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4 ** POURQUOI PAS ? - Page 40

  • M. POPPER ET SES PINGOUINS de Mark Waters **

    Dans son duplex de 300 m² avec vue imprenable sur Manhattan, Tom Popper, divorcé d'Amanda qui n'attend qu'un signe.., père de deux enfants qu'il voit à l'occasion, est surtout un agent immobilier à qui aucune affaire juteuse ne résiste. Mais un jour, il hérite d'un pingouin, rapidement suivi pas cinq autres et voilà le quotitidien et l'appartement qui se transforment en banquise...

    Je dois le reconnaître, ce film est comme son titre, comme son affiche, comme son pitch : sans grand intérêt. Sitôt vu, sitôt oublié... Mais je l'avoue même pas honte j'ai ri beaucoup comme les autres enfants de 5 ans présents dans la salle et puis surtout, évidemment, bien sûr :

    Jim Carrey est beau G.E.N.I.A.L. !!!

  • HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT - PARTIE 2 de David Yates **

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    Voilà, c'est fini, et je ne peux nier que bien que terriblement impatiente de voir enfin comment serait rendu sur grand écran l'épilogue d'une histoire qui a tenu en haleine des hordes de moldus pendant 10 ans, être triste à l'idée de ne plus avoir ce rendez-vous presqu'annuel avec les trois sorciers amis alavie/alamort Harry, Ron et Hermione et aussi Alan Rickman. C'est bon ces rendez-vous que l'on s'impose et où alternent emballement et déception mais dont il est néanmoins inconcevable d'en rater un seul.

    Après avoir vu la première partie de ce dernier tome scindé en deux pour le cinéma je m'attendais à un final en forme d'apothéose. Hélas Les Reliques de la Mort : partie 1 resteront donc pour moi et à tout jamais le meilleur épisode cinématographique de la saga, le plus beau, le plus fort, le plus émouvant, le plus captivant. Car quelle déception ici ! J'ai presque constamment eu le sentiment que le réalisateur avait en tête une idée et une seule : conclure, mais aussi une angoisse, une terreur : être meilleur que bon, ne pas décevoir, en faire beaucoup mais pas trop ! Bref, c'est difficile à exprimer réellement. Peut-être est-ce finalement mon attente ou mon exigence qui m'ont rendu cet épisode appliqué mais hélas trop souvent monotone dénué du feu et de l'ardeur du précédent ? Peut-être, ou pas !

    Après avoir enterré Dobby "L'Elfe libre", Harry et son duo/couple d'inséparables Ron et Hermione ont rendez-vous avec son destin : la destruction des horcruxes qui affaiblit Voldemort et finalement le "duel" qui opposera les deux sorciers, les forces du mal contre les forces du bien. Pour cela, Harry, Ron et Hermione doivent retourner à Poudlard où ils sont accueillis avec enthousiasme. Poudlard ressemble à une sombre prison depuis que le professeur Rogue en a pris la direction. Les élèves et les professeurs en assurent la défense contre les mangemorts et les géants belliqueux pendant qu'Harry va rencontrer Voldemort dans une forêt. Il en profite pour résoudre l'énigme du Vif d'Or, découvre la Pierre de Résurrection et retrouve pour quelques instants ses parents, son parrain et supplie sa ptite maman, avant d'aller vers sa mort quasi certaine de ne plus jamais le quitter... etc etc.

    Et malgré une infinité d'événements et de révélations, une 3 D aussi inutile que sans intérêt, un Neville Londubat qui prend ici une place considérable mais est hélas interprété par un garçon à l'absence totale de charisme Matthew Lewis on l'oublie il est impardonnable, des morts en pagaïe, une guerre sans merci, un baiser fougueux entre Ron et Hermione (à l'initiative d'Hermione le génie évidemment), le sauvetage de Drago par Harry, la destruction de Poudlard, les scènes de guerre et notamment celles d'après combats (très belles) dans un Poudlard en ruines et j'en passe... (même les trois jeunes acteurs principaux qui avaient pris une belle envergure dans la première partie paraissent ici plus statiques) tout ceci m'a semblé d'une platitude sans nom, indigne et quasi révoltante compte tenu de l'enjeu considérable.

