Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Cinema - Page 204

  • OSLO, 31 août de Joachim Trier **

    Oslo, 31 août : photo

     Oslo, 31 août : photo

    En cure de désintoxication, Anders obtient une "permission" afin de se rendre à un entretien d'embauche. Tout au long de la journée, avant et après son rendez-vous, il va faire des rencontres, retrouver des amis, tenter d'en revoir d'autres, contacter un ancien amour, sa soeur, régler des problèmes familiaux, vider la maison des parents... toute une vie en une journée pour se diriger lentement, inéluctablement vers un choix décisif.

    On apprendra peu de choses d'Anders. Et surtout pas comment il est devenu toxicomane. Il ne ressemble pas aux drogués présentés habituellement au cinéma. Il fait partie de la "classe moyenne", il est cultivé et avait un métier. Ce n'est ni un junkie perdu ni un toxico riche et égaré.  Quelques bribes du passé nous le rendront familier. La première scène silencieuse et glaçante le présente armé d'une grande détermination. Lestant ses poches de pierres, il s'avance sans la moindre hésitation dans un étang. Il s'enfonce, disparaît et refait brusquement surface. Il sort de l'eau comme accablé de ne pouvoir lutter contre cet instinct de survie. Cette journée il va donc la vivre et tanguer constamment entre l'espoir et l'abattement. Un téléphone dont il ne peut obtenir que la boîte vocale, un entretien qui va tourner court, le regard des autres tour à tour complices ou accusateurs, une rencontre inespérée... tous les micro événements de ce 31 août vont orienter Anders vers un choix déterminant, définitif mais aussi le faire hésiter.

    Cette lente et douloureuse errance à travers Oslo est entièrement portée par un acteur magnifique d'une tristesse insondable dont le visage s'éclaire à de rares et précieux moments d'un sourire désarmant.

  • ALBERT NOBBS de Rodrigo Garcia vs/ SHERLOCK HOLMES 2 : JEU D'OMBRES de Guy Ritchie

    Quel étrange titre êtes-vous en train de vous dire à l'intérieur de vos petites têtes interloquées !!! Je vais tout vous expliquer. Voilà deux films que j'ai vus... Enfin oui et non. Deux films en tout cas dont je ne peux pas vraiment vous parler. Vous saurez tout en lisant la suite. Pour l'un d'entre eux, j'ai un peu honte mais comme je vous dis TOUT...

    Albert Nobbs : photo Glenn Close, Rodrigo Garcia

    Durant trente années une femme s'est faite passer pour un homme pour ne pas perdre son emploi. Nous sommes au XIXème siècle en Irlande dans un hôtel très chic dirigé d'une main de fer par une grosse dame très aimable avec sa distinguée clientèle, beaucoup moins avec son personnel. Albert Nobbs est donc une femme et personne ne le sait. Il (ou elle) économise sou par sou sur ses pourboires afin de pouvoir s'offrir une petite boutique. Et il (ou elle) se met en tête d'épouser une jeune soubrette qui n'a d'yeux que pour un jeunot de son âge.

    La singularité de l'objet aurait pu donner un film assez étourdissant mais très rapidement rien ne s'en dégage. Ni âme, ni mystère, ni dynamisme. Et c'est là que je vous l'avoue tout de go. Je me suis endormie mais comme jamais je ne m'étais endormie au cinéma ! La preuve, le 1er rôle masculin est tenu par Aaron Johnson, garçon que j'adore, et bien j'ai à peine eu le temps de voir qu'il arborait une jolie cicatrice sur la joue que Morphée m'avait recueillie dans ses bras moelleux. J'ai vu au générique (vous aussi vous vous réveillez toujours pendant le générique ?) qu'il y avait Jonathan Rhys Meyer garçon que j'adore, et franchement, j'en doute, je ne l'ai pas vu. Je présente mes excuses auprès des deux personnes que je ne connais pas et qui m'encadraient car il paraît que parfois j'ai le sommeil sonore.

    Que dire de Glenn Close ? Pour ce que j'en ai vu, son masque cireux est plutôt effrayant et ridicule. Sa démarche et son expression unique de terreur, pas mieux.

    Si quelqu'un veut bien me raconter le film, j'accepte.

