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Cinéma - Page 288

  • Plus tard tu comprendras d’Amos Gitaï *

    Plus tard tu comprendras - Jeanne Moreau

    Victor la quarantaine, marié, deux enfants se réveille un beau matin obnubilé par ses origines juives que sa mère n’a jamais évoquées. Il va entreprendre des recherches au Mémorial de la Shoah et reconstituer le parcours de ses grands-parents morts en déportation et découvrir pourquoi ses parents ont survécu.

    Cette fois je me suis retrouvée devant le type même du film dont les bonnes intentions ne font pas la qualité. Il ne suffit pas de mettre un acteur engoncé dans un pardessus devant le Mur des Noms au Mémorial de la Shoah pour émouvoir. Car en effet, jamais ce film n’émeut, souvent il ennuie et parfois même il fait sourire (l’interminable et ridicule valse des grands-parents avant leur arrestation où leurs sourires se figent en affolement !!!). Trop de symboles et d’ellipses ont un peu tendance à perdre et abandonner en route le spectateur moyen que je suis. Hyppolite Girardot m’a semblé particulièrement absent et le voir brusquement secoué de sanglots quand il « revoit » la scène de la rafle assez invraisemblable.

    Seules Emmanuelle Devos et Jeanne Moreau dégagent toute leur sensibilité à fleur de peau et de voix. Mais en deux scènes c’est un peu court pour sauver ce film plutôt maniéré. « Plus tard tu comprendras », d’accord, mais pas aujourd’hui car pour l’instant je ne comprends toujours pas ce genre de déclaration du réalisateur : "J'utilise l'architecture comme une sorte de voile qui séparerait les divers fragments de la mémoire. J'aime que, d'une certaine manière, les acteurs se fondent dans l'espace, qu'ils jouent en ayant une conscience intime des limites, des frontières de leur environnement".

  • Les trois singes de Nuri Bilge Ceylan **

    Les Trois singes

    Après avoir tué accidentellement un homme sur la route, un politicien demande à son chauffeur d’endosser la responsabilité et d’aller en prison à sa place moyennant finances. Pendant son année d’emprisonnement, son fils va s’enfermer dans l’oisiveté et sa femme le tromper. A son retour, chacun saura, chacun verra ou comprendra et tout le monde restera silencieux, essayant de « faire comme si ».

    Voilà typiquement le genre de film que je qualifierai de beau mais chiant. Je sais, c’est imprudent de « défendre » un film de cette façon et de tenter de vous donner envie avec une telle entrée en matière ! Et pourtant, il faut reconnaître que la langueur s’installe peu à peu et que même si elle est en parfaite adéquation avec l’abattement des personnages qui s’emmurent dans leurs mensonges et leurs dissimulations, on s’approche à plusieurs reprises de l’ennui. Cependant, certaines scènes portées par la souffrance et le désarroi offrent un suspens certain et des fulgurances qui vont jusqu’au choc notamment lorsqu’on ne sait si la femme va se suicider ou pas et si l’homme va intervenir. On est sûr d’une chose : le drame couve à tout moment et les images d’une vertigineuse beauté valent à elles seules le voyage.

    Mais on est loin de l’enivrement de « Les climats »…

  • Slumdog millionnaire de Danny Boyle ****

    Slumdog Millionaire - Dev PatelSlumdog MillionaireSlumdog MillionaireSlumdog Millionaire - Dev Patel et Freida Pinto

    Le jeune Jamal, orphelin des bidonvilles de Mumbaï (Inde) est candidat du jeu télévisé « Qui veut gagner des millions » (20 millions de roupies là-bas...). Alors qu’il ne lui reste plus qu’à répondre à une seule question, il est soupçonné de tricherie. La police lui fait subir un interrogatoire plutôt musclé où il doit justifier chacune de ses réponses.

    Gloire à Danny Boyle qui continue film après film de garder intacts son enthousiasme et sa passion pour le cinéma, de nous les communiquer et de surprendre encore et encore. Il raconte cette histoire dramatique et optimiste avec une énergie folle, un sens du suspens et du réalisme très cohérent. Le montage, même s’il devient systématique (chaque question du jeu donne lieu à un épisode de la vie de Jamal) ne gâche en rien le plaisir et l’inquiétude que l’on prend à suivre dès l’enfance, l’itinéraire difficile et l’ascension du jeune homme. Tout est douloureux dans la vie de Jamal, depuis sa toute petite enfance où il est le souffre douleur de son frère aîné et où il assiste au meurtre de sa mère lors d’une manifestation « religieuse », jusqu’au passage dans la fameuse émission où le présentateur ne possède pas l’affabilité de notre Jean-Pierre national et se montre ironique et méprisant face à ce candidat qui lui ressemble sans doute trop. Danny Boyle n’élude en rien l’aspect social de la vie en Inde où les bidonvilles sont peu à peu remplacés par des quartiers d’affaires mais où les enfants livrés à eux-mêmes font l’objet d’odieux trafics et d’exploitation.