    ATTENTION (petit) SPOILER

    Néanmoins, il y a dans ce film environ 10 minutes qui représentent pour moi le sommet de ce dénouement et qui à elles seules justifient de se rendre en salle. Il faut dire que c'est le professeur Rogue (mon personnage préféré), Alan Rickman (immense acteur devant l'éternel) qui en est le "coeur". J'emploie ce mot à dessein car pendant quelques instants, les aventures du petit sorcier devenu grand sont transfigurées pour laisser place à une grande histoire d'amour. Celle d'un homme en noir dont la vie n'aura été qu'humiliations et résignation au nom et en hommage à un sentiment désintéressé qui porte au renoncement et au sacrifice.

    Pour ces quelques minutes réellement bouleversantes et entendre Rogue supplier Harry de le regarder dans les yeux...

  • HANNA de Joe Wright **

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    Hanna ado de 16 ans vit seule avec son père Erik (ex agent tricard de la CIA) dans les bois enneigés d'une contrée inconnue. Bien que n'ayant jamais connu autre chose que cette vie, Hanna est très cultivée, parle de nombreuses langues étrangères mais est surtout capable de survivre aux conditions les plus extrêmes. Pourquoi son père, aux méthodes éducatives redoutables, l'entraîne-t'il à toutes sortes de méthodes de combats, d'attaque et de défense ? Vous le saurez en allant voir le périple éprouvant de la petite abandonnée par ce même père qu'elle doit aller rejoindre à Berlin à la maison des frères Grimm... car bien que toujours armé jusqu'aux dents, l'homme n'a jamais oublié de lui conter de jolies histoires pour enfants. Par un mystérieux tour de passe-passe que j'ai dû rater en clignant des yeux, Hanna se retrouve donc au Maroc, ce qui ne constitue pas la route la plus directe pour aller en Allemagne. Du froid polaire de sa forêt, elle débarque en plein désert et lorsqu'une fillette (p.é.n.i.b.l.e.) de son âge lui proposera de profiter de la voiture familiale pour continuer le voyage, elle préfèrera poursuivre la route à pieds. Normal quoi ! Plus tard elle empruntera néanmoins divers véhicules auto-tractés et fera moult rencontres dont la plupart très hostiles. Je n'ai pas compté le nombre de cadavres qu'elle laissera en chemin. Tout ce qu'on sait, c'est qu'elle doit retrouver une certaine Marissa Wiegler et comme pour les Highlanders, il ne pourra en rester qu'une des deux !

    Hanna n'est rien moins que la Nikita du troisième millénaire mâtinée de Jason Bourne qui cherche des indices lui permettant de retrouver ses racines. Voir cette gamine toute menue se dépatouiller avec des malabars de la CIA, des militaires, des skin heads et toute cette sorte de mal embouchés qui ne lui veulent pas du bien finit par être réjouissant car on s'aperçoit rapidement qu'elle va traverser toutes les épreuves sans une égratinure. Joe Wright y va très fort, à toutes berzingues et sans temps mort et cette cavalcade survitaminée donne même lieu à de bien jolis plans zarbis. Le petit revirement vers les contes de Grimm n'est pas bien convaincant même si Hanna ressemble parfois à un personnage sans défense. Et oui, sous la carcasse de tueur d'un robot bat un coeur de petite fille qui voudrait juste une amie.

    Le film tient finalement la route grâce à son étonnante et remarquable petite actrice tueuse implacable et victime à la fois. On suit avec surprise et intérêt Saoirse Ronan, belle comme un coeur, redoutable, fragile, fougueuse et déchaînée !

  • BLITZ de Elliot Lester **

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    Brant est un keuf de Londres aux méthodes expéditives (il règle le sort des ptits voyous voleurs de voitures à la crosse de hockey, entre autres joyeusetés). Il affiche sans complexe le regard bovin, la profonde ride du lion et le visage sans expression de Jason Statham. Il ne peut prononcer une phrase sans que sortent de sa bouche des propos homophobes ou misogynes. Mais le jour où un taré de la tête se met à dézinguer du flic en série, Brant mène l'enquête non seulement avec une fliquette noire (l'une des actrices les plus mauvaises que j'ai vue depuis longtemps, au passage !) et un flic homo (Paddy Considine, très très bien, ça compense).

