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Cinéma - Page 262

  • MA SEMAINE AU CINEMA ET MES COUPS DE COEURS

     Yuki et Nina de Hippolyte Girardot et Nobuhiro Suwa ***

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    MENSCH de Steve Suissa **

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    PERSÉCUTION de Patrice Chéreau *

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    LA FOLLE HISTOIRE D'AMOUR DE SIMON ASKENAZY de Jean-Jacques Zilbermann°

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    MES COUPS DE COEUR

    Sami Frey Yuki & Nina

  • Yuki et Nina de Hippolyte Girardot et Nobuhiro Suwa ***

    Yuki & NinaYuki & Nina

    Il est français, elle est japonaise. Ils ne s’entendent plus, ne se comprennent plus, ne s’aiment plus et vont se séparer. Ils ont une petite fille, Yuki 9 ans parfaitement bilingue et la mère décide de retourner vivre au Japon en l'emmenant. Mais Yuki ne veut pas être éloignée de son père ni de sa meilleure amie Nina avec qui elle partage tout, les jeux et les confidences. Nina non plus ne veut pas perdre son amie.

    Ce film étrange, dans le sens exotique et rare du terme, avec deux enfants dans les rôles principaux ne s’adresse bizarremment pas prioritairement aux enfants mais aux parents. Car ce sont bien eux qui posent les fondations de ce que sera l’avenir. Les décisions, erreurs, délicatesses et maladresses des adultes vues par le regard de Yuki et Nina peuvent non seulement faire réagir les adultes que nous sommes mais aussi les faire s’interroger sur les douleurs et bouleversements qu’ils ont vécus. Ce ne sont pas forcément des épreuves mais pas non plus des parties de plaisir, et c’est de toute façon ce qui fait que les adultes sont ce qu’ils sont.

    Dans un premier temps, les deux amies confiantes (elles ne peuvent pas être séparées) essaient par la manière douce de convaincre les parents de Yuki de rester ensemble. Elles « confectionnent » une lettre presque anonyme qu’elles signent « la fée de l’amour ». C’est ainsi que les deux réalisateurs donnent à leur film une direction Le courrier bouleversera les parents de Yuki mais n’aura finalement aucun effet sur la décision. Alors que Yuki s’affirme de façon directe mais simple et douce « je n’irai pas au Japon », Nina pousse une vraie colère face à l’incompréhension et à l’obstination des adultes. C’est d’ailleurs Nina plus active que son amie qui incitera celle-ci à passer au plan B.

    Les deux petites filles vont donc fuguer et sac au dos avec le matériel de survie (des doudous) elles vont, après avoir pris le train, errer un temps dans une forêt. A ce moment on entre véritablement dans l’aspect le plus irréel et en même temps le plus réaliste du film. Evidemment on tremble avec et pour les fillettes dans cette forêt magnifique mais qui pourrait être hostile, où les fougères sont presque aussi grandes que les enfants, où chaque bruit dans le silence prend des proportions terrifiantes, mais on pense aussi inévitablement au Petit Chaperon Rouge au Petit Poucet et plus encore lorsque Yuki passera de l’autre côte du miroir de la forêt à Alice au Pays des Merveilles.

    Le visage de la petite Yuki (Noé Sampi) douce et rêveuse et la volonté de l'énergique Nina (Arielle Moutel), leurs conversations de chipies, leurs fourires, leur présence prouvent que les enfants au cinéma peuvent parfois accomplir des miracles.

    Que de trouvailles dans ce film franco-japonais à plus d'un titre, à l’épilogue suffocant de beauté, au final de conte de fées où la caméra s’éloigne des personnages et qui nous laisse mélancoliques et songeusr en nous rappelant avec beaucoup d’élégance que l’enfance et les paradis perdus ne sont jamais bien loin…

  • Mensch de Steve Suissa **

    MenschMensch

    Sam est un expert dans sa branche : casseur de coffre-forts. Il a un ami et complice qui est aussi son chauffeur sur ses cambriolages, Tonio. Très proche de sa famille juive très unie et parfaitement au courant de ses activités, Sam a la garde de son petit garçon. Il n'a jamais connu son père dont on lui a dit qu'il était mort trois mois avant sa naissance. Il semble surtout très lié à sa mère et à son grand-père qui aimerait qu'il le rejoigne dans son entreprise familiale. Enfin, il débute une relation amoureuse avec une jeune femme rencontrée quelques mois auparavant mais qui s'étonne de ses mystères et de ses absences.

