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Cinéma - Page 264

  • L'homme de chevet de Alain Monne **

    L'Homme de chevetL'Homme de chevet

    Léo ex champion de boxe devenu alcoolique devient garde malade au chevet de Muriel, jeune femme jadis libre et indépendante, devenue tétraplégique suite à un accident de voiture. L'amour, improbable s'invite au pied du lit.

    Pourquoi le réalisateur ne s'est-il pas concentré sur la relation de son couple vedette, d'autant plus crédible qu'on sait qu'à la scène comme à la ville Sophie Marceau et Christophe Lambert s'échangent ces regards de crapauds morts d'amour ? Cette histoire d'amour atypique et cousue de fil blanc dans une Colombie de cartes postales aux couleurs et à la lumière prodigieuses, bien écrite et très bien interprétée, se suffisait largement à elle-même. Nous laisser au contact de ce beau couple qui se cherche et se trouve aurait bien suffi aux coeurs d'artichaut conquis d'avance. Evidemment, ce film est tiré d'un roman d'Eric Holder mais pourquoi Alain Monne s'est-il senti obligé d'illustrer cette histoire de boxeuse prostituée violée à 11 ans, pleine de rage ? Voulait-il nous rappeler que la Colombie n'est pas un paradis et que la misère est tout aussi pénible au soleil ? Merci, on ne s'en doutait pas.

    Bref, en un mot, ce film qui parle de dépendance extrême, du handicap, de dignité, de renaissance et d'amour est beau quand on ne quitte pas l'homme du titre, blessé lui aussi, mais bien différemment puisque encore debout, et de cette femme anéantie qui n'a plus rien et s'accroche parfois avec désespoir.

    Christophe Lambert, sa voix, son regard trouble/troublant (une coquetterie dans l'oeil des garçons est ma deuxième "fixette" (voir Andy Garcia), juste après leur nez... NDLR), sa douceur, sa nonchalance font de Léo un homme brisé, sobre (au sens "mesuré" du terme) d'une belle délicatesse.

    Quant à Sophie Marceau, que je continue d'aimer, malgré Lol, malgré De l'autre côté du lit, malgré tout... elle est capable d'être belle, drôle, autoritaire, acariâtre, injuste, énervée, douce, désespérée, vivante, impatiente etc, sans jamais quitter son lit et en restant parfaitement immobile. Je ne sais si c'est une prouesse mais si ce n'est pas une (excellente) actrice !!!

  • Les vies privées de Pippa Lee de Rebecca Miller *

     Les Vies privées de Pippa LeeLes Vies privées de Pippa Lee

    Pippa Lee est une épouse et une mère parfaite. Dévouée à son mari beaucoup plus âgé qu'elle, elle s'est également consacrée à ses enfants qui ont quitté le nid. Son fils reste assez proche d'elle, mais sa fille la fuit. A l'approche de la cinquantaine, Pippa fait le bilan de sa vie et semble, bien qu'au bord de la dépression, vouloir y donner un nouveau sens.

    Les interrogations de Pippa (quel prénom !!!) donnent lieu à de nombreux flash-backs qui nous présentent une mère dépressive, hystérique (Maria Bello, ridicule) et un père insignifiant. Les rapports conflictuels avec cette mère envahissante contraignent Pippa a quitté le foyer assez jeune pour se réfugier chez une tante homosexuelle puis partager la vie de jeunes "artistes" qui la conduiront à mener un temps une vie très "sex, drugs and rock and roll" puis à rencontrer celui qui sera son futur époux, Herb Lee (Alan Arkin, séduisant, épatant comme toujours) et à se ranger définitivement dans une vie bourgeoise pleine d'ennui et d'inutilité. Elle aura une amie (Wynona Rider, tordante), une voisine qui a surtout un fils de 35 ans qui revient vivre chez elle après une rupture. Ce fils c'est Keanu Reeves plutôt bien en fantasme sexuel que Pippa vient réveiller le matin pour un petit déj' comme tous les hommes en rêvent (si si !). Cet acteur est une énigme : est-il une jolie coquille vide ou cette coquille renferme t'elle un authentique mystère ? Mystère !

    Avec le temps, l'écart d'âge avec le mari se fait de plus en plus sentir et Pippa ne cesse de s'inquiéter et de le signifier à Herb qui lui, ne se sent ni mourant ni même défaillant. La tirade où Herb explique à Pippa qu'il se considère encore vivant et n'a pas encore le goût de la terre dans sa bouche est une des plus belles, des plus justes et poignantes entendues depuis longtemps. C'est d'ailleurs un des plus jolis moments du film.

