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4 ** POURQUOI PAS ? - Page 33

  • CORNOUAILLE de Anne le Ny **

    Cornouaille : photo Jonathan Zaccaï, Vanessa ParadisCornouaille : photo Vanessa Paradis

    Odile vit une relation compliquée à Paris avec Fabrice. Comprendre que le garçon est très marié et très père de famille. La mort d'une tante qui lui lègue la maison de famille bretonne va éloigner un temps la jeune femme de la capitale. Bien décidée à vendre la jolie bâtisse aux volets qui claquent avec vue sur la mer au plus vite et retourner à la ville, Odile va finalement reprendre contact avec ses racines, revivre ses traumas d'enfance, rencontrer des indigènes, retrouver Loïc son ami d'enfance !

    Et tout cela sans même un petit air de biniou qui aurait pourtant été le bienvenu tant il colle parfaitement au climat, à la faune et à la flore environnantes. Mais Anne Le Ny préfère se concentrer sur l'aspect des contes et légendes qui abondent dans une Cornouaille qu'elle impose délibérément ici comme mythique. Hélas l'aspect fantasmagorique voire fantastique d'une réalisation un peu amorphe ne semble pas maîtrisé. On a du coup un peu de mal à "croire" aux rêves significatifs d'Odile ainsi qu'aux apparitions de fantômes censés apporter des révélations sur l'histoire de sa famille. Dommage, car les bonnes intentions (qui ne font pas forcément les bons films) sont là. Ansi que l'interprétation sensible et efficace de Vanessa Paradis qui porte le film grâce à sa belle et intense présence. Jonathan Zaccaï se sort impeccablement d'un personnage antipathique (preuve qu'il est un excellent acteur !) qui oscille, tergiverse, hésite sans qu'on comprenne toujours bien pourquoi. Quant à Samuel Le Bihan, il est hélas ectoplasmique.

    Et puis les films qui assènent péremptoirement que la famille, les racines sont essentielles et indispensables "on est tous liés les uns aux autres tu ne le savais pas ?" dit le personnage fantôme de la tante, m'agacent un peu !

    Reste qu'Anne Le Ny nous donne la sensation de nous emmener gentiment vers une fin banale, convenue et prévisible et pas du tout. C'est un bon point. Et puis la Bretagne, celle où nous sommes tous frères et soeurs (puisqu'on à Quimper... ah ah ah !) est sublime par tous les temps.

    Mais pour retrouver l'univers humain et hyper sensible de la réalisatrice, mieux vaut se tourner vers ses deux premiers films Ceux qui restent et Les invités de mon père.

  • TOTAL RECALL MÉMOIRES PROGRAMMÉES de Len Wiseman **

    Total Recall Mémoires Programmées : photo Colin FarrellDouglas Quaid est ouvrier à la chaîne. Son métier ne lui plaît pas. La nuit, il fait de vilains cauchemars qui font peur, mais sa gentille femme tente de le rassurer au petit matin en petite culotte. Sauf que tout le monde le sait depuis le Total Recall avec Schwarzie, la femme de Doug c'est rien qu'un fake ! Bon, ça se passe en 2048 (je crois) et le monde est divisé en deux... l'Union Fédérale Britannique dirigée de main de fer dans un gand de velours par une crapule d'un côté et la Colonie où vivent entassés les péquenauds de l'autre ! Un soir de déprime, Doug se rend chez Total Recall. Cette société vend du rêve et consent, moyennant une petite séance de chaise électrique, à vous implanter de beaux souvenirs indélébiles dans la tête. Doug se laisse tenter mais en pleine procédure, la machine s'enraye et notre Doug se trouve propulsé en plein coeur d'un conflit qui oppose la police, l'Etat, de curieux résistants et lui, au milieu est poursuivi et recherché par tout le monde. Son identité n'est pas celle qu'il croit. Il serait agent secret ou double... en tout cas, vraiment de quoi y perdre son latin. Quant à sa femme, elle est bel et bien du côté des méchants mais une autre donzelle très avenante va faire son apparition et semer encore davantage le trouble dans l'esprit perturbé de Doug.

