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FESTIVAL ANNONAY 2011 - Page 2

  • OXYGENE de Hans Van Nuffel *****

      Festival International du Premier Film d'Annonay 2011

     Film en compétition - Belgique Pays Bas

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    Tom et Lucas sont frères et sont tous les deux atteints de mucoviscidose (cette charmante maladie qui touche les voies respiratoires et vous fait au fil des années manquer d'air progressivement et tout à fait irrémédiablement). Mais alors que Lucas l'aîné est hospitalisé de façon permanente dans l'attente d'une greffe de poumons, Tom n'en est encore qu'au stade où il y fait des séjours réguliers et espacés de quelques mois, parfois quelques semaines. A l'hôpital Tom fait la connaissance de Xavier victime d'un pneumothorax. Bien que réagissant différemment à leur maladie les deux garçons deviennent amis. Tom lorsqu'il n'est pas hospitalisé fréquente des garçons pas très recommandables tandis que Xavier tente de conserver les activités sportives qui le faisaient vivre.

    Contrairement à ce que le thème très lourd pouvait laisser supposer (je crois que la mucoviscidose est une maladie incurable et qu'il est exceptionnel qu'un adulte en soit atteint...) ce film où les personnages manquent de souffle est une véritable bouffée d'air pur, de joie, d'espoir et d'énergie. Le jeune réalisateur (lui-même atteint par la mucoviscidose) est parvenu à déjouer tous les pièges tendus par ce genre de sujet et bien qu'il nous bouleverse vraiment, à aucun moment on ne se sent manipulé par un pathos et une emphase tire-larmes. Il n'en ajoute pas non plus dans le style "regardez comme je suis un malade courageux !". Du tout. Non, simplement il observe et transmet l'énergie vitale qui fait avancer ces jeunes gens qui se savent condamnés. Parfois ils renoncent, parfois ils s'exposent, se mettent en danger, trouvent injuste leur condition "c'est étrange de partir avant ses parents", et puis il leur arrive de connaître des parenthèses enchantées rendues exceptionnelles par l'urgence qu'ils ont de vivre un peu.

    Le choix idéal des acteurs principaux et l'excellence de leur interprétation est également une performance de tous les instants. En tout premier lieu celle de Stef Aerts/Tom qui est absolument prodigieux. Ils sont à la fois fragiles, courageux, déterminés et inconscients en étant souvent à bout de souffle. Jamais ils n'en ajoutent dans l'expectoration à la Marguerite Gauthier et jamais non plus ils ne nous font céder à un "chantage" affectif.

    Le réalisateur réussit haut la main son épilogue en nous abandonnant sans voix sur une scène et une réplique finales bouleversantes !

    Je crois que j'ai trouvé MON film préféré de cette sélection et comme je ne trouve pas d'images qui lui rendent suffisamment grâce (les couleurs sont par ailleurs absolument admirables), je vous recommande cette bande-annonce :

  • C'ETAIT UN PIEGE

    je prêchais le faux pour connaître le vrai... mais "ON" m'a confirmé que c'étaient mes reportages photos qui étaient les plus intéressants. Je suppose que ça tient à la qualité des photos. Tiens, et si j'ouvrais un blog photos ??? Bon j'y réfléchirai plus tard. Dans l'immédiat voici quelques clichés :

    Le warrior avant qu'il n'aille traîner "en ville" (c'est vous dire s'il va bien... les "scores" de jeudi étaient EXCELLENTS !) pendant que je chargeais péniblement les photos pour vous :

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    Les photos suivantes sont du Warrior himself, puisque je vous dis que j'étais restée enfermée à l'hôtel pour vous mettre en joie et vous donner envie de venir passer vos prochaines vacances à Nonnay :

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    Annonay est une ville jeune, dynamique et toujours ensoleillée :

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    Et voici donc les membres du jury de cinéphiles sélectionnés dans toute la France après qu'ils aient envoyé une lettre de candidature motivée :

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    Au premier rang en partant de la gauche : Gaëtan vient de Dignes les Bains (il a de jolies rouflaquettes), Zlata vit entre Prague et Epinal (je ne sais comment elle fait, mais les membres sont des êtres de lumière), Brigitte vient de Fontenay sous Bois (et assortit toujours son bonnet à son écharpe), Bénédicte de Paris (mais n'est pas noble pour autant). Deuxième rang en partant de la gauche : Michel arrive tout droit de Chaussan dans le Rhône (et ses lunettes se teintent avec le soleil), Léonard habite Paris mais est marseillais (et sur la photo il est plié en deux car il mesure 3m20), Anna vient de Bordeaux (et n'en a pas amené) et François d'Annecy (mais personne ne lui en veut).

