MA SEMAINE AU CINEMA
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LE LISEUR de Stephen Daldry ****
J'AI TUé MA MèRE de Xavier Dolan ****
HARRY POTTER ET LE PRINCE DE SANG-MÊLé ***
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LE LISEUR de Stephen Daldry ****
J'AI TUé MA MèRE de Xavier Dolan ****
HARRY POTTER ET LE PRINCE DE SANG-MÊLé ***
L’ombre de la mort et des ténèbres plane sur ces nouvelles aventures du petit sorcier devenu grand. Et comme justement ses copains et lui sont devenus grands (16 ans, c’est pas rien), les hormones et tous les trucs de l’alchimie chabadabadienne commencent sérieusement à les chatouiller. Chez ces ados qui continuent néanmoins à porter des pulls infames droits sortis des seventies ou des chemises de bûcheron, comme chez tous les ados, rien ne peut être simple. Hermione se meurt d’amour pour Ron qui s’amourache de Lavande Brown (une cruche béate et gnangnan qui l’appelle « Ronron » J), tandis qu’Harry, ce nigaud, ne voit pas que Ginny, la sœur de Ron s’étiole d’amour pour lui. On attend réellement le cœur battant que les couples se forment pour de bon, si les garçons se décident enfin à ne plus être aveugles… La sorcellerie ne peut pas tout apparemment…
Concernant l’intrigue, comme d’habitude, je n’y comprends rien sauf que Harry est « l’élu » qui doit éliminer celui-dont-il-est-le-seul-(avec-moi)-à-oser-prononcer-le-nom : Voldemort qui terrorise sorciers et Moldus aidé par de mystérieux et inquiétants démons tout noirs.
Grande et bonne nouvelle, cet épisode est sans aucun doute le plus réussi. Contrairement à tous les autres, même celui considéré comme le meilleur jusqu’ici (le 3…) il ne laisse aucune minute de répit et reste plutôt palpitant d’un bout à l’autre. C’est déjà pas mal, mais c’est encore mieux que ça.
La scène d’ouverture est prodigieuse et installe un climat assez angoissant dans un Londres que l’on traverse a toute allure en volant comme grimpé sur le dos de Superman. Les décors gothico-kitsch sont somptueux et les effets spéciaux de plus en plus spéciaux et spectaculaires, donc de moins en moins visibles. Même la traditionnelle partie et l’entraînement de Quidditch ressemblent enfin à quelque chose bien qu’il semble se rapprocher de plus en plus d’une espèce de football dans les airs aux règles absconses (mais il est tout aussi possible de survivre sans rien comprendre aux règles du hors-jeu) et aux costumes improbables.
Ce qui semble faire désormais partie du contrat est qu’il y a une fois encore mort d’homme et non des moindres… On peut donc regretter que ce qui ne change pas du tout est l’absence totale d’émotion.
L’histoire, toutes les histoires ne semblent être là que pour amener plus ou moins énergiquement au combat final en maintenant un intérêt constant (je le répète, c’est vraiment le cas ici). Il est certain que lorsque l’on verra la dernière image de la dernière bobine d’une saga qui nous aura tenu en haleine pendant 10 ans, on sera comme orphelins d’Harry, de ses amis et de ses ennemis. En attendant ce grand moment, on peut se concentrer sur les changements notables de ce sixième épisode. Le meilleur, j’insiste !
D’abord, Halleluyah Harry apprend à « transplaner » sans vomir et surtout, surtout, cette espèce de dadais (qui sera bientôt plus grand que Dumbledore) commence à avoir de l’humour, ce qui lui faisait sérieusement défaut jusque là. Oui, pour la toute première, fois toutoute première fois, j’ai ri pendant « Harry Potter… ». J’ai lu de ci de là que Daniel Radcliffe était mauvais acteur alors que je trouve au contraire qu’il s’améliore et que son jeu s’affine de film en film.
Je n’en dirai pas de même d’Hermione (Emma Watson) qui évidemment a le rôle pas forcément facile de la forte en thème, première de la classe, donneuse de leçon… mais son joli minois exprime peu de choses alors qu’elle se languit pour Ron, rappelons-le.