    A ce tournant précis de son existence et suite à une série d'événements et de révélations en cascade, Sam va devoir faire des choix, prendre des décisions et tenter de devenir, comme lui a toujours demandé son grand-père, un mensch, autrement dit en langage yiddish : un homme bien !

    L'avantage avec les films dont on a strictement rien lu est qu'il recèle beaucoup de surprises, on ne s'attend à rien et on se laisse porter. Je dois dire que je suis allée le voir sans rien en savoir attirée par son très séduisant casting : Nicolas Cazalé, Sami Frey et... oui, Anthony Delon. Et je n'ai pas été déçue car l'interprétation en est l'un des évidents atouts. Quant au film lui-même, il n'est pas aussi fiévreux que son trio d'interprètes principaux, mais il est largement aussi ténébreux. Il se dégage du Paris hivernal la nuit, loin des habituels ou fréquents et trop faciles clichés touristiques, une atmosphère mystérieuse et on a des les premières images la certitude que rien ne se passera comme prévu. La menace suinte à chaque scène, le danger guette. On sait à peu près rapidement d'où ou plutôt de qui il va surgir mais on doute, on redoute de découvrir sur qui il va s'abattre.

    Sans action spectaculaire, relativement nonchalant même et malgré quelques facilités scénaristiques les quelques jours dans la vie de ces "mensch" est un film plus que recommandable  bien que trop sage. Cela dit je le répète, retrouver Sami Frey, sa voix douce et caverneuse, sa mélancolie, sa colère, sa tristesse face à Nicolas Cazalé chien fou désorienté, et les surprendre en larmes tous les deux, vaut bien le détour.

    Quant au voyage je l'aurais de toute façon fait pour Anthony Delon dont je souhaite toujours que les réalisateurs se l'arrachent. Mais j'imagine qu'au lieu de le servir, sa voix, son regard, son visage, sa démarche, ses expressions... sont plus un handicap pour lui. Dommage car il a tout d'un grand.

  • Des places de cinéma à gagner pour "RTT" de Frédéric Berthe

    Mathieu de Studio Canal me permet de vous offrir 5 X 2 places pour voir le film de Frédéric Berthe avec Kad Mérad et Mélanie Doutey.

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    Le buddy movie (« film de copains » en anglais) est un genre de film qui consiste à placer dans l'intrigue principale deux héros très différents qui se doivent de travailler ensemble, ce qui provoque entre eux des problèmes de communication, mais ils finiront par s'entendre et s'apprécier. C'est ce qui semble arriver aux deux héros de "RTT".

    C'est donc très simple, il vous suffit de me donner le titre du film ET le nom des deux acteurs qui interprètent les duos des films suivants (UNE SEULE RÉPONSE titre + acteurs par personne) :

     

    LES GAGNANTS : ED, JORDANE, MARION, SHOOKETTE ET MAILIS 2003. Bravo.

     

