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cinéma - Page 225

  • POURQUOI TU PLEURES de Katia Lewkowicz ***

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    Quelques jours avant son mariage, CuiCui enterre comme il se doit sa vie de garçon avec quatre de ses meilleurs amis. Pas de bol, c'est pile ce soir là qu'il rencontre Léa. Il emmène la jeune femme chez lui qui dès lors ne va plus quitter ses pensées. Alors que sa fiancée Anna est introuvable, il revoit Léa et se met à douter du bien fondé de son futur engagement. Le very bad trip post lendemain de beuverie entre potes, c'est seul qu'il va le vivre. D'autant que la future mariée jouant les arlésiennes il doit se charger de récupérer une partie de son envahissante et bruyante belle famille israëlienne à l'aéroport et de s'occuper de certains préparatifs de la fête qui ne le passionnent guère tels que le choix des fleurs ou l'emballage des dragées dans des petits sachets de tulle. Sa mère, bourgeoise hystérique et égoïste n'est pas un réconfort. Il ne peut compter que sur l'inébranlable complicité de sa soeur qui répond au doux surnom de CoinCoin mais qui elle aussi l'enjoint à faire ses choix et à prendre ses responsabilités. Quatre jours infernaux au cours desquels la fiancée va finalement reparaître et annoncer qu'elle aussi était en proie aux doutes mais qu'elle les a résolus en s'éloignant un peu. Ce qui ne va pas rassurer notre CuiCui...

    Contre toute attente et alors que les premières minutes ne laissent pas augurer du meilleur, ce film qui lorgne du côté des comédies américaines où le futur (et parfois la future) se prend à tergiverser à quelques heures de la cérémonie de mariage, vous cueille en douce tant elle alterne les séquences drôles et farfelues et d'autres beaucoup plus attendrissantes et troublantes où le personnage parvient à nous faire partager ses angoisses.

    Irrésistiblement absurde par moments, touchante à d'autres, l'histoire de ce triste CuiCui qui semble complètement se laisser porter par les événements doit évidemment beaucoup à l'acteur principal. Ce garçon avec sa nonchalance qui frôle parfois l'inertie aurait tout de la tête à claques si Benjamin Biolay ne parvenait à lui insufler ce charme sournois et pourtant bien réel qui fait qu'on a constamment envie de le rassurer au lieu de le secouer et lui en vouloir.

    Il est entouré d'une bande de potes dont Eric Lartigau (vous vous souvenez ? Mon Président !!!) habituellement réalisateur qui se livre ici à un grand numéro que j'ai trouvé hilarant. Mais aussi de Nicole Garcia tyranniquement mère, qui ne peut appeler sa fille que "l'autre", qui ne peut se remettre d'avoir été abandonnée par son mari plus de trente ans plus tôt et ce malgré la mort de l'intéressé. De Sarah Adler délicieuse et malménée. De Valérie Donzelli agaçante puis déterminée, sûre d'elle-même et finalement touchante. Et d' Emmanuelle Devos, comme d'habitude plus que parfaite dans ses seconds rôles qu'elle rend indispensables et qu'elle mène au sommet avec son énergie et son naturel rares.

    Une belle surprise inattendue, déroutante et drôle.

  • STANLEY KUBRICK

    Actuellement et jusqu'au 31 juillet 2011 pour la modique somme de 10 €uros + 3 €uros pour l'audiophone (que je vous recommande vivement et que vous pourrez désinfecter si vous êtes munis d'une petite solution antibactérienne, par contre je vous déconseille tout aussi vivement les casques audios qui puent la mort lente définitivement) vous pouvez vous rendre dans le Temple du Cinéma où personnellement je n'avais jamais mis les pieds.

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    Une fabuleuse exposition consacrée à Stanley Kubrick s'y tient aux 5ème et 7ème étage.

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    L'exposition déploie sous le regard déroutant et fascinant d'Alex Debarge la carrière du réalisateur terminée en beauté par "Eyes wide shut" en 1999. 45 ans et seulement 15 films et l'on a ici tout le loisir de s'attarder sur les archives ou documents qui éveillent une foultitude de souvenirs cinéphiles. Le choix est large entre les originaux de scénarios, la correspondance, les photos de tournages (certaine dira "featurettes"), les costumes et accessoires de certains films, les maquettes de décors... en un mot toute une iconographie et mille éléments sonores, auditifs et visuels qui permettent de nous replonger dans tous les films et parcourir le vaste univers du réalisateur.

