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cinéma - Page 317

  • Death sentence de James Wan **

     

    Death Sentence - Kevin Bacon, Jordan Garrett, Kelly Preston et Stuart Lafferty  

    Ça commence par la description de l’american way of life, my dream come true et blablabla… il y a papa, maman, les deux garçons qui se chamaillent parfois à table, la belle maison, noël au balcon, pâques au tison, les matchs de hockey du grand, de football du petit… what else ?

    Le grand fils va se faire assassiner sous les yeux de papa par une bande de tatoués aux crânes aussi lisses que leurs cerveaux. Apprenant que le tueur ne passera pas le reste de ses jours en prison, papa se transforme en machine de guerre, puis en tueur, en zombie, en mort-vivant et déclare la guerre à lui tout seul, au gang de sauvages !

    Death Sentence - Kevin Bacon

    Vu comme ça, ça doit paraître complètement abruti et pourtant ça ne l’est pas (pas toujours) et surtout ça fonctionne, c’est efficace à 300 % et ne serait-ce que pour une scène de poursuite dans un parking, hallucinante, jubilatoire et anthologiesque, je vous dirai « foncez, pied au plancher ! ». Qu’on ne me fasse pas le coup du « débat » sur l’autodéfense et la loi du talion, même si ça fait toujours chic de révéler qu’on en connaît un rayon question morale !!! Ici, c’est du 36 000ème degré invraisemblable et de toute façon tout est dans l’excès et la surenchère :

    -          « ah ! t’as tué mon fils ? tiens, je tue ton frère !!! 

    -          ah ! t’as tué mon frère parce que j’avais tué ton fils ? Tiens, je tue ta femme !

    -          ah t’as tué ma femme parce que j’avais tué ton fils parce que t’avais tué mon frère… » etc, etc.. jusqu’à ce que le combat cesse faute de combattant !

    Evidemment, le réalisateur a un peu de mal à conclure mais c’est pas grave, la machine à killer c’est Kevin Bacon (bientôt 50 ans, il en paraît toujours 35… ça m’énerve, mais ça m’énerve !!!) et il assure comme une bête en se transformant de gratte-papier chemise cravate tout propre sur lui, en serial killer implacable tout couturé de partout, façon Rambo du Centre Ville. Lui, Kevin (+ la scène dans le parking !), c’est un spectacle ! Parole d’honneur.

    Death Sentence - Kevin Bacon
  • Quelle semaine !!!

    Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street - Helena Bonham Carter et Johnny Depp
    No Country for Old Men - Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme

    Les « œuvres » de deux des associations de bienfaiteurs du cinéma mondial les plus ébouriffantes, décoiffantes, extravagantes… allez, osons le mot, « géniales » sortent sur les écrans mercredi. Impatiente, je me suis rendue à l’avant première de « Sweeney Todd » jeudi dernier. J’étais là avec une demi-heure d’avance (ça ne m’arrive JAMAIS !), sous la pluie (mon « art and try » n’a pas de hall…), j’ai attendu, poireauté, fait le pied de grue, le planton, jusqu’à ce qu’un boutonneux chevelu hirsute et barbu m’assène un malfaisant et machiavélique « c’est cooooompleeeeeeet !!! ». Je le hais.

    Il ne me reste qu’à patienter, et la patience, comme je vous l’ai déjà dit, arrive en 367ème position de mes nombreuses qualités ! Par ailleurs pour des raisons X, Y et même Z… il me faudra sans doute attendre au-delà de mercredi !

    Quelle semaine !

    D'ici là : vous avez le choix des armes :

    No Country for Old Men - Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme
    Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street - Johnny Depp 
  • Survivre avec les loups de Véra Belmont **

    Survivre avec les loups - Mathilde Goffart
    Survivre avec les loups

    Un soir Misha rentre chez elle, ses parents juifs viennent d’être déportés. Ne sachant qu'une chose, "ils sont à l’est », équipée d’une boussole elle va traverser la Belgique, l’Allemagne, la Pologne, l’Ukraine seule à pieds et revenir. Son périple, sa descente aux enfers dureront trois ans.

    De mémoire de cinéphile, je n’ai jamais vu un(e) enfant souffrir autant au cinéma. Pendant deux heures, rien ne nous est épargné des souffrances, des blessures, de la peur et de la faim de Misha qui reprend confiance et courage chaque fois qu'elle croise des animaux. Ce qu’elle ingurgite est parfois à la limite du soutenable mais sa volonté, sa force, sa résistance, son instinct de survie sont absolument inouïs et forcent l'admiration. Sa cohabitation avec quelques loups devient pratiquement anecdotique tant c’est plutôt la compagnie des hommes (qui sont des loups pour les hommes comme chacun sait, et encore plus pour les enfants), qu’il faut qu’elle évite à tout prix. Les conditions extrêmes (entre autre météorologiques) et de dénuement de cette errance sont parfois insupportables. Mais comme ce film est porté par une petite fille en tout point exceptionnelle, seule à l'écran pendant les trois quarts du film, Mathilde Goffart dont c’est le premier rôle, je ne peux que vous le recommander, et comme moi, au bout d’un moment vous ne pourrez que trembler avec elle et espérer que sa maman la serre encore dans ses bras.