Ron (Rupert Grint) est étrangement le tombeur de ces dames et il a complètement abandonné tous ces tics et grimaces qui (me) l’avaient rendu insupportable. Il ne l'est donc plus (insupportable) et même mieux que ça.
Quant à Ralph Fiennes celui-dont-etc..., sans doute trop occupé à faire la lecture à Kate Winslet, il ne fait qu'une apparition ectoplasmique (surtout ne clignez pas des yeux, vous risqueriez de le rater).
Les profs et autres piliers de Poudlard assurent toujours sans faillir mais il est évident que c’est toujours Sevenus Rogue (Alan Rickman… je l’aime d’amour !) qui distille nonchalamment, langoureusement et intelligemment l’inquiétude, le trouble et l’ambiguïté…
Mais les lauriers reviennent étonnamment à celui que le physique et le jeu exécrables ajoutés à son rôle de chanmé sournois avaient jusque là rendus antipathique, Tom Felton allias Drago Malefoy. Malgré son rôle essentiel, ses apparitions sont plutôt réduites dans le film. Néanmoins, il le traverse comme un fantôme en proie aux pires tourments. Il semble d’ailleurs davantage angoissé et suicidaire que réellement animé de sombres desseins. Son air et son comportement mélancoliques sont la grande et bonne révélation de ce chapitre. Il est épatant.
Foi de Moldue, vivement la suite !
Entre Hubert ado de 16 ans et sa mère (épatante Anne Dorval) qui l’a élevé seule, le torchon brûle. Sérieusement, gravement.
Plus un instant de répit n’existe entre eux. Il trouve qu’elle mange salement, porte des vêtements trop voyants, qu’elle oublie tout, qu’elle parle pour ne rien dire, préfère écouter des émissions débiles que de discuter avec lui... En un mot elle « l’écoeure », il ne peut plus la supporter et chaque fois qu’ils cohabitent, en voiture quand elle l’emmène au lycée, à table pour les repas, c’est l’engueulade permanente, virulente, violente.
Cependant Hubert se souvient, et regrette le temps béni où ils s’aimaient, se parlaient.
Xavier Dolan est un surdoué : bon acteur, bon réalisateur, bon scénariste, il signe de chaque côté de la caméra et à 20 ans son premier film où il développe la mémoire encore fraîche de son adolescence et de cette période manifestement clé et envahissante où il a cessé d’aimer sa mère, quoique...
Nombriliste, égocentrique, narcissique, parfois branchouille, un rien poseur et j’en oublie sans doute, « J’ai tué ma mère » avait à peu près tout ce qu'il faut pour déplaire et agacer. Par ailleurs, Xavier Dolan est beau, il le sait, il joue de sa mèche à bouclettes rebelle, filme sous toutes les coutures son joli visage en plans très serrés et son joli corps. Dans ses petits pulls à col en V ou rayés, cela ressemble même parfois à une pub pour Jean-Paul Gauthier.
Malgré, ou est-ce à cause de tout cela, ce film est tout simplement formidable.
Formidablement drôle, impitoyable, cruel et parfois cru.
Outre le fait que Hubert devienne incompatible avec sa mère, qu’il ait des velléités d’indépendance (prendre un appartement à 16 ans !), qu’il s’ennuie en classe (forcément un surdoué…), il doit aussi assumer le fait qu’il est homosexuel et très amoureux. Cela fait beaucoup, d’autant que la mère qui semble dans un premier temps ne pas prendre au sérieux les éclats et insultes de son fils, son « Lou » comme elle l’appelle, continue à jouer (inconsciemment) à la mère poule immature, multipliant les gaffes et chantages affectifs.
Ce film est épatant et étonnant car manifestement Xavier Dolan ne s’est pas trompé de moyen d’expression et son film foisonne de références insistantes et touchantes à d’illustres aînés tels que Gus Van Sant et Wong Kar-Waï, mais aussi d’abondantes trouvailles personnelles.