    Sherlock Holmes 2 : Jeu d'ombres : photo Guy Ritchie

    En ce qui concerne Sherlock, c'est une toute autre histoire. Impossible de dormir de toute façon car le nombre de décibels dépasse sans nulle doute le degré de tolérance autorisé. Il ne manquerait plus que la 3D et il y aurait sans doute des syncopes durant la projection. Pendant un certain temps je dois dire que je me suis accrochée aux branches et mis tous mes neurones en état de marche pour tenter de comprendre. Rien à faire, l'énigme dépasse absolument les compétences et les limites de mon intelligence, je n'ai STRICTEMENT RIEN compris. Tout ce que je peux dire c'est que ce film est entièrement dédié, voué, consacré à la gloire du très joli garçon ci-dessus. Robert Downey Jr lâché comme un chien tout foufou dans un poulailler, ou conscient de la nébulosité du scenario a décidé d'occuper le terrain. Plus de place pour rien, ni pour une quelconque histoire dont le... réalisateur (?) semble se foutre ni surtout pour ses partenaires réduits, contraints de lui servir une soupe tiède. Le pauvre Jude Law, déjà pas terrible acteur par ailleurs est transparent et la merveilleuse Noomi Rapace fait peine à voir même si elle porte joliment le costume de gitane.

    Robert Downey Jr est le plus grand cabotin de tout hollywood et parfois c'est pas bien gentil pour les copains. Heureusement, il est très beau et très drôle !

  • LE TERRITOIRE DES LOUPS de Joe Carnahan *

    Le Territoire des Loups : photo Joe Carnahan

    Le Territoire des Loups : photo Joe Carnahan, Liam Neeson

    John est tueur de loups et autres bestioles sauvages pour une compagnie pétrolière. Son travail consiste à protéger les employés des bêtes enragées qui rôdent autour de la station dans le grand nord. Mais il a aussi un gros chagrin, sa femme est morte (c'est normal il n'a jamais été bon être la femme de Liam Neeson dans les films, ni dans la vraie vie d'ailleurs...). John n'a plus le goût à rien et surtout pas à la vie. Un soir de solitude et de désespoir encore plus profonds il pointe le canon de son fusil dans sa bouche pour en finir, mais ne parvient pas à tirer. Il prend l'avion avec ses collègues pour rejoindre Anchorage en Alaska. Après quelques fortes secousses annonciatrices, l'aéroplane se crashe au milieu de nulle part ne laissant que 6 survivants sur les 50 ayant pris place dans l'engin. Les 6 guguss qui se connaissent peu et ne s'apprécient pas davantage vont devoir se serrer les coudes pour s'en sortir. Vue l'ambiance, on se dit qu'ils ne vont pas tarder à s'entre bouffer. John (Liam Neeson, vraiment très bien) s'autoproclame rapidement chef ce qui n'est pas du goût de tout le monde. Mais il prouve rapidement que son boulot qui en faisait bien marrer certains lui a permis d'acquérir une connaissance pointue des us et coutumes des canidés qui viennent dès les premières minutes faire une inspection des lieux qui ne ressemble en rien à une visite de courtoisie.