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    L'ARNAQUE - Paul Newman et Robert Redford
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    DEUX HOMMES DANS LA VILLE - Alain Delon et Jean Gabin - Dada
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    AU REVOIR A JAMAIS
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    CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR
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    LA TRAVERSEE DE PARIS
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    HOT FUZZ
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    LA CHEVRE - Gérard Depardieu et Pierre Richard - Marion
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    LA RELEVE - Charlie Sheen Clint Eastwood - shookette
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    LE CERVEAU - Bourvil et Jean-Paul Belmondo - Mailis 2003
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    STARSKY ET HUTSCH trop facile - Jordane
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    Synopsis officiel : Arthur vit des jours tranquilles entre Florence, sa compagne depuis cinq ans, et son magasin de sport spécialisé. Tout va parfaitement bien jusqu'au jour où Florence lui annonce sans préavis qu'elle le quitte pour un autre homme, qu'elle va même se marier, qu'elle part vivre désormais à l'étranger. Sous le choc, Arthur est pourtant convaincu que Florence ne sait plus trop ce qu'elle fait. Il n'aura de cesse de la retrouver, même lorsqu'il apprend que le mariage a lieu dans quelques jours à Miami. Il n'est certes pas invité, mais sa décision est prise : il ira à ce mariage.

    Au même moment, Emilie Vergano réalise d'une main de maître un vol de tableau dans un célèbre musée parisien pour le compte d'un commanditaire vivant lui aussi à Miami. Arthur et Emilie vont alors se croiser à l'aéroport de Paris en partance pour le continent américain et ne vont plus vraiment se quitter pour une raison assez simple : recherchée par la police, Emilie a placé la toile volée dans le sac d'Arthur. Ce dernier va alors être embarqué dans une aventure qu'il n'avait pas, mais pas du tout, prévu... à l'occasion de ses quelques jours de RTT.

  • La folle histoire d'amour de Simon Eskenazy°

    La Folle histoire d'amour de Simon EskenazyLa Folle histoire d'amour de Simon Eskenazy

    Dix ans après L'Homme est une femme comme les autres, Simon Eskenazy est devenu un grand interprète de musique traditionnelle juive. Il voit successivement débarquer sa mère envahissante, son ex-femme, son fils de 10 ans qu'il n'a jamais vu et Naïm, un jeune travesti musulman qui va changer sa vie...
    J'ai trouvé ce film tellement inutile et raté que pour la première je ne vois pas d'autre solution que de vous offrir le synopsis officiel tant la lassitude s'est emparée de moi devant tant de vacuité.

    Rien, absolument rien ne fonctionne dans cet entrelacs de situations qui tente, mais en vain, de nous parler d'amours... contrarié, conjugal, homosexuel, inter-communautaire (un juif et un arabe), filial ! Ni rire ni émotion dans cette comédie plate et décevante.
    Et pourtant je ne peux nier que la musique est belle (j'adore le Klezmer) et d'ailleurs ce film est plein de beauté(s). Antoine de Caunes en premier lieu qui nous prouve qu'on n'est pas tous égaux face au temps qui passe. Mais bien qu'impressionnant de retenue il semble ici comme spectateur de sa propre histoire. Quand il finit par dire "Je t'aime", on se demande d'où il sort cette affirmation. Judith Magre, même combat qu'Antoine : la vieillesse ne passera pas par elle.

    Mais surtout (seulement ?), il y a ici Mehdi Dehbi, lumière aveuglante de ce film raplaplat, d'une beauté à tomber par terre, dont tous les garçons et toutes les filles vont tomber amoureux.
    Sinon,

    rien.

  • La sainte Victoire de François Favrat ***

    La Sainte VictoireLa Sainte Victoire

    Le rêve de Xavier, gosse d'une banlieue du sud de la France, est de devenir "quelqu'un", d'avoir de l'argent et une Rollex (bien avant 50 ans). Malgré ses modestes origines il parvient à devenir architecte et son rêve ultime de réussite est d'obtenir un marché public. Il est persuadé que sa rencontre avec Vincent Cluzel, candidat outsider à la mairie de la ville, vertueux et humain sera le dernier tremplin qui le mènera au sommet. Il devient très proche de cet homme avec qui il devient ami, et finance entièrement la campagne du candidat. Il parvient à mettre en lumière une sombre histoire de magouille qui disqualifie définitivement l'adversaire. Après l'élection remportée, Xavier est persuadé que Vincent va l'aider par recommandation à lui faire obtenir le fameux marché dont il rêve. Mais Vincent est réellement un homme politique honnête qui n'usera pas de son pouvoir pour favoriser ses proches.

