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Cinema - Page 210

  • AMERICANO de Mathieu Demy **

    Americano : photo Mathieu Demy

    Americano : photo Mathieu DemyAmericano : photo Carlos Bardem, Mathieu Demy, Salma Hayek

    Si j'ai réussi à parler d'"Or noir" sans même prononcer "Lawrence d'Arabie", parler du premier film de Mathieu Demy sans évoquer Jacques et Agnès me paraît de l'ordre de la mission impossible. Voilà donc, c'est fait. Mathieu est le fils de Jacques et Agnès. Bon sang ne saurait mentir mais il faut néanmoins un sacré toupet, une sacrée dose d'inconscience ou un sacré talent pour dépasser un aussi lourd patrimoine. Mathieu réussit donc un film personnel et assez stylé qui ne ressemble ni au cinéma de maman ni à celui de papa mais qui en est pourtant totalement imprégné. En effet, dans les premières minutes, Mathieu qui s'appelle Martin tue sa mère... enfin, disons que Martin, alors qu'il est au lit avec sa femme Claire à Paris, reçoit un appel de Californie qui lui annonce la mort de maman. Tuer Agnès Varda, quel garnement ce Mathieu ! Le film sera donc parcouru d'extraits du film d'Agnès Varda dans lequel Mathieu jouait le rôle d'un enfant appelé Martin : "Documenteur".

    Martin se rend à Los Angelès pour rapatrier le corps de la défunte et vendre l'appartement dans lequel il avait vécu enfant avec sa mère avant de rentrer vivre avec son père (Jean-Pierre Mocky : FORMIDABLE !) en France. Il en veut à sa mère à qui il reproche de ne jamais s'être intéressée à lui. Sauf qu'à son arrivée dans l'appartement il retrouve tous les souvenirs qui le bouleversent et notamment une photo où il était avec sa mère et une petite Lola. Il part à la recherche de cette Lola (cf. "Lola", le premier film de papa) à Tijuana, ville mexicaine pleine de dangers où l'étranger n'est pas le bienvenu. Il la retrouve dans un bar où des filles s'effeuillent devant des clients libidineux qu'elles rejoignent ensuite dans des chambres cachées par un rideau derrière le comptoir. Lola est une pute au coeur d'artichaut qui économise pour une vie meilleure.

    La réalisation et les images sont soignées. Dès son arrivée à Tijuana, Martin se fait voler sa voiture qui contenait son passeport, son argent et toutes ses affaires. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire il se transforme en loser errant et hagard et le regard perdu et indolent de Mathieu Demy l'acteur, convient à merveille au personnage qui semble revenu de tout. Et Salma Hayek en Lola vaincue par la vie, porte au visage une éloquente balafre qui prouve qu'elle a dû morfler. J'ai aimé l'atmosphère poisseuse et inquiétante sous le soleil accablant du Mexique. Mais Mathieu peine un peu à tenir la distance et se prend un peu les pieds dans le tapis notamment en ratant complètement la relation de Martin et Claire restée à Paris, dénuée du moindre intérêt, et en répétant 3 ou 4 fois la même scène (oui Salma Hayek a un corps superbe) dans le club "Americano". Avec un quart d'heure de moins et en resserrant davantage son intrige autour de la recherche des traces de l'enfance, le film aurait gagné en cohérence et en intérêt.

    A suivre.

  • TWILIGHT : REVELATION 1ère Partie de Bill Condon **

    Twilight - Chapitre 4 : Révélation 1ère partie : photo Bill Condon, Kristen Stewart, Robert PattinsonTwilight - Chapitre 4 : Révélation 1ère partie : photo Bill Condon, Kristen Stewart, Robert Pattinson

    Twilight - Chapitre 4 : Révélation 1ère partie : photo Bill Condon, Kristen Stewart, Robert PattinsonTwilight - Chapitre 4 : Révélation 1ère partie : photo Bill Condon

     