    Vous voyez ils ont tous des têtes à peu près "normales", j'espère que ça vous incitera à tenter votre chance l'année prochaine. Je tiens d'ailleurs à préciser que Léo et Anna ont découvert le Festival grâce à ce modeste blog !

    Gaël Zi Artistik qui n'est pas rancunier et sa meuf Turtle rider (parce qu'elle chevauche les tortues) pour se faire pardonner ont offert ceci au Warrrior :

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    C'est le livre dont est tiré le beau film de Frédéric Pelle que nous avons vu l'autre jour "La tête ailleurs".

    Et Joël un vieux de la vieille ancien membre du jury de 2008 et sa Catherinette m'ont offert sans raison ou parce qu'ils aiment mon rire, ceci :

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    qui commence par un quizz "Les formules fameuses au cinéma" qui consiste à retrouver à quel film appartient telle phrase (ex. "Vive la cupidité !"). J'ai eu Gaël Zi en challenger, et je lui ai mis sa pâtée, il en pleure encore.

  • JE SAIS QUE CE QUE VOUS PREFEREZ...

    ce sont mes reportages photos avec commentaires en direct live open mind ! Alors voici donc ce que vous attendez tous. Et en plus, vous allez pouvoir vous fendre de quelques messages puisqu'aujourd'hui c'est l'anniversaire du Warrior. Souvenez-vous, l'année dernière, je lui avais offert ceci :

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    pendant que je me consolais avec cela :

    mais comme le staff bilili du festiv' pensait qu'on ne viendrait pas cette année y'a que de l'erzatz. Et même si comme prétend un certain

    "y'a pas que les beaux garçons dans la vie", je pense que sans eux, elle n'aurait quand même pas la même saveur... Il paraît même qu'ils n'ont pas invité Manolo, et ça je ne suis pas prête de leur pardonner :

    Chaque journée commence donc par un délicieux et copieux petit déj, qui nous permet en plus de nous régaler de la déco de L'Hôtel du Midi. Ne vous y méprenez pas, les fleurs sont bel et bien en plastique véritable :

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    La tête du warrior à droite c'est quand il prétend qu'il en a ras le bol (choï... MDR) que je le prenne en photo :

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    Là c'est après qu'on ait tout rincé et que je me récure les dents creuses du fond qui baignent :

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    Un couloir et l'ascenseur de l'hôtel. Il ne peut plus charger qu'une personne à la fois et chaque fois, on se dit adieu car on craint que le dernier voyage soit arrivé...

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    Les travaux :

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    Une petite ballade "en ville" afin de découvrir les richesses du patrimoine (la proprio du lieu est sortie comme une furie en me voyant prendre la photo avec un air de dire "NON A L'ESPIONNAGE INDUSTRIEL !"... et n'a même pas vu l'homme au chapeau qui s'éloignait mine de rien avec tous les documents sous le bras...) :

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    Et puis, miracle annonaisien, il arrive parfois qu'on "tombe" sur deux réalisateurs et comme leur magnifique film est un de mes (deux) préférés (mais lorsque nous nous sommes rencontrés, c'est le leur que je préférais...) c'est plus simple pour devenir amis à la vie à la mort. Bon évidemment le warrior a tout de suite compris mon manège et trouve que je me suis davantage rapprochée du réalisateur à ma gauche... J'ai eu beau lui dire que c'était pur hasard... :

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    Il ne m'a pas crue et en a profité pour se venger (je trouve ça vraiment mesquin et de toute façon c'est évident elle est beaucoup trop grande pour lui !) :

