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4 ** POURQUOI PAS ? - Page 42

  • LE MARQUIS de Dominique Farrugia **

    LE MARQUIS de Dominique Farrugia, richard berry, franck dubosc, jean-hugues anglade, cinémaLE MARQUIS de Dominique Farrugia, richard berry, franck dubosc, jean-hugues anglade, cinémaLE MARQUIS de Dominique Farrugia, richard berry, franck dubosc, jean-hugues anglade, cinéma

    Thomas Gargesse, VRP licencié injustement purge une peine de quelques mois de prison pour avoir tenté de voler un de ses clients. Dans le même temps Quentin Tasseau foire une "affaire" et se voit contraint par son patron Jo un grand malade de la tête, de retrouver les centaines de milliers d'euros perdus, sous peine de se retrouver entre quatre planches après d'atroces souffrances. A la suite d'un quiproquo maousse, le très ordinaire à jogging et bas du bulbe Thomas est pris pour "Le Marquis" le bandit number one qui fait trembler même les truands. Pour sauver sa peau, Quentin fait évader Thomas de sa prison pour monter un coup qui devrait rapporter bonbon !

    Pas la peine d'y aller par quatre chemins. Contre toute attente, malgré l'affiche, malgré le titre, malgré (et aussi grâce à) Franck Dubosc, ce film est drôle, très ! Ce n'est pas du grand art, mais c'est tellement bien interprété, loufoque et invraisemblable, qu'on ne se fait pas de noeuds au cerveau  et que pendant une heure trente c'est du plaisir total. Et en plus, pas une seconde d'ennui. Il faut dire que sur le mode du "buddy movie" (deux personnages aussi différents voire opposés que possible contraints à faire équipe) le tandem Franck Dubosc (qui fait un peu du Franck Dubosc mais pas seulement) et Richard Berry fonctionnent parfaitement. Le sérieux et la dureté de Richard Berry face à la beauferie naïve de Franck Dubosc font parfois des merveilles. On ne se lasse pas de voir les mines consternées voire accablées de l'un face aux énormités et aux étourderies de l'autre. On reconnaît le style Farrugia, pas avare du comique de répétition, mais sincèrement il prouve qu'il est possible de faire rire sans blagues salaces sous la ceinture. Et puis on peut lui savoir gré d'avoir fait de Jean-Hugues Anglade pratiquement méconnaissable, un vrai méchant sans coeur, quoique...

  • PAUL de Greg Mottola **

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    Paul est un extraterrestre (entendez un véritable E.T.) qui est sur terre depuis 1947. Comme tout E.T. oublié sur notre bonne terre d'accueil il n'a qu'un objectif en tête : retourner chez lui ! Surtout qu'après l'avoir utilisé secrètement durant toutes ces années le gouvernement américain entend bien se débarrasser de lui.  En attendant le grand départ Paul a également soufflé à Spielberg des scenarii tels que Rencontres du Troisième Type ou E.T., et c'est aussi Paul qui a inspiré l'incontournable agent Mulder. Vous l'avez compris, sans Paul... la SF terrienne ne vaudrait rien. En tentant d'échapper à ses poursuivants (FBI et compagnie) Paul rencontre en plein désert deux gugus complètement geeks, nerds et fans de SF. Faire connaissance d'un E.T. est pour ces deux anglais venus aux States faire un pélerinage sur les endroits dédiés aux extra-terrestres est un rêve qui devient la réalité. Leur voyage déglingo va les mener à résister ensemble à l'adversité à bord d'un camping car.

    Road movie atypique avec un E.T. à grosse tête aussi politiquement incorrect que possible les aventures de Paul nous entraînent sur un mode totalement régressif en compagnie de Simon Pegg et Nick Frost vieux ados réjouis et réjouissants qui vivent dans un monde parallèle.

    C'est peu de choses, mais entendre la petite musiquette de Rencontres du troisième type, écouter Spielberg au téléphone, revoir la montagne que Richard Dreyfuss avait remodelée dans son salon, se rassembler à l'endroit même où E.T. (celui de 1983) retrouvait ses copains... ça fait chaud au coeur. Greg Mottola nous emmène avec délectation au coeur de nos souvenirs cinéphiles et c'est bon. Les 3 héros pas toujours bien malins sont un peu caca prout, mais finalement c'est drôle. Evidemment c'est moins inspiré que Hot Fuzz où le duo comique s'en donnait et nous en donnait déjà à coeur joie, mais Paul est absolument délirant. Et pour une fois, la VF est un pur régal car la voix de Philippe Manoeuvre convient idéalement à ce sale gosse.

