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Cinema - Page 225

  • VOIR LA MER de Patrice Leconte **

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    Pendant que Clément se fait plaquer sans passion par sa petite amie, son petit frère Nicolas est en boîte de nuit et tombe sous le charme de Prudence qui se débarrasse sans façon de son ami Max, garçon très amoureux quelque peu soupe au lait. C'est l'été, Clément et Nicolas partent en vacances à St Jean de Luz rejoindre leur mère malade. D'abord en stop puis en camping-car, Prudence les accompagne et parvient même à dérider Clément qui aurait souhaité une virée entre garçons. Sous l'impulsion de Prudence grande fille apparemment toute simple venue de nulle part au vernis à ongles orange fluo, et finalement un peu compliquée quand même, le trio fraternel se mue en trio amoureux.

    On lorgne du côté de "Jules et Jim" et des "Valseuses", on craint vaguement (tout en l'espérant) que grâce au personnage de Max (Gilles Cohen génialement hilarant) en amoureux meurtri armé jusqu'aux dents d'un pistolet d'alarme qui tire de vraies balles, le film va prendre un virage dangereux, voire loufoque... Et non, l'histoire de Clément, Nicolas et Patience n'est rien qu'une gentille bluette estivale et très ensoleillée (malgré quelques larmichettes). Pourtant il y a de belles tentatives de dialogues louftingues : "les citroën c'est des sournoises voire des vicelardes" et une ébauche libertaire mais rien de bien "méchant".

    Reste le trio magique, solaire et séduisant. Pauline Lefèvre évoque Clotilde Hesme et son sourire irrésistible fait qu'on l'aime dès qu'elle apparaît même si on ne doute pas un instant qu'avec elle, les ennuis vont commencer. Les deux garçons pas bien malins, Clément Sibony, bougon, Nicolas Giraud, naïf sont eux aussi craquants +++.

  • MA SEMAINE AU CINEMA

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    L'AIGLE DE LA NEUVIEME LEGION de Kevin MacDonald ***

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    ANIMAL KINGDOM de David Michod ***

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    OU VA LA NUIT de Martin Provost **

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    DE L'EAU POUR LES ELEPHANTS de Francis Lawrence *(*)

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    IL ETAIT UNE FOIS UN MEURTRE de Baran bo Odar °

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    LES NUITS EN OR DES COURTS METRAGES : LE PROGRAMME

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    MES COUPS DE COEUR

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  • DE L'EAU POUR LES ELEPHANTS de Francis Lawrence *(*)

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    En 1931, aux Etats Unis, l'avenir de Jacob semble tout tracé. Il ne lui reste plus qu'à passer son diplôme de vétérinaire pour voler de ses propres ailes. Sauf que le jour même de son examen, c'est le drame. Ses parents meurent dans d'atroces souffrances. Il découvre que son père s'est endetté jusque là pour payer ses études et voilà donc Jacob soudainement misérable à traîner sur les voies de chemins de fer avec sa valise en carton qu'il ne tardera pas à lâcher pour sauter dans un joli wagon rouge. Ce train est celui d'un cirque itinérant qui tente tant bien que mal de survivre à la grande dépression. Le cirque est dirigé par August, un type cruel, lunatique, paranoïaque et jaloux qui n'hésite pas à balancer certains de ses employés hors du train pour ne pas avoir à les payer, entre autres caprices. Malgré ce tempérament impossible, entre Jacob et August se crée une étrange relation faite alternativement de confiance et de suspicion. Lorsqu'il prend à Jacob l'étrange idée de tomber amoureux de Marlène l'écuyère et femme d'August, l'ambiance vire à l'aigre !

    De mon temps, à une époque que les moins de... (ah oui quand même !) ne peuvent pas connaître, j'avais vu des merveilles cinématographiques qui avaient pour cadre le milieu du cirque "Le plus grand cirque du monde" d'Henry Hathaway avec John Wayne en grand patron et encore mieux "Sous le plus grand chapiteau du monde" de Cecil B. de Mile. Ces deux splendeurs réunissaient une flopée de stars qui assuraient plus que leurs numéros : Claudia Cardinale, Rita Hayworth, Charlton Heston, Cornel Wilde, James Stewart, Gloria Grahame, Dorothy Lamour... et c'était magique, magnifique. Le genre de films qu'on peut voir et revoir, qui ne vieillissent jamais et qui procurent toujours les mêmes sensations. Des chefs-d'oeuvre sur lesquels le temps n'a aucune prise !