    Après le premier quart d'heure où il nous est offert de contempler Colin Farell torse nu (décidément la saison est aux garçons qui ne pensent qu'à tomber le marcel !), le film passe directement la cinquième et fonce pied au plancher jusqu'à la dernière bobine. Plus une seconde pour respirer et surtout réfléchir. La nature relativement absconse, pour ne pas dire franchement incompréhensible du scenario finit du coup par être accessoire. Dommage que le réalisateur ait choisi l'option de nous en mettre plein la vue (et les oreilles !) sans se préoccuper de laisser une chance à son histoire et à ses personnages. Au bout d'un moment Len Wiseman finit par ne plus être intéressé que par le côté pyrotechnique de son entreprise, et il faut bien le reconnaître, cet aspect est franchement réussi. Les courses poursuites, surtout celles réalisées à pieds, sont exceptionnelles. Les décors futuristes de Londres, crades et pluvieux de la Colonie (très 7ven)sont magnifiques. Les gadgets, notamment un téléphone directement implanté dans la main, les chorégraphies des véhicules en apesanteur impressionnants. Mais au bout d'un moment, trop de bruit et de fureur finissent par lasser et j'ai fini par ne plus du tout me sentir concernée par toute cette agitation sur l'écran et le film devient vraiment fatigant.
    Il est donc permis de s'occuper l'esprit en contemplant la rivalité des deux actrices qui se disputent Colin à grands coups de mandales et dont les visages rivalisent d'étrangeté. Les deux brunettes, jadis bien mignonnes, Kate Beckinsale et Jessica Biel se livrent à un déconcertant concours de duck faces, savant mix entre Lana et Sandra !

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    Dommage pour Colin Farell très convaincant en héros totalement perdu. Avec ses grands yeux d'enfant triste, son regard égaré, affolé, sa fragilité dissimulée sous les muscles, son étonnement réjoui de se découvrir pianiste... ce rôle paranoïaque voire schizo lui convient à ravir ! Et son tout dernier regard inquiet en dit long sur la "guérison" du personnage.

  • MAGIC MIKE de Steven Soderbergh **(*)

    Magic Mike : photo Adam Rodriguez, Channing Tatum, Joe Manganiello, Matt BomerMagic Mike : photo Channing Tatum, Matthew McConaugheyMagic Mike : photo Matthew McConaugheyMagic Mike : photo Alex Pettyfer, Channing Tatum, Joe Manganiello, Matthew McConaughey

    Le jour Mike est couvreur-maçon (le costume lui sied à merveille), la nuit il se métamophorse en Magic Mike (l'effeuillage lui convient parfaitement) ! Il est le "champion", le clou d'un spectacle de strip-tease pour filles orchestré par Dallas, ex strip-teaseur lui-même atteint par la limite d'âge. Il faut dire que dans la profession, afficher 30 ans au compteur est synonyme de has been. Mais le rêve de Mike est de créer sa petite entreprise de "customiser de meubles", sauf que les banques, c'est connu, ne prêtent qu'aux riches. Et Mike a beau chausser ses lunettes d'intello, revêtir un costume du dernier chic et faire du gringue à l'employée de banque pour lui mendier un prêt, l'époque, même sous le soleil de Floride, n'est pas facile, même si vous cumulez idées et talent...  Un jour, sur un toit, Mike rencontre Adam, jeune branleur feignasse de19 ans qui rêve d'argent facile. Mike retrouve en Adam le jeune homme qu'il a été. Il le prend sous son aile, lui fait rencontrer Dallas qui n'a pas de mal à déceler les aptitudes d'Adam pour le grand déballage. Il sera rapidement surnommé Kid et ses 19 ans feront la joie des spectatrices... Hélas, Adam a une soeur aînée étudiée pour gâcher le film pourrir la vie des garçons, ainsi que des prédispositions certaines pour se mettre dans les embrouilles !

