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Cinema - Page 213

  • LOVE AND BRUISES de Lou Ye *

    LOVE AND BRUISES de Lou Ye, Tahar Rahim, corine yam, jalil lespert, cinéma, mostra del cinema, venise 2011LOVE AND BRUISES de Lou Ye, Tahar Rahim, corine yam, jalil lespert, cinéma, mostra del cinema, venise 2011

    Hua est venue de Pékin à Paris pour suivre un homme et poursuivre ses études. Lorsque cet homme la quitte brutalement, Hua se retrouve seule et perdue dans la capitale. Le jour même de la rupture et alors qu'elle traîne son âme en peine dans les rues, elle "tombe" sur Mathieu un ouvrier qui lui propose un rendez-vous et rapidement plus si affinités. Malgré la différence de milieu et surtout de culture Mathieu et Hua vont (paraît-il !!!) s'aimer et nous pauvres spectateurs allons assister assez accâblés à leurs frénétiques ébats jusqu'à épuisement.

    Jusque quand vais-je me précipiter dès que je verrai le nom de Tahar Rahim à un générique ? Hélas, même si Tahar est ici encore une fois assez extraordinaire, je peux dire aussi que ce film est une épreuve tant le personnage féminin principal m'est apparu obscur et antipathique. Comment aimer un personnage auquel je n'ai absolument rien compris ? Comment comprendre cette femme qui se jette continuellement aux cous des hommes, s'humilie, les supplie ? Comment surtout admettre qu'après s'être fait violer elle accepte de suivre un homme et d'entamer une relation amoureuse, un peu sado, beaucoup maso, à laquelle personnellement je n'ai jamais cru ? Comment comprendre qu'elle soit quittée de façon assez pathétique en pleine rue par un homme dès les premières images du film pour s'apercevoir qu'elle vivait finalement avec un autre, qu'un autre encore (ou plusieurs... là, j'ai un peu lâché l'affaire) l'attendai(en)t à Pékin mais qu'elle s'en vienne retrouver Tahar/Mathieu dans sa famille d'arriérés au fin fond du Pas-de-Calais pour lui faire comprendre que c'est sans doute fini entre eux ? Car oui comme pour Nakache et Toledano hier, n'oublions pas que tous les réalisateurs sont convaincus que les gens du nord sont édentés, abrutis et qu'ils vivent à 15 dans 8m² en se hurlant dessus. Enfin, même si les hommes viennent de Mars et les filles de Vénus, comment réussir à comprendre que TOUS les hommes qui croisent la route de cette fille perdue cheveux gras, triste à mourir, qui parle peu, en deviennent instantanément fou ?

    Le débat qui suivait la projection du film que j'ai eu la chance (!!!) de voir à Venise ne m'a pas éclairée sur les intentions et sur le comportement étrange de cette fille pas intéressante pour deux sous. Personne ne semblait pouvoir réellement expliquer le fond du film et s'attardait sur la forme. Quant à Tahar, il a fait comme si...

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  • KILLER ELITE de Gary McKendry °°°

    Le film est à l'image de l'expression de ces... acteurs ! A vous de trouver l'adjectif correspondant.

    NB. : Il n'y a rien à gagner !

