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Cinéma - Page 215

  • A LA DEMANDE GÉNÉRALE

    d'une seule personne, je vous révèle en avant première mondiale que c'est, sans surprise car ce film s'impose sans restriction mais de façon totalement justifiée, le film de Maïwenn

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    qui a remporé le GRAND PRIX CINÉMA de ELLE.

    C'est donc sans aucun remords que je vous abandonne à nouveau pour me rendre au pince fesses à la soirée de remise de ce Grand Prix, accompagné d'un cocktail dînatoire je vais encore crever la dalle, en présence du tout-Paris, de l'équipe du film et de personnalités du cinéma parlant, et qui sera suivi de la projection du film que j'ai très très hâte de revoir.

  • SAMARABALOUF et tri sélectif

    Il y a peu de films ici en ce moment vous allez me dire. Oui je vais vous répondre.

    Il n'empêche qu'il reste un jeu à finir ici (j'ai tout simplifié pour des raisons de facilité) et j'ai pu constater que quand il n'y a rien à gagner, certains ne viennent même pas ! Pfff, j'ai fait. En fait j'en suis venue à penser qu'il y avait des "professionnels des jeux" sur Internet qui se fichent comme d'une guigne de gagner des places de cinéma ou des carambars et que leur seule raison est de "gagner". J'ai pensé aussi que certains aimaient jouer quoiqu'il leur arrive (marion etc...) et qu'une pauvrette ne gagne QUE lorsqu'il n'y a rien à gagner. Puis j'ai refermé la parenthèse.

    Par contre, Julos et moi sommes allés à un concert de Ouf, les SAMARABALOUF i s'appellent, du jazz manouche qu'ils disent mais pas vraiment j'ai trouvé. C'est surtout, des "oufs" comme leur titre l'indique qui font de la musique avec trois instruments et qui m'ont donné la confirmation que la guitare c'est L'INSTRUMENT absolu qui peut tout, qui sait tout... Un très bref extrait vu que ça faisait du bruit dans la turne :

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    Mais surtout en ce moment, c'est grand chambard dans la carrée, le genre de remue-ménage qui fait mettre les coins au milieu pour réaménager la casbah et dans la catégorie "on fait une bibliothèque" on trouve des pièces de collec' :

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  • UN HEUREUX ÉVÉNEMENT de Rémi Besançon **

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    Bab' et Nico sont victimes d'un coup de foudre réciproque. Bab' laisse un peu mariner Nico dans son jus et finit par céder. C'est l'amour, chabadabada, le bonheur et puis, alors qu'ils s'y attendent le moins, dans un moment de grande inconscience, Nico balance la phrase fatale "j'ai envie d'un enfant de toi", ce à quoi Bab' répond dans le même état de folie douce : "fais le moi", vite, maintenant, comme çaaaaaaaaaaaaaaaa. La grossesse n'est pas une partie de rigolade pour tout le monde. Les vômissements des premiers mois pour madame, la peur de se faire bouffer le kiki pour monsieur et j'en passe car tout y passe. Il ne manque rien et ce film pourrait être un véritable documentaire sur tous les émois et transformations vécus par un jeune couple inexpérimenté qui peu à peu prend conscience de ce qu'ils ont mis en route. On n'échappe pas non plus à quelques banalités du genre : "nous sommes irresponsables, comment pourrions-nous être responsables de quelqu'un d'autre ?". Soit.

    C'est vraiment bien que ce soit un garçon qui se penche sur ce miracle et ce mystère que sont la grossesse puis la maternité. Mais Rémi Besançon aurait dû mieux se renseigner sur certains éléments. J'aimerais en outre qu'il me présente UNE femme une seule pour qui la rééducation périnéale a été un motif de jouissance au point d'en réclamer des séances supplémentaires à son kyné !!! Bon, passons sur les aberrations, il s'agit peut-être là d'un élément de comédie qui ne m'a pas fait rire.

