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Cinéma - Page 268

  • Festival International du Premier Film d’Annonay 2010

    la 27ème édition se déroulera

    du 29 janvier au 8 février 2010

    et la thématique en sera RÊVES ET CAUCHEMARS (Lynch, Gilliam, Gondry, Kusturica seront à la fête).

    Je vous présente d’ailleurs en avant-première mondiale, l’affiche du Festival qui fait drôlement peur (vous pouvez amener vos enfants, nous irons les perdre en forêt).

     

     

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    Je vous le répète chaque année depuis trois ans maintenant le Festival d’Annonay est le seul qui propose à 8 cinéphiles venus de toute la France de faire partie du Jury qui est toujours présidé par un réalisateur.

    Le jury se réunira : du jeudi 4 au dimanche 7 février.

    Au cours de cette période, les 8 films en compétition seront projetés en présence de leurs réalisateurs.

    Si vous souhaitez vivre cette merveilleuse expérience dont je vous ai déjà parlé et reparlé, et devenir membre de ce jury. Il faut leur écrire AVANT LE 15 DÉCEMBRE 2009.

    Un courrier simple de trois pages maximum qui permettra aux personnes chargées de la sélection de cerner votre personnalité de cinéphile. Parlez leur :

    • des deux ou trois films que vous avez le plus aimés cette année,
    • de vos réalisateurs préférés,
    • des genres cinématographiques que vous aimez et ceux que vous n’aimez pas,
    • des raisons pour lesquelles vous souhaitez devenir membre du jury,
    • de la place qu’occupe le septième art dans votre vie, …

    Je précise pour avoir été membre du jury en 2005 et pour y être retournée chaque année depuis avec toujours le même enthousiasme, le même bonheur et la même satisfaction, qu’aucun « style » de films n’est particulièrement retenu, pas plus que la profession ou l’âge, ce qui compte c’est vraiment et je dirai même uniquement la qualité de la lettre et la passion communicative qui donneront envie au comité de vous rencontrer.

    Votre courrier (n’oubliez pas d’indiquer vos nom, prénom, âge, profession, adresse et numéro de téléphone, adresse mail) doit donc parvenir avant le 15 décembre 2009 à :

    Festival International du Premier Film

    MJC - Avenue Jean Jaurès - 07100 ANNONAY

    Tél. : 04 75.32.40.80 - Fax : 04 75.32.40.81

    email : direction@annonaypremierfilm.org 

    Les frais de séjour des membres du jury sont pris en charge par le festival ainsi qu’une participation aux frais de déplacement.

     

    Je ne vous ferai pas l’affront de vous raconter à nouveau comment je vis ce festival chaque année, mais je vous invite à retrouver mes comptes-rendus ICI, ou dans les albums photos ci-contre, qui ne rendent pas forcément compte de la qualité et de la "joyeuseté" de l'évènement. Chaque année je suis victime de véritables coups de coeur. Souvenez-vous l'année dernière, ma rencontre avec le réalisateur Mika dont j'avais tant aimé le physique, le sourire, la gentillesse film !

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    Créé et toujours animé par des passionnés (la plupart bénévoles) ce festival reste cher à mon cœur et je ne peux que vous encourager à prendre votre plus belle plume ou votre plus beau clavier pour tenter votre chance… et à ceux qui ont déjà essayé par le passé, de récidiver une nouvelle fois (le comité adore être harcelé J.

    Tout le monde est toujours charmé et enthousiasmé par ce festival différent mais extraordinaire à plus d’un titre.

    Et puis pour rencontrer l'inénarrable Directeur Artistique (Alias Gaël l'Encyclopédie Vivante Du Cinéma),  il faut faire le voyage :

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  • VERY NICE BLOG CINEMA...