    Alors évidemment, la police ne ressort pas grandie et rassurante de cette histoire puisqu'elle décidera de régler ses comptes en dehors de toute légalité. Sans compter qu'excepté le flic homo (forcément raffiné qui mange bio et écoute de la musique kassik) le keuf carbure au bourbon dès le petit déj'. Cela dit, ce divertissement violent et drôle (Jason Statham me fait mourir de rire que voulez-vous ?) se laisse voir sans ennui dans une ambiance zim boum bam et a surtout l'immense avantage d'être bien servi par un casting plutôt réjouissant de "on sait jamais comment ils s'appellent" et même de nouveaux venus comme ce Aidan Gillen en tueur psychopathe, clone ou sosie du physique et du jeu de RIP Gary Oldman.

    Du cinéma musclé qui se la raconte pas mal mais bon, hein ?

  • NI A VENDRE NI A LOUER de Pascal Rabaté **

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    Tenter de résumer ce film me fatigue alors je vous en propose le synopsis officiel : c'est enfin le week-end, un week-end de printemps sur le littoral atlantique. Ce week-end-là, deux retraités se rendent dans leur résidence secondaire, une maisonnette aussi vaste qu’un timbre poste, et croisent un couple de punks ayant pour gîte une maison dessinée sur le sable d’une plage. Plus loin, deux imposteurs vêtus d’orange et de vert se mettent au golf non loin d’une procession funéraire. Au même moment, un représentant en parapluies a rendez-vous avec une maîtresse sado-maso dans un hôtel du bord de mer où séjournent deux couples dont l’existence sera chamboulée par un cerf-volant perdu. Il est aussi question d’étudiants des beaux arts, de voitures de sport, de voitures sans permis, de voitures de golf, de voitures volées, de caravane, de toile de tente, de lecteur de code-barres, de cadre photo décoré de coquillages et de tempête nocturne. Un week-end où les destins, les classes sociales, les générations, les sentiments, les douleurs comme les joies, se croisent. Un week-end à la mer, en somme.

    Ce que j'en pense :

    après les délicieux Petits Ruisseaux, Pascal Rabaté confirme qu'il aime les petites voitures ridicules. Et ici une galerie de plus ou moins "beaufs" bien typés et caricaturaux se croisent sans se voir dans une petite cité balnéaire au bord de l'océan (qu'hélas on voit trop peu !). Et c'est drôle parfois, original aussi et burlesque. C'est muet et ça marmomme, du coup ça fait penser à Jacques Tati. La musique est youplaboum, plein de personnages ne pensent qu'à baiser, les couleurs châtoient et du coup ça fait penser à Emir Kusturica (du temps où il était drôle !). Les cadres sont parfois bien jolis et bien travaillés et c'est donc plaisant à regarder. Et puis le casting est en or massif : Jacques Gambling, Maria de Medeiros, François Damiens, François Morel, Marie Krémer, Arsène Mosca, Chantal Neuwirth (la plus émouvante)...

    Mon gag préféré ? La fabrication des codes barres ! J'en pouffe encore !

    Un film sitôt vu, sitôt oublié qui ne fait pas de mal mais qui fait du bien alors franchement de quoi se plaint-on !

  • MIKE de Lars Blumers **

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    Mike n'est pas ce qu'on appelle une lumière, mais ce n'est pas un méchant garçon. Il vit à Kembs en Alsace avec son père et son petit frère. Un village à la frontière de la Suisse et de l'Allemagne. Que voulez-vous faire à Kembs ? Mike qui en fait s'appelle Fabrice, mais il préfère qu'on l'appelle Mike, s'endormait à l'école. Il trouve un travail au péage d'une autoroute et il s'y endort. Mike ne garde jamais bien longtemps un travail. Il joue au foot dans l'équipe qui est la dernière du classement. Il a des copains tout aussi losers que lui qu'il retrouve chaque jour chez un gars plus âgé qu'eux qui vit dans un mobil home au mileu d'une espèce de décharge en buvant des bières et regardant des films pornos.

