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Cinema - Page 196

  • LES ENFANTS DE BELLE VILLE de Asghar Farhadi ???

    Synopsis officiel : Akbar est jeune, il vient d’avoir 18 ans, mais Akbar est condamné à mort. Alors qu’il attend son exécution dans une prison de Téhéran, son meilleur ami et sa sœur vont tenter d’obtenir le pardon du père de sa victime, seul moyen pour lui d’échapper à son destin.

    Donc, j'ai vu ce film. J'avais d'abord décidé de ne pas vous en parler car il m'a fait un drôle d'effet... Et puis finalement j'en parle. Je suppose que la sortie de ce film de 2004 n'est dû qu'à l'immense et mérité succès du prodigieux Une séparation. Mais celui-ci n'a rien à voir même s'il parle de la famille et de la société. Il est surtout infiniment plus lent, répétitif (Akbar et la soeur de son ami doivent se rendre une bonne dizaine de fois chez le père de la victime pour implorer le pardon...) voire franchement soporifique... malgré des révélations sur la société et la "justice" iraniennes vraiment révoltantes.

    Le truc étrange qui s'est produit c'est qu'au bout d'un moment j'ai ressenti comme une over-dose de bondieuseries et d'injustice... qui m'ont rendu incapable de "profiter" encore intelligemment (oui je sais...) du film. Je n'avais plus qu'une idée, une obsession en tête : dire aux filles de jeter leurs foulards à la poubelle et aux garçons de tirer un coup bordel, avec une fille de leur âge, consentante si possible ! Ce qui n'est pas très cinématographique ! Tant pis.

  • JE ME SUIS FAIT TOUT PETIT de Cécilia Rouaud **

    Je me suis fait tout petit : photo Denis Ménochet, Vanessa ParadisJe me suis fait tout petit : photo Denis Ménochet

    Yvan vit une période difficile qui s'éternise. Lorsque sa femme l'a quitté 5 ans plus tôt pour suivre un nouvel amour en Thaïlande, elle lui a laissé leurs deux filles. Les deux adolescentes ont préféré vivre chez Ariane, la soeur d'Yvan, une jeune femme dévouée mais perturbée par des TOC (Léa Drucker) et protégée par un mari attentif (Laurent Lucas). Malgré ses maigres et maladroits efforts pour reconquérir ses filles, Yvan ne parvient à rien et décide d'aller enseigner le français et l'attribut du sujet dans sa Bretagne natale où l'attend une maison familiale isolée. C'est alors que débarque dans sa vie Léo, le petit garçon de 5 ans de son ex qui décidément s'y entend pour pondre et abandonner la couvée ensuite, et que lui tombe dans les bras Emmanuelle, une jeune femme farfelue qui ne tient pas bien sur ses pattes arrière, mère également de deux enfants.

    Recomposer tout ce bazar sans faire trop de dégâts ne va pas être de tout repos pour Yvan qui ne s'y entend pas trop mal pour ne pas prendre les bonnes décisions.

    Ce film aurait pu être un drame épouvantable tant les situations vécues par les enfants sont révoltantes. En particulier celle du petit Léo trimballé, délaissé, pas désiré. Complètement mutique, soudé à sa poupée Arlette, la situation du petit garçon est un véritable crève-coeur qui atteindra son apogée lors de son anniversaire au cours duquel sa mère (qu'on aurait envie d'aller chercher à coups de triques, mais le film se garde bien de porter ce genre de jugement !) se manifestera d'une bien cruelle façon. Les deux ados ne sont pas en reste et l'une d'elles fera d'ailleurs justement remarquer qu'avec de tels parents, elles assureront la survie de quelques psy pour pas mal de temps !

    Pour être quotidiennnement au contact de familles composées, décomposées, surcomposées je peux affirmer que ces situations abracadabrantesques ne sont pas spécialement cinématographiques mais bien réelles. Le reproche que je ferai donc au film est de ne pas avoir choisi entre comédie sentimentale et familiale épanouissante et réflexions sur les ravages causés par des événements et comportements à haute teneur traumatisante. On surfe donc constamment entre les considérations à propos du rôle des parents et les dégâts collatéraux provoqués sur les enfants, et la résolution des problèmes sentimentaux d'Yvan qui donne au film une direction beaucoup plus légère.

