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5 * Bof ! - Page 36

  • Sagan de Diane Kurys *

    Sagan - Sylvie Testud

    La vie, la mort, les amours, les emmerdes de Sagan… et quelques pages d’écriture de celle qui devint un mythe et dont la carrière commença par la sortie du livre jugé scandaleux « Bonjour tristesse ».

    On ne peut que reconnaître deux atouts imparables à ce film : la performance miraculeuse de Sylvie Testud et l’envie qu’il donne de (re)lire de toute urgence toute l’œuvre de Sagan.

    Bizarrement le film laisse une impression très mitigée de malaise et de déception, comme s’il était poussiéreux, inadapté et surtout l’insondable tristesse qu’il dégage, malgré les quelques tentatives pour faire sourire, laisse complètement anéanti.

    Sagan était une femme gaie qui aimait faire la fête et ne savait que faire une chose : écrire. Elle n’attendait qu’une chose de ses amis (nombreux) : qu’ils soient heureux ! Dès la parution de « Bonjour tristesse » elle devient millionnaire alors qu’elle n’a que 18 ans. Elle passera sa vie à dilapider tout l’argent qu’elle gagne, aux jeux, dans l’achat de luxueuses voitures, de maisons et surtout en s’entourant d’une cour de pique-assiette qu’elle entretient, loge, nourrit, sort. Elle s’en fiche, elle est généreuse, elle ne sait pas compter, elle veut qu’on l’aime.

    Deux mariages, un enfant (renié… pourquoi ?), ses relations homosexuelles, ses beuveries, son accident de voiture qui l’a rend pour toujours accro à la drogue, son arrestation… tout le film n’est qu’une succession de pages people ou scandaleuses. C’est un peu comme si on feuilletait en accéléré 50 ans de « Paris Match » et c’est assez écoeurant car si on se rend compte à quel point cette femme était adorable et imprévisible, on cerne peu sa personnalité complexe et son génie d’écrivain. Les plus beaux (et rares) moments sont ceux où en voix off, elle « écrit » ses plus belles pages. Pour le reste, toute une galerie de marionnettes plus caricaturales les unes que les autres se succèdent auprès d’elle pour l’abandonner finalement.

    Mais au centre de ce tourbillon de fêtes, de séductions et de défaites, il y a Sylvie Testud à la tête d’un rôle colossal qu’elle a empoigné, petite brindille au corps anorexique, comme possédée par l’écrivain. Elle est incroyable, troublante car on ne peut qu’insister sur la ressemblance confondante avec son modèle. Sans maquillage outrancier, sans latex qui enlaidit et dénature, juste par le mystère d’une mèche blonde qui balaye le front, d’une démarche qui devient de plus en plus hésitante avec les années, d’une façon de se caresser le sourcil, de se plaquer les cheveux dans la nuque nerveusement, et d’une voix sans pareil et surtout d’un débit hypernerveux, inquiet et impatient, elle devient Sagan, gaie, excessive, timide, attachante, touchante.

    Ce film doit TOUT à Sylvie Testud mais ne rend pas hommage à Françoise Sagan réduite ici à une fêtarde désespérée.

    Il faut également remercier, féliciter et rendre grâce à Chantal Neuwirth et à Sylvie Testud encore, qui dans le « spectacle » final de l’agonie rendent, par la force de leurs regards, toute sa dignité à une scène qui aurait sombré dans un mauvais pathos sans le talent de ces deux actrices.

    Un film d’une grande, profonde et insondable tristesse !

  • Le grand alibi de Pascal Bonitzer *

    Le Grand alibi - Mathieu Demy
    Le Grand alibi - Mathieu Demy

    Monsieur le Sénateur (Pierre Arditi, tellement rocailleux qu’il va finir par être inaudible) et Madame (Miou Miou tellement effacée qu’elle va finir par disparaître) reçoivent dans leur grande demeure/château avec piscine. Les invités s’aiment ou pas, se supportent ou pas sans qu’on sache vraiment quels liens les lient les uns aux autres. Mais on saura qui couche ou a couché ou couchera avec qui. Passionnant… Evidemment, on le sait, le scénario est tiré d’un roman d’Agatha Christie donc rapidement il y a un meurtre que sera chargé d’élucider le lieutenant Grange et les nombreux personnages semblent avoir tous une bonne raison d’avoir assassiné le Professeur Pierre Collier, au bord de la piscine avec un 7-65 !

