Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Cinema - Page 211

  • L'OR NOIR de Jean-Jacques Annaud **

    Or Noir : photo Jean-Jacques AnnaudOr Noir : photo Jean-Jacques AnnaudOr Noir : photo Jean-Jacques Annaud

    Pour conclure un pacte réciproque de paix entre leurs peuples, le Roi Amar confie ses deux fils encore enfants au Roi Nessib qui promet de les élever comme ses propres enfants. Le plus jeune, Auda est un enfant, puis un adolescent cultivé, avide d'érudition, constamment plongé dans les livres. Cet étrange et cruel gage d'armistice est remis en cause une dizaine d'années plus tard lorsque des américains découvrent que le désert aride qui sépare les deux tribus regorge de pétrole. Alors que le Roi Amar est plutôt conservateur et ne jure que par des valeurs telles que le courage, l'honneur, le respect des traditions et de la famille, Nessib, résolument tourné vers la modernité et l'Occident comprend immédiatement quelle mane recèle ce précieux Or Noir. Fourbe et opportuniste, Nessib n'hésite pas à rompre l'ancienne alliance, à se servir de sa fille adorée Leyla qui aime Auda (le plus jeune fils d'Amar) depuis l'enfance et à provoquer quelques sacrifices par pur appât du gain.

    Jean-Jacques Annaud situe sa belle histoire à la fois cruelle et optimiste dans un pays arabe imaginaire des années 30. Isolées du reste du monde par de grandes murailles et un désert de sable pour tout horizon les tribus se voient brusquement envahies par le monde moderne par le biais d'avions, de mitrailleuses et d'automobiles. L'une considèrera cela comme des malédictions et des offenses à l'Islam, l'autre au contraire y verra le moyen de s'enrichir et d'intégrer la modernité. C'est évidemment et hélas la guerre qui permettra de résoudre les différends.

    Je trouve le pari plutôt audacieux de la part du réalisateur de raconter cette épopée pleine de bruit, de fureur, de trahisons et d'amour en y intégrant cet élément éminemment central, moderne voire essentiel de notre monde qui fout le camp : le pétrole. Quelle révolution ce dût être lorsque le désert s'est trouvé peu à peu envahi par ces étranges constructions que sont les puits de pétrole, sous le regard étonné des caravanes de bédouins qui observaient nonchalemment cela de loin ! Et je ne vois pas de film qui ait évoqué ce bouleversement majeur. Mais cet arrière plan (légèrement) politique n'est que le prétexte à une fresque comme on n'en a pas vue depuis bien longtemps au cinéma et où les personnages vont se trouver confronter à des choix, des décisions majeurs et par conséquent évoluer, devoir choisir leur camp, aller à l'encontre de leur tempérament et de leurs convictions parfois. Ainsi lorsque le jeune Prince Auda, pacifiste et doux va devoir, contraint et forcé prendre les armes, son frère Ali lui dira : "c'est étonnant ce que tu es devenu, mais le plus étonnant c'est que tu es infiniment doué pour cela !"

    Quelques scènes de combats où évoluent des centaines de figurants et quelques explosions assurent le spectacle. Mais on se laisse également emporté par les échanges lors des moments beaucoup plus intimes. Le réalisateur n'élude pas l'éternel problème de l'interprétation du Coran dont les hommes lui font dire tout et son contraire et commettre bien des horreurs au nom d'Allah, pas plus que le sort des femmes cloîtrées bien jeunes derrière les moucharabieh et ne pouvant plus apparaître en public que voilées de noir de la tête aux pieds.

    Avec la beauté envoûtante du désert, son étendue incertaine, le mystère qu'il semble détenir Jean-Jacques Annaud réussit des images d'une force inouïe auxquelles s'ajoutent des costumes aux étoffes, aux drapés et aux couleurs absolument somptueux.