    Il n'en va pas de même pour cette eau pour éléphants (car oui, il y a une jolie éléphante pleine de tâches de rousseurs et qui parle polonais) qui ne restera pas bien longtemps dans les mémoires tant un ennui poli s'installe rapidement devant ce roman à l'eau de rose cousu de fil blanc sans la moindre surprise, malgré toute l'application et la magnificence mises dans l'entreprise.

    Qe dire des acteurs. Les garçons s'en sortent mieux que la fille. En effet, Reese Whiterspoon, parée de costumes de scènes particulièrement affreux, semble curieusement absente de l'histoire humaine mais très très proche des animaux.

    Christoph Waltz est tel qu'on le connaît, séduisant, classe, sexy et distingué. Mais il serait temps qu'un réalisateur fasse preuve d'imagination et lui offre autre chose que des rôles de nazis prompts à torturer hommes, femmes et animaux. Merci.

    La question est donc : Robert Pattinson peut-il se sortir de l'impasse Edward Cullen ? Et la réponse est OUI. J'ai décidé  alors que je considère "Twilight" comme un mauvais film mal interprété, de défendre Robert Pattinson, car outre un nez absolument impossible... il fait tout ce qu'on peut espérer d'un acteur digne de ce nom. Il rit, pleure, émeut, se fâche, se bat, tombe amoureux, s'amuse, danse, se grime, se travestit, flirte avec une éléphante avec des taches de rousseur... La star du film n'est ni l'eau, ni l'éléphant, ni Reese, ni Christoph, c'est Robert Pattinson.

    C'est dit ! Même pas peur.

  • L'AIGLE DE LA NEUVIEME LEGION de Kevin MacDonald ***

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    Pour retrouver l'honneur perdu de son père, Marcus Aquila, Centurion romain se fait "muter" en Bretagne (en fait c'est l'Angleterre) à la surprise générale, tant l'endroit est impopulaire, dangereux et malfamé. Son but est de retrouver l'Aigle d'Or emblème de la Neuvième Légion disparue 20 ans plus tôt alors qu'elle était sous les ordres de papa. Mais surtout de comprendre comment et pourquoi son père, qu'il tient pour un brave est responsable de la mort de toute sa légion. Au commencement de son nouveau commandement, le jeune Marcus n'inspire que moquerie et méfiance de la part de ses hommes. Mais rapidement son discernement, son audace et sa bravoure le font admirer voire aimer de tous. Lors d'une représentation des jeux du cirque l'esclave Esca doit affronter un gladiateur. Au grand agacement du public Esca refuse de combattre mais Marcus parvient à obtenir que lui soit accordée la clémence.

    Décidé pour mener son enquête et ramener l'Aigle d'Or à Rome et pour le faire à franchir le mur d'Hadrien qui délimite les terres sauvages peuplées de tribus impitoyables où personne ne s'aventure, Marcus choisit d'emmener Esca avec lui.

    On croyait le Péplum resuscité puis re-mort depuis "Gladiator" et non... il y a à présent cette Neuvième Légion de fort belle tenue moins spectaculaire et tape à l'oeil que son illustre aînée mais plus profonde peut-être, plus émouvante aussi et incontestablement atypique puisque la relation entre Marcus et Esca laisse peu de place à l'incertitude ! Au tout premier regard que les deux garçons s'échangent alors que l'un est en bien fâcheuse posture prêt, par bravade, à se laisser massacrer par un gladiateur armé jusqu'aux dents, le trouble s'installe et l'on sait qu'entre eux deux se sera "jusqu'à ce que la mort les sépare". Et rien, si ce n'est quelques doutes, ne viendra entamer cette évidence. Les épreuves et aventures qu'il vont traverser ne vont faire qu'intensifier et renforcer leur relation, leurs sentiments... Et voir deux garçons s'aimer autant dans une histoire et une époque où sont surtout exaltées les valeurs viriles et guerrières est un pur délice. Marcus et Esca n'auront de cesse de s'aider, de se protéger et de veiller l'un sur l'autre. Pour sauver Marcus, Esca le fera passer pour son esclave et l'inversion des "rôles" renforcera encore leurs liens.

    Malgré quelques scènes de combats et de stratégie militaire bien balancées où l'on ne doute jamais de la vigueur des garçons, il n'en demeure pas moins que je n'ai jamais ressenti l'amitié virile en cet étrange péplum aux allures d'enquête et de "film-route", mais une grande histoire d'amour entre deux garçons. Et c'est beau. Très.