    Ce qu'il faut reconnaître par contre c'est que les deux acteurs principaux s'adaptent admirablement au style un peu bancal du film et qu'ils lui offrent tout l'humour, la fantaisie et le charme qui en font un plaisant divertissement. Vanessa Paradis et Denis Ménochet sont très drôles. Elle est adorable et lui craquant en papa maladroit qui se découvre, et en amoureux d'une poupée qui voudrait lui dire non...

    Denis me disait hier (oui messieurs dames, mais ce serait trop long à vous expliquer et cela ne vous regarde pas) de ne pas me gêner s'il avait le "charisme d'une huître" (je le cite) dans un film, de le signaler. Donc, je ne me gênerai pas. Promis. Mais dans ce film Denis, tu es aussi charmant et adorable que Vanessa !

  • LAURENCE ANYWAYS de Xavier Dolan *****

    Laurence Anyways : photoLaurence Anyways : photoLaurence Anyways : photo

    Comment parler de Laurence Anyways sans le trahir, sans l'abîmer, sans le ternir ? Film-fleuve imparfait, troublant, déroutant mais inattendu, inespéré. De ceux qui se glissent jusque sous la peau, dans les rêves de la nuit, qui accompagnent dès le réveil et offrent la certitude que oui, enfin, on a vu quelque chose de tumultueux certes, mais aussi de différent, nouveau, moderne. Pas révolutionnaire, non, puisque son sujet est vieux comme le monde et le cinéma, mais bien plus que cela. Unique. Merci donc à Xavier Dolan de m'emmener aussi loin, de me faire ressentir autant d'émotions en 2 h 39 mn. Le résultat est là. Impressionnant dès la première image de ce rideau flottant, vaporeux qui se soulève, jusqu'à la toute dernière qui arrive trop tôt et nous laisse orphelins de Laurence !

    De quoi s'agit-il ? D'une bonne dizaine d'années dans la vie de Laurence (c'est un garçon) et de Fréd (c'est la fille !) qui s'aiment d'amour fort et rédigent des listes de tout ce qui pourrait éventuellement ne pas leur procurer du plaisir. C'est mainstream. Laurence enseigne la littérature de façon très rock'n'roll à de jeunes gens qui apprécient beaucoup la méthode. Fréd travaille dans le cinéma, script sans doute. Ils s'aiment fort je vous dis, se comprennent au moindre regard, s'amusent et parfois même parlent comme dans les livres. Et puis un soir, Laurence explose "il faut que je te parle sinon je vais mourir", et tout s''effondre, mais pas tout de suite. Il parle et ne meurt pas. Laurence veut devenir une femme. En fait, il EST une femme puisqu'il ne s'est jamais senti homme. Il (se) ment depuis 35 ans et il souffre. Fréd s'écroule : "tu me mens depuis qu'on se connaît, pourquoi tu ne m'as pas dit que tu es gay ?". Sauf que Laurence n'est pas gay. C'est juste qu'il n'est pas un homme mais cela ne change rien, il aime toujours Fréd, plus que jamais. C'est décidé, dès la rentrée, il s'habille en fille. Le coup accusé, Fréd décide d'accompagner son homme dans la métamorphose et de le soutenir. Vaillante et généreuse, fougueuse, amoureuse, la jeune femme est même fière de son Laurence qui va devoir affronter ses proches, ses collègues, ses élèves, le monde... Laurence, le premier matin du reste de sa vie, se présente au lycée où il enseigne, pour la première fois habillé en fille et maquillé, alors que ses cheveux sont encore très ras et l'allure bien masculine. La traversée du couloir est un moment inouï. Insolent et déterminé Laurence avance à grandes enjambées. Appuyé sur le bureau face à sa classe qui fait brusquement silence en le découvrant ainsi vêtu, le coeur de Laurence palpite au-dela de l'écran et fait vibrer celui du spectateur. Cet instant suspendu semble interminable. Ne comptez pas sur moi pour vous dire qui va rompre ce pesant silence et comment se conclut cette scène magistrale !

