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Cette nuit-là je ne le vis pas se mettre en route. Il s'était évadé sans bruit. Quand je réussis à le rejoindre il marchait décidé, d'un pas rapide. Il me dit seulement :
Savoir que tu ne souffres plus n’est pas une consolation. Pour personne. Et ce matin, je pense à Gérard qui t’aimait, qui n’a jamais réussi à t’en convaincre, à Elisabeth si discrète, à Julie qui s’illuminait quand elle prononçait ces deux petits mots « mon frère ». Je pense à tes parents et à ta sœur, sans aucun doute terrassés.
Tu étais « programmé pour la guerre » disais-tu et au-delà de tout ce que tu lui as fait subir, alcool, drogue, prostitution, prison, accidents, multiples opérations… ton corps supplicié, couturé de partout criait sa souffrance, son désarroi et ses luttes. Et pourtant tu te relevais de tout, toujours. Aujourd’hui, on est un peu stupéfait d’apprendre qu’un jeune homme peut encore mourir d’une pneumonie… foudroyante.
Tu étais doué, surdoué pour la musique, le chant, tu composais aussi, tu allais réaliser ton premier film, tu avais écrit un opéra et chacune de tes apparitions au cinéma était un émerveillement. Mais pour la vie tu étais inadapté, mutilé à tout jamais. Tu ne sembles jamais avoir réussi à te relever vraiment de l’ombre du géant qui pesait sur tes larges épaules toujours un peu voûtées. Il émanait de toi beaucoup de rage, de colère et de fièvre mais aussi dans ta voix, dans ton regard une infinie douceur fascinante, ensorcelante. Beaucoup de tristesse aussi. Tu étais si beau, si ténébreux, si mystérieux.
Quand tu es apparu au cinéma, tu avais l’air d’un ange dans « Tous les matins du monde » à 20 ans. Tu as toujours gardé au-delà des épreuves, cet aspect et ce visage juvéniles et je t’ai toujours associé à l’image du Petit Prince.
Tu semblais pour mon plus grand bonheur, redonner un grand coup d’accélérateur à ta carrière cinématographique, et artistique en général ces derniers temps avec une foule de projets en cour. Tout s’interromp mais j’ai encore bien en tête l’un de tes derniers films que tu as littéralement embrasé de ta ténébreuse présence et pour lequel je t’avais « traité » d’acteur phénoménal, « Versailles » et ton rôle d’homme des bois solitaire. Douloureux toujours, mais vivant encore.
Mais non, savoir que tu ne souffres plus n’est pas une consolation, mais je te jure de ne jamais t’oublier.
Redire qu’il était mon acteur préféré n’a aucune importance, c’est pourtant le cas alors forcément la sensation est étrange alors que je rêvais encore d’une ultime rencontre avec son ami Robert Redford pour ce projet de western écolo… Je vous renvoie à tous vos journaux qui ne manqueront pas de détailler quel homme bien il fut, en plus de l’acteur exceptionnel au sommet d’une carrière de 55 années.
Il avait de solides convictions démocrates, il a joué un rôle important dans le Mouvement pour les droits civiques, participé à certaines campagnes du Parti démocrate et pris part à des conférences pour le désarmement nucléaire. Il se fichait éperdument d’Hollywood et avait même brûlé son smoking car les mondanités le mettaient mal à l’aise. Il avait cependant reçu trois Oscars, un pour l’ensemble de sa carrière en 1986, un autre comme meilleur acteur pour « La couleur de l’argent », de Martin Scorsese, l’année suivante, et un dernier, en 1994, au titre de ses actions humanitaires. Il était en effet fortement engagé dans des activités caritatives, et sa société de produits alimentaires «Newman’s own», qui fabrique entre autres des sauces reverse 100 % de ses bénéfices à des œuvres, faisant de lui l’un des philanthropes les plus généreux de son pays.
Il formait en outre depuis 1958 avec l’actrice Johanne Woodward l’un des couples les plus célèbres et solides d’Hollywood.
