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4 ** POURQUOI PAS ? - Page 57

  • Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal **

    Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal - Harrison Ford

    Pourquoi deux étoiles seulement êtes-vous en train de vous demander ? Je vous rassure tout de suite, ce n’est pas Indy qui est en cause. Il n’est même pas décevant. C’est juste que tout au long et en sortant de la projection on est en droit de se dire ; « n’y aurait-il pas comme une impression de déjà vu dans tout ce remue-ménage ? ». Car en effet, question scénar, ça vole pas au-dessus d’un nid de coucous et niveau surprise c’est Waterloo ! Si vous êtes de bonne humeur (c’était mon cas) vous pouvez décider que non, on ne vous a pas pris pour un c.. et plus si affinités et vous mettez deux étoiles. Dans le cas contraire, mauvaise humeur, levage du pied gauche, digestion lente et délicate, ça peut chauffer !

    Par contre disons que bon, ouf et youpi, tatatataaaaa tatataaaaaaaaa (sur un air de John Williams), Indy est resté le même, si ce n’est une démarche un peu lourdaude de dos. Mais de dos uniquement car sous la douche : tout va bien ! Indy est toujours cool, nonchalant, grimaçant et prodigue toujours de merveilleux conseils à son entourage bas de plafond : « baissez-vous ! » (quand ça canarde sec alentour), « il était gros ou petit le scorpion qui t’a piqué ? Tu ne me déranges que si c’est un petit » (quand on se fait piquer par un petit scorpion ; les gros ne sont pas dangereux), « si tu veux être un grand archéologue, sors de la bibliothèque » (quand on reste à la bibliothèque pour étudier l’archéologie) etc, etc…

    Justement parlons-en d’archéologie. Moi je suis pas une flèche en archéologie (et en plein de trucs ologie, comme la cuisine par exemple, mais bon…) alors, l’intrigue, le pitch, l’argument d’Indy, quatrième du nom, j’y entrave que pouic. Les masques en cristal plus solides qu’une porte blindée, les incantations au soleil par des tarés idolâtres qui vous balancent des flèches empoisonnées alors que vous passez par là en sifflotant, les cités perdues au fin fond du Pérou qui disparaissent dans l’eau, le rapport avec Staline, les communistes et tutti frutti c’est pas mon rayon, et pourtant c’est pile poil de ça dont ça cause dans Indy le quatrième… mais on s’en fout un peu je dois dire. En ce qui me concerne, je m’en fous total recall. Il y aussi d’autres trucs sentimentalo-familiaux, mais je vous les laisse découvrir, c’est trop bon.

    Moi, ce que je veux c’est Indy… en veux-tu en voilà quand y’en a plus, y’en a encore. Et là c’est bon j’en ai eu. Il est beau, il est grand, il est marrant. C’est Indy. J’adore quand il ramasse son chapeau (il arrête pas de tomber son chapeau) ou qu’il joue du lasso avec son fouet. Ouais ! Sinon, je sais pas s’il s’est transformé en titane ou quoi depuis l’autre jour (y’a 20 ans) que je l’avais vu mais déjà dans le temps d’avant, il pouvait se sortir des pires situations sans une égratignure… maintenant il parvient à échapper à une explosion nucléaire en se protégeant dans un réfrigérateur (vous pouvez pas comprendre). La bonne idée du truc, c’est qu’après il faut qu’il se fasse décontaminer à la brosse de chiendent… et ça, ca ne peut pas se faire en duffle-coat… Alors voilà, il faut attendre le quatrième épisode des aventures d’Indy pour le voir tout nu. C’est pas mal du tout, pour un vieux chnok (on arrête d’ailleurs pas de lui répéter qu’il n’est plus de première jeunesse, ce que je trouve d’une indélicatesse sans nom.). Un truc de sûr, il aime pas qu’on chipote à son sguègue avec une brosse ! Preuve qu'en plus d'être tout ce qu'il est, Indy est délicat.

    Bon à part ça, il saute trois fois dans des précipices, il bondit dans des voitures lancées à toute berzingue, il se prend des coups de pieds, des coups de poing, il écrase de fourmis géantes… que dalle, il se relève. Mais il a toujours peur des serpents. C’est marrant. Les phobies des autres, c’est toujours marrant. Sinon ?  ben, rien, enfin la routine parce que Steven a choisi de ne pas faire du neuf avec du vieux : un traître c’est toujours un ami, les méchants sont toujours des méchants et quand ils ne sont pas nazis, ils sont communistes. Karen Allen et Shia LaBeouf jouent les utilités et sont réduits à rouler des billes d’admiration tellement Indy il est incroyable pendant que Kate Blanchett roule les « r » pour faire russe et que John Hurt se ridiculise !

