NIGHT AND DAY de James Mangold **
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On retrouve Lisbeth où on l'avait laissée la semaine dernière : très mal en point. Une balle dans la tête, une dans l'épaule, une dans la hanche. Avant d'être incarcérée pour meurtre, puis jugée, puis sans doute placée une nouvelle fois en hôpital psychiatrique, elle séjourne à l'hôpital sous haute surveillance, mais pas tant que ça, puisqu'elle va encore échapper de justesse à une tentative d'assassinat. Elle est soignée par un gentil docteur mamour qui trouve qu'elle est la patiente la plus rock and roll (lui il dit "divertissante") qu'il ait jamais eue. Alors que les morts et les complots continuent de s'abattre, de se déchaîner ou d'être exposés au grand jour mettant en scène les plus hautes sphères de l'Etat, Mikael Blomkvist et sa rédactrice en chef (qu'il ne va cesser de repousser alors qu'elle lui réclame non stop sa nuit d'amour), continuent l'enquête pour innocenter Lisbeth. La soeur de Mikael, avocate, entre en scène pour défendre aussi la jeune femme pas très coopérative lors des interrogatoires alors que se déchaînent contre elle des ministres, des sous ministres, un psychiatre et j'en passe...
Ce dernier volet est de loin le meilleur. Le mystérieux DVD enregistré lors du premier épisode, tous les sévices, humiliations et injustices subis par Lisbeth sont décryptés, explicités et elle mènera sa vengeance jusqu'à la dernière bobine. On sent que Mikael aimerait exprimer des sentiments que Lisbeth feint de ne pas voir, ce qui le rend particulièrement odieux pour le reste de l'humanité, notamment ses collègues et chérie qu'il ne cesse d'exposer aux pires dangers.
Plus de rythme, une scène de tribunal au poil, une dernière demi-heure mouvementée permettent de clore en beauté la trilogie.
Evidemment, la Suède ne va sans doute pas remercier les réalisateurs car ces films ne sont pas vraiment une pub engageant au tourisme tant tout y est toujours froid, sinistre, pluvieux et gris. Le mythe de la belle et du beau suédois blonds, athlétiques et bronzés en prend un sale coup aussi car ici tout le monde est moche et terne.
Sauf l'extraordinaire Noomi Rapace (brune corbeau...mais papa est hidalgo !), parfaite, irréprochable, solide quoique frêle interprète d'un rôle de composition monstrueux. Une révélation !
Vous vous souvenez ? Si si, vous vous souvenez, je n'avais pas été très emballée par le premier épisode. Et bien, bonne nouvelle, ça s'arrange plutôt au royaume de Suède et ce nouvel épisode se suit sans passion certes, mais avec plus d'intérêt, surtout parce qu'il m'a semblé beaucoup moins touffu et biscornu que le premier. Evidemment il y a toujours une belle brochette de tordus, violeurs, tortureurs, mais le changement de réalisateur doit faire du bien à la série car j'ai trouvé l'atmosphère moins "cheap" et les couleurs moins téléfilm d'outre-rhin. On comprend même pourquoi cette petite nana rêve d'un bidon d'essence et d'une allumette (d'ailleurs, si elle veut remettre ça, je veux bien lui prêter main forte !).
Quant à Noomi Rapace, elle est toujours aussi formidable et Michael Nyqvist manifestement mieux dirigé est donc plus expressif et moins hermétique.
Du coup j'ai très envie de savoir ce que devient Lisbeth personnage féminin au passé traumatisant, surdouée en informatique, assez fascinant incarné par une actrice qui ne l'est pas moins. Cette Lisbeth est une warrior survivante increvable qui se fait violer, torturer, battre, enterrer vivante... alors vivement la semaine prochaine que je sache ce qu'elle devient après l'avoir laissée aussi mal en point.
J'ai définitivement bel et bien perdu ma Toupie d'Inception. Pourtant je l'avais.
La preuve :