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Cinema - Page 267

  • LUMIERE 2009 GRAND LYON FESTIVAL - L'homme des Hautes Plaines - Les proies

    Aujourd'hui, pour vous prouver comme je suis courageuse, je vous montre ce que j'ai fait :
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    Oui, pour aller d'un endroit à un autre, j'ai pris le métro. Et à Lyon, il ne pue pas mais il est bondé de gens à l'intérieur quand même : pouah !
    Après, je me suis perdue et j'ai pensé que
    c'était vraiment couillon d'avoir pris cette chose souterraine vu que j'ai marché plus d'une heure avant de retrouver ma rue où je dors et... bref ! C'est bon, je suis sauve et saine mais si j'avais su, je serais rentrée à pied direct plutôt que de monter dans la chose.
    Tard le soir, j'ai vu cette chose aussi, surgie de nulle part. Elle s'appelle Opéra.
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    Je suis retournée au "Village" pour vous montrer la librairie (monomaniaque) :
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    Mais ce n'est pas tout, à Lyon il y a ça :
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    et aussi ça :
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    Comme promis je suis allée assister à l'émission de France Inter "On aura tout vu" de Christine Masson et Laurent Delmas. Christine Masson surtout, mais j'étais déçue, tout est écrit sur un papier et elle lit. D'accord elle lit bien, mais quand même, elle lit.
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    Laurent Delmas, il ne sert à rien sauf à se faire moucher par Thierry. Et j'avoue, j'ai ri. Pire, j'ai même pensé "bien fait". Je sais, j'ai pas de religion. Mais ça m'escagace les gens qui sont infoutus de flatter ou de faire un compliment sans dénigrer quelqu'un ou quelque chose d'autre. Donc, lorsque Lolo a dit : "En fait, Lyon c'est l'anti-Cannes !", Thithi a répondu "Absolument pas. Rien à voir. Le cinéma a besoin d'un festival comme Cannes... et pour ce que tu en as dit, tu ne seras plus invité".
    Et toc, comme dit Steven.
    On sait que Laurent Delmas sera à Cannes l'année prochaine mais bon, il a quand même boudé. Ou pas (je ne sais si c'est sa tête habituelle) :
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    Vous allez sûrement me proposer de changer le titre de mon blog ainsi que Sandra M. me l'a (presque) déjà suggéré et de l'appeler "Sur la Route de Thierry Frémaux" mais que voulez-vous, vous savez que quand j'aime c'est pour la vie :
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    Pierre Etaix aussi était là et c'est avec beaucoup d'humour qu'il a raconté ses déboires avec une avocate ripoux... et on est vraiment soulagés de savoir qu'il a récupéré tous ses films. La présentation pendant le festival de la copie restaurée de son film "Yoyo" est un événement et c'est avec énormément d'émotion qu'il a retrouvé le contact avec le public.
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    Souleymane Cissé, réalisateur malien nous raconte son entrée en cinéphilie dès son plus jeune âge, par le western (comme moi !), et le bonheur d'avoir comme parrains de son dernier film "Dis-moi qui tu es" ("un film moderne sur l'Afrique d'aujourd'hui") Martin Scorsese et Steven Spielberg grâce à qui il a pu le présenter à New-York. Actuellement, il attend un distributeur français...

    Etait également présent Michael Henry Wilson dont le film "Clint Eastwood, le franc-tireur" dans lequel il convie le cinéaste à revisiter son œuvre à partir de son diptyque sur la bataille d’Iwo Jima est projeté à Lyon. Il travaille auprès de Clint Eastwood depuis de longues années et ses Entretiens avec Clint ont été publiés en novembre 2007.

    No photo (floue... quand je suis émue, je tremble !) de ces deux là car ils étaient de dos. Ils ont un très joli dos mais je préfère remettre un peu du regard qui tue... :

