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4 ** POURQUOI PAS ? - Page 66

  • ADIEU CUBA d’Andy Garcia **

    adieu cuba -

     

    Le plus simple est de se laisser envoûter immédiatement par la musique car on danse et on chante d’un bout à l’autre de ce film et la Salsa et le Cha-cha ça met rapidement des fourmis dans les jambes !

     

    Andy Garcia (la coquetterie dans l’œil la plus sexy d’Hollywood…) nous parle amoureusement de son pays, la Havane et nous conte l’histoire d’une riche famille locale dont deux des frères prendront part aux évènements et l’autre pas. C’est lyrique, épique et sentimental et personne ne manque à l’appel : Batista, Fidel Castro, Ernesto « Che » et même Fangio. On sent toute l’implication du réalisateur à chaque plan et bien qu’on s’intéresse, on a du mal à s’émouvoir réellement.

     

    Andy Garcia a tourné avec les plus grands acteurs et réalisateurs et il semble qu’il les ait beaucoup observés. Il « robertdeniroise » et « alpacinise » son jeu, ce qui est loin d’être désagréable. Le plus étrange est qu’il semble plus admiratif quand il regarde Bill Murray que la sublime Inès Sastre. Bill Murray s’extravertit enfin de ses rôles nihilistes et nous régale de sa présence. Je décerne en outre la Palme d’Or, l’Oscar, le César, le Goya et l’Ours d’Or à son habilleuse…

     

    C’est le premier film d’Andy Garcia et il peine un peu à lâcher sa caméra ce qui fait que l’exil à New-York plombe un peu son film d’une demi-heure de trop.

     

    En résumé donc, un film pas révolutionnaire mais honnête et sincère ce qui est déjà beaucoup.

  • La science des rêves de Michel Gondry ***

    Stéphane, jeune mexicain, revient en France à la mort de son père pour rejoindre sa mère (Miou Miou) qui lui a trouvé un travail ingrat dans une fabrique de calendriers publicitaires. Inadapté à la vie réelle, Stéphane s’est inventé un univers parallèle où il filme sa vie rêvée avec des caméras en carton. Il rencontre et tombe amoureux de sa douce et tout aussi rêveuse voisine Stéphanie. Il n’est pas trop difficile pour lui de la trouver charmante puisqu’il s’agit de la délicieuse Charlotte Gainsbourg, craquante en permanence.

    L’univers de Michel Gondry est quitsch, inventif, enfantin et farfelu, peuplé de voitures en plastiques, de maisons en carton, de nuages en coton et de rivières en cellophane. Trouver un cinéma où il n’y a pas moins d’une idée par plan est tellement rare et exceptionnel qu’on a envie d’y plonger et de ne plus en sortir. Stéphane a parfois du mal à faire la différence entre sa vie sur terre et celle de ses rêves… nous aussi pour le plus grand des plaisirs. C’est visuellement magnifique et les comédiens sont suffisamment investis et convaincus dans l’histoire pour nous impliquer à notre tour.

    Gaël Garcia Bernal (surprenant et différent de film en film) a ce qu’il faut de fantaisie pour entrer de plain-pied dans l’univers magique et sentimental, dans l’imaginaire féérique de Michel Gondry.

    Que ce réalisateur de 40 ans reste un enfant, c’est tout ce qu’on a envie de lui demander ! Un bonheur !

  • Pirates des Caraïbes de Gore Verbinski **

    Oui je l'ai revu, non par masochisme (voir ma note du 3 août) mais par sacrifice pour accompagner quelqu'un qui souhaitait le voir !!! Je me suis dit "bah, pour Johnny, j'y vais". Contre toute attente, je me surprends aujourd'hui beaucoup moins sévère qu'il y a deux semaines. Evidemment le couple de bulots Keira Knightley et Orlando Bloom est toujours aussi fade et transparent mais il y a néanmoins une succession de scènes virtuoses qui m'avaient déjà beaucoup plu lors de la première vision et surtout, surtout, j'ai décidé cette fois de ne pas quitter Johnny/Jack des yeux une seconde. Ce n'est pas trop difficile il bouffe l'écran et vampirise le film d'un bout à l'autre. Il n'y a pas une de ses apparitions, pas une de ses répliques, pas une de ses mimiques qui ne déclenche l'hilarité. Il virevolte, tibube, caracole et pirouette d'une façon irrésistible et ce n'est jamais médiocre ni répétitif.

    Alors oui, pour ce one man show inimterrompu délirant, pour cet acteur génial hors du commun il faut voir ce film. Qu'il soit parfait, qu'il soit le plus beau, le plus sexy, le plus craquant, le plus charmant  ne l'empêche pas d'être un grand acteur comique, ce qui fait le plus grand bien.