    Après la Fascination, la Tentation, l'Hésitation voici le temps de la Révélation ! Le truc avec cette saga qui n'est pas si ancienne bien qu'on en soit déjà au 4ème volet c'est qu'à chaque épisode j'oublie complètement ce qui s'est passé dans le précédent. Je me souviens simplement que le premier m'avait fait l'effet d'une purge indigeste et sombre et qu'avec le temps je me suis attachée à cet enfariné d'Edward. J'en suis toujours à me demander ce qu'il trouve à sa Bella, toujours est-il que sitôt dans la salle j'étais propulsée en plein mariage. Et oui Edward épouse Bella et réciproquement. Edward est aux anges mais Bella soupire parce que Jacob n'est pas là. Pourquoi n'épouse t'elle pas Jacob ? Je ne comprends pas. A plusieurs reprises elle dit : "les choses ne sont parfaites que lorsque tu es là !" et ce n'est pas à Edward qu'elle s'adresse mais à Jacob. Elle pousse un peu non ? Jacob se meurt d'amour et veut protéger la belle parce qu'après la nuit de noces, elle va devenir vampire et plus rien ne sera comme avant.

     

    ATTENTION - WARNING - JE SPOILE A MORT

     

    Donc, les deux tourtereaux s'en vont en lune de miel dans une île déserte au large de Rio et la nuit de noces SE PASSE HORS CHAMPS, si c'est pas malheureux. En tout cas, c'est un feu d'artifice qui met la chambre sens dessus dessous. Edward est tellement énervé qu'il casse le plumard, Bella dit "c'est rien". Et le matin, quand elle se regarde dans la glace, elle est rayonnante comme Scarlett O'Hara quand Rett Butler... mais bon, on s'égare. D'ailleurs elle passe beaucoup de temps devant le miroir à observer le moindre changement. Manifestement y'a pas.

     

    Apparemment, ou j'ai rien compris, ils ont fait crac boum hue mais elle n'est pas devenue vampire. Ed a tout under control ou presque... parce qu'en découvrant les épaules de la Bella, ils s'aperçoivent qu'il a un peu dû la boxer pendant le chahut. Elle a aimé ça, mais Edward n'est pas le genre qui colle des marrons aux filles donc à partir de là c'est : CEINTURE. Sauf que la Bella a hyper chaud alors Ed la calme en lui apprenant à jouer aux échecs au bord de la mer. En deux semaines, elle le met KO aux échecs mais elle s'ennuie copieux. Au bout de 14 jours, elle vomit... elle est enceinte. La chose gigote et se développe à la vitesse du grand V. Edward est confus, honteux et demande à Bella de ne pas garder le truc. Sauf qu'en même temps que son ventre lui est poussé un instinct maternel comac et elle aime son bébé ! L'accouchement est une boucherie, c'est rien de le dire et juste avant elle aura appris à boire du sang à la paille pour nourrir le bébé in utero et elle aimera ça. Bella meurt dans d'atroces souffrances... euh, dans un sourire radieux. Enfin, j'ai déjà oublié...
    Sauf que...

     

    C'est quand la suite déjà ?

     

    Oui, j'ai bien aimé. C'est mon côté fleur bleue et comme il s'agit d'un épisode intermédiaire hyper romantique qui s'étire sans qu'il se passe grand chose (sauf dans le dernier quart d'heure)... ça ressemble plus à une comédie sentimentale qu'à une vampirologie. C'est plus lumineux et plus festif que les autres épisodes et les deux tourtereaux ont enfin l'air de prendre du bon temps. On est contents pour eux. Evidemment j'ai encore et toujours l'impression que Bella Christen (qui joue très très mal) n'aime pas Edward, qu'elle préfère Jacob, et qu'elle va lui en faire baver des ronds de chapeau. Par contre, Edward Patt est vraiment très bien je trouve.

     


    Ah oui, il faut regarder le générique parce qu'on constate que le vampire est allergique aux fautes d'orthographe. Mais je suis à peu près la seule à le savoir puisque tout le monde se tire avant...

     

    Bon,  je vais me relire pour pas énerver les Cullen.