    Puis Laurence se fait tabasser par un gras lourd, devient persona non grata de l'éducnat, rencontre de vieilles dames bariolées exentriques qui vont l'aimer sans condition... pendant ce temps Fréd perd pied, sombre dans la dépression et quitte Laurence. Si la scène ne vous fait pas sangloter, quittez la salle ! Séparés, Fréd et Laurence vont tenter de vivre, mais leur amour est plus grand que le temps et l'espace qui les éloignent désormais. Lorsque Laurence termine enfin son recueil de poèmes et l'envoie à Fréd pour lecture, Xavier Dolan exprime au sens le plus strict du terme ce que torrent de larmes veut dire. Et c'est ce qui est beau et fort dans ce film lyrique, exalté, exubérant. Le réalisateur n'a peur de rien, d'aucun effet, et le cinéma en procurent beaucoup, pour dire la profondeur d'un amour ou l'ampleur d'un chagrin. Ni de pousser l'ampli à 10, ni d'user (sans abuser) des ralentis, de faire tomber les feuilles ou les flocons pour faire joli ou signifier que c'est le début du commencement de la fin du monde. Il n'hésite pas dans la même BO à faire se côtoyer Brahms, Beethoven, Tchaïkovski, Vivaldi, Satie et Céline Dion, Dépêche Mode, Duran Duran. Une des scènes particulièrement réussie, baroque, exubérante est celle du bal où, sur Fade to grey de Visage, Fréd fait basculer sa vie, celle de Laurence (absent) et le film...

    Ce ne sont pas seulement les images, les plans, le format carré qui sont magnifiques et originaux, c'est toute la fougue et la ferveur mises pour exprimer la profondeur d'un sentiment qui balaie tout sur son passage mais finalement ne parvient pas à s'accomoder d'un anti-conformisme pas banal. Le réalisateur évoque mais ne s'appesantit pas sur la marginalité de la situation. Rien n'est lourd pour exprimer l'ostracisme, l'exclusion, la solitude et le fait que la transexualité soit considérée comme une maladie mentale. La détermination de Laurence n'est à aucun moment mise en doute mais ce qui intéresse davantage Xavier Dolan, c'est l'intensité insensée d'un amour romantique impossible. Et là, il y va à fond dans les ruptures, les retrouvailles, le manque, les séparations et ce "besoin de consolation impossible à rassasier". Pour tenter de trouver ce réconfort, Laurence se tourne régulièrement vers sa mère (Nathalie Baye, exceptionnelle), la supplie, se jette dans ses bras. Il ne trouve que les paroles embarrassées ou blessantes d'une femme tranchante comme un scalpel qui osera un "je ne t'ai jamais considéré comme mon fils"... Je vous laisse découvrir la seconde partie de la phrase (qui ouvre à nouveau les vannes lacrymales).

    Cela dit, entre deux sanglots, il n'est pas interdit de rire franchement car sur le parcours de Laurence et Fréd passe toute une galerie de personnages parfois hauts en couleur. Notamment la soeur de Fréd, l'hilarante et époustouflante Monia Chokry (révélation divine des Amours Imaginaires).

    Mais les deux piliers de ce film phénomène ou phénoménal sont évidemment l'impressionnante Suzanne Clément qui est sans faillir, la Fréd aux cheveux rouge, tour à tour extravagante, extravertie, puis border line frôlant la folie. Et bien sûr Melvil Poupaud, tout entier livré, abandonné à Laurence qui décide "de descendre la pente dans la peau d'une femme". Sa voix, ses gestes, le moindre de ses sourires, de ses larmes, de ses clins d'oeil (sexy) est inoubliable.

  • MA BONNE ÉTOILE de Anne Fassio *

     

    Ma bonne étoile : photoMa bonne étoile : photoMa bonne étoile : photo

    Il fut un temps, dans les années 80/début des 90, je regardais pas mal la télé. Et chaque été, il y avait la sériedelété. En général, ça se passait en provence. Il y avait des cigales et deux familles qui s'affrontaient, pour un bout de vigne, les Montaigu et les Capulet par exemple. Chaque famille possédait un domaine au doux nom qui faisait rêver. Le fils de la famille M. tombait amoureux de la fille de la famille interdite et réciproquement. Parfois il y avait même un mort ou deux et souvent il y avait Brigitte Fossey. Je ne sais pas si la séridelété existe encore mais ce film m'y a fait penser.