    Voilà encore une bien belle surprise en cette bien belle semaine cinématographique ! Un film politique dépourvu de manichéisme où les gentils ne sont pas complètement blancs et les méchants complètement noirs. On découvre (et c'est rare au cinéma) que des hommes et des femmes peuvent s'engager parce qu'ils ont des convictions et un désir réel de vouloir changer les choses ou au moins les faire bouger. On voit des hommes et des femmes francs et honnêtes mais pas naïfs et confrontés à des décisions, des choix. Pour parvenir à un résultat, il faut souvent négocier et consentir quelques compromissions sans pour autant renier ses principes et ses amitiés.

    Tout s'enchaîne parfaitement dans ce film multiple, même si après l'élection, le film politique se transforme davantage en décryptage de la psychologie des personnages. Rythmé et haletant de bout en bout, s'éloignant quelque peu de la résolution et du happy end redouté ce film à la fois divertissant et profond que je recommande sans hésitation est aussi servi par un casting luxueux et brillant. Christian Clavier en politicien de haute moralité est absolument crédible et surprenant, tout en intelligence, finesse et sobriété. Face à lui, Clovis Cornillac, un poil déchaîné est finalement parfait en opportuniste blessé par la vie qui assume sa vulgarité. Mais il y a aussi une nouvelle révélation, Vimala Pons formidable en fille de Christian Clavier qui préfère l'amour à son confort bourgeois et Valérie Benguigui, Marilyne Canto Sami Bouajila militants impliqués et convaincants, et Marianne Denicourt, Michel Aumont, Eric Berger. Il est rare qu'un casting complet soit à ce point d'un niveau aussi élevé !

  • Le jeu cinéma avec des places de cinéma à gagner

    La désormais célèbre Sophie de Cinéfriends et Cinemanet me permet de vous faire gagner 5 X 2 places au non moins célèbre jeu du lundi qui a lieu n'importe quand mais que je continue d'appeler jeu du lundi car je suis trop une rebelle !

    Il s'agit du film de François Favrat

    La Sainte Victoire 

    avec Christian Clavier, Clovis Cornillac, Sami Bouajila, Michel Aumont, Eric Berger et Marianne Denicourt sorti depuis le 02 décembre 2009. Voir le synopsis officiel à la fin.

    Donc, je vous propose des morceaux d'affiches. Vous me donnez le titre. Une seule réponse par personne et c'est gagné. C'est pas merveilleux ?

    Les gagnants sont Marie, Rob, Fred, Jordane et Yohan.

    Bravo aux gagnants et merci à Sandra M pour sa participation, à Mélissa et pL arrivés trop tard.

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    LE CAÏMAN - Rob

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    CHE - Frédérique

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    J'AI VU TUER BEN BARKA - pL

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    VIOLENCE DES ECHANGES EN MILIEU TEMPERE - Yohan

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    JEUX DE POUVOIR - Mélissa
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    LA GUERRE SELON CHARLIE WILSON - Jordane

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    LE CANDIDAT - Sandra M.

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    BOBBY - Mélissa

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    LA ROUTE DE GUANTANAMO - Marie
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    LE PRESIDENT - Sandra M.

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    "Xavier Alvarez est un petit architecte d’Aix-en-Provence en recherche perpétuelle de reconnaissance sociale. Il s’est fait tout seul et prospère, mais ne parvient pas à décrocher de gros marchés publics pour assouvir ses rêves de grandeur. Il décide donc de se lancer corps, âme et biens dans la campagne de Vincent Cluzel, le candidat outsider à la mairie, persuadé qu’il renverra l’ascenseur en cas de victoire. À force d’énergie et de ruse, il parvient à discréditer le favori et à faire élire son protégé. Mais leur amitié sincère, nouée dans la conquête du pouvoir, se heurte alors aux limites des intérêts et de l’ambition." 

    Pour tout savoir sur ce film cliquez ici.

