Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Cinema - Page 257

  • BROTHERS de Jim Sheridan **

    Brothers

    Brothers

    Sam et Tommy sont frères. Sam fait la fierté de son père puisque comme lui il est militaire. Tommy quant à lui sort de prison et est la honte de la famille, surtout du père qui était militaire. Pourtant les deux frères s’aiment, car oui, il peut arriver que des frères s’aiment !

    Lors d’une mission en Afghanistan l’hélicoptère dans lequel se trouve Sam est abattu par des talibans et il est considéré comme mort. Tommy va se charger de consoler Grace la femme de son frère ainsi que ses deux petites filles.

    Bravo à Jim Sheridan pour son beau casting de très beaux et bons acteurs. Les superbes Jake Gyllenhaal, Tobey Maguire et Natalie Portman sont très agréables à regarder et à voir pleurer, sourire, revivre, souffrir, péter les plombs etc... Ils prennent de la bouteille et peuvent jouer aux papas et à la maman de façon crédible. D’autant qu’ils ont devant eux deux petites actrices miniatures absolument craquantes, surtout Bailee Madison qui ferait fondre un iceberg. Mais bon, si les scènes en Afghanistan sont un peu flippantes, mais pas trop, celles aux Etats-Unis idéales (tout le monde trouve toujours le mot exact au moment précis ! j’en rêve) juste ce qu’il faut, tout ceci laisse un arrière goût de pas abouti.

    Il manque l’émotion car ce qui arrive à ces gens est absolument insoutenable mais franchement, le vilain délinquant alcoolo qui se retrouve soutien de famille, refait la cuisine du sol au plafond, devient le père idéal pour les deux petites orphelines (il fait du patin à glace et fabrique un bonhomme de neige), la femme parfaite qui résiste à son beau-frère… Tout est trop, too much et trop beau et pas assez. Oui je sais c’est confus.

    Lorsque Sam revient, eh non, il n’est pas mort, bien perturbé par ce qu’il a vu, voire traumatisé à cause d'une chose pas jolie-jolie qu’il a faite, tout ne s’arrange pas facilement. Les œillades, les regards, les sous-entendus, les non dits pleuvent en abondance.  

    Grace a-t-elle couché avec Tommy ? Sam va-t-il reconquérir Grace ? Est-ce que la guerre en Afghanistan c’est comme la guerre du Vietnam ? Est-ce que papa aime pareillement ses deux garçons alors que l’un n’est pas un héros et l’autre un héros surestimé ?

    En gros, on s’en fiche un peu, mais on ne s’ennuie pas parce que les acteurs sont jolis et pas mauvais du tout, et que la petite Bailee Madison déchire le cœur… C’est déjà pas mal mais ce n’est pas assez.

  • UNE EXECUTION ORDINAIRE de Marc Dugain **

    Une exécution ordinaireUne exécution ordinaire 

    Anna et Vassili s'appliquent plusieurs fois par jour à essayer de faire un enfant. Elle est médecin dans un hôpital de Moscou, il est physicien. Tout serait relativement ordinaire pour ce couple amoureux si l'on n'était pas en 1952 et si Anna n'avait ce talent de magnétiseuse pour soulager ses patients de la douleur. Staline, malade, quasi mourant fait appeler Anna auprès de lui pour qu'elle le soigne. Comme un dernier tour de piste il va exercer sur elle son "pouvoir", s'appliquer consciencieusement à détruire sa vie...

    Le tableau est assez fascinant mais hélas plutôt froid. Pourtant le parti pris de nous "montrer" la terreur exercée uniquement sur deux personnages et toujours dans l'intimité quasi claustrophobe d'un bureau ou d'un minuscule appartement est audacieux. Mais bizarrement on reste constamment à l'extérieur en contemplant les dégâts qu'un monstre abominable est capable de concevoir et de mettre à exécution sur deux êtres résignés par la force des choses. Evidemment au travers de ce couple il s'agit de l'expression de ce que ce "petit père du peuple" a pu infliger à tout un peuple mais on est quand même au cinéma et j'aurais aimé pouvoir m'attacher davantage à Vassili et Anna et détester encore plus Staline.