    JE VOUS INVITE A VOTER POUR VOTRE BLOG CINEMA PRéFéRé, CELUI QUE VOUS TROUVEZ LE PLUS BEAU, LE PLUS PRATIQUE, LE PLUS MODESTE, LE PLUS INTELLIGENT, EN UN MOT :

    LE PLUS !!!

    Sur la Route du Cinéma. évidemment J

    POUR VOTER EN DEUX CLICS, çA SE PASSE ICI EN DESSOUS :

     

    Very Nice Blog logo de participation

    Pour l'instant, je suis à égalité avec Sandra M. mais je veux lui mettre la pâtée :

    MOBILISEZ-VOUS pour cette grande cause que j'ai appelée

    "C'est beaucoup plus beau lorsque c'est inutile".

    MERCI aux 7 mystérieux fans qui ont déjà voté.

     

    Et n'oubliez le petit jeu ci-dessous, il y a encore des réponses à trouver.

  • Vivre ! d’Yvon Marciano **

     Aymeric Cormerais, Yvon Marciano dans Vivre ! (Photo) Aymeric Cormerais, Yvon Marciano dans Vivre ! (Photo) Yvon Marciano dans Vivre ! (Photo)

    Mathieu est atteint d’un cancer en phase terminale. Il a choisi de mourir chez lui, seul, loin de ses proches. C’est donc à Théo, jeune homme compatissant, disponible, très récemment déçu par l’amour et rencontré par hasard dans un café qu’il offre ses dernières semaines. Leur relation amicale éphémère, fugace n’en est pas moins riche d’intensité, de complicité et d’intimité.

    L’agonie et la mort de Mathieu ne sont qu’un préambule à ce qui va suivre. Pourtant les liens qui se tissent entre Mathieu et Théo, magnifiquement interprétés, avec beaucoup de pudeur et de lucidité par Jean-Jacques Levessier et Aymeric Cormerais, mériteraient un film à eux seuls tant leurs rapports généreux dénués d’opportunisme sont beaux. Ce n’est d’ailleurs pas tant Mathieu qui nous manque lorsqu’il disparaît, mais la beauté des attachements qu’il était capable de faire naître.

    C’est aussi Théo qui sera chargé, à la mort de Mathieu, de prévenir ses amis les plus proches. Ils seront donc 4 garçons et 3 filles, entre 22 et 26 ans qui vont se rencontrer autour d’un cercueil pour finalement construire de nouvelles amitiés, trouver un sens à leur vie, et en l’honneur et dans le souvenir de Mathieu : Vivre !

    C’est à partir de là que le film réalisé dans l’urgence, dans l’euphorie et avec l’énergie de la jeunesse de ses interprètes qui célèbrent la vie, nous fait découvrir un cinéma différent qui ne respecte aucun code mais offre un regard nouveau et un hommage sincère et vibrant au cinéma des aînés. On s’attend d’ailleurs à tout moment voir surgir Patricia/Jean Seberg pour nous proposer le « Herald Tribune » dans un Paris si beau qu’il semble presque irréel.

    Nous suivrons sur quelques semaines le chemin de Théo et des autres, avec leurs projets, leurs rêves qui se concrétiseront, ou pas…

    J’aime bien la façon dont Aymeric me parlait du film récemment : « Si on devait faire une comparaison culinaire je dirais qu'un film "normal" c'est : entrée, plat, dessert; alors que celui-ci est comme un buffet où l’on peut grignoter un peu de tout ».

     

    Le cinéma la plupart du temps c’est beaucoup de temps qui passe, beaucoup de patience, des années d’attente parfois, de réflexion, d’hésitation, de doute et puis parfois «un soir d’avril» par exemple, un réalisateur décide que tout doit être différent.

    Voilà la façon dont Yvon Marciano raconte comment l’idée de « Vivre ! » lui est venue, après avoir mis en exergue une phrase de Jacques Rivette :

    « C’est toujours la méthode avec laquelle on tourne un film qui est le vrai sujet ».