    Que dire ! Oscillant entre sérieux et burlesque Pascal Bonitzer hésite sans cesse et ne se décide jamais. Dommage, burlesque ça aurait pu être bien. Du coup, on  ne sait jamais non plus sur quel pied danser et l’apathie des personnages finit par gagner le spectateur qui s’assoupit mollement dans son fauteuil. Si ce n’est une scène (trop courte) entre Miou Miou et Pierre Arditi qui nous sort de la torpeur, ce n’est pas rien de dire qu’on s’en fout un peu, beaucoup, passionnément de tout ça. A propos des acteurs, tous relativement apathiques devant défendre des personnages plutôt antipathiques, je dirai que Valeria Bruni tedeschise comme d’hab’, Anne Consigny complètement hagarde se ridiculise, et je décerne à Catherine Murino la palme d’Or de l’actrice tête à claques comme il y avait longtemps que je n’en avais pas rencontrée (la phrase est mal ficelée et tordue… mais j’ai la flemme). Elle a cependant le privilège d’avoir à proférer la réplique la plus tordante que j’ai entendue depuis longtemps également : « ne fais pas cette tête, tu ressembles à Bob l’Eponge »… Et ayant pu faire la connaissance très très récemment dudit Bob dans une salle d’attente où la télé braillarde et matinale était allumée, je peux confirmer que ce n’est pas un compliment.

    Que reste t’il et pourquoi une étoile me direz-vous ? Parce que j’en ai assez et plus qu’assez de cette hémorragie de bulles, qu’il faut que cela cesse et qu’il y a aussi et surtout les yeux de Mathieu Demy, la voix de Mathieu Demy, le sourire de Mathieu Demy, la barbe de Mathieu Demy… Mathieu Demy…

    Et puis aussi, un film dont le grand alibi est la connerie mérite bien une étoile... Non ? Mais si !

    Ah ! hélas je n’ai plus le temps (ce soir j'ai Cluedo) de vous parler de la… prestation ? apparition ? de Dany Brillant… hélas je n’ai plus le temps. Dommage si j’avais eu le temps je vous aurais parlé de Dany Brillant…. J MDR. LOL. PTDR…

  • Passe passe de Tonie Maschall *

    Passe-passe - Nathalie Baye et Edouard Baer

    Pour emmerder son beau-frère (très beauf) le doux, rêveur et prestidigitateur au chômage Darry lui pique sa grosse bagnole. Sur une départementale il rencontre Christine Deviers Joncourt Irène Montier Duval abandonnée là avec son sac Hermès rempli de billets de banque. Un peu contraint, beaucoup forcé par la belle emmerdeuse, il va la véhiculer de Paris à Lyon à Locarno et surtout tenter de la faire échapper à ses poursuivants : un ministre, la mafia coréenne…(et d'échapper lui-même à son beauf qui veut récupérer sa voiture). En effet, Irène a servi d’intermédiaire de séduction dans une vente d’armes !