    Etrangement ce film est plein de jolis moments qui mis bout à bout ne font pas un film très passionnant et donne la sensation bizarre de ne mener pas bien loin sauf à permettre à une troupe d'acteurs de venir faire leur petit numéro et de s'en aller.

    Comme toutes les actrices aux yeux humides qui ont constamment le sourire au bord des larmes, Robin Wright Penn (l'Anne Consigny des statesses...) très jolie, très mince, très naturelle ne me convainc pas.

    Par contre, il y a dans ce film un véritable joyau, une perle, un diamant, un bijou qui joue Pippa jeune et qui vole la vedette à l'autre selon moi. Cette jeune merveille inconnue c'est Blake Lively ! Avec un tel nom de star, on peut lui prédire ou au moins lui souhaiter un avenir éblouissant, car elle est ici radieuse, lumineuse, douloureuse. Une actrice renversante qui mériterait de figurer au palmarès des "garçons de la semaine", c'est dire !

     

    Les Vies privées de Pippa Lee

  • Rapt de Lucas Belvaux ***

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    Stanislas Graff est un homme pressé. Héritier d’un véritable empire dont il est l’actionnaire principal, il est un capitaine d’industrie richissime. On l’appelle « Président ». Il est respecté et semble mener sa vie à fond de train entre les conseils d’administration, les réunions, les déjeûners avec des ministres qu’il peut interrompre pour aller rejoindre une de ses maîtresses, la préparation d’un prochain voyage avec le Président de la République. A la maison, il est un mari et un père aimant et aimé.

    Un matin, pas tout à fait comme les autres, alors qu’il sort de chez lui il est kidnappé par un commando cagoulé qui va lui faire vivre plusieurs semaines en enfer.

    Passés les premiers jours où tout le monde est effondré par la nouvelle et que chacun se demande, au boulot comme à la maison, comment réunir les 50 millions d’€uros exigés par les ravisseurs, les discussions évoluent jusqu’à décider que seuls 20 millions, pas plus, pourront être avancés par la société à condition que Stanislas les rembourse à sa libération.

    Bien que cette histoire soit tirée de celle du Baron Empain qui fut un véritable feuilleton policier en 1978, Lucas Belvaux l’a transposée de nos jours en gardant néanmoins toutes les étapes et abberation de cet enlèvement. Il se trouve que le « Président » en question ici comme le Baron de l’époque ne se révèle pas être l’otage modèle que l’on aimerait sanctifié vivant. En fouillant dans le passé, la vie privée et personnelle de Stanislas, la presse à scandales en révèle tous les aspects secrets. C’est à travers les journaux que la famille apprend qu’il était infidèle, souvent, qu’il entretenait une ou plusieurs maîtresses, qu’il avait des dettes de jeux considérables… En un mot il ne ressemble en rien à la victime idéale que la foule aime avoir en pâture pour s’identifier ou compatir, ou les deux.

    Plus que sur les conditions de détention du prisonnier, le réalisateur s’attarde sur les dégâts d’un enlèvement sur une famille, les conséquences sur la vie des proches, de l’entreprise et surtout les réactions qu’il engendre. Il s’interroge aussi sur le pouvoir insensé et nauséabond de l’argent. Surtout et dès lors que les divulgations sont faites, de victime, Stanislas se retrouve sur le banc des accusés. Ce qui se vérifiera encore davantage lors de sa libération où les jugements de toute part provoqueront la disgrâce, le rejet et l’abandon. Comme si le fait de ne pas être un homme irréprochable pouvait justifier la barbarie dont il est le jouet ! En matière de connerie on peut dire que chez l’homme « le pire n’est jamais décevant ».

    En ce qui concerne la séquestration de Stanislas, les kidnappeurs ont un certain sens du raffinement en matière de tortures physique et morale. Dès son arrivée, ils lui permettent d’écrire une lettre puis lui sectionnent un doigt qui est envoyé aux proches. Enchaîné par le cou dans le noir, constamment allongé dans une minuscule tente à l’intérieur d’une pièce sans chauffage, il sera abandonné sans contact avec l’extérieur ne comprenant pas les raisons pour lesquelles personne ne paie la rançon.

    Vers la fin ses conditions de détention seront quelques peu améliorées, il vivra dans une pièce, seul avec une télé.