     

    « Un soir d’avril, cette idée soudain s’est imposée à moi : tourner un long-métrage, en trois semaines, au mois d’août à Paris, avec des jeunes comédiens, une équipe légère, caméra à l’épaule, dans une totale liberté. Je n’avais aucune idée à cet instant précis du sujet, j’avais juste le désir de tourner dans Paris une histoire de jeunes gens. Je n’avais pas beaucoup d’argent, seulement l’envie de partager cette aventure avec des comédiens de l’École Florent, et des étudiants de l’ESEC, deux écoles où j’enseigne quelques semaines par an. J’en ai tout de suite parlé à mon ami Pierre Befve qui a été opérateur sur plusieurs de mes courts métrages. Il a tout de suite adhéré à cette idée un peu folle. Il fallait faire vite. L’équipe technique a été composée en quelques jours (6 étudiants de l’ESEC, 3 de l’Ecole Louis-Lumière), le numérique s’est imposé tout de suite, le choix du HD après quelques essaie. J’ai réalisé le casting en 5 semaines d’une aventure humaine et professionnelle exceptionnelle, avec des comédiens et des techniciens entre 20 et 28 ans, qui, pour 95 % d’entre eux, n’avaient jamais tourné. Grâce à l’investissement et au dévouement de tous, le pari a été tenu jusqu’ici : 8 personnages principaux, 10 personnages secondaire, 80 lieux de tournage dans Paris, et 150 séquences. J’espère que, dans le film tel qu’il est aujourd’hui, il passe un peu de cette énergie et de cette liberté dont j’avais eu tant envie ce soir d’avril ».

     

    Il est difficile de parler d’un film dont on connaît l’acteur principal. J’aimerais que tout le monde le voie et l’aime, et qu’Aymeric ait enfin la carrière qu’il mérite. Vous pouvez vous rendre compte de son talent (les filles, détendez-vous !) en regardant le court-métrage de Romuald Beugnon « Béa » pour lequel il a obtenu le Prix d’Interprétation au Festival du Film Romantique de Cabourg. Et si vous avez une bonne mémoire, vous pouvez vous souvenir d’Aymeric qui avait un rôle (court, pas très gratifiant mais hilarant) dans « Le premier jour du reste de ta vie » de Rémi Besançon. Si vous avez regardé la télé vendredi 2 octobre, vous l’aurez peut-être reconnu dans « Pour une nuit d’amour » de Gérard Jourd’hui dans le rôle d’un jeune homme pas bien malin qui « bouscule » et dénonce Thierry Frémont…

    Vous pouvez également retrouver l’avis de Sandra M. ici, ainsi que l’interview qu’elle a réalisée auprès d’Aymeric et du réalisateur Yvon Marciano.

     

    Et aussi participer au concours qui vous permet de gagner des places et de rencontrer l'équipe de ce film.

  • The Informant de Steven Soderbergh ***

     Matt Damon, Steven Soderbergh dans The Informant ! (Photo) Matt Damon, Steven Soderbergh dans The Informant ! (Photo) Matt Damon, Steven Soderbergh dans The Informant ! (Photo)

    Les pratiques frauduleuses voire criminelles de certaines grandes entreprises : c’est mal !

    Les dénoncer : c’est bien !

    C’est ce que décide un jour Mark Whitacre, dénoncer les agissements de la multinationale agro-alimentaire Archer Daniel Midlands (ADM) dans laquelle il est un cadre supérieur modèle.

    Approché par le FBI, il va devoir « collaborer » avec deux agents et apporter les preuves de ce qu’il avance. D’abord séduit voire stupéfait par l’ampleur des révélations que Mark leur fait, le FBI, de plus en plus ahuri à mesure que l'enquête avance, va rapidement s’apercevoir qu’il doit également faire face à un élément de taille : la personnalité capricieuse ou lunatique de leur informateur dont les renseignements en cascade seront pour le moins fluctuants voire contradictoires, laissant peut-être même apparaître que l’homme n’est pas si innocent qu’il y paraît. A chaque rencontre il affirmera de façon plus que convaincante « je vous ai tout dit » mais ne cessera au fur et à mesure de modifier, transformer ses témoignages, n’hésitant jamais à se contredire.

