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Cinema - Page 226

  • ET SOUDAIN TOUT LE MONDE ME MANQUE de Jennifer Devoldère **

    ET SOUDAIN TOUT LE MONDE ME MANQUE de Jennifer Devoldère, mélanie laurent, michel blanc, géraldine nakache, ET SOUDAIN TOUT LE MONDE ME MANQUE de Jennifer Devoldère, mélanie laurent, michel blanc, géraldine nakache, ET SOUDAIN TOUT LE MONDE ME MANQUE de Jennifer Devoldère, mélanie laurent, michel blanc, géraldine nakache,

    Justine est une grande fille pas bien finie dans sa tête. La seule "chose" qui fonctionne à peu près, c'est son boulot... et encore, on sent que manifestement être radiologue ne l'intéresse guère, sauf à composer d'étranges et bien moches oeuvres d'art en réalisant des radios de tout ce qui lui tombe sous la main. En outre, elle change de fiancé tous les quatre matins mais chacun d'entre eux lui reste étrangement attaché comme pour la protéger, de loin. Elle n'a pas de logement et squatte chez sa soeur Dom et son beau-frère qui, en manque d'enfant, cherchent à adopter. Mais le gros souci de Justine, c'est son père. Envahissant, incapable de cacher la moindre de ses pensées quitte à blesser son entourage, il se montre particulièrement cassant avec Justine qui considère sa maladresse comme un manque d'amour. Lorsqu'elle découvre qu'il va de nouveau être père à 60 ans et qu'il est resté en relation avec tous ses anciens petits amis alors qu'elle est en train d'entamer une nouvelle relation avec Sami qu'il risque de gâcher, Justine est effondrée...

    Bonne surprise que ce "petit" film qui passe constamment de la comédie pure (on rit beaucoup) à l'émotion (on ne va pas jusqu'à pleurer mais ça aurait pu...) et qui interroge finalement sur les sempiternelles questions de sa place à trouver au sein de la famille, dans le monde et de la distance à prendre avec les siens, les proches, les amis, la famille, les parents et j'en passe et de plus infernale..! Vaste programme évidemment mais la réalisatrice n'a pas la prétention d'apporter de réponse universelle au fait que "l'enfer c'est les autres" (ma devise !). Elle prend l'exemple des dégâts que peuvent causer le manque de communication, l'incompréhension, les interprétations et tous ces isolements qui pourrissent la vie, provoquent des ravages irréversibles, jusqu'à ce qu'on se dise "trop tard" !

    Michel Blanc est tout à fait crédible, insupportable et charmant dans ce rôle de soixantenaire juif infantile égoïste qui ne sait comment dire à sa fille à quel point il l'aime. Mélanie Laurent est parfaitement à l'aise dans celui de la grande fille perdue et fantasque. Géraldine Nakache est tordante en râleuse renfrognée. Et la meilleure nouvelle est que Jennifer Devoldère a bien compris que le désormais indispensable Guillaume Gouix est beaucoup plus à l'aise lorsqu'il tourne sans vêtements (si ça peut en intéresser certaine...).

    Et puis, pour une fois que tous les malheurs des enfants ne sont pas la faute de la mère, on ne va pas se plaindre !