    Pourtant Mike a une passion. Bien que ne possédant pas le permis de conduire, il adore les voitures depuis toujours. Alors il en vole une régulièrement qu'il remet à sa place quelque temps après. Désoeuvrés et sans argent, Mike et ses potes vont essayer d'en trouver de façon illégale. Pourquoi pas un hold up ? Trois baltringues qui s'embarquent dans un cambriolage de banque improvisé entre deux bières... 

    Et puis Mike rencontre Sandy, qui n'est pas bien fufute non plus et ensemble ils font des choses...

    On ne comprend pas bien où nous mène ce film souvent très drôle dans sa première partie qui semble décrire le parcours pas folichon d'un gentil flemmard qui, comme il le dira lui même, ne sait jamais trop ce qu'il doit faire ou ne pas faire. Même franchir la limite entre le légal et l'illégal ne semble pas faire partie de son système de pensée. S'il pense. Pas sûr. Néanmoins ce Mike a le charme et la nonchalance de Marc-André Grondin qui a un don inné pour jouer les personnages lunaires, rêveurs, un peu farfelus et sans une once de méchanceté. Sa réaction lorsque sa petite amie lui annonce qu'elle est enceinte vaut à elle seule le détour pour voir ce film. Le fourire dont j'ai été saisie marque cette scène ou plutôt cette réplique du sceau de l'anthologie !

    Un flic trop perturbé pour réellement mener à bien son travail de remise dans le droit chemin tentera un temps de donner à Mike une petite notion du bien et du mal. Retrouver Eric Elmosnino dans ce rôle inabouti de flic amoureux et délaissé fait vraiment plaisir. Mais ce premier film longtemps charmant qui se termine en drame absolu lors d'une scène finale assez suffocante est plein de bizarreries et de questions sans réponse. Où est la mère ? Où sont les copains dont on n'entend brusquement plus parler ? Pourquoi le sort s'acharne t'il sur Mike ? De quoi vit-il lorsqu'il emménage avec sa copine ?

    Bref, agréable, attachant, imparfait et le charme de Marc-André Grondin. Ce n'est déjà pas si mal !

  • LIMITLESS de Neil Burger **

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    Eddie Morra est une épave. Tout fout le camp dans sa vie et ça se voit à l'oeil nu, il a le poil terne. Pointes sèches, racines grasses, Eddie est écrivain mais butte sur une page désespérément blanche paralysé par l'avance conséquente que lui a offert son éditrice. Eméché dès l'aube, Eddie erre de bar en bar à la recherche de l'inspiration qui ne vient pas. Lassée de cette indolence et de ce relâchement, sa petite amie Lindy le quitte. Et c'est au plus profond de cette spirale infernale de lose qu'il croise la route de son ex beau-frère Vernon (oui, Eddie a aussi été marié furtivement) ex dealer peu fréquentable qui semble en pleine forme. Ce dernier lui propose une pilule de NZT qu'il lui présente comme un médicament en phase finale d'expérimentation. Il s'agit en fait d'une drogue mais Eddie qui n'est pas hostile à ingurgiter une substance, même illicite absorbe le comprimé. En quelques secondes les effets se font sentir. Ses capacités physiques et intellectuelles se décuplent au point de lui donner la force, l'envie et le courage de se laver les cheveux d'assainir le taudis dans lequel il vit, d'écrire les 400 premières pages de son roman en quelques heures, d'apprendre plusieurs langues, de se souvenir du moindre événement rangé au fond de son cerveau etc. Evidemment les effets d'une seule pilule ne sont que de courte durée. Mais Eddie est accroc, en veut plus et en trouve un stock... Les ennuis commencent !