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    Côté films, deux films Eastwoodiens.
    L'homme des hautes plaines de Clint Eastwood (1971)***
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    Il s'agit du premier western de Clint en tant que réalisateur. Il y tient également le premier rôle, celui d'un ange exterminateur qui fait une halte à Lago, minuscule ville perdue dans le désert californien. Mal accueilli et provoqué par trois hommes, il les abat froidement. La population fascinée par cette méthode efficace et expéditive lui propose de la débarrasser de trois autres types indésirables qui vont sortir de prison. L'étranger accepte à condition que la ville accède à tous ses désirs. Il fait repeindre tous les bâtiments en rouge, rebaptise la ville "HELL", nomme comme shérif et maire un nain souffre-douleur...
    Il quitte la ville au moment où réapparaissent les trois malfrats et reparaît pour assouvir son étrange vengeance qui ressemble à un châtiment...
    Tourné en décors naturels contre l'avis des studios, ce film qui compte six minutes de dialogue, prend son temps pour s'attarder sur les paysages, les décors, les visages, les gestes semble être un évident hommage aux films de Sergio Leone qui ont fait entrer Clint et son personnage énigmatique de vengeur sans identité dans la légende. Hiératique, félin, beau dans la spendeur de son visage que les premières rides commençaient à creuser...
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    Les proies de Don Siegel (1971) ***
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    Pendant la guerre de Sécession Amy, 12 ans (bientôt 13), découvre un soldat yankee blessé dans les bois où elle ramasse des champignons. Elle l'aide et l'accompagne jusqu'au pensionnat de jeunes filles où elle vit. Accueilli sans enthousiasme par la directrice, l'autoritaire Martha et les 8 autres pensionnaires, elles décident de le soigner avant de le livrer aux troupes sudistes.
    Le prisonnier comprend rapidement que son charme agit sur toutes ces femmes. Il se montre galant, disponible, compréhensif et entreprend, par jeu ou par intérêt (on ne le sait pas clairement) de séduire ou d'apprivoiser chacune des femmes, de la plus jeune à la plus âgée.
    Les premières images et l'apparition de cette petite fille de conte de fées dans cette forêt si belle et brumeuse donnent au film une élégance irréelle. L'atmosphère faite de grâce, de féminité et de bonnes manières en accentuent encore le caractère différent et dérangeant. On sent que l'ombre plane, que tout ne restera pas idéal.
    Effectivement, lorsque les unes et les autres s'aperçoivent qu'elles ne sont pas LA seule dans le coeur du beau caporal, elles ne vont pas se liguer les unes contre les autres mais au contraire exercer leur redoutable colère sur l'objet de leurs fantasmes et de leurs désirs.
    Et le film se termine, comme il avait commencé, dans cette forêt fantasmagorique, comme si rien n'était arrivé, ni personne.
    Glaçant avec (comme dans "Un frisson dans la nuit") un Clint au charme XXL dévastateur, véritable "sex toy", victime suppliciée impuissante des femmes.
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    Inutile de vous rappeler l'événement du jour... Si ?
    Voilà, c'est bien parce que c'est vous :
     
    Remise du prix Lumière
    Événement

    Remise du prix Lumière

    Samedi 17 octobre à 19h45

    À L'Amphithéâtre du Centre de Congrès


    Hélas, je ne puis vous décrire avec des mots du dictionnaire dans quel état je me trouve présentement... si ce n'est que c'est le jour où ce blog plus que jamais porte le nom qu'il porte...
    A demain !
     
     

     

  • LUMIERE 2009 GRAND LYON FESTIVAL - L'évadé d'Alcatraz, A bout portant, Il était une fois en Amérique...

    A ceux qui souhaitaient continuer la visite de Lyon je suis au regret d'annoncer que j'ai fait beaucoup moins de tourisme puisque j'ai passé environ 8 heures en salle et que c'était merveilleux. Je vais faire un bref commentaire sur les films que j'ai vus pour éviter d'accumuler encore du retard...

    L'heure H du jour J approche... un seul nom est sur toutes les lèvres : CLINT. Tout le monde veut LE rencontrer. J'espère que la ferveur ne va pas l'impressionner et le forcer à faire demi-tour. Pour l'instant, je vous invite à déguster mon coktail de ce troisième jour de festival où manger, dormir deviennent des éléments accessoires, voire très secondaires de la vie ! Et n'hésitez pas à me laisser des commentaires sans vous laisser dérouter par l'étrangeté de ceux qui ont sévis il y a peu.