    Alors, je vais me concentrer sur l'interprétation irréprochable de l'ensemble du judicieux casting. Les acteurs sont parfaits :

    - Denis Podalydès en concierge veule et jaloux qui épie sa jolie voisine. Il met toujours ce qu'il faut de mollesse et d'obséquiosité pour rendre ses personnages grotesques, minables et antipathiques ;

    - Edouard Baer en intellectuel dépressif, fataliste, un peu absent au monde qui survit uniquement grâce à l'amour qu'il partage avec Anna ;

    - Marina Hands victime touchante et déconcertante, forte et fragile. Scrupuleuse et intègre dans son métier. Capable d'affronter seule l'ogre cannibale et d'envisager le pire pour y échapper ;

    - et surtout évidemment André Dussollier époustouflant sous les traits et la carapace qui se fissure de Staline. Il livre ici une composition toute en finesse sans jamais rien forcer. Il joue uniquement de sa voix pour énoncer les pires horreurs parfois avec délectation. Lorsqu'il lit sans émotion à Anna le rapport qui détaille les conditions de détention et de torture de son mari, il semble y prendre un plaisir sadique. Lorsqu'il lui annonce avec malice qu'il a trouvé une solution pour qu'elle garde son logement... on croit réellement qu'il est capable d'humanité tant il se montre rassurant (je vous laisse découvrir et apprécier...). Lorsqu'il dit que toutes les personnes qui se prétendaient indispensables et dont il s'est débarrassé, ont prouvé depuis qu'elles n'étaient pas indispensables, on dirait qu'il jouit, mais sans plaisir ni même satisfaction. C'est ainsi. Pour lui, le peuple a besoin d'être aveuglé par des actions fortes.

    Jamais il n'y aura la moindre complicité entre le tyran et ce médecin malgré elle. Il l'utilisera, la manipulera parfaitement conscient qu'elle n'a ni choix, ni alternative. Les dialogues admirablement écrits démontrent la folie, la démesure de ce despote qui faisait trembler tout le monde autour de lui. Anna lui dira timidement mais bravement qu'elle a envisagé de se suicider pour échapper à la torture ou à son exécution sachant que sa logique n'est compréhensible que de lui seul...

    Rien que cette phrase : "Une seule mort est une tragédie ; un million de morts est une statistique" proférée par Staline prouve  la barbarie du bonhomme. Mais j'aurais aimé "trembler" davantage...

  • FESTIVAL INTERNATIONAL DU PREMIER FILM D'ANNONAY 2010 - FIN

    Avant de vous permettre de reprendre le cours normal des programmes de votre Blog/Route préféré (et de vous faire gagner de nouvelles places de cinéma avec des jeux splendides, intellectuels et ophtalmologiques), laissez-moi vous conter en images et quelques mots la dernière journée de cette semaine de folie douce.

    Ah pis, j'ai oublié. Chaque jour du Festival, l'équipe de rédacteurs publie une "Feuille de nuit" relatant la journée de la veille. Et bien dans la Feuille N° 10, Fabienne Responsable de la Comm' a décidé de faire paraître ma prose (cherchez là) alors que de mauvaises langues comme un gars avec une cravate rose à rayures prétendent que je m'incruste à Annonay