    Que dire de cette course poursuite mollassonne survitaminée comme un épisode de Derrick qui fera sourire à peine et jamais rire ? La scène d’ouverture est un crève-cœur où Darry « place » sa mère dans une clinique chic et chère. Bulle Ogier ne se sort décidément plus de ces rôles de vieille dame un peu douce, un peu folle qui lui vont comme la maladie d’Alzheimer. Après ce démarrage, une révélation : Joey Starr, vraiment épatant dans une seule scène où tout l’écran lui appartient ! Il faut lancer un appel aux réalisateurs qui oseraient lui offrir un rôle à contre-emploi. Belle présence, belle diction, il est formidable ! Et puis, Nathalie et Edouard se rencontrent et ça marche. Leur fantaisie respective, l’énergie de l’une, la paresse de l’autre font merveille et puis rapidement pfffff, le soufflet retombe… Ils s’agitent à peine alors qu’ils ont la mort aux trousses, ils balancent leurs répliques qui semblent avoir été écrites, travaillées et retravaillées avec application, tellement que certaines sont répétées deux fois ! Allez, un ptit cadeau pour la route : « la politique ce sont des idées qui rencontrent des circonstances »… et on la bisse au cazou... Quelques seconds rôles viennent faire un petit numéro et le César revient à Mélanie Bernier (la pauvre !) contrainte de déverser des flots d’insultes et de mots très drôles (bites, couilles, zob… ah ah ah !) dès qu’elle est émue car elle est atteinte du syndrome Gilles de la Tourette ! A cette belle actrice aussi il y a urgence à lui offrir un rôle ! Un petit coup de Sinatra par ci « I got you under my skin », un petit coup de séduction de la part d’un acteur coréen très très très beau par là, un petit coup d’altermondialisme, des garde du corps armés et très très méchants … et puis hop le grand mystère, l’énigme sont résolus en 2 secondes par un tour de passe-passe non moins mystérieux et par le miracle d’une clé USB en croco Hermès ( !). Tous les acteurs sont debout sur un parking, certains trouvent l’amour, tout le monde est libre et content. J’ai RIEN compris. Cela dure 1 h 33 et ça m’a paru interminable !

  • Le nouveau protocole de Thomas Vincent *

    Le Nouveau protocole - Clovis Cornillac

    Raoul est bûcheron. Ça se voit, il a une barbe, une chemise à carreaux et un bonnet. Il reçoit un coup de téléphone qui lui annonce la mort de son fils de 18 ans dans un accident de voiture. Il est fou de chagrin jusqu’à ce qu’une jeune femme très très exaltée lui affirme que cette mort serait dû aux effets secondaires d’un protocole médical que son fils aurait suivi lui faisant perdre le contrôle de sa voiture. D’abord sceptique, il va finalement suivre Diane militante alter mondialiste dans son combat contre le lobbie pharmaceutique.

    La première et la dernière scènes, terrifiantes, essaient de nous faire croire que nous allons assister à un film très politique basé sur l’indignation que provoquent les essais cliniques commis sur les enfants africains par les grandes firmes pharmaceutiques. Pour cela, je vous conseille plutôt de revoir « The constant gardener » car ici nous assistons à un petit thriller paranoïaque à l’américaine, survolté et la plupart du temps assez invraisemblable. Si Clovis Cornillac est tendu, très impliqué et plutôt crédible, Marie-José Croze est très très exaspérante.

  • MR 73 d’Olivier Marchal *

    MR 73 - Daniel Auteuil
    MR 73 - Daniel Auteuil

    Un serial killer de femmes commet des crimes épouvantables à Marseille. Dans le même temps, un ancien sauvage qui purge une peine à perpétuité « risque » d’être libéré pour bonne conduite après 25 ans d’enfermement. Au milieu de ces deux histoires (sans aucun lien l’une avec l’autre !!!) se trouve Schneider, flic brisé, ratatiné par un drame personnel mais qui tente, entre deux comas éthyliques de résoudre les énigmes.