    Yvan Attal dans le rôle de Stanislas est absolument à sa place. Aussi convaincant et crédible en patron surpuissant, sûr de lui, plein d’autorité et d’arrogance que fragile, vulnérable et bouleversant en victime. Ses tête-à-tête avec Gérard Meylan, un de ses « bourreaux » sont des moments stupéfiant où se mêlent la drôlerie et l’inquiétude.

    La fin relativement « ouverte » donne envie de connaître la façon dont Stanislas réagit à la dernière proposition de ses ravisseurs…

    Et merci à Lucas Belvaux pour le passage à Ostende...

    Rapt

  • Evénement : Sur la route du cinéma...

    Dans le cadre de leur dossier "Blog de la semaine", Emilie du site
    Culture
    m'a proposé de faire partie de la Revue de Web Blogs de la semaine.

    Moi, pas fière quand il s'agit de dire que MON Clint à moi a des yeux de braise,

    j'ai accepté (cliquez sur le logo EVENE pour voir de vos yeux).

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    N'oubliez pas le jeu (facile) ci-dessous :

    il reste encore deux fois deux places à gagner.

  • Jocelyn Quivrin

    14.02.1979 - 15.11.2009

    30 ans, une carrière débutée à 13 ans, des choix très éclectiques et une façon tellement particulière de se fondre dans ses personnages qu'il en était méconnaissable d'un rôle à l'autre.

    C'est triste. Une pensée pour Alice Tagioni et leur petit garçon.

    Plus de détails ici.

  • Ma semaine au cinéma et Mes coups de coeur

    A l'origine de Xavier Giannoli ****

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    Mes coups de Coeur :
    Xavier : je t'aime d'amour...
    19102527_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20090507_031005.jpgL'Imaginarium du Docteur ParnassusL'Imaginarium du Docteur Parnassus
    tumblr_kt1fel0ouN1qzsuffo1_500.jpg
  • A la recherche des parents d'Anne-Marie Jacquet...

    Les Herbes folles

     

    Régulièrement "on" me demande  :

     SuperSmileys (174)"hein quoi comment, tu vas jamais voir tes stats ??? "big SuperSmileys (173)

     

    Et moi je réponds :

    big SuperSmileys (180)"Euh, ben non, ça m'intéresse pas j'y pense pas" SuperSmileys (176)

     

     

    Sauf que là j'y suis allée...

    et foi de moi, je vais y retourner et je vous communiquerai peut-être de temps à autre la façon dont mes lecteurs visiteurs arrivent chez moi. C'est très très amusant. Enfin, moi j'ai bien ri. Evidemment certaines me plaisent plus que d'autres. J'avoue que j'ai un petit faible pour "le bidule crée le bidule".

     

     

    Dans la liste ci-dessous, vous pouvez vous amuser à "chercher l'erreur".

    Je laisse les intitulés tels que je les ai trouvés :

     

    Je précise

    1) que je tiens à la disposition de n'importe qui en fera la demande :

     

    - 'mon' explication de la fin des "Herbes folles",

     

    - l'identité des parents de la petite Anne-Marie Jaquet,

     

    2) que pour trouver du "velu", il faut se rendre ici ou .

     

    Et pour ceux qui aiment les répliques cultes, voici un petit aperçu :

  • 2012 de Roland Emmerich **

    201220122012

    L’alignement des planètes va provoquer un glissement des plaques tectoniques. C’est scientifique et c’est pour bientôt. Enfin, prenez quand même le temps de vous faire vacciner (ce serait couillon de mourir malade !),

    c’est pour le 21 décembre 2012.

    Un gentil scientifique indien (une tronche en explications en tous genres) annonce la nouvelle à son gentil copain, un gentil scientifique américain très très joli (Chiwetel Ejiofor). Sauf que les Mayas avaient prévu cette fin du monde et que nous autres humains prétentieux du troisième millénaire, on n’est pas prêts.

    Du coup on réveille le Président des Statesses : UN NOIR À LA MAISON BLANCHE ???????????????? qui dit « Ah la la la la God Bless America ! » tout ça. Donc, ce qui est prévu c’est qu’en trois ans les puissances mondiales riches vont délocaliser en Chine (main d’œuvre pas chère et bêbête) la construction de 6 arches dont 4 seront en état de fonctionnement à l’heure H du D day. Pas des vaisseaux spatiaux, non, des Arches et que pourront y embarquer quelques milliers de représentants « utiles » de la race humaine et surtout ceux qui feront l’avance de… 1 milliard de dollars/euros !!! C’est pourquoi on voit défiler au moment de l’embarquement des émirs, la Reine d’Angleterre, des mafieux russes, un éléphant, une girafe, des bimbos et leurs chiens chiens, tout ça aussi.

