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Barney Ross et sa bande de mercenaires sont des surdoués en résolution de missions impossibles : prises d'otages en Afrique, éliminations de tyrans en Amérique centrale, rien ne les arrête pourvu qu'il y ait du danger et de la baston. Sitôt qu'une besogne est accomplie, ils disparaissent et se retrouvent pour la mission suivante. Ici, il s'agit d'éliminer un général qui tyrannise les habitants d'une petite île jadis paradisiaque et qui s'est accoquiné avec un gros trafiquant de drogue très sadique qui se révèle être un ex agent de la CIA...Mais en gros l'intrigue on s'en contrefout car voilà bien un film qui ne sert à rien à part faire énormément de bruit et remuer en tous sens mais aussi à prouver que certains vieux musclés en ont encore dans... sous la semelle. Excepté Mickey Rourcke qui reste assis, le ventre posé sur les cuisses, les autres s'en donnent à coeur joie et ne lésinent pas sur les cascades. Sly se fait plaisir sans donner l'impression de se prendre au sérieux. C'est lui le plus vieux et il a une forme olympique. Le plus petit c'est Jet Li. Le plus méchant c'est Eric Roberts. Le plus... rien-à-faire-j'y-arrive-pas-tellement-je-le-trouve-moche-et-mauvais c'est Jason Statham. Mais celui qui m'a le plus surprise c'est Dolph Lundgren ! Je n'avais jamais remarqué comme ce type est beau... Je ne suis donc pas venue pour rien.Sinon, et bien, ça pète, ça explose, ça caracole et ça tire tous azimuts avec des armes de destruction massive comme le fusil d'assaut automatique AA-12 (je me documente) qui est l'arme de feu la plus puissante du monde. Mais les mastars ne sont pas manchos à l'arme blanche non plus, comptez sur eux. Alors parfois ça gicle et comme la vie humaine n'a pas grande valeur, il y a 27 morts par scène ce qui ne dérange personne.Sylvester devant et derrière la caméra soigne bien ses petits copains et notamment il bichonne proprement l'entrée et la sortie de Schwarzy et exhibe Bruce Willis sous son meilleur profil... (non madame il n'est pas nu !).L'humour n'est pas absent et il n'est pas interdit de sourire à plusieurs reprises ou d'être stupéfait d'entendre des grands garçons plein de muscles et de tatouages se balancer ce genre de boutades :- "t'as combien d'hommes avec toi ?- que ta mère"...MDR,ou encore :- "qui t'a envoyé ?- ton coiffeur".*LOL.En conclusion, je vous recommande fortement de déposer votre cerveau à la consigne avant d'entrer en salle et de vous laisser aller à cette espèce de plaisir régressif un peu coupable de fin d'été.*notez que l'interlocuteur est chauve comme un oeuf.
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CRIME D'AMOUR de Alain Corneau *
Christine est responsable de la filiale française d'une entreprise multinationale. Sa collaboratrice la plus proche est Isabelle une jeune femme pleine de talent. Les deux femmes partagent la même passion pour leur travail qu'elles font passer avant tout. Elles s'admirent, se respectent, sont complémentaires. Entre elles deux la complicité se transforme peu à peu en ce qui pourrait ressembler à un sentiment amoureux. Mais Isabelle est jeune, peut-être encore un peu naïve, trop confiante et influençable. Christine va profiter de cette fragilité pour utiliser Isabelle. Elle se servira de ses idées, de ses compétences pour briller auprès des responsables américains et obtenir un poste qu'elle convoite. Elle ira jusqu'à "offrir" son amant à Isabelle. Mais lorsqu'elle l'humiliera en public, Isabelle, blessée, se montrera aussi machiavélique que sa supérieure.Il s'agit d'un polar assez classique dont l'intrigue un peu diabolique mais pas révolutionnaire (la manipulation, la séduction, le