un foot avec les enfants sur la plage. Mais la fliquette (Isabelle Carré, non, ça va pas mais pas du tout Isabelle Carré en Capitaine de la Police) a une plainte de la mère de l'enfant enlevé alors elle vient arrêter le type qui traverse pas dans les clous et... paf, le chien. Mais Paul a un autre élève à son auto-école et comme c'est Bouli Lanners il n'a pas envie de le violer sur la plage. Bouli était représentant en sous-vêtements masculins et il n'a pas de lobes d'oreilles, c'est étrange. Il doit repasser son permis car un jour qu'il avait bu deux verres, il a renversé un enfant qui roulait à vélo sans lumière parce que c'était la nuit. L'enfant n'est pas mort, il a survécu mais quand même les parents devraient pas laisser leurs enfants rouler sans lumière, surtout à minuit du soir et surtout quand ils ont 9 ans. Du coup on lui a retiré son permis à Bouli et sa femme est partie. Un mec sans permis, non merci qu'elle a dit. Il vit dans un mobil-home. Il aime bien car l'été les gens viennent et ils sont en shorts. ça lui rappelle son métier d'avant où il vendait des shorts. Il doit repasser son permis mais Paul qui est un mono sans diplôme (plôme) le laisse se planter dans un poteau un jour qu'il lui donne une leçon. Et du coup, il saigne de la tête. Pas Paul, Bouli. Le frère de Paul qui est proprio de l'auto école se torpille au chouchen parce qu'il est cocu et qu'il est le dernier à le savoir. Dans tout Saint Malo, ça se sait. Et il se bagarre avec Paul parce que quand leur père est mort, il (Paul) n'est pas venu UNE SEULE FOIS pendant l'agonie et c'est lui (le frère de l'auto-école) qui s'est tapé le sale boulot. Même à l'enterrement Paul n'est pas venu. Alors ils se battent et Paul dit : "papa était un gros salopard et il a fait de toi une lopette". Mais après ils se réconcilient et Paul rencontre une dame qui a une maison, un chateau même plutôt je dirais, avec vue sur la mer encore plus belle que celle où Paul habite et elle lui donne parce qu'elle va aller vivre en Suisse avec sa fille, et elle veut quelqu'un pour ouvrir les fenêtres quand elle sera pas là. C'est pas qu'elle aime sa fille, mais elle adore ses petits enfants, alors il faut bien faire un choix. Souvent dans la maison, le téléphone sonne et Paul regarde le téléphone d'un air de dire "le téléphone sonne". Parfois il décroche et au bout du fil, il n'y a personne. Il raccroche et le téléphone sonne rebelote derechef. C'est énervant. Paul va le dire à Isabelle Carré qui dit qu'elle peut enquêter s'il porte plainte, mais Paul ne veut pas porter plainte. Alors Isabelle fait quand même l'enquête et quand elle trouve le coupable, vu que Paul n'a pas porté plainte, elle dit "comme vous n'avez pas porté plainte, je ne vous dirai pas le nom du mec qui vous appelle nananère". Et elle ne lui dit pas. Et à nous non plus. Mais on s'en fiche un peu. Nous on est là, tranquilles, on attend la fin !

    Et elle arrive. Isabelle emmène Paul de St Malo au 36 quai des Orfèvres, comme tous les flics font j'imagine et Paul revient à St Malo. Voilà.

    Dommage car Benoît Magimel et les enfants sont vraiment formidables. Mais ce galimatias d'histoires en cascade qui s'enchevêtrent et viennent polluer la vie de ce pauvre Paul comme si la foudre tombait 12 fois sur sa tête... on s'en fiche, mais on s'en fiche !!!

  • OKI'S MOVIE de Hong SangSoo *

    Oki's Movie : photo

    Oki's Movie : photoOki's Movie : photo

    Voilà ce que nous dit le synopsis : "Quatre histoires courtes sur l’évolution de deux relations liées à la même femme mais aussi sur la nature du cinéma, les complications de l’amour et la difficulté de communiquer sincèrement. Quatre variations sur une même histoire centrale, mettant en scène les mêmes personnages (joués par les mêmes acteurs) et leurs hésitations amoureuses".
    Soit. Quatre petits films donc ("Un jour pour l'incantation", "Le roi des baisers", "Après la tempête de neige" et "Le film d'Oki") qui s'ouvrent et s'achèvent sur le très emphatique Pomp and Circumstance March N°1 de Sir Edward Elgar, et ça surprend car je m'attendais à tout moment à voir surgir celui-ci.

