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4 ** POURQUOI PAS ? - Page 47

  • SPLICE de Vincenzo Natali **

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    Elsa et Clive forment un couple très amoureux qui déménagera sûrement quand monsieur voudra et qui aura peut-être un enfant quand madame se décidera. En attendant, c'est leur boulot de scientifiques généticiens qui les passionnent. Dans leur labo 4, ces savants fous bidouillent des ADN et créent des monstres visqueux qui font slirp slurp et qui les rendent complètement gagas d'admiration. Evidemment, ils ne vont pas en rester là et lorsqu'ils seront un peu empêchés par les financeurs de continuer leurs recherches, ils vont passer clandestinement à l'étape suivante et bricoler l'ADN animal et l'ADN humain. C'est malin. Une créature hybride va sortir de l'éprouvette qui sera à la fois fille, garçon, oiseau, poisson et dont la croissance accelérée va la mener à l'âge adulte en quelques jours.
    Les ennuis ne font que commencer.
    En manque de bébé, Elsa ne va tarder à prendre la chose qu'elle a baptisée Dren pour sa fille et s'y attacher intensément. D'abord rétif, Clive finira lui aussi par succomber au(x) charme(s) évidents de Dren. Il faut dire que même si la "demoiselle" devient rapidement très agressive, elle est surtout très triste et très seule enfermée dans une grange abandonnée et qu'a un immense besoin d'amour. Comme beaucoup de monstres créés par l'homme en fait.
    Disons le clairement, le début peut embrouiller grave les béotiens de la science et de la génétique tels que moi. Puis, l'apparition d'ailes et de branchies sur la bestiole, son intelligence supérieure et sa force surhumaine, la naissance des sentiments, les traumas du couple qui refont surface et tout le bazar font basculer le film vers le big porte nawak parfois risible, pour se terminer dans une bouillabaisse avec des morts, de l'inceste, un peu d'oedipe et un chouya de viol ! ça fait beaucoup pour un seul film de science-fiction censé faire réfléchir sur les dangers de la manipulation génétique.
    Ce n'est donc pas désagréable à regarder en tant que thriller science fictonnesque et la performance de Delphine Chanéac est tout à fait convaincante. Mais Adrien Brody a l'air de s'ennuyer ferme dominé constamment par Sarah Polley parfois au bord de la folie. Mais en fait de réfléxion, macache bono, même pas peur !
    ................
    N'oubliez pas de jouer ICI.

  • BEBES de Thomas Balmes **

     
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    A l'initiative d'Alain Chabat, ce documentaire suit au jour le jour, pendant à peu près 18 mois, de l'accouchement à leurs premiers pas, 4 bébés nés en même temps mais aux quatre coins du monde : Ponijao en Namibie, Bayarjargal en Mongolie, Mari au Japon et Hattie à San Francisco Etats-Unis.

    C'est un film très doux, très tendre, parfois drôle, plein de joie et d'optimisme. Il fait du bien et je ne cache pas mon plaisir de l'avoir découvert. La grande et bonne idée est de ne pas nous avoir imposé ou infligé de commentaires. Il n'est absolument pas nécessaire qu'une voix off nous commente les images évidentes que nous sommes en train de voir. Il s'agit de quatre petites choses qui découvrent le monde, leur univers, leur entourage et nous qui les observons avec surprise et attention.

    Il faut dire que l'écart est de taille dès la naissance. Celle de Hattie l'américaine est surmédicalisée alors que celle de Ponijao en Afrique a lieu dans une hutte. Ce qui suit est à l'avenant. L'américaine et la japonaise seront sur-stimulées, la mère américaine lisant des livres à son bébé de quelques semaines, fréquentant les "bébés nageurs", multipliant la fréquentation de groupes d'éveil... alors qu'en Namibie et en Mongolie les bébés seront élevés à même le sol, la yourte et la poussière, au milieu des animaux. Le constat est que, bien qu'aux Etats-Unis, au Japon comme chez nous, on ne laisse plus beaucoup aux enfants le temps de prendre leur temps, de rester un peu des bébés et qu'il semble que la course au toujours plus et mieux commence très tôt, les petits enfants d'Afrique et d'Asie marcheront et parleront aussi vite si ce n'est plus tôt.