    Il est par ailleurs délicieusement conseillé de savourer le dernier mot qu'il prononce et qui devrait faire chavirer les coeurs : alors que cette ****** de Lizzy lui joue le plus sale tour possible, il lui plante son regard trois bis et son sourire mi-triste/mi moqueur dans sa petite tête de fouine en lui disant :

    "P.I.R.A.T.E !",

    un délice, un bonheur, un enchantement.

  • Wolf Creek de Greg McLean **

    Je n’ai absolument aucune “expérience” de ce genre de film, aucune référence et donc aucun point de comparaison ! Je ne peux donc dire s’il est « plus » ou « moins » qu’un autre qui serait plus ou moins culte. En effet « Wolf Creek » est l’un des rares film de terreur-épouvante-gore que je vois et j’avoue qu’il se laisse voir parce qu’il est superbement filmé et que, bien que terrifiant voire traumatisant (adieu rêves de randonnée dans le désert australien !) il réserve des surprises et des frissons de bout en bout. Je reconnais avoir zappé (la tête dans les mains…) l’extraction de la moelle épinière par opinel… mais pour le reste, j’ai tenu bon !

    Le début est assez effrayant dans le sens où l’on voit une bande de « djeuns » hilares, au QI de bulot et au jeu plus qu’approximatif se torpiller en rotant et en se vautrant dans une piscine en hurlant… Rapidement deux garçons, une fille (trois possibilités…) s’extraient du groupe et partent au volant d’une guimbarde rapiécée traverser le désert australien à la recherche du cratère causé par une météorite. Arrivés à destination, à peine ont-ils le temps de s’extasier sur la beauté du site que tout fout le camp : les montres et le moteur tombent en panne. Un providentiel péquenaud sympa passe par là au volant de son pick-up et propose de les remorquer et de les dépanner. Le gentil autochtone se révèle rapidement être un psychopathe, sociopathe, sadique et sanguinaire qui n’aime pas les touristes et entend le leur faire savoir !

    C’est la nuit, la fête peut commencer !

    Âmes sensibles s’abstenir de toute urgence.

  • Stay de Marc Forster **

    Henry jeune homme dépressif annonce à son psy qu’il va se suicider dans trois jours…Cet aveu contraint ledit psy à essayer de ne pas le lâcher d’une semelle et à l’empêcher de passer à l’acte.

    Ce « petit » film au propos simple est une bonne surprise. Il lorgne un peu du côté de David Lynch en proposant un thriller alambiqué assez haletant au début mais qui subit une légère baisse de régime vers le milieu alors que les personnages se multiplient et que l’histoire se complique en prenant une foultitude de directions où l’on perd un peu son latin. La fin est inattendue et offre une vision plutôt réussie d’un moment unique et indescriptible, ultime expérience de conscience !

    Le physique toujours juvénile d’Ewan Mc Gregor le rend peu crédible en psy, même s’il porte des costumes en tweed avec des pantalons qui arrivent au cheville, quant à Naomi Watts, égale à elle-même : elle fait la gueule !

    Saluons par contre et largement l'impressionnante prestation border line et toute en finesse de Ryan Gosling, jeune acteur canadien (de la trempe d'un Tim Roth) au physique singulier et atypique, sorte de zombie maigre et pâle qui traverse le film avec une infinie douceur et tout autant de douleur. Sa toute dernière scène, les mots qu’il murmure, ses larmes sont déchirants ! Un bel acteur à suivre.

     

  • The Squid and the Whale de Noah Baumbach ***

    Encore une démonstration irréfutable que tous les maux de la planète, que le seul fléau sur terre est : LA MÈRE ! Elle est responsable du malheur des hommes et du chagrin des enfants. Voyons le verre à moitié plein et disons qu’au moins, les psys ont du boulot !

    Cette réserve étant faite, le film est excellent tant les acteurs, (magnifiques Jeff Daniels et Laura Linney) s’effacent derrière l’histoire tout en y apportant force et intensité. Un couple de BO.BO intellectuel new-yorkais se sépare après 17 ans de vie commune. Chez ces intellos qui jurent comme des charretiers à tout bout de champ, on ne dit pas « beauf » ou « connard », on dit « philistin », et à table, on ne parle pas du programme télé mais des films de Godard ou de « La métamorphose » de Kafka. Comme c’est fait sans emphase ni prétention, c’est très plaisant et les enfants (deux garçons de 10 et 16 ans absolument parfaits) prennent part à la discussion sans en ajouter dans le style « premier de la classe ». Les dialogues sont donc délicieux. On se croirait chez Woody sans l’hystérie et l’hypocondrie.