    Ici, une jeune fille de 18 ans, Louise, vit seule à la Ferronnière, un haras, avec son papa et Robert son tonton. Sa maman est morte mais Louise se console avec les chevaux et le bracelet qu'elle a hérité de sa jolie maman. La Ferronnière est au bord de la faillite, les huissiers sont aux portes et Louise qui fait des études de cavalerie dans la ville voisine va devenir championne jockey et renflouer les caisses grâce à Marquise, une jument qu'elle a élevée au biberon. Elle va aussi tomber amoureuse du premier garçon d'écurie (pas le premier qui passe, mais le premier en tant que chef !), un garçon un tantinet rustaud mais avec de très beaux yeux bleus. Tandis que le fils du riche propriétaire, un vilain qui donne des coups de cravache aux chevaux, lui tournera autour sans succès ! Il se vengera d'ailleurs la crevure. Mais tout ira pour le mieux dans le meilleur des champs de course à la fin finale !

    Voilà, c'est tout.

    MAIS... en 1983, je tombais amoureuse pour la vie, et donc voilà pourquoi. Et que ceux qui n'ont jamais vu Greystoke, réparent cette lacune, c'est un beau film plein de ouh ouh dedans !

    Cela dit, si cette Bonne étoile n'a pas grand intérêt, à moins de nourrir une passion secrète pour les canassons (ce qui n'est évidemment pas mon cas ! SAUF POUR UN), je dois admettre que je ne me suis pas ennuyée même si rien de surprenant et d'imprévésible n'est survenu pendant la projection. Je dois reconnaître également que la petite Lise Fleur (bravo les parents !) a du potentiel, et que le duo Christophe Lambert/Claude Brasseur est tellement complice et naturel que c'est un régal de les observer se donner à fond dans cette petite chose naïve et sans prétention.

  • PARIS MANHATTAN de Sophie Lellouche °

    Paris-Manhattan : photo Alice TaglioniParis-Manhattan : photo Alice Taglioni, Patrick Bruel

    Alice a deux passions dans la vie. Son métier de pharmacienne et les films de Woody Allen. Depuis ses 15 ans, un poster géant du réalisateur trône en bonne place dans sa chambre et elle entretient avec lui une conversation ininterrompue, lui livrant ses secrets, ses doutes et ses angoisses. Woody lui répond par les aphorismes dont il a le secret, tirés de ses films. Et c'est la voix de Woody qui les énonce. C'est donc très savoureux (pour les Aléniens...) et la SEULE bonne idée du film ! Que dis-je L'IDEE du film. En dehors du plaisir de retrouver la délicieuse Alice Taglioni, d'une maigreur effrayante néanmoins.

    Pour le reste, il s'agit d'une comédie sentimentale tout ce qu'il y a de plus banal. Les années passent et la demoiselle ne trouve pas son alter ego malgré toutes les tentatives de son envahissante famille juive pour tenter de lui présenter un prétendant. Le jour béni où elle s'intéresse à un garçon (Louis-Do de Lencquesaing, je lol) sa soeur lui chauffe sous son nez, se marie avec lui, fait une fille mystérieuse et s'éclate dans des parties carrées dans les hôtels !

    Aux clients de la pharmacie, Alice ne donne pas de médicaments mais des DVD de films de Woody Allen qui vont leur changer la vie comme ils ont changé la sienne ! Elle aidera même un cambrioleur à s'échapper et lui confiera Meurtres Mystérieux à Manhattan, Coups de feu sur Brodway... C'est dire la haute teneur en vraisemblance de l'ensemble. Puis, surgit un installateur de systèmes anti-intrusion, et c'est Patrick Bruel et là, on n'y croit plus du tout, si tant est qu'on y ait cru un peu. Car on sait qu'elle va finir par l'embrasser, mais Patrick n'est pas bon du tout. Il récite ses répliques comme s'il lisait les Confessions de J.J.R et que sa vie en dépendait !

    Quant à la famille d'Alice... Oh je n'en parle pas. Un condensé de clichetons chez les bourges. L'alcoolisme mondain de la mère, l'anxiété juive du père, le conflit avec la soeur... N'en jetez plus, la cour est pleine.

    Que Woody se soit prêté à cette farce pas drôle est un mystère. Mais bon, si on connaissait les films avant de les tourner...

  • A.C.A.B. (All cops are bastards) de Stefano Sollima °

    Entrer dans le quotidien d'une brigade italienne de l'équivalent de nos Compagnies Républicaines de Sécurité françaises, pourquoi pas ? Dès la scène d'ouverture, on est dans le bain. Une compagnie chauffée à blanc est lancée vers un stade, lieu de tous les débordements. Les hommes, casqués, bottés, armés entonnent leur chant de ralliement pour se donner du coeur à l'ouvrage :

    "Les CRS sont tous des fils de pute".