    Steven, j’aime bien que tu nous l’aies gardé intact notre Indy, que tu n’aies pas rendu ses aventures trop pyrotechniciennes, il  a toujours son bon goût de madeleine qui revient du coup, et un bon en arrière de 20 ans, je prends… mais tout de même, un petit truc en plus qui aurait fait la différence, j’aurais pas été contre !

    Quant à toi Indy, méfie-toi du ptit jeunot qui ressemble à Besancenot... oui, celui qui a failli te piquer ton chapeau...

    Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal - Harrison Ford
    Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal - Harrison Ford
  • L’Occitanienne de Jean Perissé **

    L'Occitanienne

    Léontine brave la tempête de cette nuit d’août 1829 pour rejoindre dans un hôtel de Cauterets l’homme à qui elle écrit depuis deux ans sans l’avoir jamais rencontré. L’homme, son « grand homme » comme elle l’appellera n’est autre que Chateaubriand. Il a 60 ans, elle 25. Il va lutter toute cette nuit pour résister à l’amour que la jeune femme, fascinée, enflammée par le génie de l'écrivain, lui offre.

    C’est évidemment très littéraire et j’avoue qu’il faut nourrir une passion pour Chateaubriand ou les Pyrénées, ou pour les deux pour aimer ce film. J’y suis entrée béatement parce qu’évidemment pour vivre cet éternel amour contrarié et contrariant d’une seule nuit sans bailler, il faut être incurablement romantique, et y croire dur comme fer. La passion ardente de la jeune femme, triomphante dans la splendeur de la jeunesse, se heurte constamment à la lucidité de l’homme vieillissant dont le cœur est resté fougueux mais dont le corps douloureux, ridé, le trahit cruellement. L’homme et la jeune femme se disent des merveilles et des horreurs tout au long de cette nuit, comme font tous les amoureux du monde et c’est délicieux. D’autant que les mots passionnés et les sentiments éternels sont ici exprimés par deux acteurs magnifiques habités par la fièvre : Bernard Le Coq, discret, sobre et intense et la révélation, Valentine Teisseire (dont c’est le premier film), sublime et excessive comme l’amour qu’elle incarne.

    Le tout est porté par des images grandioses de la nature environnante et la musique de Schubert.

    Un ovni. Rare et délicat.

    L'Occitanienne - Bernard Le Coq et Valentine Teisseire L'Occitanienne - Bernard Le Coq et Valentine Teisseire
  • Agnus Dei de Lucia Cedron **

    Agnus Dei - Malena Solda et Ariana Morini
    Agnus Dei

    Argentine 2002. Arturo est enlevé. Les ravisseurs contactent sa petite fille Guillermina et lui réclament une rançon astronomique. La jeune femme doit, pour rassembler la somme, faire appel à sa mère Teresa, la fille d’Arturo.

    On a du mal à cerner ce que veut nous dire la réalisatrice. Manifestement, la dureté de la crise économique qui sévit encore en Argentine a fait se multiplier les crimes, la délinquance et ce genre d’enlèvements. Cette partie du propos, l’aspect politique et économique, m’a semblé plutôt obscur et brouillon. Mais c’est en traitant la petite histoire dans la grande que Lucia Cedron réussit le mieux le pari de nous parler de son pays. Les aller retour entre le présent (2002) et le passé (1978) éclairent la psychologie des personnages, même si on ne saisit pas toujours bien leurs actions.

    Petit à petit on comprend pourquoi Teresa s’est exilée en France depuis de longues années. Pourquoi son premier contact avec son pays depuis bien longtemps « quelle chaleur, quelle humidité, quel climat ici !!! » est négatif. Pourquoi elle fume clope sur clope. Pourquoi elle ne semble pas très impatiente de revoir son père alors que sa propre fille y met toute son énergie…

    C’est dans les rapports des deux femmes qui évoluent (deux actrices formidables), dans ceux des petites et des grandes filles avec leur papa...  et dans les éclaircissements, les justifications et les explications de ce qui leur est arrivé que le film prend tout son sens, son intérêt, son charme et sa force.