    Ça commence plutôt bien. Se lancer sur les traces d’un serial killer au cinéma promet toujours une multitude de pistes et de mystères à résoudre. Et puis découvrir le fonctionnement d’un cerveau malade peut être un voyage fascinant. Hélas, on ne saura rien de ce qui se passe dans ce cerveau et nous assisterons abasourdis à une succession de plans indigestes et très insistants sur des corps de femmes martyrisées, torturées, violées alors qu’un expert ès crime nous explique (pour enfoncer encore bien le clou) comment l’assassin a procédé. Est-ce le moment d’employer le mot « complaisance » (oui, pour ceux qui me connaissent, ils savent que c’est un mot que je ne parviens jamais à caser, les autres auront raison de s’en foutre) ? Sinon, il me semble que le film pourrait se « voir » simplement, sans arrière pensée si l’on ne savait qu’Olivier Marchal est un ex flic et que donc, il est difficile de ne pas voir un aspect documentaire dans ce(s) film(s)… C’est là que ça devient réellement effrayant. Soit Olivier Marchal a des comptes à régler avec son ancien métier, soit il crache dans la soupe froide, soit… et c’est là qu’on tremble, sa peinture du milieu de la police municipale reflète la réalité ! En effet, alors que ce matin encore dans ma radio préférée un monsieur flic qui a écrit un livre nous implorait d’aimer la police, il se trouve qu’ici aucun flic n’attire la sympathie et qu’au contraire même, ils sont tous plutôt repoussants voire inquiétants et effrayants les uns que les autres, à l’image des squats miteux où ils ont leur bureau. Apparemment, ils exerceraient tous leur métier par dépit, pour se venger de la vie qu’est pas rose tous les jours, certains parleraient à leur flingue « c’est plus beau qu’une gonzesse ! », certains voleraient des objets de valeurs sur les lieux de crimes et traficoteraient pour arrondir les fins de mois, d’autres vendraient des photos à la presse, sans parler des règlements de compte, vengeances et autres meurtres entre flics, et aussi qui couche avec qui, qui veut la place de qui, que doit-on cacher aux supérieurs etc, etc… Quant à l’aspect « dossier de l’écran » du film qui va faire plaisir à Mâme Dati (pouh ! rien qu’écrire ce nom fout le frisson !) : un psychopathe peut-il être réinséré ? La réponse est « non ». Les tarés restent tarés surtout si entre temps ils ont rencontré dieu en prison (ça aide pas !) et ceux qui ne le sont pas le deviennent. A ce titre, ce qu’on fait faire à Daniel Auteuil dans la dernière demi-heure (qui part en vrille ni plus ni moins) est tout bonnement invraisemblable, inconcevable et honteux. Je me demande toujours jusqu’à quel point les acteurs peuvent TOUT accepter dès lors qu’ils ont signé un contrat ? Ajoutons à cela une image bien crade aux couleurs sursaturées ou désaturées (les spécialistes trancheront) et vous aurez une idée de l’ambiance !

    Alors pourquoi une étoile me direz-vous encore ? Parce que les acteurs, figurez-vous ! Des seconds rôles en pagaïe : Louise Monot (la fofolle des pubs « une seconde de bourjois ») que j’attends dans un vrai rôle, Gérald Laroche impeccable, Francis Renaud toujours au bord de l’implosion et Catherine Marchal grande classe. Olivia Bonamy hérite du rôle difficile de la victime collatérale chargée de chialer abondamment avec le nez qui coule à flot (il faudra aussi qu’on m’explique pourquoi les jolies brunettes acceptent parfois de se coller une serpillière jaune paille sur la tête ?). Reste Philippe Nahon qui après une incursion (hilarante et réussie dans la comédie « Vous êtes de la police » de Romuald Beugnon) reprend avec conviction et persuasion son costard de salaud débectant.

    Et enfin, le stradivarius… Daniel Auteuil, imbibé jusqu'au fond d'oeil, qui compose ici une épave, un débris, un homme en ruines absolument irrécupérable et qui le fait avec toute son envergure et son talent, sans excès, sans exubérance, avec classe et sobriété. Chapeau.

    Olivier Marchal peut lui dire merci !!!

  • Les femmes de l’ombre de Jean-Paul Salomé *(*)

     

    Photos de 'Les Femmes de l'ombre'
    Photos de 'Les Femmes de l'ombre'
    Photos de 'Les Femmes de l'ombre'

    Créé par Churchill, le SOE (Special Opérations Executive), service secret de renseignements a parachuté en France des femmes qui ont accompli des actions héroïques en 1944. Ici, elles doivent récupérer un soldat anglais tombé aux mains des allemands qui en sait beaucoup sur le très prochain débarquement. Cette mission accomplie, à l’arrache, elles doivent en accomplir une autre, encore plus suicidaire, éliminer un colonel nazi.