rapport dominant/dominé, on a déjà vus) permet d'installer un suspens plutôt réussi. On ne sait plus toujours qui dit vrai, qui utilise qui, qui est sincère ou pas.Par ailleurs une trouvaille vraiment judicieuse et originale tirait également le scénario vers le haut. Une coupable avoue le crime qu'elle a prémédité en dissimulant soigneusement des indices qui seront découverts alors qu'elle est incarcérée.Mais Corneau nous joue un drôle de tour en nous détaillant à deux reprises ces indices !!! Une fois en temps réel, une autre en flash-back (bleu grisâtre pour qu'on comprenne bien qu'il s'agit de flash-back, j'imagine).Rien n'est à reprocher à Kristin Scott Thomas, vraiment très belle, très chic, autoritaire, distinguée et brutale. Est-ce réellement une faille que découvre Isabelle et qui la rend brusquement encore plus impitoyable ? Le doute subsistera toujours quant à ses sentiments véritables grâce à sa troublante et subtile interprétation.Mais l'erreur colossale dont le film ne se remet pas c'est cette aberration de casting qui saute aux yeux comme un coup de pied au cul dès les premières secondes du film. Dès l'apparition de Ludivine Sagnier en chemisier rose pâle boutonnée jusqu'à la glotte et lunettes noires en écailles dix fois trop grandes pour elle, on n'y croit pas et on a envie de rire. Ensuite, la voir en "cadre supérieure" d'une grande entreprise, moulée dans ses tailleurs, juchée sur des talons aiguilles, assister à des réunions puis les diriger elle-même face à des nuées de working boys qui se laissent mener par le bout du nez... le fourire gagne. Evidemment on n'est pas toujours responsable de son physique. Ludivine Sagnier a beau avoir 30 ans, elle a la chance et la malchance d'en paraître 10 de moins, et ce ne sont pas les chignons, le rouge à lèvres et les échasses qui pourront y changer quelque chose. Elle a l'air d'une gamine déguisée en grande fille à qui on a confisqué les jouets. On s'attend à tout moment à ce qu'elle se mette à taper du pied en boudant et ronchonnant : "mais heu, arrêtez de m'embêter euh !!!"... et d'ailleurs, elle le fait, elle tape du pied dans un grand moment de désespoir que nous reverrons également deux fois... Si seulement son jeu très limité ne se limitait pas à avoir le sourcil droit constamment étiré vers le haut du front quand elle doit avoir l'air sérieux (une véritable cascade, personnellement je m'entraîne, je n'y arrive pas), et les yeux dans le vague (avec gros plans répétés sur le réveil pour nous prouver qu'elle peut tenir très très très longtemps les yeux dans le vague) quand elle doit avoir l'air triste ou contrarié !!! Il faut également la voir se dandiner, se déhancher, chalouper... Il y a longtemps que je n'avais vu une interprétation catastrophique, calamiteuse aussi pitoyable ! Est-ce du cabotinage, de l'inconscience, une direction d'acteur approximative ? Si peu de finesse, de justesse, de subtilité, d'élégance, d'intuition, de sobriété, de légéreté... finalement ça frôle peut-être le génie ! -
CHATROOM de Hideo Nakata °°
William, ado très perturbé (pléonasme ?) passe sa vie sur Internet et notamment sur des forums de discussions. Il en crée un : "ados de Chelsea !" où le rejoignent bientôt 4 autres ados, deux garçons et deux filles dans le même piteux état mental que lui. Immédiatement conscient de l'ascendant qu'il possède sur les autres, William va donner à cet espace un accès limité à eux seuls. Il va réussir à faire en sorte que chacun révèle ses blessures et traumatismes. Chacun va se confier de plus en plus précisément, et par un jeu de séduction et de pouvoir, William va tout faire pour tenter de les influencer, les poussant aux extrêmités les plus dangereuses.