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    Mais le plus troublant et désolant de cette exposition qui donne une folle envie de cinéma et notamment de revoir les films de Kubrick, réside dans le fait de découvrir les projets qui n'ont jamais abouti. D'abord "Aryan Papers" sur lequel il a travaillé pendant des années qui avait pour thème l'holocauste et que Kubrick a renoncé à mener à terme lorsqu'il apprit que "La liste de Schindler" de Steven Spielberg sortirait juste avant. Il a estimé que les spectateurs ne seraient pas prêts à supporter deux films ayant le même thème. L'autre film qui n'a jamais pu voir le jour est un "Napoléon" qui promettait d'être gigantesque et dont Kubrick assurait qu'il serait le plus grand film jamais réalisé...

    Hélas !

  • UNE SEPARATION de Asghar Farhadi *****

    UNE SEPARATION de Asghar Farhadi,Leila Hatami, Peyman Moadi, Shahab Hosseini, cinémaUNE SEPARATION de Asghar Farhadi,Leila Hatami, Peyman Moadi, Shahab Hosseini, cinémaUNE SEPARATION de Asghar Farhadi,Leila Hatami, Peyman Moadi, Shahab Hosseini, cinémaUNE SEPARATION de Asghar Farhadi,Leila Hatami, Peyman Moadi, Shahab Hosseini, cinéma

    Simin et Nader ont décidé de se séparer. Surtout Simin qui a bataillé pendant 18 mois pour obtenir un visa dans l'intention de quitter l'Iran avec sa famille. Elle veut un avenir différent pour sa fille de 11 ans Termeh. Le juge aux affaires matrimoniales s'étonne « vous trouvez qu'il y a des problèmes dans notre pays que vous souhaitiez le quitter ? ». Dès lors un étrange malaise s'installe bien que les raisons de l'envie de partir de Simin ne seront jamais exprimées. De toute façon Nader n'a aucune envie de quitter l'Iran car son père atteint de la maladie d'Alzheimer a besoin de lui. Termeh, studieuse et sage non plus ne souhaite pas partir. Comme tous les enfants du monde elle veut que ses parents restent ensemble et lorsqu'ils sortent du tribunal, la petite choisit de rester avec son père. Simin retourne vivre chez ses parents tandis que Nader reste dans l'appartement avec sa fille et son père. Pour veiller sur le vieil homme pendant qu'il est au travail Nader engage une aide à domicile, Razieh. La jeune femme très pieuse et enceinte porte le nikab. Elle a caché à son mari dépressif, au chômage et couvert de dettes qu'elle allait travailler chez un homme seul, ce que la religion interdit. A partir de ce mensonge qui aurait pu rester anodin tant qu'il n'est pas découvert, toute une succession d'événements va survenir mettant chacun des protagonistes dans des situations de plus en plus délicates les forçant à découvrir peu à peu leurs zones d'ombre.

    Difficile de résumer ce foisonnant drame qui vous saisit dès la première scène et ne vous lâche plus un instant jusqu'au dernier mot du générique où l'on attend encore d'obtenir la réponse à une question... Le paragraphe précédent n'est en effet que le départ de toute une succession de faits, d'épreuves et de circonstances qui vont s'enchaîner comme si un implacable engrenage s'était emparé des moindres faits et gestes de ces personnages pour les broyer et les mener au(x) drame(s). Le film  s'ouvre sur une scène de tribunal où le couple, face caméra, tente de convaincre le juge de leur accorder le divorce. Ce n'est pas simple puisqu'ils sont à Téhéran, que le divorce n'est envisageable qu'en cas de consentement mutuel et que bien que la séparation sera finalement consommée, une femme ne peut en prendre seule la décision. La suite, de plus en plus oppressante va découler des agissements de Razieh dont les mensonges vont contraindre d'autres personnes à mentir au point de mettre en péril la vie et l'avenir de deux familles.

    Doté de mille prouesses, le film semble s'enrichir à mesure qu'on avance dans les intrigues qui s'imbriquent les unes aux autres de façon implacable. Les situations deviennent peu à peu aussi complexes que les personnages qui les vivent et les provoquent. C'est rien de dire que tous les héros de ce film sont loin d'être monolithiques, et chacun à leur tour se révéle victime, on n'en doute pas, puis brusquement antipathique et "coupable" on en est sûr aussi. Assurément le mot manicchéen ne fait pas partie du vocabulaire du réalisateur tant il soumet ses personnages (et les spectateurs) à toutes les ambiguités, contradictions et dualités qui composent un être humain. Cramponner au fauteuil le spectateur qui n'en sait parfois pas plus que certains personnages se met à douter, à changer d'avis, à croire l'un puis l'autre et se tromper, plusieurs fois. Construit de façon absolument prodigieuse et offrant des rôles complexes et profonds à ses acteurs, le film  chemine de façon inéluctable et impitoyable vers le dénouement et les révélations.