  • TOMBOY de Céline Sciamma ***

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    Dans "Naissance des pieuvres", Céline Sciamma explorait le monde impitoyable de l'adolescence de 3 soupirantes et insupportables jeunes filles. J'avoue que non seulement j'étais loin d'avoir été convaincue mais que je m'étais même franchement ennuyée par moments pour ne pas dire plus et rester polie. En gros en prendre une pour taper sur les deux autres à tour de rôle m'aurait sans doute soulagée. Cette fois c'est dans l'enfance qu'elle se replonge et nous immerge. C'est mille fois plus intéressant, mille fois plus attirant et attachant. C'est l'époque, juste avant l'adolescence justement où les enfants le sont encore mais plus vraiment, mais où ils ne sont pas encore devenus les adolescents pénibles qui deviendront dans 90 % des cas des adultes stupides !!! L'approche quasi documentaire de la réalisatrice sans doute sublimée par une direction d'acteurs (ou plutôt d'enfants) absolument irréprochable fait qu'on est directement associés et intégrés aux jeux de ces enfants qui ont au maximum 10 ans puisqu'ils sont en CM2. Mais ce sont encore les vacances d'été et Laure emménage une nouvelle fois dans un appartement, une nouvelle ville et doit une fois encore conquérir de nouveaux copains. Ses cheveux très courts et ses tenues qui se limitent à un short et un débardeur lui donnent l'allure d'un garçon et il n'en faut pas plus. Une petite fille de la cité lui balance "tu es le nouveau ? Tu t'appelles comment ?" et Laure sans plus y réfléchir répond "Michaël". Elle parvient à maintenir son mensonge dont elle ne réalise pas les répercussions qu'il pourrait avoir. Elle joue au foot torse nu avec les garçons, laisse sa copine Lisa tomber amoureuse d'elle, se baigne en ayant soin de se confectionner une petite boursouflure qu'elle intègre dans son slip de bain... Faire pipi debout est plus incertain.

    Faire aussi simple, aussi délicat, aussi intelligent avec un tel sujet est un exploit. La question de l'identité sexuelle, de sa place, de certains choix pour une petite fille qui ne veut pas vraiment être un garçon mais ne souhaite absolument pas être une fille "ordinaire" est traitée avec beaucoup de charme et de sensibilité. On tremble pour Laure/Michaël. On se demande jusqu'à quand son subterfuge va tenir. On espère qu'elle ne sera pas découverte tout en sachant que ça ne peut éternellement durer. On sait que les enfants peuvent être cruels et injustes entre eux. Peu à peu, c'est comme un étau qui se resserre sur un mensonge qui semblait sans importance, un peu drôle, mais qui risque d'avoir des conséquences.

    Les réactions sont passionnantes à observer. Lorsque la petite soeur de 5 ans Jeanne (merveilleuse Malonn Lévana) est mise dans le secret, le film prend une nouvelle tournure qui est sans doute la plus intéressante. Il faut dire que la petite est une sorte de surdouée qui semble être née devant une caméra. La complicité et la connivence des deux soeurs est admirable. Lorsque la mère découvre comment sa fille a trompé tout le monde, sa réaction d'abord surprenante voire incompréhensible, brutale, inadaptée se révèle peu à peu le meilleur moyen de protéger son enfant.

    Un beau film, tendre et troublant sur un thème inédit avec des enfants absolument époustouflants.

  • LA FILLE DU PUISATIER de Daniel Auteuil *

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    Comme chaque jour, Patricia la très jolie fille aînée du puisatier Amoretti porte le déjeûner à son père et à son ouvrier Felipe. En chemin el-le rencon-tre, larirette lariré-ette, Jacques Mazel beau jeune homme très entreprenant qui l'aide à traverser le ruisseau. Il est pilote de chasse, la guerre éclate, il est appelé d'urgence sur le front. Pensant qu'il ne s'agit de rien d'autre qu'une amourette de passage, la mère de Jacques à qui ce dernier a confié une lettre à remettre à Patricia, la brûle. Lorsque la jeune fille découvre qu'elle est enceinte, Amoretti se rend avec ses 6 filles endimanchées chez les parents du jeune homme pour leur annoncer la nouvelle et envisager le mariage de leurs enfants. Hélas, les Mazel qui tiennent le bazar de la ville, sont riches tandis que Patricia, ses 5 soeurs et son père sont pauvres. Les parents de Jacques les accusent de tenter de tirer profit de la situation. La honte s'abat sur la famille. Patricia se voit contrainte d'aller vivre chez une tante et de mettre "son batard" au monde loin du regard des voisins. Par ailleurs, l'avion de Jacques est abattu et s'écrase en flammes derrière les lignes ennemies et il est porté disparu...