    Je ne quitte donc plus les lunettes que Thierry m'a offert et qui me donnent bonne mine ! Lui, par contre, est toujours fringant comme un jeune homme et je lui ai trouvé une ressemblance inouïe avec Laurence Olivier, vous ne trouvez pas vous ? :

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    C'est au cinéma CNP Terreaux que je me suis rendue pour voir L'évadé d'Alcatraz :
    Avant la projection deux représentants du personnel de cette salle nous ont fait lecture des revendications qu'ils posent suite au mouvement de grève auquel ils ont mis fin hier (qu'ils en soient remerciés). Ce cinéma désormais sans subvention ne peut plus envisager d'investissements ni sur la salle ni sur le matériel. Quant au personnel il doit faire face aux suppressions de postes et notamment celles du personnel de sécurité. En outre, ils n'ont pas non plus de médecine du travail ce qui est pourtant une obligation pour toute entreprise...
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    L'évadé d'Alcatraz de Don Siegel ***
    est donc la dernière collaboration entre Clint Eastwood et Don Siegel. Après ce film Clint a démarré une carrière d'acteur/réalisateur qui le placera au sommet où il se trouve actuellement. Avant ce film, il n'était pas question de dire du "Bien" de Clint Eastwood verrouillé dans son rôle de Dirty Harry... ensuite, reconnu comme un "auteur", il devient pratiquement interdit d'en dire du "Mal".
    Dans cette prison qui a réellement existé et qui depuis est devenue un site touristique très visité mais néanmoins protégé pour sa faune et sa flore, étaient placés les multirécidivistes de l'évasion des autres prisons des Etats-Unis. Son environnement, la Baie de San Francisco était en lui-même une prison naturelle car compte tenu du vent, de la force des vagues et de la température de l'eau, et bien que la côte ne soit qu'à 1,5 kms il était théoriquement impossible de s'en échapper.
    Ce film est donc l'histoire vraie de Franck Morris, le seul prisonnier à s'être éventuellement évadé. Son corps n'ayant jamais été retrouvé, il est possible d'envisager qu'il ait survécu.
    Puisque le titre ne permet aucun doute, on sait dès le départ que le film ne sera pas une étude des conditions de détention mais les préparatifs  minutieux de l'évasion avec les moyens du bord très très réduits : petite cuillère et papier mâché... Mais il faut reconnaîre que le détenu Morris, c'est Clint, roi de la débrouille et du système D, et que sur son dossier est mentionné : "INTELLIGENCE SUPERIEURE". Mention qui chagrine le directeur de la prison (Patrick Mc Gohan, absolument prodigieux dans le rôle !).
    Quant à Clint, déjà, encore et toujours charismatique, mystérieux et lymphatique, c'est avec une grande économie de mots et de gestes qu'il impose son séduisant et flegmatique personnage. Sans oublier de proférer nonchalemment des horreurs telles que "I hate negros" (ce que les mal comprenant continuent de prendre au premier degré) et de démontrer le contraire, évidemment, mais sans discours (ce que les mal voyant ne peuvent percevoir.. logique !).
    Divertissant et efficace de bout en bout, ce film vaudrait pourtant uniquement pour son admirable et anthologique scène initiale : Clint nu comme un vers, droit SANS ses bottes parcourt nonchalemment, langoureusement tous les couloirs de la prison qui le mènent à sa cellule, et la caméra lui tourne autour... amoureusement ! (non, Fred, on ne voit pas sa zizouille !).
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    Je me suis ensuite rendue au cinéma Pathé Bellecour (vous le connaissez déjà, je vous l'ai montré hier)... et là j'étais trop émue (Thierry, arrête de me suivre...) pour prendre une photo correcte de cette belle salle. Regardez vous-mêmes :
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    C'est moche et flou non ?
    Il faut dire que pour nous présenter :
    A bout portant (The Killers - 1964) de Don Siegel ***
    il n'y avait rien moins que Thierry Frémaux et un autre cinéaste-cinéphile-passionné-passionnant Régis Vargnier (dont "'Indochine" et encore plus "Est-Ouest" font partie des films que j'ai le plus aimés/vus dans ma vie). Quelle chance nous avons !
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    Thierry Frémaux n'hésitera pas à interrompre le film déjà démarré après avoir constaté une erreur de format... enfin, un machin technique qui fait qu'il nous a tenu compagnie en attendant de faire redémarrer le bobinot dans le bon format...
    C'est décidé désormais j'emmenerai TOUJOURS un Thierry Frémaux avec moi au cinéma. Car dans mes salles de Province il arrive que je signale un problème en régie ("Allo Simone, je ne vous entends plus, à vous Cognacq Jay !") mais en général, j'ai l'impression de déranger et jamais on ne remet le film au début. Bon, voilà, ça c'est réglé, je n'y reviens plus.
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    Avec pareille entrée en matière, l'envie de voir le film est décuplée et le bonheur est intégral de découvrir cette pépite noire, cette histoire de tueurs à gages à la poursuite d'un homme à tuer qui se laisse abattre sans broncher. Cette surprise inattendue attise la curiosité du duo de tueurs nés dont les loulous de "Pulp fiction" qui parlent beaucoup avant d'agir doivent être les héritiers. Ils veulent en savoir plus sur cet homme et les raisons de son suicide déguisé.