    Et puis l'agent du FBI est hot !

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  • LA PERMISSION DE MINUIT de Delphine Gleize **

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    Depuis sa naissance Romain est atteint d'une maladie rare : le XP (xeroderma pigmentosum). On parle aussi des "enfants de la lune" car si j'ai bien compris, les enfants qui en sont victimes atteignent rarement leur vingtième année. Les enfants (1 sur 1 million) touchés par cette maladie ont la peau d'une sensibilité extrême à la lumière. Condamnés à ne vivre que sous une lumière artificielle, à ne sortir que la nuit ou protégés d'un scaphandre, ils développent néanmoins et irréversiblement des lésions cutanées de plus en plus graves qui se transforment en tumeurs multiples. C'est David chirurgien et dermatologue qui soigne Romain depuis ces longues années. Une relation de confiance et d'intimité lie le docteur à son patient. Jusqu'au jour où David obtient enfin le poste dont il rêvait depuis une dizaine d'années. L'accepter c'est partir loin de Romain. Mais il repousse chaque jour le moment de lui annoncer la nouvelle !

    La réalisatrice se concentre davantage sur la relation qui lie Romain à son médecin, et plus encore à l'échéance de la séparation que sur la maladie du garçon. On découvre que ce jeune garçon en sursis élevé dans un bunker, surprotégé (même si le père a fui, effrayé par la maladie), isolé du monde, a développé une lucidité et une maturité hors normes pour un enfant de son âge. On sent toute la rage contenue à l'idée de savoir qu'il ne connaîtra jamais des tas de choses essentielles et vitales tel que l'amour par exemple. On comprend le sentiment d'abandon inconsolable lorsqu'il découvre brutalement que son docteur, en qui il a placé toute sa confiance va s'éloigner. On apprécie que malgré la mort qui plane imminente et inéluctable il n'y ait aucun excès de pathos. Mais justement, on aimerait pleurer un peu car le thème est fort et que les enfants condamnés à mort, c'est une injustice à hurler. Mais à force de pudeur, d'ellipses et de non dits, Delphine Gleize livre un film plutôt froid où les sentiments ne s'expriment jamais ni en gestes ni en paroles. Evidemment il y a les actes du médecin mais sans doute accomplirait-il les mêmes pour un patient qu'il n'aurait pas pris en affection. Toujours tenu à distance, le pauvre spectateur regarde une relation se déliter alors même qu'il n'a pas eu la moindre possibilité de constater qu'elle était hors du commun.

    Alors évidemment il y a Emmanuelle Devos belle, puissante, humaine. Elle est celle qui remplacera David à son poste et prendra désormais soin de Romain. Mais quelle idée saugrenue d'avoir suggéré l'amorce d'une histoire qui fera long feu entre les deux collègues, totalement hors sujet, reléguant la pauvre Emmanuelle au rang de faire-valoir séductrice.

    Et puis il y a Vincent Lindon en mode supra sensible. Le film n'est pas à la hauteur des sommets d'émotion et d'intensité qu'il dégage dès qu'il est à l'écran.

  • UNE PURE AFFAIRE de Alexandre Coffre **(*)

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    David est un brave garçon. Bien qu'avocat, il reste cantonné à des taches administratives et se fait chiper tous les dossiers intéressants par Brice son collègue aux dents qui rayent l'asphalte (Laurent Laffitte, tout en dents !), le même qui va sans aucun doute lui ravir le poste convointé d'associé du cabinet machin et machin. Chez lui, pas mieux. Sa femme, ses enfants et son beau-père l'ignorent ou le méprisent. David, un peu lâche, un peu faible, se laisse malmener et échappe à toute situation conflictuelle en allant promener son chien. Et justement, c'est en sortant la bestiole un soir de réveillon de Noël qui s'achève en jus de boudin que David "tombe" sur un sac bourré de cocaïne. Il essaie mollement de s'en séparer mais l'encombrant colis s'impose littéralement à lui. Dans le sac, se trouve également un téléphone portable qui sonne souvent. Un jour David décroche... et c'est l'engrenage. Il assure une première livraison. Ce travail très lucratif se déroule sans encombre. Lorsque David révèle à sa femme ses nouvelles activités, elle réagit d'abord violemment et s'indigne. Sa colère est de courte durée et elle devient la partenaire active du trafic. Jusqu'au jour où le véritable propriétaire du sac refait surface et l'affaire prend une tournure plutôt flippante puisque David et Christine ont dépensé une grande partie de leurs gains et n'ont que quelques jours pour rembourser le truand qui les harcèle !