  • THE LADY de Luc Besson **

    The Lady : photo Luc Besson, Michelle YeohThe Lady : photo Luc Besson, Michelle Yeoh

    The Lady : photo Luc Besson, Michelle Yeoh

    En 1947 le général Aung San est assassiné quelques semaines avant l'indépendance de la Birmanie dont il était pourtant l'instigateur. Depuis, le pouvoir est aux mains de la junte militaire et les dictatures militaires parmi les pires au monde se succèdent dans le pays. En 1988 sa fille Suu Kyi qui vit en Angleterre avec son mari et ses deux enfants revient pour rendre visite à sa mère. Alors que des manifestations populaires contre le pouvoir se multiplient, la jeune femme constate que son père considéré comme un martyr est toujours célébré. Bénéficiant et profitant de cette popularité, elle crée la Ligue Nationale pour la Démocratie et participe aux élections qu'elle remporte haut la main (392 voix contre 10). Mais les généraux annulent les élections, arrêtent Aung San Suu Kyi et l'assignent à résidence. Cet emprisonnement durera jusqu'en novembre 2011. Pendant ces années, elle ne reverra son mari que 5 fois et ses enfants encore moins. Lorsque son mari atteint d'un cancer en phase terminale tente de la rejoindre, le visa lui est refusé. Les militaires proposent à Suu Kyi de se rendre au chevet de son mari, ce qu'elle refuse, sachant qu'elle ne pourrait alors plus jamais rentrer dans son pays.

    Voilà pour l'histoire vite résumée de cette femme admirable qui continue le combat au delà de ses 20 années de détention et malgré toutes les épreuves personnelles qu'elle a endurées. Elle milite pour une démocratie et que soient respectés les droits de l'homme dans son pays où les militaires n'hésitent pas à tirer sur les manifestants, souvent des étudiants voire des moines. Influencée par la non violence de Gandhi, elle fera face sans ciller aux armes des militaires pointées sur elle. Elle est considérée comme le Nelson Mandela féminin.

    S'il n'y avait qu'un mot à dire ce serait : déception. Luc Besson passe complètement à côté de ce sujet. Et même si l'on considère qu'il met en retrait le côté politique pour mettre en lumière l'histoire d'amour avec son mari, ou l'histoire familiale. Rien ne nous atteint. A aucun moment on ne ressent la brutalité de la situation de cette femme séparée des siens et empêchée d'agir. Il est évident qu'elle est une personne hors du commun, capable d'endurer cela et de sortir son plus radieux sourire lors de ces interventions, mais jamais on éprouve le poids du silence, de la solitude qui doit peser sur elle pendant ces interminables années. On ne sait rien de son évolution politique, de ce qu'elle entend faire passer comme message excepté son désir de faire respecter les droits de l'homme, de la façon dont elle compte s'y prendre. On dirait qu'en ne voulant pas en faire trop, le réalisateur n'en fait finalement pas assez. Et du coup son film manque d'ampleur, de lyrisme. On en ressort ni révolté ni ému et c'est particulièrement désagréable quand on sent combien cette femme est exceptionnelle.

    Et puis il y a David Thewlis qui manque à un point inimaginable de charisme et qui avait mal accroché sa perruque et les deux fils, deux dadais qui n'ont rien d'autre à dire que "elle me manque" et qui poussent un ouf de soulagement lorsque leur tante vient leur faire à manger... leur père se révélant incapable de cuire des fish and chips !

    Par contre, rien à dire de la composition de Michelle Yeoh investie jusqu'à l'âme dans ce rôle. Fluette et digne, elle incarne à la perfection la distinction et la volonté d'Aung San Suu Kyi. Hélas elle est bien seule pour tenter de sauver le naufrage d'un film qui ne décolle jamais.