    P2040107.JPGEnsuite c'est déjà l'heure d'aller se sustenter et d'attendre Madame Zi Artitik's wife qui son of the bitch  nous a posé un lapin maousse. Heureusement, on sait s'occuper. Je me réjouis toujours de ma "créditation" pendant que le Warrior regarde un livre d'images : 

     

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    En attendant Madame Zi , nous en profitons pour nous instruire car l'Eloge met à la disposition des attendeurs, des livres savants datant de 1946 :

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    ou... pas :

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    Comme la miss tarde à venir, je me remets du gloss, ça occupe :

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    pendant que d'autres se reposent. C'est fatigant un festival vous avez pas l'air de vous rendre compte :

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    On regarde encore la déco :

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    Et finalement, il fait trop faim :

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    Puis, l'heure arrive enfin d'aller au cinéma... J'ai trois films en retard à vous raconter... je vais tâcher de m'y mettre mais je ferai court de toute façon, vous ne lisez pas :

     

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    Dans la salle vous pouvez trouver Azouz et une partie du jury... Il faut d'ailleurs que j'arrive à les pécho pour vous montrer leurs binettes pour les flasher mais ce n'est pas simple. Crotte de bique j'avais même pas vu qu'il y avait un spectateur qui ressemblait à Gaspard Ulliel (mais en brun) :

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    Zi Artistik se la pète finger in ze nose  main dans la poche, parce qu'il s'est acheté une cravate :

     

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    Ils pourraient mettre un peu de chauffage pour les Warriors frileux avec leucémie... :

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    Sinon après, pour se réchauffer, il fait porte nawak :

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  • CONTRACORRIENTE de Javier Fuentes-Leon **

    Festival International du Premier Film d'Annonay 2011

    Film en compétition - Pérou

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    A Cabo Blanco, petit village de pêcheurs péruvien les traditions religieuses imprègnent la vie des habitants. Miguel a une vie bien réglée entre son travail, sa femme Mariela qui va bientôt accoucher et les parties de cartes avec ses copains au café sur la plage. Miguel a aussi un secret inavouable : il entretient une relation homosexuelle avec Santiago qui non seulement est marginal de par sa profession de peintre et photographe mais qui en plus boude la religion. Les deux hommes s'aiment en cachette et se retrouvent régulièrement dans une petite crique paradisiaque où ils peuvent vivre leur relation passionnée à l'abri des regards. Mais Santiago lassé de se cacher et d'assister au bonheur de Miguel qui sera prochainement papa, envisage de partir...

    Difficile de parler de ce film au thème ambitieux voire courageux sans rien révéler d'autant qu'une ambigüité au début du film (que j'espère lever lorsque le réalisateur sera là) m'a empêchée d'entrer en empathie avec Miguel et même de croire à la sincérité de son amour pour Santiago.

    Néanmoins ce film interroge à plus d'un titre : comment des hommes peuvent-ils vivre leur homosexualité dans une société aussi machiste, traditionnaliste, supersticieuse et bigote où chacun est averti des moindres faits et gestes de son voisin ? Comment respecter ses engagements, être honnête envers les siens sans trahir ses sentiments ?

    Les paysages sublimes, la beauté de Santiago, la profondeur des sentiments, la beauté de Santiago, la simplicité de la vie des villageois, la beauté de Santiago, la part de mystère et de trouble distillée par l'arrivée d'un fantôme, la beauté de Santiago... sont les atouts indéniables et non négligeables de ce film.*

    *Vous ai-je mentionné la beauté de Santiago (Manolo Cardona) ? Caliente no ? Si !

     

  • VAN GOGH de Maurice Pialat ****

    Festival International du Premier Film d'Annonay 2011

    Film présenté dans le cadre de la thématique : "Les artistes à l'écran"

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    Après un long séjour en hôpital psychiatrique, Vincent se rend à Auvers sur Oise sur les recommandations de son frère Théo. Le Docteur Gachet, amateur d'art et ami de nombreux peintres de l'époque prendra soin de lui. Vincent s'installe donc dans une petite chambre au café du village. Il y connaîtra ses dernières amours avec Marguerite la très jeune fille du Docteur, ainsi qu'avec Cathy une prostituée. Il réalisera là la plus grande partie de son oeuvre, s'épuisant littéralement à peindre 70 toiles en deux mois mais ne se sortira jamais de la profonde détresse qui l'habitait. Il finira par se tirer une balle dans le ventre et en mourra deux jours plus tard.