    P2070002.JPG
    Adam Gino et Eve sans qui Gaël ne serait rien.
    P2070003.JPG
    L'accès au "Palais" bien gardé.
    P2070007.JPG
    L'Antre D'Eux avant la rencontre avec les réalisateurs.
    P2070011.JPG
    Lotte Verbeek actrice dans "Nothing personal" qui obtient le PRIX DES LYCEENS.
    P2070019.JPG
    Xabi Molia réalisateur de "HUIT FOIS DEBOUT"
    P2070027.JPG
    Ventura Durall réalisateur de "LES DEUX VIES D'ANDRES RABADAN" qui a obtenu le PRIX DU PUBLIC.
    P2070014.JPG
    Hakki Kurtulus et Melik Saraçoglu les réalisateurs turcs de "LA BAS".
    P2070045.JPG
    Henry Bernadet un des réalisateurs de "A L'OUEST DE PLUTON" qui obtient le PRIX SPECIAL DU JURY (à sa grande stupéfaction, et à la mienne !) et LE PRIX DE LA MEILLEURE MUSIQUE
    P2070067.JPG
    Jorge Gurvich réalisateur israëlien de "LE CHAT DE MME MOSKOVITZ" qui n'obtient rien ce qui me semble être une injustice et une abbération.
    P2070081.JPG
    Rencontre entre un réalisateur et un festivalier alors que devant le "Palais" se masse la foule enthousiaste et indulgente pour suivre un... comment dire... spectacle affligeant pas très intéressant.
    P2070080.JPG
    Les mêmes.
    P2070078.JPG
    Encore Elle, mais elle le vaut bien.
    P2070082.JPG
    el muy hermoso Ventura.
     P2070087.JPG
    Repas de midi à l'Antre d'Eux. Admirez au passage la déco de l'endroit !
    P2070084.JPG
    J'attaque mon repas au couteau avant la soirée de clôture.
    P2070103.JPG
    Marianne Directrice du Festival et comique involontaire... responsable, alors qu'un réalisateur s'adressait à elle, du désormais célèbre "I don't speak french".
    Mais aussi, alors que nous étions en train d'admirer les photos d'un certain Ventura Durall, elle s'est exclamée "Oh la la, fait chaud... on a envie de faire plus ample connaissance !!!"... alors que le coquin garçon en question est penché par dessus notre épaule en train d'admirer les photos avec nous... On appelle aussi cela un grand moment de solitude.
    P2070108.JPG
    Gaël, Directeur artistique qui nous est apparu lors de la soirée de clôture dans un nébuleux halo de lumière.
    P2070118.JPG
    Gaëlle Chargée d'Organisation du Festival et Gaël, qu'on ne présente plus, dans leur numéro désormais incontournable et attendu de comiques... Cette fois, ils avaient troqué leur habit de lumière super z'héros, contre un pyjama/smoking. Mais jusqu'où iront-ils ?
    P2070112.JPG
    Les Gaël.
    P2070113.JPG
    J'adore cette salle.
    P2070127.JPG
    Aurélia Georges, Présidente du jury.
    P2070162.JPG
    P2070132.JPG
    P2070167.JPG
    P2070168.JPG
    Le jury content de lui j'imagine... pfff.
    P2070163.JPG
    P2080184.JPG
    L'after à l'Antre D'Eux.
    2.JPG
    Décompression, le Directeur Artistique part en live...
    P2080187.JPG
    Un heureux primé et fier de l'être. Admirez le trophée !!!
    P2080188.JPG
    Fabienne Hanclot Présidente du Jury des Lycéens (déléguée Générale de l’ACID (L'Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) ), Aurélia Georges et Lotte.
    ET PUIS VINT LE DEPART...
    P2080001.JPG
    P2080017.JPG
    Festivalière désespérée.
    P2080020.JPG
    Festivalier pas content de rentrer.
    P2080026.JPG
    Les affaires reprennent.
    Et moi j'essaie d'atterrir.
    ...............................................
    Merci à Gaël, Florence, Nora, Marianne, Fabienne, Gaëlle; Jean-Pierre pour l'organisation, les beaux films, les bons moments passés ensemble, la chaleur, l'enthousiasme, la passion, merci et félicitations à l'accueil dans les salles par les bénévoles toujours de bonne humeur et puis merci à Joël, Catherine, Eve et Wall-E Gino, Odile, Lotte, Ventura pour tout le reste, leur présence et tout ça. Et enfin, félicitations à Maël et Elodie que j'ai trop peu vus.
  • MOON de Duncan Jones****

    MoonMoon

    Le film de clôture fut un tourbillon, un éblouissement et j'en frissonne encore d'extase ce matin.