    Le film catastrophe qui  met en lumière la capacité d'hommes ordinaires à s'entraider, à se dépasser dans des situations extraordinaires voire extrêmes comme c'est le cas ici, on a déjà vu. Ici, ces hommes vont devoir non seulement lutter contre un froid intense, le manque de nourriture, peu de moyens, tout ayant été détruit dans l'accident, mais surtout contre l'agressivité d'une meute de loups menaçants et affamés eux aussi. Le hasard et la malchance ont fait que l'avion s'est écrasé sur leur territoire dont ils n'entendent pas concéder la moindre parcelle. Chaque nuit, ils attaquent dans le but de tuer et décîment peu à peu la troupe déjà pas bien nombreuse. La différence avec d'autres films du même tonneau est peut-être la façon dont John dès le début annonce clairement à un compagnon de galère en train d'agoniser, qu'il est en train de mourir. Pas de : "tiens bon, tu vas t'en sortir", mais "tu es train de mourir, une grande chaleur va t'envelopper et ce ne sera pas désagréable". La scène est forte et donne le ton. Ces hommes vont non seulement développer un instinct de survie qui semble toujours s'intensifier dans ces moments tragiques, mais aussi apprendre en un temps record à accepter qu'ils vont mourir. Car l'hécatombe ne s'arrêtera pas. La détermination, l'acharnement des loups sont exceptionnels. Dommage donc avec de si bonnes idées que le réalisateur nous mette en présence d'hommes absolument inintéressants et plutôt bourrins dont on ne découvre qu'un aspect de la personnalité. Il y a le boulet "relou" de bout en bout dont le rêve serait de "tirer un coup une dernière fois". Celui qui refuse qu'on lui donne des ordres et qui prétend pouvoir s'en sortir seul. Le bon gros gentil noir qui fait des cauchemars la nuit, celui qui a le vertige. Et j'ai déjà oublié les caractéristiques des uns et des autres qui ne brillent de toute façon pas par leur intelligence. Sans parler de l'indigence des dialogues "oh, j'entends de l'eau, il doit y avoir une rivière pas loin !". On découvrira tardivement dans la grande scène que j'ai appelée "la collec' des porte-feuilles" que leur attitude crétine n'était qu'une façade pour dissimuler les gros coeurs plein d'amour qui battent sous la doudoune !

    En tout cas, nos lascars crèvent de trouille et on les comprend. Régulièrement, les loups (pfff, tout en animatronic), d'une taille infernale et monstrueuse les attaquent, les mordent, les déchiquettent, les tuent. Les hommes avancent coûte que coûte vers le sud dans la neige et blizzard et ce n'est pas facile. Ils sautent d'une montagne à l'autre grâce à une corde confectionnée avec les moyens du bord. Grand moment !!! Ils font des feux de camp pour tenter de se réchauffer et un soir au coin du feu, ils deviennnent copains comme cochons mais aussi experts en psychologie masculine, chacun interprétant savamment l'attitude de l'autre. Au secours ! De toute façon, il y avait déjà belle lurette que je m'ennuyais copieusement. Je suis plus mer que montagne, alors les grandes étendues neigeuses... au bout d'un moment !

    Et puis, miracle ! alors que je sentais l'épilogue proche, les cinq dernières minutes tiennent ni plus ni moins du génie. Contre toute attente et prenant le spectateur complètement au dépourvu, au lieu d'asséner la fin la plus prévisible attendue, la dernière scène est d'une force, d'une profondeur et d'une beauté inouïes et sensationnelles. Une totale surprise à deux égards. D'une part l'endroit où John/Liam (qui se dépasse aussi dans cette ultime scène !) se retrouve, m'a complètement cueillie, déconcertée, époustouflée. D'autre part, qu'un film américain démontre la non existence de Dieu en non personne est une rareté aussi inattendue que surprenante. Et pour ces cinq dernières minutes sublimes qui rattrapent deux heures d'ennui, je dis merci Joe, et dommage aussi. Surtout.

  • INDIGNADOS de Tony Gatlif

    sortira en salles mercredi 7 mars et je vous propose de gagner 5X2 places pour voir ce film

    Indignados : affiche

    Synopsis : Indignados est le témoignage fictionné du temps du réel, de ce qui se passe aujourd’hui, et nous plonge dans la réalité dense et palpable d’une Europe révoltée. Au coeur de l’actualité, au sein même des mouvements des Indignés, nous découvrons, à travers le regard et le voyage de Betty, jeune clandestine africaine, des hommes et femmes qui se dressent face à un système, pour juste pouvoir vivre.

    Pour remporter ces places, terminez la phrase commencée (après avoir regardé la bande annonce) et trouvez à qui appartiennent ces paires d'yeux.

    Seules les réponses de 1 à 5 permettent de gagner.

    UNE SEULE REPONSE A LA FOIS PAR PERSONNE.

    ON NE RETENTE SA CHANCE QUE LORSQUE J'AI VALIDE LA REPONSE.

    GAME ENFIN OVER. MERCI.