    Bien menée, évitant tout humour bas de plafond et/ou sous la ceinture cette comédie originale et surprenante est une excellente surprise. Les seconds rôles Laurent Laffite (le collègue "puant" aux dents qui rayent le plancher), Nicolas Marié (l'avocat pas bien net qui se la raconte), Gilles Cohen (le  truand volupteux et inquiétant), Didier Flamand (le beau-père dédaigneux) ont tous une présence consistante et malgré leurs personnages caricaturaux, aucun ne tombe jamais dans l'excès. Pascale Arbillot et François Damiens forment un couple tout à fait crédible dont la flamme quelque peu vacillante se ranime à mesure que la situation se complique. Il faut voir François Damiens/David retomber amoureux de sa femme qui le voit différemment depuis qu'il vit dangeureusement. Et même si la comédie vraiment plaisante est délicieusement incorrecte, elle est surtout l'occasion d'offrir à l'inénarrable et irrésistible François Damiens, l'occasion de tenir enfin un premier rôle dont il semble qu'il improvise chaque réplique. Quelques scènes d'émotion et notamment celles où il redécouvre en sa femme son amour de jeunesse, prouvent l'étendue et la justesse de ce qu'il est capable d'interpréter. J'espère que les réalisateurs vont faire preuve d'imagination et "utiliser" cet acteur, comme ici, autrement que comme faire valoir. Son immense talent comique n'est plus à démontrer, mais j'ai hâte qu'il me refasse pleurer, comme ici.

  • SEX FRIENDS de Ivan Reitman **

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    Oui je sais ce que vous allez me dire. Mais détrompez-vous. D'accord ça a commencé hyper méga supra mal et j'ai failli fuir à plusieur reprises dans le premier quart d'heure. Adam et Emma ont 15 ans et sont en colo, hyper coinçouilles et timides les minots. Pendant que tout le monde danse, eux ils font des simagrées genre jivati jivatipa, même pas ils se regardent. Et Adam se lance "et si je te mettais un doigt ?". Là, j'ai levé les yeux au ciel en pensant "oulalalalalalala !!!". 10 ans plus tard. Adam participe activement à une mégateuf pyjama party, alcool en perfusion et tutti frutti. A peu près TOUT ce que je déteste dans le genre on-peut-pas-s'amuser-sans-se-foutre-minable. Sur le short d'une fille y'a écrit "whore". J'ai failli hurler et partir. Mais je suis restée. Y'avait longtemps que j'avais pas vu une comédie sentimentale américaine et j'en avais envie. Ne pas penser et m'assurer que le cahier des charges du genre était toujours le même et bien respecté. Il ne manque aucune balise, je suis rassurée. Emma se pointe à la soirée en grenouillère et reconnaît Adam qui n'a pas changé et ils sont super contents de se revoir...

    Sur le mode "Quand Harry rencontre Sally", les années passent et Emma et Adam seront chaque fois un peu plus ravis de se retrouver comme par le hasard qui fait si bien les choses quand il veut bien s'en donner la peine. Ils sont les seuls, enfin surtout Emma comme il se doit, à ne pas savoir qu'ils sont faits l'un pour l'autre et qu'ils vont finir dans le même plumard à baldaquin à effeuiller les carottes rapées. En attendant, Emma qui ne veut pas s'engager parce que ça lui fait trop peur et que de toute façon elle est interne et c'est du taf, propose à Adam qui baise super bien (elle l'a testé un jour vite fait en passant et ça lui a fait grand bien) de devenir son sex friend. Il dit "oui oui oui oui oui" et ça signifie qu'elle peut le siffler à toute heure du jour et de la nuit, à condition qu'il soit parti avant le ptit déj", qu'il ne roucoule pas, qu'il n'offre pas de cadeau, qu'il ne tombe pas amoureux... Donc, vous l'avez compris, qu'il fasse exactement le contraire de ce qu'il a envie de faire et qu'il va faire ! Là, vous pensez que j'aurais dû prendre mes jambes à mon cou et me tirer vite fait. D'autant que non content d'avoir mis tous les ingrédients sus cités, ce vieux grigou de Reitman a aussi affublé les deux tourtereaux des incontournables amis relous de chez relous aux casseroles plus lourdingues les unes que les autres sans qui la comédie romantique ne serait pas ce qu'elle est (ce qui pour moi restera un mystère inélucidable...). Et dieu sait -me demande ce qu'il vient foutre ici celui-là- que les trentenaires immatures qui vivent encore en coloc' me tapent sur le haricot ! Cela dit, merci Ivan, il n'y a pas le rigolo de service, obèse et libidineux. Le seul gros de l'affaire est efféminé et se prend pour une fille, ça change !