    Il est amusant d'observer également (est-ce voulu) que le seul bébé à avoir la morve qui lui coule dans la bouche, le seul qui très tôt frappera sa mère qui ne bronchera pas, soit la petite Hattie. La même d'ailleurs, lors d'une séance qui ressemble aux thérapies de groupe pour adultes (Bonjour je m'appelle Pascale, je suis addict...) cherchera à s'échapper en se précipitant vers la porte de sortie au grand désespoir de son père, se retrouvant seul à mimer une chanson indienne !!! Hélas pauvre Hattie, ton destin est tracé, tu feras comme tes parents ont décidé. Alors que Ponijao en Afrique, véritablement collée physiquement à sa mère jour et nuit pendant des mois, ou Bayarjargal en Mongolie souvent laissé seul (une clochette accrochée à son pied), ses parents étant trop occupés à travailler avec le bétail acquièreront la même indépendance, développeront les mêmes velléités de s'affranchir, sans stimulation particulière.

    Le point commun est l'amour absolu, dévorant et exclusif porté par la mère. Les pères sont nettement plus en retrait dans ce film. On n'apprendra pas grand chose de ces cultures si éloignées de la nôtre, voire inconnues. Nous n'avons qu'à regarder les images, souvent sublimes de ces paysages du bout du monde. Mais le message est clair. Quel que soit l'endroit où l'on naît, le potentiel semble être le même pour tous et au niveau du langage, tous les bébés du monde semble pendant un temps parler exactement la même langue. Ensuite, c'est le poids des traditions, de la famille (aïe !), de l'éducation qui fait le reste.

    Il est clair que le réalisateur et le producteur ont choisi quatre enfants particulièrement favorisés même si leurs conditions de vie sont inégales et différentes et qu'on se retrouve un peu ici comme dans une pub United Colors Of Benetton, et qu'ils savent que :

    "On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille
    On choisit pas non plus les trottoirs de Manille
    De Paris ou d'Alger
    Pour apprendre à marcher
    "

    mais franchement, les areu areu tagada bouzou de ces quatre petits sont adorables, charmants, attachants et cromimi.

    Mes deux préférés :

    Ponijao

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    Bayarjargal

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  • THE CRAZIES de Breck Eisner **

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    Les habitants d'une petite ville tazunienne deviennent des crazy tueurs les uns après les autres. Le shérif marié à une femme enceinte de 3 heures (j'ai calculé approximativement, on n'est pas à une heure près, compte tenu de la minceur de la dame ! c'est quoi RadHa ton régime?) et son adjoint vont essayer de comprendre le pourquoi du comment. Mais l'armée intervient et met la ville en quarantaine. Oulala !
    Ce film est le remake d'un film de 1973 "La nuit des fous vivants" de George A. Romero grand spécialiste des zombies, morts vivants, qu'évidemment je n'ai pas vu parce qu'il y a peu (je dirais une semaine) que j'arrive à me faire peur au cinéma.  Ce film en est donc un avec beaucoup de sang, de plaies, de morts à l'intérieur et quelques survivants inside. Les vilains sont d'une part les "infectés" qui ne sont pas des zombies quoiqu'ils réagissent un peu au ralenti, surtout quand ils s'approchent des acteurs principaux et c'est tant mieux parce que sinon il n'y aurait pas de film... d'autre part l'armée qui va intervenir casquée, bottée, très armée et ne pas hésiter à tirer sur tout ce qui bouge. Ce qui me semble t'il est une vraie rareté car ce sont souvent les affreux et les survivants qui s'entre bouffent mais là, l'autorisation, que dis-je les ordres du gouvernement de tirer sur des civils (non contaminés) fait un peu froid dans le dos. Par ailleurs, la terre n'a pas été dévastée par une catastrophe naturelle, surnaturelle ou bactériologique mais garde au contraire toute sa beauté parfois sauvage, et la campagne profonde américaine est vraiment bien belle (et magnifiquement éclairée). Je vous laisse le soin de découvrir d'où provient la meurtrière épidémie et le sort réservé à tous ceux qui s'approche d'un peu trop près de la ville interdite.
    Evidemment, il y a des passages obligés que manifestement on retrouve dans tous les films de ce genre et notamment une série de "jump care" en cascade absolument indénombrable dans la première partie... qu'au bout d'un moment on se demande même, quand va t'il falloir sursauter au son d'un ampli poussé à 24 plutôt que de se demander qui va surgir après le coup de cymbale retentissant. J'avoue même qu'au bout d'un moment j'ai annoncé fièrement à Jules : "t'ô vu Jules ? même plus je sursôte !"
    Evidemment je n'ai pas beaucoup de références inside moi-même (même si j'ai vu récemment d'autres "Infectés") pour vous dire ce qui rend ce film fréquentable mais je dirais qu'il n'y a pas une fin optmiste avec un chien sauvé des eaux, que j'ai fait la connaissance de deux velus qui mériteraient de figurer en bonne place ici-même (Joe Anderson et Timothy Oliphant) et qu'un champignon atomique c'est très joli...
    Sinon j'ai lu cette critique et franchement j'espère qu'un jour je serai aussi intelligente : "The Crazies souffre d'avoir évacué tout iconoclasme politique et social au profit d'une frontalité spectaculaire mais vide d'enjeux".
  • INFECTÉS de Alex Pastor et David Pastor **