    ON PEUT GAGNER DES PLACES :

    1

    JAMES THIERREE trouvé par guy

    "Le peuple uni...ne sera jamais vaincu"

    indignados de tony gatlif,cinéma,jeuindignados de tony gatlif,cinéma,jeu 

    2

    BIROL ÜNEL trouvé par sopel

    "Aucune personne...n'est illégale"

    indignados de tony gatlif,cinéma,jeuindignados de tony gatlif,cinéma,jeu

    3

    Quel est le prénom du personnage principal ? BETTY

    CARLO BRANDT trouvée par Titine

    indignados de tony gatlif,cinéma,jeuindignados de tony gatlif,cinéma,jeu

    4

    "Peuple pris...au piège"

    RUFUS trouvé par mel

    indignados de tony gatlif,cinéma,jeuindignados de tony gatlif,cinéma,jeu

    5

    "Nos mains sont...nos armes"

    MARC LAVOINE trouvé par Ed

    indignados de tony gatlif,cinéma,jeuindignados de tony gatlif,cinéma,jeu

    ON PEUT JOUER SANS GAGNER DE PLACES :

    6

    FRANÇOIS CLUZET trouvé par Jordane

    indignados de tony gatlif,cinéma,jeuindignados de tony gatlif,cinéma,jeu 

    7

    VINCENT LINDON trouvé par Florence

     indignados de tony gatlif,cinéma,jeuindignados de tony gatlif,cinéma,jeu 

    8

    JEAN PIERRE BACRI trouvé par Florence

    indignados de tony gatlif,cinéma,jeuindignados de tony gatlif,cinéma,jeu

     9

    GERARD DARMON trouvé par Jordane.

    indignados de tony gatlif,cinéma,jeu indignados de tony gatlif,cinéma,jeu

    10

    ROMAIN DURIS trouvé par caro

    indignados de tony gatlif,cinéma,jeuindignados de tony gatlif,cinéma,jeu

     twitter.com/Tgatlif - http://www.tony-gatlif.com - https://www.facebook.com/tonygatlif  

  • EXTRÊMEMENT FORT ET INCROYABLEMENT PRES de Stephen Daldry °°

    Extrêmement fort et incroyablement près : photo Max von Sydow, Stephen Daldry

    Extrêmement fort et incroyablement près : photo Stephen Daldry

    Où étiez-vous le vendredi 11 septembre 2001 vers 17 heures (heure française). Moi je me souviens très bien. J'étais à la "RNAC" haut lieu de culture où je ne mets plus les pieds car la clim y est une catastrophe thermo-nucléaire et je plains de tout mon coeur sec les gens qui y travaillent (on y gèle en été, on y transpire en hiver !!!) et le personnel quoique très compétent dans les rayons ("je voudrais le livre dans lequel à un moment le héros il porte un tee-shirt vert !" et le gars vous sort le livre...) est particulièrement imbuvable en caisse. Cela dit sommes-nous obligés de boire le personnel de caisse ? Non. Et puis surtout je n'y vais plus car j'ai découvert un endroit beaucoup chaleureux et convivial. C'est donc dans ce lieu à la clim' déréglée où plein de postes de télé sont allumés simultanément que j'ai vu un avion percuter une Twin et même que je le trouvais bizarre ce film aux prises de vue bancale...

    Mais bon, je ne vais pas vous raconter mon 11 septembre étant donné qu'au 105ème étage de la tour et de façon tout à fait imprévue, se trouvait le père d'Oskar, un garçon de 11 ans aussi antipathique qu'insupportable. Autant vous le dire tout de suite, le père ne survit pas et c'est évidemment un drame pour Oskar qui partageait avec lui une passion pour les jeux à la con et les expériences en tout genre telle que la recherche d'un sixième district à New-York. Oskar, reconnaissons-le est une espèce de Raymond la Science qui sait tout sur tout et le fait savoir à qui l'approche dans la seconde. Atteint d'un syndrome d'Asperger pas vraiment diagnostiqué, il est un peu surdoué mais aussi très très angoissé. En gros, il a peur de tout (et ça ne s'arrange pas après les attentats) du bruit, du silence, des avions, des trains, des voitures, des marteaux piqueurs, de faire de la balançoire, de lever la tête, de baisser la tête... pour avoir la liste complète rendez-vous en salle. Lorsque son père meurt, Oskar est évidemment très malheureux et devient absolument excécrable avec sa  pauvre mère qui tolérait que le père et le fils dorment ensemble. Il trouve dans la chambre du père une enveloppe contenant une clé et il devient obsédé à l'idée de découvrir quelle serrure ouvre cette clé. Il est persuadé que son père lui a laissé ce message et souhaite par l'infini et au-delà communiquer avec lui. Comme s'il avait prévu de mourir ! Passons et faisons mine de comprendre. Voilà donc notre génie qui s'en va parcourir en long en large, en travers et à pieds les différents quartiers de New-York à la recherche d'un certain Black qui détiendrait, en plus de la clé du mystère, la serrure qui va avec. Anéfé, sur l'enveloppe était juste inscrit ce mot : Black, et Oskar le génie recense grâce aux bottins de la ville, 476 Black résidant dans la Grosse Pomme. Bon courage. En chemin, il rencontre larirette larireeette, plein de gens dont la plupart très bienveillants prient Dieu pour qu'il atteigne son Graal.