    Rien n'est plus différent d'un film de Soderbergh qu'un film de Soderbergh et après le pas bien du tout Piégée, malgré la présence de Michaël Fassbender, cette nouvelle pelloche soderberghienne est beaucoup plus enthousiasmante et pas uniquement grâce aux très beaux garçons payés pour ôter leurs vêtements.

    La question est : pourquoi le réalisateur a t'il boursouflé son intrigue d'une bluette sentimentale uniquement crédible grâce à la force de conviction de Channing Tatum ? Pourquoi cette blonde moralisatrice et donneuse de leçons ? Sans ce personnage insupportable chargé de faire comprendre aux garçons que ce qu'ils font n'est pas bien et cette actrice approximative, le film aurait eu ses *** sans l'ombre d'une hésitation. Soit. Oublions ce personnage superflu dont on a d'ailleurs bien du mal à concevoir qu'elle puisse attirer Mike/Channing dans ses rets.

    L'idée de l'effeuillage du corps des filles offert en pâture comme de la barbaque me révolte et me révulse. Tout comme ces soirées où des filles -souvent d'âge certain- hystériques glissent des billets dans le string des garçons. C'est donc légèrement hésitante et dubitative que je suis entrée en salle. Mais je ne voulais rester sur l'énorme déception de Piégée... J'aurais eu bien tort de ne pas entrer. Car ce qui mène ce film c'est l'enthousiasme et l'humour. Ces garçons aiment leur sublime corps à la folie c'est évident mais leur strip tease ne ressemble en rien à celui des filles qui ont toujours l'air de souffrir mille morts. Ils s'amusent comme des fous et c'est follement communicatif. En fait tout le monde s'amuse, les garçons sur la scène et les filles du public. Donc, oui, les meilleures scènes de Magic Mike sont les shows, très interactifs car chaque soir des filles sont invitées à rejoindre les garçons. C'est tordant et les chorégraphies sexys et acrobatiques vraiment époustouflantes et jouissives réjouissantes. A ce titre Channing Tatum est très très impressionnant. Mais impressionnant à un point que je ne puis vous expliquer et j'en suis d'ailleurs encore bouche bée ! Mais le plus excitant jubilatoire est surtout que ce soit dans un rôle où son incroyable physique dément de G.I. soit son moyen d'expression que Channing Tatum puisse enfin démontrer qu'il est un acteur. Drôle et touchant, il a enfin un personnage à défendre grâce à ce Mike qui rêve d'une autre vie sans pour autant renier ou avoir honte de celle qu'il vit. Et puis, il a quelque chose en lui de... oui je vais oser, Heath-je pleure-Ledger. Très bonne nouvelle donc.

    Quant à Matthew McConaughey, Lone Star forever, en grand manitou du sexe soft, déglingué et dont les yeux crient dollars, il est déchaîné et hilarant. Les grands numéros de cabotinage maîtrisé sont formidables sur grand écran ! Et lui s'en donne à coeur joie.

  • JUSQU'À CE QUE LA FIN DU MONDE NOUS SÉPARE

    de Lorene Scafaria **

    jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare de lorene scafaria,steve carell,keyra knightley,cinéma

    Avec Steve Carell, Keyra Knightley

    Dans 21 jours un astéroïde percutera la terre. Bruce Willis étant occupé à Vegas, le monde, qui se limite aux Etats-Unis d'Amérique évidemment, n'a plus qu'à commencer le décompte et s'en remettre à Dieu ou à Oprah ! La télé qui émet encore, affiche le compte à rebours et c'est un peu flippant de voir les jours, les heures, les minutes avancer à reculons.

