Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Cinema - Page 305

  • Nés en 68 d’Olivier Ducastel et Jacques Martineau **

    Nés en 68 - Laetitia Casta et Yann Tregouët

    Catherine a 20 ans en 68, elle est étudiante à Paris, elle aime Yves et Hervé qui le lui rendent bien. Après la révolte de mai, gagnés par l’utopie communautaire, ils partent avec quelques autres s’installer dans une ferme abandonnée du Lot. Catherine y passera sa vie entière, ne reniant jamais ses idéaux libertaires, alors que d’autres ne supporteront pas cet isolement, cette façon de vivre. Des enfants naîtront, grandiront, les destins basculeront…

    Prenant à contre-pied la déclaration sarkozisto-sarkozienne « il faut liquider l’héritage de mai 68 » les deux réalisateurs choisissent d’égrainer chronologiquement 40 ans de la vie d’une femme traversée par tous les remous historiques qui ont agité la France depuis ces quatre décennies. De 68 à 2007 et à l’élection de qui on sait, rien ne manque : les traumatismes de la guerre d’Algérie, le manifeste des 347 salopes, la liberté des femmes à disposer de leur corps, les chambardements politiques, la chute du mur de Berlin, l’élection de Mitterrand en 81, puis le dégrisement, jusqu’au désappointement à l’élection de Chirac et à l’effroi lorsque le Pen se retrouve au second tour.

    Le film est emporté par un souffle éminemment romanesque et par Laetitia Casta qui porte solidement et énergiquement tout le monde et les évènements de sa vie. Elle est formidable. Mais l’histoire a du mal à démarrer (trop de fleurs dans les cheveux et de démonstrations d’une sexualité débridée et décomplexée dans la première partie) et à se conclure. La dernière demi-heure est interminable et pourtant, et c’est contradictoire, on a du mal à se faire à l’idée de quitter ces personnages qui nous ressemblent. C’est une fresque humaine et politique où le passé n’est pas idéalisé (la vie en communauté n'a rien de paradisiaque) mais une ombre de nostalgie (pas désagréable) plane néanmoins.

    La deuxième partie qui voit grandir les enfants et entrer dans l’âge adulte en même temps que la découverte de ce fléau mortel, le sida m’a paru encore plus intense et bouleversante par moments. Elle est portée par deux jeunes acteurs encore inconnus Théo Frilet et Sabrina Seyvecou absolument convaincants et poignants, deux échos, deux reflets, deux visions de l’éducation qu’ils ont reçue. 20 ans après 68, la jeunesse continue le combat des parents d’une autre façon. L’héritage militant de leurs parents doit être repensé.

    Un beau film humaniste, engagé et naïf mais surtout sincère, qui aurait gagné à être plus "resserré" !

  • Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal **

    Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal - Harrison Ford

    Pourquoi deux étoiles seulement êtes-vous en train de vous demander ? Je vous rassure tout de suite, ce n’est pas Indy qui est en cause. Il n’est même pas décevant. C’est juste que tout au long et en sortant de la projection on est en droit de se dire ; « n’y aurait-il pas comme une impression de déjà vu dans tout ce remue-ménage ? ». Car en effet, question scénar, ça vole pas au-dessus d’un nid de coucous et niveau surprise c’est Waterloo ! Si vous êtes de bonne humeur (c’était mon cas) vous pouvez décider que non, on ne vous a pas pris pour un c.. et plus si affinités et vous mettez deux étoiles. Dans le cas contraire, mauvaise humeur, levage du pied gauche, digestion lente et délicate, ça peut chauffer !

    Par contre disons que bon, ouf et youpi, tatatataaaaa tatataaaaaaaaa (sur un air de John Williams), Indy est resté le même, si ce n’est une démarche un peu lourdaude de dos. Mais de dos uniquement car sous la douche : tout va bien ! Indy est toujours cool, nonchalant, grimaçant et prodigue toujours de merveilleux conseils à son entourage bas de plafond : « baissez-vous ! » (quand ça canarde sec alentour), « il était gros ou petit le scorpion qui t’a piqué ? Tu ne me déranges que si c’est un petit » (quand on se fait piquer par un petit scorpion ; les gros ne sont pas dangereux), « si tu veux être un grand archéologue, sors de la bibliothèque » (quand on reste à la bibliothèque pour étudier l’archéologie) etc, etc…