    Les premières critiques parlent d'un film "Captivant" *** Le Point, "Efficace et nerveux" Le Parisien. Pour Première "La Sainte Victoire parvient à ne jamais se laisser cataloguer, accumulant les genres (comédie, polar politique, film psychologique) sans jamais se perdre". 

  • La famille Wolberg de Axelle Ropert ***

    La Famille WolbergLa Famille Wolberg

    Simon Wolberg est maire de sa petite commune du béarn. Il a une façon très intrusive de pénétrer la vie privée de ses concitoyens, ne se gênant pas pour rédiger un modèle de lettre pour qu’un tel reconquiert sa femme qui l’a quitté par exemple. A la maison, il est amoureux fou de sa femme Marianne qui est la lumière de sa vie et qu’il ne cesse de couvrir de compliments et de manifestations d’amour. Avec ses deux enfants qu’il vénère, il est possessif, exclusif. Il voit également régulièrement son père veuf, qu’il bouscule, raisonne et désapprouve d’avoir des relations avec des femmes plus jeunes que lui.

    Bref, Simon déborde d’amour et d’enthousiasme mais il est envahissant, exigeant, exubérant. Par ailleurs, sous son apparente bonhommie, il dissimule un lourd secret et souhaite en conséquence découvrir ceux que ses proches lui cachent.

    ATTENTION : O.V.N.I.

    Oui, attention car ce genre de film est rare et il serait dommage de l'ignorer tant il risque de passer inaperçu alors qu'il ne ressemble à aucun autre. C’est une petite perle, pleine d’imperfections sans doute mais on s’en moque, c’est un bijou précieux.

    Axelle Ropert dont c’est le premier long métrage (vite, vite encore !!!) nous embarque au cœur de cette famille et de son mélodrame qui ressemblent à tant d’autres. Elle interroge sur des questions universelles qui restent souvent sans réponse. Comment ne pas être envahissant avec ses enfants ? Comment accepter de les laisser partir ? Comment entretenir sa relation de couple malgré les années qui passent ? Comment imaginer que ses propres parents ne sont pas immortels ? Comment faire face aux décisions, aux événements imprévus, inéluctables qui jalonnent la vie ?

    Evidemment l’ombre de la famille plane sur ce film mais que cela ne fasse pas fuir ceux qui la rejettent car la réalisatrice nous emporte dans son récit de façon relativement inédite entre drame et comédie et que François DamienS élève ce film très haut en s'emparant du rôle. Acteur belge qui joue le maire juif d’une petite ville du sud ouest dans des décors kitsch-arty-pop au son de soul américaine, il est le pilier et l’âme de cette histoire triste et gaie comme la vie.

    Entouré de Valérie Benguigui, magnifique, de deux enfants formidables (dont Léopoldine Serre, vraiment géniale), de Jocelyn Quivrin parfait et « très classe » dans le rôle du « blond » et qui, dans deux scènes superbes dont une très subtile, hilarante et très dramatique, véritablement ANTHOLOGIESQUE nous fait encore plus regretter sa désormais éternelle absence, François DamienS donc, suprend, déconcerte, bouleverse et touche en plein cœur avec un rôle dramatique qu’il maîtrise en grand acteur qu’il est.

    Il n’est pas inutile peut-être de prévoir quelques kleenex… pour ce petit film miraculeux !

  • La route de John Hillcoat ****

    La Route

    Voilà c’est arrivé, on ne sait pas comment mais on se doute pourquoi… la terre est dévastée. Elle n’est plus qu’un champ de ruines, de cendres, parfois encore secouée de soubresauts terribles qui lui ouvrent les entrailles. Aucune plante, aucun animal n’a survécu. Mais quelques hommes, oui, pour leur malheur. Certains se sont regroupés en bandes armées à la recherche des quelques gouttes de pétrole leur permettant de se déplacer et de capturer les plus faibles. La barbarie a pris une nouvelle forme : le caNNibalisme.