    Sauf qu'en mélangeant tout, l'amour (très peu !), le cinéma et son enseignement, l'alcoolisme d'un des personnages, la rumeur, les rapports humains, leurs tergiversations, leurs petites lâchetés, leurs gros mensonges... le cinéaste en 1 h 20 ne parle de rien et nous embrouille la tête. La mienne en tout cas. Et alors que le quatrième volet où une jeune femme nous conte en parallèle ses deux histoires d'amour à un an d'intervalle, l'une avec un homme d'âge très très mûr, l'autre avec un jeune de son âge, est vraiment intéressant avec sa construction en miroir et l'on voit le résultat d'une promesse tenue qui pourrait commencer à faire battre le coeur... mais le film s'achève et l'on a rien appris et surtout rien ressenti.

    J'en retiens :

    - que si vous rencontrez deux sud-coréens qui parlent dans la rue en se hurlant littéralement dessus, il ne faut pas vous inquiéter, ils devisent de choses et d'autres et se séparent en se souhaitant une bonne journée,

    - qu'il fait très très froid en sud-Corée.

  • LE STRATEGE de Bennett Miller*

    Le Stratège : photo Bennett Miller, Brad Pitt

    Le Stratège : photo Bennett Miller, Brad Pitt

    Comment Billy Beane, ex joueur raté et pas doué (bonjour le traumas !) devenu manager de l'équipe de baseball de Oakland va t'il réussir à emmener son équipe au sommet alors qu'elle vient de perdre son meilleur joueur vendu pour des millions de dollars à je ne sais plus quelle autre club ? Le suspens est total, entier et insoutenable ! La réponse est : en s'associant à Peter Brand, jeune statisticien diplomé de Yale qui évalue les performances des joueurs et va révolutionner la pratique de ce sport tazunien auquel je ne comprends que dalle (cela dit, je ne sais pas non plus ce qu'est un corner ou un penalty et je m'en fiche comme de ma première dent de lait) et qui me rappelle toujours le sketche d'Abbott et Costello : "Qui est en première base ?".

    Oui, je suis capable d'aller voir un film juste pour mater du Brad Pitt pendant plus de deux heures. J'en ai eu mon compte. Et je n'ai absolument rien à dire sur ce film dont je serais également bien incapabable de dire à qui il est destiné. Il n'y a même pas un match et pour les amateurs de sport, ce doit être frustrant. Je ne sais pas, ça ne m'a pas manqué !

    Mais il y a Brad, très beau, très souple, très musclé, qui y fait plus de grimaces que Al Pacino et Robert De Niro sur leurs vieux jours, ce qui n'est pas peu dire. Mais on le sent totalement investi dans la défense de la pratique de ce sport abscons et pas sexy pour deux sous. La preuve il porte une casquette et à un moment il refuse d'aller à Boston pour s'occuper de l'équipe locale. Pourtant, ce sont les Red Socks quand même. Excusez du peu !

    Bradichou est en totale roue libre et cabotine comme un ptit foufou. Du coup même Phillip Seymour je t'aime d'amour Hoffman a l'air de se dire "je laisse la star faire son show" et semble éteint comme jamais. Par contre Jonah Hill, comme par miracle ne se contente pas de jouer le gros de service mais tire de façon assez touchante son épingle du jeu.

    Mais surtout dans ce film, il y a UN grand moment de cinéma et il faut être un réalisateur (je n'arrive d'ailleurs pas à me dire qu'il s'agit du même qui soit responsable de "Truman Capote") plein d'audace pour le réaliser : une cascade sans filet et sans coach mais totalement ratée néanmoins, Robin Wright SOURIT. Oui mesdames et messieurs Robin Wright ex Penn, sourit !

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    Si vous ne savez que choisir comme film ces jours ci je vous recommande le dernier Kasso "L'ordre et la morale"****. Je suis encore sous le choc le lendemain. Je tache de vous en parler le plus vite possible mais demain j'ai...

    mais ça ne vous regarde pas !