    Une histoire d’amour évidente viendra éclairer ce drame sombre aux couleurs chamarrées. Et, curry sur le riz, tous les acteurs y compris les enfants sont fabuleux, en particulier le jeune couple vedette, sans cesse séparé par le destin, qui fait preuve d’une belle complicité jusqu’au générique (il faudra qu’on m’explique pourquoi les gens quittent la salle alors que les acteurs font un beau numéro bollywoodien ? Et puis non, qu’on ne me l’explique pas).

    Vous l’avez compris, c’est passionnant, énergique, coloré, douloureux, sincère et heureux malgré les drames qui se jouent.

  • Les insurgés d’ Edward Zwick °

    Les Insurgés - Daniel Craig

    En 1941, les 4 frères Bielski, juifs biélorusses, se réfugient dans la forêt après que leurs parents aient été assassinés sous leurs yeux. Devenus des héros à leur insu, ils ne tardent pas à être rejoints par d’autres juifs traqués qui comme eux vont tenter de survivre face aux nazis. Grâce à l’aîné des frères, Tuvia, qui organise la résistance, plus d’un millier de juifs seront sauvés !

    La bonne idée est d’avoir exhumé cette histoire vraie inconnue d’un « juste ». C’est tout car à part cela, il n’y a pas grand-chose à défendre et ce n’est pas ce film sans âme filmé avec 3 pétards dans 4 m² de forêt qui rendra hommage à la mémoire des frères Bielski. Il ne suffit pas de mettre une centaine de personnes en haillons au milieu des arbres pour intéresser ou émouvoir. Rien ne fonctionne ici. Aucun personnage n’attire la sympathie, ou l’antipathie voire l’attention et chaque scène, chaque dialogue sont « téléphonés » avant qu’ils n’aient lieu. La plupart du temps on frôle même le grotesque avec les querelles des frangins qui finissent par se réconcilier, les soi-disant joutes verbales (qui sont en fait d’une pauvreté incomparable) de deux intellectuels égarés, le rôle des femmes toutes prêtes pour le repos du guerrier avec interdiction de se reproduire etc…

    Vers la fin du film, Tuvia se prend pour Moïse (fou rire garanti… oui, je sais ça ne se fait pas, mais quand c’est mauvais, c’est mauvais) !!! hélas les eaux d’une rivière ne s’ouvrent pas devant lui et les pauvres malheureux sont obligés de traverser les pieds dans l’eau pour échapper à leurs poursuivants.

    Plonger dans le regard céruléen de Daniel Craig ne suffit même pas et j’ai toujours espéré qu’il finirait par ressortir son maillot de bain bleu des mers du sud : que dalle. Quant à Liev Schrieber, il ressemble tellement à Michaël Youn qu’on s’attend à tout moment à ce qu’il agite un mégaphone et se mette à courir en string en hurlant pour amuser la galerie. Rien.

    Next.

  • Un homme et son chien de Francis Huster °°°

    Jean-Paul Belmondo - Le Mauvais chemin

    Charles, vieil homme malade est mis à la porte du jour au lendemain par Jeanne la bourgeoise veuve qui l’hébergeait. Jeanne que Charles a jadis aimée se remarie et Charles se retrouve donc à la rue avec son chien.

    J’aurais aimé pouvoir aimer ou simplement être indulgente avec ce film qui me permet de retrouver une des stars de mon panthéon… mais le film est tellement mauvais, grotesque, aberrant (les mots me manquent) et ce, dès les premières secondes que je ne trouve rien à sauver de ce naufrage ennuyeux, ridicule, jamais crédible une seconde. Une vraie torture, un cauchemar de tous les instants qui met mal à l’aise plus qu’il n’émeut ! Car si l’on retrouve bien le visage et le merveilleux sourire de Belmondo et que, malgré tout, il parvient à sauver sa dignité, le malheureux, assez diminué et manifestement incapable de prononcer plus de trois mots audibles à la suite, est contraint le plus souvent de rester immobile et de répéter « mon chien » à moult reprises.