    Ils vont aller de surprise en surprise, tomber sur l'histoire d'un plan, véritable machine parfaitement huilée, suivie des inévitables trahisons et surtout sur une femme fatale, opportuniste et vénéneuse, ange et démon. Il n'y aura AUCUN survivant à cette mécanique de précision mais ce qui est absolument fascinant au-delà de tout dans ce film extraordinaire c'est la qualité de l'interprétation. Lee Marvin a la classe folle d'un géant qui a bourlingué et qui mène son rôle très haut. Son accolyte est un inconnu (pour moi) Clu Gulager dont on se demande pourquoi il n'a pas fait une carrière de premier plan tant il est drôle, beau et d'une modernité hallucinante.
    John Casavetes, cigarette aux lèvres, fiévreux, à la fois macho et amoureux sacrifié est magnifique. Quant à Angie Dickinson, d'une beauté, d'une douceur, d'une élégance absolues, elle est le poison sublime de ce film de (mauvais) garçons...
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    A peine le temps de manger un sandwich et me voilà de retour en salle près d'Hélène Eastwoodienne très prêteuse qui accepte que je dise "Notre Clint" mais plus "Mon Clint"... et qui me fait des imitations hilarantes de Clint mâchouillant son cigare : "My mule don't like folks laughin' at him".
    Et devinez qui présente le film ???
    Vous allez dire "non, encore ??? Pas lui ???".
    Si.
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    Même en ombre chinoise il imprime bien la pellicule non ?
    Il est accompagné de la délicieuse Marjane Satrapi, complètement emballée par le Festival.
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    Si, c'est bien elle, mais ils avaient tout éteint.. pourtant elle est vraiment très jolie. Et en la voyant descendre les escaliers j'avais envie de lever le poing et de crier "A bas le Shah, à bas le Shah..." :-) Mais je sais me tenir quand il le faut.
    Pour elle qui a tant fréquentés les festivals, elle affirme que celui-ci est le plus formidable qu'elle ait connu car il est simple, cinéphile et populaire et que les nombreux artistes présents n'ont aucune promotion à assurer.
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    Il était une fois en Amérique de Sergio Leone *****
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    Et là, il faut bien reconnaître que c'est un choc et je m'aperçois à quel point il peut être bon de revoir un film car même si je l'avais aimé, je l'ai redécouvert avec enchantement. Et le lendemain mon exaltation pour cette splendeur visuelle, narrative et auditive s'en trouve intensifiée.
    On s'attend à une sombre, violente histoire de mafieux et à leur réussite flamboyante durant la prohibition et on se retrouve face à une aventure ordinaire d'une mélancolie démesurée. C'est un film à vif, écorché vif, avec des personnages faibles, médiocres qui ont passé leur vie à la râter et qui ont fracassé leurs rêves trop grands pour eux, à la réalité. Ce sont des losers magnifiques, tragiques, pathétiques hantés par les démons qui les rongent et ne les quittent pas. Sur des erreurs et des malentendus, tout est anéanti, l'amitié, l'amour et leur enfance brisée, inexistante.
    Ainsi que le disait Marjane Satrapi, chaque plan est essentiel, indispensable. C'est une véritable leçon de cinéma d'une beauté bouleversante dont les images, les personnages et la musique, véritable "instrument" scénaristique sont inoubliables.
    Un quart de siècle a passé sur ce film qui ressemble à un classique mais qui pourtant sublime une indéniable modernité. Il n'a pas pris une ride et pourrait sortir aujourd'hui. Il faut dire qu'il rassemble des atouts incontestables...
    Sergio Leone y démontrait un sens de la narration et du flash-bach absolument sidérant. C'est étourdissant cette façon qu'il a d'installer l'histoire sans se soucier de chronologie mais en nous entraînant néanmoins dans un suspens de tous les instants, à la poursuite de ces anti-héros dont aucun n'est réellement aimable mais tous grandioses.
    Il faut dire aussi que sans doute grâce à une direction d'acteurs irréprochable, le réalisateur offre ici à bien des acteurs leur meilleur, leur plus grand rôle. Robert de Niro et James Woods sont au zénith. On comprend moins que de sublimes, et convaincantes actrices comme Tuesday Weld ou Elizabeth McGovern dans des rôles douloureux soient pratiquement tombées dans l'oubli. Au moins peuvent-elles avoir la satisfaction d'être dans ce film sublime dont elles sont à jamais indissociables !
    Nous avons eu la chance de voir la version internationale de 3 h 40 alors que les Etats-Unis ne proposent que celle de 2 h 45. Peut-être un jour pourrons-nous voir celle de Sergio Leone qu'il a "concentrée" en 4h30, car quitter ces personnages est un crève-coeur.
    Et après une courte nuit de sommeil, résonne encore quelque part la sonnerie d'un téléphone comme une agonie, une vie de remords et de chagrin...
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    Aujourd'hui est un autre jour !
    J'essaierai demain de vous relater cette journée.
    Si vous souhaitez avoir des nouvelles du Festival, peut-être pouvez-vous vous connecter à 17 h 05 sur France Inter pour l'émission de Laurent Delmas et de Christine Masson
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    Moi, j'y serai.
  • LUMIERE 2009 GRAND LYON FESTIVAL - SOLDAT BLEU de Ralph Nelson et L'ENFER d'Henri-Georges Clouzot de Serge Bromberg et Ruxandra Medrea ***