    Quant au casting international, c'est également un pur bonheur, même si Tahar Rahim soit le seul acteur d'origine arabe. Antonio Banderas l'espagnol et Mark Strong l'anglais composent de savoureux et tout à fait crédibles rois arabes et portent le khôl à la perfection. L'indienne Freida Pinto est une bien belle princesse des mille et une nuits. Et l'anglo-pakistanais Riz Ahmed en médecin et frère d'Auda tient l'un des personnages le plus touchant du film et le seul qui apporte légereté et humour.

    Mais surtout, sous le chèche, on retrouve le merveilleux, le désormais indispensable Tahar Rahim qui retrouve ici un rôle à la mesure de son phénoménal talent. Il peut être un adolescent intellectuel et se métamorphoser en chef de guerre meneur d'hommes. Et ce n'est pas uniquement le fait de passer de glâbre à barbu qui le rend crédible mais bien tout dans ses regards, ses attitudes et sa démarche qui le font passer du stade d'enfant à celui d'homme. Encore une de ces interprétations admirable.

    Si vous souhaitez en savoir plus sur ce film, je vous recommande l'interview de Jean-Jacques Annaud et Tahar Rahim à laquelle a participé Sandra. Un plan séquence de 54 minutes avec quelques moments d'anthologie.

    ............................

    NB. : j'ai réussi à parler d'Or Noir sans même mentionner "Lawrence d'Arabie"... je m'en félicite ! 

    ............................

    P.S. : si vous hésitez ce week end, n'hésitez plus, allez voir le film de Mélanie Laurent "Les adoptés" *** dont j'essairai de vous parler au plus vite. C'est un beau film, très doux et très triste.

  • 50/50 de Jonathan Levine **(*)

    50/50 : photo Jonathan Levine, Joseph Gordon-Levitt, Seth Rogen

    50/50 : photo Anna Kendrick, Jonathan Levine, Joseph Gordon-Levitt50/50 : photo Jonathan Levine, Joseph Gordon-Levitt, Seth Rogen

    Adam a 27 ans, une petite amie Rachel, un meilleur ami Seth, un travail et des parents. Rien de bien original. Mais ce qui va brusquement le différencier des jeunes gens de son âge c'est son cancer de la colonne vertébrale qu'un médecin lui annonce avec toute la finesse dont les toubibs peuvent parfois faire preuve. Lorsque cette caricature de toubib emploie les mots de schwanomme malin et métastases de carcinome... Adam est abasourdi et le bonhomme lui conseille de voir un psy. Le psy s'avère être une fille encore plus jeune que le patient et c'est la seule bonne nouvelle pour Adam même si la pauvre va se montrer aussi maladroite que possible pour tenter de l'aider. L'entourage d'Adam va faire ce qu'il peut, comme il peut, chacun à sa façon, inadaptée parfois.

    Parler de la maladie (ou du handicap) sur le ton de la comédie est manifestement à la mode ces derniers temps. Sauf que ce film ci, sorti en catimini et complètement écrabouillé par la grosse machinerie française qui n'est pour moi qu'un film à sketches sans âme (quoique très drôle !)... me semble beaucoup plus plausible, vraisemblable et surtout touchant que l'autre. Evidemment il y a comme un cahier des charges bien rempli des différentes façons de réagir ce qui fait que chaque personnage semble limité à un seul et unique comportement : l'ami qui dédramatise, la mère envahissante qui tente de s'imposer, la petite amie qui ne résiste pas.

    Evidemment, il y a Seth Rogen, acteur catastrophique mais machine à débiter des répliques et vannes parfois drôles ! Mais au détour de cette évocation de la maladie, des hôpitaux, de l'injustice de voir un jeune gars foudroyé par une catastrophe imprévisible, surgissent de bien beaux moments d'émotion entrecoupés de formidables tranches d'humour qui n'éludent en rien l'aspect dégueulasse et éreintant de la maladie. Et puis il y a Joseph Gordon Levitt acteur craquantissime qui avec sa petite bouille d'ado, ses yeux pétillants et constamment malicieux ferait fondre la banquise, alors...