  • Bataille à Seattle de Stuart Towmsend **

    Bataille à Seattle

    En 1999 se tenait… devait se tenir la troisième Conférence de l’Organisation Mondiale du Commerce à Seattle. Devant l’ampleur des manifestations pacifistes de plus d’un millier d’ONG, la première journée a dû être annulée. Hélas, quelques « sauvageons » profitant du bazar ambiant ont contraint les forces de police à intervenir faisant de la ville un véritable champ de bataille. L’état d’urgence et un couvre-feu ont même été mis en place dans la ville où il pleut 364 jours par an et où l’on passe des nuits blanches… C’est « grâce » et par ces évènements diffusés par toutes les télés du monde que la lutte anti-mondialiste fut médiatisée et qu’on comprit ce qu’est l’OMC. Presque 10 ans plus tard, pas grand-chose a changé c’est toujours une poignée d’hommes dans le monde qui bousillent des millions de vie sans que personne ne pointe d’armes sur eux.

    Dans la catégorie « les bonnes intentions ne font pas les grands films », celui-ci pourrait servir de maître étalon tant les faiblesses et naïvetés sautent aux yeux… et en priorité les histoires « périphériques » assez bêtas ainsi que certains personnages caricaturaux à l’extrême. Mais on peut passer outre car Stuart Townsend, acteur dont c’est le premier film en tant que réalisateur se fait didactique avec chiffres et documents à l’appui, faisant parfois tendre sa fiction vers le documentaire. La sincérité, le sérieux et l’enthousiasme de son projet suintent par tous les pores de la pellicule (et oui !) et c’est déjà énorme.

    Ici pas de super héros, mais des filles et des garçons acharnés, courageux, tenaces, pétris de convictions, d’idéalisme, d’optimisme et d’espérance avec un message simple et clair :

    IL FAUT SAUVER LA PLANÈTE !

  • G.A.L. de Miguel Courtois **

    GAL - Natalia Verbeke et José Garcia
    GAL - José Coronado

    Pour lutter contre les attentats de l’ETA dans les années 80 en Espagne, se sont créés les GAL (Groupes Antiterroristes de Libération). Manul Mallo et Marta Castillo, journalistes, vont se consacrer à prouver que ces groupes violents et criminels responsables de quelques morts de sympathisants de l’ETA mais surtout de pas mal de victimes n’ayant aucun rapport avec les terroristes, sont commandités par les plus hautes instances du gouvernement espagnol.

    L’argument peut paraître quelque peu obscur mais ne vous laissez pas arrêter par ce détail car le film dont la première demi-heure est quelque peu laborieuse (quoique magnifiquement interprétée) se révèle au final être un thriller politico-policier captivant…

    Le réalisateur explique : « Ce qui reste pour moi un mystère, c'est effectivement à quel point si peu de gens sont au courant. Que l'affaire ne soit pas sortie en France, alors que toutes les victimes du GAL étaient françaises, est bien la preuve d'une connivence entre ministères."

    Au-delà de ce contexte « histoire vraie » assez hallucinante puisque des ministres et des fonctionnaires de police se sont retrouvés derrière les barreaux, l’enquête des journalistes est vraiment intéressante et menée « à l’américaine » dans la tradition des « Hommes du Président » avec menaces, bâtons dans les roues et acharnement envers et contre tous. Elle devient absolument passionnante dès lors qu’on s’attache aux pas et qu’on s’attarde sur le personnage de Paco Ariza, flic appliqué, jet setter, volcanique et impulsif qui jure comme un charretier et qui va payer les pots cassés. L’acteur Jordi Molla (surprenant, démesuré, génial) est sans doute pour beaucoup dans la tournure impétueuse et débridée que prend alors le film tout en restant très sérieux et concentré sur son sujet.

    La bluette sentimentale et contrariée des deux journalistes n’apporte rien, ni au film ni aux personnages. Elle donne juste à José Garcia l’occasion de nous faire ses yeux de lover velours qui lui vont si bien. Au-delà de ça, sa partenaire Natalia Verbeke et lui sont épatants, justes, crédibles, impeccables.

