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cinéma - Page 187

  • MYSTERY de Lou Ye ***

    Mystery : affiche

    Une jeune femme est percutée de plein fouet par une voiture lancée à vive allure. A l'intérieur, des jeunes gens ronds comme des queues de pelles ! Ils sortent de la voiture complètement sonnés et l'un deux achève la mourante à coups de pieds ! Démarrage choc et inattendu pour un film qui ne va cesser de changer de direction et additionner les révélations laissant le spectateur et les personnages KO.

    Lu Jie et Yongzhao sont mariés et semblent heureux dans leur bel appartement. Il a un bon boulot. Elle s'occupe de leur petite fille. Flash-back. Lu Jie fait la connaissance de Sang Qi dont le fils fréquente la même école. Les deux femmes se revoient. Sang Qi se confie en larmes à sa nouvelle amie. Elle craint que son mari ne la trompe. Au moment où elle reçoit cette confidence, Lu Jie aperçoit son mari au bras d'une jeune fille, prêts à entrer dans un hôtel. C'est la fille du début qui a succombé à ses blessures. Lu Jie, effondrée, se met à épier son mari, entame une descente aux enfers. Ce qu'elle va découvrir la plonge dans un abyme d'incompréhension, de désespoir. A la lisière des passions qui agitent les personnages principaux, un inspecteur mène l'enquête.

    Comme dans le nauséabond Love and bruises, Lou Ye martèle que la chair est faible et la plupart du temps bien triste. Les personnages ont bien souvent comme seul argument de s'exprimer avec leur corps dans des rapports parfois contraints. Mais ici, les protagonistes sont plus manipulateurs que victimes et le drame familial, conjugal s'étoffe d'un polar dont tous les pièges se referment peu à peu sur ces êtres immoraux, manipulateurs, destructeurs. La ville de Wuhan et ses fréquentes pluies torrentielles créent une ambiance particulièrement appropriée à cette sulfureuse histoire.

  • LA RELIGIEUSE de Guillaume Nicloux ***

    La Religieuse : affiche

    En 1765, Suzanne jeune fille de 16 ans charmante et cultivée est envoyée au couvent. Ses parents désirent ainsi parfaire son éducation. Malgré sa foi sincère, elle ne comprend pas cet enfermement auquel n'ont pas été soumises ses deux soeurs aînées, mais y consent puisqu'il ne doit durer qu'une année. Sa bonté et son amour de Dieu provoquent l'admiration de la Mère Supérieure. Mais lorsque le curé, ami de sa famille vient annoncer à Suzanne que sa mère souhaite qu'elle prononce ses voeux, elle ne comprend pas ce désamour, refuse, finit par céder contrainte par une révélation de sa mère qui lui demande de l'aider à expier ses propres péchés, puis se révolte !

    Bien qu'on ne quitte quasiment pas l'enceinte d'un couvent, à aucun moment on a la sensation d'assister au procès des pratiques, rites et traditions de la religion catholique. Respectueux mais pas prosélyte, Guillaume Nicloux ne met pas la religion elle-même en cause mais bien les individualités qui la composent. Au travers du combat obstiné de Suzanne, le réalisateur dessine le portrait d'une scandaleuse dont la foi n'a d'égale que la force de caractère et la volonté implacable. Suzanne aime Dieu mais n'entend pas être "enfermée vivante". Et c'est avec infiniment de douceur, de patience et de courage qu'elle va tenir tête à toute la hiérarchie ecclésiastique. L'affronter sans faillir ni se laisser briser. Suzanne est un roseau qui plie souvent mais ne rompt point et se relève toujours de toute la cruauté dont elle est parfois victime. Même la bienveillance et la gentillesse de sa première Mère Supérieure ne la détourneront pas de son but. La cruauté, le sadisme d'une autre l'affaibliront sans l'abattre.

    Suzanne aura tout à affronter, le chantage affectif, la manipulation, la brutalité, le harcèlement moral et physique. Le courage de dire non, son combat pour la liberté sont un véritable hymne à la résistance, à l'émancipation féminine, à l'audace voire à l'héroïsme. Et tout ça sans jamais renier sa foi à laquelle on cherche aussi à lui faire renoncer. Suzanne est une guerrière d'une douceur impressionnante. Et comble d'impertinence, ce sont des hommes, curé, évêque, avocat, père... qui vont la soutenir dans son combat.

    Dire que Pauline Etienne illumine le film de sa radieuse présence est un doux euphémisme.