J'ai testé Face Book qui m'a lassée en deux mois top chrono. Donc, jamais je n'ai été tentée par Tweeter et autre Chatroom. Je sais que ça existe et ça m'indiffère grandement. Mais j'imagine assez bien (je suis de la génération Minitel :-)) les bonnes choses comme les dérives que peuvent induire le fait d'être planqué derrière un écran. Bravo donc à Nakata d'avoir réussi à matérialiser le cyber espace tel un immense couloir où chaque pièce constituerait un forum à la porte desquelles attendraient les représentants de chaque "tribu"... Bravo aussi à l'acteur principal Aaron Johnson (ex Kick Ass...) qui parvient à être à la fois la tête à claques, le traître, l'ado perdu et le sadique séduisant. Les autres jeunes de l'équipe ne déméritent pas non plus, même si le pauvre Daniel Kaluuya a le plus souvent l'air affolé et comme l'envie de s'excuser de devoir jouer les futurs pédophiles parce qu'il est fasciné par une petite fille de 11 ans !
Mais alors qu'est-ce qui ne va pas dans ce film ? Tout le reste, c'est-à-dire beaucoup et surtout la psychologie de comptoir absolument effarante étalée ici, que même Jean-Marie Gourio accoudé à son zync ne doit pas côtoyer.
La vision des adolescents est tout bonnement catastrophique, désastreuse et détestable. William est un vicelard, un pervers. Il frôle l'extase, l'orgasme et le nirvana en regardant des jeunes filmer leur propre suicide sur Internet. Eva est une bimbo sans beaucoup de cervelle dont le rêve est d'être top model, mais ses "collègues" sont cro cro vilaines avec elle. Jim vit sous antidépresseurs depuis des années et a développé de gros problèmes de communication. Emily est coincée et rêverait d'être aimée de ses affreux parents. Quant à Mo, il s'inquiète de son attirance pour la petite soeur de son meilleur ami qui ne le restera plus très longtemps !
Et qui est responsable de cette génération perdue de tarés ? Qu'est-ce qui a bien pu rendre ces jeunes aussi malades ou cons ? Pas l'abus d'Internet. Non. Ne cherchez pas trop loin... Les parents évidemment. Non que ces derniers aient renoncé à éduquer leurs enfants ni même à leur supprimer l'usage de l'ordinateur éventuellement mais simplement parce qu'ils ont autant de fromage blanc dans le citron que leurs rejetons manifestement. William est le fils d'une écrivaine célèbre (et célébrée) qui en est au huitième et dernier épisode des aventures de son super héros (si J.K. Rowling ne se reconnaît pas, il faut aussi qu'elle consulte !) à qui elle a donné le prénom de son autre fils. Du coup William et ses parents suivent une thérapie familiale complètement ahurissante. La psy annonce un jour : "je crois que tout le monde va bien à présent, on peut en rester là". Les parents ravis acquièscent ainsi que William, regard oblique et mains qui se tordent !!! Eva a trop de problèmes avec les autres futures tops qui se moquent d'elle. Jim a été abandonné par son papounet au zoo. Il ne s'en remet pas. Emily a une mère qui aurait simplement voulu un autre enfant qu'elle et ne se prive pas de le dire devant elle. Quant à Mo... on ne saura pas duquel de ses deux parents lui vient le gène de la pédophilie !
Cette vision des ados, des adultes est d'une simplicité et d'un crétinisme à pleurer ! En tout cas dans le monde vomitif de Tanaka, il y a un avenir certain pour tous les psys. C'est déjà ça.
NB : une partie du film a été tourné à Camden... quartier rock londonien que j'adore à la folie et que j'ai découvert grâce à mon Dada.
