La fin du monde est proche. Le gouvernement est parti se planquer dans son abri anti-atomique et la nouvelle Capitale de la France est Toulouse. C'est l'été, tout le monde a chaud et se prélasse à Biarritz en vacances. Robinson a trompé sa femme l'été précédent avec Laé, une grande fille très maigre et très nue qui le hante. Des sirènes apocalyptiques annoncent parfois une pluie de cendres qui cesse comme elle a commencé. Certains portent un masque, d'autres refusent. Et Robinson, dévoré de passion pour sa Laé perdue, part à sa recherche, rejoint sa femme puis la re-perd, devient l'amant d'une ex-maîtresse de son père, retrouve un ami homosexuel qui lui avoue son amour.
Ce qu'il y a de plus beau dans les films des frangins, ce sont les paysages. Ils l'aiment leur sud-ouest et donnent toujours envie d'aller y faire un tour. En tout cas pas en été, car les soirées de bord de mer biarrots (de Biarritz, pour les nuls) ressemblent au périphérique parisien à 17 h 45 ! Et ici, une fois encore, c'est très beau et la nature que Robinson traverse en France et en Espagne est somptueuse.
Son périple nous emmènera en Asie et au Canada car Robinson nous conte également en flash-back son histoire avec Laé qui l'a baladé d'un bout à l'autre du monde.
S'il ne vous restait que quelques heures à vivre, que décideriez-vous de faire, ou qu'aimeriez-vous faire ? Les frères Larrieu n'ont pas l'ombre d'une hésitation : une grande partouze (c’est possible pourquoi pas, mais peut-être pas indiscutable) dans l'abri anti-atomique d'un château. L’idéal pour amener une scène pas terrible qui lorgne vers celle d’Eyes Wide Shut (plus réussie car beaucoup plus flippante) où un Tom Cruise égaré circulait de salle en salle… Ici c’est Mathieu Amalric qui erre de pièce en pièce et refuse même la gâterie d’une très accorte dame qui lui en colle une. Car Mathieu/Robinson est beaucoup plus romantique que les Larrieu et les réalisateurs lui accordent la possibilité d’une île et de chercher jusqu’à le retrouver (ou pas ?) son grand amour !
Moi, s’il ne me restait que quelques heures à vivre j’aimerais les passer dans les bras de la personne que j’aime… ça tombe bien, je lui ai posé la question ce midi et il a eu la même réponse. C’était beau, on en aurait pleuré.
Mais revenons-en aux derniers jours ! Qu’est-ce qui fait que ce film n’a pas été le grand choc renversant qu’il aurait dû, qu’il aurait pu être ?
L’ennui, l’inexcusable, l’impardonnable ennui… qui s’installe hélas trop souvent entre deux scènes, malgré le sujet audacieux (un film français d’anticipation !!!), le traitement (on sait juste qu’il y a une menace mortelle qui s’abat sur le monde mais jamais on ne sait s’il s’agit d’une maladie, du climat, de l’eau…), et la vision du monde qui se termine mais garde encore en partie toute sa magie.
Hélas aussi et surtout, l’histoire d’amour entre Mathieu Amalric (étrange, drôle, surprenant comme à l’accoutumée mais aussi désorienté et particulièrement disponible…) et Laé ne m’a pas convaincue du tout, du tout… et même je n’y ai pas cru une seconde. Je suis à peu près sûre que supprimer toutes les scènes où apparaît Laé rendrait le film plus cohérent. L’errance du personnage n’en aurait sans doute été que plus fascinante. Hélas, les frèrots ont voulu lui donner corps… et quel corps !!! Celui de Omahyra Mota, sublime et longue liane tatouée, sans pudeur, sans vêtement (et hélas, sans talent d’actrice) qui exerce (dans le film) le doux métier de « chauffeuse de partouze ». Je sais que les garçons sont très énervés par cette grande fille dont certains pensent qu’elle est le fantasme ultime (MDR J)… Aiment-ils savoir aussi que la perfection au féminin fait un caca qui sent bon ??? (c’est dans le film je n’invente rien !).
Les garçons se trompent, comme souvent.
Le fantasme ultime serait (éventuellement) une fille qui plairait autant aux garçons qu’aux filles.
Le fantasme ultime est donc bien Mathieu Amalric, ses grands yeux, sa belle voix… désiré par tout ce qui bouge sur son passage, filles et garçons !