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5 * Bof ! - Page 39

  • La faille de Gregory Hoblit*

    Trompé par son épouse (on ne conseillera jamais assez aux messieurs bien mûrs de ne pas choisir des femmes de trente ans leur cadette…) Ted Crawford la tue. Il réussit le crime parfait mais signe quand même des aveux et met au défi la police et un jeune procureur ambitieux, William Beachum de prouver qu’il est coupable. Manipulés par ce vieux renard torve et pervers, les enquêteurs y perdent la boussole.

    Enième film d’enquête et de tribunal, cette « faille » ne fait trembler personne et l’on sait vite fait, grâce au titre, que la morale sera sauve et le méchant puni. Sans surprise avec un dernier rebondissement (même pas tarabiscoté), on reste pantois devant tant de platitude.

    Ce qui déçoit par dessus tout c’est Anthony Hopkins ! Où est le grand acteur de « Retour à Howards End » ou « Les vestiges du jour » ? De film en film, il semble ne plus lui rester que les stigmates d’Hannibal Lekter : bouche entrouverte, regard bleu glacial, yeux mi-clos, il ponctue chaque phrase d’un insupportable clin d’œil qui paraît dire : « c’est qui le meilleur ? ».

    L’étoile est pour Ryan Gosling, jeune acteur très prometteur au physique atypique qui depuis le très beau « Stay » de Marc Forster se sort de mieux en mieux des rôles d’ado torturés.

     

  • Lucky you de Curtis Hanson *

    A Las Vegas, Huckelberry (y’a des gosses qui peuvent faire des procès à leurs parents non ?) rêve de participer au championnat des meilleurs joueurs de poker du monde.

    Il rencontre Billie qui va faire vaciller ses certitudes sur le fait que les filles sont aussi interchangeables que les jeux de cartes…

    C’est tout ? Oui c’est tout !

    Voir des couillus autour d’une table se lancer des regards bazookas en ânonnant des « je vois », « tapis » etc… me fait autant d’effet qu’un duel entre Rambo et Terminator, un match de l’O.L., un concert de Mireille Mathieu et j’en passe… Mais il faut dire que je ne comprends rien au poker, rien aux armes, rien au sport et rien à la chanson.

    Donc, en résumé, le SEUL intérêt de ce film interminable (comptez une bonne heure et demi de poker quand même) est Drew Barrymore, délicieuse, irrésistible. Un seul sourire de cette fille pourrait être responsable du réchauffement climatique je trouve !

    Sinon Eric Bana est bien mais qu’est-ce qu’il est triste ce garçon… et Robert Duval me fera toujours penser au colonel qui aime l'odeur du napalm au petit matin !

     

  • J’veux pas que tu t’en ailles de Bernard JeanJean *

    Paul, psychanalyste surbooké est marié à Carla qui s’ennuie et donc, le trompe. Un jour Paul s’aperçoit que Raphaël, un de ses patients est l’amant de Carla ! Il va hésiter entre déontologie et manipulation puis tout rentrera dans l’ordre dans le meilleur des mondes possibles. Ouf !

    C’est bien connu au bout de quelques années de mariage : les hommes ne font plus attention à leur sublime femme qui s’en va rire dans les bras d’un autre ! Ah bon ???

    Les trois acteurs tout mimis et tout gentils (Judith Godrèche, très très gentille…) se donnent un mal de chien pour faire exister le vide. Ils sont tellement mimis et gentils que je n’ose même pas dire de mal de ce film tout mimi et tout gentil.

    Si, comme moi, vous pensez pouvoir entendre quelques notes d’une sublime chanson qui porte le même titre, oubliez !

  • Le candidat de Niels Arestrup *

    Propulsé à la dernière minute pour être le candidat du deuxième tour à des élections présidentielles, Michel Dedieu prépare avec son équipe de choc le débat télévisé qui l’opposera à son charismatique concurrent. Michel Dedieu communique peu, transpire quand il a chaud, ne se tient pas droit… bref, il passe mal à l’écran : ce qui est fondamental pour obtenir des voix… Manipulé par son équipe, il va se rebeller.