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MA SEMAINE AU CINEMA
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THE KILLER INSIDE ME de Michaël Winterbottom ****
L'ARBRE de Julie Bertucelli ***
CELLULE 211 de Daniel Monzon ***
LE CAFE DU PONT de Manuel Poirier **
.......................................MES COUPS DE COEUR -
THE KILLER INSIDE ME de Michaël Winterbottom ****
Lou est adjoint du shérif d'une petite ville du Texas tellement sans histoire qu'il peut se promener sans son arme. Lou est vraiment le genre de type à qui on fait confiance sans hésiter. Il dit "b'jour m'ame" quand il croise une dame. Il porte des chemises blanches soigneusement repassées et est toujours impeccablement gominé. Il a une fiancée toute prête à l'épouser mais devient l'amant d'une prostituée qu'il était chargé d'exclure de la ville. Les rouages bien huilés de sa petite vie commencent à s'enrayer avec une histoire de chantage dans lequel il est impliqué. Alors que surgissent également des pans de sa jeunesse et de son enfance pas reluisants...En jetant un oeil sur la filmographie de Michaël Winterbottom, un seul mot m'est venu sous les doigts et sur le clavier : WAOW !!! En effet, aussi éclectique que prolifique, à la fois indispensable et totalement discret (ce qui fait que j'ai un peu tendance à l'oublier quand il s'agit de faire des best of de mes préférences)... ce réalisateur est sans conteste un de mes favoris. Pas un film qui ne m'ait déçue alors qu'en regardant les titres, ça part absolument dans tous les sens ! On ne peut dire qu'il y ait un style ou une empreinte Winterbottom car romantiques, historiques, engagés, modernes ou en costumes... les films de ce réalisateur semblent offrir une mosaïque de tout ce que le cinéma propose. Jamais il ne m'a déçue et mieux encore, il me surprend sans cesse.Ici encore il frappe fort avec ce film noir très noir à l'esthétique impeccablement chic et soignée à chaque plan. Pour nous faire entrer dans la tête d'un fou, psychopathe très très malade et réussir à nous abasourdir en nous surprenant alors que les serial killers bien dérangés de la tête prolifèrent sur les écrans noirs, il fallait le faire. Et c'est réussi, car en plus d'avoir particulièrement bichonné son ambiance années 50 très raffinée, Michaël Winterbottom (gloire à lui !!!) a choisi un acteur de 35 ans qui peut parfois en paraître 12, qui a le sourire aussi angélique que son regard peut brusquement devenir dément. Ce sinoque, schyzophrène, hyper violent c'est Casey Affleck. Acteur rare mais prodigieux dans sa façon de se vouloir discret, comme empêtré dans une gaucherie qui ressemble à de l'humilité, il capture et envahit l'écran de sa modestie et fait éclater une sauvagerie comme on en voit peu. Casey Affleck, MON Casey Affleck porte ce film sur ses timides épaules. Il semble toujours s'excuser d'être là, comme s'il marchait à reculons et déchaîne la barbarie en prenant soudainement le visage des femmes qu'il aime pour un pusching ball ! Je suis sûre que certains réalisateurs auraient offert un exctincteur à leur acteur pour en arriver au même résultat. Lou/Casey ne se sert que de ses mains et semblent tout surpris de ne pas anéantir sa partenaire au premier coup. Alors il les multiplie jusqu'à épuisement de sa victime et du spectateur. Et lui, part en sifflotant fumer un cigare.
Evidemment lorsqu'on se trouve devant le génie d'un acteur tel que Casey Affleck dont la voix de canard marmonne et mâchouille son texte avec nonchalance ajoutant encore à l'exaspération fascinante qu'il provoque, il faut tenir la route. Jessica Alba s'en sort vraiment bien, toute fragile, innocente et sincère qu'elle est, même si elle est en partie responsable de la violence qui se déchaîne. Par contre Kate Hudson vraiment pas gracieuse en plus de ne jamais être convaincante manque de tout ce que sa "rivale" propose.
Un monstre de cinéma, ça fascine parce qu'on se dit que ça ne peut exister dans la vraie vie, la toupie tourne et c'est forcément notre imagination de malade, de killer inside us qui l'invente. Donc, on est tout pardonné de trouver un film avec une pourriture de cette envergure aussi extraordinaire. Casey, je t'aime d'amour.
P.S. : Bill Pullman est vraiment très très bien aussi mais je suis faible et Casey m'hypnotise.