    Puis il rencontre un très vieux monsieur, très seul et complètement muet qui va un temps l'aider dans sa quête. Un beau jour le vieux renoncera trouvant sans doute comme moi que Raymond la science est déplaisant au possible. Il préfèrera prendre un taxi pour s'en aller ailleurs sans se retourner. Oskar est incapable de s'adresser aux adultes sans gueuler et déclamer des tirades interminables pour justifier le moindre de ses actes. Quand il ne s'adresse pas aux personnages du film, il parle en voix off et ce moutard arrogant et insolent, d'insupportable devient quasiment détestable. Le dernier acteur enfant que j'ai eu envie de trucider jouait dans... non, je ne le dis pas, j'avais eu des plaintes... mais celui-ci j'ai eu non seulement envie de l'exterminer mais que ce soit dans les pires souffrances. Les mots me manquent pour dire à quel point il est agaçant, horripilant, crispant. Je ne lui cherche pas d'excuses mais il faut reconnaître néanmoins que ce film idiot et exaspérant n'est pas fait pour le rendre sympathique et encore moins émouvant.

    J'ai du mal à croire que ce Stephen Daldry ne soit pas un homonyme. Il ne peut s'agir du même Stephen Daldry responsable de "Billy Elliot", "The hours" ou "The reader" ! C'est impossible. Qu'a voulu démontrer ce Daldry ci ? Le traumatisme des attentats du WTC sur le new-yorkais moyen ? Raté. Complètement. Ce ne sont pas quelques inserts quasi documentaires avec plans fixes sur des gens qui ont l'air vrai ou une visite du mur des "portés disparus" qui vont accorder un semblant de réalisme à ce machin boursouflé et cousu de gros fil blanc. L'enquête d'Oskar ne tient pas debout et le simili suspens entretenu à deux reprises par une musique d'ascenseur (ah ! la grande scène du 2 où il fait écouter les messages laissés par son père en train d'agoniser dans la tour !!!) fait complètement flop. Et les épilogues ont vraiment de quoi faire sourire si l'ensemble ne mettait vraiment de mauvaise humeur.

    A quoi s'attendre avec un titre aussi débile de toute façon dont je ne comprends d'ailleurs pas la signification ? Et que fait le merveilleux Max Von Sydow dans ce ratage absolu ? Quant à Tom Hanks, il semble définitivement perdu pour la science. Ses gesticulations et grimaces stupides ne sont ni drôles ni émouvantes. On est même gêné pour lui de le voir s'agiter ainsi et soulever les épaules comme un débile. Quant au moutard enfin, le miracle "Billy Elliot" ne se renouvelle pas, loin s'en faut, c'est même plutôt l'inverse.