    Le principal mérite de ce film (qui a dit le seul ???) est que pour l’une des rares fois le cinéma évoque le combat et le sacrifice des femmes qui sont entrées en résistance pendant la guerre et n’ont connu aucune reconnaissance (ou si peu) par la suite, contrairement aux héros masculins ! Hélas, si le film se laisse voir sans déplaisir et avec intérêt même, il lui manque le souffle épique et l’émotion qu’il devrait susciter. Il manque d’ampleur et du je ne sais quoi en plus qui fait LE film de référence. Cela tient sans doute (peut-être) au casting. Julien Boisselier si sensible par ailleurs, ne convainc pas du tout en chef de réseau. Rarement hélas, on ne sent de réelle complicité entre les cinq femmes. Si elles sont emmenées tambour battant par Sophie Marceau, très autoritaire, sniper tireur d’élite, paupières mi-closes et mâchoires serrées à la Michaël Douglas, si Julie Depardieu confirme de film en film qu’elle est la Rolls Royce des seconds rôles et qu’on a toujours envie d’être sa copine (Julie si tu me lis…) et si Maya Sansa, beaucoup plus discrète crève littéralement l’écran… on ne peut en dire de même de Marie Gillain (toujours un verre à la main… ça se confirme donc) mais à sa décharge, elle a remplacé au pied levé Laura Smet (dépressive...). Quant à Déborah François, elle joue vraiment comme une savate et son sacrifice en crucifixion est d’un ridicule achevé.

    Multiplier à l’infinie les scènes de torture est également d’un goût hasardeux. Est-ce qu’on doute encore du sort réservé aux résistants lorsqu’ils étaient arrêtés par les nazis ? Lorsqu’on nous montre un gars ou une fille avec le visage défoncé, on se doute qu’on ne lui a pas fait des chatouilles… filmer les coups, les arrachages d’ongles, les écrasements de pied et j’en passe (sadiques, courez-y) n’est peut-être pas utile, en tout cas pas une dizaine de fois !

    Que reste t-il donc qui mérite les deux étoiles me direz-vous ? L’histoire qui mérite d’être connue. L’interprétation (et la présence, rien que la présence) de Sophie Marceau, de Julie Depardieu et Maya Sansa mais aussi, mais surtout celle de l’incroyable, époustouflant, magnifique, magnétique, phénoménal acteur allemand Moritz Bleibtreu. Il compose ici un officier nazi tour à tour cruel, bourreau implacable puis humain.

    Photos de 'Les Femmes de l'ombre'
  • Juno de Jason Reitman*

    Photos de 'Juno'

    Juno 16 ans tombe enceinte. Elle décide de ne pas avorter mais d’offrir son bébé à un couple en manque et désir d’enfant.

    Dans un monde parfait tout le monde serait incroyablement bon, généreux, compréhensif et aurait toujours pile poil la réaction idéale à une situation donnée. Mais le monde que nous décrit Jason Reitman est « presque » parfait car une gamine de 16 ans délurée comme pas deux, tombe enceinte. Qu’à cela ne tienne tout va quand même pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles et Juno mène sa grossesse tambour battant, continue à aller à l’école et nous affirme que tout le monde la regarde bizarrement (ce qu’on ne voit jamais à l’écran), trouve le couple idéal, bourgeois jusqu’au collier de perles de la dame. On se dit que dans ce monde rose bonbon qui essaie de nous faire croire à l’anticonformisme très très convenu de la fillette parce qu’elle parle et jure comme un charretier, quelque chose de dramatique va finir par arriver, ou simplement un grain de sable qui enrayerait la belle machine… quelque chose qui ressemblerait à la vraie vie quoi ! Et bien, la jolie dame au collier de perles va se faire larguer comme une malpropre par son immature mari qui joue de la guitare et porte des t-shirts ridicules... Non mais vous vous rendez compte ??? Etc, etc, jusqu’à épuisement et happy end ! Evidemment la petit Ellen Page est à croquer mais on atteint très très rapidement les limites de son jeu sans nuances… La photo ci-dessus en est (pour moi) la preuve flagrante. J'ai remarqué ce geste de la main qui se lève chez les actrices qui ne savent plus quoi faire de leur corps et comment exprimer quoi que ce soit...