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    Deux garçons Danny et Brian et deux filles Bobby et Kate foncent à vive allure en direction de l'océan là où les deux garçons qui sont aussi frères ont été si heureux en étant minots. En route, ils feront quelques rencontres. Ils devront se méfier de tout le monde car l'espèce humaine a été en grande partie décimée par une pandémie, un virus mortel que si tu l'attrapes, même pas c'est la peine de te soigner, t'es mort. Et en pareil cas, il est évident que chacun exprime comme il le peut son instinct de survie et son besoin vital de gazoline pour avancer... Il convient donc de ne mettre le nez dehors que masqués, gantés, un bidon d'eau de javel dans une main et une arme dans l'autre. Ils feront notamment la connaissance d'un papa (ah la la Christopher Meloni, sois mon papa s'il te plaît !) et sa petite fille infectée, une bande de types surarmés qui prendraient bien les filles comme amuse-gueule, des chrétiennes pas bien catholiques etc...
    Nouveau film-route post apocalyptique avec jeunes gens à l'intérieur, on aurait pu craindre le pire un énième film de zombies avec morts vivants qui marchent au ralenti en bavant du sang. Il n'en est rien et si le calamiteux et désolant acteur principal avait compris les subtilités de son rôle, peut-être aurions-nous même pu assister à un très bon film. Or, il se trouve, et ceux qui me suivent régulièrement comprendront, que Chris Pine (ah le nom !) entre directement et sans examen de passage dans la confrérie des Gérard Butler et Sam Worthington. Un mix donc de spartiate ouh ha, mâtiné d'avatar bleuté, un bourrin très con et sans rémission. D'accord, son rôle c'est de ne pas être bien malin et notamment par rapport à son petit frangin qui était à Yale avant que la grippe A le virus sévisse. Mais de là à se cantonner dans un premier degré qui le rend carrément débile... Bref, passons. Je vous le montre quand même :
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    Ce qui est différent ici du film d'ados ou jeunes adultes lancés sur une route semée d'embûches ce sont les audaces que le scénario se permet. Evidemment il y a la scène stupide où, en pleine apocalypse, nos quatre survivors se mettent à jouer au golf et à casser toutes les vitres de ce qui fut un palace. Mais elle n'est pas trop longue... Les surprises viennent surtout des décisions que chacun des 4 va prendre successivement. Des actes qu'ils vont commettre et l'évolution ou plutôt la révélation de leur véritable personnalité. Ces gentils là ne sont pas si sympathiques et fréquentables qu'ils le paraissaient au début et la morosité de l'épilogue complètement désabusé me semble réaliste et proche de la nature humaine telle que je la conçois...