    Bref, en un mot comme en cent, après un démarrage laborieux où j'avais les mâchoires serrées, les ongles plantés dans les bras du fauteuil et où je me surprenais à penser (moi qui ne suis pas médisante pour un sou) que la toute petite tête d'Asthon Kutcher plantée sur son interminable corps flasque et son improbable coupe de cheveux putafrange étaient vraiment bien rigolotes... il s'est soudainement... plus exactement, progressivement, sournoisement, insidieusement passé cette chose étrange et merveilleuse : je me suis sentie peu à peu me décrisper totalement, me lover nonchalamment dans le fauteuil, accrocher un sourire niais à ma face jusque là dubitative pour finalement prendre un plaisir insensé et vraiment bienvenu aux heurs et malheurs des deux tourtereaux dont on ne doute pas un instant qu'ils vont finir la bague au doigt, la corde au cou et tutti chianti... mais l'important n'est pas là en fait. Il est sans doute dans le charme quasi affolant de ses deux interprètes qui ont en charge de nous faire gober deux heures durant qu'ils ne s'aperçoivent pas qu'ils sont le yin et le yang d'une seule entité, la lune et le soleil, le roux et le combaluzier, les deux bouts d'une même banane ! Petit à petit, tous les rôles secondaires insignifiants et inutiles disparaissent et cèdent l'écran à Natalie et Ashton, Emma et Adam... et on y croit parce que Natalie/Emma même en grande emmerderesse hésitante et indécise a des yeux jaune et un sourire craquants qui feraient fondre la banquise et qu'Ashton/Adam malgré un physique improbable est tout à fait délicieux, jamais macho, tendre, absolument adorable. Ils affichent une telle complicité, un tel bonheur de jouer les amoureux dans une jolie comédie ensoleillée que leur joie de vivre est finalement communicative.

    Alors oui, j'ai aimé et j'en suis la première surprise et j'adore certaines répliques de Natalie/Emma. Exemple, lorsqu'une copine lui dit qu'elle a tort d'hésiter et qu'Ashton/Adam est fait pour elle, elle lui répond : "non mais t'as vu comme il est grand ? Quand on est l'un près de l'autre, on croirait qu'il va me kidnapper !". Moi, ça me fait glousser.

  • LES FEMMES DU 6èME ETAGE de Philippe Le Guay **

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    A Paris dans les années 60, Jean-Louis Joubert est agent de change. Il vit avec sa femme oisive dans un grand appartement alors que leurs deux enfants sont en pension. Obligé de remplacer la vieille "bonne" qui vivait avec eux depuis de nombreuses années, Jean-Louis découvre surpris puis émerveillé qu'au sixième étage de son immeuble vivent des femmes espagnoles toutes "bonnes à tout faire" chez des bourgeois. Les conditions de vie au 6ème sont rustiques voire franchement insalubres. Après avoir réglé quelques problèmes domestiques, Jean-Louis va se rendre de plus en plus souvent sous les toits et découvrir avec ces femmes courageuses et pétillantes une vie faite de plaisirs simples, lui qui n'est entouré que de froideur et d'austérité dans son travail et sa famille.