    Avant de vous parler des deux films (***) que j'ai vus hier, je ne résiste pas au plaisir de poursuivre avec vous ma petite visite de Lyon qui est une ville absolument sublime que je découvre. C'est à pieds que je me suis déplacée. Aujourd'hui je testerai sans doute les transports en commun car j'ai le machin derrière la cheville (celui qui connait le nom peut me le faire savoir s'il vous plaît, merci et bonne journée) tout déchiré, plein de sang et de croûtes... pouah !

    J'ai oublié de vous montrer les nouvelles lunettes que m'a offert Thierry Frémaux (en échange de mon amour).

    Comme c'est un garçon bien élevé (Thierry : je t'aime d'amour !) il n'a pas dit "fous ta cagoule", et a préféré un message plus délicat :

    "tiens chérie, mets ça, c'est mieux !"

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    comment (me) trouvez-vous ?

    Je pense qu'à Lyon les jeunes gens doivent réussir de brillantes études avec de bonnes notes dedans car leurs universités ressemblent à des chateaux de princesses et de princes :

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    Sur le Pont de l'Université, il fait très beau, mais il y a un vent du Nord qui remet les idées à la bonne place :
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    A Lyon, ils ont un morceau de Tour Eiffel. La Tour entière, tu l'as que si t'es Capitale. Enfin, je suppose, j'avais pas pris l'audio guide non plus.

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    Les arbres sont encore en fleurs (et tant qu'on est là à parler chiffons, sachez (ça peut servir) que mes fleurs préférées sont les chrysanthèmes (oui, et jaunes), les pivoines, certaines orchidées et les pensées... j'aime bien les pois de senteur aussi mais c'est plus rare) :

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    Thierry sème des petits cailloux spécialement pour moi à travers la ville (merci, Thierry je t'..... voir plus haut) :
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    Un des lieux les plus "courus" du festival, le Pathé Bellecour avec de jolies salles dedans :
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    Je prends du retard, je sais, mais dès que possible je vous parle plus en détails des films superbes que j'ai vus. Pour l'instant : L'enfer d'Henry-Georges Clouzot, un documentaire de Serge Bromberg en présence de son réalisateur manifestement trop ému et impressionné pour réussir à le présenter simplement :-). Il faut reconnaître que "l'objet" est une rareté... et que le travail du tournage d'un film qui n'a jamais vu le jour est absolument fascinant... :
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    Photos créditées de moi par moi, l'accréditée et tout ça...
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    L'autre film c'est Soldat Bleu de Ralph Nelson, une autre sublime rareté de 1970 dans sa version non censurée. Un western d'une drôlerie et d'une cruauté sans nom avec des scènes terrifiantes de réalisme et de brutalité sur le génocide indien...
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    Marathon woman en direct de Lyon et en salle jusqu'à minuit environ...
  • European Film Academy

    Cette organisation créée en 1988 s'attache à promouvoir auprès du plus grand nombre la cinématographie européenne. Le vote du public dans le cadre du "People's Choice Award" récompense les talents du cinéma européen.

     

    Vous aussi, donnez votre avis éclairé et votez pour votre film européen préféré.