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  • ANNALISA de Pippo Mezzapesa **

    Annalisa : photo Cosimo Villani, Luca Schipani, Nicolas Orzella

    Annalisa : photo Aylin Prandi

    C'est l'été, il fait très chaud dans ce village du Sud de l'Italie et forcément les ados s'ennuient. Après une scène de torture inaugurale, Veleno "Poison" le torturé, et Zazà le sauveur, deviennent amis. Et pourtant tout les sépare, notamment leur milieu social. Zazà joue au foot et son entraîneur l'a convaincu qu'il pourrait se faire remarquer par le sélectionneur de la Juve. Il rêve de se sortir des quartiers populaires où il croupit, parfois "utilisé" par son frère aîné pour ses traffics en tout genre. Quant à "Poison", il aimerait s'émanciper, se libérer de son milieu bourgeois où il ne s'épanouit pas non plus.

    Les matchs de foot, les baignades, la drague rythment mollement la vie des amis jusqu'au jour où ils aperçoivent en haut d'un bâtiment, une jeune fille prête à se jeter dans le vide. Libre, belle, sensuelle et énigmatique, Annalisa devient l'objet de tous les fantasmes et l'imagination des garçons va bon train. La légende qui entoure la jeune fille donne aux garçons un peu d'audace et pas mal de crétinerie.

    Parallèlement aux divagations des jeunes gens, les élections municipales se préparent. Et à force de multiplier les pistes, le réalisateur nous égare, on ne sait plus trop où il veut en venir et l'attention se détourne un peu d'une histoire insaisissable. Dommage car il parvient par moments à imprégner son film de troublants battements de coeur. On peut également regretter, comme il arrive fréquemment, qu'un traducteur fou (restons bien élevé) ait choisi de remplacer le titre initial Il paese delle spose infelici (Le pays des épouses malheureuses) par Annalisa... 

    Cela dit, le film est visuellement très beau. L'écran est constamment écrasé de soleil dans des tons ôcres très élégants. L'utilisation des ralentis appuyés de musique classique surprennent par la rupture insolite qu'ils imposent soudain. Mais cette éloquence, cette virtuosité maladroites et déconcertantes laissent néanmoins présager d'un avenir pour Pippo Mezzapesa dont il ne nous reste plus qu'à attendre un deuxième film plus convaincant.

  • THE DARK KNIGHT de Christopher Nolan **

    The Dark Knight Rises : photo Christian Bale, Morgan Freeman

    The Dark Knight Rises : photo Christian Bale

    The Dark Knight Rises : photo Tom Hardy

    Bruce Wayne et Batman qui ne font qu'un (j'espère ne choquer personne !) ne vont pas fort. Le chevalier noir est en pièces détachées. Souffreteux et boitillant il vit reclus dans son immense domaine aux bons soins du brave Alfred. Son dernier combat avec le Jocker l'a laissé KO. Par ailleurs, souvenez-vous, pour laisser aux habitants de Gotham une bonne image de leur héros et procureur Harvey Dent (alors que c'était un vilain) le Bat s'est accusé de son meurtre. Depuis huit ans il ne met plus le nez dehors, ne sort plus sa batmobile, ne se rend plus aux pince-fesses en ville entouré de potiches et vit dans le remords et le souvenir de sa fiancée qu'il n'a pu sauver. La bonne nouvelle c'est que le crime a été totalement éradiqué et que les flics de la ville en sont pratiquement réduits à aider les vieilles dames à traverser dans les passages piétons ! Jusqu'au jour où une grande fille longue et fine habillée en chatte s'introduit jusqu'au coffre fort de Bruce pour lui subtiliser le collier de perles de maman mais surtout lui piquer ses empreintes digitales et les vendre à un vilain. Ce dernier s'adjoint les services d'un terroriste bien fêlé du bocal, Bane pour vous servir, qui manie la bombe atomique comme un gadget et a la charge qui le réjouit fort, d'assujetir New-Y... euh, Gotham ou de tout faire péter, ou les deux... On ne comprend pas tout. Si on est par ailleurs bien peu convaincus par la partie écologique de l'affaire, on comprend fort bien qu'en quelques clics bien placés Monsieur Wayne se retrouve ruiné ! Du coup le Bat se sent obligé de reprendre du service, mais mal en point comme il est, c'est pas gagné. Il va falloir soulever de la fonte !