    Farahdi parle de son pays, du couple, de la façon qu'ont les parents d'ici comme d'ailleurs de mettre leur enfant au milieu de leur conflit, de justice, de religion, de tradition, de dévouement, de la famille. C'est foisonnant, passionnant, palpitant. On ne sait jamais où l'on va, mais on y va. On suit avec angoisse, le coeur battant tous les personnages qu'on prend le temps d'approuver puis l'instant d'après trouver qu'ils ont tort même et sans doute surtout parce qu'ils nous étonnent d'avoir tant de bonnes raisons de faire ce qu'ils font. Jamais on ne les juge. On prend leur parti successivement ce qui est un autre tour de force de ce film gigantesque et impressionnant qui offre la possiblité de mille questionnements et notamment celui-ci : "qu'aurions-nous fait à leur place ?". Evidemment vous ne raterez ce film sous aucun prétexte.

    Ah oui les acteurs sont PRODIGIEUX !

  • JE VOULAIS ME MOQUER

    parce que régulièrement je "tombe" nez à nez avec des dessins réalisés par des admirateurs de "stars" et franchement, ça fait tellement mal à regarder que j'ai souvent envie de dire à l'artiste de se remettre à ses études mais finalement, en cherchant des horreurs pour vous faire rigoler, j'ai préféré me consacrer aux dessins réussis. Comme je n'aurais pas le temps cette semainde de vous proposer votre petit jeu du lundi voici quelques jolies choses.

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    Les plus beaux sont de Lily la Libellule funambule...

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  • LIMITLESS de Neil Burger **

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    Eddie Morra est une épave. Tout fout le camp dans sa vie et ça se voit à l'oeil nu, il a le poil terne. Pointes sèches, racines grasses, Eddie est écrivain mais butte sur une page désespérément blanche paralysé par l'avance conséquente que lui a offert son éditrice. Eméché dès l'aube, Eddie erre de bar en bar à la recherche de l'inspiration qui ne vient pas. Lassée de cette indolence et de ce relâchement, sa petite amie Lindy le quitte. Et c'est au plus profond de cette spirale infernale de lose qu'il croise la route de son ex beau-frère Vernon (oui, Eddie a aussi été marié furtivement) ex dealer peu fréquentable qui semble en pleine forme. Ce dernier lui propose une pilule de NZT qu'il lui présente comme un médicament en phase finale d'expérimentation. Il s'agit en fait d'une drogue mais Eddie qui n'est pas hostile à ingurgiter une substance, même illicite absorbe le comprimé. En quelques secondes les effets se font sentir. Ses capacités physiques et intellectuelles se décuplent au point de lui donner la force, l'envie et le courage de se laver les cheveux d'assainir le taudis dans lequel il vit, d'écrire les 400 premières pages de son roman en quelques heures, d'apprendre plusieurs langues, de se souvenir du moindre événement rangé au fond de son cerveau etc. Evidemment les effets d'une seule pilule ne sont que de courte durée. Mais Eddie est accroc, en veut plus et en trouve un stock... Les ennuis commencent !

    Alors qu'on aurait pu croire qu'Eddie se contente de réaliser son rêve de toujours : devenir écrivain à temps complet, il voit plus grand et ses ambitions se précisent sous la forme d'acquisitions et réussites en tout genre. Comment réussir à New-York ? A Wall Street évidemment. Eddie devient trader, engrange des millions de dollars en peu de temps, attire l'attention de ses collègues et employeurs et s'acoquine avec un magnat de la finance Carl Van Loon. Les ennuis redoublent d'autant qu'Eddie découvre que la pilule secrète est déjà très convointée mais aussi que les effets secondaires sont désastreux.

    En trois chapitres distincts, l'histoire d'Eddie nous balade dans un New-York de rêve et alterne les genres thriller et fantastique. C'est réussi et Bradley Cooper est de tous les plans et parfois même multiple ce qui n'est évidemment pas désagréable à l'oeil. Efficace et sans temps mort la réalisation nous place parfois sous les effets visuels de la drogue en osant des plans et des accélérations qui donnent le tournis (heureusement, ce n'est pas en 3D). Flippant, divertissant, énergique, ce "limitless" aurait pu l'être davantage encore. Néanmoins il propose une fin délicieusement amorale et passer près de deux heures en compagnie de Bradley Cooper est définitivement bien agréable d'autant que l'acteur (très bon) a plus d'un tour dans son sac : charme et énergie en tête.