  • LES LYONNAIS de Olivier Marchal °

    Les Lyonnais : photo Gérard Lanvin, Olivier Marchal

    Les Lyonnais : photo Olivier Marchal, Tchéky Karyo

    Lorsqu'il n'est encore qu'un petit gitan dont on se moque à l'école, Edmond Vidal, dit Momon fait la connaissance de Serge Suttel. Ils deviennent instantanément amis et inséparables. Alors qu'ils ont à peine 20 ans ils écopent assez injustement de 6 mois de prison pour un vol de cerises. A leur sortie les deux lascars plongent illico dans l'illégalité jusqu'à devenir les truands les plus célèbres des années 70 du fameux Gang Des Lyonnais. Quelques années plus tard, ils sont arrêtés, jugés et emprisonnés. Aujourd'hui rangé des voitures et menant une vie pépère de bon père de famille, Momon est soudainement rattrapé par son passé et par Serge qui refait surface 15 ans après avoir disparu. Les ennuis commencent lorsque Serge se fait arrêter et que Momon décide qu'il ne peut le laisser tomber et organise son évasion...

    Pendant les dix premières minutes Olivier Marchal essaie de nous la raconter à la mode "Parrain". Mais n'est pas Coppola qui veut et Gérard Lanvin a beau en faire des tonnes, que dis-je des mégatonnes... il n'est pas Marlon Brando. Donc, l'affaire commence par un baptême et une grande teuf dans le jardin du nabab. Momon Lanvin distribue des claques amicales sur les joues des convives, invite langoureusement sa femme à danser, passe de table en table, s'étonne qu'une telle ne soit pas là, s'émeut jusqu'aux larmes (qu'il retient, quand même faut pas pousser) quand son fils, un grand dadais d'une bonne trentaine lui annonce qu'il n'aurait pas voulu d'un autre papa, s'attendrit en regardant ses petits enfants, fume le cigare et se la pète, grave ! Ensuite, ça part en vrille. Momon et sa bande de bedonnants aux cheveux blancs n'a plus l'énergie de tenter un coup aussi sportif que de faire évader le copain alors ils délèguent à de jeunes fougueux qui vont faire un beau carnage.

    Manifestement il y a un traître dans la bande et personne ne se doute de qui il s'agit. Et comme on s'en fiche un peu, Olivier Marchal décide de nous raconter en flash-back l'histoire de comment qu'elle a commencé ! C'est facile de voir quand c'est le passé, parce que l'image devient grisounette et sépia et les personnages sont plus jeunes. Pour qu'on reconnaisse bien Momon, on lui a collé une verrue poilue sur la joue gauche alors, qu'il ait 10 ans, 30 ou 60 ans... on le reconnaît. Et au cazou, l'acteur (ben oui c'est pas Lanvin qui fait Momon à 10 ans et à 30, ni même à 20, mais à 60, si !!!) se tourne toujours du bon côté comme ça on peut dire : "ah oui, là c'est Momon jeune". Au début, j'avais compris Momo, mais en fait non, c'est Momon comme pour Edmond, parce que Eded ça va moins bien.

    Momon est contrarié et ne rit jamais parce qu'il y a un flic qui ne le lâche pas (c'est Patrick Catalifo et il est très joli merci) même quand il fait semblant d'aller à la pêche, le flic le suit. Collant le mec. Et puis il ne sourit pas non plus parce qu'il trouve que son copain Serge a bien changé, mais qu'en même temps il n'a pas évolué. Il est toujours un truand prêt à dégainer alors que lui il est gentil avec sa femme. C'est la preuve qu'il est devenu un mec bien. D'ailleurs il dit à un mec qui bat sa femme : "si tu bats encore ta femme, je te fais bouffer tes couilles" ou un truc comme ça. Parce que oui, les truands, et les flics aussi d'ailleurs, ils font rien qu'à parler de leurs zizis et de leurs couilles et de faire des jolies phrases comme "ça m'en touche une sans faire bouger l'autre", ou "on leur bouffe le cul" (ça c'est quand ils suivent une voiture) et plein de trucs de garçons fichtrement couillus, ou encore "j'avais le choix entre me faire poser des implants ou me faire raccourcir la queue... je me suis fait raccourcir la queue sinon les femmes portaient plainte". Quand ils ne cherchent pas à savoir qui a la plus grosse, ils s'entretuent en faisant des gros yeux et en s'insultant...