    C'est le premier film de Duncan Jones (fils de... et ben vous avez qu'à chercher ça vous fera votre travail du "communlundi"), avec un acteur magnifique et seul au monde : Sam Rockwell que j'aime d'amour,

    mais je n'ai pas le temps de vous en parler, j'ai 500 bornes à faire moi m'sieurs dames. Il y a de grandes chances que ce film fantastique à plus d'un titre sorte en mai, bande de veinards !

    Je vous en parle dès que possible, dès que j'ai réussi à reprendre le cours normal d'une vie ordinaire... ou le cours ordinaire d'une vie normale...

    P2070176.JPG
  • PALMARES du FESTIVAL INTERNATIONAL DU PREMIER FILM D'ANNONAY

    GRAND PRIX DU JURY

    THE STRENGTH OF WATER de Armagan Ballantyne

    Nouvelle Zélande

    P2070146.JPG
     

    The-Strength-Of-Water-2009-Cd-Cover-10157.jpg

    ...................

    PRIX SPECIAL DU JURY

    A L'OUEST DE PLUTON de Henry Bernadet et Myriam Verrault

    Québec

    P2070135.JPG

    plutonaffiche.jpg

    ...................

    PRIX DU PUBLIC

    LES DEUX VIES DE ANDRES RABADAN

    Espagne

    P2070185.JPG

    ld872a0c5673300b339ef0b7.jpg

    ...................

    PRIX DES LYCEENS

    NOTHING PERSONAL de Ursula Antoniak

    Pays-Bas

    P2070099.JPG

    944_bgr_nothingpersonal.jpg

    ...................

    PRIX DE LA MEILLEURE MUSIQUE

    A L'OUEST DE PLUTON de Henry Bernadet et Myriam Verrault

    Québec

    plutonaffiche.jpg

    La suite demain, en photos,

    mais là...

    dodo. 

  • RENCONTRE ENTRE LES REALISATEURS ET LE PUBLIC

    animée par Gaël Labanti directeur artistique du Festival
    P2070013.JPG
    Je ne peux vous retranscrire la totalité des propos des réalisateurs, de l'actrice et du producteur présents à ces tables rondes. Je vous en livre quelques éléments qui m'ont particulièrement intéressée. Mais il est évident que boire leurs paroles toujours saisissantes de passion et d'espoir procure des moments et des sensations intenses !
    .....................................
    P2070067.JPG

    Jorge Gurvich est né en Argentine en 1957, il s'installe en Israël en 1978. Il étudie le cinéma à l'Université de Tel-Aviv et enseigne plus tard la réalisation. Producteur, réalisateur et directeur de la photographie. Il a déjà réalisé de nombreux courts-métrages.

    Mrs. Moskowitz & the Cats traduit en France par "Le chat de Mme Moskowitz" est son premier long métrage de fiction. Il a bénéficié d'un budget de 400 000 euros pour un tournage de 21 jours. Il n'est pas encore distribué en Israël car les distributeurs sont plutôt frileux à l'idée de présenter un film qui parle de personnes âgées...

    La compétition est rude au sein même de la production israëlienne en pleine explosion mais Jorge est déjà connu et reconnu en tant que directeur de la photographie.

    Pour son film le choix des deux acteurs était essentiel. Toutes les actrices âgées israëliennes souhaitaient le faire mais il a choisi la seule qui vit à Hollywood depuis 30 ans. Quant à l'acteur, il fut plus difficile à convaincre car il ne souhaitait pas interpréter un personnage âgé qui meurt.

    Il souhaitait que la sensation de claustrophobie et d'enfermement soit très forte dans son film et que la seule scène à l'extérieur ait lieu à la toute fin du film.

    .....................................

    P2060092.JPG 

    Hakki Kurtulus : Né à Istanbul, en 1980, il a étudié la communication et le cinéma à l'Université francophone de Galatasaray d'Istanbul. En 2002, il part étudier le cinéma à l'Université Lyon 2. Pendant ses études, il réalise deux documentaires et travaille sur les œuvres d'Ingmar Bergman, Claude Sautet, Jacques Tati, Bruno Dumont, Völker Schlondorff.