    J'aurais sincèrement aimé être plus indulgente que la presse unanime et apprécier ce film, mais franchement, il est "juste trop pas" possible. Qu'est-ce qui a bien pu passer par la tête de Daniel Auteuil pour faire ce remake à la virgule près ? J'imagine qu'il a dû se justifier partout de ces bonnes raisons qui ne se voient pas à l'écran car non seulement il ne sert à rien mais il est nettement moins bon que l'original pour ne pas dire franchement mauvais par moments. Etant une fan absolue de la version originale réalisée par Marcel Pagnol (et Pagnoliste intégriste !), je n'avais absolument rien contre l'idée de la voir "revisitée". Mais l'opus Pagnol avait l'avantage considérable d'avoir été tourné pendant la période dont il est question, soit en 1940. Ici, il y a évidemment, le soleil, le grand air, le thym, la guarrigue, la lavande et l'assent, et pourtant tout sent un peu le renfermé, malgré quelques rares bonnes choses néanmoins.

    Par contre d'autres aspects du film ne passent absolument pas et ont raison de la crédibilité de l'ensemble. Si en 1940, Josette Day l'interprète de Patricia était déjà censée être une jeunette de 18 ans, elle en avait 10 de plus et du coup le fait que Fernandel soit amoureux d'elle et souhaite l'épouser n'avait rien de ridicule. Ici voir Astrid Bergès-Frigey (pas assez "rurale" pour être crédible) qui en a 25 mais en paraît 10 de moins (vous suivez toujours ?) semble bien avoir l'âge du rôle mais l'écart avec Kad Merad (qui reprend le rôle de Fernandel) se voit tellement considérablement qu'on n'y croit pas une seconde. Et puis comment ne pas sourire à toutes ces valeurs archaïques concernant la famille, le rôle et la place des femmes (en gros, aux couches et aux fourneaux), l'importance du nom de famille etc ? Devant la caméra de Marcel Pagnol, tout cela avait l'air d'une étude des moeurs dans les campagnes provençales à l'époque, ici tout sonne faux et ressemble à un catalogue pittoresque mis en accent par des gens de la ville. Tous les aspects dramatiques et l'humour irrésistible sont désespérément absents. Au rayon des acteurs, la jeune Astrid Bergès-Frigey est totalement à côté de la plaque (mes excuses à la famille !), Daniel Auteuil bide en avant ne peut jamais rivaliser avec Raimu auquel on ne peut s'empêcher de penser puisqu'il en reprend le dialogue au mot près, et ne surprend pas dans sa composition tellement proche de celle de feu Ugolin. Les autres se dépatouillent comme ils peuvent en tâchant tant bien que mal de faire oublier leurs inoubliables aînés...

    Pour les bonnes choses, il faut les trouver du côté de Nicolas Duvauchelle qui articule enfin et devient de plus en plus séduisant à mesure qu'il vieillit, de Sabine Azéma qui démontre après des années de rôles de folette souvent insupportable qu'elle est encore capable de proposer autre chose et dans un second, voire troisième rôle la jeune Emilie Cazeneuve (dans le rôle de la soeur de Patricia) est LA révélation.

    Le grand mérite de ce film qui manque tragiquement de Fernandel et de Raimu est donc de découvrir Emilie Cazeneuve et de donner envie de re-re-re-re-voir "La Fille du Puisatier" de Marcel Pagnol - 1940. C'est déjà ça !

  • MA SEMAINE AU CINEMA

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    VOUS RÊVEZ D'ÊTRE MEMBRE DU JURY AU FESTIVAL DU FILM DE CABOURG

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    CODE SOURCE de Duncan Jones ***

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    L'ETRANGERE de Feo Aladag ***

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    DETECTIVE DEE : LE MYSTERE DE LA FLAMME FANTÔME de Tsui Hark **

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    MORNING GLORY de Roger Mitchell °°°

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    MES COUPS DE COEUR 

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    morning glory de roger mitchell,l'etrangere de feo aladag,code source de duncan jones,cinéma,vous rÊvez d'Être membre du jury au festival du film de cabourg

  • DETECTIVE DEE : LE MYSTERE DE LA FLAMME FANTÔME de Tsui Hark **

    DETECTIVE DEE : LE MYSTERE DE LA FLAMME FANTÔME de Tsui Hark, cinéma, andy lau, bingbing li, tony leung ka fai DETECTIVE DEE : LE MYSTERE DE LA FLAMME FANTÔME de Tsui Hark, cinéma, andy lau, bingbing li, tony leung ka fai DETECTIVE DEE : LE MYSTERE DE LA FLAMME FANTÔME de Tsui Hark, cinéma, andy lau, bingbing li, tony leung ka fai