    Caché sous les peintures de guerre d'un indien breton marathonien (je me comprends) Tahar Rahim compose un réjouissant méchant dégueulasse. Channing Tatum malgré sa grande carcasse de surfer californien convainct et se montre très touchant dans son armure de valeureux centurion. Et Jamie Bell, c'est Jamie Bell, EXCELLENTISSIME à jamais dès qu'il apparaît. Et quelle (première) apparition !!!

  • ANIMAL KINGDOM de David Michôd ***

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    Lorsque sa mère meurt d'une overdose, Joshua se retrouve seul au monde et n'a même pas 18 ans. Il appelle sa grand-mère qu'il ne connaît pas car elle s'était fâchée depuis de longues années avec la défunte sa fille. Néanmoins elle accueille ce petit fils avec beaucoup d'effusion sans témoigner le moindre chagrin à l'annonce de la mort de sa droguée de rejetonne. Sa maison se situe dans la banlieue de Melbourne qu'elle partage la plupart du temps avec ses fils qu'elle aime de façon très démonstrative. Joshua découvre rapidement que les activités de sa famille sont plus que louches et que ses oncles sont dealers, cambrioleurs voire plus et pire dès que l'occasion s'en présentera. La mort d'un des amis des grands garçons, tué par la police va attiser la haine, la violence et une forme de folie sous-jacente qui régne dans cette famille soudée certes, mais dont les membres sont toxiques les uns aux autres et absolument sous la coupe de la mère. Joshua véritablement terrorisé par la tournure que prennent les événements et par la nature très très imprévisible de ses oncles souvent au bord de l'implosion ne sait comment réagir. Un flic chargé de confondre les frangins va jouer un rôle ambigu et rassurant et se servir de Joshua pour approcher la famille.

    La première scène saisissante, nous met en présence de Joshua, jeune homme prostré et captivé par un programme télé bruyant et débile. On ne saura pas toujours et jamais vraiment si c'est sa nonchalance naturelle ou le fait qu'il soit un peu "neuneu" qui le rend aussi apathique. Toujours est-il que près de lui se trouve sa mère... morte. Lorsque la police arrive, il aura bien du mal à détourner son regard de l'hypnotisante télé. Son arrivée chez son étrange grand-mère qui vit entourée de ses grands couillons de fils chéris qu'elle embrasse goûlument et fréquemment sur la bouche, ne le fait pas changer d'attitude. Il est toujours aussi imperturbable et sans réaction. C'est sa découverte des activités malsaines et du comportement déroutant de ses oncles qui vont peu à peu le réveiller. A la fois effrayé et piégé par cette famille atypique et ses membres pas bien finis dans leur tête fêlée, il va tenter de s'intégrer, puis de mener une vie 'normale', rencontrer une fille de son âge et l'aimer... Puis, touché et pertubé par ce flic protecteur qui semble vouloir l'aider ou mieux encore jouer le rôle de la figure parternelle qui lui fait cruellement défaut, il va, après avoir payé le prix fort devoir faire un choix : trahir ou défendre et couvrir sa famille de cinglés.

    C'est un film qui ne ressemble à aucun autre. Le genre qui fait qu'on se dit que le cinéma est une réserve sans fond et sans fin qui permet à l'imagination délirante de certains réalisateurs de continuer de nous surprendre. Il faudrait presque le regarder en apnée et ne reprendre sa respiration qu'après la dernière image qui explose de façon réellement inattendue alors qu'on n'attend plus du tout l'ultime retournement final. Désespérant.

    L'atmosphère poisseuse, le rythme lent, les personnages délirants et imprévisibles (voire complètement cons), la douceur du flic, l'attitude malsaine de la mère, la mollesse du "héros"... tout contribue à rendre ce film implacable et déroutant.

  • OU VA LA NUIT de Martin Provost **

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    Chaque nuit le mari de Rose rentre ivre mort. S'il ne renverse pas une auto-stoppeuse qu'il tue accidentellement, il sort sa femme du lit en la tirant par les cheveux et la roue de coups, de pieds, de poings, puis quitte la chambre. Ce calvaire dure depuis de longues années que Rose endure sans plainte ni réaction. Juste quelques larmes. Jusqu'au jour où avec préméditation mais un calme impressionnant, elle assassine son mari. Après l'enterrement, elle quitte la ferme familiale et rejoint son fils Thomas qui vit à Bruxelles et l'accueille sans enthousiasme dans la maison qu'il partage avec Vincent son amoureux.