    Justement parlons-en d’archéologie. Moi je suis pas une flèche en archéologie (et en plein de trucs ologie, comme la cuisine par exemple, mais bon…) alors, l’intrigue, le pitch, l’argument d’Indy, quatrième du nom, j’y entrave que pouic. Les masques en cristal plus solides qu’une porte blindée, les incantations au soleil par des tarés idolâtres qui vous balancent des flèches empoisonnées alors que vous passez par là en sifflotant, les cités perdues au fin fond du Pérou qui disparaissent dans l’eau, le rapport avec Staline, les communistes et tutti frutti c’est pas mon rayon, et pourtant c’est pile poil de ça dont ça cause dans Indy le quatrième… mais on s’en fout un peu je dois dire. En ce qui me concerne, je m’en fous total recall. Il y aussi d’autres trucs sentimentalo-familiaux, mais je vous les laisse découvrir, c’est trop bon.

    Moi, ce que je veux c’est Indy… en veux-tu en voilà quand y’en a plus, y’en a encore. Et là c’est bon j’en ai eu. Il est beau, il est grand, il est marrant. C’est Indy. J’adore quand il ramasse son chapeau (il arrête pas de tomber son chapeau) ou qu’il joue du lasso avec son fouet. Ouais ! Sinon, je sais pas s’il s’est transformé en titane ou quoi depuis l’autre jour (y’a 20 ans) que je l’avais vu mais déjà dans le temps d’avant, il pouvait se sortir des pires situations sans une égratignure… maintenant il parvient à échapper à une explosion nucléaire en se protégeant dans un réfrigérateur (vous pouvez pas comprendre). La bonne idée du truc, c’est qu’après il faut qu’il se fasse décontaminer à la brosse de chiendent… et ça, ca ne peut pas se faire en duffle-coat… Alors voilà, il faut attendre le quatrième épisode des aventures d’Indy pour le voir tout nu. C’est pas mal du tout, pour un vieux chnok (on arrête d’ailleurs pas de lui répéter qu’il n’est plus de première jeunesse, ce que je trouve d’une indélicatesse sans nom.). Un truc de sûr, il aime pas qu’on chipote à son sguègue avec une brosse ! Preuve qu'en plus d'être tout ce qu'il est, Indy est délicat.

    Bon à part ça, il saute trois fois dans des précipices, il bondit dans des voitures lancées à toute berzingue, il se prend des coups de pieds, des coups de poing, il écrase de fourmis géantes… que dalle, il se relève. Mais il a toujours peur des serpents. C’est marrant. Les phobies des autres, c’est toujours marrant. Sinon ?  ben, rien, enfin la routine parce que Steven a choisi de ne pas faire du neuf avec du vieux : un traître c’est toujours un ami, les méchants sont toujours des méchants et quand ils ne sont pas nazis, ils sont communistes. Karen Allen et Shia LaBeouf jouent les utilités et sont réduits à rouler des billes d’admiration tellement Indy il est incroyable pendant que Kate Blanchett roule les « r » pour faire russe et que John Hurt se ridiculise !

    Steven, j’aime bien que tu nous l’aies gardé intact notre Indy, que tu n’aies pas rendu ses aventures trop pyrotechniciennes, il  a toujours son bon goût de madeleine qui revient du coup, et un bon en arrière de 20 ans, je prends… mais tout de même, un petit truc en plus qui aurait fait la différence, j’aurais pas été contre !

    Quant à toi Indy, méfie-toi du ptit jeunot qui ressemble à Besancenot... oui, celui qui a failli te piquer ton chapeau...

    Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal - Harrison Ford
    Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal - Harrison Ford
  • Enfances ***

    Photos de 'Enfances'

    Y’a-t-il un moment clé dans l’enfance de chacun, un instant précis où tout bascule, où l’avenir se profile, où le destin se concrétise ? Oui répond Yann Le Gal, initiateur de ce projet enthousiasmant qui choisit de faire raconter par six jeunes réalisateurs, un épisode déterminant de l’enfance de six réalisateurs qui ont marqué, et continuent d’imprimer leur influence sur le cinéma mondial. Même si le résultat est forcément inégal, il est néanmoins vraiment réjouissant dans son ensemble et bizarrement (ou logiquement) atteint vraiment des sommets quand les réalisateurs choisissent de filmer un peu à la manière de. Tous les enfants qui incarnent les futurs grands hommes sont étonnants.

