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4 ** POURQUOI PAS ? - Page 41

  • VOIR LA MER de Patrice Leconte **

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    Pendant que Clément se fait plaquer sans passion par sa petite amie, son petit frère Nicolas est en boîte de nuit et tombe sous le charme de Prudence qui se débarrasse sans façon de son ami Max, garçon très amoureux quelque peu soupe au lait. C'est l'été, Clément et Nicolas partent en vacances à St Jean de Luz rejoindre leur mère malade. D'abord en stop puis en camping-car, Prudence les accompagne et parvient même à dérider Clément qui aurait souhaité une virée entre garçons. Sous l'impulsion de Prudence grande fille apparemment toute simple venue de nulle part au vernis à ongles orange fluo, et finalement un peu compliquée quand même, le trio fraternel se mue en trio amoureux.

    On lorgne du côté de "Jules et Jim" et des "Valseuses", on craint vaguement (tout en l'espérant) que grâce au personnage de Max (Gilles Cohen génialement hilarant) en amoureux meurtri armé jusqu'aux dents d'un pistolet d'alarme qui tire de vraies balles, le film va prendre un virage dangereux, voire loufoque... Et non, l'histoire de Clément, Nicolas et Patience n'est rien qu'une gentille bluette estivale et très ensoleillée (malgré quelques larmichettes). Pourtant il y a de belles tentatives de dialogues louftingues : "les citroën c'est des sournoises voire des vicelardes" et une ébauche libertaire mais rien de bien "méchant".

    Reste le trio magique, solaire et séduisant. Pauline Lefèvre évoque Clotilde Hesme et son sourire irrésistible fait qu'on l'aime dès qu'elle apparaît même si on ne doute pas un instant qu'avec elle, les ennuis vont commencer. Les deux garçons pas bien malins, Clément Sibony, bougon, Nicolas Giraud, naïf sont eux aussi craquants +++.

  • OU VA LA NUIT de Martin Provost **

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    Chaque nuit le mari de Rose rentre ivre mort. S'il ne renverse pas une auto-stoppeuse qu'il tue accidentellement, il sort sa femme du lit en la tirant par les cheveux et la roue de coups, de pieds, de poings, puis quitte la chambre. Ce calvaire dure depuis de longues années que Rose endure sans plainte ni réaction. Juste quelques larmes. Jusqu'au jour où avec préméditation mais un calme impressionnant, elle assassine son mari. Après l'enterrement, elle quitte la ferme familiale et rejoint son fils Thomas qui vit à Bruxelles et l'accueille sans enthousiasme dans la maison qu'il partage avec Vincent son amoureux.

    Encore un film que je suis déçue de ne pas avoir adoré mais en toute objectivité il faut reconnaître que le miracle "Séraphine" qui réunissait déjà Martin Provost et la géniale et surprenante Yolande Moreau ne se reproduit pas ici. Le film ne cesse de louvoyer entre le bon et le nettement moins bon. La scène d'ouverture glaçante et muette, violente et angoissante (je ne vous en dis rien) laisse pourtant augurer du meilleur. L'histoire de cette femme qui croit se libérer de son esclavage trop longtemps consenti, redécouvre un temps le plaisir de la liberté mais finit par être rattrapée par l'enquête ou la culpabilité est pourtant séduisante dans son originalité et le choix du milieu social où la coupable évolue. Yolande Moreau prête à cette femme seule et malheureuse son visage souvent rêveur et sa démarche lourde. Mais à force d'être dans une sorte de "non jeu" minimaliste on finit par ne plus réussir à la situer. Est-elle ainsi parce que rongée par la culpabilité ou simplement inconsciente de son acte voire même un tantinet simplette ?

    Quelques belles scènes avec un flic (le même Jan Hammnecker que dans MA série "Signature") qui tente vainement de protéger Rose, et l'arrivée de la merveilleuse Edith Scob dans la toute dernière partie du film redonnent un peu de souffle à l'ensemble, imprimant même un côté "Thelma et Louise" aux scènes finales. Mais avant cela, les scènes où apparaissent le fils (Pierre Moure totalement à côté de la plaque) ou un ami fouille merde journaliste (Laurent Capelluto décidément toujours mauvais) laissent vraiment Yolande Moreau se dépatouiller seule face à cette sombre histoire de famille qui révèle peu à peu tous ses secrets.   