    Bon, je n'en jette plus la cour est pleine. Je n'ai RIEN compris. Pourquoi ce film ? Olivier Marchal a mal choisi son camp du temps où il était flic. Il voue un véritable culte idolâtre à tout ce qui porte un flingue (mais pas d'uniforme) et s'en sert. Qu'est-ce que c'est que cette façon de glorifier sans recul ni le moindre humour ces types qui tuent comme ils respirent et de nous asséner comme un mantra le fameux code de l'honneur du bandit qui n'a qu'une parole ? Pendant ce temps ces ex collègues nous sont présentés comme des malades fous furieux qui appliquent des méthodes nazies dans les sous sols de la PJ !!!

    Beurcke, à fuir à grandes enjambées !

  • TOUS AU LARZAC de Christian Rouaud ****

    Tous au Larzac : photo

    Tous au Larzac : photo

    En 1971, il y avait un camp militaire sur le plateau du Larzac et autour quelques communes et des paysans qui exploitent leurs terres et élèvent leurs brebis. Cette année là, le ministre de la Défense Michel Debré souhaite étendre le camp militaire et exproprier les paysans qui gênent. Ils ne se laisseront pas faire et au terme d'une lutte non-violente de dix années parfois exténuante, d'autres fois réjouissante, ils obtiendront gain de cause grâce à l'élection de François Mitterrand en 1981.

    "Je voudrais que cette histoire, on puisse s’en nourrir pour regarder notre monde, ici et maintenant." dit le réalisateur qui réussit un film exaltant et stimulant. Les "Indignés" des années 70 vivaient au sud du Massif Central et sont à l'origine du mouvement alter-mondialiste. Gloire à eux ! Et aujourd'hui encore, les sexagénaires voire davantage encore bien vaillants de l'époque continuent la lutte en s'opposant aux OGM et aux gaz de schiste dangereux pour l'environnement. Leur énergie, leur volonté et leur vitalité sont intactes. Quelle chance ils ont !

    Il faut les voir ces paysans "pur porc" comme dit l'un d'eux, évoluer et faire de la survie de leur région une action commune de résistance et être aujourd'hui encore, tournés vers l'avenir. Ces 103 paysans c'est David contre Goliath mais jamais aucun d'eux ne se laisse aller à la nostalgie même si l'évocation de toute la mobilisation qu'ils ont provoquée à l'époque les émeut encore. C'est incroyable ce qu'ils ont déployé comme courage et comme imagination, simplement armés de leur détermination. Ils sont montés à Millaud en tracteur puis à Rodez, ils ont entrepris une marche de 710 kilomètres à pieds pour venir camper sur le Champ de Mars (1er camp militaire français) pendant que la machine judiciaire et d'Etat continuaient leur progression et qu'ils étaient de plus en plus acculés à l'expropriation. Ils ont construit pierre par pierre une bergerie "hors la loi", volé des documents militaires, été emprisonnés pour certains, ils ont perdu leurs droits civiques. Ils ont été menacés, frappés par une bombe inconnue et l'enquête aboutira à un non lieu... Ils n'ont jamais lâché. Et ils s'étonnent de constater que Paris et la France entière se sont mobilisés avec eux pour que le Larzac demeure une terre de culture et d'élevage.