    Qui aurait cru que Steven Soderbergh réaliserait un jour un grand film comique ? C’est fait et je dois dire que j’ai ri du début à la fin. Tiré de l’histoire vraie de Kurt Eichenwald et du récit qu’il en fit dans son best-seller « The informant : the true story », le réalisateur a choisi le parti d’en tirer un film burlesque, farfelu et de faire de cet anti-héros souvent grotesque un personnage particulièrement attachant.

    Quant au FBI, ridiculisé comme jamais, ne semblant pas se méfier plus que ça d’un type qui, malgré la trahison envers son entreprise, espère encore en obtenir une promotion, il ne sort pas grandi de cette affaire.

    La musique, mix de celle de l’Arnaque et de James Bond, est un atout essentiel qui nous confirme bien que nous sommes dans une farce énorme malgré le sérieux du sujet. D’ailleurs Soderbergh nous avertit en préambule sur écran noir avant que le film démarre. Et toc !

    Mais il est évident que la grosse cerise sur cet énorme gâteau c’est Matt Damon qui est tout simplement GÉNIAL, je ne trouve pas d’autres mots pour qualifier son interprétation. Massif, gras du bide, raide dans ses costumes impeccables rarement assortis à d'hideuses cravates (et qui fait une fixette sur celles du FBI), affublé d'un imperméalable mastic à la Hulot, moustachu, brushingué et laqué, il est une caricature du type coincé, sérieux à qui on donnerait le bon dieu sans confession. Mais il n’y a pas que son look qui soit une révélation. Sa composition délirante quoique retenue de Mark est absolument jubilatoire, un régal de tous les instants. Sa façon de se prendre pour l’agent secret 0014 (« deux fois plus malin que 007 » affirme t’il), sa naïveté, ses mensonges sincères, son aplomb, sa crétinerie involontaire, son innocence le rendent surprenant, déconcertant et attachant.

    Triple ban.

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    Matt Damon en smoking et en Matt Damon à la Mostra de Venise 2009.
  • 500 jours ensemble de Marc Webb ***

     Joseph Gordon-Levitt, Zooey Deschanel, Marc Webb dans (500) jours ensemble (Photo) Joseph Gordon-Levitt, Zooey Deschanel, Marc Webb dans (500) jours ensemble (Photo)

    Nous sommes prévenus dès le générique par la voix off qui l'annonce :

    « c’est l’histoire d’un garçon qui rencontre une fille, mais ce n’est pas une histoire d’amour ». Et pourtant si, quoi que non, mais encore. Enfin bref, d’un côté il y a Tom idéaliste et rêveur qui croit au coup de foudre, qui rêve de l’amour unique qui dure toujours avec un grand T. 

    Il est persuadé de le reconnaître dès qu’il croise le regard bleu des mers du sud de Summer. Summer est le genre de filles qui rend toutes les autres transparentes, inexistantes. En plus d’être très jolie, elle est drôle, gaie, insouciante. Elle prend la vie et les rencontres comme elles viennent sans se poser de questions sur l’avenir. C’est ce qu’elle affirme en tout cas.

    Le fait que ce soit le garçon qui soit l’élément romantique de ce très joli couple, celui qui cherche une relation stable, durable, solide alors que la fille hésite, voire refuse de s’engager, n’est pas la seule originalité de cette comédie romantique, brillante, très drôle et très amère aussi. Le réalisateur ne nous raconte pas l’histoire de deux personnes que tout oppose, qui se chamaillent et finissent immanquablement dans une étreinte sous les violons et sous la pluie. On n’est pas ici dans un conte de fées où on laisse les deux tourtereaux au moment même où tout va se compliquer : « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants… ». On sait que pour Tom et Summer, ça ne durera que 500 jours… et franchement, on est en droit de penser : tant mieux pour Tom… même s’il va souffrir, il s’en remettra.