  • LA TETE EN FRICHE de Jean Becker **

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    Germain est un peu l'idiot du village dont tout le monde se moque un peu mais que tout le monde aime bien aussi. Il n'est pas allé très longtemps à l'école. Il vit de petits boulots dont la vente des légumes qu'il cultive dans son potager. Il habite dans une caravane au fond du jardin de la maison occupée par sa mère vieillissante, acariâtre, hostile et un peu barge qui ne l'a jamais aimé. Il a une petite amie, Annette beaucoup plus jeune que lui et des copains qu'il retrouve au bistrot. Un jour, dans le parc où il se rend quotidiennement, il rencontre Margueritte une très vieille dame de 95 ans très cultivée qui lit des livres sur un banc. Leur rencontre va se transformer en une profonde amitié, et Margueritte va donner le goût des livres à Germain.
    Ne comptez pas sur moi pour jouer les cyniques et les blasés, j'ai trouvé que ce film était une véritable sucrerie. Evidemment, je ne suis pas aveugle et je vois bien que question "cinéma", il y a peu à se mettre sous les yeux, avec une histoire toute prévisible, des flash-backs un peu lourdauds et de bons et nobles sentiments en cascade. Moi ça ne me dérange pas, j'avais aimé des films comme  "Les enfants du Marais" ou "Dialogues avec mon jardinier" (mais détesté "Deux jours à tuer" par contre). Ce qui compte ici ce sont les dialogues de Jean-Loup Dabadie délicieux, souvent drôles et tirés du bon sens populaire. Et puis, il y a de l'entraide, de la camaraderie, des jolies filles qui aiment des garçons pas terribles, de jeunes garçons qui aiment des filles plus toutes jeunes, et pour moi qui n'ai pas bien confiance en l'espèce humaine, c'est comme si je regardais un reportage sur une espèce disparue.
    Mais aussi, il y a les acteurs qui se régalent à faire leur petit numéro bien sympathique du terroir.
    Et surtout, surtout, il y a une rencontre entre deux acteurs. Une petite brindille chiffonnée de 40 kilos, pleine d'élégance, douce, drôle, intelligente, gentille et idéale. C'est Gisèle Casadesus, diction parfaite, présence délicate et délicieuse. Et face à elle, un ogre impressionnant aussi doux et tendre qu'elle. Quand l'alchimie se produit ainsi au cinéma, qu'on a l'impression que ni l'une et surtout pas l'autre n'ont voulu passer à côté de cette occasion d'être ensemble, c'est très beau. Ce film c'est elle mais c'est surtout lui, Depardieu, immense, magnifique. Il ne joue pas, il est. Je l'aime.
    Et puis un film qui donne envie de relire Camus ne peut pas faire de mal !

  • L'ENFANCE DU MAL de Olivier Coussemacq **

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    Une nuit, le juge Van Eyck qui vit avec sa femme dans une grande maison bourgeoise de province découvre une jeune fille couchée dans une cabane au fond de leur jardin. Céline leur apprend qu'elle vit là depuis deux semaines. Ils l'accueillent pour une nuit et décident de la conduire le lendemain aux services sociaux de la ville. Mais Céline, à force de douceur et de gentillesse va réussir à séduire d'abord le mari, puis la femme qui était très réticente au début.

    On découvre rapidement que Céline ment, sur son âge d'abord. Elle a tantôt 16 ans, tantôt 15 ou 14 suivant les circonstances. Mais aussi sur ses origines. Elle se dit orpheline. Elle prétend qu'elle a quitté sa famille d'accueil. Tout va, au fur et à mesure se révéler un peu faux et un peu vrai. En fait Céline a un objectif très précis et sa présence chez les Van Eyck n'est absolument pas due au hasard. Je ne vous dévoile pas tout ce que l'on découvre au fil de l'intrigue car le spectateur entre dans la confidence avant même les personnages. Rien n'est vraiment époustouflant dans tout ce que l'on apprend et ce film tient davantage par son atmosphère tendue, oppressante. Ce huis clos qui se déroule en grande partie dans la maison/musée où tout semble ne pas avoir bougé depuis des décennies, est pendant un temps "aéré" par la présence et la jeunesse de Céline qui bouscule complètement les habitudes de ce couple sans enfant en y mettant un peu de vie et de gaité. Rapidement on sent poindre les failles, le trouble et l'on pressent le drame.