    L’enfance de Fritz Lang par Yann le Gal : au début du XXème siècle, les idées antisémites commencent à émerger en Autriche et le jeune garçon découvre que sa mère est juive.

    « J’ai beaucoup aimé ma mère, et c’est là, le seul bon souvenir de mon enfance ».

    L’enfance d’Orson Welles par Isild Le Besco : admiré de tous pour ses capacités à réciter de longues tirades shakespearienne dès l’âge de 5 ans, le jeune Orson est foudroyé le jour où sa mère adorée tombe gravement malade. Il est persuadé qu’elle restera en vie s’il ne la quitte pas des yeux un instant.

    « J’ai toujours eu le sentiment de désespoir de n’avoir jamais été à la hauteur des attentes que ma mère mettait en moi ».

    Photos de 'Enfances'

    L’enfance de Jacques Tati par Joana Hadjithomas et Khalil Joreige. Encombré par un corps qui a poussé trop vite, l’immense Jacques déconcerte photographe et professeur le jour de la photo de classe. Le photographe tente de multiples combinaisons pour faire entrer ce grand escogriffe plus grand de 30 ou 40 cms que ces camarades dans le cadre. Cet épisode est de loin le plus réussi, le plus drôle, le plus burlesque, le plus poétique et la grande tige de jeune acteur ressemble comme deux gouttes d’eau au Tati qu’on a connu bien plus tard.

    « La vie moderne est faite pour les premiers de la classe. Ce sont tous les autres que je voudrais défendre ».

    Enfances

    L’enfance de Jean Renoir par Ismaël Ferroukhi : comme chaque année, Jean passe ses vacances à la campagne. Cette année il rencontre Godefer, un garçon de son âge qui habite une petite maison dans la forêt avec son père. Il vit de chapardages et de braconnage. Il va faire découvrir cet univers inconnu au jeune citadin et lui révéler également les différences de classes sociales.

    « Je sais qu’il faut, non pas rejeter, mais absorber l’étranger et les connaissances qu’il nous apporte ».

    Enfances

    L’enfance d’Alfred Hitchcock par Corinne Garfin : élevé dans une austère maison digne de « Rebecca », étouffé par une mère injuste, autoritaire, bigote, castratrice et vertueuse, Alfred se réfugie dans le théâtre et surtout dans sa vénération pour les actrices. Une nuit, alors que sa mère lui a détruit son album de photos, le jeune Alfred se réveille et voit sa chambre, sa maison, peuplées d’ombres et du cadavre de ses parents…

    « Il se peut que l’éducation, si importante chez un homme, et mon instinct transparaissent dans mon travail ».

    Enfances

    L’enfance d’Ingmar Bergman par Safy Nebbou : la naissance d’un troisième enfant, une petite fille, vient bousculer et perturber la vie de la famille Bergman. Pris entre les tourments d’une éducation rigide et les manipulations de son frère, le jeune Ingmar s’échappe en visionnant une curieuse boîte à images.

    « Le cinéma en tant que rêve, le cinéma en tant que musique. Aucun art ne traverse, comme le cinéma, directement notre conscience diurne pour toucher à nos sentiments, au fond de la chambre crépusculaire de notre âme ».

    Enfances
  • Sous les bombes de Philippe Aractingi ***

    Sous les bombes - Nada Abou Farhat et Georges Khabbaz Sous les bombes - Nada Abou Farhat

    Pour éloigner son petit garçon de 6 ans des disputes conjugales, Zelna, qui vit à Dubaï, l’a envoyé chez sa sœur dans un petit village du Sud du Liban. Or, nous sommes en juillet 2006 et Israël bombarde le Liban qui devient en quelques jours un champ de ruines. Zelna arrive à Beyrouth le jour même du cessez le feu et part, angoissée, à la recherche de son fils. Seul un chauffeur de taxi, Tony, acceptera contre une grosse somme d’argent de l’emmener dans la zone très dangereuse qu’est devenu le sud du pays.