    Ce qui a mis le feu aux poudres de cette séparation qui couvait est surtout le fait que les deux parents sont écrivains, que monsieur a jadis eu ses succès de librairie et que c’est madame qui semble prendre le relais en publiant à son tour. Monsieur supporte mal le revirement de célébrité, d’autant plus qu’il est convaincu (monsieur est un homme !) que le talent de Madame lui est dû.

    On a beau être chez des intellectuels cultivés, cela n’empêche ni les gens de souffrir, ni les petites bassesses, menaces et mesquineries d’éclater au grand jour.

    C’est le point de vue des enfants (parfaits je le répète) qui nous est montré. Ils refusent cette séparation, cette garde alternée. Le plus petit vénère sa mère alors que le plus grand a fait de son père un modèle. Tout est très juste, douloureux et parfois drôle aussi. Il y a des larmes, des remises en cause, des interrogations, des parents qui font des confessions maladroites à leurs enfants et des enfants qui grandissent trop vite.

    Et puis, il y a cette dernière image très belle où un tout jeune homme de 16 ans le regard fixe devant une scène qui l’a jadis terrorisé et où il semble braver la plus grande terreur que ressentent un jour les enfants quel que soit leur âge, voir leurs parents se séparer !

     

    P.S. : la BO est une BO de rêve, Pink Floyd ("Hey you"...), Lou Reed etc...

  • Tsotsi de Gavin Hood ***

    Tsotsi est un jeune chien fou, enragé et sans avenir. Il a oublié jusqu’à son prénom et survit plus qu’il ne vit dans un bidonville de Johannesburg. Tsotsi veut dire « gangster » et il est le petit chef d’une petite bande de petits malfrats minables. Ici, tout le monde s’appelle « mon frère », mais la fraternité est plutôt absente de ces ghettos sans âme. Dès les premières minutes, la bande commet un crime abominable assez terrifiant dans un métro et Tsotsi se sauve. Il vole une voiture, tire sur la conductrice et s’aperçoit après avoir roulé un moment qu’un bébé gazouille à l’arrière. Sans explication il décide de garder le bébé avec lui et de s’en occuper tant bien que mal. On tremble pour l’enfant tant les conditions d’hygiène et de sécurité sont absentes pour un nourrisson. Avec ce bébé à ces côtés, tous les pans occultés de l’enfance de Tsotsi vont ressurgir, la tendresse et l’humanité vont envahir ce garçon jusque là violent et froid.

    Si le film est traversé de véritables instants de grâce, le réalisateur ne joue ni avec nos sentiments ni avec nos larmes qu’il ne vient pas chercher, au contraire ! Et pourtant, on sympathise, on s’attendrit, on vibre et on frissonne pour le destin de ces deux enfants. C’est d’une noirceur absolue et pourtant la lumière semble poindre à l’horizon.

    Le film a reçu l'Oscar du meilleur film étranger cette année, mais au-delà de cette récompense, il y a Presley Chweneyagae, tout jeune comédien immense et inspiré, d'une instensité et d'une justesse rares : une évidence et une révélation.