  • ET SOUDAIN TOUT LE MONDE ME MANQUE de Jennifer Devoldère **

    ET SOUDAIN TOUT LE MONDE ME MANQUE de Jennifer Devoldère, mélanie laurent, michel blanc, géraldine nakache, ET SOUDAIN TOUT LE MONDE ME MANQUE de Jennifer Devoldère, mélanie laurent, michel blanc, géraldine nakache, ET SOUDAIN TOUT LE MONDE ME MANQUE de Jennifer Devoldère, mélanie laurent, michel blanc, géraldine nakache,

    Justine est une grande fille pas bien finie dans sa tête. La seule "chose" qui fonctionne à peu près, c'est son boulot... et encore, on sent que manifestement être radiologue ne l'intéresse guère, sauf à composer d'étranges et bien moches oeuvres d'art en réalisant des radios de tout ce qui lui tombe sous la main. En outre, elle change de fiancé tous les quatre matins mais chacun d'entre eux lui reste étrangement attaché comme pour la protéger, de loin. Elle n'a pas de logement et squatte chez sa soeur Dom et son beau-frère qui, en manque d'enfant, cherchent à adopter. Mais le gros souci de Justine, c'est son père. Envahissant, incapable de cacher la moindre de ses pensées quitte à blesser son entourage, il se montre particulièrement cassant avec Justine qui considère sa maladresse comme un manque d'amour. Lorsqu'elle découvre qu'il va de nouveau être père à 60 ans et qu'il est resté en relation avec tous ses anciens petits amis alors qu'elle est en train d'entamer une nouvelle relation avec Sami qu'il risque de gâcher, Justine est effondrée...

    Bonne surprise que ce "petit" film qui passe constamment de la comédie pure (on rit beaucoup) à l'émotion (on ne va pas jusqu'à pleurer mais ça aurait pu...) et qui interroge finalement sur les sempiternelles questions de sa place à trouver au sein de la famille, dans le monde et de la distance à prendre avec les siens, les proches, les amis, la famille, les parents et j'en passe et de plus infernale..! Vaste programme évidemment mais la réalisatrice n'a pas la prétention d'apporter de réponse universelle au fait que "l'enfer c'est les autres" (ma devise !). Elle prend l'exemple des dégâts que peuvent causer le manque de communication, l'incompréhension, les interprétations et tous ces isolements qui pourrissent la vie, provoquent des ravages irréversibles, jusqu'à ce qu'on se dise "trop tard" !

    Michel Blanc est tout à fait crédible, insupportable et charmant dans ce rôle de soixantenaire juif infantile égoïste qui ne sait comment dire à sa fille à quel point il l'aime. Mélanie Laurent est parfaitement à l'aise dans celui de la grande fille perdue et fantasque. Géraldine Nakache est tordante en râleuse renfrognée. Et la meilleure nouvelle est que Jennifer Devoldère a bien compris que le désormais indispensable Guillaume Gouix est beaucoup plus à l'aise lorsqu'il tourne sans vêtements (si ça peut en intéresser certaine...).

    Et puis, pour une fois que tous les malheurs des enfants ne sont pas la faute de la mère, on ne va pas se plaindre !

  • DETECTIVE DEE : LE MYSTERE DE LA FLAMME FANTÔME de Tsui Hark **

    DETECTIVE DEE : LE MYSTERE DE LA FLAMME FANTÔME de Tsui Hark, cinéma, andy lau, bingbing li, tony leung ka fai DETECTIVE DEE : LE MYSTERE DE LA FLAMME FANTÔME de Tsui Hark, cinéma, andy lau, bingbing li, tony leung ka fai DETECTIVE DEE : LE MYSTERE DE LA FLAMME FANTÔME de Tsui Hark, cinéma, andy lau, bingbing li, tony leung ka fai

    L'impératrice Wu Ze Tian prépare la cérémonie de son prochain couronnement. Nous sommes en 690 et voir une femme (la première et la seule de toute l'histoire de la Chine) accéder au trône n'est pas du goût de tous. Les temps ne changent finalement pas tant que ça. Il y a donc pas mal de chahut autour de cette fête. Et la construction du Bouddha géant face au palais impérial est menacée. D'étranges morts par autocombustion (les victimes crament de l'intérieur) se succèdent. L'Impératrice décide de mettre le Juge Dee sur le coup, car il est le meilleur détective de tous les temps. Pourtant il est emprisonné depuis 8 ans pour crime d'insolence... Mais la despote n'en est pas à une incohérence près et le fait donc libérer. Elle charge la très dévouée Shangguan Wan'er de le seconder dans la tâche.