    La complicité qui naît peu à peu entre la mère angoissée et le chauffeur de taxi vénal alors que tous les deux « s’utilisent » d’une certaine façon, n’est pas la partie la plus réussie du film. Je dirais même qu’elle est superflue et donne au film un côté maladroit regrettable. Car ce que ces deux là ont vécu et vivent encore est suffisamment insupportable et profond sans avoir besoin d’y ajouter une tentative de romance à l’eau de rose…

    Cela étant dit, venons en à l’essentiel de ce film assez admirable dans son genre, ni vraiment fiction, ni vraiment documentaire mais un peu les deux.

    Le réalisateur nous plonge, nous immerge brutalement et sans ménagement dans une réalité, un quotidien qu’on a la chance, le bonheur… dois-je dire le luxe de ne pas connaître de ce côté-ci de la planète. Un jour des bombes tombent, sur la maison, l’école, dans la rue et Philippe Aractingi filme les réactions épouvantées des libanais surpris dans leur routine. Confortablement installé dans le fauteuil du cinéma, on ne peut s’empêcher de sursauter et de trembler.

    Et lorsque la pluie de bombes cesse, que reste t’il ? Des décombres, des débris… « Là, c’était ma chambre » dit une jeune fille hagarde devant son immeuble éventré. Un petit garçon de 11 ans dira « j’ai déjà connu deux guerres. Celle-ci était la pire, elle a duré 33 jours, l’autre n’avait duré que 16 jours ! ». Zelna et son chauffeur traversent les villages en ruines de ce pays qui compte ses morts une fois encore. Zelna cherche les survivants, son fils, sa sœur, sa famille et se heurte successivement au découragement, à la détresse, à l’angoisse puis à l’espoir quand on lui annonce avec certitudes que son fils est vivant…

    Tout au long de cet étrange road movie de cauchemar, le réalisateur maintient jusqu’à la dernière seconde une sorte de suspens (la partie "fiction") qui ne détourne jamais l’attention du spectateur de l’horreur de ce que traversent les personnages (la partie « documentaire »). Il maîtrise les deux et miracle, ne sombre jamais dans le mélo et le pathos malgré la tournure bouleversante et poignante que prennent certains évènements.

    Ce film impressionnant, éprouvant, plein de dangers, de colère et d’incompréhension vous laisse clouer au fauteuil. Il est, comme on l’a rarement vu, un témoignage sur la bêtise, l’absurdité des guerres et surtout la souffrance insondable, injuste, inqualifiable des innocents et des survivants.

    Sous les bombes
  • LES NUITS EN OR DU COURT METRAGE

    Pour la deuxième année consécutive, l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma - Les César organise cette opération itinérante qui se propose de présenter au public un programme qui rassemble les meilleurs courts métrages de l’année ayant reçu des récompenses à travers le monde. Les occasions de voir les courts métrages en salle en dehors des festivals est absolument rarissime, ce qui est pour moi est scandaleux compte tenu de la qualité et de la diversité de ces films.

    « Sans court métrage, vous n’auriez eu ni Chaplin, ni Keaton, ni Fellini, ni René Clément, personne, je vous le dis, personne ! » tempêtait Jacques Tati.

    Si le court métrage est d’abord une œuvre à part entière, il n’en est pas moins aussi le terrain privilégié d’expression et d’expérimentation de débutants dont certains, immanquablement deviennent ensuite les grands noms du cinéma.En ce qui me concerne j’apprécie énormément ce format et l’année dernière j’étais à à cette nuit du court métrage et y ai découvert des merveilles.

    Prenez date dès à présent et courez découvrir les 10 meilleurs courts métrages du monde et notamment celui qui a reçu le César et l’Oscar du meilleur court cette année, un français s’il vous plaît, « Le Mozart des Pickpockets » de Philippe Pollet-Villard.

