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"L'éducation est un droit fondamental. Il doit être assuré par la famille et si elle n'y parvient pas, il revient à la société de l'assumer..." Cette phrase, l'hypersensible Emmanuelle Bercot l'a lue dans le livre d'un juge et elle résume tout à fait le sujet de son film. Le parcours éducatif de Malony de 6 à 18 ans, qu'une juge pour enfants et un éducateur tentent inlassablement de sauver de la dégringolade.
Grâce au Festival Télérama qui permet chaque année de revoir en salle POUR 3.50 €UROS les meilleurs films de l'année écoulée, j'ai pu re-re-voir celui que j'ai classé numéro Un de mon top 2014.
Eve et Adam... oui, Adam et Eve, s'aiment depuis des siècles. Ils sont toujours jeunes et beaux. Plutôt intemporels, sans âge et éternels. C'est normal ce sont des vampires.
Comment parler de Laurence Anyways sans le trahir, sans l'abîmer, sans le ternir ? Film-fleuve imparfait, troublant, déroutant mais inattendu, inespéré. De ceux qui se glissent jusque sous la peau, dans les rêves de la nuit, qui accompagnent dès le réveil et offrent la certitude que oui, enfin, on a vu quelque chose de tumultueux certes, mais aussi de différent, nouveau, moderne. Pas révolutionnaire, non, puisque son sujet est vieux comme le monde et le cinéma, mais bien plus que cela. Unique. Merci donc à Xavier Dolan de m'emmener aussi loin, de me faire ressentir autant d'émotions en 2 h 39 mn. Le résultat est là. Impressionnant dès la première image de ce rideau flottant, vaporeux qui se soulève, jusqu'à la toute dernière qui arrive trop tôt et nous laisse orphelins de Laurence !
De quoi s'agit-il ? D'une bonne dizaine d'années dans la vie de Laurence (c'est un garçon) et de Fréd (c'est la fille !) qui s'aiment d'amour fort et rédigent des listes de tout ce qui pourrait éventuellement ne pas leur procurer du plaisir. C'est mainstream. Laurence enseigne la littérature de façon très rock'n'roll à de jeunes gens qui apprécient beaucoup la méthode. Fréd travaille dans le cinéma, script sans doute. Ils s'aiment fort je vous dis, se comprennent au moindre regard, s'amusent et parfois même parlent comme dans les livres. Et puis un soir, Laurence explose "il faut que je te parle sinon je vais mourir", et tout s''effondre, mais pas tout de suite. Il parle et ne meurt pas. Laurence veut devenir une femme. En fait, il EST une femme puisqu'il ne s'est jamais senti homme. Il (se) ment depuis 35 ans et il souffre. Fréd s'écroule : "tu me mens depuis qu'on se connaît, pourquoi tu ne m'as pas dit que tu es gay ?". Sauf que Laurence n'est pas gay. C'est juste qu'il n'est pas un homme mais cela ne change rien, il aime toujours Fréd, plus que jamais. C'est décidé, dès la rentrée, il s'habille en fille. Le coup accusé, Fréd décide d'accompagner son homme dans la métamorphose et de le soutenir. Vaillante et généreuse, fougueuse, amoureuse, la jeune femme est même fière de son Laurence qui va devoir affronter ses proches, ses collègues, ses élèves, le monde... Laurence, le premier matin du reste de sa vie, se présente au lycée où il enseigne, pour la première fois habillé en fille et maquillé, alors que ses cheveux sont encore très ras et l'allure bien masculine. La traversée du couloir est un moment inouï. Insolent et déterminé Laurence avance à grandes enjambées. Appuyé sur le bureau face à sa classe qui fait brusquement silence en le découvrant ainsi vêtu, le coeur de Laurence palpite au-dela de l'écran et fait vibrer celui du spectateur. Cet instant suspendu semble interminable. Ne comptez pas sur moi pour vous dire qui va rompre ce pesant silence et comment se conclut cette scène magistrale !
Puis Laurence se fait tabasser par un gras lourd, devient persona non grata de l'éducnat, rencontre de vieilles dames bariolées exentriques qui vont l'aimer sans condition... pendant ce temps Fréd perd pied, sombre dans la dépression et quitte Laurence. Si la scène ne vous fait pas sangloter, quittez la salle ! Séparés, Fréd et Laurence vont tenter de vivre, mais leur amour est plus grand que le temps et l'espace qui les éloignent désormais. Lorsque Laurence termine enfin son recueil de poèmes et l'envoie à Fréd pour lecture, Xavier Dolan exprime au sens le plus strict du terme ce que torrent de larmes veut dire. Et c'est ce qui est beau et fort dans ce film lyrique, exalté, exubérant. Le réalisateur n'a peur de rien, d'aucun effet, et le cinéma en procurent beaucoup, pour dire la profondeur d'un amour ou l'ampleur d'un chagrin. Ni de pousser l'ampli à 10, ni d'user (sans abuser) des ralentis, de faire tomber les feuilles ou les flocons pour faire joli ou signifier que c'est le début du commencement de la fin du monde. Il n'hésite pas dans la même BO à faire se côtoyer Brahms, Beethoven, Tchaïkovski, Vivaldi, Satie et Céline Dion, Dépêche Mode, Duran Duran. Une des scènes particulièrement réussie, baroque, exubérante est celle du bal où, sur Fade to grey de Visage, Fréd fait basculer sa vie, celle de Laurence (absent) et le film...