  • MOBILISATION GENERALE : VOTEZ

    Comme vous le savez peut-être :

    Les rédactions de ELLE et ELLE.fr ont sélectionné 120 blogs classés parmi les catégories : Beauté, Mode, Chroniques, Créations, Cuisine, Dessins, Littérature, Mamans-Bébés, Voyage, Société, Love & Sexe et Cinéma

     
     
     
    Et cette année quelques blogueuses cinéma y ont leur place.
    Je ne vous demande pas de voter pour moi (car même en cherchant bien vous ne me trouverez pas dans la liste) mais pour le blog que je considère depuis des années comme le meilleur blog cinéma (et dont la propriétaire est d'ailleurs à l'origine du mien !), j'ai nommé :
     
    In the mood for cinéma
     
     

    Si je puis me permettre, vous constaterez que le blog de Sandra arrive pour l'instant en deuxième position, et sans vouloir minimiser le talent du blog qui arrive pour l'instant en première... celui de Sandra parle de cinéma exclusivement avec passion depuis 8 années et pratiquement quotidiennement alors que l'autre blog qui ne publie que quelques articles par mois depuis un an et ne parle pas seulement de cinéma aurait davantage trouvé sa place dans une rubrique plus généraliste.

     

    Alors VOTEZ POUR IN THE MOOD FOR CINEMA,

     

    Un seul clic suffit (un par jour si vous pouvez), pas d’inscription interminable et rébarbative, JUSTE UN CLIC (sur n'importe quelle affiche).

    Merci. 

  • LA FEMME DU Vème de Pawel Pawlikoski **

    La Femme du Vème : photo

     La Femme du Vème : photo

    La Femme du Vème : photo

    La Femme du Vème : photo

    Tom Ricks est américain, professeur à l'université et romancier. A son arrivée à l'aéroport à Paris il explique au douanier qu'il vient s'installer définitivement en France pour s'occuper de sa fille. Mais dès qu'il se rend au domicile de son ex femme, elle appelle la police et l'empêche de voir l'enfant. Elle affirme qu'il peut être dangereux, violent et qu'il est sous le coup d'une injonction d'éloignement. Sauf qu'à nos yeux, Tom semble être tout ce qu'il y a de plus calme. Dans un bus, il se fait voler ses bagages et se retrouve sans un sou. On sent que pour lui c'est le début de la lose et d'une spirale infernale qui va le tirer irrémédiablement vers le bas. Il trouve un logement dans un hôtel minable et le patron lui retire son passeport jusqu'à ce qu'il puisse payer la chambre. Il lui propose également un travail : gardien de nuit dans un souterrain où ont lieu de mystérieux trafics ! Tom accepte. Il rencontre Margit belle, mystérieuse et sensuelle qui lui donne des rendez-vous dans un luxueux appartement, jamais avant 16 heures. Tout ce qui arrive à Tom semble être placé sous le signe de l'inconnu et de l'incertitude et tout ce qu'il fait l'enfonce un peu plus davantage.

    Tiré du roman éponyme de Douglas Kennedy, le film est aussi énigmatique et obscur que le livre. Mais en ayant lu l'un et vu l'autre, on peut parvenir à trouver les explications "logiques" au comportement parfois étrange de Tom. Et puis l'avantage du film, très fidèle au roman même s'il élude totalement la frénésie cinéphile du personnage, c'est évidemment l'interprétation. La "fameuse" femme du Vème est finalement plutôt inexistante bien que Kristin Scott Thomas l'anime de sa voluptueuse présence. Mais Ethan Hawke dans le rôle de Tom, totalement perdu et infiniment séduisant, fait qu'on suit son extravagant et inquiétant parcours sans le quitter un instant des yeux.

  • CONTRACORRIENTE de Javier Fuentes-Leon **(*)

    Contracorriente : photoContracorriente : photo  

     Contracorriente : photo

    A Cabo Blanco, petit village de pêcheurs péruvien, les traditions religieuses imprègnent le quotidien. Miguel a une vie bien réglée. Il semble être le collègue, le mari, le copain idéal. Mais Miguel a un secret inavouable et inconcevable dans cette partie du monde : il entretient une relation homosexuelle avec Santiago qui non seulement est marginal et boude ouvertement la religion, ce qui le rend doublement suspect aux yeux des villageois. Sa profession de peintre et photographe font de lui un mystère et il est souvent le centre des conversations du petit café sur la plage. Les deux hommes s'aiment en cachette et se retrouvent régulièrement dans une crique paradisiaque où ils vivent leur relation passionnée à l'abri des regards. Mais Santiago lassé de se cacher et d'assister au bonheur de Miguel qui sera prochainement papa, envisage de partir...