    Humain et attachant, Yvan Attal est LE point positif de ce film dont j’attendais un peu plus et surtout beaucoup mieux. Entouré d’une bande de mal embouchés méprisants et familiers, lâché par sa femme qui craque de tant de pression, ce candidat est bien seul pour affronter l’épreuve. Une vision minable et peu ragoûtante de la politique nous est une nouvelle fois donnée par ce film qui pourtant installe une certaine tension voire même un suspens évident : comment le candidat va-t-il se comporter face aux caméras ? Bourré de clichés et invraisemblable, ce film nous dit qu’il suffit qu’un candidat chevalier blanc incorruptible balance quelques vérités pour monter dans les sondages… entre autre. Je ne parle même pas de ceux qui se font exécuter pour avoir trop ou pas assez parlé.
    Est-ce que ce monde est sérieux ???

    Niels Arestrup qui s’est donné un rôle de nabab qui tutoie les candidats (mais ne torture aucun animal (private)), fait vraiment peur. En outre, il se prend pour Marlon Brando et se filme en contre-jour devant une persienne baissée face à des collaborateurs terrorisés qu’il menace d’un « je vais vous faire une proposition que vous ne pourrez pas refuser… » ou quelque chose d’approchant.

    Pour Yvan (vraiment excellent), uniquement !

  • Shooter d’Antoine Fuqua *

    Bob et son ami alavialamort sont en mission de « maintien de la paix » en Ethiopie… ça ne les empêche pas de tirer sur tout ce qui bouge. Abandonnés en haut d’une montagne par leur état-major, Bob s’en sort alors que son ami alavialamort est tué. Ça l’embête. Du coup, se sentant trahi, il va vivre tout seul en haut d’une colline, se laisse pousser les cheveux et fait du bouche à bouche à un chien ! 36 mois plus tard, autant dire trois ans … on vient le chercher (en tant que meilleur « shooter ») pour déjouer un complot visant à assassiner le Président. Il dit qu’il n’aime pas ce Président mais comme il n’aimait pas celui d’avant non plus, il accepte la mission de « maintien du Président ». Il faut dire que pour achever de le convaincre et lui titiller la fibre patriotique, on lui joue l’hymne national et on le fait marcher au ralenti devant une bannière étoilée. A cet instant, je vous jure, je me suis mise debout, au garde à vous !

    Pendant un quart d’heure, on ne plaisante pas et on nous explique qu’il ne faut rien négliger pour se mettre à la place d’un tueur de président : la vitesse du vent, le carré de l’hypoténuse, si je ne m’abuse et l’âge du capitaine. L’heure H du jour J arrive et paf… le président, une balle en pleine tronche sauf que… non, je ne révèlerai pas tout. C’est là que tout se corse. On accuse notre Bobby de l’attentat et le voilà obligé, avec deux balles dans le buffet de s’échapper à travers tout le pays alors qu’il a l’armée, des mercenaires, la police de proximité et le FBI au cul (mais que fait la CIA ???).

    Mâchoire serrée, narine palpitante, Mark Whalberg nous la joue Rambominator : censé mourir d’hémorragie interne en 20 minutes, il se fait une intraveineuse au sucre avec un tuyau trouvé dans une bagnole ou une poubelle (il faisait noir, j’ai pas bien vu) : pour l’antiseptie ils repasseront les améringouins, qu’ils viennent plus nous faire la leçon. Il s’asperge de poudre de perlimpimpin en faisant aïe (quelle mauviette ce Whalberg !) et hop le voilà reparti.

    Ah oui, j’ai oublié un truc important… Pendant ces trois années d’ermitage il a pas oublié d’envoyer des fleurs tous les ans à la veuve de son ami alavialamort, genre si tu veux penser à autre chose, y’a pas moyen. Et là, tout suant dégoulinant de crasse il va la voir. Pas farouche la fille, elle est en déshabillé et pendant un instant elle se demande : « je le ferme ou je l’ouvre ? ». Elle choisit de le laisser ouvert et elle lui ouvre la porte. Faut dire qu’il est poli… La fille elle doit avoir 18 ans et il lui dit « Bonjour Madame »… Bon, ce qui tombe bien c'est qu'elle est instit mais elle a failli être infirmière alors elle se met un costume d’infirmière (je vous jure que c’est vrai) et elle s’entraîne au point de croix sur ses blessures ! Même pas mal, il s’est fait un shoot au choryphosphatedesiliciummanganate !

