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7 °° En route vers le néant absolu - Page 3

  • LES GAZELLES de Mona Achache °°

     

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    Synopsis : Marie et Eric, trentenaires en couple depuis le lycée, signent l'achat de leur premier appartement quand Marie est saisie d’un doute vertigineux. Sa rencontre avec un beau brun ténébreux va précipiter sa décision : elle quitte Eric pour plonger dans le grand bain du plaisir et de la liberté.

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  • THE GRANDMASTER de Wong Kar-Waï °°

    The Grandmaster : Affiche

    Un vieux maître du nord (ou peut-être du sud) de la Chine, à la tête de l'Ordre des Arts Martiaux sentant sa fin prochaine veut passer la main et trouver lui-même son successeur.

    Un combat amical doit avoir lieu et désigner le meilleur d'entre tous.

    Ip Man (prononcez YipMan), maître du sud (ou peut-être du nord) s'en vient combattre tous les grands maîtres du sud ouest (ou peut-être du nord est) et démontre qu'il est pas mauvais en castagne. Même son chapeau blanc ne tombe pas.

    Ip passe plusieurs ateliers et combat des vieux roudoudous qui ont de jolies ballerines. Il affronte le grand maître très menaçant : "si tu casses mon biscuit, c'est que t'es le plus fort !!! (gros gros fourire entre le Warrior et moi-même... j'ai cru que j'allais devoir quitter la salle ou faire pipi sur place).

    Personne a jamais cassé mon biscuit autant que tu le sâches".

    Il casse le biscuit. Il est fort.

    Puis il se bat contre la fille du grand maître du début. Elle connaît la Botte de Nevers et lui met une râclée. Celui qui casse un meuble est le vainqueur.

    Elle lui montre ses 64 mains et lui ses 8 pieds. Il lui dit "montre moi ta fleur sous ta feuille". Elle dit... elle dit rien en fait, genre "t'es pas celui à qui je montrerai ma fleur". Elle finit assise sur la rampe d'escalier fière comme un bar tabac et lui s'en va avec un sourire en coin. Genre, même pas peur.

    Le vieux du début est assassiné par un traître. La fille veut se venger. Mais ça ne se fait pas. Les filles doivent se marier et faire des enfants. "Tant pis je me vengerai quand même" qu'elle dit. Alors le train passe pendant 10 minutes et elle se venge. Mais elle saigne de la bouche. Du coup, elle fume de l'Opium et écrit des lettres : "avec ma fleur sous ma feuille je rêve de toi".

    Ip Man s'en bat le chifumi, il a une femme et deux enfants en 1936 mais il écrit des lettres : "celui qui se couche avec le..." non pas ça "si tu ne regardes pas en arrière c'est que tu vas de l'avant". Non, "si tu vis dans le présent, c'est que l'avenir te regarde"... Euh, non, "si tu t'intéresses au passé..." Enfin bref.

    Pendant quarante ans, il est très très riche et n'a pas besoin de travailler. Sa vie est un éternel printemps. Joie. Sa femme lui lave le torse avec une éponge, il lui lave les jambes avec un chiffon. Ils se regardent et font des enfants. Mais les filles,  ça sert à rien alors il les laisse crever de faim.

    Après c'est l'hiver. Tout le temps. Il neige.

    Ip va connaître l'impérialisme, la république, l'invasion japonaise, la guerre de sécession pour finir avec un passeport hong-kongais sous la bannière d'Elizabeth deuxième du nom. Il va créer une école de formation de petits scarabées et aura pour élève Bruce Lee. Mais ça, c'est une autre histoire qui nous sera contée dans The GrandMaster II, le retour du KungKungFufu si on est très sages. Je sens que je vais être très très vilaine.

    Pourquoi mais pourquoi ce film ?

    Alors réglons la question du comment. C'est sublime. Tout en ocre et en noir, en ombres et en scintillements. Les ralentis ralentissent admirablement et les accélèrés accélèrent comme des pros. Les combats sont de somptueuses chorégraphies (même si je regrette l'absence de combat dans les bambous) et Monsieur Wong filme comme personne la pluie, les gouttes qui s'écrabouillent dans les flaques et les combats dans la fausse neige. Ses gros plans interminables sur ses deux magnifiques et imperturbables acteurs (enfin surtout Tony Leung je t'aime d'amour Chiu Wai) sont... interminables. Et la musique est sublime, parfois très Ennio Morriconnienne. Ce qui n'est pour me déplaire

    Mais sinon. Why ? Pourquoi ? Perche ?  为什么 ???