    Difficile de parler de ce film au thème ambitieux voire courageux sans rien révéler. Par ailleurs, une ambigüité au début du film m'a empêchée d'entrer en empathie avec Miguel et même de croire à la sincérité de son amour pour Santiago. Il faut dire que sa lâcheté et son hypocrisie ne le rendent guère sympathique.

    Néanmoins ce film interroge à plus d'un titre : comment des hommes peuvent-ils vivre leur homosexualité dans une société aussi machiste, traditionnaliste, supersticieuse et bigote où chacun est averti des moindres faits et gestes de son voisin ? Comment respecter ses engagements, être honnête envers les siens sans trahir ses sentiments ?

    Les paysages sublimes, la beauté de Santiago, la profondeur des sentiments, la beauté de Santiago, la simplicité de la vie des villageois, la beauté de Santiago, la part de mystère et de trouble distillée par l'arrivée d'un fantôme, la beauté de Santiago... sont les atouts indéniables et non négligeables de ce film qui vient de loin.*

    *Vous ai-je mentionné la beauté de Santiago (Manolo Cardona) ? Caliente no ? 

  • JEANNE CAPTIVE de Philippe Ramos **

     Jeanne Captive : photo Philippe RamosJeanne Captive : photo Philippe Ramos

    Avant de se jeter du haut du donjon où elle est retenue prisonnière, Jeanne demande pardon à Dieu. La jeune femme qui a conduit les troupes françaises à la victoire contre les anglais et permis à Charles VII d'être couronné est bel et bien abandonnée par ce dernier qui ne lèvera jamais le petit doigt pour lui venir en aide. Retrouvée en miettes au pied du chateau elle est de nouveau enfermée et soignée par Jean de Luxembourg, seigneur peu scrupuleux qui doit la vendre (en bon état) aux anglais et en tirer 10 000 livres. Se sentant également délaissée par Dieu qui ne lui fait plus entendre "ses voix", Jeanne décide de se taire à tout jamais. Bien qu'un médecin lui propose de l'aider, elle s'obstine dans son mutisme. Au terme d'un épuisant procès de plusieurs mois, Jeanne finira comme l'on sait sur le bûcher !

    Il faut être audacieux ou inconscient pour s'aventurer à aborder une nouvelle fois ce sujet maintes fois traité depuis les origines du cinématographe. Ce qui fait l'intérêt et l'originalité du film de Philippe Ramos est qu'il élude totalement toutes les scènes de procès et du bûcher qui étaient le pivot des films de ses illustres prédécesseurs et si le nom de l'Evêque Cauchon est évoqué, il n'apparaît jamais à l'écran.

    Le centre de ce film est le corps de Jeanne martyrisé, exposé, palpé, soigné, humilié. La frêle et opalescente Clémence Poésy prête également à la Sainte son visage diaphane qui s'illuminera lors d'un voyage en bord de mer où les fameuses voix envoyées par Dieu lui-même lui tiendront à nouveau compagnie. Autour d'elle, des hommes misérables qui la voient et la considèrent comme une sorcière. L'actrice incarne à merveille la fragilité, la force et la foi proche du mysticisme de Jeanne au milieu de tous ces hommes qu'elle fascine et inquiète. Il est donc vraiment dommage que le sort monstrueux réservé à cette petite jeune fille ne provoque absolument aucune émotion.

    L'apparition de Mathieu Amalric en prédicateur halluciné et d'Adam et Eve qui s'apergent le corps des cendres de Jeanne d'Arc sont quant à elles complètement absconses...