     

    Rendez-vous vite sur le site www.peopleschoiceaward.org et gagnez peut-être un séjour à la cérémonie de remise des prix, dans les villes d'Essen et de Bochum (capitales européennes de la culture en 2010), les 11 et 12 décembre 2009 !

     

    Les votes sont clos le 31 octobre, ne tardez pas ! 

     

    VOTEZ ICI

     

     

    (et sans vouloir vous influencer), voici la liste des films en compétition cette année... :

     Penélope Cruz, Pedro Almodóvar dans Etreintes brisées (Photo)

    En gras vert, les films que j'ai vus et dont vous pouvez retrouver ma critique en cliquant sur le titre.

    (Oui je sais, je n'ai pas vu Morse...)

    - DER BAADER MEINHOF KOMPLEX (The Baader Meinhof Complex)
    directed by Uli Edel

    - LOS ABRAZOS ROTOS (Broken Ebraces)
    written & directed by Pedro Almodóvar

    - COCO AVANT CHANEL (Coco Before Chanel)
    directed by Anne Fontaine

    - THE DUCHESS
    directed by Saul Dibb

    - FLY ME TO THE MOON
    directed by Ben Stassen

    - MÄN SOM HATAR KVINNOR (The Girl With The Dragon Tattoo)
    directed by Niels Arden Oplev

    - LÅT DEN RÄTTE KOMMA IN (Let The Right One In)
    directed by Tomas Alfredson

    - PRAZO DI FERRAGOSTO (Mid-August Lunch)
    directed by Gianni di Gregorio

    - SLUMDOG MILLIONAIRE
    directed by Danny Boyle

    - TRANSPORTER 3
    directed by Olivier Megaton.

  • Les joies de la famille (Patrick, 1.5) de Ella Lemhagen **(*)

     Gustaf Skarsgard, Torkel Petersson, Ella Lemhagen dans Les Joies de la famille (Photo) Gustaf Skarsgard, Thomas Ljungman, Torkel Petersson, Ella Lemhagen dans Les Joies de la famille (Photo) Thomas Ljungman, Ella Lemhagen dans Les Joies de la famille (Photo)

    Göran et Sven emménagent dans un quartier très « Truman Show » d’une banlieue proprette suédoise. Les voisins s’attendent à voir s’installer une famille « classique » et découvre deux hommes qui s’aiment sans se cacher. C’est déstabilisant d’autant plus que les deux hommes ont fait une demande d’adoption. Ils sautent de joie lorsqu’une lettre leur annonce l’arrivée prochaine de Patrick (dites Pôtrrrrrik en suédois) et préparent la chambre du bébé. Leur bonheur est de courte durée lorsqu’ils voient arriver non pas un Patrick de 18 mois (1,5 an) mais un Patrick de 15 ans… une « coquille » (involontaire ?) s’étant glissée dans la rédaction de l’acte.

    Patrick a une gueule d’ange mais c’est un garçon rebelle, violent et… homophobe, absolument « inadOptable » compte tenu de son âge et de son tempérament. Orphelin d’une mère prostituée et de père inconnu, placé de foyer en foyer, il se révèlera finalement être un amour plein de talents, notamment pour soigner les hortensias des jardins du voisinage ou apprendre des figures de style bien chiadées aux skaters du quartier.

    La Suède est un des pays qui « autorise » le mariage homosexuel et reconnaît aux couples le droit d’adopter des enfants. Malgré cette avancée considérable, vivre son homosexualité au quotidien n’est pas si simple.

    La réalisatrice a choisi la comédie idéale, voire idyllique pour parler de ce sujet grave et sérieux. Cependant elle parvient à assombrir parfois son récit en le confrontant à ce qui doit sans doute s’approcher davantage de la réalité : l’amalgame voire la confusion entre homosexualité et pédophilie, le (fameux) regard des autres, l’exclusion par bêtise, incompréhension ou ignorance.

    C’est grâce à ces ruptures de ton salutaire que ce film devient plus que fréquentable sans parler de l’intérêt et du mérite d’aborder ces thèmes.

    Mais surtout le trio d’acteurs qui y croient tellement qu’ils nous y font croire est tellement formidable qu’ils mériteraient d’en être tous les trois.