    Il faut voir ce film surprenant et singulier malgré son démarrage diésel…

    ne serait-ce que pour son trio d'interprètes :

    GAL - José Garcia (à gauche)
  • Les hauts murs de Christian Faure **

    Les Hauts murs

    Pour avoir fait plusieurs tentatives d’évasion dans un orphelinat, Yves, 14 ans est placé en Maison d’Éducation Surveillée. Il n’en sortira qu’à sa majorité s’il ne passe pas directement par la case bagne car c’est le seul avenir qu’on prédit à ces enfants « pupilles de la nation » considérés sans hésitation comme de la mauvaise graine.

    « Les hauts murs » commence comme se terminait « Les quatre cents coups » : un tout jeune homme émerveillé court sur la plage, il court même vers la mer… C’est lui, Yves, le héros de cette histoire vraie qui rêve de partir sur un bateau vers l’Amérique que l’on voit bien vite rattrapé par des policiers. Et dès les premières minutes, les brutalités commencent. Yves est conduit derrière ces hauts murs où l’on y découvre dans une bâtisse froide et austère des adolescents mal traités, considérés comme des coupables. La première grande force de ce film est de nous révéler la réalité de ces établissements et on est effaré d’apprendre qu’ils ont existé jusqu’en 1979… alors qu’aujourd’hui encore on entend parler de créer des endroits où l’on apprendrait à vivre aux ‘sauvageons’ qui ont la nocivité greffée dans l’ADN ?

    Derrière ces hauts murs, véritable univers carcéral, antichambre du bagne, les enfants étaient traités comme des malfaiteurs et quand ils n’étaient pas battus par les surveillants, matons insensibles et stupides, ils pouvaient être violés par les plus âgés des pensionnaires. Yves qui sera vite surnommé « Monte Cristo » pour ses velléités d’évasion choisit le rêve de son projet de voyage pour s’en sortir. Un autre, moins solide optera pour le suicide. Le quotidien de ces grands enfants rythmé par des coups de sifflet et qui ne reçoivent aucune éducation est une bien curieuse façon de traverser ce passage initiatique vers l’âge adulte. Ils subissent, survivent, mal nourris et se créent néanmoins de beaux et précieux moments d'amitié et de solidarité. Les rares tentatives de rebellions sont vite réprimées sous les coups d’un surveillant.

    Les adultes de cette histoire sont pratiquement tous au-delà de la caricature du sadique, du faible ou de l’inconscient et ne sont jamais, ou si peu, préoccupés par cette enfance qu’on martyrise sous leurs yeux.

    D’un classicisme vraiment bienvenu je trouve et sans effet tire-larmes (si ce n’est une musique très insistante dans les moments les plus lourds), ce film qui pourrait être la version très très sombre des « Choristes » est porté par l’ensemble de ses jeunes acteurs tous remarquables sans exception.

    Les Hauts murs - Emile Berling et Guillaume Gouix

  • Sharkwater (Les Seigneurs de la mer) de Rob Stewart **

    Les Seigneurs de la mer
    Les Seigneurs de la mer
    On nous affirme d’emblée que l’un des animal qui nous fait le plus peur est celui dont nous avons le plus besoin. Parfois la démonstration n’est ni claire ni évidente mais on ne peut que suivre avec passion et parfois révolte cet amoureux des requins qu’est Rob Stewart. Il se bat avec quelques allumés comme lui pour tenter de faire reconnaître le massacre des requins comme dangereux pour l’équilibre de la planète et les déclarer « espèce protégée ».

    L’océan est le poumon (l’autre c’est la forêt amazonienne…) de la planète terre et le requin en est le seigneur et celui qui permet l’équilibre de l’écosystème. Le requin n’est pas un mangeur d’hommes et Rob Stewart ne remercie ni le Capitaine Achab ni Steven Spielberg à l’origine de bien des idées reçues et forcément fausses sur ce grand animal timide et indécis...

    De toute façon, on ne peut que saluer et encourager ce genre d’initiatives, de combats (c’est parfois vraiment le far-west en pleine mer) qui visent à défendre des espèces menacées et dont l’extermination n’a pour seule utilité que d’encourager un snobisme évident. Mais le requin a un statut particulier puisqu’il est à la base d’un commerce juteux dont l’ampleur des profits ne peut rivaliser qu’avec le trafic de drogue. Paradoxalement il paraîtrait que l’aileron a un goût tout à fait insipide et de toute façon aucun gouvernement ne se mouille pour arrêter ces massacres tant les recettes sont colossales et soutenus par des mafias asiatiques.
    De scènes scandaleuses où la cruauté des hommes révulse (les ailerons des requins sont coupés sauvagement et les animaux rejetés à mer…) en scènes spectaculaires et féeriques des fonds marins, ce film écolo et passionné donne évidemment envie de s’engager pour sauver la planète…

    Je ne peux pour terminer m’empêcher de vous signaler le narcissisme assez réjouissant de Rob Stewart qui n’hésite à aucun moment à se filmer sous toutes les coutures, swimming with sharks, caressant des requins, souffrant sur son lit d’hôpital, doutant lors d’une arrestation etc… Il faut dire que le jeune homme est très agréable à  regarder !!!