    C'est dire d'emblée, la haute opinon qu'ils ont d'eux-mêmes, de leur fonction et de leurs petites mamans qui doivent dérouler du chapelet et réciter des Ave en se demandant ce qu'elles ont fait au bon dieu pour mettre au monde de tels batards ! Il faut dire qu'ils ont des circonstances atténuantes. Ils ne sont respectés ni de leur hiérarchie, ni des citoyens qu'ils sont censés protéger. Alors normal qu'ils se défoulent un peu car après tout, pour un salaire de misère, y'a pas de mal à casser du facho. Sauf que les fachos sont des deux côtés de la barricade. En face des CRS, d'autres fils de pute, comprenons : les supporters de foot... oups pardon les hooligans ou ultras. Et donc, à la bêtise, la violence et la haine répondent la bêtise, la violence et la haine. Simplissime, élémentaire. Fermez le ban !

    A aucun moment, la moindre réflexion n'est amorcée. Aucun point de vue. On se place exclusivement du côté des CRS qui ne brillent pas par leur discernementet leur introspection. La cerise sur le pompom est que ces garçons sont tellement consciencieux, qu'ils poussent leur application jusqu'à faire des heures supps et emporter du travail à la maison. En dehors des heures de boulot, ils n'hésitent donc pas à massacrer du supporter (gentil) dans un train ou ailleurs, à sonner arbitrairement au domicile d'une personne dont le nom ne sonne pas très italo-italien et à lui demander si ses papiers sont en règle... Et ces garçons sont tout surpris que leurs femmes ne tiennent pas à élever leus enfants avec eux ! Grand moment où une jeune recrue CRS quittée par sa femme l'implore de lui confier leur petite fille de temps à autre pour lui éviter de péter un plomb et de taper sur les innocents !

    J'allais oublier. Ces types sont tellement cons que même entre eux ils se font des niches. Je vous laisse donc découvrir le bizutage du bleubite qui débarque. Savoureux.

    Si certains veulent y voir l'illustration d'une société en perte de repères, grand bien leur fasse. Je n'y ai vu que des mecs bourrins qui prennent tous les prétextes et occasions pour se taper dessus. Cette façon de procéder des mecs entre eux ne date pas d'aujourd'hui, qu'il s'agisse de religion, de politique, de territoire ou de foot... Mais bon, les "explications" de Stefano Sollima m'ont semblé un peu foireuses et fumeuses ! un truc en euses quoi !

    Ce film a obtenu le Prix Sang Neuf au dernier Festival du Film Policier de Beaune. Je ne l'avais pas vu à l'époque et l'avais bien regretté car il avait fait grand bruit et il en était beaucoup question dans les files d'attente. J'ai donc bien fait de troquer cette séance pour une dégustation de Fixin !

  • ROCK FOREVER de Adam Shankman *

    Rock Forever : photoRock Forever : photoRock Forever : photoRock Forever : photo

    Sherrie, godiche d'Oklahoma attifée comme une chanteuse country, s'en vient à Hollywood avec ses 33 tours de rock sous le bras convaincue de faire carrière dans la chansonnette. Sitôt descendue du bus, elle se fait chouraver ses skeuds par un vilain et tombe toute pleurnichante dans les bras de Drew, le falot de service qui lui offre un combi amour/boulot dans la même pochette surprise. Voilà donc notre Sandra Dee serveuse au Bourbon Room, bar décadent sur le Sunset Strip où se produisent les stars du Rock'n'roll en cette année 1987. En fait de chanteuse, elle va devenir strip-teaseuse dans un autre bar pour messieurs libidineux pendant que son insignifiant Drew se produira dans un boys-band et que la star planétaire Stacee Jaxx n'en finira plus de faire ses adieux ou son come back... je n'ai pas tout suivi.

    Donc, c'est une comédie musicale.
    Je ne le savais pas. Cela signifie que parfois les gens au lieu de parler, se mettent à chanter et à danser et le moindre passant qui passe en fait de même et connaît la chanson, la musique et la choré !

    Respect.

     

    J'aime les comédies musicales.
    Mais pas trop celle-ci,

     

    elle est ratée !

