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Cinema - Page 281

  • Merci de m'aider

    à faire la mise au point en me donnant (s'il vous plaît) le titre des films et leur point commun.

    NOTA BENE : c'est pas fastoche (enfin je crois) !

    I

    1.jpg1900 - Robert De Niro, Gérard Depardieu
    1900 de Bernardo Bertolucci - Bravo Rob
    II
    2.jpg1941
    1941 de Steven Spielberg - Rob again
    III
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    1492 Christhope Colomb de Ridley Scott - Bravo Marine
    IV
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    1984 de Michael Radford - Rob encore
    V
    3.jpg
    2046-7.jpg
    2046 de Wong Kar Waï - Rob toujours
    VI
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    2001 - L'ODYSSEE DE L'ESPACE de Stanley Kubrick - Bravo Andrea
    Et moi qui croyais que ce n'était pas facile, vous êtes trop forts. Je vais m'appliquer la prochaine fois pour vous coller un peu.
  • DANS LA BRUME ELECTRIQUE

    de Bertrand Tavernier ****

    Ancien flic reconverti, Dave Robicheaux aide la police locale de New Iberia en Louisiane à résoudre un crime sadique commis sur une jeune prostituée de 19 ans. Au cours de son enquête, il sympathise avec Elrod Sykes, star hollywoodienne alcoolique qui tourne un film dans la région produit par un mafieux local, Balboni. Par ailleurs, le squelette d’un homme noir enchaîné, mort 40 ans plus tôt refait surface suite à l’Ouragan Katrina et Robicheaux, marié, père d’une jeune fille qu’il a adoptée doit également faire face à ses démons personnels qui se manifestent sous forme de visions…

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  • Chéri de Stephen Frears *

    Chéri - Rupert Friend Chéri - Michelle PfeifferChéri - Michelle Pfeiffer

    À une époque (le début du XXème siècle) où les cocottes/courtisanes/prostituées faisaient fortune, l’une d’elles Léa Donval savoure dans sa grande demeure bourgeoise le plaisir d’être enfin seule dans son lit. En rendant visite à sa vieille rivale Charlotte qui baigne aussi dans l’opulence, elle retrouve le jeune fils de cette dernière, Fred 19 ans qui vient de vivre 5 années de débauche et souhaite s’en reposer. Léa avait connu le jeune homme enfant, l’avait surnommé « Chéri » et lui « Nounoune ». Léa, vieillissante (pour l'époque et son "métier") s'autorise et s'offre cette dernière liaison. Ils vont partager leur vie pendant six années, la cohabitation sensuelle se transformant peu à peu en un sentiment qu’ils ne s’avouent pas. Lorsque la mère de « Chéri » décide de lui acheter une respectabilité en le mariant à une oie blanche de son âge, les deux amants se séparent sans beaucoup d’effusion et finissent par s’étioler chacun de son côté.

    Aaaaaaaaah que j’aurais aimé me consumer d’amour avec ou pour Fred et Léa !!! mais il faut bien l’admettre, j’ai fini par bâiller poliment devant cette somptueuse reconstitution du Paris de la Belle-Époque qui n’émeut jamais. Il ne manque pas un froufrou, pas une dorure, pas une tonnelle qui croule sous les fleurs mais quand il s’agit de frissonner de passion contrariée dans son fauteuil de spectateur, l’étincelle ne jaillit jamais.

    La faute n’en incombe ni à Rupert Friend (Chéri), mix de notre Louis Garrel et d’Orlando Bloom, parfait à restituer l’oisiveté, l’innocence, les doutes, l’indécision et la cruauté de son personnage ni à Michelle Pfeiffer, maigre, diaphane, regard azur (qui rougit fort quand elle est contrariée) dont chaque entrée en scène dans un costume chapeauté différent relève de l’apparition. Au final, tout est trop propre, trop lisse, trop beau là où on aurait aimé être emporté, décoiffé par le vent de la passion.