    Mes neurones ayant un peu fondu en ces temps de canicule, j'irai à l'essentiel en vous prévenant que ce film est l'exemple même du film très beau et parfois un peu chiant ! On y perd régulièrement son mandarin classique et il faut s'accrocher aux branches de bambous pour suivre tous les tenants et aboutissants ! Evidemment c'est plutôt bienvenu que les très vilains et donc les traitres ne soient pas forcément ceux que l'on croit et que Tsui Hark détourne tous les délits de faciès faciles mais franchement, parfois je ne savais plus trop où j'en étais. Cela dit, et ce n'est pas le moins intéressant, on en prend réellement plein la vue (et les oreilles, j'adore la musique qui chinoise !) avec des images virtuoses, des combats chorégraphiés en apesanteur, des forêts de bambous, des intérieurs riches et classieux, des costumes... pas moins. C'est TOUJOURS élégant et somptueux, un régal permanent pour les mirettes ! Et puis, il y a Andy Lau, beau comme jamais et comme toujours, séduisant et même parfois très légèrement souriant (une véritable cascade !), d'ailleurs les rares femmes de l'histoire rêvent de l'avoir à leur côté et plus s'il n'y avait pas toujours un scélérant pour surgir et l'empêcher de se déshabiller !!!

  • RABBIT HOLE de John Cameron Mitchell **

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    Becca et Howie dans leur immense et belle maison haut perchée avec vue sur la mer survivent tant bien que mal à l'événement le plus inadmissible, intolérable, inacceptable qui soit : la perte de leur enfant. Et tous ceux qui sont équipés d'une progéniture en plus ou moins bon état de marche savent à quel point l'idée même de la perdre est inconcevable. Il y a une logique à respecter et ce sont les parents qui doivent partir les premiers. Comment vivre lorsque votre petit garçon de quatre ans a échappé un quart de seconde à votre vigilance, qu'il a traversé la route à la poursuite de son chien et s'est fait renverser par une voiture ? Colère, douleur, souffrance, sentiment d'injustice,  de culpabilité, désespoir... voilà de quoi le quotidien est fait, pour l'éternité. Plus un jour. Ce jour maudit où depuis l'on ne peut que se répéter sans cesse et si... et si... et si... ! Becca et Howie, dévastés par le chagrin font souvent comme si, de façon à ne pas accentuer la peine de l'autre ou parce qu'ils croient que l'autre est moins sensible, qu'il s'accomode de ce chagrin qui jamais ne prendra fin. Mais finalement chacun s'isole avec sa façon personnelle de vivre l'inconcevable. Et derrière cette apparence de calme et de tranquillité, c'est l'incommunicabilité et l'incompréhension qui s'installent. Chacun seul au monde avec sa tristesse s'emmure avec l'absent qui envahit chaque instant.

    J'aurais aimé adorer ce film mais malgré la sobriété de la démonstration et l'implication des acteurs, je n'y ai vu qu'un catalogue assez froid de tout ce qu'un deuil de cette cruauté peut provoquer chez les premiers concernés, les parents, mais aussi toutes les réactions qu'il entraîne de la part de l'entourage le plus proche, la famille, les amis, les voisins, les collègues. Contrairement à ce que j'ai lu partout, je trouve que Nicole Kidman nous refait son grand numéro de star aux yeux rougis habillée comme un sac, invariablement avec les mêmes nippes chiffonnées de la veille. Par contre Aaron Eckart (oui il prend une douche après avoir joué au squashe) est d'une rare intensité, tellement perdu à essayer de faire face à ce supplice de tous les instants, à tenter de reconquérir sa femme, à accepter sa façon à elle d'imposer son deuil à elle. Il explose littéralement dans une scène où il hurle la douleur et le manque qui le rongent. Et c'est beau et fort.