    Alors qu'on aurait pu croire qu'Eddie se contente de réaliser son rêve de toujours : devenir écrivain à temps complet, il voit plus grand et ses ambitions se précisent sous la forme d'acquisitions et réussites en tout genre. Comment réussir à New-York ? A Wall Street évidemment. Eddie devient trader, engrange des millions de dollars en peu de temps, attire l'attention de ses collègues et employeurs et s'acoquine avec un magnat de la finance Carl Van Loon. Les ennuis redoublent d'autant qu'Eddie découvre que la pilule secrète est déjà très convointée mais aussi que les effets secondaires sont désastreux.

    En trois chapitres distincts, l'histoire d'Eddie nous balade dans un New-York de rêve et alterne les genres thriller et fantastique. C'est réussi et Bradley Cooper est de tous les plans et parfois même multiple ce qui n'est évidemment pas désagréable à l'oeil. Efficace et sans temps mort la réalisation nous place parfois sous les effets visuels de la drogue en osant des plans et des accélérations qui donnent le tournis (heureusement, ce n'est pas en 3D). Flippant, divertissant, énergique, ce "limitless" aurait pu l'être davantage encore. Néanmoins il propose une fin délicieusement amorale et passer près de deux heures en compagnie de Bradley Cooper est définitivement bien agréable d'autant que l'acteur (très bon) a plus d'un tour dans son sac : charme et énergie en tête.

    Un mot quand même sur l'acteur Robert De Niro dont on peine à croire qu'il a été celui qu'il a été. Incapable d'apparaître à l'écran sans grimacer (ses rares sourires semblent le torturer), on cherche vainement les Travis Bickle, Vito Corleone, Jake la Motta, David Aaronson et autre Mickael Vronski qu'il fut. Espérons que ce ne soit pas les désolants "Mon beau-père..." qui aient eu raison de sa carrière !!!

  • LE CHAT DU RABBIN de Joann Sfar et Antoine Delesvaux **

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    Le chat du Rabbin Sfar n'a pas de nom, alors on l'appelle "le chat du Rabbin". Je trouve qu'il est plutôt moche et qu'il ressemble à un kangourou. Mais il a une particularité : en plus de savoir lire, il parle et c'est tant mieux. Surtout depuis qu'il a avalé un perroquet qui lui tapait sur le haricot. Il considère que sa vraie maîtresse est Zlabya, la fille du Rabbin dont il est fou amoureux. On le comprend, elle est le portrait craché et elle a la voix d'Hafsia Herzi. Mais le Rabbin veut éloigner ce chat qui cause de son ado de fille influençable selon lui, mais surtout très cultivée. Le chat décide de faire sa bar-mitsva... Alors pourquoi avec ce démarrage en fanfare dans une Alger belle comme dans un conte, le réalisateur choisit-il d'embarquer le Rabbin, le chat, un arabe ami et un soldat russe du Tsar (parachuté là de manière absolument incongrue) vers une Jerusalem rêvée en Ethiopie où les juifs sont noirs et vivraient en harmonie avec les autres religions et de laisser Zlabya seule à Alger avec son oncle ??? On ne sait pas. Le road movie d'animation serait une riche idée si un des personnages essentiel n'était pas cloué sur place et s'il y avait davantage d'enchaînement logique entre chaque scène. Ce qui n'est pas le cas. Le voyage censé être initiatique j'imagine, se transforme en une succession de vignettes où il s'agirait évidemment de combattre le racisme et la religion mais sans fluidité. Dommage.

    Cette réserve faite (l'absence de scénario solide et cohérent) il reste néanmoins d'excellentes choses. Visuellement c'est magnifique. Paysages, décors et costumes sont soignés et de toute beauté. Idéologiquement c'est un régal de voir que les trois religions (principales) en prennent plein leur grade, que l'une ne vaut pas mieux que l'autre dans son étalage souvent aberrant et contradictoire de doctrines et de croyances simplistes souvent à la limite de la superstition. Le racisme est subtilement évoqué par ce café en plein Alger "interdit aux Juifs et aux Arabes". Et aussi par l'union au-delà de toute barrière et de tout préjugé d'un russe blond juif aux yeux bleus avec une africaine chrétienne. Mais où Joann Sfar s'en donne à coeur joie c'est en affichant en une scène cruelle et ridicule le racisme petit bourgeois de Tintin au Congo qui croise la route de nos héros !