    Réussir un film à suspens auquel on reste accroché pendant deux heures est une performance quand on évoque le thème du film. Mais dès la première intervention, on est suspendu aux lèvres du premier interlocuteur qui résume non sans humour : "j'ai appris à lire, à écrire, un peu à compter. J'avais tout du paysan moyen, je votais à droite, j'allais à la messe...", et puis la décision de Michel Debré change la donne. Immédiatement les propros, l'élocution, la maîtrise et le sens de la narration du paysan rend complètement accro aux événements. On se dit que le réalisateur a trouvé "le bon client" qui sait "parler dans le poste". Et non, tous les intervenants sans aucune exception font preuve d'une intelligence incroyable et leurs reparties devraient faire rêver plus d'un scénariste. Et ces gens qui se pensaient égoïstes et repliés sur eux-mêmes vont développer un sens de la lutte, de la solidarité et de la fraternité qui laisse songeur et qui dure encore à ce jour. 40 ans plus tard, ce qu'ils ont vécu les a rendus unis et solidaires à tout jamais. De leur individualisme forcené est né dans la lutte un sens de la résistance et de la fraternité tellement réjouissant qu'on a envie de les rencontrer tous.

    Leur non violence, leur respect des autres et des "pionniers" comme ils les appellent (ceux qui sont venus s'installer là) alors qu'ils sont les "autochtones" et qu'ils ont accueillis sans réserve, leur humanité, leur volonté infatigable, leur enthousiasme, leur optimisme forcent vraiment le respect et l'admiration.

    Précipitez-vous pour voir ce grand film fort, dans une nature superbe avec des gens remarquables et impressionnants !

  • CURLING de Denis Côté **

     Curling : photo Philomène Bilodeau

    Curling : photoCurling : photo Philomène Bilodeau

    Jean-François se méfie de tout et de tous, c'est ainsi que vivant seul dans un endroit très reculé avec sa fille de 12 ans Julyvonne, il ne lui a jamais permis de fréquenter l'école. Il cumule deux emplois dans un bowling et dans un motel et lorsqu'il part au travail il laisse la petite seule toute la journée. Elle se promène longuement en forêt et y fait d'étranges découvertes et rencontres, un tigre, quatre cadavres. Elle manifeste de plus en plus le désir d'entrer en contact avec l'extérieur, ce que son père lui refuse. Mais lorsque lui aussi va faire une macabre découverte et s'apercevoir par ailleurs qu'il n'est pas apte à éduquer sa fille et qu'elle a un énorme retard affectif et scolaire, il va enfin se décider à réagir. Etrangement d'abord...

    La première heure est saisissante et passionnante. Le moindre personnage de ce film semble détenir et cacher des secrets. Des plans impressionnants comme celui où Jean-François et Julyvonne sont interrogés par un flic alors qu'ils marchent en plein blizzard démontrent un talent phénoménal de filmeur. La neige où l'on peut laisser tant de traces qui finalement sont effacées comme elle étouffe les bruits participe à l'ambiance mystérieuse. L'attitude des personnages souvent insaisissable permet au spectateur de laisser libre court à toute interprétation et l'imagination est fortement convoquée ici. On tremble pour la petite en soupçonnant le pire... Et l'interprétation est à la hauteur des mystères.

    Hélas, à force d'ellipses, de silence et de secrets, le réalisateur abandonne ses spectateurs et ses personnages au bord de la route. Evidemment, on se doute qu'il a dû se passer d'étranges choses dans le charmant motel perdu au milieu de la toundra canadienne et que les gentils papys et mamys qui jouent au curling ont peut-être un peu de sang sur les mains. Mais n'est-ce pas simplement le fruit de l'imagination fertile du cinéphile qui a vu beaucoup de films ? Pourquoi la maman de la petite est-elle en prison, et pour combien de temps ? Pourquoi cet homme est-il si inquiet ? Que fait le tigre dans la prairie ? etc, etc. Dommage.

  • VERY BAD TRIP 2 - 4 DVD à gagner

    grâce à AMAZON.

    Very Bad Trip 2

    Par ailleurs et à l'occasion de la sortie de ce DVD, AMAZON propose aux internautes de participer à un "chat" exclusif avec Bradley Cooper. Rendez-vous le 30 novembre à 10 h 30, en cliquant sur l'affiche.

    Pour gagner un DVD,

    - terminez la phrase qui est commencée,

    - trouvez le beau gosse sous la fantaisie capillaire.

    UNE SEULE REPONSE A LA FOIS PAR PERSONNE (la phrase complétée + le nom de l'acteur).