    Il doit y avoir pas loin de 80 acteurs français au générique sans doute venus là rendre les honneurs à l’immense star qui a accompagné ma cinéphilie avec quelques chefs-d’œuvre. Hélas ici, cela ressemble plus à un enterrement troisième catégorie qu’à un véritable hommage. Les scènes stupides et invraisemblables se succèdent et mettent de plus en plus mal à l’aise. Le summum revenant sans doute à celle où l’on retrouve éructant en clodots abandonnés : Robert Hossein, Charles Gérard, Jean-Marc Thibaut, Micheline Presle, Pierre Mondy et j’en passe… Dans des scènes sans intérêt, sans queue ni tête viennent également faire une apparition Michèle Bernier, José Garcia, Françoise Fabian, Tchéky Karyo, Daniel Prévost, Jacques Spiesser, Nicole Calfan, Jean Dujardin et j’en oublie…

    Je vous passe les détails sur les absurdités du style : la maîtresse de maison organise une grande fête guindée pour son anniversaire et joue les pucelles effarouchées quand on le lui souhaite, les scènes interminables à la SPA et les travellings sur le « visage » si expressif des chiens. Je ne vous parle pas des dialogues d’une platitude exemplaire et de la musique sirupeuse jusqu’à la nausée. Non, je ne vous en parle pas.

    Un fiasco aussi absolu est une rareté. L'amour que je porte à Belmondo est intact mais ce film très bête est une torture.

  • Frozen river de Courtney Hunt ***

    Frozen River - Melissa LeoFrozen River

    Le but de Ray est de s’offrir la maison de ses rêves : un mobil home avec trois chambres, une salle de bains et le chauffage. Pour l’instant, il gèle à moins 30 dans cette petite ville américaine près du Canada et Ray survit avec ses deux enfants de 15 et 5 ans alors que son abruti de mari est parti jouer ses économies à Atlantic City. Elle croise la route de Lila, une jeune femme d’origine Mohawk à qui on a retiré son bébé et qui l’embarque malgré elle dans un trafic d’immigrés clandestins. Au début réticente, Ray finit par comprendre que cet argent gagné illégalement n’est pas la meilleure, mais la seule solution pour sauver sa famille.

    Le froid et la tension sont palpables jusque dans la salle tant les risques que prennent ces deux femmes sont colossaux. Elles font passer la frontière aux clandestins dans le coffre d’une voiture. Non seulement la frontière est surveillée par la police mais aussi et surtout elles traversent sur la rivière gelée qui risque de céder à tout moment. Mais ces deux femmes estropiées, cassées par la vie restent debout et avancent avec une obstination admirable qui ne faiblit jamais. Mis à part quelques larmes vite séchées, elles ne cèdent jamais aux états d’âme ou à l’angoisse. Elles sont guidées par un sentiment qui n’a sans doute jamais été montré avec autant d’âpreté au cinéma : l’instinct maternel.

    On imagine à tout moment que l’issue de cette sombre épopée sera à la mesure des dangers courus et on tremble constamment avec ces deux femmes que la réalisatrice suit au plus près sans jamais les juger ni les plaindre. Mais au fur et à mesure que la neige fond, naît entre les deux femmes un sentiment de « fraternité », une empathie, une entraide qui s’exprime sans mot mais avec des actes et c’est magnifique.

    D’une noirceur inouïe malgré une ambiance immaculée, ancré dans un réalisme social « kenloachien » ce thriller qui brasse misère, solitude, racisme est illuminé par une actrice solide et bouleversante Melissa Leo et par des sentiments forts admirables.

  • Che : l’Argentin de Steven Soderbergh ***(*)

    Che - 1ère partie : L'Argentin - Affiche espagnole

    Cette première partie retrace, en quelque sorte, « l’ascension » du Che quand il n’était encore qu’Ernesto Guevarra jusqu’à ce qu’il devienne le « Commandante » et fasse une entrée triomphale à Santa Clara. Pour faire court, je dirais que le film débute lorsque Raul Castro présente Guevarra à son frère Fidel et qu’ils décident d’organiser la guérilla puis la révolution en vue de renverser le dictateur Cubain Batista dans les années 50.