    ATTENTION, ça va SPOILER, et pas qu'un peu, enfin je crois.

    Donc il y a du bon, et du moins bon, mais pour faire vite, c'est une déception. Le sublime (rare) côtoie le banal et le porte nawak. Et contrairement à ce que j'ai lu et entendu très doctement dire, Christopher ne parvient pas à conclure sa trilogie, bien au contraire. J'ai donc adoré la première fin qui aurait été très triste mais audacieuse sauf que Monsieur Nolan n'a pas de couilles. J'ai détesté la deuxième fin, bêtasse et hollywoodienne comme pas possible. Et j'ai finalement soupiré d'agacement à la troisième fin finale qui laisse envisager tous les possibles dans un futur proche. J'espère donc que JGL aura la force, le courage et le talent de dire non, Non et reNON.

    Les moins :

    - lorsqu'une bombe atomique explose à quelques miles des côtes terriennes, on ne fait pas dire à un personnage : "ouf, on l'a échappé belle, on ne risque rien". Gros risque involontaire de fourire,

    - on ne trimballe pas tous azimuts une bombe atomique en la secouant comme un prunier, ça ne se fait pas et ça n'est pas crédible,

    - lorsque l'on multiplie les intrigues et les sous-intrigues écologiques, industrielles, commerciales, économiques, sécuritaires, financières et gadgétiques, on s'arrange un minimum pour que les dialogues soient à la portée du commun des mortels,

    - lorsque l'on a l'une des rolls des acteurs actuels, Tom Hardy, on ne le dissimule pas sous un masque (baptisé "L'ouvre boîte" par mon Jules...) ridicule. D'autant qu'il suffit de voir la bande-annonce une seule fois pour ne pas même avoir l'once d'une surprise. Le visage de furieux que peut avoir Tom Hardy est bien plus expressif et flippant que ce machin en toc. Grosse, grosse erreur donc ! Depuis le sac en toile de jute de Cillian Murphy on n'a pas fait plus con.

    - on ne balance pas 2 h 42 mn de musique tonitruante et inceptionienne sur un film qui en comporte 2 h 44 mn sous prétexte de combler du vide...

    Les plus : 

    - le désossage en plein vol d'un avion ; ça ne sert à rien mais Christopher Nolan aime casser ses jouets et il le fait bien,

    - l'humour et l'énergie de Anne Hataway qui s'amuse comme une chatte. Même s'il est urgent qu'elle se débarrasse de ce rouge à lèvres carmin qui coule,

    - le rassemblement et l'ensevelissement en une seule étape de TOUTE la police de New... Gotham,

    - le fait que le destin de Gotham city soit entre les mains d'un flic novice fan de Batman, et d'un autre mal en point et hospitalisé,

    - la réplique de Cillian Murphy chargé de rendre les verdicts d'un tribunal fantoche. A Gary Oldman condamné à l'éxil ou à la mort et qui dit "je ne choisirai évidemment pas l'éxil" (il faut voir la tête de l'éxil :-)), il répond : "très bien, donc, la mort... par l'éxil",

    - la noirceur du personnage de Batman/Bruce qui n'en peut plus de vivre (Christian Bale très humain et touchant),

    - le casting glamourissime.

    Mais Heath peut continuer de reposer en paix, ce Rises n'arrive pas à la cheville du précédent Dark Kgnight dont il était le monstrueux héros bouleversant.