    Voici une nouvelle expérience au-delà des limites humaines, into the wild.

  • La Guerre selon Charlie Wilson ***

    La Guerre selon Charlie Wilson - Tom Hanks et Philip Seymour Hoffman
    La Guerre selon Charlie Wilson - Tom Hanks et Philip Seymour Hoffman

    Dans les années 80 comment le Député du deuxième district d’un comté du Texas (je sais pas moi ça doit être l’équivalent de l’adjoint au Maire de Ligny en Barrois chez nous…) Charlie Wilson est venu à bout de la guerre entre la Russie et l’Afghanistan, aidé par la milliardaire Joanne Herring catho intégriste et anti-communiste primaire ?

    Si l’affiche hideuse vous fait fuir, si le thème complexe vous rebute, passez outre et précipitez-vous car Mike Nichols réussit le pari surprenant de traiter de façon limpide un pan trouble et délicat de notre histoire mondiale récente sur le mode d’une comédie extravagante, échevelée et passionnante. Et si vous voulez voir deux acteurs tout simplement géniaux au travail, précipitez-vous encore plus vite.

     On rit, on rit beaucoup parce que le personnage de Charlie Wilson est un play-boy invétéré, bronzé 365 par an, qui mène une vie de noceur infatigable toujours un verre de whisky à la main, qui saute sur tout ce qui bouge, qui s’est entouré d’un pool de secrétaires dépoitraillées et brushinguées façon Dallas plus futées et efficaces les unes que les autres et qui pourtant va faire preuve d’une conscience politique, d’un patriotisme et d’une connaissance de la scène internationale hors du commun. Ce que fait Tom Hanks ici est absolument extraordinaire et les superlatifs me manquent pour vous parler de sa prestation gigantesque. Il est secondé par Philip Seymour Hofman obscur et génial agent de la CIA qui rêve de dégommer du russe. Dire une fois encore à quel point cet acteur est époustouflant deviendrait presque lassant s’il ne donnait encore ici une véritable leçon de comédie. Lorsque les deux acteurs sont à l’écran, on en a le souffle coupé de tant de virtuosité. Ils en font des tonnes tout en restant sobres. C’est impossible d’expliquer comment ils font cela… pas de mimiques, pas de grimaces et de gesticulations ; ils sont exceptionnels et servis par des dialogues qu’ils nous servent comme une véritable partie de ping-pong. Lorsque Charlie Wilson s’étonne du physique pas très « agent secret » de Gust Avrakotos (oui, c’est son nom U_U) en lui assénant brutalement « vous n’êtes pas James Bond », l’autre lui rétorque « vous n’êtes pas Thomas Jefferson, un partout ! ». Les répliques fusent et donnent lieu à plusieurs scènes d’anthologie. C’est tordant mais en même temps ces deux américains patriotes avancent vers leur but. Julia Roberts quant à elle, bouleversée parce que qu’elle a vu au Pakistan (les camps de réfugiés) s’amuse manifestement à jouer les mantes religieuses qui jouent de son physique irrésistible, de son pouvoir et de son argent pour arriver elle aussi à son but : la chute de l’empire soviétique. Rien de moins.

    Oui, c’est bien un coup de génie de Mike Nichols de nous donner un cours de politique avec un film aussi distrayant.

    Au final, des Moudjahidins en haillons sont venus à bout de l’armée russe, équipés en armes par du matériel israëlien financé par les américains et les saoudiens… Quand les russes ont quitté l’Afghanistan, Charlie Wilson a repris son combat pour financer la reconstruction du pays. Les autorités ont refusé la moindre aide, laissant le pays dans le chaos et la porte ouverte aux Talibans. Comme le dit Charlie Wilson « … comme toujours, on a merdé en fin de partie ».

    Quelques années plus tard… deux avions dans des twins towers. God Bless America !