    On n'y comprend rien de rien. Les personnages apparaissent et disparaissent. On passe d'une époque à l'autre, sans transition, sans justification. La leçon d'histoire tombe comme un cheveu sur la soupe. Les personnages sans âme ne s'expriment que par citations tarabiscotées de Lao Tseu pour changer la vie. Et un quart d'heure avant la fin, Monsieur Wong nous explique qu'on a failli voir un film d'amour, oh et puis non. Puis il nous somme de nous émouvoir sur le destin de personnages qu'il a fait disparaître sans raison...

    Alors le code de l'honneur, la vengeance et tout le tralala, on s'en cogne un peu. Quand le sublime ressemble autant à un big big porte nawak, on quitte la salle un peu énervé.

  • JACK REACHER de Christopher McQuarrie °°

    Jack Reacher : affiche

    Je n'ai que peu de temps pour tailler un costard cravate à Jack Reacher pourtant ce film idiot et sans intérêt mériterait une thèse. J'ai vu peu de films couillons cette année mais je crois que celui-ci remporte haut la pellicule le yoyo en bois du Japon avec la ficelle du même métal ! Et pourtant je l'avoue honteusement, j'aime Tom Cruise, même si je sais que c'est un péché mortel d'apprécier un acteur qui dans la vie n'est pas forcément un homme bien. Oui j'aime des gens peu recommandables. C'est mon côté punk. Et dans la même corbeille, je peux aussi empiler Clint républicain qui cause à une chaise avec une voix de portail manquant d'huile et Gérard Depardieu qui livre pourtant une nouvelle fois une prestation remarquable dans LE Conte de Noël que je vous invite à voir avec vos ados et enfants (et même sans, car on n'a pas toujours ce genre d'accessoires dispensables sous la main) au lieu de claquer 8 à 10 €uros pour ce machin sans âme, sans humour et sans intérêt.

    Il s'agit donc ici d'un beau jeune homme (l'air un peu benêt d'un Sam Whorthington en cadeau bonus) avec une coupe de cheveux de GI Joe et des lunettes de soleil (je n'ai pas vu la marque) qui fait un carton sur 5 personnes. 4 femmes et 1 homme. A un moment on tremble un peu pour une petite fille sur laquelle le sniper pointe son viseur... mais non, on ne tue pas les enfants, on ne court pas dans les camps, on ne juge pas des personnages de films etc ! Un autre type, James Barr est arrêté car plein d'indices sont laissés sur la scène de crime qui mènent directement à la chambrée du pauvre gars. Un vétéran shooté à mort et revenu d'Irak sans avoir pu tuer un seul bronzé, sauf que si, quand même un peu mais ce serait trop long à raconter ! Quand on propose à James de signer ses aveux sinon il va se retrouver en taule où on lui "défoncera tellement le cul que quand il ira chier on aura l'impression qu'il baille" (ami du chic et de l'élégance bienvenue), il écrit simplement "Get Jack Reacher" (trouvez ce fucking Jack Reacher, pour les non anglicistes). Entre temps ce malchanceux de James qui n'a pas signé d'aveux se fait défoncer le portrait (et nullement le fondement) par une bande de mecs en tenue orange et le voilà dans le coma...

    Mais Jack Reacher c'est un peu le Chuck Norris du troisième millénaire. En gros : on ne trouve pas Jack Reacher, c'est Jack Reacher qui te trouve. Thanks Lord.

    Et effectivly, Jack Reacher débarque en ville en autobus avec sa bite dont il ne se servira pas et son couteau qu'il jettera. C'est un ancien officier de police militaire, enquêteur hors pair, sombre, solitaire, malin comme un singe, rusé comme un renard. Une vraie bête ! Il se rend direct à l'hôpital où le proc' Alex Rodin et sa fille Helen Rodin (avocate de James, le GI comateux, suivez un peu !) blonde en manque d'amour, de reconnaissance paternelle et néanmoins à forte poitrine lui disent : "pourquoi votre ami vous a t'il fait mander ?". "Ce garçon n'est point mon ami" répondra Jack sans bouger une oreille. Il rabâchera cette sentence environ quarante huit fois pendant deux heures et je pense qu'on tient là ce qu'on peut appeler communément LE comique de répétition.

    Après avoir fait piaffer Helen en lui laissant croire que l'enquête ne l'intéressait pas... Jack Reacher ce mariole lui dit "LOL, je reste !" Dès lors on n'aura de cesse de se demander si les deux coéquipiers coucheront ou coucheront pas ! Il faut dire qu'Helen agitera régulièrement sa blonde tignasse et ses gros seins sous les yeux indifférents de Jack qui de son côté exhibera sans pudeur son torse glabre et couturé. Helen bavera et hyperventilera beaucoup devant Jack qui fera toujours mine de ne rien voir. Mais les palpitations de ses maxillaires ne tromperont personne. On découvrira également que Jack Reacher n'est pas pédophile mais pas toujours courtois avec les dames non plus. Mais l'histoire serait trop longue à vous narrer par le menu.