    Mais ce qui fait une grande part de la réussite du film (très beau visuellement je le répète) est le casting de voix absolument irréprochable et délectable : Maurice Bénichou, Afsia Herzi, François Morel (dans le rôle du chat : GENIAL !), François Damiens (en Tintin abruti), Mathieu Amalric, Fellag, Jean-Pierre Kalfon, Eric Elmosnino, Wojtek Pszoniak, Daniel Cohen.

    Quant à la 3D, gadget une nouvelle fois pas dérangeante, elle n'a toujours strictement rien de convaincant ni d'indispensable.

  • VERY BAD TRIP 2 de Tod Phillips **

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    Alors qu'il a toujours développé une attirance certaine pour les demoiselles à la vertu versatile, Stu (le copain de Phil, Alan et Doug, oui, je fais comme si c'était aussi des potes à vous et que vous les connaissiez tous !) est sur le point de convoler avec une ravissante Thaïlandaise qui contre toute attente, semble ravie de la chose. Echaudé par l'enterrement de vie de garçon de Doug il y a deux ans, qui avait viré au cauchemar imbibé de toutes sortes de liquides et solides ou potions à effet hilarant, Stu a décidé d'enterrer sobrement la sienne. Phil, le bogosse qui se croit malin, fait un peu la tronche. Ben oui quoi, une vie de patachon ne s'enterre pas dans un "dinner". Doug approuve mais soumet Stu à un chantage : il faut emmener son beau-f' Alan (le très relou Zach Galafiniakis) à  Bangkok où aura lieu le mariage. Souvenez-vous, Alan était déjà responsable du fait qu'à Las Vegas la teuf avait viré vinaigre et tourné en jus de boudin !

    Evidemment, tout se passe comme on se doute. Alors que les quatre z'amis font un feu de camp sur une plage paradisiaque sans se méfier des marschmallows, ils se réveillent dans un gourbi insalubre perdu en plein Bangkok, la ville qui peut vous "prendre" et ne pas vous rendre ! Ils ne se souviennent de rien, mais la mémoire va leur revenir peu à peu... Pourquoi Alan est-il chauve ? Pourquoi et comment Stu a t'il un tatouage sur le visage ? Comment le doigt du frère de la future mariée se retrouve dans la bouche d'un petit singe ??? Etc...

    Vous avez l'impression d'avoir déjà vu ? Pas étonnant, ce numéro 2 est la photocopie copiée/collée, je ne peux pas dire mieux ou pire que mes collègues blogueurs, du numéro 1. Dans le genre on prend les mêmes et on recommence, il n'y a certainement que les Fast and Furious qui ont réussi le deal (je me gausse... je n'ai pas eu la chance de voir vu les F.a.F). Mais je dois dire que j'ai ri, souvent alors what else ! Soleil et déconnade bas de plafond, de temps en temps je ne suis pas contre ! 

    L'unique atout essentiel du film n'est certes pas l'originalité, les blagues sur la taille du minuscule pénis du chinois, le petit singe (qui fait plutôt pitié en dealer et consommateur de substances illicites), Mike Tison ou le gros Zach... mais bel et bien

    BRADLEY COOPER

    (très très moite)

    qui transpire beaucoup et tombe régulièrement la chemise. Merci Tod, merci Brad

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    Et si jamais il prenait l'envie à Tod Phillips de scénariser le mariage prochain du gros -on sait pas, y'a peut-être des filles qui aiment les gros soi-disant marrants plein de poils et sans cerveau-, il serait assez aimable de ne pas prendre les spectateurs pour des couillons en tentant de renouveler l'histoire. Merci.