  • Vol 93 de Paul Greengrass***

    11 septembre 2001 : cet avion n’aurait jamais dû décoller… Il quitte le sol alors que le premier avion a déjà percuté une tour du Word Trade Center. Dans les tours de contrôle, on assiste avec stupeur en direct à l’éventration des tours puis au crash sur le Pentagone. Le manque d’expérience et la jeunesse de certains contrôleurs, la difficulté à coordonner le civil et l’armée, l’impossibilité de trouver le « Président » (je ne cite pas le nom pour ne pas salir ce blog) (normal, on sait (grâce à Michaël Moore qu’il est en train de déchiffrer (à l’envers…) « Le vilain petit canard » dans une école maternelle » !!!), l’inaptitude de certains responsables à prendre une décision font le reste.
    Le film, sorte de docu-fiction, sec, sans fioritures, claustrophobe caméra à l’épaule retrace en temps réel les 50 dernières minutes des passagers qui apprennent peu à peu (merci les portables…) ce qui se passe sur terre, que leur avion ne cherche pas à se poser mais à s’écraser et comment ils décident, sachant qu’ils vont mourir, d’essayer de détourner l’avion détourné ! Un choc !
    Avant cela, nous verrons l’embarquement de ces voyageurs ordinaires, du personnel navigant… tous ces gens persuadés d’avoir un avenir. Pour nous spectateurs, c’est d’autant plus effrayant qu’on sait qu’il n’y aura aucun survivant.
    Paul Greengrass (déjà responsable des très forts et très beaux « Bloody Sunday » et « Omagh ») ne fait ni dans la dentelle ni dans le chantage à l’émotion, pas de parti pris ni de réflexion, le but est de rappeler les faits, point. Si certains contestent cette façon qu’il a de permettre (par la fiction) à certains de « faire leur deuil » sous prétexte que l’événement est trop récent, je dirai qu’au contraire, il nous remet tout ceci bien en mémoire et même si ces images sont encore bien présentes, elles n’en restent pas moins ahurissantes et détestables ; et d’ailleurs il semble que les familles des victimes aient validé et approuvé le projet. Nous n’avons qu’à nous taire.
    Saluons quand même la sobriété de Paul Greengrass qui ne cherche pas à nous soutirer les larmes et qui fait de ces gens des héros sans les charger de super pouvoirs alors même que le seul endroit à avoir été évacué est bien la Maison Blanche où l’avion devait s’écraser !!! Notons également dans l’affolement néanmoins maîtrisé des voyageurs, une solidarité, une entente immédiates et sans restriction : tous admettent qu’il faut faire quelque chose dès que la réflexion a pris le pas sur la panique. Ils déduisent que la bombe que brandit un des terroristes ne peut qu’être fausse (on n’embarque pas même avant le 11 septembre avec une bombe dans ses bagages), qu’ils sont bien supérieurs en nombre aux terroristes et qu’il sera facile de les neutraliser.
    Les terroristes quant à eux, et là non plus ni jugement ni stigmatisation, juste des faits, ce sont quatre jeunes gens nerveux, affolés mais déterminés.
    Dès que les passagers entrent en action, ça va très vite, c’est très brouillon et très violent. Puis l’avion pique nez en avant comme une pierre, la terre se rapproche, les derniers messages envoyés sont des messages d’amour… l’écran devient noir, la salle silencieuse… Il ne reste plus qu’à se remettre à respirer normalement, essuyer les larmes, retirer la main qui s’est collée naturellement sur la bouche et sortir !!!

  • Le secret de Kelly Anne de Peter Cattaneo **

     Kelly Anne vit en Australie (un trou vraiment très très profond) avec son frère et ses parents mais surtout avec Pobby et Dingan, deux amis imaginaires qu’elle s’est inventée pour fuir un peu l’hostilité de l’humanité et de l’environnement. Elle seule peut les voir et lorsque ses deux amis disparaissent pour ne plus revenir, elle reste inconsolable et se laisse mourir doucement. Son frère prend les choses en mains pour retrouver Pobby et Dingan.

    Encore un film sur l’enfance fêlée mais celui-ci tient les promesses non tenues du récent « Tideland » et ici l’enfance est pleine de douceur, de poésie, d’imagination, de tendresse mais aussi de cruauté et de tristesse. Evidemment, c’est plein de bons sentiments mais ce n’est jamais mielleux ou affecté et quand les adultes se mettent au diapason des rêves et des chimères des enfants, cela peut donner de vrais élans de solidarité pour aider une toute petite fille à vivre un deuil irréparable.

    C’est plein de délicatesse et d’émotion et la petite Kelly Anne (Sapphire Boyce : sorte de Reese Whiterspoon miniature) est une pépite frêle et fragile qu’on a vraiment envie de consoler.

  • Leçons d’amour à l’italienne de Giovanni Veronesi **

     

    Le réalisateur nous présente ces « amours » comme s’il s’agissait de les vivre suivant un manuel d’utilisation mais on sent bien qu’au fond il est convaincu que toutes ces rencontres, échecs ou difficultés sont surtout le fruit de hasards et de coïncidences. La vie qui va en somme !

    A la fois drôles, cocasses, tendres, émouvantes et parfois cruelles toutes les saynètes s’enchaînent et parfois les protagonistes d’histoires différentes se croisent ce qui rend l’exercice assez fluide. Nous assistons donc à l’évocation de périodes charnières de la relation sentimentale : le coup de foudre, la rencontre, la crise, la trahison, l’abandon.

    Coup de chapeau aux acteurs dont l’interprétation savoureuse et maîtrisée fait vraiment plaisir à voir, et mention spéciale à Jasmine Trinca (visage d'ange et interprétation sensible) qui, mine de rien, après « Nos meilleures années », « Buon Giorno Notte » et « Romanzo criminale » est en train de se créer un CV irréprochable.

    Il n’y a donc pas que la Squadra en Italie, et même si ce joli petit film n’a rien de révolutionnaire il est très agréable et le cinéma italien aussi semble renaître peu à peu de ses cendres. Tant mieux.