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    Danny le jeune (Jason Statham) et Hunter le vieux (Robert RIP De Niro) sont baroudeurs, mercenaires, bérets verts, barbouzes... 'fin des métiers pas déclarés qui leur permet de dézinguer du bronzé dans les brousses planétaires (appréciez au passage l'allitération en "b"). Mais un jour le regard bovin de Danny croise celui terrifié d'un très jeune garçon et... chabadabada...oups, pardon... et du coup, il décide de se ranger des voitures, qu'il n'en peut plus de toute cette violence et s'en va vivre au fin fond du milieu de l'Australie à bord d'une caravane ! Seul. Et se met à restaurer une bicoque en ruines alors qu'une blonde sortie de nulle part surgit et se retrouve petite fille sur une photo que le witloof tient à la main et qu'en fait les deux ont été élevés ensemble et vont finir dans la cahute sus citée... A moins que... En fait, je ne sais pas s'ils vont finir par se rouler des pelles chez les kiwis parce que, oui j'ai très honte, et le nombre de fois où j'ai commis cette bassesse se compte sur les doigts de ma main gauche, JE SUIS SORTIE AVANT LA FIN. Oui, j'ai jeté l'éponge, rien qu'un petit quart avant la fin mais c'était trop et je n'en pouvais plus. Et si j'étais restée je me serais vue dans l'obligation de créer une nouvelle rubrique °°°° et je trouve que se limiter à °°° est déjà largement suffisant. En tout cas, je crois que je tiens MON navet de l'année. Ce film m'a filé des envies de meurtres, des nausées, des palpitations et j'ai ressenti brusquement le besoin de me ruer dehors à l'air libre, d'entrer dans n'importe quel magasin et de faire chauffer ma carte bleue pour me remonter le moral. J'ai opté pour une ravissante robe hippie chic, trop mon staïle de it girl... pardon, ce film provoque vraiment tous les symptomes de l'insolation !

    Revenons-en à notre chicon abandonné seul chez les kangourous. Alors qu'il est en train de faire chauffer ses musiciens haricots en boîte, il reçoit un fax (on est en 80) avec photo lui annonçant que Hunter le vieux, son maître à... penser ??? s'est fait pécho et qu'il est otage chez les barbus. Ni une ni deux, Jason/Danny plisse le front et reprend du service pour aller libérer son potalavie. Le chef des barbus dit "j'ti rends ton coupain si ti vonges mi trois fils qui z'ont iti tués par di vilains et en plus j'ti donne di sous !" Danny dit "OK (avec sa grosse voix) mais je veux voir mon Hunter". Hunter se fait iéch dans sa geôle et il s'est laissé pousser la barbe parce que c'est la mode dans la région. Les deux se roulent des palots, le vieux dit "fous le camp d'ici fils", le jeu dit "jamais sans toi mon vieux"... Ils tuent deux trois types et finalement sont repris. Alors Danny s'en va en disant qu'il va revenir, mais que d'abord il va vengi li vieux barbu. Il s'entoure de deux décérébrés prêts à tout pour se faire du pognon alors que Danny dit qu'il va faire ça gratos...

    Dans une confusion la plus totale (mais j'ai des circonstances atténuantes car j'étais aussi en direct live sms-ique avec la fille aux pets conceptuels une certaine à qui j'étais obligée d'expliquer en temps réel un film auquel elle ne comprenait rien) est apparu Clive RIP Owen, avec un oeil de verre et une mégère et à un moment il est énervé et il casse tout dans sa propre maison. J'ai pas compris. Ces types sont violents parfois contre eux-mêmes. Clive faisait partie des SAS qui sont devenus une organisation à buts lucratifs mais secrète avec un nom de plume ou un truc comme ça. Il doit mettre Danny hors d'état de nuire. Me demandez pas pourquoi, j'étais au téléphone. Ya plein de gens qui meurent dans d'atroces souffrances. Rares sont ceux qui s'en réjouissent, mais faut bien faire le sale boulot. Bref, ça canarde à tout va mais on n'y comprend que dalle et on s'en fout puissance maximale.