  • MON PIRE CAUCHEMAR d'Anne Fontaine *

    Mon pire cauchemar : photo Anne FontaineMon pire cauchemar : photo Anne Fontaine

    J'aime Benoît Poelvoorde, et Isabelle Hupppert que j'ai cessé d'aimer il y a quelques années (pour cause de tic labial insupportable) est plutôt pas mal ici. Mais faire de Benoît un belge, alcoolique, beauf, vulgaire et d'Isabelle une bourgeoise coincée, méprisante et pas commode aussi bien avec son entourage proche qu'avec ses collaborateurs n'a rien de bien inventif et ne mène nulle part. Dans cette histoire où la Belgique d'en bas rencontre la France d'en haut, Anne Fontaine qu'on a connue plus subtile, essaie de nous faire croire à une histoire d'amour en empilant les clichés et les situations pas drôles. Pire, au bout d'une demi-heure la bourgeoise dont un feu incandescent brûle ardemment sous la banquise apparente évidemment, tombe sous le charme du prolo pas sortable qui, entre autres délicatesses "fourre du boudin !"

    Je comprends parfaitement qu'on tombe sous le charme de Benoît Poelvoorde, en une scène où il chante "Les yeux noirs" dans "Les émotifs anonymes" il pourrait conquérir la plus récalcitrante. Mais qu'en quelques jours cette grande bourgeoise arrogante se mette à faire la brouette en poussant des cris dans son appartement... j'ai des doutes !

    La seule orginalité est d'avoir avancé cette hypothèse subversive voire révolutionnaire : le fils de l'ouvrier est surdoué alors que celui du VIème arrondissement est une vraie tanche !

  • CONTAGION de Steven Soderbergh *

    Contagion

    Contagion

    Une vilaine toux brusque et grasse, une fièvre foudroyante, une fatigue soudaine et voilà qu'en quelques jours à travers le monde des personnes succombent la bave aux lèvres en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "pandémie". La faute à Gwyneth Paltrow qui serre la main au premier venu et surtout à une chauve-souris qui a fricotté avec un cochon ! Le virus se transmet à une vitesse fulgurante et voilà que le CPCM (Centre de Prévention et de Contrôle des Maladies), l'OMS (je ne vous traduis pas) et tout ce qui se fait de plus balèze en matière de scientifiques planétaires se mettent sur le coup pour tenter d'enrayer l'épidémie galopante en découvrant le précieux vaccin qui mettrait fin au fléau. Avant d'y parvenir, des millions de morts resteront sur le carreau. Depuis la grippe espagnole de 1918 on n'a ps fait mieux en matière de grande lessive naturelle. Le temps presse, les groupes pharmaceutiques se frottent les mains et les pillards dévalisent les supérettes du coin ! La vie qui va quoi !

    Souvenez-vous le 12 septembre dernier, j'avais fait ma maligne et j'étais allée voir ce film en VO sous titré spaghetti bolognese, et pour cause de mousson j'avais dû jeter l'éponge au bout de 45 minutes, voire tout au plus trois quarts d'heure. Et je m'aperçois que personne ne s'était donné la peine de commenter cette note qui était pourtant du dernier cri !

    Ne voulant pas passer à côté d'un chef d'oeuvre... Soderbergh tout de même, ça n'est pas rien, je dédidai donc de voir comment se comportaient les 45 minutes restantes ! Poulala ! Sur le thème "on va tous mourir dans d'atroces souffrances", Steven (encore un) ne réinvente pas le concept. Un virus, une épidémie maousse, la recherche du contre-poison, des héros, des minables et hop c'est plié.

    Rien de nouveau sous le soleil donc sauf quelques mini trucs qui varient de l'ordinaire troupe. Ici, la paranoïa terroriste galopante fait craindre que des petits malins aient "militariser un virus". J'adore l'idée, mais c'est pas ça !

    C'est le film où Soderbergh scalpe, dissèque et extermine de la star à tire-larigot. Je suppose qu'il veut passer à autre chose mais il laisse quand même Matt Damon en vie, oups... trop tard je l'ai dit ! Mais ce n'est pas vraiment spoliage car on sait dès les premières minutes que Mattounet est immunisé. Me demandez pas pourquoi, c'est scientifique. Il y a aussi des gens avec de jolis scaphandres coccinelles qui déplacent des éprouvettes dans des endroits aseptisés et Jude Law affublé d'une prothèse dentaire pourrie du plus bel effet. Il est tellement fier et ravi de son nouveau dentier qu'il n'hésite pas à le montrer sans qu'on lui demande. En outre, il est journaliste, pigiste et blogueur et je n'ai pas compris comment il avait gagné 4 millions de dollars avec son blog. Je pense que ça pourrait en intéresser plus d'un qui se demande toujours comment gagner du clic ! Fermez le ban.