    NB. : voici l'autre atout imparable, incontournable, irrésistible de ce film... qui donne envie d'avoir besoin, ou besoin d'avoir envie... d'un avocat : 

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  • WARM BODIES RENAISSANCE de Jonathan Levine **

     Warm Bodies : affiche

    Bon ça y est, une fois de plus la terre a été dévastée par un infâme virus et Bruce Willis n'est pas dans les parages. Il ne reste que John Malkovich, méchant et raciste comme une teigne. Les humains sont barricadés derrière un mur de Berlin, armés jusqu'aux dents du fond pour détruire les morts vivants qui doivent se nourrir des humains, alors que les "osseux", stade terminal du zombie, se repaissent du mort vivant. C'est dire si une ambiance de joyeuse convivialité règne sur la planète bleue.

    Mon voisin de droite m'a interdit de mettre trois *** mais franchement, j'en étais pas loin car j'ai passé un moment de cinéma très plaisant. Les Roméo et Juliette du XXIème siècle m'ont beaucoup plu, même si le film est inégal. L'idée est néanmoins aussi séduisante que naïve : l'amour nous aime et pourrait sauver le monde.

    Le premier quart d'heure se passe chez les morts vivants et c'est R. qui nous conte en voix off son quotidien pas reluisant et c'est drôle, très. R. ne se souvient pas de ce qui lui est arrivé, ni comment il s'appelait, rien. Il sait simplement, qu'il s'ennuie à mourir... Bon d'accord, je suis bon public. Il me suffit d'entendre un zombie dire (oui certains zombies plus évolués parlent) : "mais qu'est-ce qu'on marche lentement !!!" et j'explose. Puis, R. rencontre Julie, bouffe la cervelle de son petit ami et s'éprend d'elle au premier regard.Il la protège de ses semblables et des osseux. Julie s'échappe et doit se rendre à l'évidence : son zombie lui manque. Le film gore vire à la romcom. Et voilà que ceux qui assistent à la naissance de l'amour improbable, inimaginable d'un mort vivant et d'une humaine se mettent à ressentir des émotions, voire plus, qu'ils croyaient totalement perdues.

    C'est malin, ironique et drôle. Et encore une fois mille fois plus intéressant que l'histoire de ces endives de Bella et Edward Cullen...

    Le petit nouveau (enfin pas si nouveau mais je me comprends !) Nicholas Hoult devra faire ses preuves mais semble capable d'exprimer et interpréter beaucoup de choses malgré une mâchoire étrange. Je suis plus hésitante vis-à-vis de Teresa Palmer, clone de Naomi Watts et Kristen Stewart au jeu aussi limité que ceux de Naomi Watts et Kirsten Stewart... ça fait beaucoup trop !

  • THE PLACE BEYOND THE PINES de Derek Cianfrance ****

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    Luke fait un tabac avec son numéro de cascadeur à moto lancé à toute berzingue dans un globe en feraille. Il va de ville et ville et croise la route de Romina avec qui il avait eu une aventure quelque temps plus tôt. Il découvre alors qu'il est père et décide de ne plus quitter la petite ville de Shenectady pour être près de son fils, le voir grandir, partager sa vie. Mais Romi refuse de quitter l'homme qui partage désormais sa vie. Pour aider ceux qu'il considère comme sa famille, Luke trouve un emploi de mécanicien chez Robin qui rapidement lui propose de commettre des braquages de banques afin d'agrémenter d'un peu de beurre les épinards. C'est alors qu'intervient Avery Cross, jeune flic ambitieux, lui aussi père d'un bébé...

    A partir de là : CHUT ! Et je vous enjoins à trucider de la manière la plus moyen-âgeuse possible (au chalumeau par exemple) toute personne qui vous raconterait quoique ce soit à propos de ce film. En effet, au bout d'une heure, alors qu'on se croit confortablement installé dans un polar un peu crasseux et haletant, le film réalise un virage à 180° totalement ébouriffant. Polar il l'est mais aussi grand mélo des familles, comment et pourquoi être un père, mais aussi un fils ? Et Derek Cianfrance s'y prend comme un maître et prend tout son temps pour raconter une histoire en trois parties bien distinctes et pourtant totalement imbriquées et dépendantes les unes des autres ! Pour une fois la longueur du film n'est pas un handicap et aucun moment de flottement ou d'ennui n'envahit le spectateur. Elle permet en outre de suivre de façon approfondie chaque personnage, son histoire, son destin, ses choix, ses aspirations.

    Difficile de ne pas évoquer James Gray ou Martin Scorsese. Tant pis, c'est fait.