    L'impératrice Wu Ze Tian prépare la cérémonie de son prochain couronnement. Nous sommes en 690 et voir une femme (la première et la seule de toute l'histoire de la Chine) accéder au trône n'est pas du goût de tous. Les temps ne changent finalement pas tant que ça. Il y a donc pas mal de chahut autour de cette fête. Et la construction du Bouddha géant face au palais impérial est menacée. D'étranges morts par autocombustion (les victimes crament de l'intérieur) se succèdent. L'Impératrice décide de mettre le Juge Dee sur le coup, car il est le meilleur détective de tous les temps. Pourtant il est emprisonné depuis 8 ans pour crime d'insolence... Mais la despote n'en est pas à une incohérence près et le fait donc libérer. Elle charge la très dévouée Shangguan Wan'er de le seconder dans la tâche.

    Mes neurones ayant un peu fondu en ces temps de canicule, j'irai à l'essentiel en vous prévenant que ce film est l'exemple même du film très beau et parfois un peu chiant ! On y perd régulièrement son mandarin classique et il faut s'accrocher aux branches de bambous pour suivre tous les tenants et aboutissants ! Evidemment c'est plutôt bienvenu que les très vilains et donc les traitres ne soient pas forcément ceux que l'on croit et que Tsui Hark détourne tous les délits de faciès faciles mais franchement, parfois je ne savais plus trop où j'en étais. Cela dit, et ce n'est pas le moins intéressant, on en prend réellement plein la vue (et les oreilles, j'adore la musique qui chinoise !) avec des images virtuoses, des combats chorégraphiés en apesanteur, des forêts de bambous, des intérieurs riches et classieux, des costumes... pas moins. C'est TOUJOURS élégant et somptueux, un régal permanent pour les mirettes ! Et puis, il y a Andy Lau, beau comme jamais et comme toujours, séduisant et même parfois très légèrement souriant (une véritable cascade !), d'ailleurs les rares femmes de l'histoire rêvent de l'avoir à leur côté et plus s'il n'y avait pas toujours un scélérant pour surgir et l'empêcher de se déshabiller !!!

  • VOUS RÊVEZ D'ÊTRE MEMBRE DU JURY

    au Festival du Film de Cabourg

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    Et bien ne rêvez plus, comme chaque année grâce à Studio Ciné Live, vous pouvez tenter votre chance et devenir MEMBRE DU JURY DES COURTS METRAGES. Je vous rappelle qu'en 2007 j'ai eu le bonheur d'être sélectionnée et que j'ai vécu quelques jours inoubliables* entre rêve, cinéphilie et réalité. En 2009 j'y suis retournée, car c'était au tour d'Hervé d'être sélectionné*. C'était donc encore plus inoubliable.

    Cette année le festival aura lieu du 17 au 19 juin et fêtera ses 25 ans. Cela risque donc d'être une année riche en événements et émotions.

    Une dizaine de films sont présentés dans cette section (courts métrages), également ouverte aux courts-métrages étrangers dans la mesure où ils sont sous-titrés en français. Le jury des courts métrages est composé d'acteurs, de réalisateurs, de cinéphiles sélectionnés par voie de presse et il est chargé de récompenser le réalisateur du meilleur film court de l'année, la meilleure actrice et le meilleur acteur.

    Le Swann d'Or du meilleur court-métrage est doté d'une aide financière sous forme de prestations techniques (sous-titrage, laboratoire et édition de matériel de promotion), offerte par les industries techniques au réalisateur lauréat, et une aide à la formation est offerte aux deux acteurs lauréats.

    * cliquez sur les liens pour retrouver mes articles... et quelques photos floues sont disponibles dans la rubrique "mes albums" (colonne de droite de ce blog, tout en bas).

    Mais venons en au fait, POUR ÊTRE SELECTIONNE, c'est enfantin :

    envoyez CV et lettre de motivation avant le 10 mai 2011 à

    STUDIO CINE LIVE

    Concours Festival de Cabourg

    23 rue de Châteaudun

    75009 PARIS.

    Je ne veux pas radoter mais je ne vous répèterai jamais assez à quel point cette expérience est enthousiasmante. Pour le petit veinard qui remportera le gros lot, le séjour comprend :

    • le transport aller/retour Paris-Cabourg-Paris
    • l'hébergement en hôtel et les repas
    • les invitations aux dîners et soirées officielles.