    Philippe Le Guay évoque ainsi la première vague d'immigration espagnole en France. Ces femmes ont quitté l'Espagne franquiste ou un mari qui les bat et se retrouvent au service de personnes qui les ignorent ou les méprisent. Il ne manque pas une paëlla, pas une tortilla à cette évocation de deux mondes qui s'opposent sans vraiment s'affronter. Mais on n'est pas quand même pas ici devant une charge sociale ou anti-raciste. La reconstitution d'époque paraît nickel, mais ce qui réjouit davantage dans ce film pas désagréable qui sent un peu la naphtaline c'est l'interprétation. Sandrine Kiberlain en grande bourgeoise exténuée par ses journées chez la couturière ou avec ses copines LDP joueuses de bridge est hilarante. Et Fabrice Luchini, sous ses airs de grand naïf isolé de la réalité, parfait dans son métier et qui découvre un nouveau monde, fait un prince charmant tout à fait crédible. Quand aura-t'il enfin le grand rôle qu'il mérite dans une grand film ?

    Finalement, on est un peu face à une Cendrillon des sixties. Pas de quoi fouetter un chat mais pas déplaisant non plus.

  • JEWISH CONNECTION de Kevin Asch **

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    Tiré d'un fait divers réel. C'est tendance. Dans les années 90, un traffic de pilules d'ecstasy entre Amsterdam et New-York a pris fin lorsqu'un sous-fifre fraîchement recruté a voulu être calife à la place du calife et a fait foirer ce juteux commerce. De jeunes juifs orthodoxes (et très naïfs) issus du quartier de Crown Heights sont recrutés à leur insu pour transporter la drogue tous frais payés. On leur assure qu'il s'agit de médicaments et tout le monde n'y voit que du feu. Même les chiens sniffeurs des aéroports qui ne reconnaissent pas l'ecstasy. Sam, jeune homme de 20 ans a un avenir tout tracé par sa famille très pratiquante. Il est destiné à reprendre, à contre coeur, le commerce familial et à subir un mariage arrangé avec une jeune fille dont l'ambition est d'avoir 8 enfants. Mais Sam a d'autres projets dès qu'il est recruté par un trafiquant de Manhattan dont il va aussi convoiter la petite amie : l'argent facile.

    J'ai peu de temps et finalement peu à dire sur ce bon film certes, mais qui aurait pu, qui aurait dû être génial. Il s'agit donc d'une histoire passionnante, très bien filmée, bien racontée et merveilleusement interprétée, notamment par la grande révélation de "The social Network" : Jesse Eisenberg. Le réalisateur nous plonge également dans le milieu juif orthodoxe ultra pratiquant et ses rietes et coutumes qui me semblent d'un autre âge ce qui ne cessera jamais de me stupéfier. Ici, il semblerait que la vie familiale soit entièrement asservie aux lois religieuses et soumise aux diktats du chef de la communauté : "que va dire... que va penser le rabbin ?" !!! 

    Mais bizaremment, malgré toutes les bonnes choses indéniables, on sort de ce film qui reste à faire en ayant appris peu de choses. Alors pour Jesse Eisenberg encore une fois parfait, apparemment il ne sait pas faire autrement ce garçon !

  • CARANCHO de Pablo Trapero **

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    Le "carancho" est un avocat de Buenos Aires spécialisé dans les accidents de la circulation. Sosa est l'un d'entre eux qui profite de la corruption pour encaisser une grande partie des indemnités versées aux victimes via les assurances. A l'affût du moindre pigeon, des avocats et des policiers peu scrupuleux rôdent autour des hôpitaux. C'est ainsi que Sosa fait la connaissance de Lujàn, une jeune urgentiste dont il tombe instantanément amoureux. La jeune femme doit accumuler des heures de travail pour être titularisée à l'hôpital. Parfois ivre de fatigue, elle se drogue pour tenir le coup. D'abord réticente aux avances de Sosa, elle va tomber sous le charme. Mais l'union ne fait pas toujours la force dans cet univers pourri.

    Etrange film qui navigue constamment entre polar et histoire d'amour. Ce qui est certain c'est que tenter de vivre une histoire d'amour dans une atmosphère aussi sombre et délétère n'est pas de tout repos, les méchants sachant toujours où frapper pour faire mal. Et Pablo Trapero semble prendre un malin plaisir à démolir le portrait de la jolie Martina Gusman (sa vraie femme dans la vraie vie si je ne m'abuse !). Il n'y va pas de mains mortes sur les coups et blessures, les accidentés de la route et autres plaies sanguinolentes. Beaucoup de noirceur donc, un suspens parfois haletant, une scène où le grand Ricardo Darin tente de façon désespérée de reprendre les choses en mains... mais à trop vouloir en faire, le cinéaste m'a un peu perdue en chemin et je ne savais même plus où se trouvait le pognon !