  • JANE EYRE de Cary Fukanaga **

    Jane Eyre : photoJane Eyre : photo Mia Wasikowska	Jane Eyre : photo

    Pour les quelques rares qui n'auraient pas lu le Roman de Charlotte Brontë, jetez-vous dessus, c'est magnifique et follement romantique. Je rappelle que Jane Eyre est une riche héritière (qui l'ignore) orpheline recueillie par une tante qui la déteste et la martyrise moralement et un cousin qui la déteste et la martyrise physiquement. Entre deux coups sur la tête et des enfermements dans une chambre rouge prétendûment hantée, Janette n'est pas à la fête pendant son enfance. Convaincue qu'elle est une mauvaise personne, la tata l'a fait enfermer dans un institut pour jeunes filles non désirées. Et les sévices continuent. Mais Jane y acquiert intelligence et éducation. Elle est ainsi engagée par Mrs Fairfax au domaine d'Eward Rochester pour éduquer la pupille de ce dernier. Le garçon est taciturne et plutôt mal embouché et dans son immense demeure il se passe de drôles de choses dont personne ne peut parler. Jane la parfaite, se fait admettre, désirer, aimer mais boude, persuadée (entre autre) que sa condition prolétaire ne peut convenir à l'aristocratique Edward ! Elle s'échappe, manque mourir, est recueillie par Saint John et ses soeurs et Edward dans tout ça ?

    Well. Comment dire ? C'est beau, c'est bien fait, follement classique, tout à fait pris au pied de la moindre lettre du roman dont les fans pourront applaudir la fidélité. Et puis un film qui donne envie de (re)lire ne peut être tout à fait mauvais.

    Mais ce qui ne va pas mais alors pas du tout c'est l'erreur monumentale et impardonnable de casting dont le film ne se libère jamais. Et oui, Mia parvient à être Jane lorsqu'elle est seule à l'écran mais en présence de Rochester campé ici avec beaucoup de prestance et de cynisme, comme le personnage l'exige par l'impeccable Michaël Fassbender qui a bien du mérite, on n'y croit pas, mais alors pas du tout. En effet, et c'est incompréhensible que ça n'ait pas sauté aux yeux du réalisateur... le couple Mia-Jane/Michaël-Rochester ne fonctionne à aucun moment. L'actrice, charmante au demeurant est ici amochie à un point incompréhensible. Elle est d'une fadeur voire d'une transparence impressionnante. Mais ce ne serait rien si la différence d'âge (réelle dans le roman) ne donnait constamment l'impression d'une petite fille face à son père. Et l'inceste n'est pas d'actualité dans le roman de Charlotte Brontë que je sâche. Mia Wasikowska a certes 23 ans mais elle en paraît 10 de moins et Michaël Fassbender qui n'a que 35 ans IRL en paraît 10 de plus. ça ne passe jamais à l'écran. En outre, Mia/Jane manque furieusement du feu de la passion qui anime Jane, et voir Michaël/Edward se consumer devant cette petite fille finit par devenir risible. Lorsqu'elle se trouve face à Saint John (Jamie Bell, très bien) qui lui aussi tombe amoureux d'elle... là encore, on n'y croit pas. De petite fille, elle se transforme en petite soeur ! Par ailleurs, le réalisateur oublie complètement de montrer comment Jane et Edward finissent par se comprendre et s'aimer. Comment leur complicité se joue de tous les obstacles.

    Néanmoins, la fidélité au roman que j'ai tant aimé m'a fait passer un moment littéraire mais pas cinéphile ! Dommage.

  • JE ME SUIS FAIT TOUT PETIT de Cécilia Rouaud **

    Je me suis fait tout petit : photo Denis Ménochet, Vanessa ParadisJe me suis fait tout petit : photo Denis Ménochet

    Yvan vit une période difficile qui s'éternise. Lorsque sa femme l'a quitté 5 ans plus tôt pour suivre un nouvel amour en Thaïlande, elle lui a laissé leurs deux filles. Les deux adolescentes ont préféré vivre chez Ariane, la soeur d'Yvan, une jeune femme dévouée mais perturbée par des TOC (Léa Drucker) et protégée par un mari attentif (Laurent Lucas). Malgré ses maigres et maladroits efforts pour reconquérir ses filles, Yvan ne parvient à rien et décide d'aller enseigner le français et l'attribut du sujet dans sa Bretagne natale où l'attend une maison familiale isolée. C'est alors que débarque dans sa vie Léo, le petit garçon de 5 ans de son ex qui décidément s'y entend pour pondre et abandonner la couvée ensuite, et que lui tombe dans les bras Emmanuelle, une jeune femme farfelue qui ne tient pas bien sur ses pattes arrière, mère également de deux enfants.