  • LES INFIDELES de Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Emmanuelle Bercot, Fred Cavayé, Eric Lartigau, Michel Hazanavicius, Alexandre Courtès **

    Les Infidèles : photo Alexandre Courtès, Emmanuelle Bercot, Eric Lartigau, Fred Cavayé, Gilles LelloucheLes Infidèles : photo Alexandra Lamy, Alexandre Courtès, Emmanuelle Bercot, Eric Lartigau, Fred CavayéLes Infidèles : photo Alexandre Courtès, Emmanuelle Bercot, Eric Lartigau, Fred Cavayé, Gilles Lellouche

    Le couple est-il synonyme d'infidélité(s) ? Oui répondent en choeur les 7 réalisateurs de ce film à sketches. Mais ce sont ici les hommes qui ont l'adultère et la trahison chevillés au corps. Je reconnais que j'allais un peu à reculons vers ce film car j'en ai vraiment plus qu'assez de la misogynie ambiante au cinéma, de l'image véhiculée sur les femmes (surtout les jeunes) par les réalisateurs avec la complicité des filles elles-mêmes tellement préoccupées par leur apparence et j'en passe (on n'est pas à un congrès du MLF). Mais contrairement à ce que j'imaginais et malgré les lourdeurs, les caricatures, j'ai ri et même souvent. Et il ne s'agit pas uniquement ici de rire DE, mais de rire AVEC. Bien sûr la plupart du temps, la caricature extrême fait plonger les hommes dans un ridicule sans fonds mais franchement, c'est parfois pas mal observé surtout lorsque ces chers machos se prennent pour des séducteurs irrésistibles. On sait de tout temps qu'un homme qui multiplie les conquêtes est un Don Juan, un tombeur, un bourreau des coeurs et qu'une femme atteinte du même symptome de conquérante est une salope, une nymphomane. C'est comme ça ! Qu'à cela ne tienne, je devais être de bonne humeur car je n'ai pas éprouvé ce sentiment de déséquilibre. Et si les hommes sont ici risibles et consternants dans leur addiction, j'ai trouvé que les femmes réagissaient plutôt avec fermeté à leurs petites bassesses et autres tromperies.

    Comme tout film à sketches il est forcément inégal. Le tort dans ce genre d'entreprise est de se réclamer forcément et systématiquement de Dino Risi et de ses Monstres ou d'Ettore Scola. Car si je tiens Jean Dujardin pour un merveilleux acteur, est-ce que Gilles Lellouche peut se réclamer de Vittorio Gassman, de Nino Manfredi ou Ugo Tognazzi ? Faut pas pousser mémère et je compte parmi mes films cultes "Nous nous sommes tant aimés" qui me fait toujours fondre en larmes de bonheur. Je n'imagine pas que ce film ci puisse devenir culte malgré de vraiment bons moments et même un sommet !

    La partie Manu Payet addict aux femmes du troisième âge coquines et S.M. ne m'a nullement convaincue ni même tiré un sourire compte tenu de la chute du sketche. Et puis Manu Payet... bon passons ! L'épilogue à Las Vegas tourne à la grosse poilade et au big porte nawak où il n'y a plus que les acteurs qui s'amusent. Gilles Lellouche aux urgences, "coincés" à l'intérieur d'une fille est l'apothéose de la bêtise et de la vulgarité. Ce qui fait quand même un score de 3 sketches qui sont d'après moi ratés.

    Il reste la virée pathétique des deux amis qui bien que mariés et père de famille pour l'un ne peuvent s'abstenir de sortir chaque nuit et de se retrouver immanquablement le matin, à l'heure où les "balayeurs sont plein de balais", plutôt insatisfaits. La vacuité de leurs bordées régulières démontrent comme jamais à quel point la chair peut être triste et "l'ennui désolé par de cruels espoirs". Mufles de façon extraordinaire ils parlent constamment de leurs légitimes à leurs conquêtes d'un soir.Le séminaire plus vrai que nature d'une entreprise dans un hôtel*** où Jean Dujardin, le sourcil épais, le bide flasque tente en vain jusqu'au petit jour de trouver une femme pour passer la nuit avec lui. Ses tentatives grotesques pour séduire, être drôle le conduiront à se comporter en gamin avec une collègue gentille et très patiente qu'il a quelques heures plus tôt insulter  sont navrantes. Et Jean Dujardin n'a pas son pareil pour jouer les abrutis sans avoir l'air de forcer. La liaison qui finit par le dépasser d'un dentiste bientôt quarantenaire et d'une jeunette de 19 ans qui refuse de se laisser soumettre. L'épisode des "Infidèles anonymes" qui réunit tous les participants de chaque sketche avec Sandrine Kiberlain (tordante et excellente) en animatrice autoritaire de ces "malades" dont Guillaume Canet, hilarant et fayot qui en est à sa 8ème tentative de désyntox.