Le délicieux accent québécois et la précision des expressions colorées et imagées que nos « cousins » utilisent, atténuent sans aucun doute la portée agressive des échanges verbaux d’une brutalité parfois sèche et tranchante, nous obligeant à sourire ou à rire franchement.
Faites un triomphe à ce grand petit film qui au final se révèle être non pas une déclaration de guerre mais le témoignage authentique et attendrissant de l’amour d’un petit garçon pour sa maman…
Je vous ai dit que ce film est formidable ?
Michaël a presque 16 ans en 1958 lorsqu’il rencontre Hanna par hasard dans une petite ville d’Allemagne de l’Ouest. Entre eux va naître une passion secrète et sensuelle qui va se transformer en sentiments profonds. De 20 ans son aînée, Hanna initie le tout jeune homme au plaisir tandis que lui, encore lycéen va l’enchanter en lui faisant la lecture à voix haute.
Un jour Hanna disparaît. Michaël, devenu étudiant en droit la retrouve des années plus tard en d’étranges circonstances…
Depuis Gran Torino (de qui vous savez), je n’avais pas autant inondé de mes larmes un fauteuil de cinéma. Avec la dernière demi-heure, je me suis effondrée face aux acteurs, aux personnages, aux thèmes bouleversants et aux questions sans réponse la plupart qui parcourent ce film frémissant à l’image du roman capital et troublant dont il est tiré.
Traiter dans le même livre de la question délicate des amours entre une adulte et un mineur, de la Shoah, de la responsabilité collective ou individuelle, de la culpabilité d’aimer un monstre… et d’autres choses encore que je ne révèle pas pour laisser quelques surprises à ceux qui n’ont pas lu le livre, pouvait laisser augurer un film des plus scabreux. Il n’en est rien parce que Stephen Daldry a la grande intelligence de ne rien résoudre, de ne rien juger et de faire de son film à la fois froid et déchirant une œuvre particulièrement dramatique et humaine. Il a également l’immense subtilité de laisser son héroïne « raconter » les camps sans montrer les images des horreurs qu’elle évoque.
Le scenario suit Hanna et Michaël ensemble ou séparément à travers trois périodes clé : 1958, 1988 et 1995 mais pas forcément de façon linéaire. Là non plus, je ne précise pas pour vous laisser les découvrir quels évènements particuliers marquent ces trois années essentielles précisément. Il fallait beaucoup de finesse et de lucidité pour parvenir à émouvoir sans choquer, trahir ou juger. Le pari est parfaitement réussi je trouve.
Quant aux acteurs, ils sont tout simplement fabuleux.
Kate Winslet, très incontestablement récompensée d’un Oscar pour ce rôle, est absolument époustouflante. En peu de mots mais avec une palette d’expressions et d’émotions considérables elle parvient à rendre son personnage énigmatique et équivoque, supportable. Il faut la voir réagir en larmes, en indignation ou en rires face aux lectures de son jeune amant. La démarche lourde et l’inquiétude et la méfiance chevillées au regard, à la fois dure et vulnérable, elle conserve le sourire le plus triste jamais vu. Cette actrice est extraordinaire.
Face à elle, le tout jeune David Kross, séduisant sans être l’ado lisse et stéréotypé qu’on voit trop souvent, parvient à mêler de façon assez troublante l’enfant qu’il est encore et l’adulte qu’il est en train de devenir. Dans les scènes très osées face à Kate Winslet, il est absolument incroyable tout comme dans les moments où il doit lire. On a très hâte de le retrouver.
C’est Ralph Fiennes qui incarne Michaël adulte. Il a évidemment tout ce qu’il faut et notamment cette personnalité ombrageuse pour interpréter cet homme déstabilisé par l’amour d’un été qui l’a brisé à jamais le rendant indisponible aux autres.
et comme il n'y a que jouer qui vous intéresse...
Donnez-moi le nom de l'acteur (trice) OU du personnage ET le titre du film.