Ce ne sont pas seulement les images, les plans, le format carré qui sont magnifiques et originaux, c'est toute la fougue et la ferveur mises pour exprimer la profondeur d'un sentiment qui balaie tout sur son passage mais finalement ne parvient pas à s'accomoder d'un anti-conformisme pas banal. Le réalisateur évoque mais ne s'appesantit pas sur la marginalité de la situation. Rien n'est lourd pour exprimer l'ostracisme, l'exclusion, la solitude et le fait que la transexualité soit considérée comme une maladie mentale. La détermination de Laurence n'est à aucun moment mise en doute mais ce qui intéresse davantage Xavier Dolan, c'est l'intensité insensée d'un amour romantique impossible. Et là, il y va à fond dans les ruptures, les retrouvailles, le manque, les séparations et ce "besoin de consolation impossible à rassasier". Pour tenter de trouver ce réconfort, Laurence se tourne régulièrement vers sa mère (Nathalie Baye, exceptionnelle), la supplie, se jette dans ses bras. Il ne trouve que les paroles embarrassées ou blessantes d'une femme tranchante comme un scalpel qui osera un "je ne t'ai jamais considéré comme mon fils"... Je vous laisse découvrir la seconde partie de la phrase (qui ouvre à nouveau les vannes lacrymales).
Cela dit, entre deux sanglots, il n'est pas interdit de rire franchement car sur le parcours de Laurence et Fréd passe toute une galerie de personnages parfois hauts en couleur. Notamment la soeur de Fréd, l'hilarante et époustouflante Monia Chokry (révélation divine des Amours Imaginaires).
Mais les deux piliers de ce film phénomène ou phénoménal sont évidemment l'impressionnante Suzanne Clément qui est sans faillir, la Fréd aux cheveux rouge, tour à tour extravagante, extravertie, puis border line frôlant la folie. Et bien sûr Melvil Poupaud, tout entier livré, abandonné à Laurence qui décide "de descendre la pente dans la peau d'une femme". Sa voix, ses gestes, le moindre de ses sourires, de ses larmes, de ses clins d'oeil (sexy) est inoubliable.
Antoine vit de nos jours à Montréal avec Rose sa femme adorée et ses deux filles. Tout est lumineux, beau et sourit à ce "remixeur" canadien qui parcourt le monde avec son étrange musique. La musique d'ailleurs est au centre de sa vie depuis toujours et il a partagé cet amour depuis l'adolescence avec une fille aimée à la folie, Carole, la mère de ses deux petites. Tout n'est donc pas si rose et éclatant que la lumière éblouissante qui baigne le film le laisse supposer. Car Carole souffre, gravement, durablement. Elle ne parvient pas malgré les années qui passent à se remettre de la séparation d'avec l'irremplaçable et irremplacé Antoine qui lui non plus ne l'oublie pas...
A Paris dans les années 60, Jacqueline donne naissance à Laurent un enfant différent, un petit trisomique et il n'y avait d'autre choix dans ces années là que de placer directement ces enfants dans un centre pour handicapés. Jacqueline refuse, se débarasse du père qui ne se sent pas de taille à élever un tel enfant et elle va se battre jour après jour pour tenter de faire de l'enfance de son fils un véritable enchantement.
Quel rapport entre les deux histoires ? Chut ! Jean-Marc Vallée met pratiquement une heure et demi à amorcer un début de réponse. Avant d'en arriver là, il nous balade au son et au rythme d'un film d'une ambition folle et démesurée, totalement déstructuré
Malgré la difficulté qu'on a à faire le lien entre les deux histoires, les deux époques, les deux styles du film (la lumière et les couleurs à Montréal, les tons froids et la tristesse à Paris) on est embarqué. Le réalisateur s'empare du spectateur et ne le lâche plus. Comment réussit-il ce miracle ? C'est indicible, insensé et intraduisible un miracle. Mais on s'attache avec passion aux quatres personnages principaux. On les comprend, on partage leurs joies et leurs peines, on tremble pour eux et on a qu'une envie : les voir heureux enfin et pour toujours. Evidemment ces gens sont beaux, intelligents, chaleureux, compréhensifs, sensibles mais il n'est pas interdit de regarder un film comme on rêve. Et puis, ils nous parlent de sentiments comme c'est rarement arrivé au cinéma et il y a dans ce film au moins deux déclarations d'Amour tellement sublimes que je vous mets au défi bande de sans coeur de ne pas écraser une larmichette.