    En mode total

     

    Alors à vos plumes, claviers et autres moyens d'écriture... et laissez votre romantique cinéphilie s'exprimer.

  • CODE SOURCE de Duncan Jones ***

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    Un homme se réveille brutalement dans un train qui approche de Chicago. La jeune femme assise en face de lui semble le connaître, l'appelle Sean, lui évoque des conseils qu'il lui aurait donnés. Il ne comprend pas ce qu'il fait là, panique et... 8 minutes plus tard, le train explose. Tout le monde meurt.

    Le soldat Colter Stevens se réveille brutalement dans un caisson. Une femme militaire s'adresse à lui au travers d'un écran de contrôle. Colter est perdu, ne comprend pas ce qu'il fait là. Commence à se souvenir de la guerre en Afghanistan...

    Le spectateur est (de moins en moins) bien confortablement installé dans son fauteuil et il serait heureux qu'il n'ait rien lu à propos de ce film avant de pénétrer dans la salle pour découvrir au fur et à mesure ce que Sean et Colter ont à voir l'un avec l'autre. Que les deux hommes ne soient qu'un seul et même personnage, on l'apprend dans les premières minutes, mais il y a des choses, me semble t'il, qu'il est préférable ne pas connaître pour que le suspens et le plaisir demeurent entier. Cela paraît complètement impossible aujourd'hui d'aller voir un film sans en rien savoir. Dommage. Mais de toute façon, quoique vous ayez lu, vous aurez quand même des surprises car Duncan Jones (que j'aime d'amour, c'est décidé) est un petit génie plein de talent.

    La mission du soldat Colter Stevens est en fait de découvrir qui est le responsable de l'attentat du train de Chicago et d'empêcher le suivant qui vise cette fois la ville de Chicago toute entière. Il est le cobaye désigné volontaire d'une procédure expérimentale encadrée par l'armée américaine. La mission de Colter Stevens est de retourner dans ce train autant de fois qu'il le faut jusqu'à trouver le terroriste et l'intercepter avant qu'il n'exécute son attentat. Le voilà donc condamné, d'une certaine façon, à revivre continuellement les 8 minutes qui ont précédé l'explosion...

    Souvenez-vous, l'année dernière, j'ai fait partie des quelques centaines de privilégiés qui ont pu voir sur grand écran (en ce qui me concerne en février à Annonay) le premier film de Duncan Jones "Moon" avec un prodigieux Sam Rockwell. Hélas, pour des raisons que la logique, les lois et l'intelligence de la programmation ignorent et me sont totalement incompréhensibles, ce film que je tiens pour n'être pas loin d'un chef d'oeuvre est sorti directement en DVD. Honte à ceux qui sont chargés de faire en sorte qu'un film sorte sur les écrans et que toutes les plaies d'Egypte s'abattent sur eux et les 13 générations de leur descendance... ça soulage ! mais ça ne console pas.

    Heureusement, Duncan Jones (fils de David Bowie pour ceux qui ne le sauraient pas encore) a réussi à réaliser un autre film et amener à lui un autre acteur digne du plus grand des intérêts : Jake Gyllenhaal, absolument irrésistible. Et son film, s'il est moins vertigineux que le premier est encore une totale réussite. Dès le générique qui observe de loin le parcours d'un train dans lequel nous n'allons plus cesser de voyager, et sur une musique quasi hitcockienne, le réalisateur nous emporte pour ne plus nous lâcher. Réussir à mêler aussi subtilement film d'anticipation alambiqué, charmante et très originale comédie sentimentale, grosse machine américaine avec action musclée et suspens haletant dans un seul film, avec une seule histoire, prouve et démontre que Duncan Jones peut être plus qu'habile dans de nombreux genres cinématographiques. C'est pourquoi il est désormais un des réalisateurs dont chaque film procure attente, espérance et impatience.