BRAVO : Frederique, Val' Dada, Chou, Anne
I
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
X
XI
BANCS PUBLICS (VERSAILLE-RIVE DROITE) Denis Podalydès ****
PUBLICS ENEMIES Michael Mann ***
Comme chaque jour Lucie se rend à son travail. Métro, changement, train. Dès son arrivée, elle retrouve ses deux collèges avec qui elle partage un bureau et l'on est instantanément plongé dans le monde de l’entreprise, un peu terne, un peu ennuyeux. La journée s’annonce semblable à toutes les autres sauf que le soir même il y aura un « pot » pour le départ en retraite d’une collègue (avec obligation de s’amuser…) mais surtout, les trois collègues aperçoivent une banderole accrochée à la fenêtre de l’immeuble d’en face : « HOMME SEUL ».
La vie du bureau va être secouée pendant un jour par cette découverte et toutes les suppositions vont jaillir sur l’origine et la signification du message : appel au secours, petite annonce, canular… ! Le réalisateur nous donnera la réponse dans les dernières minutes.
Entre temps il nous aura offert une comédie humaine à sa façon et en trois actes à la fois successifs et imbriqués l’un dans l’autre : le bureau, la pause de midi au square, le magasin de bricolage voisin.
On nous annonce pas moins de 80 acteurs dans ce film, des vieux, des moins vieux, des jeunes, des très jeunes et même des bébés, et la première approche serait de détourner les yeux du générique pour avoir la bonne surprise de les voir défiler. Certains n’ont parfois même qu’une réplique à prononcer mais on sent à quel point tout le monde a pris du plaisir à faire cette petite apparition. Si l’on excepte la désastreuse tirade de lapsus de Pierre Arditi (qui se rattrape lors du « pot » de retraite vraiment marrant) tout ici est plein de justesse, d’ironie, de tendresse, d’humour, d’absurdité. Tout m’a paru finement observé et je suis persuadée que chacun peut y retrouver des scènes de la vie quotidienne qu’il connaît avec en cerise sur le gâteau une bonne dose de folie douce… parfois furieuse.
Ce film abonde de situations réalistes que Podalydès habille de son imagination étourdissante et échevelée et les énumérer reviendrait à faire un catalogue. Cela dit, il est évident que chacun aura ses préférences pour certaines prestations. En ce qui me concerne, j’ai un gros faible pour celles de Vincent Elbaz, Elie Semoun, pour l’exquise, désopilante et finalement délicate et mélancolique partie de Backgammon entre les deux vieux Claude Rich et Michel Aumont, et je comprends mille fois pourquoi l’époustouflant Eric Elmosmino, ici claudot sympathique, a été choisi pour interpréter le rôle de Gainsbourg… mais dans ce film choral, faussement brouillon ou trop ordonné il y a une cohérence, une fantaisie totalement débridée, une tendresse en l’espèce humaine toute entière condensée en trois unités de lieu.
Et si dans les premières minutes, une lettre de l’enseigne du magasin de bricolage refuse de s’allumer et transforme « Brico Dream » en « Brico Dram », c’est parce que tout au long de ces deux heures désopilantes et vraiment trop courtes (je vous garantis plusieurs fourires !) dont l'innénarable apothéose abracadabrante se situe dans les allées et rayons du magasin, Podalydès observe que la vie est une tragédie mais qu'elle peut devenir rocambolesque avec de ci de là un peu d’excentricité ou d'imprévus.
Un film comme un bonheur dans un monde de brutes !
Nikki, play-boy branleur de plus ou moins trente ans a un rêve dans la vie : « baiser de la meuf d’1 m 80 et de 50 kgs »… Désolée les filles, les 17 cms de Nikki ne sont pas faits pour les filles d’ 1 m 50 et 80 kgs ! Le film commence sur ces douces paroles en voix off et l’heure et demi (affligeante) qui suivra sera du même tonneau que rien ne viendra sauver (sauf peut-être la découverte de la ravissante Margarita Leviava à qui on pardonnera pour cette fois de ne pas savoir lire un scénario). Difficile de se prononcer sur cette évidence : qui dans cette histoire sont les plus navrants ? Les filles ou les garçons ? Personnellement, je n’ai pas réussi à trancher. Ce ramassis de vulgarité noyé dans du porno (très très) soft et racoleur (style soirée « charmes » à la télé) est d’une indigence qui confine à la bêtise tant tout le monde semble ici vide, creux, vain !