    Par contre, je n'ai absolument rien compris à la présence du personnage de Romain, petit ami tueur de chiens, même si son rôle finit par être déterminant...

    L'interprétation des deux acteurs principaux est l'autre atout. Je n'ai jamais apprécié le jeu pincé de Ludmila Mikaël. Cette fois-ci non plus.

    Par contre Pascal Greggory, tout rigide dans ses beaux costumes, se dissimulent d'abord derrière sa fonction et ses livres de droit pour finir par laisser craquer le vernis et perdre pied, est excellent.

    Mais c'est évidemment la présence d'Anaïs Demoustier qui est essentielle. Sa performance est comme toujours extraordinaire. Toute menue, avec son sourire et son visage d'ange, elle est Céline, tout à fait crédible en gamine de 15 ans alors qu'elle en a 23 dans la vie. Si ce n'est par quelques mouvements d'agacement par moment, on a du mal à imaginer que cette petite poupée puisse manigancer un plan macchiavélique.

  • CRAZY NIGHT de Shawn Levy **

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    Phil et Claire forment un couple qui s'aime, mais entre leurs deux enfants encore petits et leur boulot fatigant, ils se sont installés dans une routine ronronnante et sont devenus les meilleurs amis du monde. Leur petite soirée dans le même restaurant où ils prennent invariablement le même plat fait aussi partie de leurs habitudes hebdomadaires. Alors qu'un couple d'amis leur annonce qu'ils vont divorcer, Phil et Claire prennent conscience qu'il faut qu'ils se reconquièrent mutuellement pour ne pas en arriver à la même extrémité. Phil décide d'emmener Claire dans l'un des restaurants les plus courus de Manhattan. L'endroit est bondé et sans réservation des semaines à l'avance, impossible d'obtenir une table. Ils se font donc passer pour les Triplehorn qui avaient réservé et ne répondent pas à l'appel de leur nom. Hélas, ce couple est poursuivi par des gangsters qui cherchent à récupérer une mystérieuse clé USB. Au cours d'une nuit un peu folle, la monotonie de ce couple paisible va éclater puisqu'ils vont devoir échapper à des tueurs.

    C'est évident la seule et unique raison de voir ce film était pour moi la présence de Steve Carell que j'aime d'amour parce qu'avec sa ptite bouille tristounette, son humour nonchalant, dépressif et mélancolique, sa présence un peu raide et indolente, il me fait mourir de rire. Son espèce de maladresse flegmatique, sa façon de commenter tout ce qu'il fait comme si les autres n'étaient pas là et d'afficher en toute circonstance une apparente résignation le rendent infiniment drôle et attachant.

    Le scénario réserve peu de surprises et les gags s'enchaînent sans beaucoup d' originalité, mais la grande trouvaille est d'avoir associé Steve Carell à Tina Fey (actrice bien barrée ne reculant devant rien, sosie et imitatrice officielles de Sarah Palin) qui pour une fois n'est pas le faire valoir de la star masculine qui tirerait la couverture mais bien son double et son alter ego. Fonctionnant sur le même rythme, ils pratiquent exactement le même humour qui semble laisser énormément de place à l'impro et du coup les personnages qu'ils interprètent comme les acteurs qu'ils sont, démontrent une complicité vraiment réjouissante.