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L'APPRENTI SORCIER de John Turtletaub °
La fée Morgane et Merlin L'Enchanteur n'ont pas eu le temps de voir ou de lire Harry Potter, ils sont trop occupés à essayer de se mettre minables pour être le plus grand sorcier de tous les temps. C'est la vilaine et moche Morgane qui a le dessus et qui occit Merlin. Les trois sous-fifres de Merlin sont eux aussi en bisbille, car les deux garçons Balthazar et Horvath sont amoureux de Veronica (Monica Bellucci MDR) qui préfère Balthazar. Du coup, plus personne n'est copain avec personne. Veronica se sacrifie et bouffe Morgane. Elles se retrouvent enfermées toutes les deux dans une poupée gigogne, tandis que Balthazar atterrit dans une amphore. Balthazar parcourt le monde pendant un millier d'années à la recherche du "Premier Merlinien" qui sera chargé de... chargé de... Il sera chargé, zut, z'avez qu'à y aller vous. Et puis aussi, il voudrait bien libérer sa chérie tout ça ! Du taf dans le grimoire en somme !En 2010 (je vous épargne l'épisode 2000) il trouve (manque de bol pour nous) cette quiche de Dave censé être celui qu'il cherche vu que la bague qui ne peut appartenir qu'à l'élu s'aggripe à lui ! La preuve. Le Dave, c'est une tronche en physique mais pas une flèche en drague. Evidemment il vit avec son meilleur copain, un black obèse très con et très libidineux (est-ce que TOUS les américains ont ce genre de potes, ou c'est juste pour les films ?) qui ne sert strictement à rien et évidemment pas à être drôle même si son rôle est étudié pour, j'en suis sûre.Après quelques hésitations à grand renfort de grimaces, répliques et pitreries dénuées de la moindre originalité donc absolument pas amusantes, Dave consent à devenir une spice de Padawan de Balthazar. Après tout, si ça peut aider à pécho ! Tout se résoud évidemment et sans la moindre surprise en 1 h 50 absolument affligeante farcie de rebondissements sans intérêt et invraisemblables et d'effets spéciaux datant des Frères Lumière. Of course (c'est pour pas répéter évidemment) en allant voir ce genre de films on est censé savoir qu'on ne va pas résoudre la quadrature du cercle ! Mais il arrive parfois qu'on y passe un bon moment.Ici, je n'ai pu que me désoler de voir une toute jolie et talentueuse demoiselle Teresa Palmer (mix de Naomi Watts et de Scarlett Johanson) jouer les faire valoir, un ex acteur Alfred Molina continuer à creuser la tombe de sa carrière, un autre nous régaler d'une énième fantaise capillaire rendez-nous Sailor...Mais le pire du pire n'est rien à côté d'avoir à supporter l'exécrable, déplorable, horripilant et moche Jay Baruchel ou Bachurel peu importe, ce qui relève carrément de l'héroïsme. Quel acteur désastreux ! N'y a t'il pas une sorcière bienveillante qui puisse le transformer en crapaud, en statue de sel... A TOUT JAMAIS ?........................Faites un effort pour le jeu ICI, j'ai encore simplifié ! -
CELLULE 211 de Daniel Monzon ***
A la veille de commencer son nouveau travail de "maton", le jeune Juan Oliver se rend à la prison de haute sécurité pour la visiter et faire bonne figure devant ses futurs employeurs. Mal lui en prend car dans le même temps, le truand Malamadre bien que placé en isolement a réussi à fomenter une émeute qui ne va cesser d'évoluer au fil des jours. Lors de sa visite Juan se blesse légèrement. Ses collègues l'allongent inconscient dans la Cellule 211. Lorsqu'il se réveille ses collègues ont disparu et le voilà au milieu de ce QHS où sont regroupés les guguss parmi les plus dangereux du pays. En un quart de seconde de réflexion il n'a d'autre choix que de se faire passer pour un prisonnier fraîchement arrivé.La tension est constante et même croissante dans ce thriller carcéral, genre cinématographique où les réalisateurs semblent s'amuser à taquiner jouissivement nos nerfs délicats. Distillant de façon quasi égale ultra-violence et profonde humanité Daniel Monzon complique