    Côté casting ! Du lourd, du très très lourd. Les deux des trois plus beaux gosses de la planète hollywood actuelle sont là, Ryan Gosling en un long plan (séquence) langoureux d'ouverture torse nu (avec beaucoup de lecture dessus...), merci Derek, Bradley Cooper beaucoup trop habillé, plus fragile et torturé que d'habitude. Ils sont parfaits et portent le film à des sommets. Ray Liotta, plus flippant que jamais fait de son regard un effet spécial. Impressionnant ! A noter également la présence du fiévreux Dan Dehaane, révélé dans Chronicle, confirmé dans Des Hommes sans loi et une fois de plus étonnant ici.

    Un grand film, à voir, à revoir, qui marquera sans aucun doute l'année 2013 et les projets de Derek Cianfrance découvert avec le très très sombre Blue Valentine (apparemment la vie pour Derek, c'est pas de la poilade) à suivre de très très près.

  • LES ÉQUILIBRISTES de Ivano de Matteo ***

    Les Equilibristes : affiche

    Tout allait bien pour Giulio la quarantaine, marié, deux enfants, jusqu'au jour où il donne un malencontreux coup de canif dans le contrat. Pour lui il ne s'agit que d'une "connerie", mais pour sa femme Elena, cette connerie est une souffrance et malgré ses efforts et l'évidence, elle aime toujours son mari, elle ne parvient pas à pardonner. Les semaines passent et le quotidien devient insupportable. Il est de plus en plus difficile pour les parents de cacher la vérité aux enfants. Incapables de feindre et de ne pas se disputer devant eux désormais, ils décident de se séparer. Elena garde l'appartement. Pour continuer de voir ses enfants avec qui il entretient une relation privilégiée, tendre et complice, Giulio essaie de ne pas s'éloigner géographiquement. Malgré son emploi à la Mairie, trouver un logement, payer une pension alimentaire, assurer les dépenses... Giuilio sombre rapidement dans la précarité et c'est la dégringolade...

    Ce film est un peu la version italienne et masculine de Louise Wimmer de Cyril Mennegun. Même acharnement du personnage à essayer de s'en sortir, mêmes difficultés, même dignité et surtout même mutisme. Comme Louise, Giulio ne confie pas ses difficultés à son entourage proche. Lorsqu'il suppliera un copain maraîcher de lui fournir un emploi en complèment du sien, ce dernier ne verra pas à quelle extrémité Giulio en est réduit. Tout comme l'assistante sociale avait taxé Louise d'arrogance. Après avoir passé quelques nuits chez un collègue, Giulio se retrouve à l'hôtel, puis dans un foyer. Il cherche un appartement aidé de sa fille (une ado et jeune actice étonnante Rosabell Laurenti Sellers)  soutien tendre et indéfectible. Mais trouver un logement à Rome avec un salaire médiocre est une mission impossible. Payer par ailleurs l'appareil dentaire du plus jeune, le voyage à Barcelone de la grande et les dettes s'accumulent. Giulio emprunte à l'un pour rembourser l'autre. Le goufre se creuse et il ne lui reste plus que sa voiture comme dernier refuge.

    Cette lente et douloureuse chute est d'autant plus cruelle et touchante que le réalisateur évite tout sentimentalisme et que son film est d'un réalisme bluffant. On suit Giulio dans le labirynthe de ses démarches auprès des services sociaux et différents organismes censés venir en aide aux plus démunis. Mais Giulio fait partie de ces nouveaux pauvres qui ont un travail et n'entrent dans aucun cas de figure pour obtenir des aides. Il ne lui reste plus que le secours des bénévoles de type Restau du Coeur ou Secours Populaire. C'est sinistre et terrifiant cette sensation que le pire peut advenir aussi rapidement.

    L'acteur Valerio Mastandrea, obstiné et désespéré, est très impressionnant. A mesure que le fim avance il semble maigrir à vue d'oeil, devient hagard, déboussolé, tantôt mélancolique, découragé, révolté.

  • QUEEN OF MONTREUIL de Solveig Anspach °

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    Agathe se trimballe avec une urne funéraire contenant les cendres de son époux fraîchement décédé. Alors qu'elle se demande quoi faire de l'objet, elle rencontre deux islandais paumés et sans abri (une mère (Didda Jonsdottir, actrice catastrophique ! et son grand dadais de fils) ! Les deux hurluberlus trouvant Agathe bien sympathique, s'installe chez elle sans lui demander la permission.