  • MA SEMAINE AU CINEMA

    CLIQUEZ SUR LES AFFICHES POUR RETROUVER MES ARTICLES.

    L-Ordre-et-la-Morale-Affiche-France.jpg

    affiche-les-neiges-du-kilimandjaro.jpg

    19821710_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20110930_115510.jpg

    743257-l-affiche-du-stratege-637x0-3.jpg

    Je suis au regret de vous informer que cette rubrique ne sert à rien et ne m'intéresse pas. Vous avez donc la chance et la tristesse de la découvrir pour la dernière fois aujourd'hui. Profitez-en bien !

  • NUIT BLANCHE de Frédéric Jardin **(*)

    Nuit blanche : photoNuit blanche : photoNuit blanche : photo

    Lancé à toutes berzingues dans les rues encore ensommeillées de Paris un véhicule avec deux hommes cagoulés à bord en intercepte un autre. Les deux hommes cagoulés s'emparent d'un sac rempli de cocaïne ce qui ne plaît pas aux deux autres qui réagissent violemment. Un homme est tué et l'on découvre stupéfaits que les deux premiers Vincent et Manuel, sont de la famille "poulaga". Le sac appartient à un truand notoire Marciano, propriétaire d'une boîte de nuit, qui a promis la came à un autre margoulin répondant au doux nom de Feydek (Joey Starr) et accompagné d'un turc à l'estomac fragile (Birol Ülnel, impayable !). Tout ce joli monde ripou jusqu'au fond des yeux et chargé comme des mules se trouve donc super véner et Marciano, incapable de récupérer son bien, décide de commettre un méfait en tout point dégueulasse dont je ne vous laisse la surprise de la découverte !

    Démarré sur les chapeaux de roues, ce film sera finalement un huis clos tourné pratiquement dans un endroit unique : la boîte de nuit.  Et l'on peut dire que le réalisateur n'a pas choisi la facilité car cette nuit blanche est à n'en pas douter un samedi soir et la boîte est pleine comme un oeuf. Le sac compromettant va passer d'un endroit à l'autre, truands et flics vont se croiser, tenter d'échapper les uns aux autres, tout cela sur un rythme trépidant qui va laisser peu de répit à Vincent (Tomer Sisley, parfait, increvable) et aux spectateurs éreintés.

    Quelques morceaux de bravoure vont égayer cette chasse au trésor survitaminée dont notamment une bagarre entre Vincent/Tomer et Lacombe/Julien Boisselier (crispant, crispé, plus que parfait en méchant ripou jusqu'à l'os, prêt à tout, à vraiment tout !) dans les cuisines du restaurant de la boîte. Très peu d'humour, beaucoup d'action et de violence et des acteurs visiblement ravis de jouer à fond leur carte bad boy. Joey Starr repasse de l'autre côté de la force obscure en jouant un truand, mais là où il aurait pu en faire des tonnes, il se contente d'une sobriété vraiment bienvenue, convaincu comme nous que sa seule présence et son impressionnante carrure suffisent à provoquer l'inquiétude !

  • LE STRATEGE de Bennett Miller*

    Le Stratège : photo Bennett Miller, Brad Pitt

    Le Stratège : photo Bennett Miller, Brad Pitt

    Comment Billy Beane, ex joueur raté et pas doué (bonjour le traumas !) devenu manager de l'équipe de baseball de Oakland va t'il réussir à emmener son équipe au sommet alors qu'elle vient de perdre son meilleur joueur vendu pour des millions de dollars à je ne sais plus quelle autre club ? Le suspens est total, entier et insoutenable ! La réponse est : en s'associant à Peter Brand, jeune statisticien diplomé de Yale qui évalue les performances des joueurs et va révolutionner la pratique de ce sport tazunien auquel je ne comprends que dalle (cela dit, je ne sais pas non plus ce qu'est un corner ou un penalty et je m'en fiche comme de ma première dent de lait) et qui me rappelle toujours le sketche d'Abbott et Costello : "Qui est en première base ?".