    Voir Robert de Niro continuer de flinguer sa grandeur d'antan fait mal au bide. N'y a t'il pas un Martin Scorsese pour venir sauver le soldat Bob ? Mais la réponse est peut-être ici même ! Bob ne cessant d'appeler Jason "fils" tout au long du film, doit-on considérer que ce rutabaga en est le successeur désigné ? Au secours ! Lorsque Jason Statham à l'automne de sa (hum hum) carrière se retournera sur sa filmographie, parviendra t'il à distinguer ses rôles les uns des autres (Transporteur, Cellular, Braquage, Revolver, Chaos, Hyper Tension, Rogue, Course à la mort...) ? Une chose est sûre, sa mémoire ne se fera pas de noeuds pour ses monologues. Ce type n'est pas seulement moche et nain (oui je sais, pas le physique, mais CHEZ MOI je traite qui je veux, comme je veux !), il est figé, inerte, inexpressif ! Remarquez je dis ça, je ne devrais pas me plaindre car je suppose que tous les films qu'il tourne ont été refusés par Gérard Butler (ou réciproquement !).

    Je vous vois trépigner ! Vous n'en avez pas assez ? Vous voulez un ptit panel des dialogues ? Je suis vraiment trop bonne :

    "Je vais m'faire une pute à sa mémoire, il aurait aimé".

    "Dans la navy, c'est des folles tordues".

    "Tu veux une sucette à la fraise ou à la bite ?"

    Vous n'en avez pas assez ?
    Vous en voulez encore ?

    Une seule solution, courez voir ces killers méchamment burnés, plein de cette hormone stéroïdienne du groupe des androgènes qui rendent les films totalement crétins.

    P.S. : ce film est un premier film, c'est pourquoi je suis si indulgente, j'ai trop de respect pour le travail.

  • LA COULEUR DES SENTIMENTS de Tate Taylor *(*)

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    Dans les années 60, il ne fait toujours pas bon être noir dans l'Etat du Mississippi. Les demeures bourgeoises ressemblent toujours aux plantations d'Autant en Emporte le Vent (qui se passait en Georgie, merci). Elles sont habitées par des hommes souvent absents qui lisent leur journal à table et embrassent chaleureusement leurs épouses sur le front avant d'oeuvrer pour la grandeur de la bannière étoilée. Les femmes ressemblent à des poulettes oisives, fardées, laquées comme des limousines volées qui se donnent bonne conscience en oeuvrant pour des missions caritatives. Les enfants quant à eux sont élevés par des "mamas" noires dont la condition n'est pas très éloignée de celle de leurs grands-mères jadis esclaves. Pour quelques cents de l'heure, 10 heures par jour, 6 jours par semaine, elles s'occupent des petits, font le ménage, la cuisine, la lessive et subissent quotidiennement les affronts d'un racisme ordinaire. Skeeter jeune femme érudite qui rêve d'être journaliste et écrivain se met en tête de recueillir le témoignage de ces "bonnes" qui n'ont jamais la parole et se bat pour que le livre soit publié. D'abord réticentes, les femmes se rassemblent de plus en plus nombreuses pour tenter de faire des révélations surprenantes, amusantes, désolantes, émouvantes, révoltantes (et tous les adjectifs en "antes" que vous pouvez ajouter).

    Comme chacun sait ce film est tiré du roman éponyme de Katrhyn Stockett, best-seller mondial que j'ai lu et adoré. Je suis la première à dire qu'un livre et un film se consomment différemment et je suis toujours d'accord avec mon avis personnel que je partage. Selon moi, on peut aimer un film et pas le livre ou le contraire. Un film peut donner envie de lire le roman dont il est tiré -ça m'est arrivé à de nombreuses reprises- et un livre peut attiser l'impatience de découvrir son adaptation au cinéma. Sauf qu'ici, c'est très étrange, le film me semble fidèle à la virgule près à ce que j'ai lu mais alors que l'on tremblait à chaque page pour le sort de ces femmes noires qui se racontent à une blanche, elle-même obligée de se cacher pour les rencontrer, on est ici face à un exercice minutieux et appliqué mais sans âme. Il y a les gentilles noires d'un côté et les vilaines blanches de l'autre. Les aspérités, le tempérament revêche et indocile de Mimi par exemple sont complètement gommés pour en faire une grosse mama un peu ronchon certes mais plutôt bonne pâte. Ici elle a plutôt tendance à se faire copine avec sa patronne, la décérébrée Celia (excellente Jessica Chastain). Je ne vais donc pas faire un inventaire des plus et des moins et vous laisse découvrir ce film qui se voit sans ennui, mais sans passion, plein de bons sentiments et plutôt dénué d'insoummission.