    Il semblerait que le film veuille traiter de "thèmes" forts tels que le deuil, la solidarité et la crise pourquoi pas, tant qu'on y est... sauf qu'à force de vouloir à tout prix mettre de la loufoquerie dans des sujets forcément dramatiques, la réalisatrice ne parvient qu'à accoucher d'un machin pas drôle, pas triste et sans intérêt. Les acteurs se débattent, se démènent devant nos yeux consternés.

    Projeté et vu dans la belle et grande Salle Darsena au dernier Festival de Venise, je suis restée (difficilement, nous avons failli quitter la salle !) après la projection pour entendre ce que l'actrice principale Florence Loiret-Caille et Solveig Anspach avaient à dire de ce film. Comment elles le défendaient !

    Hélas, la réponse est  à l'image du film : VIDE, NEANT, RIEN. Aussi gênées que peu prolixes, les deux femmes étaient ridicules.
    Je suppose que la réalisatrice a eu très envie de filmer une grue (l'engin de chantier) et un phoque (la bête de zoo)... C'est son droit le plus strict et grand bien lui fasse. Mais de là à faire un film... L'absence visible de moyens n'excuse et n'explique en rien ce gâchis.

  • LE MONDE FANTASTIQUE D'OZ de Sam Raimi °

    Le Monde fantastique d'Oz : affiche

    Oscar, Oz pour les intimes, est un magicien miteux, menteur, baratineur et coureur de jupons d'un petit cirque itinérant du Kansas. Son aplomb n'a d'égal que sa mégalomanie. Poursuivi par un rival jaloux, Oscar s'envole à bord d'une montgolfière. Aspiré dans l'oeil du cyclone, il s'écrase au Pays d'Oz qui semble n'attendre que lui pour être libéré d'une malédiction. Les sorcières qu'il rencontre lui promettent amour, gloire et fortune. Oz, malgré son incompétence mais égoïste et vénal, consent à se faire passer pour le héros attendu. Sa rencontre avec un singe volant aussi insupportable que l'âne de Shrek et une poupée de porcelaine va pimenter son voyage vers la sorcière noire !

    A part le mot Oz et le cyclone... je cherche vainement over the rainbow le rapport entre cette grosse meringue boursouflée et le Magicien d'Oz de Victor Fleming en 1939. Mis à part le chemin de briques jaunes, le fait que l'insipide Mila Kunis ressemble comme deux gouttes de perlimpimpin à la méchante sorcière de l'Ouest,

    où sont Dorothy, l'épouvantail, l'homme en fer blanc, le lion ? Cela dit j'aurais pu me passer aisément de ces personnages si Sam Raimi avait renouvelé ou inventé quelque chose. 

    Ici les gentils sont trèèèèèès gentils et on sait que les méchants ont toujours des pouvoirs limités et se feront couillonner par l'habilité de la force pure ! Fatigant, gnangnan, nonchalant, dépourvu du moindre humour et d'une laideur à donner la nausée, on se demande vraiment où ce film veut en venir et surtout, surtout à qui il est destiné. Les plus petits sursauteront car c'est le seul ressort trouvé par le réalisateur pour qu'on ne s'endorme pas : faire surgir des bestioles au moment où on s'y attend plus ou moins... et les plus grands normalement constitués bâilleront d'ennui.

    Seule une petite poupée de porcelaine cassée et totalement craquante parvient à attirer l'attention en de rares moments.

    Ce film c'est n'importe quoi et bizaremment il aboutit à une scène assez incroyable où les gentils triomphent des méchants par le pouvoir enchanteur, troublant et manipulateur...

    du cinéma !!!

  • JAPPELOUP de Christian Duguay °

    Jappeloup : affiche

    En 1988 Pierre Durand et sa vaillante monture Jappeloup de Luze remportaient en couple la médaille d'or aux Jeux Olympiques de Séoul. Joie, bonheur et félicité à Saint Savin en Gironde où l'homme et la bête virent le jour. Mais avant d'en arriver là, Pierre a d'abord été un tout jeune cavalier soutenu par son père dans toutes les compèts pendant que maman lâchait parfois sa caméra quand le petit tombait. Lorsque Pierrot obtient son baccalauréat, le cheval ne l'intéresse plus et il devient avocat. Mais avocat, ça l'ennuie. Alors il redevient cavalier et son papounet lui achète Jappeloup, un dada tout noir, tout petit et totalement caractériel. Figurez-vous que parfois le zèbre (façon de causer) refuse de sauter. Manque de bol. La spécialité de Pierrot c'est le saut d'obstacles. Bref, je vous la fais courte. Pierre gagne des compètitions, perd un championnat de France à cause de Jean Rochefort, fait partie de l'équipe de France, ne s'entend pas avec son entraîneur (perso, je crois que je m'entendrais bien avec Tcheky Karyo moi... mais bon je ne fais pas de cheval !), n'a pas confiance en lui, se marie avec Nadia, fait un enfant (le genre qui s'élève tout seul), ne cause pas à son cheval, apprend à causer à son cheval... et remporte les jeux olympiques de Séoul ! Joie, bonheur et félicité !