  • Mères et filles de Julie Lopes-Curval **(*)

     Marina Hands, Julie Lopes-Curval dans Mères et filles (Photo) Marina Hands, Michel Duchaussoy, Julie Lopes-Curval dans Mères et filles (Photo) Catherine Deneuve, Marina Hands, Julie Lopes-Curval dans Mères et filles (Photo)

    Audrey, jeune femme de trente ans est enceinte mais elle ne se sent absolument pas prête à avoir un enfant, qui plus est avec un homme qui comme elle, privilégie son travail et son indépendance. Elle vit au Canada depuis dix ans mais pour faire le point revient vivre quelque temps chez ses parents au bord de la mer en France. L’atmosphère électrique qui règne entre sa mère Martine et elle, l’encourage à s’installer dans la maison voisine de son grand-père, mort un an auparavant.

    C’est dans cette maison qu’elle trouve un petit carnet de recettes ayant appartenu à sa grand-mère Louise qu’elle n’a pas connue, cette dernière ayant abandonné mari et enfants quand ils étaient encore tout jeunes, et sans explication. Dans ce carnet, Louise notait aussi parfois les états d’âme bovariens de la belle jeune femme de province qu’elle était, choyée et asphyxiée par un mari tailleur qui jouait à la poupée en lui confectionnant les plus belles toilettes, mais lui interdisait la liberté de travailler, de sortir, de conduire.

    La seule réserve que j’émettrais est qu’il n’était peut-être pas utile d’une explication de texte aussi catégorique et dramatique pour faire le lien entre ces trois générations de femmes. La réalisatrice réussit avec adresse et finesse les constants allers et retours entre les trois époques et les trois femmes. La réalisation élégante nous transporte sur plus de cinquante ans mais l’intrigue se déroule au même endroit, dans cette maison qui a abrité tous les non-dits, secrets, mystères et malentendus de cette famille où les hommes impressionnés par la douleur des femmes essaient de trouver leur place.

    Marie-Josée Croze est Louise, la grand-mère, très belle, d’une douceur et d’une tristesse infinies. Soumise, dépendante mais consciente qu’elle n’atteindra jamais son rêve d’indépendance ou simplement celui d’exister hors de sa cuisine.

    Martine est interprétée par Catherine Deneuve, à la fois mère et fille dans l’histoire. Elle n’a jamais pardonné à sa mère d’être partie. Elle a pourtant accédé au vœu de celle-ci qui souhaitait qu’elle soit instruite pour obtenir la liberté qu’elle n’a jamais eue, notamment en travaillant. Martine est médecin, et même un bon médecin manifestement, mais incapable de tendresse envers sa fille.

    Quant à Audrey, c’est Marina Hands qui lui offre sa jeunesse, sa modernité mais aussi ses doutes et sa blessure de ne savoir comment atteindre sa mère ?

    Trois générations de femmes, trois époques, trois univers et surtout trois actrices merveilleuses face à une partition tendue et nerveuse. Ce n’est pas vraiment un film militant et féministe, mais un peu quand même puisqu’il laisse entrevoir le chemin parcouru en 50 ans. C’est aussi un film qui parle de famille et de transmission. De la manière dont on répète les mêmes erreurs. Des dégâts collatéraux et parfois irréversibles qui sont causés et auxquels on échapperait peut-être un peu en parlant…

    Les hommes (Jean-Philippe Ecoffey, Michel Duchaussoy)  très doux, très aimants sont formidables aussi. Gérard Watkins est exécrable comme son rôle l'exige.

  • La "blogosphère" est merveilleuse...

    Regardez ce que j'ai trouvé dans ma boîte à mails du petit déjeuner ce matin ? Sublime non ? Si !

    Et c'est elle qui y a pensé. C'est pas beau ? Je me dépêche de partager cette photo avec vous avant qu'elle ne me dise "oulalalalalalalala !!!! Police, achtung !!! Pas touche zieg heil !!! On sait pas de qui elle est la photo ??? Faut l'enlever tout de suite !!! Plagiat ! Droit d'auteur, machin bidule truc chouette...".

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    Comme vous le savez tous, lui et moi, ce fut une grande histoire que vous pouvez retrouver ici ou ...
  • Funny people de Judd Apatow ***

     Adam Sandler, Seth Rogen, Judd Apatow dans Funny People (Photo) Adam Sandler, Seth Rogen, Judd Apatow dans Funny People (Photo)

    Dans la dure jungle du “stand-up” vous pouvez devenir une star et faire des (mauvais) films. On vous reconnaît dans la rue, on vous fait signer des autographes et on vous prend en photo. C’est le cas de George Simmons (Adam Sandler, vraiment très très très très très bon, tellement bon qu’il va sûrement devenir un des « gars de la semaine »).