    Pialat s'attache donc ici aux derniers jours de la vie de Vincent mais plutôt que de se concentrer sur la création de l'artiste (qu'on voit très peu peindre) il se focalise sur les relations souvent houleuses, parfois ambigues de Vincent avec toutes les personnes qui partagent ses derniers jours. Homme difficile à comprendre et à secourir Vincent déroute mais aimante tout le monde. Malgré cette attraction qu'il exerçait, personne ne parviendra à l'empêcher de sombrer dans le désespoir. Je pense pouvoir dire que Pialat tenait là son chef d'oeuvre et malgré la noirceur du personnage et sa fin tragique, réussissait un film particulièrement lumineux et parfois même très joyeux. Des dialogues savoureux et une direction d'acteurs remarquable font de certaines scènes des moments extraordinaires de naturel et de vraisemblance comme si on avait pour une fois et comme jamais demandé aux acteurs de faire en sorte d'oublier la caméra. Cette sensation ressentie d'improvisation est difficile à restituer par des mots.

    Quant à Jacques Dutronc qui tenait là LE rôle comme tout acteur doit rêver d'en avoir un seul dans une carrière, il est constamment et absolument exceptionnel, d'une subtilité et d'une présence inouïes.

  • LA PETITE CHAMBRE de Stéphanie Chuat et Véronique Reymond **(*)

    Festival International du Premier Film d'Annonay 2011

    Film en compétition - Suisse Luxembourg

    LA PETITE CHAMBRE de Stéphanie Chuat et Véronique Reymond, michel bouquet, florence loiret caille, festival international du Premier film d'annonay 2011LA PETITE CHAMBRE de Stéphanie Chuat et Véronique Reymond, michel bouquet, florence loiret caille, festival international du Premier film d'annonay 2011

     Edmund est un très vieux monsieur, seul et diabétique qui refuse comme le lui demande son fils qui va bientôt partir s'installer aux Etats-Unis, d'entrer dans une maison de retraite. Rose est une jeune femme, infirmière à domicile qui a donné naissance à un bébé mort-né il y a quelques mois.

    Rose devient l'infirmière d'Edmund. Le vieil homme revêche et renfrogné va dans un premier temps refuser l'aide de Rose puis l'accepter progressivement dès lors qu'il va découvrir qu'il n'est pas seul à souffrir et que vieux ou jeune, chacun peut avoir des blessures qui ne cicatrisent jamais, des chagrins inconsolables.

    Ce premier film comporte certes des maladresses et des points faibles un peu gênants tels que les seconds rôles qui ne parviennent jamais à trouver leur place, telles que certaines répliques trop appuyées ou inutiles. Il est parfois aussi trop explicatif alors que davantage d'élipses et de silence l'auraient vraiment rendu exceptionnel. Cependant il serait malvenu de bouder le charme discret et délicat, la douce musique chaleureuse qui le font vibrer néanmoins.

    Les multiples thèmes évoqués font qu'on s'interroge forcément pendant et après la projection, parce qu'ils nous concerne(ro)nt tous un jour ou l'autre : le deuil, la vieillesse, le soin à prendre de ses parents vieillissants, la maternité, la place de la famille, le couple face aux difficultés... la vie en somme. Et puis surtout, il est porté par deux acteurs qui ont mis leur talent immense au service de leur rôle et de cette histoire : Michel Bouquet, acteur majuscule tendre et bourru, encore sévère et pourtant déjà fragile, et la douce, forte et vibrante Florence Loiret Caille forment le coeur sensible de ce film humain et discret.

  • LE JOUR OÙ JE SUIS TOMBÉE AMOUREUSE POUR TOUJOURS DE

    entrer des mots clefs

    LE CAMERAMAN de Edward Sedwick et Buster Keaton *****

     Festival International du Premier Film d'Annonay 2011

    Ciné-Concert en partenariat avec "La Presqu'Île", salle de spectacles d'Annonay. L'accordéoniste hors pair et cinéphile passionné Marc Perrone a posé sa musique inventive sur ce chef d'oeuvre du cinéma muet.