  • IMOGENE McCARTHERY de Alexandre Charlot et Franck Magnier **

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    Imogène McCarthery a plusieurs passions dans la vie : le rugby, le whisky et son pays auquel elle voue un véritable culte au point que tout ce qui est hors des frontières de l'Ecosse lui apparaît comme ennemi de la courrone, renégat ou dégénéré, en tout cas suspect. Elle est même capable de quitter un hypothétique fiancé après l'avoir traité de traître parce qu'il s'est permis de sous-entendre que l'équipe de rugby écossaise n'a pas bien joué. Mais en fait Imogène n'a qu'un seul amour, son ami d'enfance Samuel Tyler dont elle a été séparée par son père qui ne voulait pas qu'elle l'épouse. De ce fait, elle est devenue une employée modèle au secrétariat de l'Amirauté à Londres (un exil pour elle) bien qu'elle tienne tête constamment à son chef de service. Mais un jour le patron des Services Secrets, Sir Woolish, envoie Imogène en Ecosse pour accomplir une mission classée top secret donc très dangereuse. Elle va retrouver le manoir familial où l'attend et la couve toujours sa vieille nourrice. La mission se révèlera encore plus périlleuse que prévu car elle aura à ses trousses 3 agents du KGB qui vont tour à tour lui dérober les précieux documents en sa possession. Mais elle sera secondée par Samuel qui bizarrement est lui aussi revevu au pays.
    Vous le savez sans doute j'aime Catherine Frot et ce film lui est tout entier dédié et consacré et elle y déploie toute sa panoplie de parfaite barjote qu'on lui connaît. A partir d'une intrigue simplissime mais traitée de façon loufoque, les réalisateurs nous embarque dans une course poursuite complètement dingote où tous les acteurs y vont de leur petit numéro bien givré. Cela aurait pu être très con si les acteurs s'étaient un tant soit peu pris au sérieux, heureusement il n'en est rien et chacun assume avec gourmandise sa part d'absurdité. Evidemment il faut être de bonne humeur et pas très exigent sur le scenario, mais ça va très vite et personnellement j'ai beaucoup ri. Catherine Frot secondée de Lambert Wilson, marrant comme tout, avec qui elle forme un joli couple, et Michel Aumont raide et roublard sont vraiment tordants. Autre bizarrerie de ce film, tous ces acteurs français qui jouent des rôles d'écossais alors que le seul personnage français a un accent anglais ! Une farce totalement kitsch, rien de plus mais rien de moins non plus.

  • GREENBERG de Noah Baumbach **

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    Roger Greenberg a séjourné quelque temps dans un hôpital psychiatrique à cause d'une dépression. Il vient de New-York et s'installe pour quelques semaines dans la villa californienne de son frère qui part en vacances avec femme et enfants au Viet Nam. Il va rencontrer Florence jeune femme un peu godiche et paumée et assistante personnelle du frangin chargée d'arroser les plantes et de s'occuper du chien, retrouver un ex amour, un ancien ami avec qui il avait eu le projet de former un groupe de rock et qu'il n'a pas revu depuis des années, faire le point, changer peut-être, évoluer sans doute.
    Greenberg est un garçon plutôt antipathique. A vrai dire pourquoi avoir peur des mots, c'est un sale con et un mufle intégral qui ne pense qu'à lui et dit ce qu'il pense sans se préoccuper jamais de la peine qu'il peut causer aux autres. Mais c'est aussi un "malade", victime de tocs et de crises de panique qui l'isolent du monde des vivants. Le fait qu'il soit interprété par Ben Stiller grand comique devant l'éternel mais aussi capable de beaucoup d'émotion me le rend particulièrement sympathique. Cet acteur fait partie de ces acteurs que je trouve désopilants et touchants, de la même lignée qu'un Steve Carell qui pratiquent cet humour subtile, aiguisé et lucide qui me le rend vraiment proche voire attachant. Evidemment, ce ne serait pas très hollywoodien, voire américain qu'un personnage de comédie (même si elle est plus amère que douce) reste odieux jusqu'à la fin. Notre Roger s'acheminera donc tranquillement vers une forme de rédemption et commencera à ouvrir quelque peu son coeur desséché.
    Par ailleurs, preuve irréfutable entre toutes qu'un coeur bat chez ce misanthrope, il s'occupe avec beaucoup d'attention du chien malade de la famille. En ce qui me concerne, c'est vraiment rédhibitoire qu'un toutou si toumimi soit-il soit le centre d'intérêt de quasiment tous les personnages d'un film. J'affirme devant la SPA et le WWF réunis qu'à l'exception des saletés de moustiques qui viennent se suicider sur mon pare-brise l'été, jamais je ne ferais de mal à une mouche, ni à un boeuf, ni même à un oeuf (je ne manque mange que le blanc)... mais les chienchiens à sa mémère dans les films J'EN PEUX PLUS, et les gloussements de plaisir que chaque apparition des bestioles provoque chez les spectateurs vont me conduire au meurtre à un acte condamnable un de ces jours. Fin de la parenthèse.
    Par la force des choses, notre Roger va voir et revoir Florence, gentille fille qui se remet difficilement d'une récente séparation mais souhaite à tout prix partager toute l'affection dont elle déborde. Contre toute attente, malgré les horreurs qu'il lui dit, sa façon de la repousser, la grande différence d'âge, elle va s'attacher à lui et contourner bravement tous les obstacles. Toutes les tentatives de Roger pour essayer de mener une vie "normale" et communiquer avec son prochain et sa prochaine vont donner lieu à des scènes assez pathétiques tels que les essais de "rapprochement sexuel" de ces deux largués, entre autre.
    Le numéro de fille perdue cheveux gras de Florence gentille et godiche a fini par me lasser. Par contre, j'ai trouvé Rhys Ifans vraiment attendrissant. Mais en hésitant constamment et trop loooooooongtemps entre drame (relativement) et comédie, Noah Baumbach m'a perdue en route !
  • COMME LES CINQ DOIGTS DE LA MAIN de Alexandre Arcady **