    Melik Saraçoglu : Né en 1984 à Istanbul. Après son diplôme au Lycée francophone de Galatasaray, il part pour Lyon étudier le cinéma et les lettres modernes à l'Université Lumière Lyon 2. À dix-sept ans, il réalise un moyen-métrage, JAJAMBO. Il réalise deux courts-métrages sélectionnés au festival de courts-métrages d'Istanbul. Il est également critique pour des revues cinématographiques turques.

    Ces deux passionnés, fans d'Ingmar Bergman à propos de qui ils sont en train de réaliser un documentaire, sont assez dépités que leur film qui est sorti en Turquie n'ait fait que 2 000 entrées après plusieurs semaines d'exploitation. Le cinéma turc est en pleine effervescence. Une dizaine de films par an étaient produits il y a encore quelques années. Aujourd'hui il y en a 72 dont 40 sont des premiers films. La concurrence est rude.

    Les cinéastes turcs dont le chef de file est Nuri Bilge Ceylan ont coutume d'employer des acteurs amateurs au jeu minimaliste, mais eux ont choisi des acteurs professionnels très populaires dans leur pays.

    Ils considèrent l'île où se passe la seconde partie de leur film "Là-bas" comme une planète étrangère où les personnages peuvent enfin parler et se dire la vérité. 

    .....................................

    P2060077.JPG

    Armagan Ballantyne : Originaire de Nouvelle Zélande, elle a d’abord étudié le cinéma à Prague à la FAMU puis à l’école de Cinéma de Sydney, l’Australian Film Television and Radio School. The strength of water est son premier long métrage après les courts Tripple word score (1999), Little echo lost (1999) et le segment Lily and Ra de Stories on human rights (2008).

    Elle est littéralement tombée amoureuse du cinéma vers 19 ans. Pour elle, aller voir des films c'est voyager, rencontrer d'autres cultures et apprendre la vie. Elle est très attirée par les films d'Europe de l'Est qui selon elle ont plus de coeur et d'émotion que les autres.

    Les 2 millions d'euros qui ont été alloués à son film lui ont permis d'indemniser correctement la communauté Maori qui a travaillé avec elle. Son film est sorti en Australie et en Nouvelle Zélande et a rencontré son public. Mais elle a des difficultés à trouver des distributeurs hors de Nouvelle Zélande.

    Le jeune garçon qui joue le rôle principal du film a été "casté" par hasard alors qu'il courait sur une plage.

    .....................................

    P2070045.JPG

    Henry Bernadet : Après avoir remporté le concours Vidéaste Recherché avec son premier film en 1999, il réalise une dizaine de courts métrages, pour la plupart des comédies. Il réalise aussi près d'une centaine de portraits et de reportages pour la télévision et Internet.

    Il avait 8 000 euros pour le tournage de son film. Comme il n'y a aucune star les québécois l'ont boudé. Il a d'ailleurs davantage été vu dans le monde que dans son propre pays. Ce n'est qu'avec la sortie de ce film "A l'Ouest de Pluton" en DVD que les québécois en ont été curieux.

    Les adultes du film sont des professionnels mais pas les ados qui se sont particulièrement impliqués dans le tournage.

    Pour Henri, la direction des acteurs est précieuse pour atteindre la vérité d'un film. Quant au choix des lieux de tournage il est essentiel et il passe beaucoup de temps à les choisir mais ils doivent l'inspirer.

     .....................................

    P2070037.JPG

    Ventura Durall : Né en 1974, il est diplômé (département scénario) de l’École Supérieure de Cinéma et d’Audiovisuel de Catalogne. Il réalise ensuite de nombreux documentaires dont un sur l’affaire Andrés Rabadan qui lui a inspiré son premier long métrage.

    Il tourne actuellement son deuxième long à propos d'un résistant du temps de Franco (si j'ai bien compris).

    "Les deux vies d'Andrès Rabadan" est sorti récemment en Espagne et commence à bien marcher. Il n'a pu obtenir les autorisations pour tourner en prison.  Il a donc dû la reconstituer en décors. Mais il tenait à tourner en lumière naturelle et surtout à ce qu'il y ait une fenètre qui soit la seule ouverture du prisonnier vers l'extérieur.