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    Luke est photographe dans les rues de New-York. Lors d'une bousculade il aperçoit Sally. Il la prend en photo et en tombe instantanément amoureux ou l'inverse. La jeune fille travaille dans une société qui réalise des films documentaires. Elle encourage Luke à s'acheter une caméra et à postuler auprès de la compagnie. Luke va réaliser un reportage dans Chinatown puis lors d'une régate. Il va dans un premier temps égarer la bobine, puis la retrouver. Il sera la risée des autres reporters professionnels avant de gagner ses galons de cameraman et de finir au bras de la belle.

    Ce qui compte ici n'est pas tant où le personnage se rend et souhaite aller mais la façon dont il s'y prend pour y parvenir. C'est tout simplement GENIAL, et le mot ici n'est pas employé de manière abusive comme souvent. Tout, absolument TOUT ce que fait Buster Keaton tient du génie. Chaque scène, le moindre de ses déplacements est un gag, une occasion de hurler de rire tant ce qu'il réalise tient souvent de la prouesse même s'il ne s'agit que de descendre ou de monter un escalier. Toutes les scènes de ce film sont « anthologiques » et voir ce petit bonhomme évoluer avec souplesse et énergie tient du miracle. C'est constamment inventif, prodigieux, délirant. Luke/Buster, par sa finesse et ses astuces s'impose face aux malabars qui convoitent sa belle. La scène de la piscine est un moment désopilant comme il est rarement donné d'en voir au cinéma.

    Le timing comique délirant de Buster Keaton, la virtuosité inventive de Marc Perrone ont rendu cette soirée de qualité exceptionnelle absolument inoubliable.

    Ma connection quelque peu hésitante et chaotique du jour m'empêche de vous en dire plus et de joindre à ces quelques mots photos et vidéos que j'avais réalisées... mais je n'ai pas dit mon dernier mot !

    18 heures : connection lancée à 100 à l'heure... voici la petite vidéo concotée par mes soins pour vous donner un aperçu :

  • LA TÊTE AILLEURS de Frédéric Pelle ***

    Festival International du Premier Film d'Annonay 2011

     RENCONTRES DES CINEMAS D'EUROPE à AUBENAS.

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    Patrick Perrin est croupier dans le triste Casino de la ville de Rochefort où des joueurs sans enthousiasme viennent perdre quelques francs. Nous sommes au début des années 90 et Patrick n'entend pas moisir éternellement dans sa morne vie. Il annonce à qui veut l'entendre qu'il va partir, très loin et très longtemps. Il met d'ailleurs au point avec son médecin traitant un programme de vaccinations qui lui permettra le moment venu d'être protégé pour n'importe quelle destination du bout du monde. Il s'achète une valise rouge, premier accessoire indispensable, puis un couteau pour « éplucher un fruit ou couper une corde » on ne sait jamais... et enfin une tenue de baroudeur, mi Indiana Jones, mi séducteur aventurier.

    Comment à partir d'un argument si mince, si peu glamour, réussir un film tellement attachant, drôle et émouvant ? Ce genre de « petit » film prodige est un mystère car tout y est simple et pourtant il vous saisit et vous transporte pour vous mener là où l'on ne s'attendait pas du tout aller. De la vie monotone d'un garçon pas immédiatement séduisant qui a des rêves trop grands pour lui, une imagination démesurée et incontrôlable Frédéric Pelle tire une histoire à la fois burlesque, touchante qu'il conclut de façon fantastique à plus d'un titre... Obnubilé par son projet, Patrick fait des rencontres comme s'il séduisait malgré lui, malgré cette espèce d'absence au monde et aux autres qui le rend distant et indolent. Il passe totalement à côté d'éventuels amis et surtout d'un véritable amour qu'il a pourtant lui-même provoqué. Les années passent sans que rien n'ait réellement de prise sur lui. Régulièrement il se rend seul sur la plage et fixe l'horizon qui l'appelle et le retient. A combien d'inertie faudra-t'il se heurter avant que cet être lunaire se trouve enfin « chez lui » ?