encore l'affaire en insérant des intrigues dans l'intrigue. Même si elle sera déterminante, la prise d'otages de membres de l'ETA (qui s'estiment étrangers aux revendications) à l'intérieur de la prison par les prisonniers eux-mêmes est la partie la moins intéressante. Elle va être le déclencheur d'une situation qui va rapidement dépasser les mutins et le seul cadre de leur prison.La grande question demeure néanmoins : est-ce que Juan Oliver va réussir à se sortir de ce pétrin, obligé d'une part de fraterniser avec les prisonniers, dont certains très méfiants à son égard, et notamment avec leur chef dont il va devenir, grâce à ses idées lumineuses, une sorte d'alter ego, de relayer leurs revendications, et d'autre part de tenter de calmer les ardeurs des plus belliqueux ?Les rebondissements et péripéties ne vont cesser de se succéder intégrant également des drames plus personnels. Les caméras de surveillance à l'intérieur des bâtiments, les informations parvenant aux détenus par l'intermédiaire de la télé ajoutent encore aux tensions, au malaise et apportent une densité aux événements comme aux personnalités.Il faut dire que le réalisateur y va franco en nous démontrant grâce à des personnages forts et convaincants que les sauvages ne sont pas forcément du côté qu'on croit. Un homme incarcéré à vie au physique et au tempérament de machine à tuer peut faire preuve de plus d'humanité, de compréhension et de sensibilité qu'un maton n'accordant aucune circonstance atténuante ni même de considération aux prisonniers.Vif, nerveux, rythmé, sans temps morts l'action est constamment réamorcée grâce à de multiples péripéties, plus ou moins crédibles mais peu importe. Le constat est quand même que la prison semble être un endroit "idéal" pour révéler la sauvagerie qui sommeille en chacun.
Quand je vous aurai dit que ce film a raflé une flopée de Goya (équivalent spingouins de nos Cesar) que Luis Tosar est épatant en Malamadre mais surtout, surtout que le très convaincant et injustement incarcéré Alberto Amman ne se contente pas d'avoir une présence et un physique très très agréables... vous vous ruerez sans attendre sur ce film captivant ! -
LE CAFE DU PONT de Manuel Poirier **
J'apprends donc que Pierre Perret le chanteur a écrit un "ouvrage" relatant sa vie et en tout cas son enfance et que Manuel Poirier s'en est emparé pour nous le mettre en images. Soit.C'est une surprise ! Il ne se passe strictement rien dans la vie de Pierrot et on ne voit pas comment cette enfance précise a fait que Perret est devenu l'auteur, compositeur et interprète que l'on connait. Si ce n'est qu'il apprend péniblement et sans enthousiasme à jouer du saxophone, il était manifestement plutôt cancre à l'école mais eut une enfance sans histoire entre des parents aimants et besogneux qui suaient sang et eau dans un troquet, le seul de ce village du sud-ouest, son petit frère et ses copains.Alors pourquoi deux étoiles me direz-vous, je vous vois venir ? Et bien parce que ce film qui n'est en rien le biopic d'une vedette du show-biz, est absolument savoureux, gentil, sans prétention et qu'il peut se déguster comme une petite madeleine. Evidemment je me demande si cette chronique du temps passé pourra plaire à ceux qui sont nés après 1970 et vous êtes nombreux mes cochons, mais pour les autres, ceux d'avant et encore bien avant, il n'est pas impossible qu'ils puissent comme moi, et à condition de ne pas être nés parigots têtes de veaux ou dans une (très) grande ville, prendre un sacré bain de jouvence, de revenez-y, de nostalgie appelez ça comme vous voudrez.Comme je le disais à Jules en sortant de la salle, ce film sent bon la paille et l'enfance. Il semble être tout droit sorti d'un autre âge mais sur le chemin du retour on a égrené tous les "et toi aussi tu faisais ça ?" qu'on avait à notre disposition. Et oui, quelque fois le cinéma, c'est aussi ça et on a un bout de sa vie qui défile et c'est sacrément bon. Les visites à la ferme, la découverte des cousines des copains, la pêche avec papa, le pique-nique du dimanche, la cueillette des champignons avec mémé, l'instit' sadique, la cour de récré tout ça... ça n'a l'air de rien mais c'est quand même beaucoup. -