     .....................................

    P2070060.JPG
    P2060026.JPG
    "Je ne peux pas être partout".
    P2060094.JPG

    Lotte Verbeeke a 28 ans. Elle a fait des études de danse puis le conservatoire et du théâtre. Elle a fréquenté des stages de théâtre à Paris. Le film "Nothing personal" dans lequel elle fait une prestation remarquable et impressionnante remporte pas mal de succès aux Pays-Bas.

    Pour le tournage, la réalisatrice ne l'a pas fait répéter. Elles ont partagé plusieurs repas en tête à tête et c'est ainsi qu'elles ont découvert qu'elles étaient sur la même longueur d'ondes ce qui leur a permis de prendre des risques, d'improviser. Elles sont enchantées d'avoir pu tourner dans la maison de chasse d'Oscar Wilde.

     .....................................

    Margaret Corkery : Née en 1976 à Dublin, Margaret Corkery est diplômée de la Scottish Film School (Napier University). Elle a réalisé deux courts-métrages, Killing the afternoon et Joyride. Killing the afternoon est en compétition à la Berlinale en 2005 et lauréat du prix du meilleur court-métrage irlandais au Cork Film Festival. Il est aussi diffusé au Festival de courts-métrages de Clermont Ferrand, tout comme Joyride. Margaret Corkery signe avec Eamon son premier long métrage.

     .....................................

    P2070049.JPG

    Xabi Molia : Auteur, Xabi Molia a notamment été scénariste sur Les grandes personnes d'Anna Novion présenté l'année dernière au Festival d’Annonay. Huit fois debout, son premier long métrage, est un développement de son court-métrage S’éloigner du rivage (2008) qui a valu à Julie Gayet le Swann d'Or de la Meilleure Actrice - section courts-métrages au Festival du Film romantique de Cabourg.

    Il dit avec humour que sa "méthode" pour travailler avec les acteurs est de leur mentir car ils sont tous des artistes qui ont une méthode de travail.

    Par ailleurs, il faut que les lieux où il tourne aient une force qui s'impose à lui. Il a besoin d'aimer un lieu avant d'y tourner et préfère tourner en décor naturel que de les reconstituer.

      .....................................

    Ainsi que l'a fait remarquer Gaël, le point commun entre tous ces films sont une direction d'acteurs et une interprétation absolument exceptionnelles qui nous ont permis de découvrir des acteurs vraiment impressionnants. Deux tendances dominaient également, une sensation de claustrophie et d'enfermement pour certains films et de grands espaces dans d'autres.

    En tout cas, une fois de plus, la sélection de haut niveau était prodigieuse et passionnante... et pas que...

     .....................................

    P2070075.JPG
    P2070078.JPG
    P2070093.JPG
  • LE CHAT DE MME MOSKOWITZ *** de Jorge Gurvich