    Le couple tente tout pour continuer à vivre. Des séances de thérapie de groupe où ils sont confrontés à d'autres parents ayant connu le même drame, vider la chambre du petit, se séparer de ses vêtements, décrocher ses dessins, des visites dans la famille où quoi que les autres disent est toujours et systématiquement mal interprété, affronter la grossesse d'une soeur, ou les enfants des autres bien vivants... Tout est une torture. Et pourtant, à aucun moment je n'ai été émue, complètement mise à distance par une espèce de démonstration didactique : le deuil chapitre 1, le deuil chapitre 2... Alors que jamais je n'ai senti le chaos et la confusion. Curieusement ce sont les scènes où la mère se rapproche du chauffard responsable de la mort du petit qui apparaissent les plus touchantes, lorsqu'on découvre le visage inquiet de ce jeune homme (Miles Teller vraiment très bien) et quel traumatisme ce drame irréparable représente pour lui.

  • PHILIBERT de Sylvain Fusée **

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    Philibert est un bon garçon d'une vingtaine d'années et il s'est forgé un idéal. Pour lui l'avenir se fera dans l'artichaut lorsqu'il deviendra cultivateur en reprenant l'exploitation de son père. Son autre grand projet est de rester vierge pour épouser la fille qu'il aura choisi par amour. Alors qu'il ferraille joyeusement avec un ami sien, une bien triste nouvelle lui parvient : son père chéri est mourant. Il se rend immédiatement à son chevet et les révélations qui lui sont faites le laissent fort marri. Il ne serait pas fils d'agriculteur mais gentilhomme de bonne naissance dont la mère serait morte en couches. Il répond par ailleurs au joyeux patronyme de Eude Bérendourt de Saint-Avoise. Après réflexion, il préfèrera garder le prénom qu'il porte depuis toujours, mais après avoir préparé son paquetage contenant sa collection de collants moulants multicolores, il se mettra sans délai en route vers la Bourgogne aux fins de retrouver le cruel Duc D'Anjou assassin de son père biologique. En chemin, il croisera la route de Martin, fourbe malandrin qui deviendra finalement son fidèle valet, mais aussi celle d'acortes jeunes filles toujours disposées à courir le guilledou et plus si affinités avec ce jouvenceau qui porte beau et qui aura parfois fort à faire pour résister et conserver sa fleur. Et oui, malgré un physique fort vigoureux, Philibert n'a réellement jamais "donné de joie" à une femme. Inutile de préciser que son périple le conduira à la fois vers le très vilain mais lui permettra également de trouver l'amour. Mais ce ne sont pas tant les péripéties de Philibert qui sont intéressantes mais évidemment la façon dont elles sont racontées.

    Hélas le film de Sylvain Fusée ne tient pas les promesses délirantes du premier quart d'heure et ne cesse de souffrir de regrettables baisses de régime. Il faut dire qu'il doit être assez difficile de tenir le rythme effréné et hilarant du début. Néanmoins, il serait dommage de bouder cette fanfaronnade et lorsque les aventures de Philibert reprennent du poil de la bête, on assiste à un véritable feu d'artifice de drôlerie tant les dialogues approximativement moyen-âgeux sont délicieux et les situations cocasses. Et puis, reconnaissons à Jérémie Rénier de s'en être donné à coeur joie pour notre plus grand plaisir, à jouer ce bellâtre un peu couillon au point de se déclarer volontaire pour être galérien. A la fois parodie et hommage aux films de cape et d'épée, ce Philibert est un peu comme une madeleine qui évoque l'époque folle où Jean Marais, Gérard Barray et Jean-Claude Drouot donnaient aux bécasses telles que moi la liberté de rêver au Prince Charmant autrement qu'en dessins animés. Jérémie Rénier d'une blondeur enfantine, au sourire ultra bright est un très très drôle et bien joli Philibert qui a par ailleurs l'excellente idée de perdre régulièrement TOUS ses vêtements. Je sais que ça peut en ramener certaines à la vie...

