LA DEFENSE LINCOLN de Brad Furman *
Michael Haller, Micke pour les intimes proches, possède une Lincoln et il est avocat à la Cité des Anges... d'où sans doute le titre, sinon je donne ma langue au proc'. "La Défense Lincoln" est un film un peu rigolo mais pas trop où des acteurs de second choix viennent faire un petit tour en se prenant très au sérieux pour résoudre une enquête et en buvant beaucoup de coups entre deux scènes. C'est ça qui est marrant. Chaque fois qu'ils ne sont pas au taf, les avocats, les procureurs, les putes, les clients desdites, les enquêteurs vont s'en jeter un au troquet du coin. Jamais ils mangent ou font leurs courses comme le commun. Jamais. Et pour une fois qu'un avocat divorcé n'oubliait pas le match de foot de sa fille, il est dérangé en plein exploit. Oui, les pères divorcés dans les films américains obtiennent une médaille du mérite lorsqu'ils participent même distraitement aux performances de leurs moutards. Vous ne le saviez pas ?
La Défense Lincoln est un film qu'on a vu 254 378 fois car il s'agit d'un polar juridique avec scènes de prétoire, magouilles et autres revirements de situations et révélations annexes jusqu'à la dernière bobine. J'ai pu constater une fois de plus que j'aurais fait un très mauvais avocat. Oui, moi je crois tout le monde car contrairement aux avocats (les vrais, les américains) je ne sais pas lire entre les regards. Il suffit que la victime ou le coupable présumé innocent jusqu'à la preuve du contraire me raconte sa version pour que je le croie. Ce qui est moins marrant c'est qu'on nous ment on nous spolie... la misère n'est pas moins pénible au soleil. Et même sous le cagnard californien, être une pauvre fille qui arrondit ses quinzaines en dragouillant dans les bars et se fait démonter le portrait par un mal embouché, ça n'a rien de l'american dream. Surtout que la demoiselle accuse Louis Roulet, fils de Mary Windsor (j'invente rien) un richissime garnement de 32 piges à qui on donnerait le bon dieu en confection bien qu'il ait, ou plutôt parce qu'il a l'air fadouillasse de Ryan Phillippe ! Alors est-ce le ptit Loulou qui est coupable du méfait ou est-ce une sombre machination ourdie par la demoiselle en vue de mettre la main sur le magot ?
Vous le saurez en allant voir Matthew McConnaughey dans le rôle de l'avocat de la défense qui tient bureau dans sa Lincoln "not guilty" et qui a souvent les yeux injectés de sang à cause de tout ce qu'il ingurgite comme liquide et aussi des soucis qu'il a et parfois du jet lag, Marisa Tomeï qui ne sert à rien comme d'hab', William H. Macy, Josh Lucas, John Leguizzamo, Frances Fisher, Michael Pena... bref le casting hollywoodien des on-sait-jamais-comment-ils-s'appellent mais on les connaît, on les a sur le bout de la langue (si je puis dire !), et Ryan Van de Kamp Buchanan... ah non, lui on sait vraiment pas qui c'est.
Mention très spéciale à la coiffeuse : les attributs capillaires de Marisa et William H. ont de quoi rendre Nicolas Cage vert de jalousie.