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    Dans la famille Hayoune il y a la mère, juive et donc très très envahissante avec ces 5 grands garçons. Enfin 4... mais 5 quand même. Les cinq garcons sont Dan (Patrick Bruel) l'aîné, patron d'un restaurant, divorcé puis remarié à Linda dont il est maladivement jaloux, Jonathan (Pascal Elbé) pharmacien marié et père de plusieurs enfants dont un pas encore né, Julien (Eric Caravaca) prof de lettres dans un lycée de banlieue, et le plus jeune Mickaël (Mathieu Delarive il fait très chaud brusquement bougez pas je vais ouvrir la fenêtre) qui ne cherche pas de boulot mais gagne et perd beaucoup d'argent en jouant au poker. Oui, il en manque un parce que le dernier c'est David (Vincent Elbaz), le vilain petit canard, parti il y a longtemps, qui a fait de la prison et revient brusquement se réfugier auprès des siens, blessé et poursuivi par un gang de trafiquants à qui il aurait volé de l'argent.
    Il y a du bon et du moins bon mais le plus l'emporte sur le moins et franchement je trouve que ce film ne vaut pas le dénigrement et l'éreintement qu'il subit dans les critiques déchaînées. Il s'agit avant tout d'un film de divertissement qui réserve son lot de surprises et de rebondissements.
    Le plus gênant est qu'on oscille constamment entre le crédible (la vie de famille) et l'invraisemblable (les frères qui se transforment en justiciers) et que du coup il n'est pas toujours aisé de se situer.
    Arcady dépeint les liens indéfectibles qui unissent ces frères si différents voire opposés dans leur façon de vivre et leurs comportements. Ils sont juifs et attachés à des degrès divers aux nombreuses célébrations exigées par la religion. Les scènes d'exposition où l'on découvre chaque frère dans sa vie relativement aisée sont très réussies mais l'on pressent que la belle apparence va se fissurer. Le retour de David va changer la tournure des évèvements et modifier l'attitude de chacun. Dès lors l'objectif sera de s'unir pour venger le père mort il y a quinze ans, découvrir des secrets enfouis, cachés par la mère,  démasquer et punir les traitres.
    "Comme les cinq doigts de la main" peut être un polar nerveux et efficace avec des intrigues convaincantes. Il se fait beaucoup plus poussif dès qu'il s'approche de certains aspects, et comme souvent dans ces films de "garçons", ce sont les filles qui trinquent et pas qu'un peu. Judith El Zein en mère pondeuse accro à l'avenue Montaigne est bien ridicule. Caterina Murino en éternelle pleureuse, pleure et Lubna Azabal, flic de choc en talons aiguilles a beau traiter ses collègues de cons, ne m'a pas convaincue.
    Les garçons s'en sortent mieux même si Patrick Bruel confond parfois chef de famille et parrain de la mafia. C'est Vincent Elbaz qui m'a le plus convaincue, sans doute parce qu'il est le canard boîteux de cette famille qui semblait jusque là très propre sur elle.
    Et Mathieu Delarive évidemment car il a des arguments non ?