  • Erreur de la banque en votre faveur de Michel Munz et Gérard Bitton *

    Erreur de la banque en votre faveur - Jean-Pierre DarroussinErreur de la banque en votre faveur - Gérard Lanvin

    Dans un pays, que dis-je, dans un monde imaginaire où ce serait toujours les banques qui s’en sortiraient pour qu’il continue à tourner bien rond (quelle imagination ces scénaristes !)…, Julien sait que le poste qu’il occupe depuis 17 ans dans une grande banque d’affaires, va être supprimé. Cela ne l’effraie pas car il a un projet : ouvrir un restaurant avec son meilleur ami Etienne, génie des casseroles qui végète dans un boui-boui. Contrairement à ce que son arrivée (très smart et sûr de lui) dans la banque laisserait supposer, Julien n’occupe pas un poste de cadre, il est maître d’hôtel et s’occupe donc des réceptions et autres pince-fesses de la direction. Quand il apprend que malgré son ancienneté, la banque ne lui accordera aucun prêt et grâce à une providentielle petite trappe qui lui permet d’écouter des conversations secrètes, Julien entraîne Etienne dans le « boursicotage » et le déli d'initiés.

    Bon, cette comédie ne va faire trembler personne accroché à son parachute doré, néanmoins elle pointe du doigt quelques manœuvres et pratiques frauduleuses voire crapuleuses des dirigeants qui ne cherchent pas à « gagner 100 000 €uros mais à savoir comment transformer 100 000 €uros en 200 000 » en exploitant ou en ignorant les plus démunis, le mépris des plus "grands" pour les petits, l'assurance que donne le moindre petit "pouvoir"... C’est plutôt réjouissant et vivement mené pendant la première heure. Le couple vedette Lanvin/Darroussin balance ses répliques avec gourmandise et nous en réjouit.

    Hélas, même si les filles sont ravissantes, les historiettes d’amour sans grand intérêt (voire franchement incompréhensible pour celle de Darroussin…) et une scène complètement débile d’opération chirurgicale alourdissent considérablement l’ensemble qui démarrait sur les chapeaux de roue. Dommage que les réalisateurs ne se soient pas uniquement concentrés sur « la crise ».

  • Villa Amalia de Benoît Jacquot °

    Villa Amalia - Isabelle Huppert

    Un soir de pluie, Ann surprend son compagnon embrasser une jeune femme. Le soir même, elle retrouve un ami d’enfance devenu homosexuel. Dès le lendemain, elle organise tout pour « éteindre sa vie d’avant ». Elle chasse Thomas, vend son appartement, ses pianos (elle est concertiste de renom), dit au revoir à sa mère malade et part seule à l’étranger. Sur une île italienne, elle tombe littéralement amoureuse de la « Villa Amalia », une maison aux volets verts qui domine la baie de Naples (vraisemblablement) et va y vivre, seule ou presque…

    Dès la scène d’ouverture tout sonne faux… l’ami qui surgit de nulle part est providentiel, la vieille dame italienne est providentielle, la maison, la jeune femme qui sauve Ann de la noyade… tout, absolument tout semble tomber du ciel de façon opportune et donc on… enfin, je n’y ai pas cru une seconde. Le réalisateur essaie de nous faire croire à une renaissance initiatique où une femme abandonnerait tous ses biens matériels pour revivre enfin, ne plus être cette femme qui dit « oui » mais devenir une femme qui dit « non » !!! Apparemment c’est quand même beaucoup plus facile de renoncer à tout quand on a les poches qui débordent de milliers d’euros et que tout le monde est fasciné dès que vous apparaissez etc etc… !!!

    Ce film censé aborder la solitude, le renoncement extrême, le silence, est souvent encombré d’une musique assommante. Il n’apaise pas, au contraire, il met en colère tant il est vain, invraisemblable, à la limite du ridicule.

     

    P.S. : attention Isabelle Huppert réalise les cascades elle-même :

    - elle va trois fois à la piscine,

    - elle se baigne deux fois dans la mer,

    - elle se fait couper les cheveux en direct.