    Festival International du Premier Film d'Annonay

    Film en compétition - Israël

    article_327.jpg
    Yolanda Moskovitz est une élégante professeur de français à la retraite. Elle est très seule mais n'en semble pas affectée. Elle prend grand soin de ses toilettes, de sa coiffure, se prépare de bons petits plats et le soir regarde la télévision, particulièrement des jeux en français dans le style "Des chiffres et des lettres". Elle n'aime pas les nombreux chats qui rôdent dans le quartier et dont les miaulements l'empêchent de dormir et qu'elle tente par tous les moyens de chasser. 
    A cause d'une chute dans l'escalier, ellle se casse le col du fémur et se retrouve à l'hôpital en service gériatrique. Après une difficile période d'adaptation à cet environnement et surtout à la promiscuité avec les autres personnes âgées, elle fait plusieurs rencontres qui vont redonner un sens à sa vie. D'abord avec Allegra une adorable femme très seule puis avec Shaul, ex joueur de foot avec qui elle va flirter et plus puisqu'affinités !
    Voilà un beau film tout en nuances, subtilités et pudeur. Non, les coeurs ne cessent pas de battre et de s'enflammer avec l'apparition des rides et des rhumatismes. Alors qu'eux-mêmes n'osaient même plus l'espérer, qu'ils avaient même sans doute oublié que ça pouvait encore leur arriver, Yolanda et Shaul vont connaître une fois encore, une dernière fois, les sensations vertigineuses de l'amour partagé. Et c'est magnifique de voir ces deux belles personnes, un peu usées par l'âge et par l'accident qui les tient soit clouée dans une chaise roulante soit ralenti par des béquilles, se remettre à sourire, à vouloir plaire, à s'habiller, se maquiller pour l'autre, puis à danser et chahuter en cachette.
    La connivence évidente des deux acteurs Rita Zohar (star en son pays) et Moni Moshonov (très connu même chez nous puisqu'il est un acteur fétiche de James Gray et qu'il fut dernièrement le père de Joachim Phoenix dans "Two lovers"), leur implication, leur humour, leur fantaisie et leur charme font énormément pour ce beau film d'amour d'une grande simplicité et d'une extrême profondeur qui touche infiniment.
    Le réalisateur Jorge Gurvich est un grand sentimental et romantique qui ne cesse de nous rappeler qu'il a rencontré l'amour de sa vie grâce à ce film ! On en est sincèrement ravis pour lui car il en parle infiniment bien.
  • ORADA (Là-bas) de Hakki Kurtulus et Melik Saraçoglu **

    Festival International du Premier Film d'Annonay

    Film en compétition - Turquie

    orada_2009.jpg
    4192980139_cd68bb8500.jpg

    Dans une maison de retraite une femme écrit une lettre qu'elle adresse à ses enfants et à son mari. Elle la termine par ces mots : "si vous ne m'avez jamais aimée, moi je vous ai toujours aimés". Elle quitte la maison et se rend seule sur la route en chemise de nuit. Le lendemain matin, elle est retrouvée morte, noyée. La fille aînée Neslihan va chercher son frère Mazhar à l'aéroport qui vit en France depuis plus de 10 ans où il s'est d'ailleurs fait naturaliser. Après des funérailles sinistres, le frère et la soeur décident de rendre visite à leur père pour leur annoncer la nouvelle. Ils ne l'ont pas vu depuis plusieurs années car il vit sur une île isolée au large d'Istanbul.

    Un film d'une évidente et indiscutable beauté formelle, aux images et aux plans absolument magnifiques, mais d'une telle austérité et sous une telle influence bergmanienne qu'il en devient parfois hermétique. Beaucoup d'application pour des retrouvailles non désirées qui d'ailleurs n'en seront pas. Tout est douloureux, teinté de regrets et de reproches des uns et des autres puis l'apparition de la mère qui vient "régler ses comptes" et hanter la mémoire et renforcer la culpabilité de chacun m'ont un peu laissée à l'extérieur voire lassée...

    Cela dit, la rencontre avec les réalisateurs complètement habités par leur passion du cinéma et leur histoire fusionnelle avec Bergman à propos de qui ils réalisent un documentaire, leur façon d'en parler avec humour et adoration était l'un des moments les plus forts de la rencontre de ce matin, surtout lorsque l'un des deux a dit : "Bergman et nous, c'est du sérieux".

  • Sixième jour : Festival International du Premier Film d'Annonay 2010

    Le petit tour en images que vous attendez tous sans oser le demander. Ne soyez donc pas si timides.

    Alors voici pour votre petit déjeuner,

    le mien (et je peux vous assurer qu'on n'en laisse pas une miette) :

    P2060003.JPG
    Les alentours :
    P2060011.JPG
    P2060016.JPG
    11 h 15 rendez-vous à l'Antre-D'Eux pour La Rencontre entre les réalisateurs des films en compétition et le public. Il s'agit aujourd'hui d'évoquer leur parcours ainsi que les difficultés (ou pas) rencontrées pour monter leur film, le budget etc...
    P2060023.JPG
    De gauche à droite : presque de dos Florence (interprète simultanée...), Armagan Ballantyne (réalisatrice Néo-Zélandaise), Henri Bernadet (réalisateur québecois), Lotte Verbeek (actrice), Jorge Gurvitch (réalisateur israëlien).
    P2060029.JPG
    Gaël Labanti, directeur artistique du festival et les mêmes.
    P2060030.JPG
    A droite les deux réalisateurs turcs Hakki Kurtulus et Melik Saraçoglu.
     