    Marc Webb décortique l’évolution d’une « love affair » de la rencontre à la rupture. Des premiers regards au moment où on se met à détester l’autre pour exactement les mêmes raisons qu’on l’a aimé. Chaque « qualité » qu’on a tant appréciée, qui rendait l’autre touchant et unique devient ordinaire et agaçante, insupportable. Mais là encore, il a la particularité et l’audace de ne pas le faire chronologiquement mais dans n’importe quel sens sans jamais nous perdre puisqu’un compteur s’affiche à l’écran et nous indique à quelle étape on en est des fameux 500 jours. On passe donc allègrement du 488ème jour au 31ème, puis au 500 et ensuite au 2ème etc. Cela ajoute incontestablement à l’intérêt et à la vivacité de cette comédie qui alterne donc les styles, les humeurs et les façons de filmer. Mais ce n’est pas tout, différents procédés sont utilisés : split screen (scène cruelle où sur l'écran partagé en deux on voit la scène telle que Tom l'avait rêvée et telle qu'il la vit réellement), dessins animés, changement de format, apartés des acteurs, comédie musicale… L’une des scènes les plus réussies étant sans aucun doute celle où Tom sort transfiguré de sa première nuit avec Summer. Le monde est beau. Tout le monde vêtu de bleu sourit… et la ville se transforme en une immense piste où Tom mène la danse et fait partager son bonheur. Drôle et touchant.

    Bien que très charmante (physiquement), je n’ai pu m’empêcher de penser que cette Summer/Zooey Deschanel (au jeu un peu, beaucoup, enfin, très limité…) ne méritait pas Tom, et que ses atermoiements, contradictions, petites tricheries, gros mensonges et trahisons  finissaient vraiment par être fatigants, le discours étant toujours constamment aux antipodes des actes…

    Par contre, Joseph Gordon-Levitt réalise comme dans chacun de ses films un sans faute, maîtrisant parfaitement la comédie et le drame. Ses airs de cherokee mal réveillé qui semble toujours sortir du lit le rendent particulièrement attachant. Son visage élastique et mélancolique semble sourire quand il ne sourit pas et triste même quand il est souriant. Il est formidable.

    Espérons que l’Automne de Tom sera plus ensoleillé que ce douloureux été de 500 jours qui l'aura néanmoins mis sur le chemin de nouveaux bouleversements !

  • A deriva de Heitor Dahlia **

     Laura Neiva, Vincent Cassel, Heitor Dhalia dans A Deriva (Photo) Vincent Cassel, Heitor Dhalia dans A Deriva (Photo) Laura Neiva, Vincent Cassel, Heitor Dhalia dans A Deriva (Photo)

    C’est l’été de tous les bouleversements dans la famille de Filipa. L’adolescente de 14 ans passe les vacances avec ses parents, son frère et sa sœur sur une île paradisiaque près de Rio de Janeiro. Elle est en conflit avec sa mère, très très proche de son père. Elle surprend des conversations qui tendent à prouver que ses parents sont sur le point de se séparer. Elle découvre que son père, écrivain célèbre en manque d’inspiration, trompe sa mère. Elle épie, écoute, regarde, croit comprendre mais ne voit en fait qu’une partie de la réalité qu’elle interprète à sa façon.

    Ce serait une chronique familiale assez ordinaire s’il ne s’agissait d’une famille brésilienne et que les drames et initiations se jouent dans des paysages sublimes écrasés de soleil. L’autre originalité tient au parallèle qui est fait entre le couple des parents qui se délite, observé par Filipa dont on épouse le point de vue forcément incomplet et à l’éveil de la sensualité de la jeune fille qui va passer l’été à jouer à la poupée qui fait oui, puis qui fait non, puis oui. Devenir adulte, ouvrir son cœur aux sentiments et paradoxalement refuser comme une petite fille de voir ses parents se déchirer et les juger.