    Par contre, comme dans le livre, j'ai été assez bouleversée par le sort de la pauvre petite Mae Moblee constamment rejetée, humiliée par sa mère qui ne peut partager ses toilettes avec une femme noire mais qui lui abandonne totalement sa petite fille. Et impressionnée par Brice Dallas Howard, teigne d'anthologie totalement méconnaissable ! Emma Stone quant à elle m'a bien déçue. Décidément, les actrices à 24 grimaces/secondes vont finir par devenir la règle à Hollywood et me rendre désagréable.

  • L'EXERCICE DE L'ETAT de Pierre Schoeller ****

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    Quelques jours dans la vie du Ministre des Transports (Olivier Gourmet, très ministre des transports...) et de son directeur de cabinet, homme de l'ombre indispensable et insaisissable (Michel Blanc : indispensable et insaisissable). Le sujet n'a rien de glamour et cependant ce film est passionnant de bout en bout. Je crois que jamais je n'avais vu si bien, si intelligemment et si précisément relaté le mystère que dissimule le quotidien de nos hommes politiques. Pas de grandes révélations ici mais la surprise de découvrir le "travail" au jour le jour. Les traîtrises, les manipulations et surtout la frénésie d'avoir à traiter mille "dossiers" simultanément. Pour la première fois, j'ai ressenti réellement de la sympathie vis-à-vis de ces hommes qui sacrifient leur vie privée. Mais ma compassion et ma sympathie se sont vite apaisées puisque la plupart du temps il s'agit surtout d'assouvir leur goût et leur soif de pouvoir. Passionnant quand même, vraiment. Et sans temps mort, pas de "gras" non plus (contrairement au film vu hier) avec des scènes inutiles, maladroites ou pataudes qui s'attardent et s'éternisent. Tout ici trouve sa place.

    Cela commence par une scène très Eyes Wide Shutienne dont je ne vous dirai rien et qui frappe avant tout par les sons, les bruits et la musique. Rapidement, on découvre un ministre des transports insomniaque dont les rêves confondent sexe et politique. Encore ??? et non finalement, ouf, il ne sera pas question ici des égarements sous la ceinture des hommes politiques friands de stagiaires ou femmes de chambre. Il s'agit d'un type plutôt énigmatique, d'ailleurs sa conseillère en communication (Zabou Breitman enfin très bien !) lui dit "tu es flou, tu n'as pas d'histoire", qui n'hésite pas à mouiller la chemise et affronter des travailleurs grévistes en colère, même s'il craint pour son beau costume. Un homme qui a des convictions, des certitudes et quelques opinions : "non, je ne serai pas l'homme de la privatisation des gares" et qui finira par être rattrapé en quelques jours par la machine à broyer du pouvoir et qui comprend vite que pour conserver son poste il faut se résoudre à toutes les compromissions, quitte à renier ses idéaux. A sa femme il dira : "tu ne m'aimerais pas si tu me connaissais". Cette réplique fait froid dans le dos. Le personnage de ce ministre interprété avec une intelligence et un brio fous par Olivier Gourmet (ô César !!!) semble être tour à tour pantin manipulé et victime consentante.

    Un autre tour de force de ce film est de brouiller quelques pistes. Tantôt on se croit dans un gouvernement de gauche, tantôt de droite. Le Président est appelé "le Père" et c'est lui qui au final décide de tout et du sort de chacun sans qu'aucune contradiction ne lui soit opposée : "Gilles n'est pas dans la liste, ce n'est pas un oubli, on veut du sang neuf...". Pfiou. Vous verrez, ça fait mal ! 