    Encore un film que je suis déçue de ne pas avoir adoré mais en toute objectivité il faut reconnaître que le miracle "Séraphine" qui réunissait déjà Martin Provost et la géniale et surprenante Yolande Moreau ne se reproduit pas ici. Le film ne cesse de louvoyer entre le bon et le nettement moins bon. La scène d'ouverture glaçante et muette, violente et angoissante (je ne vous en dis rien) laisse pourtant augurer du meilleur. L'histoire de cette femme qui croit se libérer de son esclavage trop longtemps consenti, redécouvre un temps le plaisir de la liberté mais finit par être rattrapée par l'enquête ou la culpabilité est pourtant séduisante dans son originalité et le choix du milieu social où la coupable évolue. Yolande Moreau prête à cette femme seule et malheureuse son visage souvent rêveur et sa démarche lourde. Mais à force d'être dans une sorte de "non jeu" minimaliste on finit par ne plus réussir à la situer. Est-elle ainsi parce que rongée par la culpabilité ou simplement inconsciente de son acte voire même un tantinet simplette ?

    Quelques belles scènes avec un flic (le même Jan Hammnecker que dans MA série "Signature") qui tente vainement de protéger Rose, et l'arrivée de la merveilleuse Edith Scob dans la toute dernière partie du film redonnent un peu de souffle à l'ensemble, imprimant même un côté "Thelma et Louise" aux scènes finales. Mais avant cela, les scènes où apparaissent le fils (Pierre Moure totalement à côté de la plaque) ou un ami fouille merde journaliste (Laurent Capelluto décidément toujours mauvais) laissent vraiment Yolande Moreau se dépatouiller seule face à cette sombre histoire de famille qui révèle peu à peu tous ses secrets.   

  • IL ETAIT UNE FOIS UN MEURTRE de Baran bo Odar °

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    Eté 1986, Pia 11 ans rentre chez elle à vélo à travers champs. En chemin elle rencontre une ordure comme il en existe, qui la viole en lui demandant pardon, la tue, jette sa bicyclette dans les blés et balance le corps dans un lac. Le coupable court encore et 23 ans plus tard (pourquoi pas 18 ou 34 ???) même scénario. Sinikka 11 ans (bravo le prénom, merci les parents) rentre chez elle et disparaît alors que son vélo est retrouvé exactement au même endroit... Le coupable sera t'il enfin retrouvé ? S'agit-il du même individu ? L'enquête va t'elle aboutir ?

    Aborder la pédophilie au cinéma n'est pas chose aisée et là où un Greg Arraki (Mysterious Skin) un Clint Eastwood (Mystic River) nous saisissaient subtilement d'effroi en nous confrontant aux ravages causées sur les victimes survivantes, le réalisateur (suisse mais le film est allemand et tourné dans une banlieue proprette et déprimante non identifiée) dont la subtilité n'a d'égale que la délicatesse pachydermique de la musique qui écrase son film, nous présente ici les réactions des parents foudroyés par la disparition de leur enfant, celles des coupables, des flics, des voisins et du cochon d'inde... Et il s'y prend de la façon la plus balourde qui soit, qui fait qu'on a envie de vomir non pas sur le sujet du film mais sur la manière débile dont il est traité.

    Il y a deux styles de pédophiles, celui qui passe à l'acte et continue sa vie jusqu'au prochain forfait et celui qui se contente de se palucher en pleurant sur des vidéos immondes. Mais pour bien nous marteler que ces individus sont des humains qui commettent des monstruosités et non pas des monstres qui ont perdu toute humanité, Baran bo Odar emploie tous les effets et ficelles disponibles dans la palette cinématographique. La musique d'abord, j'y reviens mais elle est tellement digne d'une parodie de films d'horreur qu'on en rirait presque ! Ensuite nous avons la nature, si belle sous le soleil mais si menaçante dès lors qu'on s'éloigne des sentiers balisés... aaaaah ! un arbre gigantesque en lisière de bois, aaaaaaaaaaah ! le vent qui ventile les blonds blés et la cime des cyprès géants... Le danger qui menace là où on ne l'attend pas... aaaaaaaaaah ! le clown démesuré sur une fête foraine... aaaaaaaaaaaaah ! le trampoline mal vissé... aaaaaaaaaaaaaaaah ! la piscine !!! Nan mé oh ! N'en jetez plus, la cour est pleine que vous croyez ??? Que nenni... ralentis, accélérés, zim bam boum les gros plans et toute la panoplie d'effets et sous-entendus lourdement appuyés pour mal comprenant.