              MAI :

    • Mardi 27 :                     ANGERS –                  Les 400 coups
    • Jeudi 29 :                     LILLE –                        UGC Ciné Cité
    • Vendredi 30 :                BRUXELLES –             Cinéma Arenberg

      JUIN :

    • Lundi 2 :                       NANCY –                     Caméo St Sébastien
    • Mercredi 4 :                  STRASBOURG –          UGC Ciné Cité Etoile
    • Vendredi 6 :                  GENÈVE -                    Cinéma Titanium
    • Lundi 9 :                       LYON -                         GC Ciné Cité
    • Mercredi 11 :                CLERMONT FERRAND  Ciné Capitole
    • Vendredi 13 :                GRENOBLE –               Pathé Chavant
    • Dimanche 15 :              NICE –                          Pathé Paris
    • Mardi 17 :                     AIX EN PROVENCE –   Le Renoir
    • Jeudi 19 :                     MONTPELLIER –          Gaumont Multiplexe
    • Lundi 23 :                     TOULOUSE –               Gaumont Wilson
    • Mercredi 25 :                BIARRITZ –                   Le Royal
    • Vendredi 27 :                BORDEAUX –               UGC Ciné Cité

              JUILLET

    • Mercredi 2 :                  NANTES –                   Gaumont
    • Vendredi 4 :                  RENNES –                  Gaumont
    • Dimanche 6 :                BREST –                     Multiplexe Liberté
    • Mardi 8 :                      ROUEN –                     UGC Ciné Cité
    • Vendredi :                    PARIS –                       MK2 Bibliothèque

     Pour tout savoir : CLIC !

  • Cleaner de Renny Harlin °°

    Cleaner

    Les morts, ça fait des cochonneries. Ça se vide par les yeux, les oreilles et tous les orifices possibles. Si vous commettez l’étourderie d’oublier un mort dans votre cuisine, c’est apocalypse in the kitchen ! Le mort, il en met partout, de la cervelle, du sang, du pipi, du caca et tous les restes de bouillie qu’il a ingurgités. Quand il y a un mort dans une cuisine (ou un salon, ça dépend où le Colonel Moutarde a fait le coup), il faut tout nettoyer après. La police emmène le mort, mais elle laisse tout le caca. La police, elle est pas là pour faire le ménage. C’est à la famille de tout ramasser. Mais la famille, elle est trop éprouvée, elle a pas le cran, la force, le courage et le recul pour faire ça : elle a un mort dans sa famille, la famille ! Alors pour faire le sale boulot, y’a des mecs comme Tom Cutler (Samuel L. Jackson) qui est là, torchons, serpillière et désinfectant dans une petite mallette et qui vient tout remettre en état comme si de rien n’était. Le vrai rêve de la ménagère ce Tom. Il vous fait même les angles des vitres au coton tige dites donc ! Mieux que ma sorcière bien aimée : où Tom passe, la crasse trépasse !

    Cleaner

    Tom, c’est un ancien flic. Il vit dans un appartement fermé à triple tour, avec des verrous partout, derrière une porte blindée. On comprendra plus tard pourquoi et on s’en foutra comme du reste. Dans l’appartement, il y a une ado de 14 ans, mignonne comme un cœur qui regarde des vieux films en noir et blanc (des westerns apparemment, la veinarde !) en mangeant des pop corn. Elle fait ses devoirs sur un coin de table de cuisine. Elle se couche à 23 h 30 comme son papa lui dit et quand il l’emmène à l’école, ils se font des bisous en se disant qu’ils s’aiment, en riant comme deux bécasses et en prenant une voix de canard, c’est rigolo. On devrait toujours dire aux gens qu’on aime qu’on les aime, on ne sait jamais. (« Chéri, je t’aime, depuis toujours, pour toujours ! N’oublie pas l’pain !.. Excusez-moi j’avais un truc urgent à dire à chéri). Bon revenons en à notre Tom. Il se lave beaucoup les mains et range tout bien ses affaires dans des boîtes prévues à cet effet. C’est rapport à son métier. Ça l’a rendu miniculeux, métibu… fin, il range tout bien quoi ! Mais un jour de routine comme les autres où il va nettoyer le salon blanco-blanc plus blanc que blanc d’une grand maison blanche où y’a eu un règlement de compte Ok Coralien avec des bouts de cervelle sur les murs… et alors qu’il est reparti avec la clé (méticuleux quand il veut le Tom) de la maison et qu’il revient pour la rendre à la propriétaire… ention et damnafère, il s’aperçoit que le crime qu’il a nettoyé, dis donc, n’a pas été signalé à la police. Sur son papier d’intervention, y’a des faux noms, des fausses adresses et tout le toutim de l’arnaque avec un granta ! Du coup, vla ti pas notre Tom embarqué dans une affaire à la mormoille dont on veut lui faire porter le pocha avec corruption de flics pourris de chez ripoux, d’anciens collègues qui l’appellent « mon pote » et que pour lui ça veut dire beaucoup mais pas tant que ça finalement et patincouffin, en veux-tu en voilà, si t’en veux plus, y’en re-a quand même ! Sans compter qu’un jour où il est contrarié, il tourne la tête pile poil au moment où sa fille marque un but. Le drame ! « Ouais, tu l’as pas vu mon but que j’ai marqué… A quoi ça sert que je me déboîte le genou à faire des retournées acrobatiques pour mettre la boule dans le filet si c’est pour que tu siffles aux alouettes pendant que je me décarcasse. Ouiiiiiiiiin, mersonne ne m’aime moi. Maman reviens… ! ».