    Les Seigneurs de la mer - Rob Stewart
  • Pénélope de Mark Palansky **

    Pénélope - Christina Ricci
    Pénélope - Christina Ricci

    Pénélope est la douce victime d’une malédiction familiale. Suite à la trahison d’un arrière, arrière, arrière aïeul, une sorcière l’a affublée d’un groin de cochon. Le sort ne pourra être levé que lorsqu’un prince charmant l’épousera. Les parents de Pénélope qui l’ont dissimulée aux yeux de tous depuis sa naissance s’acharnent à tenter de lui trouver un époux qui l’acceptera. Lasse de les voir détaler dès qu’ils aperçoivent son visage, la jeune fille va s’enfuir et découvrir la ville et surtout le monde.

    Cette comédie fantastico romantique est un véritable conte de fée tout à fait rafraîchissant avec une morale à la fois très naïve et très positive : il faut tenter de s’accepter tel qu’on est. Facile à dire ! Si l’on excepte la partie un peu longuette du défilé de prétendants qui se défenestrent à la vue de la « belle », ce film très charmant, parfois même réjouissant est une bouffée d’air pur. Il est difficile de ne pas évoquer Tim Burton tant l’esthétique baroque et onirique évoque « Big fish », mais « Pénélope » n’en reste pas moins un film personnel, original et atypique dans la production actuelle. Quant à Christina Ricci, véritable poupée vivante, elle est adorable, délicieuse, charmante, ravissante et parvient grâce à ses sublimes yeux et son lumineux sourire à faire oublier son horrible appendice !

  • Deux sœurs pour un roi de Justin Chadwick**

    Photos de 'Deux soeurs pour un roi'
    Photos de 'Deux soeurs pour un roi'
    Photos de 'Deux soeurs pour un roi'

    Le délicat roi Henri VIII d’Angleterre ne parvient pas à avoir un fils de la reine son épouse, Catherine d’Aragon. Le délicieux (entendez écoeurant d’arrivisme) papa Boleyn décide de mettre sa fille Marie dans son lit, puis son autre fille Anne, quand la première a cessé de plaire. D’intrigues en rivalité, les têtes vont tomber.

    C’est toujours un pur moment de rock’n’roll de revoir l’histoire d’Angleterre ou d’ailleurs revisitée par Hollywood. Ici il n’est question que des idylles de chambre et de savoir qui couche avec qui dans un sinistre tourbillon de trahisons et de magouilles tarabiscotées. Les décors sont nickel chrome et on pénètre dans le palais royal jusqu’à l’intimité du roi comme dans un moulin à vent. Le roi, c’est Eric Bana, aussi terrifiant que Dumbo avec ses grandes oreilles et aussi sexy et séduisant que l’incroyable Hulk. Son cerveau et tout ce qui pourrait lui faire office d’intelligence se tiennent dans ses culottes bouffantes et ses sentiments sont aussi ondoyants que les plis de ses manches ballons. Il est vraiment tordant.

    Kristin Scott Thomas est parfaite en mère des deux sœurs amies puis rivales, puisqu’elles vont se disputer les faveurs du roi. C’est elle qui soulève le fait que le rôle déplorable des femmes ne sert qu’à appuyer les rêves et les délires de grandeur des hommes. Mais évidemment, la grande (et seule ?) idée vraiment intéressante du film est d’y avoir réuni les deux princesses d’Hollywood actuelles Scarlett Johansson et Natalie Portman. La première est la douce, tendre et droite Marie Boleyn qui subira toutes les trahisons et les pardonnera toutes. Mais une fois encore c’est Natalie Portman qui dévoile toute l’étendue de son talent illimité. Tour à tour enfantine, séductrice, manipulatrice, intrigante, suffragette puis border line au bord de la folie, tremblante de peur et de dignité, elle est le tourbillon de ce film... à en faire perdre la tête !