    Il fallait bien qu’un jour la vie hautement romanesque et cinématographique du Che soit mise en images. Etrangement, c’est un américain qui s’y colle et c’est une réussite totale loin de tout exotisme ou romantisme. Si on ne trouve dans cette première partie aucune aspérité concernant la personnalité complexe du personnage, Soderbergh n’en fait pour autant pas un Dieu indétrônable. Mais de toute façon on se fiche un peu de savoir si le Che avait ou non toutes les qualités parce que le film est remarquable. Le réalisateur s’applique davantage à nous montrer l’homme et surtout le combattant sous l’icône photographique et symbole de toutes les révolutions. On ne le quitte pas d’une semelle et ce sera long d’attendre la seconde partie pour le rejoindre. Cela dit, la description de la préparation de cette révolution aurait plutôt tendance à couper toutes velléités aux rebelles en herbe tant on est loin du romantisme habituel. La révolution c’est chiant, ça fait transpirer, ça se prépare les pieds dans la boue et les mains dans le sang parfois. Gueverra est médecin et doit souvent faire office de soignant auprès de ses compagnons ou des villageois. On ne mange pas toujours à sa faim, on saute des repas, on attend beaucoup, on s’ennuie, on est déçu. Et le Che doit être le seul révolutionnaire à prendre une ville avec un bras dans le plâtre, sans parler de ses crises d’asthme très très handicapantes en pleine jungle tropicale irrespirable, j’en sais quelque chose (mais non, je n’ai pas fait la révolution à Cuba… mais des crises d’asthme, oui).

    Soderbergh réussit un montage des plus captivant, sautant d’une période à l’autre, d’une interview à New-York en 64, à l’intervention du Che à l’Onu et à son brillant discours pour nous replonger ensuite au fin fond de la jungle, sans nous perdre jamais. Il parvient même à conclure ce premier chapitre sur une note humoristique qui confirme encore les qualités hautement morales et l’idéologie exemplaire de son héros.

    Evidemment, si le film est indiscutablement beau et palpitant, que serait-il sans son incomparable interprète ? Benicio Del Toro EST devenu (physiquement) le Che, on ne peut que l’admettre. Calme, serein, sobre mais déterminé, il bouffe (comme toujours de toute façon) littéralement l’écran. Il joue, même de dos. Il est phénoménal et largement aussi charismatique, fascinant et autoritaire que son modèle.

    Steven Soderbergh, Benicio del Toro et Le Che n’oublient pas non plus d’être de parfaits séducteurs quand lors d’une interview UNE journaliste demande au Commandante ce qui mène la révolution, il lui répond :

    « - l’amour !

    - L’amour ? s’étonne la journaliste.

    - Oui, l’amour de l’humanité, l’amour de la vie, l’amour de la justice ».

    El amor de la humanidad, el amor de la vida, el amor de la justicia...

    Si ce n’est pas un rêve ça ???

    Vivement le 28.

    Che - 1ère partie : L'Argentin - Benicio Del Toro

  • Claude Berri

    1er juillet 1934 - 12 janvier 2009

    Claude Berri - L'Un reste, l'autre part

    Difficile de résumer et même de commenter une "carrière" de cette ampleur. Acteur, réalisateur, scénaristique, producteur... qui un jour dans le monde du cinéma n'a pas eu à remercier Claude Berri ?

    Alors s'il ne faut en choisir qu'un, je dirai

    Je vous aime

  • Concours.

    Grâce à Allociné, j’ai la possibilité d’offrir

     

    UNE ENTRÉE POUR DEUX PERSONNES

     

    qui pourront assister à la projection privée du prochain film de

     

    Bryan Singer "Walkyrie"

    (Avec Tom Cruise).

    19023061_w434_h_q80.jpg

    Evidemment pour cela il est préférable d’être parisien (ou assimilé) ou de pouvoir être :

     

     

    le jeudi 22 janvier à partir de 19 h 45 au Forum des Halles à Paris.

     

     

    Comme je ne suis pas du genre à faire gagner un lot aussi prestigieux sans vous faire mouiller la chemise… Il faudra répondre à cette question simple :

    Un jour j’ai révélé sur ce blog que j’avais failli me marier avec un grand artiste. Celui ou celle qui me donne son nom remportera le cadeau.

    big SuperSmileys (91)

     

    C'est Maan qui a trouvé la bonne réponse.

     

    C'est bien JEAN MARAIS qui fut mon amour de jeunesse je raconte tout ici)...

     

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