    Vous pouvez également devenir le premier rôle d’une sitcom quotidienne manifestement débile (avec rires ajoutés à la bande son) qui vous assure un salaire. C’est le cas de Mark (désopilant et lymphatique Jason Schartzmann).

    Enfin, vous pouvez jouer gratuitement deux minutes par soir dans des clubs et continuer votre job dans la restauration rapide. C’est le cas d’Ira (Seth Rodgen, généreusement naïf).

    Lorsque George va apprendre qu’il est atteint d’une leucémie et qu’il n’en a sans doute plus pour longtemps il va revenir à ses premières amours, le « stand up » et rencontrer Ira qu’il va embaucher pour lui écrire des répliques mais aussi pour qu’il devienne son bras droit, son homme à tout faire, son souffre-douleur.

    Je ne sais pas à quoi sert ce film ni si nous autres franco-français pouvons comprendre toutes les « subtilités » des vannes qui fusent non stop dans ce film, mais il est certain qu’on en sort heureux malgré le cynisme et la mélancolie ambiants. La mort rôde autour de George et pourtant ou justement à cause de cela, l’atmosphère est pétrie d’humanité, de compassion.

    J’avais zappé les deux précédents films de Judd Apatow en tant que réalisateur, je ne sais donc s’ils sont de ce niveau, en tout cas celui-ci tellement atypique et singulier donne envie de se pencher sur les anciens ou en tout cas sur les prochains sans hésitation. Ici, malgré l’ambiance caca-prout-bite-couilles quasi ininterrompue, le réalisateur parvient néanmoins à cesser parfois la déconnade pour émouvoir, rassembler autour d’un verre ou dans une étreinte spontanée et chaleureuse. C’est une bonne et énorme surprise de pouvoir dire que ce film différent est nuancé, parfois délicat et drôle.

    C’est Adam Sandler, absolument parfait, qui emporte le film et semble avoir compris et assimilé la quintessence de son métier d’acteur et se montre tour à tour drôle, désespéré, amoureux transi, effrayé (il a besoin que quelqu’un lui parle pour s’endormir), capricieux, colérique, injuste... La palette d’émotions qu’il explore est impressionnante. Et bien sûr, comme beaucoup d’acteurs comiques habitués à en faire trop, il a compris que c’est en étant sobre et en en faisant le moins qu’il est le plus crédible et le plus touchant.

  • Le petit Nicolas de Laurent Tirard *

     Maxime Godart, Valérie Lemercier, Laurent Tirard dans Le Petit Nicolas (Photo) Maxime Godart, Laurent Tirard dans Le Petit Nicolas (Photo)

    Je ne sais pas ce que j'ai fait ces cinquante dernières années, mais il est évident qu'étant donné sa date de naissance, j'aurais dû connaître ce petit Nicolas là... et puis non, je ne le connaissais pas. J'ai même cru à un moment qu'il s'agissait d'un documentaire sur l'Empereur de(s) (certains) français !!! Quand j'ai compris que non, je suis allée voir ce Petit Nicolas car j'avais aussi compris qu'il pouvait s'agir d'une chronique nostalgico-mélancolique des années d'école !

    Effectivement, ça l'est car c'est l'histoire d'un petit Nicolas qui a un papa et une maman et qui va à l'école dans les années soixante et qui a des copains dont chacun à une grosse particularité : l'intello qui sait tout sur tout, le gros qui mange tout le temps, le farceur qui farce, le bagarreur qui bagarre et le cancre qui rêve. Bon, sinon ? Ben rien. Ah si, y'a tout : les encriers, les porte-plumes, les plumes gauloises et sergent major, la cour de récré, l'instit qui ne s'embarrasse pas de psychologie etc !

    Sinon ? Rien. Ah si, y'a les parents, véritable pub pour les arts ménagers sixties, la mère au fourneau, le père au boulot.

    C'est filmé à ras d'enfants et (très mal) joué par des enfants sauf par le cancre, adorable rêveur masochiste. Le petit Nicolas est d'une fadeur à faire peur. Les parents Valérie Lemercier et Kad Merad s'éclatent manifestement à jouer les parents.
    Et nous, spectateurs, on sourit parfois à cet empilement de petites saynètes plus ou moins réussies et plus ou moins marrantes.

    Le générique de début est très beau.