Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal **
Pourquoi deux étoiles seulement êtes-vous en train de vous demander ? Je vous rassure tout de suite, ce n’est pas Indy qui est en cause. Il n’est même pas décevant. C’est juste que tout au long et en sortant de la projection on est en droit de se dire ; « n’y aurait-il pas comme une impression de déjà vu dans tout ce remue-ménage ? ». Car en effet, question scénar, ça vole pas au-dessus d’un nid de coucous et niveau surprise c’est Waterloo ! Si vous êtes de bonne humeur (c’était mon cas) vous pouvez décider que non, on ne vous a pas pris pour un c.. et plus si affinités et vous mettez deux étoiles. Dans le cas contraire, mauvaise humeur, levage du pied gauche, digestion lente et délicate, ça peut chauffer !
Par contre disons que bon, ouf et youpi, tatatataaaaa tatataaaaaaaaa (sur un air de John Williams), Indy est resté le même, si ce n’est une démarche un peu lourdaude de dos. Mais de dos uniquement car sous la douche : tout va bien ! Indy est toujours cool, nonchalant, grimaçant et prodigue toujours de merveilleux conseils à son entourage bas de plafond : « baissez-vous ! » (quand ça canarde sec alentour), « il était gros ou petit le scorpion qui t’a piqué ? Tu ne me déranges que si c’est un petit » (quand on se fait piquer par un petit scorpion ; les gros ne sont pas dangereux), « si tu veux être un grand archéologue, sors de la bibliothèque » (quand on reste à la bibliothèque pour étudier l’archéologie) etc, etc…
Justement parlons-en d’archéologie. Moi je suis pas une flèche en archéologie (et en plein de trucs ologie, comme la cuisine par exemple, mais bon…) alors, l’intrigue, le pitch, l’argument d’Indy, quatrième du nom, j’y entrave que pouic. Les masques en cristal plus solides qu’une porte blindée, les incantations au soleil par des tarés idolâtres qui vous balancent des flèches empoisonnées alors que vous passez par là en sifflotant, les cités perdues au fin fond du Pérou qui disparaissent dans l’eau, le rapport avec Staline, les communistes et tutti frutti c’est pas mon rayon, et pourtant c’est pile poil de ça dont ça cause dans Indy le quatrième… mais on s’en fout un peu je dois dire. En ce qui me concerne, je m’en fous total recall. Il y aussi d’autres trucs sentimentalo-familiaux, mais je vous les laisse découvrir, c’est trop bon.
Moi, ce que je veux c’est Indy… en veux-tu en voilà quand y’en a plus, y’en a encore. Et là c’est bon j’en ai eu. Il est beau, il est grand, il est marrant. C’est Indy. J’adore quand il ramasse son chapeau (il arrête pas de tomber son chapeau) ou qu’il joue du lasso avec son fouet. Ouais ! Sinon, je sais pas s’il s’est transformé en titane ou quoi depuis l’autre jour (y’a 20 ans) que je l’avais vu mais déjà dans le temps d’avant, il pouvait se sortir des pires situations sans une égratignure… maintenant il parvient à échapper à une explosion nucléaire en se protégeant dans un réfrigérateur (vous pouvez pas comprendre). La bonne idée du truc, c’est qu’après il faut qu’il se fasse décontaminer à la brosse de chiendent… et ça, ca ne peut pas se faire en duffle-coat… Alors voilà, il faut attendre le quatrième épisode des aventures d’Indy pour le voir tout nu. C’est pas mal du tout, pour un vieux chnok (on arrête d’ailleurs pas de lui répéter qu’il n’est plus de première jeunesse, ce que je trouve d’une indélicatesse sans nom.). Un truc de sûr, il aime pas qu’on chipote à son sguègue avec une brosse ! Preuve qu'en plus d'être tout ce qu'il est, Indy est délicat.
Bon à part ça, il saute trois fois dans des précipices, il bondit dans des voitures lancées à toute berzingue, il se prend des coups de pieds, des coups de poing, il écrase de fourmis géantes… que dalle, il se relève. Mais il a toujours peur des serpents. C’est marrant. Les phobies des autres, c’est toujours marrant. Sinon ? ben, rien, enfin la routine parce que Steven a choisi de ne pas faire du neuf avec du vieux : un traître c’est toujours un ami, les méchants sont toujours des méchants et quand ils ne sont pas nazis, ils sont communistes. Karen Allen et Shia LaBeouf jouent les utilités et sont réduits à rouler des billes d’admiration tellement Indy il est incroyable pendant que Kate Blanchett roule les « r » pour faire russe et que John Hurt se ridiculise !
Steven, j’aime bien que tu nous l’aies gardé intact notre Indy, que tu n’aies pas rendu ses aventures trop pyrotechniciennes, il a toujours son bon goût de madeleine qui revient du coup, et un bon en arrière de 20 ans, je prends… mais tout de même, un petit truc en plus qui aurait fait la différence, j’aurais pas été contre !
Quant à toi Indy, méfie-toi du ptit jeunot qui ressemble à Besancenot... oui, celui qui a failli te piquer ton chapeau...