    La faute aux deux endives que je vais m'empresser d'oublier, qui font office de rôles principaux et qui risquent de se reproduire et de donner encore des générations de braillards qui confondent chansons et hurlements. Et je ne vous parle même pas du vibrato r'n'bisant de la donzelle qui se prend parfois pour Olivia Newton John mais en moche et peinturlurée comme si elle allait à la Gay Pride !

    Le gars... il est tellement mochtron qu'il a même fini par devenir transparent.

    La faute à un macaque habillé comme Kadhafi qui ne risque pas de me faire ébaucher l'amorce de l'ébauche d'un sourire tant ses NOMBREUSES apparitions me donnent plutôt envie d'en faire de la chair à pâté !

    La faute à Russel Brand qui me file un urticaire géant.

    La faute à la musique qui m'a souvent donné l'impression que l'écran était enduit de guimauve, de sirop, de mélasse,

    et trop de glucose me dérégule la glycémie.

    MAIS...

    dans Rock Forever... il y a les "vieux", et ce sont eux qui assurent le BON boulot. Bien sûr il y a Tom Cruise... et une discussion à peine animée autour du repas du soir nous a une fois de plus ramenés au thème de la scientologie. Tom Cruise n'est pas une bonne personne mais c'est un putain de bon acteur. Bon à tel point que je me dis qu'un si bon acteur ne peut pas être une aussi mauvaise personne. Sauf que si. Mais tant pis. La performance physique, vocale et (dés)enchantée qu'il livre est pratiquement du niveau de celles qu'il offrait dans Magnolia for ever ou Eyes Wide Shut où il se décomposait sous nos yeux ébahis.

    Catherine Zeta-Jones est tordante en ex-groupie devenue vipère par dépit. Elle condamne et combat le rock diabolique et s'amuse beaucoup à le faire. Et puis, Alec Baldwyn en tôlier gay du bar où il faut être vu, est absolument impayable. Malgré un sérieux dont il ne se départit pas, il est la caution comique du film, hélas souvent flanqué de ce nazbroque de Russel Brand toujours mauvais comme un cochon.

  • KILL LIST de Ben Whistley ***

    Le quotidien de Jay n'est plus qu'une longue scène de ménage. Depuis 8 mois, après une mission foireuse à Kiev (dont nous ne saurons rien) il est sans travail et sa femme panique en regardant les comptes fondre à vue d'oeil. Bien sûr il lui dit bien qu'elle est à deux doigts de devenir une mégère mais lorsque son copain Gal lui propose une nouvelle mission, Jay accepte. Les deux amis rencontrent les commanditaires de leur nouveau travail (abattre trois hommes), qui ont des mines vraiment flippantes et des manières pas catholiques.

    J'avais vu (et beaucoup aimé) ce film au dernier Festival de Beaune où il avait d'ailleurs obtenu le Prix de la Critique. Le revoir confirme mon opinion et m'ont en plus permis d'apprécier à quel point il est impeccablement structuré et découvrir en outre qu'une scène du tout début où Jay s'amuse dans son jardin avec sa femme et son fils de 7 ans, n'était que le reflet ou la répétition de l'abominable scène finale.

    Le réalisateur est un petit malin et réussit comme personne à jouer avec nos nerfs en les mettant à rude épreuve. Par ailleurs, il inverse les rôles et nous convainct de ne pas nous fier aux apparences. Sous ses airs bonnasses de gros nounours affable Jay est un grand malade sadique bien dérangé du ciboulot. Alors que Gal et son apparence rustique de mauvais garçon conserve un semblant de jugeotte et de bon sens. Et enfin, non content de nous mettre les nerfs en pelote, le réalisateur nous laisse le loisir de faire travailler notre imagination. Lorsqu'un des deux personnages visionnent une vidéo atroce, il ne nous montre que les effets produits sur celui qui la regarde. Pourtant Jay et Gal ne sont pas des anges mais ce qu'ils voient est manifestement insoutenable !
    Pour démontrer les dégâts irréversibles que les guerres provoquent dans la tête de leurs vétérans, Ben Wheatley n'y va pas avec le dos du marteau... Et ce n'est pas rien de dire que ce film n'est pas à mettre devant tous les yeux et j'avoue que j'ai dû me les cacher à plusieurs reprises. La tension et l'atmosphère d'épouvante vont crescendo. Les scènes de crimes sont de plus en plus sadiques, jusqu'à un final insoutenable pas banal et pour le moins inattendu.