    ON NE REJOUE QUE LORSQUE J'AI VALIDE LA REPONSE.

    LES GAGNANTES SONT : Abasa, marion, titine, Robedete.

    GAME OVER MERCI.

    1

    LEONARDO DiCAPRIO trouvé par Abasa

    "Bienvenue à...la ville qui pue"

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    2

    JOSEPH GORDON LEVITT trouvé par titine

    "Je voulais un brunch... pour mon enterrement de vie de garçon"

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    3

    TAHAR RAHIM trouvé par Fréd

    "Le frère de Lauren...on l'a perdu"

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    4

    BRAD PITT trouvé par marion

    "Lève-toi...on a un souci"

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    5

    PIERRE NINEY trouvé par robdete

    "La Thaïlande compte...63 millions d'habitants et fait deux fois la taille du Wyoming"

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  • LES ADOPTES de Mélanie Laurent ***

    Les Adoptés : photo Clémentine Célarié, Marie Denarnaud, Mélanie LaurentLes Adoptés : photo Marie Denarnaud, Mélanie Laurent

    Les Adoptés : photo Denis Ménochet, Mélanie Laurent

    Lisa, Marine et leur mère Millie sont inséparables, elles vivent ensemble et élèvent ensemble Léo le fils de Lisa. Les pères, les maris et les hommes en général sont totalement absents de cette vie qu'elles se sont aménagées.  Alors que rien ne semblait pouvoir ébranler cette soi-disant harmonie, Alex (un garçon !) entre dans la vie de Marine. Ils tombent amoureux l'un de l'autre. C'est la révolution, surtout chez Lisa qui avait jusque là une forte emprise sur sa petite soeur. Par un coup du destin particulièrement dramatique cet étrange et finalement fragile équilivre va être remis en cause donnant l'occasion à certain(e)s de s'interroger sur ses propres comportements.

    Pour sa première réalisation (quoiqu'elle avait déjà réalisé un court métrage il me semble), la très décriée "Mel." qu'on ne peut hélas plus classer dans l'unique case "actrice" -apparemment ça dérange-,  s'aventure du côté d'un thème des milliers de fois traité de toutes les façons possibles au cinéma : la famille ! L'originalité du ton, léger puis dramatique et la singularité du propos qui donne la parole quasi exclusive à des femmes vivant pratiquement en autarcie repliées sur leurs propres sentiments et la qualité du traitement révèlent une sensibilité et une différence bien agréables à découvrir. Je suis contente d'avoir aimé ce film et de pouvoir faire partie de ceux qui le défendent. De toute façon c'est un film facile à aimer car même si l'attachement un tantinet asphyxiant qui lie les deux soeurs paraît "too much", il n'en demeure pas moins qu'on sent à quel point Mélanie Laurent a bien observé et écouté ce qui peut se passer dans des familles atypiques. et il y a moyen d'y  trouver des résonnances dans sa propre histoire. En outre, la vie tient à bien peu de choses et elle le démontre brutalement, de manière tout à fait vraisemblable et absolument pas artificielle comme j'ai pu le lire.

    Heureusement, j'ai lu aussi que Mélanie Laurent témoignait d'un véritable regard de cinéaste et il est vrai que ce film fourmille de plein de moments de grâce, les dialogues sont superbement écrits et les situations intelligemment fouillées. Quitter ces jolis personnages parfois embarrassés par leurs sentiments provoque une petite déchirure. Mélanie Laurent réussit à parler d'enfance, d'amour mais met en lumière également les liens fusionnels qui unissent de deux soeurs dont l'une tente de se libérer sans blesser l'autre. La réalisatrice (qui rit et pleure comme personne je trouve) se donne d'ailleurs le rôle pas toujours sympathique de la soeur la plus "toxique" qui ne conçoit pas le bonheur de l'autre sans l'envisager comme une trahison. Alors que Marie Denarnaud est la solaire et lumineuse Marine qui trouve en Alex le moyen de se dégager de l'emprise familiale. L'idée pas banale est aussi d'avoir donné à l'indispensable (oui, je sais il y a beaucoup de garçons indispensables sur ce blog) Denis Menochet le rôle du Prince Charmant qu'il incarne à la perfection.