Je ne peux que saluer l’excellent choix de France Télévision qui nous offre de revoir ce soir sur France 2 « La couleur de l’argent » de Martin Scorsese et mardi prochain « L’Arnaque » de George Roy Hill sur France 3.
Je sens que vous brûlez de savoir quel était mon film préféré… Question insoluble. Disons que j’ai un gros faible pour « L’arnaque » mais aussi « Butch Cassidy et le Kid », son interprétation époustouflante d’Ari Ben Canaan dans « Exodus » et je revois cette scène magique du « Rideau déchiré » d’Hitchcock où en haut d’une colline il dit qu’il aime la femme qu’il aime sans pouvoir la toucher… La plupart des films qu’il a tournés sont exemplaires et même les films médiocres il les tirait vers le haut car il avait quelque chose en plus que les autres n’ont pas, une chose indéfinissable, insaisissable et unique…
Certains se souviendront du vieil homme aux idées et prises de position douteuses (c’est vrai qu’avoir trop tenu au cinéma une Winchester dans ses bras l’avait un peu rendu belliqueux…), moi c’est la légende hollywoodienne qui m’intéresse. Pour tout connaître de lui, vous savez où « taper », en ce qui me concerne c’est un héros de mon enfance cinéphile qui disparaît. Cette enfance où, entre deux westerns, je me régalais de grands peplums, de superproductions en technicolor, et d’aventures de science-fiction. S’il reste à jamais LE Judas Ben Hur du « Ben Hur » de William Wilder, rôle pour lequel il a obtenu un Oscar,
LE Moïse qui brandit les tables de la loi dans « Les dix commandements » de Cecil B. de Mille,
le George Taylor de « La Planète des singes »,
le Robert Thorn du sublime « Soleil vert » de Richard Fleisher…
moi, c’est dans le rôle de Brad Braden, directeur d’un cirque magique dans « Sous le plus grand chapiteau du monde » de Cecil B. de Mille qu’il m’avait le plus impressionnée.
Il était australien et il avait été la star du SECRET DE BROKEBACK MOUNTAIN. Nous le retrouverons dans le prochain opus de Batman THE DARK KNIGHT où il interprétera le rôle emblématique du Joker (jeune). Il tournait actuellement THE IMAGINARIUM OF DOCTOR PARNASSUS de Terry Gilliam.
Depuis quelques années il se faisait de plus en plus remarquer en affinant son image de jeune homme trop lisse pour accéder à des rôles plus adultes et intenses. Sa performance dans LE SECRET DE BROKEBACK MOUNTAIN. lui valut une nomination à l’Oscar, aux Golden Globes et aux Bafta. Suivent LES FRERES GRIMM de Terry Gilliam dans lequel il a pour partenaire Matt Damon, et CASANOVA de Lasse Hallström. A la fin de l’année 2007, il incarne un acteur célèbre et misogyne, dont l’idylle avec une jeune française personnifie la face intime du chanteur Bob Dylan dans I’M NOT THERE de Todd Haynes.
C’est triste, dommage, injuste et incompréhensible. "I swear, Jack...". Je suis triste triste triste.
Sa voix, qualifiée parDominique Zardi, de plus belle voix du cinéma français, a servi pour le doublage du personnage deFantômasdans les trois films réalisés parAndré Hunebelle.
Vous le connaissiez forcément, il a excellé comme l’un des éternels seconds rôles du cinéma français. Je me souviens de lui en séduisant instituteur dans le « Manon des sources » de Pagnol.
Voyez ou revoyez l’extraordinaire La vie des autres de Florian Henkel Von Donnersmark l’un des plus beaux et grands films de cette année dans lequel Ulrich Mühe était fascinant. Il y incarnait un agent de la Stasi qui s'humanise en surveillant un couple d'intellectuels. Pour ce rôle il remporta le Prix du Meilleur Acteur aux European Film Awards et le Prix du meilleur Acteur aux German Awards (l'équivalent de nos César).
C'est par ce film acclamé par le public et la critique, qu'il connaît une consécration internationale.