    Dommage que le réalisateur n’ait pas davantage resserrer son histoire. Il s’égare parfois en scènes répétitives ou inutiles (le meurtre sanglant dans la villa voisine !!!). Il n’en reste pas moins un film fin et subtil qui permet de découvrir une jeune actrice magnifique Laura Neiva et nous révèle un superbe Vincent Cassel (très beau) très crédible à la fois en mari qui souffre, en amant fougueux qu'en papa poule fou de ses enfants

    L’étreinte de Filipa et de son père qui comprend sans un mot que sa petite fille est devenue une femme est sublime.

    A vous, tous les papas : n’oubliez jamais de prendre vos (grandes) filles dans vos bras !

  • Le dernier pour la route de Philippe Godeau **

     François Cluzet, Philippe Godeau dans Le Dernier pour la route (Photo) François Cluzet, Michel Vuillermoz, Philippe Godeau dans Le Dernier pour la route (Photo)

    Hervé est patron d’une agence de presse, marié et père d’un grand garçon. Tout serait pour le mieux s’il n’était dépendant depuis de longues années à l’alcool. L’histoire commence le jour où Hervé décide de se rendre dans un centre de désintoxication en pleine nature. Après avoir pris plusieurs « petits déjeuners » à sa façon : deux verres de vin blanc au café du coin, un verre de vin blanc au buffet de la gare… il découvre l’endroit où il a choisi de vivre pendant six semaines, la chambre qu’il partagera avec un autre pensionnaire, le groupe avec qui il vivra chaque jour obligatoirement jusqu’à 22 heures (extinction des feux), la « quarantaine » d’une semaine (aucun contact avec l’extérieur, pas même les proches), les réunions où chacun évoquera tour à tour sa dépendance et les conséquences qu’elle a eues sur la vie… Il fait la connaissance de ces compagnons blessés et de l’équipe soignante qui est intégralement composée d’anciens alcooliques, des médecins aux infirmiers et divers psys…

    Ce n’est qu’en quelques flash-backs que l’on voit comment Hervé complètement addict se levait la nuit pour vider des bouteilles seul dans la cave en pleurant de honte, jusqu’à tomber. Comment sa femme le regarde (Anne Consigny, la souffrance faite actrice…) et son fils l’évite.

    En écoutant le récit de ses compagnons qui tentent de reprendre goût aux choses avec douleur, ironie, colère ou découragement selon les cas, il découvre qu’il n’est pas seul et que ce « problème avec l’alcool » comme disent la plupart des dépendants, est une maladie dont on ne guérit jamais mais qu’on peut contrôler. Il réalise peu à peu les dégâts irréversibles qu'elle a également provoqués sur les êtres les plus proches (sa femme, son fils) soulagés enfin qu’il ne soit plus à la maison.

    Interpréter de façon plus qu’impeccable par un François Cluzet abîmé, constamment dense et profond sans jamais être excessif qui sait d’ailleurs exactement de quoi il est question, mais aussi par quelques autres dont Michel Vuillermoz et Marilyne Canto, ce film souffre de son manque de… souffrance ! Il n’y a pratiquement jamais une tête qui dépasse dans ce scénario bien rangé qui aligne des sentences thérapeutiques bien proprettes et prévisibles et où personne ne semble ressentir le manque (ou si peu).

    Les deux (donc trop rares) apparitions du médecin du centre (très très étonnant et inquiétant Philippe du Janerand) qui décrit de façon clinique et chirurgicale les risques, dangers et ravages de l’alcoolisme sur l’organisme (sur le foie : hépatites, cirrhose, reflux, gastrites… ou sur le système nerveux : démence) devant son auditoire épouvanté sont suffocantes.