    Même si le papa se montre très concerné dès l'apparition de l'ange blond, ce qui se passe entre un nourrisson et sa maman reste à tout jamais de l'ordre du surnaturel... malgré Laurence Pernoud et autres tyrans de la maternité heureuse. Surtout s'il s'établit comme c'est le cas ici, entre Léa aujourd'hui je pense que si une instit' appelle Léa dans une classe, 22 filles sur 28 se retournent et sa maman, un lien que l'on peut qualifier de fusionnel. L'homme, le mari, le compagnon, le père est totalement exclu de cet indissociable duo. C'est ainsi. Que voulez-vous que la bonne y fasse. Le film décrit et décortique au scalpel comment deux êtres de lumière faits l'un pour l'autre en arrivent à ne plus se comprendre isolés qu'ils sont dans leur monde respectif, séparés, pas forcément à tout jamais par un morceau de la chair de leur chair qui ne leur laisse plus un instant pour vivre, respirer, penser. Comment un petit bout de rien du tout va réussir sans le savoir, sans le vouloir (à moins de s'appeler Kevin), à séparer ses parents qui vont passer le reste de leur vie à lui mentir assurer qu'il n'est pour rien dans cette séparation ? Et pendant que la maman s'enfonce mollement mais sûrement dans une déprime tenace, qu'elle n'est plus que le prolongement de son tout-petit, que son existence sociale et affective est réduite à néant, le papa, ce Robinson abandonné en arrive à prononcer et penser des évidences telles que "je me crève la paillasse pendant que tu restes à la maison". Pour remédier à cela, pourquoi ne pas partir en vacances et en faire un petit deuxième pour la route ? Mais je ne voudrais pas spoiler...

    Il y a donc de bonnes choses, de très bonnes et d'autres nettement moins. Commençons par le moins, les clichés et les personnages insupportables tel celui de la mère de Nico, Gabrielle Lazure. On a beaucoup de difficultés à comprendre comment ce grand garçon, un peu puéril certes mais d'une patience rare et inconditionnellement épris de sa chérie, ne remette pas vertement à sa place son infernale génitrice les garçons savent faire ça sans que ça les empêche de dormir. La mère de Bab', Josiane Balasko (j'adore cette femme) est beaucoup mieux servie même si elle est capable de sortir des horreurs sans nom à ses filles qui continuent de venir la voir sans broncher. Malgré son côté "je suis mère donc je sais TOUT de la maternité", elle a de bien belles scènes de connivence et d'harmonie avec sa grande fille perdue cheveux gras.

    Par ailleurs, le fait que Nico (vendeur de DVD) trouve une situation (costume cravate tickets restau) en moins de temps qu'il ne faut pour le souhaiter, m'agace particulièrement. Peut-on me dire comment on s'y prend ?

    On évite la bande de copains obèses ou libidineux qui semblent être réservés aux américains, et Thierry Frémont et Anaïs (la chanteuse, très bien) font office d'amis à la vie à la mort qui tentent de comprendre ce que deviennent leurs potes.

    Par contre, les parties grossesse (si l'on excepte l'accouchement particulièrement éprouvant) et déprime post partum m'ont semblé plutôt justes, bien observées, réalistes,  ainsi que la désagrégation du couple.

    Et puis l'atout numéro un de ce film c'est évidemment le petit couple que forme Pio Marmaï et Louise Bourgoin (qui ne m'avait jamais convaincue jusque là et que j'ai trouvée vraiment très bien ici, d'autant que la demoiselle n'a jamais procréé ce qui prouve qu'elle est une vraie actrice). Ils sont tous les deux absolument craquants et complices à un point qu'on les croirait ensemble pour la vie. Les premières minutes où ils tentent de se séduire par titres de DVD interposés sont très réussies, drôles et charmantes.

    Et puis, il y a Louis-Do de Lenquesaing et là, j'ai vraiment eu envie d'écrire une thèse en philosophie...

  • WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN de Lynne Ramsay ***

    WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN de Lynne Ramsay, cinéma,Tilda Swinton, John C. Reilly, Ezra Miller,WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN de Lynne Ramsay, cinéma,Tilda Swinton, John C. Reilly, Ezra Miller,WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN de Lynne Ramsay, cinéma,Tilda Swinton, John C. Reilly, Ezra Miller,WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN de Lynne Ramsay, cinéma,Tilda Swinton, John C. Reilly, Ezra Miller,

    Kevin est un ado de 16 ans à qui il est fort déconseillé de confier sa petite soeur. Entre autre. Mal dans sa peau, mal dans sa vie, Kevin n'a jamais trouvé sa place dans ce monde et a décidé de faire de la vie de celle qui l'a mis au monde un enfer. Pari gagné. Dès la naissance de Kevin, Eva devient l'ombre de son enfant, pourtant fort désiré, qui n'est que cris, hurlements de jour comme de nuit. Il redevient l'ange que tout nourrisson se doit d'être dès que papa entre dans la maison. Une chose est sûre, ce film est peu recommandé à toutes celles qui ont décidé de procréer et en tout cas devrait calmer celles qui le voient d'appeler leur rejeton Kevin.

    Dès sa plus tendre enfance, Kevin ne parle pas et refuse obstinément de faire ses besoins aux toilettes. A 6 ans et plus, il ne dit pas un mot et porte encore des couches qu'il souille avec un grand sourire dès que sa mère l'a changé... ce qui nous vaut un lancer de Kevin des plus surprenants, et une réaction étonnante de la part de ce sournois Kevin qui ne dénoncera pas sa mère... Malgré les soins attentifs d'Eva et ses efforts pour tenter de jouer avec son enfant, Kevin ne joue pas et regarde sa mère fixement avec à la fois dégoût et indifférence. Les médecins sont rassurants. Bien que Kevin soit peu réactif, il va très bien et ne présente aucune des caractéristiques de l'autisme. Il faut être patient avec cet ange. Car de toute façon : c'est TOUJOURS la faute des mères !

    Ce petit vicelard n'est que haine et roublardise et avec l'âge il va dans un premier temps développer un sens aigü de la torture mentale et opposer des arguments puissants aux tentatives maternelles d'établir un lien. La scène où Eva emmène son fils au restaurant est un des sommets.

    Ce film est un choc et aucune explication n'est donné au comportement de Kevin qui aboutira à un bain de sang mûrement et froidement préparé. Eva a t'elle détesté son fils alors qu'elle le portait encore en elle ? Une scène de préparation à l'accouchement la montre désemparée alors que les autres futures mères sont rayonnantes. L'éducation de Kevin a t'elle eu des ratés qui expliquent sa déviance ? On ne saura rien. On constate. On découvre scène après scène au travers des souvenirs d'Eva comment le regard de Kevin constamment entre le dégoût et le jugement est vide de toute humanité. La construction du film en flash-backs nombreux nous met peu à peu sur la piste de la naissance et de l'évolution d'un monstre au visage d'ange mais au regard inquiétant.

    Dès l'ouverture, on ne sait ce qu'on va découvrir derrière le rideau qui se soulève doucement. On ne passera derrière ce rideau qu'à la toute fin. Entre temps, tout le film sera destructuré. On suivra Eva, fantôme ambulant, en sursis, en sur-vie. On égrènera avec elle ses souvenirs pour tenter de comprendre, et comme elle, on restera dans un état de sidération suffocant. La réalisatrice choisit le rouge comme couleur dominante (tomate, peinture, confiture...) comme pour prévenir le spectateur que sous l'apparence d'un tout petit bébé innocent se dissimule un psychopathe sanguinaire qui un jour peut-être en aura assez de torturer sa mère. Ou alors cherche t'il à attirer son attention encore davantage ? A rester seul pour toujours avec elle ?

    Evidemment ce film étrange et dérangeant souffre de quelques faiblesses. Notamment la personnalité du père, un bon nounours, et John C. Reilly lui prête son visage de bambin joufflu et son physique rassurant de bûcheron, qui ne voit rien, n'entend rien, ne dit rien. On se demande comment cette femme de caractère ne quitte pas ce mou du genou qui trouve toujours que Kevin est un enfant. Il laisse sa femme se démerder avec le tyran malgré les signaux qu'elle lui envoie : Kevin est un malade mental. Ce sera également lui qui le transformera en Robin des bois...