  • Le tueur de Cédric Anger °

    Le Tueur - Grégoire Colin et Gilbert Melki

    Léo, homme d’affaires qui a une femme qui le trompe et une petite fille qu’il adore est très inquiet. Un tueur est à sa recherche pour le tuer. Je vous jure je me suis accrochée à mon fauteuil dès le début, persuadée de voir un thriller noir sombre avec plein de suspens dedans. Hélas trente six mille fois hélas, même dans un film où le tueur s’appelle Dimitri Kopas (si c'est pas une promesse ça !), un minimum de vraisemblance est nécessaire pour que le spectateur adhère. Là… rien, le vide et très rapidement l’ennui, malgré ou surtout à cause de loooooooooongues filatures où il ne se passe rien. Il faut savoir quand même que le tueur (Grégoire Colin, inquiétant bien comme il faut avec son visage en lame de couteau) se voit proposer un marché par sa victime « allez mec, j’ai une fille, laisse moi régler quelques affaires courantes d’ici samedi et je te laisse faire ton boulot… promis ! ». Remarquez, je comprends, si le tueur lui disait « va te faire voir chez plumeau avec ton marché ! », y’aurait pas de film. Donc, le tueur accepte. Pourtant, le type… ça a l’air d’être celui à qui on la fait pas, voyez, le genre sans cœur et sans état d’âme qui fait son taf sans se poser de question. Allez savoir pourquoi avec Léo, pourtant pas bien sympathique comme client (je vous jure, croyez moi sur parole), il craque et s’attendrit. Chaque fois qu’il braque son flingue sur lui… paf le chien, il renonce. Bon, comme ça s’étire et que rien ne se passe, on colle dans les pattes à Dimitri une escort-girl… dites pas pute, ça va l’énerver. Comme ça, on a droit aux scènes de sexe sans intérêt (et toutes sous la couette… ne vous déplacez pas, Mélanie Laurent, elle couche habillée !) Au début, il ne se rend compte de rien mais quand il sait que c’est Léo qui a payé la fille pour l’occuper jusqu’à samedi… on se dit… ouille ouille ouille, comment il va lui faire la peau à la tricheuse. Que dalle ! Plus le film avance plus le tueur a du cœur. Même qu’il tombe amoureux de la fille. Normal, c’est Mélanie Laurent… même déguisée en poupée de porcelaine aux cheveux rouges, elle est belle, mais ce n'est pas son meilleur rôle.

    Sinon, le gros gros problème c’est quand même et aussi et surtout et bizarrement Gilbert Melki. Et je peux vous dire que quand Gilbert Melki n’est pas drôle, il n’est pas drôle du tout du tout. Et là, ici donc, il est gesticulant, soufflant, grimaçant à la limite du supportable.

    Bon à la fin, il meurt d’une balle dans la tête avec en fond sonore le "Don Giovanni" de Wolfgang (là j'ai vraiment eu envie de rire !).

    C’est la belle nuit de Noël, la neige étend son manteau blanc et on s’en fout !

  • Le Perroquet Rouge de Dominik Graf ***

    Le Perroquet Rouge - Ronald Zehrfeld, Max Riemelt et Jessica Schwarz

    1961, Allemagne de l’Est. L’histoire commence quelques mois avant et s’achève par la construction du Mur de la Honte. Siggi, jeune décorateur de théâtre s’éprend au premier regard de Luise, poète qui travaille en usine. Hélas elle est mariée à Wolle, colosse protecteur, irresponsable et charismatique. L’insouciance de la jeunesse va rapidement faire place à l’inquiétude et à la peur lorsque la Stasi va s’intéresser de près au « Perroquet Rouge », lieu très subversif… où la jeunesse écoute du rock'n'roll et danse.

    Le générique dévoile des images d’archives de l’exploit de Youri Gagarine, héros planétaire, dans un pays et à une époque où tout ce qui n’était pas russe était séditieux… Puis le film s’ouvre sur une scène enthousiasmante et sensationnelle où des dizaines de jeunes dans un parc dansent frénétiquement fougueusement un rock alors qu'il n'y a pas de musique ! Ils attendent la musique qui tarde à venir. C’est dans ces conditions que Siggi qui passait par hasard rencontre Luise. Brusquement la police intervient, matraque et chasse tous les jeunes du parc.