    Quand il va mieux, il est fin véner et il dégomme la moitié de l’armée des Etats-Unis sans plier les genoux.

    Je disais récemment que dans tout film il y avait l’instant clé où tout se joue… Il y a aussi LA phrase… celle dont dépend tout un film et dont certains ne se relèvent pas ! Ici, un personnage demande à notre héros s’il croit que le gouvernement des USA a pu être capable de commettre des horreurs dans des pays africains… et le héros répond :

    « ces mecs là ont tué mon chien ! ».

    C’est con, bourré de testostérone, virile et tout ce qu’on veut… mais pas décevant sur les promesses faites !!!

  • Jean de la Fontaine, le Défi de Daniel Vigne *

    Fouquet, conseiller du roi et défenseur des arts et des lettres a fait de l’ombre au Roi Soleil. Colbert le fait arrêter. Jean de La Fontaine en est tout ému. Seul artiste a assuré son soutien à Fouquet, le fabuliste va devoir affronter le tout puissant Colbert.

    Ça démarre en fanfare (la musique de Michel Portal un tantinet anachronique parfois quand même…) et de façon dynamique et réjouissante. Hélas, le soufflet retombe assez vite et si ce ne sont les quelques (trop rares) affrontements entre la Fontaine et Colbert (très étonnant et très subtil Philippe Torreton), tout ceci est très « plan-plan ». Même si les géniales fables de La Fontaine, remises dans leur contexte, ont des allures de pamphlets audacieux contre le régime, réduire Racine, Boileau et Molière à de gentils libertins opportunistes est un peu léger. Par ailleurs, malgré toute la fougue et la sincérité de Lorant Deutsch à défendre son rôle et son personnage, il lui manque un peu de carrure et de charisme pour démontrer ce qu’on veut nous présenter comme un grand homme. Passer sous silence (ou presque) l’attitude détestable de l’écrivain envers sa femme et son enfant est également limite…

    Quant à Sara Forestier elle ne concrétise vraiment pas les promesses qu’elle nous avait faites dans « l’Esquive ». Tout ceci est vraiment scolaire et laborieux !

    Nul doute que le réalisateur aime son personnage qui n’est malheureusement plus là pour l’en remercier. De toute façon n’oublions pas que « tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute ».

  • Dans les cordes de Magaly Richard-Serrano **

    Joseph (Richard Anconina) est responsable d’une salle de boxe dans laquelle il entraîne sa fille Angie et sa nièce Sandra qu’il a adoptée. L’amour que se portent les deux jeunes filles et leur complicité vont être mis en péril le jour où l’une remporte le championnat de France et l’autre pas…

    Il y a beaucoup de choses dans ce premier film et il en manque énormément aussi. C’est difficile à expliquer. La rage et l’ambition des deux boxeuses sont impressionnantes même si certaines aberrations m’ont laissée sans voix : la scène où Angie casse la cheville de sa cousine pour l’empêcher de boxer !!! Où sont les sacro-saintes valeurs du sport dont on nous rebat les oreilles régulièrement ? Le mutisme d’Angie, son regard buté et son coup d’éclat final ne sont pas toujours très explicites même si des révélations familiales nous sont annoncées aussi abruptement qu’aux personnages.

    Par contre, côté casting et interprétation, c’est un sans faute à consommer sans modération. Richard Anconina, père aimant et attentif, mari paumé, coach impliqué, est à sa place, parfaitement, sans esbroufe, tout en présence et en intensité. Difficile de dissocier Louise Szindel et Stéphanie Sokilinski qui alternent la grâce et la fureur comme on respire. A noter aussi, Maria de Medeiros, parfaite, émouvante en poupée de banlieue blessée, péroxydée et vulgaire.

  • Le prix à payer d’Alexandra Leclère **

     

    Jean-Pierre Ménard (Christian Clavier), richissime homme d’affaires travaille et sa femme (Nathalie Baye), fashion victime atteinte (par ennui) de fièvre acheteuse dépense l’argent. Il déprime, solitaire, en manque d’amour. Sur les conseils pas très malins de son chauffeur (pas plus malin), il met le contrat entre les mains de sa femme : « pas de cul, pas de fric ».