  • Synecdoche, New York de Charlie Kaufman ****

    Synecdoche, New York - Philip Seymour HoffmanSynecdoche, New York - Philip Seymour Hoffman

    Caden Cotard est metteur en scène de théâtre. Dépressif et hypocondriaque, son état ne s’arrange pas lorsque sa femme le quitte en emmenant leur fille, vivre sa vie d’artiste chébran à Berlin. Parfois il est terrassé par des crises de panique qui le paralysent. Il décide de créer une œuvre théâtrale dans un entrepôt gigantesque où une ville est reconstituée et où il fait jouer et rejouer sa vie par des comédiens ou des personnages « réels » qui se retrouvent à jouer leur propre rôle... A moins qu’il ne l’invente cette vie, à moins qu’il ne la rêve ou la cauchemarde. Peu importe.

    Ce film est vertigineux, fabuleux, démesuré, incontrôlable. Evidemment on pourrait le qualifier de « film dépressif » ce qui n’est pas un genre en soi mais qui résume assez bien l’atmosphère parfois asphyxiante qui saisit ici. Ce n’est pas grave, Charlie Kauman, le scénariste le plus barré d’Hollywood nous a habitués à ce qu’on sorte de ses films le cœur serré mais aussi rempli d’amour. Car oui, c’est bien d’amour dont il nous parle encore et toujours, même s’il est perdu ou jamais trouvé. Le héros de son film ne cesse de se tromper, de courir après une femme, sa femme, alors qu’il en repousse systématiquement et consciencieusement une autre transie d’amour, véritable et seul soleil de toute son existence.

    Ce film, c’est la vie ou « comme » la vie, passionnant, trépidant, épuisant, des chagrins inconsolables (la perte de sa femme, la mort de sa fille) et des instants de bonheur (une seule journée pour Caden !). Il nous dit qu’on ne peut y être figurant et s’y débattre comme fait le personnage sans intervenir ou en intervenant trop. Où est la mesure, l’équilibre ? Chacun a le premier rôle de sa vie dans un monde parfois obscur qu’il ne comprend pas forcément. C’est tellement simple et tellement complexe à la fois, tellement fou, tellement génial, tellement riche !

    Quand je pense que j’ai failli passer à côté de ce film à cause de ce que j’en ai lu : « pudding pirandellien », « propos confus », « métaphysique embuée », « réalisation brouillonne », « surenchère vaine », « sommet de vacuité » et j’en passe… Prenez toutes ces ‘sentences’, transcrivez exactement le contraire et vous approcherez de la réalité. Evidemment, c’est un labyrinthe parfois tumultueux, mais la vie n’est-elle pas aussi parfois, souvent compliquée, hésitante, difficile, imparfaite ? N’est-ce pas aussi tout ce qui en fait son charme et sa valeur inappréciable ? Ce film est un vertige je vous dis. Il s’est emparé de moi dans un tourbillon d’émotions allant jusqu’au déséquilibre mais jamais au malaise. Il est vivifiant dans sa folie et réconfortant dans ses espoirs. C’est dans un murmure que Caden dit à la femme qu’il a toujours aimée sans le savoir lui-même : « je dis ton nom à chaque souffle »… C’est (aussi) pour entendre ce genre de réplique que je dévore de la pellicule figurez-vous !

    Les acteurs aussi se sont laissés happer en s’abandonnant totalement, généreusement à cette histoire et à son réalisateur extravagants. Le casting féminin est une apothéose de talents : Catherine Keener, Michelle Williams, Jennifer Jason Leigh, Emily Watson, Dianne West, Hope Davis. Mais c’est Samantha Morton (je suis fan définitivement) qui en donne son véritable éclat. D’une beauté, d’une énergie, d’une douceur et d’une fragilité ahurissantes, elle est comme éclairée de l’intérieur. Son personnage solaire vit dans une étrange maison en feu… Cette actrice, ce personnage sont une rareté.