  • THE TREE OF LIFE de Terrence Malick**

    The Tree of Life

    Il y a du sublime et du grostesque, du merveilleux et de l'insupportable dans ce film d'un réalisateur chéri entre tous... mais le miracle de films passés tels que Badlands, La ligne rouge,  Le Nouveau Monde ou Les Moissons du Ciel ne se renouvelle pas ici. Loin s'en faut. Il ne reste au fond qu'un sentiment de grande frustration, de grande déception à la hauteur de ce que l'attente des films de ce réalisateur aussi mystérieux qu'envoûtant provoque. Et Vichnou sait combien de temps se passe entre chaque film de Terrence Malick qui n'en est qu'à son cinquième en 40 ans !!!

    Ici, il y a un père dominateur et tyrannique, une mère tellement évanescente qu'elle se met à voler et trois enfants dociles et inquiets qui rêvent d'être comme les autres. Tout le monde s'aime mais le père souhaitant le meilleur pour ses enfants et sa famille se montre d'une autorité et parfois d'une violence totalement injustifiées. Il terrorise sa femme et ses fils, l'aîné surtout qui, à l'âge àdulte et au moment de devenir père à son tour se sent perdu, plein de doutes et en proie avec des démons qui lui rendent visite sous la forme de souvenirs... Un drame épouvatable viendra par ailleurs bouleverser le cours des événements et chacun en viendra à s'interroger sur sa place et...hélas surtout sur l'incertitude de l'existence de Dieu de la façon la plus bêta naïve qui soit : si Dieu existe, pourquoi est-il si méchant ???

    Alors que se passe t'il ? Une certitude, Terrence Malick sait comme jamais et comme personne conquérir, enchanter et fasciner par sa façon incomparable, inouïe et sublime de filmer. De rendre chaque image unique et admirable. Mais dans quel but ? Pourquoi ? Que cherche à nous dire Terrence ? Trop de Requiem, de Lacrymosa enrobant un salmigondis religieux, un préchi précha mystico-dévot finissent pas lasser copieux. Un documentaire animalier d'au moins un quart d'heure sur les fonds marins enveloppé de musique sacrée a d'ailleurs eu raison des moins patients, vidant la salle d'une partie de ses spectateurs. La création du monde, des vues de la lune, de mars, de saturne et de ses si merveilleusement cinégéniques anneaux, quelques dinosaures dont un très facétieux donnent le sentiment d'approcher les visions psychédéliques d'un homme sous effets de plantes hallucinogènes ! C'est troublant, agaçant et parfois, oui, ridicule ! Alors, grande est la déception.

    Et pourtant, c'est beau, d'une beauté à couper le souffle parfois, tant la nature est toujours sublimée et le moindre brin d'herbe offert à l'adoration. Malick entretient sa légende comme personne mais à quoi carbure t'il ? A qui est destiné son poème psychédélique qui s'achève en rêve de métempsycose ? Pourquoi Terrence Malick s'évertue t'il à délaisser son pauvre spectateur, adorateur inconditionnel sur le bord du chemin tout en convoquant des stars (et non des moindres !) pour l'épauler dans son délire ? Trop exigent ou trop marginal, il se montre ici vraiment difficile à suivre, nébuleux jusqu'à l'extravagance. Alors qu'on est affamé à l'idée de ce qu'il pourrait nous offrir comme merveille à propos de l'enfance, de l'émerveillement d'un père qui découvre à la naissance de ses enfants, leur fragilité, leur beauté, leur dépendance... pourquoi nous gave t'il de cette macédoine dévote et illuminée ?

    Dans "The tree of life", il y a aussi les acteurs tout entier acquis à la cause. Brad Pitt ainsi que les enfants et notamment le "fils" qu'il tourmente le plus sont les seuls à apporter un peu de réalisme voire de réalité à l'histoire de cette famille texane. Jessica Castain est belle, insaisissable, fragile, aimante, Brad, de plus en plus solide à mesure qu'il vieillit. Et les rares scènes qui le réunissent à Sean Penn (son père dans le film...), les regards bouleversants qu'ils échangent, laissent imaginer quel film de folie ces deux là pourraient faire ensemble... Mais il y a aussi ici un jeune garçon qui bouffe littéralement l'écran, aimante la caméra et vampirise le film par sa présence, sa souffrance, son amour et sa révolte longtemps muette, il s'appelle Hunter McCracken et il est extraordinaire

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