    Comment et pourquoi aimer un film aussi violent, non dénué cependant d'un humour très bienvenu ? Et bien quand le cinéma peut encore surprendre, on dit merci et on aime, voilà tout. D'autant que le film est par ailleurs d'une grande beauté !
    Et pour une fois que je suis d'accord avec l'avis et que je le comprends de mon ex collègue Joachim Lepastier, je vous le livre car il donne quelques précieuses indications sur le style unique et pourtant très référencé du film : "Un fond réaliste "à la Alan Clarke", de l'ésotérisme "à la Zodiac", du sarcasme "à la Tarantino", de l'hyper-violence "à la coréenne", de l'épouvante forestière "à la Blair Witch", de l'onirisme poisseux "à la Lynch"... Voilà la liste qui structure cet étrange film noir."

  • PIÉGÉE de Steven Soderberg °

    Rien à sauver de ce Soderbergh moins que mineur. Et ceux qui prétendent que Woody est en manque d'inspiration n'ont qu'à aller endurer ce Piégée pour se rendre compte de l'étendue du désastre. Sur un scénario prévisible et confondant de banalité, Soderbergh enquille les scènes paresseuses comme un automate. A mi-chemin entre un James Bond daté et un brouillon de Jason Bourne, une spécialiste des missions délicates à travers le monde se voit doubler par ses employeurs et contrainte pour son honneur et parce que c'est une teigne, de se venger de tous ces vilains garçons.

    Tout cela est très ennuyeux. Barcelone est filmée comme la RDA et quand on est au soleil du Nouveau-Mexique un beau filtre jaunâtre nous signifie qu'il fait chaud. Les dialogues indigents sont à la hauteur de l'intrigue.

    Alors si ça vous chante d'aller voir une actrice sexy et expressive comme un parpaing se tatanner avec un casting quatre étoiles au minimun syndical mais aux coupes de cheveux à se tordre de rire (Michaël Fassbender, Channing Tatum, Antonio Banderas, Michaël Douglas, Ewan McGregor, Matthieu Kassovitz, Bill Paxton), à vous de décider.

  • INSIDE de Andrès Baiz **

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    Adrian est nommé à Bogota à la tête de l'Orchestre Philarmonique. A sa demande son amie Belèn quitte l'Espagne pour s'installer avec lui en Colombie. Ils emménagent dans une splendide demeure où pourraient tenir 10 pianos à queue et le Philamornique au complet...

    Mais le jeune homme est volage et s'approche d'un peu près d'une accorte violoniste qui n'est pas insensible non plus. Belèn jalouse disparaît. Adrian noie sont chagrin dans des whisky et se console très rapidement entre les bras de Fabiana, superbe serveuse de bar très compatissante, qui n'aime pas voir les garçons pleurer. Mais des bruits suspects se font entendre dans les tuyauteries, les plombs sautent un peu trop régulièrement et la jeune femme n'est plus très rassurée.

    N'étant pas adepte des films-qui-font-peur et encore moins de ceux dont le seul ressort dramatique consiste à faire sursauter le spectateur à coups de cymbales et de portes qui claquent, je suis allée voir cet Inside avec une légère appréhension. Les maisons envoûtées où sur lesquelles pèsent une malédiction, très peu pour moi. Heureusement, je n'avais rien lu (ou à peine) car j'ai découvert après vision que les critiques encartés spoilent éhontément ce qui constitue une des premières surprises du film. En ce qui me concerne, pendant la première demi-heure, je me suis surprise à penser "qu'est-ce que c'est que ce roman photo pour magazine ?". Je craignais également qu'un galimatias ésotérique finisse par prendre le dessus. Que des esprits frappeurs ou vengeurs investissent la robinetterie et que Fabiana, qui prend énormément de bains, s'en vienne à dire "je vois des gens morts". Et puis non, pas du tout. C'est un peu, beaucoup, plus prosaïque que cela, mais j'ai néanmoins été cueillie dès le premier rebondissement. Et peu à peu, les flash-backs, certains plans étranges voire complètement cons, les scènes revues sous un autre angle et du point de vue d'un autre personnage... tout prend forme, tout s'explique et j'ai réellement et sans doute naïvement été bluffée.

    Et n'ai même pas eu peur !

    En outre, la beauté folle des trois jeunes personnages principaux rend le tout très plaisant à l'oeil.