    Une famille a survécu près de 10 ans, épuisant toutes ses ressources. A bout de tout et alors que la mère a décidé de se suicider, on suit le trajet qu’empruntent le père et le fils qui se sont fixés comme ultime objectif, pour ne pas mourir sans doute, de rejoindre la mer, au sud. Persuadés qu’il reste forcément quelque chose quelque part.

    Dans un monde privé de soleil où le froid et la pluie sont quotidiens, sans toit, sans nourriture pendant des jours parfois l’homme et son fils marchent dans des paysages gris et désolés. Ils n’ont plus que ce lien qui les unit et cette volonté de vivre totalement absurde quand il ne reste rien et qu’il n’y a plus aucun espoir en rien ni en personne.

    L’ordinaire devient d’avoir à lutter chaque jour et chaque nuit contre la faim, le froid mais aussi la peur que d’autres les surprennent et les tuent.

    Ceux qui ont lu le livre foudroyant de Cormac McCarthy ne devraient pas être déçus tant le réalisateur s’est appliqué à rendre sensibles à l’écran les mots de l’écrivain : « Quand il se réveillait dans les bois et dans l’obscurité et le froid de la nuit il tendait la main pour toucher l’enfant qui dormait à son côté. Les nuits obscures au-delà de l’obscur et les jours chaque jour plus gris que celui d’avant… » ; et grâce aux teintes monochromes l’atmosphère glaciale, humide, terrifiant.

    On ne doute pas un instant que s’il était seul cet homme ne lutterait plus. Il braque régulièrement le revolver sur la tête de son enfant quand la crainte qu’il soit capturé par les cannibales devient trop fortes. Mais l’idée de tenir son enfant mort entre ses bras lui est insupportable.

    J’envie ceux qui n’ont encore ni lu le livre, ni vu ce film et qui vont découvir les visages et l’aventure de ce "couple" inédit et bouleversant.

    Il faut dire qu’en choisissant Viggo Mortensen pour être ce père qui lutte, vacille, se montre injuste pour protéger son enfant, le réalisateur a réussi un coup de maître. Impressionnant de force et de fragilité, il n’est qu’amour et tendresse pour cet enfant qu’il tente de rassurer en lui mentant la plupart du temps. Le petit Kodi Smit-McPhee en ange pétri de peur est à la hauteur.

    Ils sont parfaits de complicité tous les deux, indissociables et émouvants.

    La Route

  • Limits of control de Jim Jarmush *

    The Limits of Control

    Par un beau matin de fumette alcoolisée, Jimmy Jim s'est réveillé et s'est dit : "tiens mozeurfokeur, il me reste de la pelloche, et si je faisais un film ?" Alors bon, avoir de la pellicule, une caméra posée par terre pour faire des plans pas évidents, des potes disponibles pour venir faire un ptit numéro, de jolis endroits à filmer, une très belle musique électro et volatile suffit-il à faire un film ? Je dirai non, mais je peux comprendre que certains parlent d'ennui et d'autre d'hypnose. La première heure passée, le comique de répétition n'a plus agi sur moi et je me disais "finissons-en ou j'bouffe le klebs !".

    Un homme très mystérieux avec un costume bleu et une chemise mauve (bonjour l'assortiment de couleurs !) et une expression unique en guise de visage retrouve deux autres types dans un aéroport qui lui disent des phrases étranges, genre  "tu suivras le violon" et lui donnent une boîte d'allumettes.

    Puis les deux plus grands se jettent dans les bras l'un de l'autre et tronche de cake prend l'avion. Dans l'avion il ouvre la boîte d'allumettes et bouffe le petit papier blanc plié en quatre qu'était dedans.

    Arrivé en Espagne, il fait son taï chi, se couche tout habillé, se lève sans se laver, va au musée. Comme il regarde qu'un tableau à la fois, il y retourne le jour suivant. Il voit un violon, mais c'est pas le bon. Il commande deux expressos dans deux tasses séparées. Le garçon lui amène un double expresso. ça l'énerve.