    Une scène chez le chauffeur personnel du ministre des transports, chômeur de longue durée à qui l'on octroie un stage qu'il paiera très très cher... est un sommet remarquable qui symbolise la rencontre entre la France d'en bas (les travailleurs) et le ministre qui a le pouvoir mais qui connaît peu la réalité. C'est une infirmière qui exprime sa colère, le manque de moyens dans les hôpitaux, mais ça aurait tout aussi bien pu être une prof ou une "hôtesse de caisse", à un ministre goguenard parce qu'éméché. La conclusion est simple, brutale et réaliste : "aujourd'hui vous êtes Ministre des Transports, demain vous serez Ministre de la Poste", et le ministre de répondre hilare : "Ministre de la poste ? ça n'existe pas !"

    Ne vous laissez pas rebuter par l'affiche, le titre et le thème du film. Je vous garantis deux heures passionnantes, trépidantes, surprenantes avec quelques scènes choc, que vous aurez envie de revivre rapidement en sortant de la salle. Je vous garantis aussi la découverte d'acteurs au sommet : Oliver Gourmet fascinant, pas moins, Michel Blanc surprenant (la scène dans son appartement au son du discours d'André Malraux "eeeeeeeeeennntre iciiiiiiiiiii Jean Mouliiiiiiiiiiin !" est sublime) touchant, à la fois modeste et imposant avec son personnage toujours "droit dans ses bottes", raffiné, efficace, inflexible et Zabou Breitman impressionnante (tous les autres sont très bien aussi).

    Courez, pauvres fous ! 

  • LES MARCHES DU POUVOIR de George Clooney *

    LES MARCHES DU POUVOIR de George Clooney, ryan gosling, philip seymour hoffman, rachel evan wood, cinemaLES MARCHES DU POUVOIR de George Clooney, ryan gosling, philip seymour hoffman, rachel evan wood, cinemaLES MARCHES DU POUVOIR de George Clooney, ryan gosling, philip seymour hoffman, rachel evan wood, cinema

    Ce sont les primaires au parti social... démocrate tazunien en vue de la prochaine élection présidentielle ! En lice deux adversaires, mais on ne va s'intéresser ici qu'au cas de Mike Morris gouverneur et candidat à la candidature. Et comme c'est George Clooney qui s'y colle, je vote, quoique... Pour mener tambour battant les derniers jours de la campagne, il faut remporter la victoire dans l'Ohio, le directeur de campagne (Phillip Seymour Hoffman, parfait, plus que parfait, superlatif, conditionnel passé présent à venir et j'en passe.. j'aime cet acteur passionnément, à la folie !) et son adjoint Stephen, un jeunot pas fini mais plein d'avenir et d'ambition, j'ai nommé Ryan-oulalalala-Gosling.

    George Clooney a enchanté Venise avec son film. Les italiens sont fous de George Clooney qui le leur rend bien, mais l'amour c'est connu, rend aveugle car le film de George, s'il est élégant et soigné, est également mou du genou. Il manque de rythme, de punch et sombre parfois même dans un ridicule achevé lors de certaines scènes. Celle où la jeune stagiaire (Evan Rachel Wood à qui je décernerais sans hésiter le Golden Raspberry Awards de l'année pour sa prestation dans ce film) drague le jeune loup aux dents qui rayent le plancher, est un summum de beaufitude, de lourdeur et de maladresse digne d'un mauvais sitcom. Ryan jouant le bel (forcément) indifférent et Evan Rachel (maquillée à la truelle trempée dans la farine) s'envoient des répliques censées faire grimper la température mais qui sont tout simplement consternantes. S'ensuit une scène grotesque de débandade indigne de notre driver... En outre, reconnaissons que les rares femmes de ce film misogyne sont incroyablement mal servies et filmées. Pour Miss Wood, c'est fait. Elle passe de fille pas farouche, aguicheuse prête à tout pour attirer son supérieur dans son plume à pucelle effarouchée sans plier les genoux. Mais il y a aussi Marisa Tomeï en journaleuse obstinée. Affublée de lunettes gigantesques, grimaçante et filmée en gros plans peu flatteurs, elle ressemble à Groucho Marx. Quant à la femme de Mike/George, en une pauvre scène en plan fixe dans une voiture, sa piètre prestation fait peine à voir.