    Cleaner - Keke Palmer et Samuel L. Jackson

    Je peux vous dire qu’à ce moment précis là, il passe un putain de fu…. sale quart d’heure le Tom et qu'il fait pas son malin. Du coup, il préfère retourner au taf. Mais ça s’arrange pas mieux là-bas. Y’a son vieux pote (Ed Harris) qui boit des coups dans des bars glauques pendant qu’un autre pote (Luiz Guzman) joue les gros durs méchants pas beaux vilains à qui on l’a fait pas et que Ann Norcut (Eva Mendès… je cite les acteurs, c’est hyper important les acteurs !), la femme du mec qu’a répandu sa cervelle sur la moquette blanche, qu’on sent bien qu’elle a un super gros secret. Elle chiale dès qu’elle voit un moutard : « mon mari n’en voulait pas» dit-elle des trémolos dans la voix. Plus tard, on saura qu’elle a fricoté avec je ne vous dis pas qui. La fille de Tom va devenir serial killeuse. Le copain (je vous dis pas lequel) va s’en prendre une en pleine poire qu’il l’aura pas volée. L’autre copain (je vous dis pas lequel) va prouver que malgré sa mine pas tibulaire mais presque, n’est pas si méchant que ça… Et notre Tom, qu’est-ce qu’il devient ??? Franchement ? Franchement, vous voulez le savoir ! Et bien, je ne m’en souviens plus. Désolée, pourtant je suis restée jusqu’au bout (la preuve j’ai vu que la fille devenait serial !), mais franchement je m’en souviens plus n’insistez pas.

    Cleaner - Ed Harris et Samuel L. JacksonCleaner - Samuel L. Jackson et Ed Harris

    Bon, dans le film y’a Ed Harris : shame on lui. Et puis Samuel L. Jackson : shame aussi. Pour le premier, je dis « joker », pour le second je lui décerne, c’est définitif, l’Oscar de l’acteur qui flingue sa carrière de film en film (revoyez « Jumper »… si, s’il vous plaît revoyez le !) et dont le but semble être de l’amener (sa carrière) au degré zéro du néant et de l’infini. Cette amère réflexion m’a amenée à me retourner sur la « carrière » dudit Samuel. Outre que je ne lui pardonne pas ce qu’il a fait à Anakin, sans lui tout ça ne serait pas arrivé… finalement j’ai pu conclure : mais qu’est-ce qu’il a fait ce Samuel ??? A part « Pulp fiction », « Jacky Brown » (merci Quentin !) et (peut-être) « Incassable » ??? Ma réponse est : que dalle. En plus, je sais ça ne se fait pas, mais physiquement, c'est effrayant, il devient de plus en plus gras et laid et puis son nez, on a l'impression qu'il commence à lui entrer dans le visage, ce qui fait qu'il ressemble à un cochon à qui on aurait coupé le groin... ou alors à Luis Guzman, c'est terrible ! Alors, oui, je le proclame haut et fort, Samuel L. Jackson est out !