  • EASY MONEY de Daniel Espinosa **

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    JW étudiant appliqué et doué d'une école de commerce ferait tout pour faire réellement partie du milieu privilégié dont sont issus ses petits camarades de promo. Grâce à son physique très avenant et beaucoup d'aplomb il réussit à intégrer les soirées tape à l'oeil des "fils de"... où l'alcool, la drogue et les jolies filles sont l'ordinaire. Certaines nuits il travaille pour gagner l'argent qu'il claque avec ses "amis". Jorge est un dealer en cavale qui souhaite rejoindre son pays d'Amérique du Sud après avoir réalisé un dernier coup et avoir mis sa mère et sa soeur enceinte à l'abri du besoin. Mrado, tueur à gages serbe se voit confier la garde de sa petite fille au moment où ça tombe le plus mal... Qu'y a t'il de commun entre ces trois garçons ? Rien au départ mais tous trois avides d'easy money vont se retrouver embarqués puis impliqués dans la même "affaire" d'importation de cocaïne censée les enrichir tous rapidement...

    Un polar venu du nord c'est très rare, donc c'est précieux et celui-ci est efficace bien qu'il n'ait rien de réellement original. D'ailleurs pas grand chose nous permet de comprendre qu'on est en Suède, pays où l'on ne s'attend pas à trouver le destin croisé de ces trois ambitieux qui ont des rêves trop grands pour eux. C'est sombre, violent, souvent tendu. Le dernier quart d'heure est impressionnant et fait vraiment flipper. La conclusion réserve son lot d'imprévus. Mais le réalisateur bien que doué a sans doute lui aussi rêvé au dessus de ses moyens en faisant durer son film au-delà du raisonnable. J'avoue qu'à un moment j'ai un peu lâché et qu'entre les arabes, les serbes, les russes, les sud américains... je ne savais plus très bien qui courait après qui.

    Mais il y a une "chose" absolument renversante et inoubliable ici, c'est l'acteur principal, totalement inconnu de nos services et pour cause, il n'a manifestement pas encore sévi ailleurs que dans ce film. Parfois je me mets même à douter : est-ce que Dieu existerait ? En effet, Joël Kinnaman (retenez ce nom, merci !) est de pratiquement tous les plans. Physiquement c'est un mix harmonieux et réussi de Guillaume Depardieu, Christophe-Greystoke-Lambert et Thomas Dutronc. Rien à jeter croyez moi sur parole. Quant à son talent d'acteur, il le démontre à chaque seconde de ce rôle assez écrasant en endossant à la fois les costumes chics d'un yuppie opportuniste et la dégaine wesh-wesh d'un petit casseur. Pas sympathique puisque régulièrement en train de mentir voire de trahir juste par cupidité, il se révèle particulièrement intense lorsque les choses se mettent à virer vinaigre. Ce garçon est une révélation et Monsieur Espinosa peut lui dire un grand merci !!!

  • LES YEUX DE SA MERE de Thierry Klifa **

    LES YEUX DE SA MERE de Thierry Klifa, catherine deneuve, nicolas duvauchelle, jean baptiste lafarge, gilles cohen, géraldine pailhas, jean marc barr, marisa parédès, marina doïs, cinémaLES YEUX DE SA MERE de Thierry Klifa, catherine deneuve, nicolas duvauchelle, jean baptiste lafarge, gilles cohen, géraldine pailhas, jean marc barr, marisa parédès, marina doïs, cinémaLES YEUX DE SA MERE de Thierry Klifa, catherine deneuve, nicolas duvauchelle, jean baptiste lafarge, gilles cohen, géraldine pailhas, jean marc barr, marisa parédès, marina doïs, cinémaLES YEUX DE SA MERE de Thierry Klifa, catherine deneuve, nicolas duvauchelle, jean baptiste lafarge, gilles cohen, géraldine pailhas, jean marc barr, marisa parédès, marina doïs, cinéma

    Ce que Mattieu Roussel romancier sans inspiration a en tête n'est guère reluisant : "infiltrer" la vie de Lena Weber star de la grand messe cathodique du 20 h pour en publier une biographie non autorisée qui sera forcément un best-seller. Il faut dire qu'il y en a des choses à dire sur les non-dits de la vie de famille de Lena. Une mère indigne, une mère absente, une mère qui abandonne son enfant à la naissance parce qu'il compromettrait sa carrière. Mais aussi une mère morte, une mère adoptive, une mère de substitution... Et puis un père mort, forcément idéal, victime du franquisme. Un tout jeune homme de 20 ans également dont on ne comprend pas immédiatement comment il va intégrer l'histoire.