    Je ne demande pas au cinéma d’être réaliste (au contraire) mais un chouilla de vraisemblance m’aurait aidée à y croire un peu. Trop d’idéal tue la crédibilité. Et puis, dans ce monde de politique régressive, il ne faut peut-être pas s'étonner de voir un film anti avortement... finalement !

    Enfin, je crois que ce qui a terminé de m'agager très très fort, c’est d’avoir entendu partout, ici et là et même ailleurs des comparaisons entre ce tout petit petit petit minuscule film et la pépite en or massif qu’est « Little Miss Sunshine »… franchement rien à voir…

  • Didine de Laurent Dietschy *

    Didine - Christopher ThompsonDidine - Géraldine Pailhas

    Didine a la trentaine lisse et mollassonne. Elle sourit tout le temps mais tout semble glisser sur elle, le temps, les sentiments, rien ne s’y accroche. Par hasard et inadvertance elle va franchir le seuil d’une association d’aide aux personnes âgées qui va changer sa vie.

    Je n’aime pas dire du mal des gens (vous le savez) mais Didine est une fille très très gentille. A propos du film « Didine » (on ne se lasse pas de dire « Didine », vous ne trouvez pas ?) je vais me permettre un avertissement.

    AVERTISSEMENT :

    si vous avez l’intention de voir « Didine » le film, « Sweeney Todd » et « No country… », je vous conseille et recommande vivement de commencer par « Didine » . Sinon dans le cas contraire, si vous ne m’écoutez pas et que vous ne commencez pas par « Didine », entre « Didine » et les deux autres merveilles laissez passer du temps… le temps d’avoir bien digéré les merveilles avant de voir et éventuellement de savourer (on ne sait jamais) « Didine »… qui est un film gentil, mignon tout plein et basta. Evidemment, ce serait absurde de comparer « Didine » avec Sweeney et The Old men, mais quand même, ça porte aussi le nom de film mais là (pour « Didine »), j’ai eu mal aux fesses, me suis tortillée comme un vers sur mon fauteuil en attendant que ça cesse.

    Géraldine Pailhas est très jolie, je ne dis pas le contraire… mais au bout de la énième mimique, moue boudeuse de petite fille… moi je soupire. En plus, sa petite voix qui chuchote, ça m’agace. Pour une fois que Géraldine (Didine quoi !!! suivez un peu… sauf que… vous avez raison, dans le film elle s’appelle Alexandrine… on aurait dû l’appeler DrineDrine alors… sont cons des fois les scénaristes !)… enfin bon, pour une fois que Géraldine n’est ni cocue ni veuve (citez moi un film où elle n’est ni veuve ni cocue ??? Hein ? Pas fastoche la colle !) je me disais, elle tient le rôle de sa vie. Ben non, elle n’est ni veuve ni cocue (remarquez, c’est normal, elle n’a pas de mec… ça aide !) mais elle fait quand même ses grands yeux de biche effarouchée en souriant doucement. Oui Géraldine Pailhas sourit doucement, c’est ainsi.

    Bon y’a quand même un message dans « Didine » le film : c’est que les jeunes, les moins jeunes et carrément les vieux : IL FAUT QU ILS SE PARLENT bon sang, sinon comment voulez-vous que ça tourne rond cte fichue planète ? Mais quand dans un film, « Didine » par exemple, une petite fille (ou presque… 18 ans à tout casser) est demandée en mariage par un vieux de 70 ans et qu’elle accepte juste parce qu'elle trouve le vieux "très chou", et qu’on assiste au mariage, sous vos applaudissements… moi je crie : HALTE AU FEU !!! Prenez nous pas pour des cons quand même !