Jean-Marc Vallée vous avait emballés, surpris et amusés avec "C.R.A.Z.Y.", il va vous bouleverser avec ce "Café de Flore". C'est un film d'amour comme je vous assure vous n'en avez jamais vu, qui fait frémir d'émotion. La douceur, l'intelligence, le charme des personnages sont époustouflants. Ils évoquent l'amour éternel, l'âme soeur, l'amour maternel, le pardon, la réconciliation et c'est magique. On frissonne jusqu'aux dernières secondes pleines de rage, de tristesse et d'apaisement et on reste envoûtés par l'atmosphère planante, volatile, touchés en plein coeur par ces histoires, bercés et agités par la musique (bande orginale GRANDIOSE !).
Les acteurs ? Des merveilles (même les enfants) ! Vanessa Paradis mère courage dénuée du moindre attrait physique, amoureuse de son fils, est LA mère. Elle est exceptionnelle. Les autres, inconnus chez nous, Kevin Parent, Hélène Florent, Evelyne Brochu sont inoubliables.
N'écoutez pas ces pisse-froids qui parlent d'artifice et de manipulation. Ecoutez-moi qui vous dis qu'un film aussi beau, intelligent, inventif, à la construction tellement exigeante, qui aborde la réincarnation, frôle le mysticisme sans y sombrer, vous affirme que chacun d'entre nous a sa "flamme jumelle" qui brille quelque part, sans être jamais ridicule, c'est une aubaine, un bonheur, un frisson. C'est pour ce genre de films rares et précieux qui nous rappelle qu'au cinéma tout est possible qu'on endure des navets sans âme. Ce genre de films est une récompense.
Je l'avais vu à Venise il y a une éternité (septembre 2011) en présence de l'équipe du film, acteurs et réalisateur et je l'ai encore davantage aimé.
Louise approche de la cinquantaine, elle a un boulot, quelques potes, une fille et malgré une apparence de vie ordinaire, elle a amorcé une dégringolade qui ne prendra fin que si elle trouve un logement. Depuis 6 mois, elle dort dans sa voiture et ses nombreuses convocations auprès des services sociaux, ne lui permettent d'obtenir que cette réponse douteuse "il y a des cas plus urgents que le vôtre", quand elle ne se voit pas opposer un cinglant "soyez moins arrogante !" Là, exceptionnellement, Louise s'autorise à craquer un peu "je ne suis pas arrogante, je n'en peux plus". Il faut dire que cette grande gigue n'a rien de la petite Cosette tremblante qu'on a envie de protéger et qu'elle met un point d'honneur, comme un dernier rempart à sa chute définitive, à ne demander l'aide de quiconque. Personne ne sait qu'elle est sans logement, sans abri, SDF, ni sa collègue, ni son patron, ses rares copains, la patronne du bistrot qui lui fait crédit, sa fille et l'homme qu'elle retrouve parfois juste pour faire l'amour et qu'elle somme de ne pas parler sous peine de tout gâcher. Louise ne parle pas, ne veut pas parler, elle aime danser et elle agit, et si elle pleure c'est seule, réfugiée dans sa grande voiture, dernière possession qu'elle ne peut perdre sous peine de sombrer irrémédiablement.
C'est dire si on tremble pour Louise qui doit des sommes indécentes pour quelqu'un qui n'a plus rien que "quelques fringues qui se battent en duel" à l'huissier qui les réclame sans émotion, tout comme on craint le pire et on s'affolle lorsque sa voiture tombe en panne alors que son patron ne tolère pas une minute de retard, ou lorsque deux types qui n'ont pas vu qu'elle dormait à l'intérieur s'appuient sur la voiture. Et bien qu'elle ne soit pas d'emblée aimable de par son attitude revêche et son abord peu engageant, en suivant cette fille fière, sauvage, on la découvre, on fait sa connaissance et on se met à l'aimer et à vouloir qu'elle s'en sorte coûte que coûte.
Venu du documentaire, le réalisateur propose donc pour ce premier film totalement réussi et abouti un cinéma ancré dans le social. Même s'il ne les revendique pas, lors du débat qui suivait la projection (un des plus enthousiasmant, détendu et drôle que j'ai vécu) il évoque néanmoins Mike Leigh et Ken Loach. Il ne s'embarrasse d'aucune fioriture, ni de barratin inutile, les images suffisent, parlent et racontent tout le poids de la détresse qui accable Louise qui pourtant ne courbe pas l'échine ni ne baisse les yeux. C'est aussi dans les détails que Cyril Mennegun frappe juste. Comment rester digne, rester propre, manger à sa faim quand on n'a rien que quelques euros à la fois ? Toutes ces "petites choses" qui paraissent évidentes quand on a la possibilité de les accomplir. Et sa Louise déborde d'imagination pour réussir à se laver, à faire un repas ou se procurer quelques litres d'essence.