    Oui, je suis capable d'aller voir un film juste pour mater du Brad Pitt pendant plus de deux heures. J'en ai eu mon compte. Et je n'ai absolument rien à dire sur ce film dont je serais également bien incapabable de dire à qui il est destiné. Il n'y a même pas un match et pour les amateurs de sport, ce doit être frustrant. Je ne sais pas, ça ne m'a pas manqué !

    Mais il y a Brad, très beau, très souple, très musclé, qui y fait plus de grimaces que Al Pacino et Robert De Niro sur leurs vieux jours, ce qui n'est pas peu dire. Mais on le sent totalement investi dans la défense de la pratique de ce sport abscons et pas sexy pour deux sous. La preuve il porte une casquette et à un moment il refuse d'aller à Boston pour s'occuper de l'équipe locale. Pourtant, ce sont les Red Socks quand même. Excusez du peu !

    Bradichou est en totale roue libre et cabotine comme un ptit foufou. Du coup même Phillip Seymour je t'aime d'amour Hoffman a l'air de se dire "je laisse la star faire son show" et semble éteint comme jamais. Par contre Jonah Hill, comme par miracle ne se contente pas de jouer le gros de service mais tire de façon assez touchante son épingle du jeu.

    Mais surtout dans ce film, il y a UN grand moment de cinéma et il faut être un réalisateur (je n'arrive d'ailleurs pas à me dire qu'il s'agit du même qui soit responsable de "Truman Capote") plein d'audace pour le réaliser : une cascade sans filet et sans coach mais totalement ratée néanmoins, Robin Wright SOURIT. Oui mesdames et messieurs Robin Wright ex Penn, sourit !

    .............................

    Si vous ne savez que choisir comme film ces jours ci je vous recommande le dernier Kasso "L'ordre et la morale"****. Je suis encore sous le choc le lendemain. Je tache de vous en parler le plus vite possible mais demain j'ai...

    mais ça ne vous regarde pas !

  • LES NEIGES DU KILIMANDJARO de Robert Guédiguian ****

     

    Les Neiges du Kilimandjaro : photo Robert GuédiguianLes Neiges du Kilimandjaro : photo Robert Guédiguian

    Guédiguian revient à ses premières amours et c'est ainsi que je l'aime. Lorsqu'il parle de presque rien mais de tout en fait. De la vie qui va, des petits soucis quotidiens et des grands malheurs qui surprennent en plein bonheur. Il s'entoure sans la changer de son équipe qui gagne : Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan mais ajoute à ce trio des nouveaux venus qui trouvent leur place : la fabuleuse Marilyne Canto mais aussi des petits jeunes, Grégoire Leprince-Ringuet, Anaïs Demoustier, Robinson Stévenin, Adrien Jolivet et le craquantissime Pierre Niney, adorable et très particulier serveur de café comme on aimerait en rencontrer dans la vraie vie...

    Ancrée dans la réalité brutale cette nouvelle chronique marseillaise nous met en présence de Michel super héros ordinaire adorateur de Jaurès et des "comics". Il perd son travail à quelques années de la retraite. Sa vie et celle de ses proches en est bouleversée mais pas tant que ça finalement. Et puis, le réalisateur bifurque brutalement pour transformer son récit en fait divers sordide qui abîme et cabosse bien davantage que cette perte d'emploi. Il revient finalement à ce qui constitue souvent ses personnages : l'engagement politique, l'honnêteté, la loyauté, l'amitié et tout ce qui peut être remis en cause au cours d'une vie.

    Alors, évidemment il y a de bons sentiments, mais pas seulement. Tout le monde n'est pas si bon sous le soleil de Marseille. Et quand bien même. J'aime ces personnages souvent lumineux, qui vacillent parfois mais qui gardent cette espèce de pureté, cette simplicité, cette naïveté même, loin du cynisme ambiant et qui restent fidèles à leurs idéaux. Cela ressemble à quelque chose comme l'utopie ou le rêve. En tout cas c'est bon, sincère, généreux, merveilleusement bien interprété.

    Et si vous y arrivez, tenez donc votre mouchoir au sec tiens !