    Ah oui, aussi dans le film, y’a un mort, mais ce n’est pas un vieux, c’est une jeune… : zéro émotion ! Faut le faire non ? En général, les morts, ça fait pleurer. Là, c’est le mariage qui fout le tournis…

    Bon allez, j’arrête, mais avant je veux laisser un message final aux filles célibataires ! Moi quand je peux rendre service !!!

    LES FILLES CÉLIBATAIRES : si vous voulez rencontrer quelqu’un, habillez-vous comme un sac… portez des robes sans forme qu’on voit la marque de votre culotte petit bateau en transparence, ou un chemisier à carreaux (comme ceux qu’on faisait dans les années 70), ne vous lavez plus les cheveux, ne les coiffez pas non plus (ça va ensemble !) et SURTOUT SURTOUT faites vos grands yeux de biche effarouchée… et là, c’est sûr vous aurez une bombe genre Christopher Thompson qui va vous tomber tout cuit dans votre lit à barreaux et vous pourrez compter vos cicatrices ! Garanti.

    Pourquoi j’ai mis une étoile ??? J’en sais rien moi pourquoi j’ai mis une étoile ? Il fait beau ? C’est l’été ? Je suis de bon poil ?

    Ah ça y est, ça me revient pourquoi j'ai mis une étoile, Christopher Thompson !!!!

  • Rendition (Détention secrète) de Gavin Hood *

    Détention secrète - Meryl Streep

    Anwar El-Ibraim, américain d’origine égyptienne, rentre d’un voyage d’affaires en Afrique du Sud pour retrouver sa famille. A son arrivée à l’aéroport, il est sauvagement arrêté, enlevé plutôt, interrogé et expédié en Egypte où il sera torturé dans le but de lui faire avouer qu’il est un des responsables d’un nouvel attentat terroriste.

    Voici un nouveau film qui dans la lignée du récent « Lions et agneaux » de Robert Redford malgré ses bonnes et nobles intentions est loin de convaincre. Bien qu’il soit estampillé « Amnesty International » et que les nombreuses scènes de torture orchestrées par les Etats-Unis soient insoutenables, on reste toujours étrangement extérieur à ce qui se passe sur l’écran… A l’exception de Meryl Streep, une nouvelle fois parfaite dans un rôle odieux, d’une froideur inouïe… tout le star système ici présent semble singulièrement éteint. Il devient donc difficile pour le spectateur de se sentir concerné quand les acteurs le sont si peu.

    Bizarre.

  • Ce que mes yeux ont vu de Laurent de Bartillat *

    Ce que mes yeux ont vu - Sylvie Testud

    Qui se cache derrière cette femme toujours représentée de dos par le peintre Antoine Watteau ? C’est ce que Lucie, étudiante chercheuse en histoire de l’art va essayer de découvrir, aidée par un professeur expert qui se la joue énigmatique en faisant la gueule...

    C’est très beau et très brillamment interprété mais que c’est long ces plans fixes sur des toiles du maître, surtout pour s’entendre dire, des trémolos dans la voix que l’œil de l’âne (en bas à la droite du Gilles) « est humain… C’est l’œil du peintre » !!!

    Que c’est lent cette enquête où se multiplient tellement les ellipses qu’on a bien du mal à la suivre !

    Et que c’est compliqué voire franchement confus et incompréhensible, même si l'on admet sans peine que l'obsession peut rendre barjot. On ne comprend effectivement pas bien comment Lucie parvient à ses/ces conclusions séduisantes certes mais sur lesquelles le pauvre spectateur est à peine éclairé.

    Par contre, LA trouvaille, la révélation même si son rôle est totalement confus et inexpliqué et sacrifié… c’est James Thiérrée acrobate, clown, poète et magicien dont le visage capture l’attention et conquiert le cœur. Il ressemble de façon troublante, bouleversante à son grand-père, et son grand-père, c’est LUI.

    S’il passe en spectacle chez vous, ne le ratez pas !