A une époque où chacun redoute de tout perdre et où le spectre de la pauvreté plane, il est facile d'entrer en empathie avec Louise voire de s'identifier à ce personnage. Comment ferions-nous, comment réagirions-nous si cela nous arrivait ? Comment une HLM perchée au 15ème étage d'une tour de béton peut devenir le rêve ultime de renaissance et permettre à une femme de lever un visage radieux vers le haut ? Cyril Mennegun le dit "ce qui persiste de beau dans ces quartiers, ce sont les personnes qui y vivent". On le sent sincère et concerné lorsqu'il le dit.
Cheyenne a été une rock star mais aujourd'hui, alors qu'il a atteint la cinquantaine il vit de ses rentes à Dublin dans une maison/chateau avec sa très aimante épouse. Dans la rue tout le monde le reconnaît car son look gothique tendance Robert Smith est resté inchangé depuis 30 ans. Mais il n'en a cure pardon, Cheyenne est absent, ailleurs, plus loin ou figé dans le passé. A première vue, il semblerait que Cheyenne "n'a pas tout son kilo". Sa démarche, son élocution, son air absent font qu'on a l'impression d'avoir devant soi un fantôme sous l'effet de drogues dures. Mais Cheyenne ne boit pas, ne fume pas... quant à se piquer, pas question, il a peur des seringues ! Et en s'attardant un peu sur les gargouillis qu'il murmure, on s'aperçoit qu'il a un avis profond et sensé sur la vie, la mort, les êtres ! Mais il est également habité, envahi par une tristesse insondable dont on découvrira les raisons dans une scène choc. Et puis, le père de Cheyenne meurt et alors qu'ils ne se sont pas parlés depuis trente ans, il se rend à New-York pour pleurer comme un gosse sur la dépouille paternelle. Il découvre que son père a passé sa vie entière à tenter de retrouver le bourreau nazi qui l'avait humilié à Auschwitz en 1943. Cheyenne décide de poursuivre les recherches de son père. Le voilà donc sur la piste d'un homme, obligé de traverser une partie des Etats-Unis.
Chaque fois que je vois un film qui me chavire à ce point, je crains toujours d'être à côté de la plaque et de ne pas réussir à en parler. Sachez le, si contrairement à moi, vous n'êtes pas dès les premières secondes et l'apparition de Cheyenne/Sean Penn complètement tourneboulé par ce personnage, quittez la salle illico presto. Inutile de vous infliger une torture. Car Sean Penn est de quasi tous les plans avec une dégaine, des intonations, une nonchalance absolument incroyables. En un mot, si vous ne l'aimez pas instantanément et inconditionnellement : fuyez, pauvres fous ! Pourtant on assiste ici à une performance d'acteur en tous points incomparable mais pas uniquement. Le personnage principal de cette histoire est assurément unique en son genre, une espèce d'enfant totalement innocent embarrassé d'un corps d'homme et d'une apparence d'alien à la fois travaillée et envahissante. On le découvrira au cours d'une scène saisissante, Chéyenne souffre le martyre. Et son calvaire il le confessera dans un seul souffle qui ressemble à un rugissement. Terrible et douloureux. Son road-trip il le vivra seul à la recherche d'un nazi mais aussi, contrairement à ce qu'il prétend, de lui-même. Comment se débarrasser une bonne fois pour toute de ce mal de vivre, de cette culpabilité de cette mélancolie qui l'assaillent et l'obsèdent ?
Le personnage et l'interprétation de Sean Penn suffiraient presque à eux seuls à faire de ce film un voyage indispensable et inoubliable. D'ailleurs "Sean Penn", dorénavant je ponctuerai chacune de mes phrases de ce nom.. Mais, il y a aussi la réalisation, voyante sans aucun doute mais d'une beauté à couper le souffle. Certaines images pénètrent la rétine et c'est aussi grâce à elles que le film se grave au plus profond de soi bien après avoir quitté la salle. Et puis, il y a la musique évidemment... une chanson qui donne son titre au film mais aussi toute une bande son sublime qui se rend indispensable. Je ne sais combien de temps j'ai dormi car oui je l'avoue mais avec beaucoup de honte, je ne connaissais pas David Byrne, la classe, l'élégance ! Je vais y remédier et pas plus tard que rapidement.
Comment peut-on aimer autant un film aussi triste ? Et bien, parce que, tout simplement, et aussi parce que le petit gloussement de Sean Penn et son sourire... finalement.