    Une bien belle surprise !

  • TIME OUT de Andrew Niccol °

    Time Out : photo Andrew Niccol

    Time Out : photo Andrew Niccol

    Time Out : photo Andrew Niccol

    Dans un futur indéfinissable, dès que les hommes et les femmes ont atteint l'âge canonique de 25 ans, ils n'ont plus que deux possibilités : mourir ou continuer à vivre en s'achetant du temps tout en conservant l'apparence de la jeunesse ! Evidemment, si les riches peuvent capitaliser du temps et même placer des années, des décennies voire davantage à la banque, les pauvres ne réussissent qu'à vivre au jour le jour en volant, mendiant ou troquant quelques heures à la fois pour renflouer le compteur qu'ils portent au poignet. Un soir que Will Salas vide des canons parce qu'il n'est pas arrivé à temps pour sauver sa ptite maman qui fêtait pour la 25ème fois son 25ème anniversaire (entre parenthèses, MDR de voir Justin Timberlake crier "mamaaaan" à une bombasse de trois ans sa cadette... vous suivez ?), il croise la route d'un riche suicidaire (comprendre un plein aux as avec du temps au compteur...) qui lui file en douce un siècle avant de se jeter du haut d'un pont. Le suicide ne plaît pas aux gardiens du temps qui mènent l'enquête persuadés que Justin Salas... oups Will Timberlake...'fin bref, le héros du film a dézingué le type pour lui piquer son temps. Will équipé de son siècle au poignet quitte le ghetto où tout va vite pour rejoindre de l'autre côté du périph', le paradis des riches qui ont le temps. Lors d'une soirée (je vous passe les détails) il rencontre Sylvia une pauvre petite fille riche qui rêve de connaître le grand frisson, comprendre : courir en talons de 12 dans le ghetto des salauds de pauvres ! Pour échapper à ses poursuivants, Will prend Sylvia en otage mais elle est rapidement atteinte du Syndrome de Stockholm et à deux ils vont devenir les Bonnie and Clyde du troisième millénaire. Vivement la suite !

    Andrew Niccol a réalisé "Bienvenue à Gattaca", "Simone", "Lord of war", il est le scénariste de "Truman Show", c'est dire si entre de telles mains un film d'anticipation avec des thèmes tels que l'éternelle jeunesse, le capitalisme sauvage, le déséquilibre sans fond entre les riches et les pauvres etc, laissaient augurer le meilleur. Hélas, après quelques minutes surprenantes, il ne se passe strictement plus rien. Le film s'enlise, s'embourbe et tournicote en rond autour des deux tourtereaux qui cavalent après le temps et pour tenter de semer Cillian Murphy.

    J'étais surprise, limite choquée d'apprendre que lors d'une conférence de presse une personne avait demandé à Amanda Seyfried s'il était facile de courir en louboutin. Aujourd'hui je comprends et j'approuve : quelle autre question pourrait-on bien lui poser ? Cela dit l'exploit est de taille, d'autant que Justin le Salas avec ses grandes guiboles ne la ménage pas. Mais, passé le ridicule achevé de la scène du bain de minuit (ils se connaissent depuis 10 minutes et mademoiselle joue les pucelles effarouchées), ils ne vont plus rien faire d'autre que courir, vider leur compteur à une seconde près, remplir leurs compteurs au taquet et réciproquement et patati et patata !

    Un film ennuyeux au possible, aux dialogues insipides voire idiots (j'avoue, j'ai ri à plusieurs reprises mais à l'insu du plein gré de la volonté du réalisateur) avec deux... comment dire, acteurs, aussi ternes et insignifiants que deux endives pas encore cuites dans un plat à gratin !

    Ce que Cillian Murphy fait dans ce naufrage reste un mystère !