    Voilà, le ton est donné. C’est un drôle d’endroit, une drôle d’époque où tout ce qui s’approche de l’art, de la littérature, de la culture effraie le pouvoir et doit être traqué. Dans chaque personnage peut se dissimuler un agent de la Stasi et chacun se met à douter de l’autre. Luise, très attachée au pays qu’elle aime et qui refuse de « passer à l’ouest », finira par dire : « un pays où l’on peut tirer dans le dos d’une personne désarmée n’est plus mon pays ». Car il y a ceux qui sentent la tournure inéluctable que vont prendre les évènements, « ça ressemble à 1933 » dit un personnage, et ceux qui n’y croient pas et ne veulent pas quitter le pays où ils sont nés. Mais l’histoire, sombre et déconcertante est en marche et cette jeunesse va tenter de résister d’abord avec légèreté et insouciance puis dans l’urgence du danger. Ils vont subir ou agir. Certains seront traqués, d’autres arrêtés, questionnés, torturés, jugés, condamnés…

    Le film est moins un choc que « La vie des autres » sorti l’an dernier à la même époque sur le même sujet et auquel il est impossible de ne pas penser mais encore une fois, on se dit à quel point on est chanceux de n’être pas nés au mauvais endroit au mauvais moment, de n’avoir pas eu à choisir un camp ou à quitter son pays pour survivre. Et là il ne s’agit pas d’un pays à l’autre bout du monde, ravagé par des guerres ethniques et fratricides mais d’un pays d’Europe tout proche !

    Ce nouveau film tonique, drôle et bouleversant prouve que le cinéma allemand est en train de renaître. Quant à l'épatant trio d’acteurs vedettes, il est ardent, fougueux et émouvant… très impressionnant.

  • ATONEMENT (REVIENS-MOI) de Joe Wright ***

    reviens-moi,cinéma

    Briony a 13 ans. Elle rêve de devenir écrivain, elle le deviendra. Petite peste éconduite par Robbie l’amoureux de sa sœur aînée Cecilia, elle va faire un mensonge infect, odieux, colossal qui va briser la vie, l’avenir, le bonheur des deux tourtereaux. Le reste de sa vie lui suffira t’il à expier sa calomnie ? Les amoureux finiront-ils par se retrouver ?

     

    Allergiques aux grands mélos romantiques et flamboyants comme on n’en fait plus : fuyez, car ici c’est le vent de la passion qui souffle et décoiffe !

     

    Pour les autres, amateurs de romans « à la » Jane Austen, laissez-vous porter par le souffle romanesque de ce drame qui sépare deux amoureux fous qui se perdent, s’attendent, se cherchent, se retrouvent, se reperdent et s’aiment malgré et contre tout.

     

    Keira Knightley (qui s’améliore) et James McAvoy (excellent) expriment l’exaltation, les déchirements et la patience de leurs tourments avec conviction. Briony, que l’ont suit à trois âges de la vie est interprétée par trois actrices étonnantes : Saoirse Ronan à 13 ans chipie intégrale jusque dans le port de tête méprisant, Romola Garaï à 18 ans, abonnée aux rôles de teigne depuis (le catastrophique) Angel et Vanessa Redgrave en vieille dame ravagée par la honte et le chagrin…

     

    Les mésaventures affolantes de Robbie et Cecilia sont rythmées par le bruit en son off d’une machine à écrire implacable et la musique virevoltante qui les scandent avec lyrisme. Tout est too much dans ce film, les couleurs, l’histoire, les sentiments, les toilettes, la cadence infernale où tout se joue, et tout est sublimé par une mise en scène étourdissante.

     

    Je ne sais comment s’appelle ce procédé qui permet de revoir la même scène sous différents angles et selon différents points de vue mais il est fascinant et permet au spectateur de voir ce que les personnages ne savent pas et interprètent, forcément mal ! Le réalisateur le maîtrise et comme s’il n’en avait pas assez fait pour nous prouver qu’il sait tenir une caméra… aux trois quarts du film il s’offre le luxe d’un plan séquence magistral de cinq minutes sur la plage de Dunkerque en pleine guerre, où séjournent des milliers de soldats qui attendent…

     

    Tourbillonnant, bouleversant. Vous êtes prévenus.

  • Rendition (Détention secrète) de Gavin Hood *

    Détention secrète - Meryl Streep

    Anwar El-Ibraim, américain d’origine égyptienne, rentre d’un voyage d’affaires en Afrique du Sud pour retrouver sa famille. A son arrivée à l’aéroport, il est sauvagement arrêté, enlevé plutôt, interrogé et expédié en Egypte où il sera torturé dans le but de lui faire avouer qu’il est un des responsables d’un nouvel attentat terroriste.

    Voici un nouveau film qui dans la lignée du récent « Lions et agneaux » de Robert Redford malgré ses bonnes et nobles intentions est loin de convaincre. Bien qu’il soit estampillé « Amnesty International » et que les nombreuses scènes de torture orchestrées par les Etats-Unis soient insoutenables, on reste toujours étrangement extérieur à ce qui se passe sur l’écran… A l’exception de Meryl Streep, une nouvelle fois parfaite dans un rôle odieux, d’une froideur inouïe… tout le star système ici présent semble singulièrement éteint. Il devient donc difficile pour le spectateur de se sentir concerné quand les acteurs le sont si peu.

    Bizarre.