    Quant au personnage masculin qui embarque et enflamme toutes ces femmes c’est Philip Seymour Hoffman dont je ne cesse de me demander dans quels abîmes il va chercher, pour chaque rôle la profondeur de ses interprétations. Il est ici la solitude et la douleur incarnées. Le regarder errer, se perdre, pleurer, marcher, boiter, douter, aimer est un spectacle à lui seul. Lorsqu’il est au chevet de sa fille qui refuse de lui pardonner des erreurs qu’il n’a pas commises (oui, il faut suivre attentivement !), j’ai retrouvé le personnage bouleversant de « Magnolia ». Le seul acteur capable de nous faire comprendre et admettre pourquoi on pleure.

    Fascinant ! avez-vous compris ce que je veux dire ?

    Rob l’explique aussi.

  • FROST-NIXON de Ron Howard ***

    Frost / Nixon, l'heure de vérité - Frank Langella et Michael SheenFrost / Nixon, l'heure de vérité - Frank Langella et Kevin BaconFrost / Nixon, l'heure de vérité - Rebecca Hall et Frank Langella

    Comment un « évènement » de 1977 passé totalement sous silence de ce côté de l’Atlantique pourrait-il intéresser les spectateurs français ? Allez voir ce film passionnant ! Il retrace l’interview télévisée qui opposa Richard Nixon, premier président des Etats-Unis à avoir dû démissionner avant la fin de son mandat (suite au scandale du Watergate) et David Frost, journaliste britannique reconverti dans l’émission de variété qui cherche à redorer son blason en amenant Nixon à la confession ! Un peu comme si, toutes proportions gardées, Christophe Dechavanne interviewait Jacques Chirac pour l’amener là où il devrait être… Passons !

    Ron Howard qu’on a connu plus emphatique (souvenez-nous du cultissime « Huston, on a un problème », j’en ai encore les larmes aux yeux !), malgré ou grâce à une reconstitution top niveau des années 70 (moumoutes comprises) reste d’une sobriété exemplaire. Il faut dire que pour traiter son sujet, il ne se contente pas de filmer le huis-clos du face à face, d’abord complètement inégal car Nixon orateur/manipulateur égocentrique monopolise la parole, élude les questions, les détourne pour donner de lui l’image d’un homme bon père, bon frère, bon fils et patriote. Le réalisateur propose aussi de nous montrer les coulisses de la rencontre, comment Nixon est convaincu d’avoir le dessus sur son « adversaire » et de revenir sur le devant de la scène grâce à cette émission et comment David Frost se retrouve contraint d’engager son propre argent, aucun producteur n’acceptant de le suivre dans cette folie.

    Le résultat est vraiment palpitant et enthousiasmant. Au départ, Nixon déconcerte et déstabilise Frost. Mais il lui lance quand même cette réplique cinglante : « tous les coups sont permis ». Sur les 4 émissions (qui rassemblèrent 45 millions de téléspectateurs ce qui reste un record inégalé à ce jour) les 3 premières sont à l’avantage de Nixon qui s’accapare littéralement le débat malgré les tentatives de son interlocuteur et parvient encore à séduire. Il faut voir comment, lors de la dernière interview, Frost toujours correct et respectueux renverse la vapeur, met son adversaire à genoux et l’amène à avouer et à demander pardon ! Magnifique.

    Pas étonnant que cette émission ait (paraît-il) révolutionné l’interview politique !

    Le casting et l’interprétation sont un régal de tous les instants. Michaël Sheen avec ses dents et son sourire lumineux, ses costumes et sa vie de noceur, semble une proie facile pour Franck Langella qui donne à son Nixon un côté grand fauve blessé mais encore debout. Tous les deux sont magistraux. Leur entourage est au niveau : Kevin Bacon est impressionnant en conseiller fou d’amour jusqu’au ridicule de son président/patron, Sam Rockwell est excellent comme toujours, Rebecca Hall mille fois meilleure, plus troublante et bonne actrice que dans le dernier Woody…

    A voir absolument.