    Matthieu donc, profite d'un congé de grossesse dans l'entourage professionnel proche de Lena pour se faire embaucher et devenir en un clin d'oeil l'assistant, celui qui devance le moindre désir et se rend donc ainsi parfaitement indispensable. Mathieu redouble de charme et de douceur et séduit tout ce qu'il approche en une oeillade. Y compris Maria, la fille de Lena, danseuse étoile. Les deux femmes entretiennent des rapports réfrigérants, la première reprochant sans fin à la seconde d'avoir privilégié sa carrière de grand reporter à son éducation. Mais l'histoire se reproduit parfois, les enfants battus deviennent des parents qui battent etc... La douce Maria (la toujours insupportable et douce Géraldine Pailhas pour une fois pas cocue... désolée, ce n'est que mon avis, quand ça passe pas, ça passe pas. Cette actrice on voit qu'elle "joue" !) s'est toujours réfugiée auprès de sa tante Judit (IMMENSE et magnifique Maria Paredès) omniprésente, aimante et rassurante. Cependant il me faudrait un peu plus qu'une actrice espagnole, et non des moindres, et un titre maternisant pour rapprocher comme je le lis beaucoup, ce petit mélo touffu du sublime et limpide "Tout sur ma mère" du grand Pedro. C'est dit !

    Et oui, on comprend vite que tous ces personnages, certains à Paris, d'autres en Bretagne vont finir par se rencontrer ou au moins avoir un pan de l'histoire en commun. La manière dont s'y prend le réalisateur pour parvenir à ses fins relèvent parfois du miracle et les coutures cousues au gros fil blanc finissent rapidement par se voir et rendre la moindre rencontre parfaitement invraisemblable et très maladroite. Le summum revenant à un accident de voiture, suivi de comas, plaies, croûtes et bosses... résolus en un claquement de doigts...

    Toute proportion gardée dans l'ambition, le personnage de Mathieu (interprété avec beaucoup de trouble et de charme par Nicolas Duvauchelle) m'a rappelé celui de Terence Stamp dans le Théorème de Pasolini où un mystérieux Visiteur venait semer le trouble dans une famille bourgeoise. Mais ici, rien de sulfureux et on sent trop ici la patte de la famille Thompson (Christopher au scenario) dont les préoccupations tournent autour des heurts et malheurs de grands bourgeois auxquels finalement rien ne peut arriver. Dans le dernier quart d'heure l'émotion commence enfin à poindre mais on y arrive après moult artifices...

    Evidemment chez Thierry Klifa, et ce n'est pas rien, il y a le casting cinq étoiles et un amour infini pour les acteurs. Cela dit, il n'y a pas assez de Catherine Deneuve dans ce film. Même si elle est la figure centrale de l'histoire elle n'en est pas le personnage principal et de Catherine je ne suis jamais rassasiée tant elle m'ensorcèle et me fascine, ici encore et toujours.

    Nicolas Duvauchelle (il faut articuler mon garçon) sort avec bonheur et réussite de ses rôles de bad boy, et réussit une étreinte infiniment touchante avec un jeune garçon. Marina Foïs est convaincante en maman poule qui craint le pire. Retrouver Jean-Marc Barr est toujours un plaisir... En un mot, la direction d'acteurs est primordiale et Thierry Klifa excelle dans l'exercice mais il faudrait qu'il se rassemble un peu, condense ses histoires au lieu de les multiplier et de les démêler de façon un peu moins mécanique et convenue.

  • LEGITIME DEFENSE de Pierre Lacan **

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    Du jour au lendemain la vie de Benoît père tout récent d'un bébé tout mimi, va basculer. L'agence de détective privé de son père a été cambriolée et le bonhomme demeure introuvable. Le quotidien grisouille tendance tristouille de Benoît va se trouver boosté par une succession de faits en cascade qui vont le contraindre à protéger sa petite famille et la jouer finaud en démêlant le passé récent et plus ancien de son papa qui n'est peut-être pas aussi reluisant qu'il l'avait jusque là imaginé. Les flics, des enveloppes emplies de photos compromettantes, une malette qui a disparu avec papa, des vilains bien sadiques prêts à tout pour récupérer leur bien, une jeunette éprise d'un monsieur de trois fois son aîné, une patronne de pompes funèbres responsable d'un trafic étrange vont désormais faire partie de l'ordinaire de Benoît. Il a beau répéter à qui veut l'entendre que les affaires de son très décevant papa lui étaient totalement étrangères, personne ne l'entend crier.