MA SEMAINE AU CINEMA
AIR DOLL Hirokazu Kore-Eda ****
PHENOMENES PARANORMAUX de Olatunde Osunsanmi °
................................................MES COUPS DE/AU COEUR -
DROIT DE PASSAGE de Wayne Kramer **
L'Amérique est une terre d'asile. Un brassage meltingpotique d'ethnies diverses et variées. D'habitude le cinéma nous narre plutôt les déboires et déconvenues le plus souvent tragiques de ce qui se trame à la frontière américano-mexicaine où les migrants risquent leur vie dans l'espoir d'un avenir meilleur. Ici on survole le parcours de plusieurs personnages de toutes origines dont certains prêts à tout et aussi à n'importe quoi pour obtenir la naturalisation. Les candidats à cette longue procédure administrative ne sont pas forcément issus de pays du tiers ou quart monde ni forcément de pays en guerre puisqu'il y a même des candidats australiens.La première originalité est donc ce survol des "pratiques", des risques et des aberrations en matière d'émigration, mais aussi, on peut "apprécier" un film qui n'hésite pas à raccompagner ses personnages à la frontière au lieu de jouer la carte de l'angélisme, sans pour autant forcer sur le pathos et les drames familiaux que ce genre de situations provoque. Cela dit en explorant tous azimuts différentes "affaires", on a parfois du mal à comprendre où se situe le message du film si tant est qu'il y en ait un et si, sous couvert de fournir un tableau clinique et objectif, il ne stigmatiserait pas encore davantage les populations issues de l'immigration...On trouve donc ici, Max Brogan, agent zélé mais humain (c'est Harrisson !) du Service d'Immigration de Los Angeles qui débarque régulièrement avec la cavalerie dans des entrepôts pour traquer le travailleur clandestin. En général, la pêche est plutôt bonne mais notre Max va s'émouvoir du sort de la jeune mexicaine Mireya et tenter de l'aider à sauver son fils confié à une famille pas très scrupuleuse.Son collègue est Hamid dont la famille d'origine iranienne organise une grande fête bling bling en l'honneur de la naturalisation du père. Max découvrira alors que la soeur d'Hamid, une jeune femme libre et parfaitement intégrée est en conflit avec cette famille restée très traditionnaliste, accordant peu de liberté aux femmes.Une jolie avocate (Ashley Judd, trop rare) en manque d'enfant, se prendra d'affection pour une petite orpheline africaine adoptable, alors que son mari (Ray Liotta, bouffi) utilisera son petit pouvoir pour faire payer (cher) à une aspirante actrice venue d'Australie son accession à la précieuse Green Card.Un ado coréen compromettra gravement les chances d'intégration de sa famille en s'accoquinant avec des petits truands armés.
C'est le cas de la petite Taslima qui est ici le plus douteux. Voilée pour aller en cours, elle sera dénoncée par le proviseur de son lycée pour avoir effectué un exposé où elle justifiait (sans pour autant les approuver) les attentats du 11 septembre 2001 ! Son ordinateur mine essentielle et révélatrice permettra au FBI qui y découvre des sites et des forums islamiques, de voir en elle sans autre analyse, une terroriste en puissance.Entre la mexicaine fille-mère, le coréen braqueur, l'iranien intégriste, la bangladeshi terroriste, la blonde australienne opportuniste... on feuillette un catalogue où ne sont évités aucun cliché ni lieu commun.On peut donc éventuellement saluer le film qui a le mérite de parler de cet état de faits qui obtient d'étranges résonnances dans le climat franco-français actuel et sourire franchement à la scène de grand messe de naturalisation avec main sur le coeur et hymne national chanté horriblement mal par un chanteur r'n'bisant à la voix chevrottante et au regard embué.