    Cleaner - Luis Guzman

    Tiens j’ai lu cette critique. Je n’ai pas tout compris, ni à ce film, ni à cette critique, mais elle me plaît bien et je crois qu’elle reflète mieux que tout ce que j’ai pu écrire ci-dessus le sentiment qu’on éprouve à la vision de "Cleaner": « Renny Harlin est en cuisine, toujours avec ce mélange de foirages de bleu et de grandiloquence plouf typique des ratés, qui donne au film, y compris dans son versant chausson, un côté gentiment ringard-à-mort ». Joli non ?

    Ah, pendant que je vous tiens, on peut jouer un peu non ? Qui était président du jury du Festival de Cannes l’année où « Pulp fiction » a eu la Palme d’Or, permettant à Samuel L. Jackson de se faire une carrière inexistante ???

    Harvey Keite, John Travolta et Samuel L. Jackson - Pulp Fiction
  • L’Occitanienne de Jean Perissé **

    L'Occitanienne

    Léontine brave la tempête de cette nuit d’août 1829 pour rejoindre dans un hôtel de Cauterets l’homme à qui elle écrit depuis deux ans sans l’avoir jamais rencontré. L’homme, son « grand homme » comme elle l’appellera n’est autre que Chateaubriand. Il a 60 ans, elle 25. Il va lutter toute cette nuit pour résister à l’amour que la jeune femme, fascinée, enflammée par le génie de l'écrivain, lui offre.

    C’est évidemment très littéraire et j’avoue qu’il faut nourrir une passion pour Chateaubriand ou les Pyrénées, ou pour les deux pour aimer ce film. J’y suis entrée béatement parce qu’évidemment pour vivre cet éternel amour contrarié et contrariant d’une seule nuit sans bailler, il faut être incurablement romantique, et y croire dur comme fer. La passion ardente de la jeune femme, triomphante dans la splendeur de la jeunesse, se heurte constamment à la lucidité de l’homme vieillissant dont le cœur est resté fougueux mais dont le corps douloureux, ridé, le trahit cruellement. L’homme et la jeune femme se disent des merveilles et des horreurs tout au long de cette nuit, comme font tous les amoureux du monde et c’est délicieux. D’autant que les mots passionnés et les sentiments éternels sont ici exprimés par deux acteurs magnifiques habités par la fièvre : Bernard Le Coq, discret, sobre et intense et la révélation, Valentine Teisseire (dont c’est le premier film), sublime et excessive comme l’amour qu’elle incarne.

    Le tout est porté par des images grandioses de la nature environnante et la musique de Schubert.

    Un ovni. Rare et délicat.

    L'Occitanienne - Bernard Le Coq et Valentine Teisseire L'Occitanienne - Bernard Le Coq et Valentine Teisseire
  • Agnus Dei de Lucia Cedron **

    Agnus Dei - Malena Solda et Ariana Morini
    Agnus Dei

    Argentine 2002. Arturo est enlevé. Les ravisseurs contactent sa petite fille Guillermina et lui réclament une rançon astronomique. La jeune femme doit, pour rassembler la somme, faire appel à sa mère Teresa, la fille d’Arturo.

    On a du mal à cerner ce que veut nous dire la réalisatrice. Manifestement, la dureté de la crise économique qui sévit encore en Argentine a fait se multiplier les crimes, la délinquance et ce genre d’enlèvements. Cette partie du propos, l’aspect politique et économique, m’a semblé plutôt obscur et brouillon. Mais c’est en traitant la petite histoire dans la grande que Lucia Cedron réussit le mieux le pari de nous parler de son pays. Les aller retour entre le présent (2002) et le passé (1978) éclairent la psychologie des personnages, même si on ne saisit pas toujours bien leurs actions.

    Petit à petit on comprend pourquoi Teresa s’est exilée en France depuis de longues années. Pourquoi son premier contact avec son pays depuis bien longtemps « quelle chaleur, quelle humidité, quel climat ici !!! » est négatif. Pourquoi elle fume clope sur clope. Pourquoi elle ne semble pas très impatiente de revoir son père alors que sa propre fille y met toute son énergie…

    C’est dans les rapports des deux femmes qui évoluent (deux actrices formidables), dans ceux des petites et des grandes filles avec leur papa...  et dans les éclaircissements, les justifications et les explications de ce qui leur est arrivé que le film prend tout son sens, son intérêt, son charme et sa force.