    Cela dit, deux beaux et grands acteurs très convaincants et désespérément amoureux...

  • LA PETITE CHAMBRE DE Stéphanie Chuat et Véronique Reymond **(*)

    LA PETITE CHAMBRE de Stéphanie Chuat et Véronique Reymond, michel bouquet, florence loiret caille, festival international du Premier film d'annonay 2011LA PETITE CHAMBRE de Stéphanie Chuat et Véronique Reymond, michel bouquet, florence loiret caille, festival international du Premier film d'annonay 2011

    Edmund est un très vieux monsieur, seul et diabétique qui refuse comme le lui demande son fils qui va bientôt partir s'installer aux Etats-Unis, d'entrer dans une maison de retraite. Rose est une jeune femme, infirmière à domicile qui a donné naissance à un bébé mort-né il y a quelques mois.

    Rose devient l'infirmière d'Edmund. Le vieil homme revêche et renfrogné va dans un premier temps refuser l'aide de Rose puis l'accepter progressivement dès lors qu'il va découvrir qu'il n'est pas seul à souffrir et que vieux ou jeune, chacun peut avoir des blessures qui ne cicatrisent jamais, des chagrins inconsolables.

    Ce premier film comporte certes des maladresses et des points faibles un peu gênants tels que les seconds rôles qui ne parviennent jamais à trouver leur place, telles que certaines répliques trop appuyées ou inutiles. Il est parfois aussi trop explicatif alors que davantage d'élipses et de silence l'auraient vraiment rendu exceptionnel. Cependant il serait malvenu de bouder le charme discret et délicat, la douce musique chaleureuse qui le font vibrer néanmoins.

    Les multiples thèmes évoqués font qu'on s'interroge forcément pendant et après la projection, parce qu'ils nous concerne(ro)nt tous un jour ou l'autre : le deuil, la vieillesse, le soin à prendre de ses parents vieillissants, la maternité, la place de la famille, le couple face aux difficultés... la vie en somme. Et puis surtout, il est porté par deux acteurs qui ont mis leur talent immense au service de leur rôle et de cette histoire : Michel Bouquet, acteur majuscule tendre et bourru, encore sévère et pourtant déjà fragile, et la douce, forte et vibrante Florence Loiret Caille forment le coeur sensible de ce film humain et discret.

  • RIEN A DECLARER de Dany Boon **

    RIEN A DECLARER de Dany Boon, benoît poelvoorde, françois damiens, karin viard, CinémaRIEN A DECLARER de Dany Boon, benoît poelvoorde, françois damiens, karin viard, CinémaRIEN A DECLARER de Dany Boon, benoît poelvoorde, françois damiens, karin viard, Cinéma

    1993. Ruben et Mathias sont douaniers de chaque côté de la frontière franco-belge. Mathias est fou amoureux de la soeur de Ruben. Les deux amoureux n'osent avouer leur liaison à la famille de la jeune femme car Ruben et son père sont anti-français voire franchement racistes. Cette année là, le passage à l'Europe a supprimé les postes douaniers et les deux "ennemis" se retrouvent à devoir faire équipe ensemble en tant que brigade mixte franco-belge.

    Alors oui je suis d'accord et ne venez pas me casser les oreilles, il n'y a pas grand chose à déclarer ici. Sauf que j'ai ri, souvent et franchement. J'aime le Nord, j'aime la Belgique, j'aime Dany Boon, Benoît Poelvoorde (grandiose en abruti raciste, il fait ça tellement bien !), Bouli Lanners et surtout François Damiens et puis, que voulez-vous, j'aime rire. Ce film est rythmé, les répliques fusent et parfois font mouche. Bien sûr ce n'est pas fin-fin, il y a peu de cinéma ici et on se passerait volontiers de la scène où une "mule" fait passer de la drogue à la frontière. Comment peut-on encore imaginer que s'introduire des bidules dans le derrière (restons polis) peut encore faire rire ? Et surtout, comment un acteur peut encore accepter de tourner ce genre de scènes ???

    Mais sinon, oui, je le répète, j'ai ri et je n'en demande pardon à personne.