    Mais avant d’en arriver là, on fait connaissance de Jackson Curtis un écrivain divorcé, père de deux enfants et qui va se révéler être très utile à l’instant T où tout va péter. Pourquoi ne dit-on pas l’instant I d'ailleurs ?

    Bon maintenant, tout le monde est prévenu, on ne pourra pas prétendre qu’on n’était pas au courant. En attendant regardons ce film très réjouissant.

    Evidemment, au passage il faut se goinfrer les sempiternelles bondieuseries catho/musulmo/bouddhistes : si on peut pas sauver notre cul, sauvons au moins notre âme ! Et l’assommant conformisme familial : comment se débarasser du mec qui a épousé la femme du héros et lui a piqué ses gosses (consternant !) ?

    Mais, un film catastrophe en chassant un autre, je ne me souviens plus (oui, j’en ai vu beaucoup, même pas honte) avoir vu autant de tremblements de terre, de tsunamis, d’éruptions en tous genres dans un seul et même film mais surtout, aussi réalistes et… oui, j’avoue, beaux, très beaux. Voir le sol s’ouvrir, des villes littéralement glisser vers le fond des entrailles de la terre, ou être englouties pas des raz de marée monstrueux, des incendies gigantesques, des immeubles s'effondrer etc, quand c’est bien fait, et là, ça l’est, c’est vraiment du beau spectacle. Le Vatican, la Maison Blanche, Le Potala,  Las Vegas… Emmerich casse tout mais affirme que les culs bénis de l’Arche vont tout reconstruire. Bon.

    Au fait, devinez ce que les français sauvent en priorité ??? *

    Autre aspect inédit, ce ne sont pas forcément les très très méchants qui meurent et la sélection naturelle est parfois bien injuste.

    Mais surtout, fait assez rare, c’est très très drôle. Voir Jackson/John Cusack (qui physiquement ressemble de plus en plus à mon ex beau-frère… et je peux dire à ceux qui ne connaissent pas mon ex beau-frère que c’est pas un compliment. Pardon.) sortir lui et sa jolie famille (bon y’a bien la pisseuse qui fait encore pipi au lit à 7 ans mais on va pas chipoter) de la rupture de la faille de San Andréas, prendre un avion en marche, conduire une limousine, un camion, et tout ça sans plier les genoux ni desserrer les mâchoires, c'est absolument à mourir de rire. Admirons aussi au passage la capacité phénoménale des aspirant survivants à rester sous l'eau ou simplement dans l'eau glacée de l'arctique (qui a rejoint le Wyoming) pendant des heures !

    En résumé, pour la fin du monde, (no panic, il vous reste trois ans je le répète), il serait très utile d'être résistant à l'eau glacée (entraînez-vous) mais aussi que vous ayez soit :

    - 1 milliard d’euros,

    - John Cusack pas loin,

    - une quelconque utilité pour reconstruire l’humanité.

    Moi, je risque rien je suis déjà sur la liste : je suis prem’s chez Wikio et VIB chez Haut et Fort. Tranquille.

     

    *La Joconde.

  • La grande vie d’Emmanuel Salinger *

    La Grande vie

    Les cours de philo de Grégoire, prof introverti qui rêve d’écrire, n’intérressent guère ses lycéens de terminale. Quand il ne donne pas cours il partage son temps entre la femme qui va (peut-être !) bientôt partager sa vie et une association qui vient en aide aux personnes délogées suite à un projet immobilier.

    Le très célèbre animateur d’une émission de télévision honteuse (entre Cauet et Fogiel) l’invite à débattre en présence de l’industriel responsable des expropriations musclées. Le pauvre Grégoire se prend les pieds dans le tapis, il est laminé par son adversaire et devient la risée du lycée.

    Pour se faire pardonner et aussi parce qu’il lui a rendu service, Patrick souhaite aider Grégoire en le prenant dans son équipe...

    Je suppose qu’il pourrait s’agir d’une tentative de vision vitriolée du monde impitoyable de la télévision, de la célébrité… sauf que ça fait pchiiit et que tout ceci reste très en surface sans égratigner personne et que Michel Boujenah semble trop gentil pour être cet animateur arrogant qui voue un culte à Léon Zitrone.

    Par contre, voir se transformer un acteur protéiforme génial au rythme d’un rôle qui évolue constamment est tout à fait réjouissant, et ce que fait Laurent Capelluto ici donne envie de le retrouver au plus vite dans un rôle digne de son grand talent.