    Revenons en aux marches ! Il est d'abord question ici de loyauté, d'admiration, de probité, de dévouement, de droiture. Le candidat et ses conseillers se partagent équitablement ces qualités et caractéristiques et l'on ne sait où donner de la tête devant tant de pureté. La politique serait donc un monde où des gens honnêtes et incorruptibles se soucient de l'avenir du pauvre monde d'en bas ? La première partie est donc laborieuse tant elle peine à présenter tous les protagonistes et leurs nobles desseins. Mais lorsque notre George réalisateur se met à gratter l'os de ce petit monde vertueux et que notre Stephen/Ryan se prend à fricotter avec le camp adverse, on se dit qu'enfin il va y avoir du grabuge. Effectivement, quelques retournements de situations, des trahisons et des coups bas font virer le film du côté du polar. Mais toujours aussi mollement.

    Et puis pschiiiit, on découvre que la perte des illusions se lit sans difficulté sur un visage, que la politique est un monde ripou encombré de bassesses, de compromissions, que le politicien priapique a une libido hors norme, qu'il faut se méfier des stagiaires... bref, qu'un traître c'est toujours un ami. Au passage, George nous aura asséné quelques propos de campagne assez puants comme la suprématie des Etats-Unis sur le reste du monde qui pourra entre autre se passer du pétrole des pays arabes en roulant au colza, comme l'incitation à se faire justice soi-même (au cas où un meurtre est perpétré sur un membre de sa famille) à condition d'être bien puni ensuite, et employé des mots tel que "race"...

    Etrange !

  • UN MONSTRE A PARIS de Bibo Bergeron *

    UN MONSTRE A PARIS de Bibo Bergeron, mathieu chédid, vanessa paradis, ludivine sagnier, gad elmaleh, cinémaUN MONSTRE A PARIS de Bibo Bergeron, mathieu chédid, vanessa paradis, ludivine sagnier, gad elmaleh, cinéma

    En 1910, Paris est inondé, le zouave du Pont de L'Alma et la Tour Eiffel ont les pieds dans l'eau. Le préfet Maynott ne fait rien pour remédier à la situation et les parisiens astucieux trouvent eux-mêmes des solutions. Le jeune Emile projectionniste est amoureux de la jolie Maud, caissière dans le même cinéma. Raoul, secrètement amoureux de la belle Lucile, assure au volant de son camion, tendrement nommé Catherine, des livraisons à un train d'enfer à travers la ville. Il encourage Albert trop timide, à déclarer sa flamme à Maud. Quant à Lucile, elle est chanteuse à "L'oiseau de Paradis", cabaret tenu par sa tante qui rêve de la voir fréquenter le beau parti que représente selon elle le pédant et arriviste préfet. Pfiou !

    Et le monstre du titre dans tout ça me direz-vous, petits malins que vous êtes ? J'y viens.

    Au terme d'une laborieuse première demi-heure où le temps s'éternise à nous présenter de multiples personnages qui n'ont pas tous leur raison d'être (ah le singe, sans doute de la famille du moutard de "Real Steel") et où l'on se demande perplexe "où le réalisateur veut-il en venir ?".... est créé le "monstre" de façon tout à fait abracadabrantesque. Parachuté comme un cheveu sur la soupe il est en fait une puce géante génétiquement modifiée. Et c'est bien difficile d'être l'être le plus gentil qui soit quand on a une apparence monstrueuse comme c'est le cas (regardez une puce au microscope vous comprendrez). La bestiole terrorise donc Paris qui compte sur le Préfet et la police pour le mettre hors d'état de nuire. Heureusement, l'aphaniptère tombe sur la douce, généreuse et compréhensive Lucile qui va recueillir, cacher et protéger le laideron. Il faut dire que tout muet qu'il soit, le monstre a le plus joli des organes lorsqu'il s'agit de chanter. Sous un déguisement, Francoeur (c'est ainsi que le baptise Lucile) forme avec la jeune fille un duo musical qui fait sensation au cabaret "L'oiseau de Paradis". Mais c'est compter sans l'acharnement de l'horrible Maynot.