    Manifestement, le réalisateur a des préoccupations tarabiscotées concernant le ciboulot, ce qui s'y passe mais aussi comment on peut y trifouiller et si l'on n'a pas décortiqué et compris toute la littérature de Philip K. Dick on peut lâcher en route les tenants et aboutissants de l'affaire en cours...mais c'est relativement peu important car Duncan Jones, ce petit malin, ne laisse tomber personne. Son héros se réveille devant une belle et compréhensive jeune femme et à l'instar du Phil Connors (Bill Murray) de "Un jour sans fin" qui revit sans cesse le jour de la marmotte avec comme but de séduire Rita (Andy MacDowell), Colter/Sean (Jake Gyllenhaal, irrésistible... ah oui, je l'ai déjà dit !) va peu à peu, au fil de ses réapparitions, se rendre indispensable à Christina (Michelle Monagham, craquante). Sa façon de "draguer" dans l'urgence puisqu'il doit aussi accessoirement sauver le monde, est absolument délicieuse.

    A l'aise dans tous les registres, Jake/Colter/Sean est idéal en amoureux, en cobaye qui flippe de comprendre peu à peu (comme nous) dans quel piège il est enfermé, comme en militaire impulsif et bagarreur obligé régulièrement de bastonner. Tous les tiroirs de l'énigme s'ouvrent un à un et malgré la répétition de la même scène qui révèle à chaque fois de nouveaux mystères, le spectateur n'est jamais lassé. Les quelques scènes d'enfermement dans la capsule où Colter essaie de se débarrasser de sa "ceinture" de sécurité rendent des films tels que "127 heures" et "Buried" qui promettaient d'être claustrophobiques sans jamais réussir à l'être encore plus ridicules. Quant à l'émotion, elle émerge progressivement, à mesure que Colter réalise sa condition...

  • L'ETRANGERE de Feo Aladag ***

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    Umay est mariée à Kemal qui est de plus en plus violent avec elle et leur petit garçon. Elle vit en Turquie dans sa belle-famille et ne reçoit de soutien que d'une belle soeur. Pour se protéger et protéger son fils elle rejoint sa famille en Allemagne. Dans un premier temps, ses parents, ses frères et sa soeur sont ravis de la retrouver. Quand ils comprennent qu'Umay a quitté son mari et n'a aucune intention de retourner auprès de lui en Turquie, le déshonneur s'abat sur la famille qui rejette Umay et tente de toutes les façons possibles de lui enlever son fils...

    C'est le combat perdu d'avance d'une femme seule contre tous, contre les traditions religieuses et familiales complètement archaïques qui entendent maintenir la femme dans un rôle silencieux et si possible d'ignorance et de soumission totales. Umay ne rêve que d'être heureuse, de travailler, d'élever son enfant et si possible un jour de choisir un homme qu'elle aime. L'état d'esprit moyen-âgeux dans lequel les croyances et les pratiques ont enfermé cette famille régie par les lois des hommes faites pour les hommes sont en totale contradiction avec les illusions de la jeune femme. Sans cesse persuadée à tort que l'amour des siens les ramènera enfin à la raison, elle reviendra frapper à la porte, demander pardon (de quoi ?), supplier... s'exposant chaque fois un peu plus à la colère et à l'agressivité croissantes de son père et de ses frères.

    Nul doute que ces pratiques régies par les certitudes religieuses inébranlables existent et qu'elles provoquent les mêmes dégâts irréparables tels que ceux que l'on voit se dérouler devant nos yeux stupéfaits. Deux heures d'obstination et d'acharnement minutieux à détruire cette jeune femme mais aussi son étrange volonté à se jeter constamment dans la gueule du loup sont éprouvants pour le spectateur, ainsi que la fin désespérante et choquante !

    L'actrice Sibel Kekilli (qui porte admirablement bien son prénom) est remarquable.

  • MA SEMAINE AU CINEMA

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    D'UN FILM A L'AUTRE de Claude Lelouch ****

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    WINTER'S BONE de Debra Granik ***

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    SI TU MEURS JE TE TUE de Hiner Saleem ***

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    RABBIT HOLE de John Cameron Mitchell **

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    LA PROIE de Eric Valette *

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    MES COUPS DE COEUR

     

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