    Jack Reacher est un peu la version white d'Alex Cross. Il se plante comme un piquet au milieu de la scène de crimes, tourne la tête à gauche, puis à droite et vous réécrit l'Ancien Testament sans plier les genoux. Chapeau bas. Moult personnages impayables et caricaturaux viendront s'infiltrer à l'histoire pour tenter de lui donner quelque consistance j'imagine dont certains interprétés par des personnes qui ont besoin d'argent, Richard Jenkins, Werner Herzog (palme d'or du ridicule), Robert Duvall. Quelques courses poursuites cheap et inutiles, une scène bien moche et dépourvue de la moindre tension dans une carrière abandonnée agiteront un peu la caméra. Des doutes sur la fiabilité de divers personnages, le proc', le flic qui mène l'enquête achèveront de rendre le spectacle affligeant. Et summum du suspens et de l'intensité, à un moment Jack Reacher et le flic se regarderont intensément pendant au moins trente secondes en serrant très très fort leurs petits poings -gros plan sur les poings-... et là j'ai explosé de rire.

    Mais rassurons-nous, on me souffle dans l'oreillette que Jack Reacher est tiré d'un roman de Lee Child One shot qui comporte 9 tomes. Donc à n'en pas douter Jack Reacher'll be back !

  • AMOUR de Michael Haneke °°

    Amour : photo Emmanuelle Riva, Jean-Louis Trintignant, Michael Haneke

    Michael Haneke a une théorie imparable : les gens qui s'aiment ne peuvent vivre séparés. Et pour nous le démontrer il nous inflige deux interminables heures d'une étude au scalpel sur la fin de vie. Un documentaire à diffuser sur une chaîne de télé aurait fait l'affaire et on aurait sans doute alors parlé de télé-poubelle, de voyeurisme en observant cette agonie, avec râles, hurlements, paralysie, bave, incontinence.

    J'ai bien failli sortir, non parce que la déchéance de l'une et le dévouement de l'autre étaient insoutenables mais parce que c'était insupportable pour moi qui suis un coeur d'artichaut de n'être jamais, à aucun moment émue. Et donc encore moins bouleversée.

    Mais il y a dans ce film (Palme d'Or à Cannes au cas où vous auriez oublié et je m'interroge !!!) Jean-Louis Trintignant et il est malgré tout exceptionnel. Et sa voix n'a pas changé et c'est un régal de douceur cette voix qui rassure, qui calme, qui apaise ! L'Amour, il le porte en lui. Je suis moins convaincue par le personnage d'Emmanuelle Riva. Evidemment, c'est elle la malade, mais lors de ses rares moments du début où elle va encore bien, elle semble n'être souvent qu'un reproche vivant, agacée par cet homme.
    En résumé, Michael Haneke place dans la bouche de Jean-Louis Trintignant cette réplique qui reflète exactement ce que j'ai ressenti et résume le film, l'expédie là où il aurait dû rester :

    "Rien de tout cela ne mérite d'être montré".

  • JASON BOURNE : L'HÉRITAGE de Tony Gilroy °°

    Jason Bourne : l'héritage : photo Edward Norton, Jeremy Renner

    J'interromps brièvement et provisoirement le rythme que je m'étais imposée avec mon cahier de textes pour vous enjoindre à fuir ce film urgemment, c'est une arnaque. Il est mauvais, abscons et ridicule.

    Jason Bourne et surtout Matt Damon peuvent continuer à dormir sur leurs quatre'z'oreilles, cet héritage ne leur arrive pas au talon d'Achille. D'ailleurs, puisqu'il semblerait que la mort de Jason Bourne ne soit pas avérée (comme ils disent dans le poste), il n'est pas impossible que Matt/Jason refasse surface dans le prochain épisode. Va savoir Charles. Non mais parce que Jeremy Renner, à la base, j'ai juste envie de dire un truc :

    AU S'COURS !!!

    Il est bien gentil le garçon, et bravo d'avoir poussé de la fonte pour renforcer les pectos, les deltos et surtout les grands obliques qui rendent les filles choses... mais non, définitivement non, ça le fait pas. Il exprime rien le garçon... Et en plus il a abusé de l'auto-bronzant, ça le rend orange. Bon, c'est pas le tout de savoir piquer un cent mètres, il faut aussi avoir un truc dans l'oeil, dans le regard ou dans le sourire... quelque chose quoi, qui fait que ! Et là, non, rien, que dalle, nada, nikto !