    Patrick est interprété par un acteur étonnant au charme insensé qui n'est pas sans rappeler un certain Jean-Pierre Léaud. Ce n'est pas rien et j'ai très hâte de le retrouver dans de nouveaux films. L'étendue de son jeu dans "La tête ailleurs" démontre qu'il est capable de beaucoup surprendre.

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    A l'issue de la projection, Frédéric Pelle a évoqué avec le public ce premier long qu'il a réalisé après 6 courts métrages. Son souhait était d'adapter un roman et c'est une libraire qui lui a fait découvrir un petit livre de Laurent Graff (avec qui il a partagé l'adaptation) intitulé "Voyages, voyages". Les critères étaient que le futur film n'exige pas un budget trop conséquent mais aussi que le rôle principal puisse être tenu par Nicolas Abraham ami de longue date qui a d'ailleurs participé à tous les courts métrages du réalisateur.

    Frédéric Pelle, séduit par l'histoire de Patrick a néanmoins tout de suite vu les dangers inhérents à une histoire aussi minimaliste, qui ne développe pratiquement d'intrigue et qui suit un anti-héros, un personnage peu séduisant, peu charismatique et flamboyant. Il se demandait aussi comment traiter du temps qui passe en se concentrant uniquement sur la bulle dans laquelle vit le personnage principal ?

    Une autre motivation du réalisateur et l'un des aspects important pour lui en général, est de parvenir à rendre intéressant un être a priori insignifiant. Même si la vie n'est pas spectaculaire, l'imaginaire peut être grand et cela peut être infiniment cinématographique. Le livre comme le film fonctionnent de la même façon. La fantaisie et l'humour du personnage singulier rendent l'atmosphère légère, mais la dernière partie du film se met à délivrer une charge émotionnelle très forte et vraiment bienvenue. 

    Malgré les rêves de voyages incessants du personnage et les revues qu'il accumule régulièrement, le film ne parle pas de tourisme mais de questions existentielles qui assaillent Patrick sans qu'au fond il le sache réellement. C'est un être qui vit dans le rêve et jamais dans l'action. Son attitude est entièrement tournée vers l'imaginaire. Il est un rebelle à sa façon car il conserve toujours une réelle opacité jusqu'à découvrir da façon assez brutale, comme il arrive parfois, que le rêve est plus important que sa réalisation...

    Au vu du résultat final et de la qualité de ce film surprenant, on peut affirmer que Frédéric Pelle a déjoué tous les pièges qui l'inquiétaient.

  • COMPTE RENDU du MERCREDI 3 février 2011

    FESTIVAL INTERNATIONAL DU PREMIER FILM D'ANNONAY

    Face au froid polaire qui règne dans la douce ville aux mille et une mongolfières, même le ruskof doit se protéger du froid.

    Parfois, il peine un peu à ajuster la chapka :

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    Mais dès que c'est fait, il a fière allure pour accomplir sa petite promenade matinale :

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    Après avoir franchi les gravats qui jonchent l'Hôtel du Midi en pleine rénovation :

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     Quelques vues d'Annonay et de festivaliers :

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    Parfois on croise un militant qui milite :

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    Puis qui se réchauffe :

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    Déjà midi ? Quel bonheur, c'est l'heure d'aller se sustenter à l'Eloge de la bonne cuisine de LuluBerlu et d'y retrouver Gaël (Zi Dir. Art.) et his wife Turtle Rider :

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    Là c'est quand je passe un fumant au Dirlo qui pour une fois m'avait prêté un DVD et que je lui explique que son film cu-culte est une grosse daubasse. ça l'a vexé mais faut pas déconner non plus :

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    Et là, de dos, c'est l'actrice Audrey Bastien (charmante, adorable et très jolie) venue présenter "Simon Werner a disparu" :

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    Trop fière de ma "créditation" que même je dors avec... ça en fait rire certains, enfin surtout un mais tant pis :

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    Ensuite est arrivée l'heure de nous rendre à la conférence que nous attendions avec impatience dont le thème "Le pouvoir de la musique au cinéma" nous intéressait vivement. Mais elle nous a tellement déçus et rien apporté que malgré les notes prises, je n'ai rien à vous en rapporter. Pas structurée et manquant totalement d'interactivité, nous avons assisté à une énumération sans réelle cohérence de films dotés de musiques (ce qui n'est pas rare... mais parfois le silence est d'or aussi) !!!