    Un type avec un violon s'assied. "Tu parles pas spingouin ? ", "Non" qui dit avec la tête. L'autre lui baragouine des trucs sur un sujet et lui donne une boîte d'allumettes. L'homme étrange bouffe le papier qui est dans la boîte. Et va au musée voir un tableau. La routine.
    Il rentre le soir. Oh y'a une fille moche avec une grande bouche, des lunettes de secrétaire de porno et des seins disproportionnés dans son lit ! Elle a pas de vêtement du tout et elle lui dit "tu l'aimes mon cul... on jouerait pas à la poutre de Bamako ?". "Jamais pendant le service " qui dit. Alors ils dorment comme frère et soeur.

    Le lendemain, il se lave pas, il va au musée voir un tableau, il fait son Taï Chi... tout ça. Il revient chez lui et la fille avec sa grande bouche étou a mis un imper en plastique et rien en dessous. Elle dit "tu l'aimes mon imper en plastique transparent sans rien en dessous". Ouais, on voit qu'il aime bien, mais pas touche à la femme blanche ? Il préfère les chinoises je parie ! Alors pour passer ses nerfs, il casse son portable. "Han ? t'aimes pas les portables" qu'elle dit. Mais lui il répond jamais, il fait genre j'ai le rôle du type mystérieux. Du coup la fille, elle lui donne une boîte d'allumettes. Et il bouffe le papier.

    Il voit Tilda Swinton déguisée en pouffe qui lui parle cinéma. Elle lui donne une boîte d'allumettes. Elle lui dit qu'il devra suivre le pain et la guitare viendra. Il bouffe le papier. Il boit un café. Il fait son taï chi. Il prend le train et... Première péripétie :

    IL CHANGE DE COSTUME !

    Dans le train. Il fait son taï chi. Il boit des cafés. Il voit une fille bridée. Il la suit. Elle lui donne une boîte d'allumettes. Mais avant de bouffer le papier blanc qu'est dedans, il l'écoute. Elle aime la science. Et... deuxième rebondissement :

    IL SOURIT

    Il voit une guitare qui vient à lui. Il commande rien. Il veut deux cafés. Il parle pas espagnol. C'est pas la bonne guitare. Y'a pas le pain. Pas fou. Trop fort. Il fait son taï chi. Y'a pas de musée à Séville ou quoi ? Mais après i trouve un mec avec une guitare c'est Elephant Man qui lui donne une boîte d'allumettes. Il bouffe le papier blanc et hop... troisième cascade :

    IL PREND LA GUITARE.

    En plus de la boîte d'allumettes. C'est trop un fou ce mec ou quoi ?

    Faut qu'il trouve un mexicain. Gael Garcia Benal arrive en voiture (je dis pas tout de suite qui c'est qui conduit la voiture), ça tombe bien il fera le rôle du mexicain. J'ai toujours cru qu'il était spingouin moi. J'y connais vraiment queud en cinéma. Tu parles pas espagnol ? Non. Gael lui donne sa boîte d'allumettes. Mais il préfère la bouffer quand il est tout seul. On a sa fierté. Et il sort un portable. Comment c'est trop un rebelle lui. "No mobil" qui gueule l'autre (ça veut dire "pas de portable"). Il fait son taï chi, ça calme.

    Il monte dans la voiture. C'est Hiam Abbass qui conduit. Elle lui dit un truc en arabe. Sûrement : "vous parlez pas espagnol ?". Elle lui donne...

    loupé !

    Des clés.  ah ah ah j'vous ai bien eus !

    Il trouve la fille avec la grande bouche. Il lui met un drap sur elle. Toujours à poil. Elle va finir par prendre froid. Quoique là, on s'en fout, c'est la dernière boîte d'allumettes. Il bouffe le papier blanc et il va trouver Bill Murray. Mais bon. Avant il fait un peu de taï chi, mais on voit que c'est une nouvelle race de taï chi. C'est une sorte toute énervée, comme pour s'entraîner.
    Après il reprend l'avion. Il met un jogging vert.

    Fin.