    Bon alors le truc c'est que Aaron Cross (Jerem' donc) est tout seul en Alaska avec son barda et il se fait subir des épreuves tout seul. Il franchit les collines d'un bon, il affronte des loups, il saute dans les arbres, il se fait cuire un oeuf, tout ça dans le vent et la froidure neigeuse. Régulièrement, il prend ses comprimés, un vert pour la forme, un bleu pour l'intellect (lol). Sauf que bon... il perd sa boîte à pilules : le drame ! De l'autre côté des glaciers, vers les Etats-Unis d'Amérique, un complot est ourdi par un journaleux qui veut révéler au monde des trucs qu'il faut pas. Pas grave, il est dégommé. Mais bon, on sait jamais, le gouvernement décide d'éliminer tous les gus génétiquement modifiés dans le genre d'Aaron. Sauf que sans le savoir, il rate Aaron, il zigouille un loup. Mais personne le sait. Alors vlà notre Aaron qui trouve un avion (la facilité de ce mec à trouver des véhicules est juste h.a.l.l.u.c.i.n.a.n.t.e) et s'en revient aux states avec un objectif ! Se venger ??? Macache ! Il veut ses comprimés. Il faut dire qu'il a un peu chaud aux fesses car figurez-vous qu'avant d'être Numéro 5 (je vous passe les détails) Aaron était un pauvre gars à qui il manquait 12 points de QI pour être trouffion dis donc. Faut le faire (et là, j'avoue j'ai ri !) ! Mais un sergent chef-oui-chef a bidouillé les tests et notre Aaron qui en fait s'appelait Ken ou Frank (j'ai oublié) intègre l'armée. Mais il était tellement con que même tirer avec une kalach, il savait pas faire. Alors il est revenu d'Irak en pièces détachées et c'est là qu'il a pris son abonnement au Waouh Fitness Club pour faire du muscle avec la barbaque.

    Donc, il revient, mais au début personne sait qu'il revient puisque tout le monde croit qu'il est mort alors que c'est le loup. Pendant ce temps dans le labo où travaille Rachel Weisz qui a son diplôme en bio-chimie moléculaire génétique des pilules vertes et bleues, un type qui a le badge rouge (celui qui te fait entrer dans la salle où y'a que ceux qui ont les badges rouges qui peuvent entrer) a respiré trop fort les vapeurs de ses fioles à pilules et du coup, il prend un flingue et déboulonne tous ses collèges. Sauf Rachel Weisz, la tronche en pilules. Trauma pour la Rachel qui rentre chez elle. Et là, alors que le gouvernement qui n'en est pas à un meurtre près s'apprête à la désouder, Aaron déboule, la sauve et lui dit "t'as pris ta pilule ?".  On se dit : chouette, va y avoir du sexe, sortez les moutards. Sauf que non, il veut SES pilules à lui cet égoïste, la verte ET la bleue. Et la Rachel lui dit :

    "c'que tu peux être couille mon Aaron, tu savais pas que t'étais sevré de la bleue ???"

    "Gné, je suis sevré de la bleue" qu'il dit ? "Et tu pourrais pas me sevrer de la verte aussi" ? qu'il demande. 

    "Oui, qu'elle répond, mais, c'est rapport à ton QI, ça craint, j'ai peur que tu redeviennes un légume tu comprends... et moi ce que j'aime, ce sont les pilons de poulet".

    "Bon alors, tant pis, c'est pas grave qu'il dit, et si on allait en vacances à Manille ?"

    Fin.

  • EFFRACTION de Joël Schumacher °°

    Effraction : photoEffraction : photoEffraction : photo

    Kyle est négociant en diamants. Bonjour le métier tout pourri. Sa femme Sarah ne tient pas une galerie d'art mais est architecte et a conçu leur maison bunker ultra sécurisée. Ils y vivent au milieu de nulle part avec leur fille Avery bien antipathique comme une ado il se doit. Une bande de malfrats cagoulés se présente à la porte et bien sûr, Kyle leur ouvre !!! C'est bien la peine d'avoir des alarmes et des caméras partout si c'est pour ouvrir au premier gus qui se présente et dont il ne voit même pas les visages. Passé ce détail sans lequel il ne pourrait y avoir de film sachez néanmoins que la suite est à l'avenant du prologue et que jusqu'à la dernière seconde on reste médusé par une chose aussi laide et stupide !

    La famille Miller est donc prise en ôtage par quatre voyous qui veulent de l'argent, des diamants, un rein, l'amour... cela fluctue au fur et à mesure que le film avance. Mais Kyle, au lieu d'ouvrir son coffre, résiste et tient tête aux vilains armés jusqu'aux dents.

    Scenario indigent, rebondissements invraisemblables et involontairement risibles, acteurs has been ridicules à la ramasse et que leur réalisateur prend un plaisir certain à torturer, glorification de la légitime défense, célébration de la famille, condamnation de l'adultère... je ne m'éternise pas, j'ai le cerveau liquide !