    La simplicité du graphisme et de l'animation ne m'ont pas gênée. Bien au contraire, je les ai même trouvés tout à fait charmants et puisque j'avais le choix, j'ai vu ce film en 2D. Paris est très joli et les personnages gentillets (sauf le vilain Préfet) mais l'ensemble qui multiplie les intrigues et les coups de théâtre assez brusques manque de rythme et parfois même de cohérence. Et dès lors qu'on a entendu Vanessa et M. chanter (au bout d'une très longue demi-heure donc)... on n'a qu'une hâte, les écouter à nouveau. Hélas, seules quatre chansons nous sont offertes. Au final, c'est pourtant bien et uniquement le duo vocal que forment Vanessa Paradis et Mathieu Chédid qui est le seul grand intérêt ici. Leurs voix sont tellement assorties qu'il n'est pas surprenant que ces deux là soient les meilleurs amis du monde. Mais est-ce suffisant pour se déplacer en salle ?

  • UNE ACCRÉDITATION À GAGNER

    pour le Festival International du Premier Film d'Annonay (entrée à tous les films) qui aura lieu du 27 janvier au 6 février 2012.

    Vous savez à quel point ce Festival me tient à coeur pour de multiples raisons que je ne vais pas une nouvelle fois vous relater (reportez-vous à la rubrique "Festivals" un peu plus bas sur la gauche de ce blog).

    Aujourd'hui, j'ai le plaisir de vous proposer une accréditation pour toute la durée du festival (ou moins selon vos convenances). Le programme n'est pas encore révélé, mais le thème de cette année "l'Aventure" peut permettre de laisser libre court à l'imagination car ce Festival ne propose pas seulement une compétition de 8 premiers films internationaux mais aussi la possibilité de revivre tout un pan de sa cinéphilie au travers du thème proposé.

    Chaque année donc, un thème différent et chaque année aussi une parution quotidienne qui permet de revivre au jour le jour au travers de différentes rubriques (le devant de la scène, Regards sur un artiste, les coulisses, les échos, un coup de projecteur, des articles, des photos, des potins...) tout ce qui s'est passé la veille. C'est savoureux, instructif et tous les festivaliers se jettent sur cette "feuille". Croyez-moi j'ai assisté aux émeutes !

    Je vous propose donc, pour gagner cette accréditation, de trouver le titre du "journal" de l'édition 2012 sachant que la seule contrainte est qu'il y ait le mot "feuille" dans ce titre.
    Je m'explique : l'année où le thème était le "Cinéma des Trois Chine" le quotidien s'est appelé "La Feuille de chou chinois", l'année du thème "Rêves et cauchemars" : la "Feuille de nuit", l'année de la Femme à l'écran : "L'effeuillée", l'année des artistes : "la feuille blanche" etc.

    Laissez donc libre court à votre imagination et à votre fantaisie et trouvez comment pourrait s'appeler la feuille de cette année de "l'aventure"! La personne qui aura trouvé ce titre remportera donc une accréditation.

    Je vous écoute...

    J'ai oublié de préciser : UNE REPONSE à la fois, merci.

    Et n'oubliez pas que vous pouvez toujours jusqu'au 15 décembre, tenter d'être un des 8 élus qui pourraient être membre du jury de ce festival (allez voir Ici ou ).

     

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    Et puis, il y a toujours un jeu à terminer ici.