    Un mot quand même sur l'acteur Robert De Niro dont on peine à croire qu'il a été celui qu'il a été. Incapable d'apparaître à l'écran sans grimacer (ses rares sourires semblent le torturer), on cherche vainement les Travis Bickle, Vito Corleone, Jake la Motta, David Aaronson et autre Mickael Vronski qu'il fut. Espérons que ce ne soit pas les désolants "Mon beau-père..." qui aient eu raison de sa carrière !!!

  • 5 PLACES DE CINEMA A GAGNER

     grâce à MEMENTO FILMS pour

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    un film de Asghar Farhadi qui sort en salle le mercredi 8 juin.
    Ce film a obtenu au Festival de Berlin 2011 : l'Ours d’Or - l'Ours d’Argent de la meilleure actrice - L'Ours d'Argent du meilleur acteur.
     
    Synopsis : Lorsque sa femme le quitte, Nader engage une aide-soignante pour s'occuper de son père malade. Il ignore alors que la jeune femme est enceinte et a accepté ce travail sans l'accord de son mari, un homme psychologiquement instable…
    .......................................
    Pour remporter une place il suffit de trouver un titre de film.
    UNE SEULE REPONSE A LA FOIS,
    sinon je ventile, je bannis, j'extermine !
     
    LES HEUREUX (car ce film est une SPLENDEUR !!!) GAGNANTS sont : sopel, mister Loup, Ed, marion et Spleen.
     
    GAME OVER.
     
    1
    JEANNE ET LE GARçON FORMIDABLE trouvé par sopel
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    2
    OXYGENE trouvé par personne mais c'était trop dur

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    3
    THE FOUNTAIN trouvé par Ed

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    4
    COMME UNE ETOILE TROUVE par Mister Loup

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    5

    LOIN D'ELLE trouvé par Mister Loup

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    6
    MAGNOLIA trouvé par sopel

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    7

    SECRET LIFE OF WORDS trouvé par Mister Loup

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    8
    LES TEMOINS trouvé par Spleen

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    9
    LES INVASIONS BARBARES trouvé par marion

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    10

    LE TEMPS QUI RESTE trouvé par Marion

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  • MA SEMAINE AU CINEMA

    Pour lire mes articles cliquez sur le titre ou l'affiche. 

    X MEN LE COMMENCEMENT de Matthew Vaughn ***

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    LE CHAT DU RABBIN de Joann Sfar et Antoine Delesvaux **

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    RENDEZ-VOUS AVEC UN ANGE de Yves Thomas et Sophie de Daruvar *

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    UN BAISER PAPILLON de Karine Silla °

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    MES COUPS DE COEUR DE LA SEMAINE

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  • LE CHAT DU RABBIN de Joann Sfar et Antoine Delesvaux **

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    Le chat du Rabbin Sfar n'a pas de nom, alors on l'appelle "le chat du Rabbin". Je trouve qu'il est plutôt moche et qu'il ressemble à un kangourou. Mais il a une particularité : en plus de savoir lire, il parle et c'est tant mieux. Surtout depuis qu'il a avalé un perroquet qui lui tapait sur le haricot. Il considère que sa vraie maîtresse est Zlabya, la fille du Rabbin dont il est fou amoureux. On le comprend, elle est le portrait craché et elle a la voix d'Hafsia Herzi. Mais le Rabbin veut éloigner ce chat qui cause de son ado de fille influençable selon lui, mais surtout très cultivée. Le chat décide de faire sa bar-mitsva... Alors pourquoi avec ce démarrage en fanfare dans une Alger belle comme dans un conte, le réalisateur choisit-il d'embarquer le Rabbin, le chat, un arabe ami et un soldat russe du Tsar (parachuté là de manière absolument incongrue) vers une Jerusalem rêvée en Ethiopie où les juifs sont noirs et vivraient en harmonie avec les autres religions et de laisser Zlabya seule à Alger avec son oncle ??? On ne sait pas. Le road movie d'animation serait une riche idée si un des personnages essentiel n'était pas cloué sur place et s'il y avait davantage d'enchaînement logique entre chaque scène. Ce qui n'est pas le cas. Le voyage censé être initiatique j'imagine, se transforme en une succession de vignettes où il s'agirait évidemment de combattre le racisme et la religion mais sans fluidité. Dommage.