    Si comme moi vous n'avez JAMAIS entendu parler de Pierre Durand. Si le nom de JAPPELOUP ne vous évoque strictement RIEN. Si l'équitation vous intéresse autant que les Chevaliers paysans de l'an mil au lac de Paladru :

    FUYEZ PAUVRES FOUS !

    Deux heures et dix minutes... ça dure 2 heures et 10 minutes... et j'ai eu l'impression d'en avoir passé au moins 5 dans une écurie ou sur un circuit de sauts d'obstacles. Des heures interminables à voir des canassons sauter des barrières, des rivières... et que je te fais tomber une barre et que je me ramasse le portrait et que j'entends la cloche, et que je l'entends plus, et que je fais la gueule parce que j'ai perdu, et que je boude parce que j'ai pas gagné, et que je veux faire plaisir à papa et puis plus ! Ce film est une punition. Et encore je ne vous parle pas des ralentis, de la musique sursignifiante et assommante (si je tenais le morveux qui l'a écrite, je lui fais bouffer sa baguette)  et de la psychanalyse de bazar. Entre le père : "ah mon fils on s'est saigné aux quatre coins des veines pour t'offrir le bourrin de tes rêves mais si tu veux faire avocat on t'en voudra pas, on t'aime fils", et l'épouse légitime : "ah je veux pas d'un père couilles molles pour mon enfant, je te donne un quart d'heure pour te ressaisir... et puis, je t'aime bien mais, laisse moi dormir !", Freud n'est jamais loin.

    Les acteurs très appliqués, très concernés, dignes et graves ont pris leurs rôles et cette histoire très au sérieux. Guillaume Canet est un super cavalier. Mais malgré ça, au bout d'un moment je n'en pouvais plus de toute cette gnangnanterie autour d'une success story entre un dada et son cavalier !

  • 20 ANS D'ÉCART de David Moreau ***

    20 ans d'écart : affiche

    Alice a bientôt 40 ans et ne vit que pour son travail. Par son sérieux à tout épreuve et ses compétences indéniables, elle ambitionne de devenir la prochaine Rédactrice en Chef du Magazine de mode "Rebelle" pour lequel elle travaille. Mais justement, elle découvre que son attitude et son apparence coincée tailleur/chignon est un handicap. Lors d'un voyage en avion elle croise la route et le regard de Balthazar, un étudiant en architecture de 20 ans. A la suite d'un quiproquo, une photo de Balthazar et elle atterrit sur twitter qui change brutalement le regard de ses collègues et de son entourage. Sur les conseils d'un ami, elle décide de se servir de Balthazar pour restaurer son image. Sauf que le coeur de Balthazar est vraiment touché et qu'Alice va finir par capituler devant le charme irrésistible du garçon.

    Parfois, la rom-com même française fonctionne ! C'est rare, mais ça arrive ! C'est le cas ici où, exceptée une scène débile d'amphi, on est embarqué dans l'histoire de Balhazar et Alice du début à la fin et on passe un moment exquis en compagnie de ces deux vraiment très charmantes personnes. Balthazar, épuisé par une relation qui le dépasse, n'en revient pas d'avoir été choisi par cette fille drôle, intelligente et sexy. Et Alice fait tout son possible pour résister à ce garçon séduisant, fougueux et surprenant.

    Bien écrit, très drôle et sexy ce film ne se la pète pas et c'est ce qui fait sans doute tout son charme et qu'il réserve une aussi bonne surprise.

    Certaines scènes et le timing des deux acteurs parfaitement assortis est un éblouissement permanent. Je vous laisse découvrir entre autre bonne surprise, "l'utilisation" de Jean-Luc Mélanchon et Angela Merckel, c'est à mourir de rire. En outre, les milieux de la presse féminine et de la mode sont quelque peu écornés et Charles Berling dans le rôle du père de Balthazar, immature et séducteur de jeunes tendrons de l'âge de son fils est tordant.

    Pierre Niney, garçon charmeur absolument irrésistible met ici toute son énergie, son hyper activité pour répondre au comique très particulier de Virginie Efira, bombe anatomique évidente qui se révèle réellement excellente actrice.