    Dommage que l’affiche annonce si vulgairement l’affaire pour un film qui ne l’est (pratiquement…) pas. Les chiffres sur les billets vus à l’écran dépassent tellement l’entendement qu’il vaut mieux prendre le parti d’en rire ! Ce qu’on nous présente comme un chahut conjugal rance et misogyne n’est à mes yeux qu’une bluette sentimentale car finalement c’est d’amour dont tout le monde manque ici, et le pari cul/argent n’est finalement qu’anecdotique. Celles qui veulent brandir le drapeau MLF perdront leur temps, l’essentiel est de ne pas généraliser et de ne pas considérer cette histoire comme un manifeste.

    Le couple (middle-class) formé par Géraldine Pailhas et Gérard Lanvin est beaucoup moins convaincant car on ne sait jamais si elle triche, ment et/ou profite. Quant au personnage de Lanvin (le physique carbure au super, le cerveau au sans-plomb !!!), il finit par être violent et là, on ne peut que lui souhaiter de finir seul.

    Nathalie Baye est évidemment sublime. Tour à tour mutine, fragile ou harpie, elle garde une grande classe en toute circonstance et balance des répliques qu’on n’aurait jamais pu imaginer dans sa bouche. Christian Clavier ne « claviérise » à aucun moment et il est même d’une sobriété exemplaire, quasiment méconnaissable (même en « faux gros mou »…) et il parvient même à plusieurs reprises à être franchement touchant. Il faudrait qu’un réalisateur lui offre son « Tchao Pantin »… il est prêt.

     

  • Miss Potter de Chris Noonan *

    Au début du XXème siècle en Angleterre, Beatrix Potter a 32 ans et vit encore chez ses richissimes parents qui lui présentent de « bons partis » à épouser, qu’elle repousse systématiquement. Depuis sa plus tendre enfance, ses seules obsessions sont la nature et le dessin. Elle dessine, peint et s’est créé un univers composé de charmants animaux avec qui elle converse. La rencontre avec un éditeur va faire basculer son destin.

    Que reste t’il de la vie de cette femme, auteure de livres pour enfants qui se vendent toujours autant aujourd’hui ? C’était une véritable féministe et écologiste avant l’heure. Dans ce film, la campagne est jolie, les dentelles abondantes et tout le monde semble engoncé dans son costume. Le comble est que, si ce n’est une petite évocation de l’enfance de Beatrix… pas un enfant n’apparaît dans l’histoire. Rapidement cela dévie vers l’amour et le chagrin d’amour puis de nouveau l’amour… et rien sur la création et l’inspiration. Parfois les dessins s’animent joliment et c’est… joli.

    Renée Zellweger trottine comme une souris, et, incapable de se débarrasser de ses tics « Bridget Jonessiens » frisotte le museau comme un hamster !!!

     

    Pour ChoubidouJo : un lapin en veston bleu...

     

  • Le nombre 23 de Joël Schumacher *

    Un jour la femme de Walter lui offre un roman. Très vite il s’imagine que l’histoire et sa propre vie renferment d’étranges similitudes. Le héros éprouve une incontrôlable et dangereuse fascination pour le nombre 23. Peu à peu Walter se laisse lui aussi envahir par tous les hasards, coïncidences et symboles reliés à cet encombrant nombre. Finalement convaincu que le héros du livre et lui ne font plus qu’un, il se persuade qu’il va en arriver aux mêmes excès, à la même extrémité.

    Schumacher n’a jamais fait dans la dentelle et le final raté n’auront pas raison de la performance remarquable de Jim Carrey qui fait ses premiers pas réussis dans le thriller avec un double rôle dont il maîtrise parfaitement les deux facettes. Pour une fois qu’il est vraiment dingue, il ne gesticule pas. C’est évidemment encore bien plus déroutant et angoissant.

    Inquiétant et paranoïaque, l’acteur qui nous avait habitué à des grimaces et contorsions, nous fait ressentir la folie qui gagne un homme avec une économie louable et impressionnante d’effets. Jim est grand !