    Et surtout, surtout, et sans vouloir être rabat-joie, l'épisode intitulé "La question", le seul réalisé par une femme, Emmanuelle Bercot est de loin le meilleur. Il n'est pas seulement le meilleur à l'intérieur du film mais vraiment d'une qualité exceptionnelle. Un couple rentre chez lui après une soirée chez un couple d'amis dont l'homme, infidèle compulsif, évoque ses conquêtes à voix basse pendant que sa femme s'affaire en cuisine. Devant la muflerie de cette attitude Alex... euh Lisa demande à son Jeannot de se parler franchement dès leur retour à la maison. Elle l'assure que leurs 15 ans de vie commune auront raison d'un coup de griffe dans le contrat, d'autant que le temps a sûrement passé sur cette incartade. Mauvaise idée. Et c'est à un véritable "Qui a peur de Virginia Woolf" auquel on assiste. Et si le propos est particulièrement bien observé (la femme dit "qu'est-ce qu'elle avait de plus que moi ?" et l'homme "il baisait mieux que moi ?") et filmé, les deux acteurs en présence : Notre Loulou et Notre Chouchou sont absolument prodigieux et je pèse mes mots. Alexandra Lamy merveilleuse, profonde et intelligente se décompose littéralement sous nos yeux. Et Notre Jeannot beau comme jamais fait preuve d'une mauvaise foi (ça, on a l'habitude) et d'une violence dont on ne l'imaginait pas capable. La complicité, le timing du couple font une fois encore, comme au temps d'Un gars une fille, vraiment des merveilles dans un registre tout à fait inédit.

  • UNE BOUTEILLE A LA MER de Thierry Binisti ***

    Une bouteille à la mer : photo

     Une bouteille à la mer : photo

    La probabilité qu'un message envoyé dans une bouteille jetée à la mer reçoive une réponse est sans doute bien faible. Et pourtant, Tal adolescente française vivant à Jérusalem avec sa famille a demandé à son frère, militaire dans la bande de Gaza de faire ce geste infiniment romantique de jeter son message dans l'espoir qu'un palestinien lui réponde. Elle veut comprendre pourquoi un café de son quartier vient d'être détruit par un nouvel attentat. Et comme nous sommes au XXIème siècle, Tal a la prudence de noter son adresse mail. Elle reçoit un message bref et ironique signé de "Gazaman" qui lui propose de venir se rendre compte par elle-même de la façon dont les palestiniens fabriquent leurs bombes. Après quelques échanges moqueurs dans lesquels le garçon surnomme la jeune fille "Miss Peace", Tal réussit a faire comprendre à Naïm qu'elle souhaite un véritable dialogue qui s'engage effectivement.

    Evoquer le conflit israëlo palestinie, régulièrement dans l'impasse, en se plaçant du point de vue de la jeunesse est judicieux. Cela permet de le faire sans alourdir le propos de considérations politiques trop complexes et qui nous échappent de plus en plus. Tal et Naïm ont la vie devant eux et même s'ils grandissent dans des régions du monde particulièrement agitées, ils sont jeunes et imaginent un monde meilleur où leurs rêves se réaliseraient. Il n'y a que 73 kms entre Gaza et Jésuralem. Mais les deux villes sont séparées par un mur infranchissable et une situation désespérante qui ne trouve pas de solution. Comment une juive et un palestinien vont-ils réussir à s'entendre, se comprendre et s'écouter malgré toutes les horreurs qui les séparent ? Tal a 17 ans, elle refuse de se rendre dans des cafés où des bombes peuvent exploser à tout moment, elle descend parfois rapidement d'un bus parce qu'un homme semble porter un paquet suspect. Naïm a une vingtaine d'années et rêve de faire des études, de partir en France. Il est vite soupçonné de trahison par le Hamas depuis qu'il se rend trop régulièrement dans un cyber café pour écrire des mails, quand il n'est pas terrorisé tout comme sa famille par les bombardements d'une nouvelle guerre en 2008.