Pour vivre à Los Angeles, il faut des sous, mais quand on est feignant comme une couleuvre et auto-proclamé beau gosse, il faut se taper de la « vieille peau » pétée de tunes et se faire entretenir. Pas trop difficile car il se trouve que la vieille peau hollywoodienne est aussi facile à envahir que le beau gosse est disponible.
Ashton Kutcher/Nikki, sexy comme un accoudoir de fauteuil de ciné (ah ! son look ceinture + bretelles = MDR J ) est plutôt verni, il tombe sur Anne Heche/Samantha avocate et vieille peau (de pêche) pas farouche pour mille dollars. Et yoplaboum, en deux coups de reins bien placés la Samantha devient accro aux 17 cms de Nikki.
Dès qu’elle tourne le string pour partir en déplacement, Nikki en profite pour inviter tous les oisifs du coin, faire une mégateuf dans la piscine de la dame et se taper de la chair fraîche pour décompresser.
Si Samantha surprend Nikki en pleine décompression, elle se fâche tout rouge… mais Nikki sait y faire : il n’a qu’à sortir son petit oiseau et la belle retombe dans ses bras.
Un jour, tout vire au vinaigre car Nikki rencontre Heather qui a l’air bien sage et bien propre sur elle mais qui en fait se fait entretenir tout pareil que Nikki… avec des hommes bien sûr. Patatra, Nikki tombe amoureux. Ça craint du boudin surtout que Heather ne compte pas renoncer à son compte en banque et à son vieux ch’noque d’au moins 40 ans ! c’est pile aussi le moment que le meilleur pote de Nikki qui lui servait plus de consigne que d’ami choisit pour le virer pour cause de « t’exagères ».
Et voilà, notre Nikki, limite SDF sur Hollywood Boulevard. Pourquoi pas se chercher du boulot tant qu'on y est ?… et blabla, on s’en cogne, c’est moche, c’est con… et j’en passe.
Mais je vous vois venir !
Vous allez me demander : « mais comment se fesse que tu te sois fourvoyée dans pareil traquenard ? ».
Normal comme question.
Etant donné le titre, l’affiche (non, je n’ai pas vu la bande-annonce) et le sujet, y’avait de quoi se méfier mille fois effectivement et j’aurais dû.
Sauf que, à force de trop écouter mon maître à penser (à qui je souhaite de se taper des accoudoirs pour le reste de sa vie !) j’ai cru que le petit miracle « Very bad trip » (titre débile, affiche hideuse, thème à fuir... et au final, film jouissif) allait se reproduire. Il n’en est rien, au contraire et bien au-delà, cette chose ennuyeuse et stupide, dont on a du mal à croire qu’elle est sortie du même cerveau que « My name is Hallam Foe » (quoique en y réfléchissant…) est sans doute ce que j’ai vu de plus débile cette année.
A la demande générale d'une experte connaisseuse, voici un nouveau jeu de devinettes. Ajustez vos lentilles !
A qui appartiennent ces torses ?
I
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
La vie, les évasions, les amours, les emmerdes de John Dillinger (vrai) ennemi public N° 1 à Chicago dans les années 30 et aussi, et surtout la traque qu’a menée contre lui son ennemi juré le F-B-ien implacable Melvin Purvis. Cette lutte sans merci n’est pas sans rappeler celle de Broussard contre Mesrine (dans le thème évidemment, pas dans le traitement…).
Je vous le dis tout net, je n’ai pas ressenti la grande secousse que j’attendais, que j’espérais. Mais je peux dire aussi qu’après les calamiteux vicieux de Miami, filmés nuitamment par une nuit bleutée, qui ont réussi l’exploit de permettre à Colin Farel de militer pour le regard de poisson mort (et réciproquement), à Gong Li de se ridiculiser comme jamais et à Jamie Foxx d’être transparent, Michael Mann est de retour aux affaires !