    J'élude donc les quelques failles de ce film qui est une belle secousse et note évidemment en particulier les compositions impressionnantes de Tilda Swinton qui se balade avec une aisance confondante entre la bourgeoise glacée et le zombie à l'agonie, et aussi celle de Ezra Miller dont le regard fou de déséquilibré est un effet spécial à lui seul !

  • LES HOMMES LIBRES de Ismaël Ferroukhi **

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    La guerre 39/45 a stoppé net la grande vague d'immigration d'Afrique du Nord vers la France. Les ouvriers algériens, marocains, tunisiens se retrouvent dans Paris, livrés à eux-mêmes et au chômage. En 1942 Younes un jeune algérien qui est arrivé trois ans plus tôt survit sans état d'âme grâce au marché noir. Son but : se faire un maximum d'argent pour regagner son pays. Mais il se fait arrêter et la police française lui propose de le laisser poursuivre ses activités à condition qu'il espionne le Recteur de la Mosquée de Paris soupçonné de délivrer de faux papiers aux juifs. Younes, terrifié, accepte. Il fait la connaissance du chanteur algérien Salim Halali. Peu à peu, de jeune homme sans conscience politique, Younes s'engage au risque de sa vie, au côté de ceux qui se battent pour devenir des hommes libres.

    Encore un pan de l'histoire si dense de cette époque étrange révélée par le cinéma. Gloire au 7ème art donc ! Hélas, par excès ou manque de zèle, Ismaël Ferroukhi ne nous emporte pas dans le souffle éminemment épique de son histoire qui, sur le papier devait s'avérer fascinante. Hélas encore, il multiplie les pistes et les personnages et en abandonne certains. On ne croit pas un instant à l'attirance de Younes pour le personnage de Lubna Azabal. On la suit de très loin alors qu'un mystère l'entoure, et puis elle disparaît dans l'indifférence générale. Le personnage du chanteur qui devrait subjuguer parce qu'il se passionne essentiellement pour son art au détriment de sa sécurité souffre de l'interprétation sans âme de son (pourtant très bel) acteur. On imagine qu'en ne voulant pas sombrer dans une réalisation grandiloquente qui aurait convoqué les larmes et les violons le réalisateur s'est cantonné à exposer les faits. C'est très dommage car les événements de cette époque qui s'éloigne de plus en plus de nous, continuent néanmois de captiver et Ismaël Ferrouhki aurait pu nous bouleverser grandement avec ces personnages tellement ordinaires et pourtant tellement surprenants.

    Il n'en demeure pas moins que j'espère, lors de mon très prochain passage à Paris, visiter cet endroit qui semble assez exceptionnel.

    Par ailleurs, il est évident que ce film bénéficie de deux atouts majeurs. C'est Michael Lonsdale qui empoigne avec sa prestance et sa délicatesse le rôle du Recteur de la Grande Mosquée. Tout comme en religieux catholique dans "Des hommes et des Dieux", ce merveilleux et magnifique acteur impose sa prestance, son autorité et sa souriante bonhommie en religieux mahométan humain et charitable.

    Et puis, il y a Tahar Rahim qui a tout compris au métier d'acteur et qui nous livre une nouvelle fois une composition saisissante. De gamin individualiste, insensible qui ne pense qu'à sauver sa peau, tout à coup pétrifié par la peur (il faut voir son regard s'embuer, son menton trembler sans que jamais les larmes coulent !), incapable d'entrer dans la peau du traître, il se transforme en être humain qui s'ouvre à la compassion puis s'engage en résistance pour parvenir au statut de héros. Ce garçon est INDISPENSABLE au cinéma. Tout chez lui est un instrument, son corps, son visage, sa voix. Il lui faut absolument des films à la hauteur de son prodigieux art.

  • MA SEMAINE AU CINEMA

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    LA GUERRE EST DECLAREE de Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm ***

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    LA FEE de Fiona Gordon, Dominique Abel et Bruno Rémy **

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    RESTLESS de Gus Van Sant *

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    LA NOUVELLE GUERRE DES BOUTONS de Christophe Barratier °°

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    GRAND PRIX CINEMA "ELLE" : LES 8 FILMS

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