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    Le seul grand intérêt est d'avoir revu une vingtaine d'extraits de films qui donnent envie de les revoir en entier pour certains.
    D'ailleurs puisque vous passez par là, profitez-en pour me dire (franchement c'est donné) de quel film est extrait cette image :

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    Et puis, jouer au jeu des sept "zerreurs" :

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     La journée n'est pas terminée et j'espère que le reste du programme sera plus excitant.

    A suivre...

  • 80 JOURS de Jon Garano et Jose Mari Goenaga ****

    Festival International du Premier Film d'Annonay 2011

    Film en compétition - Espagne

    80 jours de jon garano et jose mari goenaga,festival international du premier film d'annonay 201180 jours de jon garano et jose mari goenaga,festival international du premier film d'annonay 2011

    Contre l'avis de son mari, Axun se rend au chevet de Mikel qui se trouve dans le comas suite à un grave accident de voiture. Mikel est l'ex mari de la fille d'Axun dont elle ne veut plus entendre parler. Il partage sa chambre avec un autre homme lui aussi très mal en point à qui sa soeur Maité rend visite quotidiennement. Après un round d'observation relativement cocasse, les deux septuagénaires vont se reconnaître. Plus de cinquante ans plus tôt, elles ont été les meilleures amies du monde. Axun et Maité se revoient ainsi chaque jour à l'hôpital. Elles vont refaire connaissance et vivre ensemble de petites choses que les battements d'un coeur amoureux rendent grandes. Ces retrouvailles vont les réjouir, raviver des souvenirs et finalement bouleverser leurs vies pour 80 jours, ou pour toujours !

    Les amours des personnes âgées sont rarement traités au cinéma ou parfois évoqués du bout de la caméra. Et pourtant c'est évident, le coeur des "seniors" bat encore, le corps peut encore vibrer et s'émouvoir. Lorsqu'il s'agit de l'homosexualité chez deux femmes de 70 ans, on se trouve face à un sujet vraiment inhabituel et particulièrement casse-gueule. Or c'est avec une sensibilité, une habilité et une délicatesse rares que les deux réalisateurs nous emportent au coeur de la tourmente que le renouveau des sentiments peut provoquer.  La sage, compatissante et dévouée Axun a manifestement passé sa vie à se consacrer et à se dévouer à une fille assez incompréhensiblement agressive et à un mari certes "gentil" mais indifférent et égoïste. Elle partage quelques loisirs de vieille dame avec des "amies" bien ordinaires, ridicules comme des perruches... Et puis, lorsque son mari va se mettre à douter, à se méfier des absences de plus en plus répétées et prolongées de sa femme, il retrouvera lui aussi les réflexes d'un coeur amoureux qui passe parfois par une jalousie stupide qui rend ridicule parce qu'elle fait faire n'importe quoi. Il ira jusqu'à la suivre découvrant et interprétant (mal) les choses qu'il voit. 

    Maité quant à elle a toujours parfaitement assumé son homosexualité même si elle n'a jamais pu vivre au grand jour le grand amour. C'est une femme gaie, fantasque, libre et drôle mais qui cache parfois mal ses fêlures. Elle va tenter et réussir à redonner à son amie la ferveur et l'enthousiasme de la jeunesse, essayer aussi de lui rendre la liberté d'agir. Et surtout elle va lui faire retrouver l'émotion magique des premiers moments où l'on tombe amoureux. Ces instants intenses, incontrôlables, délicieux et douloureux qui font que l'on se réveille la nuit hanté par l'autre, que les rêves mêmes sont habités de sa présence.

    Les réalisateurs accomplissent ce petit miracle de nous faire battre le coeur au rythme de ceux de ces deux femmes touchantes, de nous faire rire de leurs fourires retrouvés de gamines, de nous faire soupirer à leurs rendez-vous manqués, leurs hésitations, leurs erreurs, leurs sacrifices...