    Je passerai allègrement et sans honte sur le titre et l'idée qu'il suppose. Que serait le pauvre monde si chacun décidait de rendre justice soi-même ? On n'est pas au far west quand même ! Et puis je voudrais bien vous y voir. Ne vous transformeriez-vous en machine de guerre si l'on menaçait de jeter votre poupon avec l'eau du bain ? Cet obstacle allègrement franchi, je dois dire que ce film lacanien où le moi serait traité comme un miroir empreint de structuralisme où la réalité sociale serait appréhencée comme un ensemble formel de relations*, est un polar à la française déjà vu mais pas désagréable. Le type ordinaire plongé dans des situations inextricables et pour le moins extraordinaires qui le transforment en terminator, ce n'est pas une nouveauté. Mais ce qui en fait le petit plus c'est le choix de l'acteur principal. Il est évident que Jean-Paul Rouve avec sa tête de gentil, son physique ordinaire, sa nonchalance, sa façon inimitable de dire qu'il ne comprend rien à ce qui se passe parce qu'il ne comprend VRAIMENT rien à ce qui se passe, rendent ses mésaventures bien flippantes encore plus crédibles. Evidemment, certaines complications (inutiles) en cours de route perdent un peu le spectateur mais un montage habile nous aide à partager le désarroi de Benoît.

    Olivier Gourmet aiguise encore un peu plus son numéro bien huilé de chanmé imperturbable et nous gratifie d'un lancer de nourrisson dans l'eau froide pas piqué des hannetons. Gilles Cohen va finir par se rendre indispensable. Et puis quel plaisir d'entendre Jean-Paul Rouve dire à son INSUPPORTABLE femme (du film) : "pour une fois tu vas m'écouter".

    *est-il besoin de vous préciser que cette phrase ne veut STRICTEMENT rien dire ? C'est JUSTE pour GENRE me faire mousser.

  • NEVER LET ME GO de Mark Romanek **(*)

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    Kathy, Ruth et Tommy sont les meilleurs amis du monde depuis l'enfance qu'ils vivent dans un étrange pensionnat. Ils y reçoivent l'éducation bien sûr mais sont aussi étrangement coupés du reste du monde. Totalement protégés de tout ce qui est hors des limites de la propriété, ils découvrent, grâce à une de leurs enseignantes qui ne peut leur cacher la vérité, l'étrangeté et le but de leur existence.

    Aller voir ce film sans absolument rien en connaître de son sujet (c'était mon cas) est la meilleure façon de l'aborder. Même si la révélation sidérante est faite dans la première demi-heure, ne rien en dire la rend encore plus difficilement acceptable. J'avoue que j'ai mis un temps certain avant d'admettre ce que j'avais compris... C'est d'autant plus regrettable qu'avec un sujet aussi fort et déroutant, le réalisateur ait choisi de rester toujours dans la délicatesse et la retenue alors qu'il tenait la substance même d'un mélo qui aurait dû être dévastateur. C'est en ce sens que ce film m'a déçue. Il devrait provoquer un déluge de larmes et d'émotion et finalement on conserve la même attitude que les personnages, dignes, un peu apathiques et les yeux restent secs.

    Néanmoins, c'est le film le plus désespérément triste que j'ai vu depuis longtemps où la résignation des trois protagonistes n'a d'égal que leur manque total de refus et d'indignation face à la tragédie de leur vie. On finit par se résigner avec eux et on est soulagé du cri sans fin, déchirant que pousse enfin Tommy (Andrew Garfield hyper sensible !) mais trop tard. Si Carey Muligan et sa petite frimousse enfantine n'est qu'amour, abnégation, renoncement et résignation tout en douceur, Keira Knightley, comme toujours menton en avant, prouve une fois de plus que son jeu désolant se résume à plisser les yeux et à chiffonner son nez...

    Mais la campagne anglaise est sublime, et la mer aussi !