    Mais c'est pas tout, il faut voir pour le croire la tronche de toute cette humanité souffrante : flics (le dépressif au bord de l'implosion permanente, le à la retraite qui VEUT résoudre l'affaire, la fliquette enceinte sur une affaire de pédophilie...), coupables, parents... TOUS absolument tous ont une tronche patibulaire (mais presque) comme pour bien nous faire admettre définitivement que l'habit ne fait pas le moine et qu'il faut se méfier de tout un chacun ou au contraire pas ! J'en sais rien. On s'en fout.

    LA grande réplique du film est "es tut mir leid", proférée une bonne centaine de fois car la pauvreté des dialogues n'a rien à envier au reste. Mais le réalisateur ne risque pas d'être désolé puisqu'il reçoit des récompenses tel que le prix au dernier Festival du Film Policier de Beaune.

  • MA SEMAINE AU CINEMA

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    TOMBOY de Céline Sciamma ***

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    THOR de Kenneth Branagh ***

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    ET SOUDAIN TOUT LE MONDE ME MANQUE de Jennifer Devoldère **

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    COUP D'ECLAT DE José Alcala *

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    LA FILLE DU PUISATIER de Daniel Auteuil *

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    MA PREMIÈRE SÉRIE de Hervé Hadmar

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    MES COUPS DE COEUR

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  • THOR de Kenneth Branagh ***

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    Plein d'années avant J.C. Thor fils d'Odin (Père de toute chose excusez du peu) est un guerrier asgardien sur le point d'hériter du trône de son papounet vieillissant. Jane est scientifique sur terre, précisément au Nouveau-Mexique en l'an 2011 de notre ère et aimerait bien trouver le pont d'Einstein-Rosen en mirant de près des aurores boréales.

    Comment vont-ils se rencontrer et roucouler tendrement ? Vous le saurez en allant voir Thor The Advenger (chapître II) mais en attendant il vous faut faire connaissance sans plus tarder avec Thor le guerrier, garçon à la fois très impétueux et d'une douceur inouïe. Son frère Loki et son papa Odin (donc) voudraient bien réussir à calmer ses ardeurs guerrières, mais ce mariole ne peut s'empêcher de faire le malin et déclenche une guerre contre les vilains géants de glace. Excédé par l'ardeur et la désobéissance de son fils, Odin le bannit.

    Thor a des super pouvoirs et surtout un super marteau qui peut faire très très mal. Mais en l'envoyant sur Terre (la punition ultime) son papa n'oublie pas à la fois de lui confisquer le marteau ET les super pouvoirs et le plante en plein désert (le marteau) en précisant "que celui qui sera digne de le posséder réussise à l'extraire de la pierre" ou un truc comme ça, un peu comme la mythique Excalibur d'Arthur immobilisée dans un rocher.

    Thor tombe sur Terre et percute la camionnette de Jane venue en plein désert admirer d'étranges phénomènes météorologiques. C'est LA rencontre... mais Thor n'est pas un garçon facile qui couche au premier rencard !

    La première fois que j'ai vu la bande-annonce de ce film, je me suis pensé "quelle daubasse ça va être !", la deuxième fois, idem... sauf que là j'ai vu que le réalisateur était Kenneth Branagh et même si j'ai illico pensé "quel rapport ?" je me suis également dit que j'irais sûrement voir le film. Oui. Parce que Kenneth et moi c'est une grande et belle histoire. D'amour, évidemment. Lorsqu'il est venu présenter sa prestigieuse, prodigieuse et merveilleuse "Flûte enchantée" à la Mostra de Venise, j'y étais. Et Kenneth, je l'aime, depuis la nuit des temps, et plus précisément depuis "Dead again". Un film de Kenneth Branah ne PEUT donc JAMAIS être mauvais, même s'il s'agit des aventures d'un musclor sans cerveau. Me suis-je dit, donc.

    J'avais tort et j'avais raison. Un film de Kenneeeeeeeeeeeeth ne PEUT JAMAIS être mauvais MAIS ici, non seulement musclor a des muscles (c'est le minimum), mais il a aussi un coeur ET un cerveau, et de bonnes manières. Et cerise sur le tirelipimpom, l'acteur Chris Hemsworth n'a pas oublié d'en être un et ne se contente pas d'être un super héros désincarné. Très bonnes nouvelles donc.