Son ennemi public, si on excepte une ou deux courses poursuites où la caméra est sans doute fixée sur le chapeau d’un mec qui court (n’oubliez pas votre sacavomi), et une surabondance de « tacatac des mitraillettes qui revienn’t à l’attaque »… est un sans faute visuel avec décors très in the mood for thirties, plans vertigineux, lumières qui s’embrasent, gros plans audacieux… Et une splendeur auditive, jazzie, bluesie, la voix de l’immense Billy Hollyday parfois et une chanson « Black bird » qui chavire le cœur.
La chasse à cet homme, gangster tantôt brutal tantôt grand seigneur qui rendait parfois l’argent de ses braquages aux clients, par un agent imperturbable et inflexible, donne évidemment lieu à d’inévitables scènes de bravoure lors des attaques de banques, des évasions spectaculaires ou des interventions musclées des fédéraux qui n’hésitent pas à faire de sérieux "dommages collatéraux" (traduire : tuer des gens qui n'ont rien à voir avec l'affaire...). Evidemment, on sait et on constate encore que sur ce plan, Michael Mann n’est pas manchot et il nous maintient en alerte permanente.
Mais en fait, je ne sais ce qui manque à ce très bon film de divertissement pour être un GRAND film inoubliable.
Peut-être le manque total d’émotions.
Il me semble qu’on est davantage conquis par Johnny Depp que par son personnage. L’acteur évidemment et comme toujours irréprochable insuffle dureté, brutalité, naïveté, nonchalance, romantisme et humour à ce John Dillinger. Il est parfait du début à la fin, de la tête aux pieds.
Mais je ne sais si les garçons doivent prendre modèle sur sa façon de draguer. Irrésistible au cinéma… si vous essayez d’imiter sa façon d’emballer une fille, vous risquez de vous prendre des râteaux ! cela dit, sur grand écran, on rêvasse comme des chiffes molles en s’enfonçant langoureusement dans son fauteuil et en soupirant « poulala, il sait y faire !!! »
Marion Cotillard est mimi comme tout. Mais évidemment, les scènes de filles dans les films de garçons ont tendance à faire ralentir l’action, surtout quand elle se mettent à raconter (au lit !!! c’est un truc d’américains ça ???) leur enfance difficile. Et puis, je me dis que c’est quand même ballot pour une actrice française d’aller faire carrière à Hollywood et d’être habillée et coiffée comme une souillon. Cela dit dans les scènes de torture, elle est nickel la môme. Et puis après tout, je ne vais pas la plaindre : successivement dans les bras de Johnny et de Christian… ça va bien cinq minutes… pourquoi pas Guillaume Canet tant qu’elle y est !
Et puis, bien sûr, il y a Christian Bale. Totalement calme et maîtrisé. Il porte le costume et le chapeau comme personne… et à un moment mon mec m’a demandé de choisir mon camp. J’ai rechigné et je sais, un film où on prend le temps de discuter le bout de gras, c’est pas bon signe… mais j’ai quand même dit : « mougnongnon, c’est pas possible, eueueueh, scrongneugneu... pas choisir... nooooon !!!",
« c’est Christian OU Johnny, pas les deux ! » qu’il a insisté autoritaire.
Et ben, croyez-le ou pas… à un moment en pleurant, j’ai sangloté : « Bon allez, Christian !!! ».
Enfin, il y a la rencontre des deux bestioles, sex symbol sur leurs deux pattes arrière. Et là, un régal intégral… voir deux acteurs, des grands garçons et tout, faire un concours de « c’est qui qu’a la plus grosse ??? ». J’en pouvais plus ! Au fond de moi j’applaudissais des quatre bras en pensant qu’un mec c’est déjà bien mignon quand on y regarde de tout près, mais deux… c’est le paradis !
On peut jouer à ce jeu si vous voulez :
d’après vous qui a l’avantage dans cette scène ?
Et j'oubliais, le final... Clack Gable au cinéma...
Petite anecdote vraie et savoureuse je trouve :
John Dillinger a tellement marqué le Bureau Fédéral que la silhouette sur laquelle ses membres s'exercent au tir est la sienne.
LA NUIT EST BLEUE POUR MICHAEL MANN !