     
    Après un repas dans une ambiance toujours aussi choupinette
    P2030058.JPG
    P2060113.JPG
    Une petite ballade dans Annonay Centre où nous découvrons que certains intermittents ont un  second emploi :
    P2060099.JPG
    On s'amuse comme des fous aussi si on veut :
    P2060100.JPG
    Retour au Théâtre pour voir le film turc :
     
    ORADA_afis_buyuk.jpg
    Puis le film iraëlien :
    1498219.jpg
    Et hop, c'est déjà l'heure de manger...
     
    Un                                       avant               /                  après...
    P2060120.JPG
    Un détail du décor de l'Antre D'Eux : "LA BLONDE EST TORTUREE A ANNONAY"
    P2060117.JPG
    Et pour finir, un "cherchez Charly"... :
    P2060127.JPG
    Un dernier mot pour vous dire que mon Jules n'est pas du tout content de vous et qu'il risque d'"avoiner" car il trouve que vous ne laissez pas suffisamment de commentaires sur ce blog avec tout le mal que je me donne.
    .................................
    Pour retrouver Le Wizz Mag : émission télévisée préparée par une quinzaine de jeunes du la MJC et diffusée chaque soir avant la projection du film de 21 heures, rendez vous sur le site du Festival ICI.
  • LES DEUX VIES D'ANDRES RABADAN (Las dos vidas de Andrés Rabadán) de Ventura Durall***(*)

    Festival International du Premier Film d'Annonay

    Film en compétition - Espagne

    Escena-de-Las-dos-vidas-de-Andr%C3%A9s-Rabad%C3%A1n-de-Ventura-Duvall.jpg

    Cette histoire est vraie. En 1994 le jeune Andrès Rabadan est condamné à 20 ans de prison : à 19 ans, dans un accès de folie, il fait dérailler trois trains puis tue son père avec une arbalète. Diagnostiqué schizophrène, c'est en hôpital psychiatrique qu'il purge sa peine. Le film démarre 11 ans plus tard. Andrès est toujours dans ce même hôpital, bien qu'il n'ait plus aucun traitement depuis 7 ans...

    Comme bien souvent c'est dans les traumas d'une enfance blessée qu'il faut chercher l'explication ou la signification d'actes parfois irrémédiables. Et c'est subtilement par d'incessants aller/retours entre le passé et le présent que le réalisateur nous donne accès à l'inconscient et aux souvenirs de l'énigmatique et impénétrable Andrès. Le détenu baptisé "fou à l'arbalète" semble à la fois résigné et parfaitement lucide quant à son sort. Son attitude détachée et désinvolte déplaît au personnel comme aux médecins.

    Le très charismatique très beau et très impressionnant Alex Brendemühl dans le rôle d'Andrès donne à ce personnage mystérieux et impénétrable une étonnante épaisseur le rendant à la fois attirant et inquiétant. Habilement et avec beaucoup de fluidité la réalisation de Ventura Durall nous rapproche encore davantage de ce coupable/innocent pour nous aider à comprendre par quelles horreurs on peut en arriver à en commettre et devenir un assassin.

    Les moments "d'évasion" d'Andrès constituent une véritable plongée poétique dans son imagination voire son imaginaire. Une fenêtre est ouverte sur l'extérieur qui lui permet de "s'évader" et apporte de l'air, de la couleur et de la lumière dans un quotidien immuable. Sa rencontre avec une infirmière particulièrement sensible à la différence, à l'intelligence et au charme d'Andrès est aussi admirablement et pudiquement développée. Entre faute, secret, résignation et espoir, ce beau film magistralement interprété rend impatient de retrouver les prochains films de son réalisateur.