    Recomposer tout ce bazar sans faire trop de dégâts ne va pas être de tout repos pour Yvan qui ne s'y entend pas trop mal pour ne pas prendre les bonnes décisions.

    Ce film aurait pu être un drame épouvantable tant les situations vécues par les enfants sont révoltantes. En particulier celle du petit Léo trimballé, délaissé, pas désiré. Complètement mutique, soudé à sa poupée Arlette, la situation du petit garçon est un véritable crève-coeur qui atteindra son apogée lors de son anniversaire au cours duquel sa mère (qu'on aurait envie d'aller chercher à coups de triques, mais le film se garde bien de porter ce genre de jugement !) se manifestera d'une bien cruelle façon. Les deux ados ne sont pas en reste et l'une d'elles fera d'ailleurs justement remarquer qu'avec de tels parents, elles assureront la survie de quelques psy pour pas mal de temps !

    Pour être quotidiennnement au contact de familles composées, décomposées, surcomposées je peux affirmer que ces situations abracadabrantesques ne sont pas spécialement cinématographiques mais bien réelles. Le reproche que je ferai donc au film est de ne pas avoir choisi entre comédie sentimentale et familiale épanouissante et réflexions sur les ravages causés par des événements et comportements à haute teneur traumatisante. On surfe donc constamment entre les considérations à propos du rôle des parents et les dégâts collatéraux provoqués sur les enfants, et la résolution des problèmes sentimentaux d'Yvan qui donne au film une direction beaucoup plus légère.

    Ce qu'il faut reconnaître par contre c'est que les deux acteurs principaux s'adaptent admirablement au style un peu bancal du film et qu'ils lui offrent tout l'humour, la fantaisie et le charme qui en font un plaisant divertissement. Vanessa Paradis et Denis Ménochet sont très drôles. Elle est adorable et lui craquant en papa maladroit qui se découvre, et en amoureux d'une poupée qui voudrait lui dire non...

    Denis me disait hier (oui messieurs dames, mais ce serait trop long à vous expliquer et cela ne vous regarde pas) de ne pas me gêner s'il avait le "charisme d'une huître" (je le cite) dans un film, de le signaler. Donc, je ne me gênerai pas. Promis. Mais dans ce film Denis, tu es aussi charmant et adorable que Vanessa !

  • INSIDE de Andrès Baiz **

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    Adrian est nommé à Bogota à la tête de l'Orchestre Philarmonique. A sa demande son amie Belèn quitte l'Espagne pour s'installer avec lui en Colombie. Ils emménagent dans une splendide demeure où pourraient tenir 10 pianos à queue et le Philamornique au complet...

    Mais le jeune homme est volage et s'approche d'un peu près d'une accorte violoniste qui n'est pas insensible non plus. Belèn jalouse disparaît. Adrian noie sont chagrin dans des whisky et se console très rapidement entre les bras de Fabiana, superbe serveuse de bar très compatissante, qui n'aime pas voir les garçons pleurer. Mais des bruits suspects se font entendre dans les tuyauteries, les plombs sautent un peu trop régulièrement et la jeune femme n'est plus très rassurée.