    Chez Kenneth tout est bon, même la 3D, vraiment pas indispensable mais pas désagréable. Les décors de la planète Asgard sont beaux, les batailles inspirées de celles du Seigneur des Anneaux (LA référence) suffisamment dosées pour ne pas lasser, les personnages annexes sont évidemment limités à un seul trait de caractère et on reconnaît vite fait à ses sourcils qui est le très vilain mais le super héros qui perd son gros marteau est suffisamment subtil, décalé lorsqu'il débarque sur terre avec ses bonnes manières envers les filles et le coup de poing facile contre les garçons, mais pas ballot pour un sou. Ce qui fait qu'on s'intéresse fort et sans jamais bâiller à ses aventures.

    Mon Kenneth s'applique donc très consciencieusement à la tache et s'en sort avec bien plus que les honneurs et les félicitations du jury en nous présentant torse nu ce nouveau venu au cinéma mais issu de la prolifique maison d'Editions Marvel. Il y imprime sa patte et son humour et ne néglige pas ses acteurs dont Natalie Portman charmante petite chose de 40 kilos face au colosse Chris Hemsworth. Il aura sans doute désormais fort à faire pour se débarrasser de son armure mais déploie des atouts dont les bovins Statham, Butler, Worthington (si j'en oublie merci de me le signaler !) sont dépourvus et se montre suffisamment drôle et futé malgré d'improbables narines pour qu'on s'y attache.
    Regardez comme ce garçon est attachant :

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    A suivre...

  • COUP D'ECLAT de José Alcala *

    COUP D'ECLAT de José Alcala, catherine frot, tchéky karyo, cinéma

    Fabienne Bourrier est capitaine de police à Sète. Sa mission de faire reconduire les sans papiers à la frontière ne la réjouit guère mais elle est néanmoins très appliquée à la tache bien que très sujette aux vertiges. Elle vit seule dans un triste appartement avec sa mère grabataire. Un jour une prostituée étrangère qui se serait jetée du haut d'un immeuble est retrouvée morte. La jeune femme qui avait été interpellée pour racolage avait la veille demandé à Fabienne de l'aider à récupérer son fils laissé seul à la gare. Fabienne découvre que la jeune femme était traquée et va dès lors chercher par tous les moyens à retrouver le petit garçon.

    Que dire ? Dans la série les bonnes intentions ne font pas les bons films, celui-ci devrait figurer en tête de liste. On comprend que oui le métier de keuf, c'est pas rose tous les jours, qu'ils ne roulent pas sur l'or et vivent dans des banlieues pas roses moroses, que la vie des sans papiers c'est dur tous les jours, que les reconduites à la frontière c'est pas bien... mais alors qu'est-ce que ce film est mou du genou pour le dire !!! Tant et si bien qu'on se fout comme d'une guigne d'à peu près tout ce qui s'y passe. Car trop d'ellipses et d'allusions implicites destinées sans doute à faire subtil alourdissent au contraire considérablement le film : la photo d'un petit garçon, une banderole avec un marteau et une faucille par exemple. Et qu'est-ce que c'est que cette relation soudainement complice avec un émigré algérien (en règle, avec papiers tout ça... enfin, je crois) ? Ainsi que l'évocation d'une usine qui ferme et se débarrasse sans manière de ses employés ???

    Sète est filmée comme un repoussoir à touristes pour montrer peut-être que décidément non, la misère n'est pas moins pénible au soleil... de toute façon, Sète est plus moche que le dernier entrepôt désaffecté du Pas-de-Calais, il y pleut beaucoup et on y grelotte.

    Quand modestie rime à ce point avec austérité, cela donne "Coup d'éclat" ! Coup d'éclat que d'ailleurs on cherche en vain puisque le réalisateur bizarremment, ne se donne même pas la peine de terminer son film !

    Que serait-il d'ailleurs sans la merveilleuse Catherine Frot -que j'aime d'amour- qui investit ce rôle totalement inhabituel pour elle ? En femme flic, maussade, grincheuse et un poil agressive, elle habite cette histoire où j'ai trouvé que pas grand chose tenait debout. Mais cette actrice géniale est capable de rendre éloquent le silence et d'incarner avec force une femme infiniment triste qui finit par avoir raison de son vertige.