Bruce Wayne et Batman qui ne font qu'un (j'espère ne choquer personne !) ne vont pas fort. Le chevalier noir est en pièces détachées. Souffreteux et boitillant il vit reclus dans son immense domaine aux bons soins du brave Alfred. Son dernier combat avec le Jocker l'a laissé KO. Par ailleurs, souvenez-vous, pour laisser aux habitants de Gotham une bonne image de leur héros et procureur Harvey Dent (alors que c'était un vilain) le Bat s'est accusé de son meurtre. Depuis huit ans il ne met plus le nez dehors, ne sort plus sa batmobile, ne se rend plus aux pince-fesses en ville entouré de potiches et vit dans le remords et le souvenir de sa fiancée qu'il n'a pu sauver. La bonne nouvelle c'est que le crime a été totalement éradiqué et que les flics de la ville en sont pratiquement réduits à aider les vieilles dames à traverser dans les passages piétons ! Jusqu'au jour où une grande fille longue et fine habillée en chatte s'introduit jusqu'au coffre fort de Bruce pour lui subtiliser le collier de perles de maman mais surtout lui piquer ses empreintes digitales et les vendre à un vilain. Ce dernier s'adjoint les services d'un terroriste bien fêlé du bocal, Bane pour vous servir, qui manie la bombe atomique comme un gadget et a la charge qui le réjouit fort, d'assujetir New-Y... euh, Gotham ou de tout faire péter, ou les deux... On ne comprend pas tout. Si on est par ailleurs bien peu convaincus par la partie écologique de l'affaire, on comprend fort bien qu'en quelques clics bien placés Monsieur Wayne se retrouve ruiné ! Du coup le Bat se sent obligé de reprendre du service, mais mal en point comme il est, c'est pas gagné. Il va falloir soulever de la fonte !
ATTENTION, ça va SPOILER, et pas qu'un peu, enfin je crois.
Donc il y a du bon, et du moins bon, mais pour faire vite, c'est une déception. Le sublime (rare) côtoie le banal et le porte nawak. Et contrairement à ce que j'ai lu et entendu très doctement dire, Christopher ne parvient pas à conclure sa trilogie, bien au contraire. J'ai donc adoré la première fin qui aurait été très triste mais audacieuse sauf que Monsieur Nolan n'a pas de couilles. J'ai détesté la deuxième fin, bêtasse et hollywoodienne comme pas possible. Et j'ai finalement soupiré d'agacement à la troisième fin finale qui laisse envisager tous les possibles dans un futur proche. J'espère donc que JGL aura la force, le courage et le talent de dire non, Non et reNON.
Les moins :
- lorsqu'une bombe atomique explose à quelques miles des côtes terriennes, on ne fait pas dire à un personnage : "ouf, on l'a échappé belle, on ne risque rien". Gros risque involontaire de fourire,
- on ne trimballe pas tous azimuts une bombe atomique en la secouant comme un prunier, ça ne se fait pas et ça n'est pas crédible,
- lorsque l'on multiplie les intrigues et les sous-intrigues écologiques, industrielles, commerciales, économiques, sécuritaires, financières et gadgétiques, on s'arrange un minimum pour que les dialogues soient à la portée du commun des mortels,
- lorsque l'on a l'une des rolls des acteurs actuels, Tom Hardy, on ne le dissimule pas sous un masque (baptisé "L'ouvre boîte" par mon Jules...) ridicule. D'autant qu'il suffit de voir la bande-annonce une seule fois pour ne pas même avoir l'once d'une surprise. Le visage de furieux que peut avoir Tom Hardy est bien plus expressif et flippant que ce machin en toc. Grosse, grosse erreur donc ! Depuis le sac en toile de jute de Cillian Murphy on n'a pas fait plus con.
- on ne balance pas 2 h 42 mn de musique tonitruante et inceptionienne sur un film qui en comporte 2 h 44 mn sous prétexte de combler du vide...
Les plus :
- le désossage en plein vol d'un avion ; ça ne sert à rien mais Christopher Nolan aime casser ses jouets et il le fait bien,
- l'humour et l'énergie de Anne Hataway qui s'amuse comme une chatte. Même s'il est urgent qu'elle se débarrasse de ce rouge à lèvres carmin qui coule,
- le rassemblement et l'ensevelissement en une seule étape de TOUTE la police de New... Gotham,
- le fait que le destin de Gotham city soit entre les mains d'un flic novice fan de Batman, et d'un autre mal en point et hospitalisé,
- la réplique de Cillian Murphy chargé de rendre les verdicts d'un tribunal fantoche. A Gary Oldman condamné à l'éxil ou à la mort et qui dit "je ne choisirai évidemment pas l'éxil" (il faut voir la tête de l'éxil :-)), il répond : "très bien, donc, la mort... par l'éxil",
- la noirceur du personnage de Batman/Bruce qui n'en peut plus de vivre (Christian Bale très humain et touchant),
- le casting glamourissime.
Mais Heath peut continuer de reposer en paix, ce Rises n'arrive pas à la cheville du précédent Dark Kgnight dont il était le monstrueux héros bouleversant.