    N'étant pas adepte des films-qui-font-peur et encore moins de ceux dont le seul ressort dramatique consiste à faire sursauter le spectateur à coups de cymbales et de portes qui claquent, je suis allée voir cet Inside avec une légère appréhension. Les maisons envoûtées où sur lesquelles pèsent une malédiction, très peu pour moi. Heureusement, je n'avais rien lu (ou à peine) car j'ai découvert après vision que les critiques encartés spoilent éhontément ce qui constitue une des premières surprises du film. En ce qui me concerne, pendant la première demi-heure, je me suis surprise à penser "qu'est-ce que c'est que ce roman photo pour magazine ?". Je craignais également qu'un galimatias ésotérique finisse par prendre le dessus. Que des esprits frappeurs ou vengeurs investissent la robinetterie et que Fabiana, qui prend énormément de bains, s'en vienne à dire "je vois des gens morts". Et puis non, pas du tout. C'est un peu, beaucoup, plus prosaïque que cela, mais j'ai néanmoins été cueillie dès le premier rebondissement. Et peu à peu, les flash-backs, certains plans étranges voire complètement cons, les scènes revues sous un autre angle et du point de vue d'un autre personnage... tout prend forme, tout s'explique et j'ai réellement et sans doute naïvement été bluffée.

    Et n'ai même pas eu peur !

    En outre, la beauté folle des trois jeunes personnages principaux rend le tout très plaisant à l'oeil.

     
  • ADIEU BERTHE OU L'ENTERREMENT DE MÉMÉ de Bruno Podalydès **

    Adieu Berthe ou l'enterrement de mémé : photoAdieu Berthe ou l'enterrement de mémé : photo Bruno Podalydès, Pierre Arditi

    Adieu Berthe ou l'enterrement de mémé : photo

    Armand apprend par un SMS que sa grand-mère vient de mourir. Il est presque surpris de découvrir que la vieille dame distraitement oubliée dans une maison de retraite n'était pas encore morte. Il faut cependant organiser les obsèques et il entend bien se charger de cette tache. Mais la vie d'Armand est déjà très compliquée. Il se dépatouille difficilement d'une vie qu'il emberlificote à souhait, incapable de prendre la moindre décision et navigue à vue entre une femme et une maîtresse qu'il aime (presque) autant l'une que l'autre, une belle-mère qui le déteste, un ado de fils qui le méprise.

    En brassant profond et ratissant large, Bruno Podalydès effleure mille thèmes et finalement n'en traite aucun véritablement, c'est dommage mais on ne peut nier et bouder ce plaisir rare de rire souvent, sourire beaucoup et parfois se laisser emporter par l'émotion .Et puis dans la vraie vie aussi il arrive que l'on ait mille choses à "gérer" simultanément. C'est souvent à l'occasion d'un enterrement que certains secrets familiaux font surface. D'autant que Berthe semblait être une grand-mère très discrète qui avait une malle des Indes pour dissimuler des souvenirs dont personne n'avait eu vent... Les frères Poda déploient ici encore toute la fantaisie et l'originalité dont on les sait capables aidés par un casting qui ne ménage pas sa peine pour laisser s'exprimer ses penchants de doux dingos.

    Le choix des pompes funèbres réserve de bien bons moments. Les Pompes Funèbres "Définitif" dont le slogan parle pour elles "Avec Définitif c'est définitif", offrent des prestations all-included aux thèmes divers et variés, "Twilight" ou "Arc en ciel" avec grandes orgues, son et lumière et mines de circonstance. Michel Vuillermoz assure en croque-mort. Quant aux Pompes Funèbres "ObséCool", elles proposent également des cérémonies adaptées au style et au budget des organisateurs, avec mise en bière au son d'une chanson de Georges Moustaki, guitare comprise, par exemple.

    Les indécisions chroniques d'Armand face à ses deux femmes également aimables, son incapacité à grandir pourraient lasser mais Denis Podalydès excelle dans le rôle de Pierrot lunaire à qui l'on pardonne tout. Cela dit, évoquer la mort, l'abandon des personnes âgées, celle qui s'inscruste et régente la vie de ses enfants, l'alzheimer d'une autre, les ados qui jugent sans communiquer, le couple qui s'use, les bévues que font commettre l'abus de SMS... c'est beaucoup pour un seul film qui laisse en plan certains personnages...!