    C'est avec infiniment de délicatesse et une justesse impressionnante que Thierry Binisti nous fait pénétrer le quotidien de ce garçon et de cette fille que tout devrait opposer mais que leur intelligence et leur sensibilité vont rassembler dans une relation épistolaire captivante. La modernité, la "normalité" de Jérusalem parfois assombries par les attentats, s'opposent constamment à cette prison à ciel ouvert qu'est la Bande de Gaza, territoire de 41 kms de long où s'entassent presque deux millions de palestiniens. L'injustice et l'imbecillité de la situation, la terreur qui règne des deux côtés font que la relation de Naïm et Tal est constamment interrompue puis elle reprend pour s'interrompre à nouveau. Ils se rejettent puis se recontactent, s'inquiètent l'un de l'autre, l'un POUR l'autre, incapables d'interrompre ou de renoncer à leur étrange amitié. L'histoire des deux jeunes gens est ainsi perçue comme l'expression même des relations israélo-palestiniennes. On pourra parler de naïveté ou de superficialité, on peut plutôt y voir un message de paix et d'espoir et une foi absolue en la jeunesse.

    Agathe Bonitzer et Mahmoud Shalaby sont parfaits !

  • BULLHEAD de Michael R. Roskam ***

    Bullhead : photo Matthias Schoenaerts, Michael R. Roskam

    bullhead de michael r. roskam,cinéma,matthias schoenaerts,jeroen perceval,jeanne dandoy

    Dans une ferme de la Flandre belge profonde, la famille Vanmarsenille élève du bétail et l'engraisse aux hormones. Le fils Jacky se fait subir le même traitement que les animaux et s'injecte les substances qui lui ont donné une apparence imposante voire monstrueuse. Il collabore avec un vétérinaire corrompu et est sur le point de conclure un marché avec le plus important trafiquant d'hormones du pays. Mais un policier est assassiné et le fameux trafiquant rapidement soupçonné. L'enquête policière s'approche de plus en plus de Jacky qui risque d'être inquiété. Dans le même temps refait surface l'ami d'enfance Diederick que Jacky n'avait pas revu depuis 20 ans et avec lui des souvenirs et des secrets profondément enfouis. Faire ressurgir cette époque douloureuse va être éprouvante pour Jacky.

    Je le dis pratiquement à chaque fois, mais le cinéma belge est différent de tous les autres et d'une qualité exceptionnelle. Récemment "Le grand tour" de Jérôme Le Maire ou "Les géants" de Bouli Lanners ont été des chocs. Et ce "Bullhead" ne s'écarte pas de cette règle d'un cinéma singulier même s'il peut être comme ici très dérangeant. Par l'attitude insaisissable, la violence parfois inexpliquable du "héros", ce qu'il fait subir à son corps, le drame invraisemblable dont il a été la victime, que l'on découvrira et permettra une amorce d'explication. Mais aussi par la bêtise, la laideur et la brutalité de la plupart des personnages secondaires. A la fois polar dans le milieu totalement inhabituel de la mafia des hormones et tragédie intime d'un homme dont le destin a cruellement basculé dans l'enfance, ce film évoque ces films américains qui dépeignent une humanité de l'Amérique profonde pas reluisante comme si elle avait été oubliée du reste du monde. Autour de l'affaire mafieuse et policière, on assiste au calvaire d'un homme meurtri et l'on découvre comment un petit garçon au visage d'ange est devenu cet animal effrayant.

    Filmé ample et lyrique dans une campagne dissimulant mal la violence des pratiques de ses habitants, la caméra se ressert et se concentre parfois sur le corps et le visage étonnants d'un acteur impressionnant dans tous les sens du terme. On a hâte de retrouver (dans le prochain Jacques Audiard me souffle t'on dans l'oreillette) Matthias Schoenaert qui n'est pas de ceux que l'on peut oublier. Il donne au film tout son souffle et son rythme, tendu et lent parfois puis brusquement violent. Et lorsqu'il se retrouve seul chez lui, désespéré, qu'il cogne ses poings dans l'air, pleure recroquevillé dans sa baignoire ou qu'il est égaré face à la fille qui le fascine bien qu'elle soit d'une fadeur exceptionnelle, on souffre avec lui. Ce garçon bouleversant est de ces monstres impossibles à détester.