    Cette réserve faite (l'absence de scénario solide et cohérent) il reste néanmoins d'excellentes choses. Visuellement c'est magnifique. Paysages, décors et costumes sont soignés et de toute beauté. Idéologiquement c'est un régal de voir que les trois religions (principales) en prennent plein leur grade, que l'une ne vaut pas mieux que l'autre dans son étalage souvent aberrant et contradictoire de doctrines et de croyances simplistes souvent à la limite de la superstition. Le racisme est subtilement évoqué par ce café en plein Alger "interdit aux Juifs et aux Arabes". Et aussi par l'union au-delà de toute barrière et de tout préjugé d'un russe blond juif aux yeux bleus avec une africaine chrétienne. Mais où Joann Sfar s'en donne à coeur joie c'est en affichant en une scène cruelle et ridicule le racisme petit bourgeois de Tintin au Congo qui croise la route de nos héros !

    Mais ce qui fait une grande part de la réussite du film (très beau visuellement je le répète) est le casting de voix absolument irréprochable et délectable : Maurice Bénichou, Afsia Herzi, François Morel (dans le rôle du chat : GENIAL !), François Damiens (en Tintin abruti), Mathieu Amalric, Fellag, Jean-Pierre Kalfon, Eric Elmosnino, Wojtek Pszoniak, Daniel Cohen.

    Quant à la 3D, gadget une nouvelle fois pas dérangeante, elle n'a toujours strictement rien de convaincant ni d'indispensable.

  • RENDEZ-VOUS AVEC UN ANGE de Yves Thomas et Sophie de Daruvar *

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    Judith perd brutalement son boulot d'infirmière pour faute grave mais tellement terrorisée par son mari Roland, colérique et impatient, elle n'ose lui annoncer la nouvelle. Elle continue donc de faire chaque jour comme si elle se rendait au travail. Roland découvre rapidement le mensonge de Judith et tente à plusieurs reprises de l'inciter à se confier à lui mais elle s'obstine dans ses cachotteries. Il se met à la suivre et découvre une femme inconnue qu'il se met à aimer à nouveau et à admirer.

    Que sauver de ce film qui contient pas mal de promesses mais n'en tient aucune et accumule les maladresses sans réellement s'en relever ? D'abord le casting. Evidemment Isabelle Carré peut avec aisance être à la fois cette petite chose fragile et transparente et se transformer en une femme sublime élégante et sexy. Sergi Lopez peut sans conteste exprimer du regard tous les doutes, la rage et l'incompréhension d'un homme qui va de découvertes en surprises. Et même s'il était essentiel que les deux personnages offrent une évidente disparité puisqu'ils vivent chacun de leur côté, lui à courir après une cantatrice qu'il vénère pour en obtenir une interview, elle à mener sa double vie soudainement lucrative, tant de contrastes font que le couple ne "fonctionne" jamais en tant que tel. Isabelle Carré et Sergi Lopez ensemble ça ne marche pas. Jamais on ne parvient à croire, même sans évoquer le délitement actuel de leur couple, qu'ils aient un jour pu tomber amoureux l'un de l'autre. Jamais on ne comprend ce qui les retient l'un à l'autre. Surtout elle. Car lui, au moins a l'avantage de vivre ce qui arrive souvent dans un couple quand l'un des deux découvre que l'autre lui échappe et en souffre, même s'il avait fini par ne plus le voir, ni l'entendre et encore moins l'écouter.

    Beaucoup de choses ne tiennent pas debout et ne mènent à rien. La façon dont Roland découvre que Judith a perdu son travail est consternante. Entendre une conversation qui se déroule en pleine rue grâce à un portable miraculeusement resté allumé, au secours. Surprendre une autre conversation en étant embusqué dans un couloir... pénétrer dans un appartement mystérieusement vidé de ses occupantes à la faveur d'une porte laissée ouverte... chercher un travail de vendeuse et s'entendre dire "vous devriez vous habiller mieux que ça... pour faire envie... vous êtes jolie vous savez ?"... rencontrer un jeune homme suicidaire et avoir avec lui une conversation tellement bêta qu'elle ferait presque sourire... et puis répéter sans cesse les mêmes scènes de "traque", de mystère qui n'en est plus pour personne et de retrouvailles dans l'appartement... pour finalement offrir une fin désespérante qui propose de voir deux paumés qui ne savent quoi faire de leur peau... Non.