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cinéma - Page 238

  • MARDI APRES NOEL de Radu Muntean ***

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    Depuis 6 mois Paul et Raluca s'aiment. Il y a entre eux une différence d'âge significative mais le véritable obstacle à leur amour est que Paul est également marié depuis de nombreuses années à Adriana qu'il aime encore et qu'il a une petite fille de 8 ans, Mara. Lorsqe Raluca et Adriana se rencontrent tout à fait incidemment, les choses se compliquent. Bien qu'Adriana ne soupçonne pas la relation qui existe entre Raluca et Paul son mari, les deux amants se trouvent très perturbés par cette étrange et indésirable entrevue. L'heure est venue des choix et des décisions !

    La première grande originalité, même si on ne verra de Bucarest que ses embouteillages, c'est de nous présenter la classe moyenne de la Roumanie. A aucun moment la situation économique ou politique ne sera évoquée. Ici tout le monde a un travail, un logement, une vie de famille mais ce qui intéresse Radu Muntean ce sont les histoires d'amour. Une qui commence, une autre qui s'achève. Avec ses trois personnages, il explore au scalpel l'intimité de deux couples. Rarement une caméra aura été aussi proche des événements et lors de la longue première scène, le réalisateur nous plonge quasiment sous les draps avec les deux acteurs qui font preuve de beaucoup d'assurance et d'audace. Chaque scène est un plan séquence fixe qui s'étire au maximum comme filmée en temps réel. On est bien loin des images frénétiques où chaque plan semble ne jamais durer plus de 10 secondes. Si le procédé devenu bien rare d'une caméra calme et immobile déroute un peu au début, il ne dessert en rien le film bien au contraire.

    En décortiquant jusqu'à l'os la moindre situation, c'est un réalisme finalement époustouflant qui se dégage de cette histoire tellement banale en soi et pourtant au combien inédite pour les personnages. Leurs réactions réciproques n'ont rien d'exceptionnel mais le réalisateur, en ne s'écartant jamais de Paul, Raluca et Adriana parvient à insuffler un authentique suspens à cette ordinaire affaire d'adultère. Mais le traitement différent et peu classique qui en est fait la rende tout à fait unique et originale. La joyeuse passion récente entre Paul et Raluca s'oppose à la rassurante connivence de Paul et Adriana. La justesse et l'intelligence des dialogues, l'excellence de l'interprétation ajoutent encore à la grande réussite de ce beau film plutôt triste qui avec une fin ouverte ne semble toutefois pas laisser beaucoup de place à l'espoir...

  • DE VRAIS MENSONGES de Pierre Salvadori

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    Jean est amoureux fou d'Emilie mais il n'ose lui déclarer sa flamme. Pourtant il la côtoie chaque jour puisqu'il est l'homme à tout faire (peinture, électricité, pliage des serviettes...) du salon de coiffure dont Emilie est la patronne avec son amie, une nunuche rousse à frange. Un jour, Jean se jette à l'eau et envoie une lettre d'amour anonyme à Emilie qui la benne* illico. Emilie a une mère dépressive qui ne se remet pas du chagrin que son mari l'ait quittée il y a quatre ans. Alors ni une ni deux, Emilie recopie la lettre et l'adresse à sa mère qui se met à revivre !!! Sauf que... bon !

    En fait, je n'ai pas vu ce film. Enfin, si un peu, mais pas complètement. Je suis sortie au bout de trois quart d'heure. J'ai reçu un SMS... (no panic je suis TOUJOURS en mode vibreur)  et j'ai eu subitement autre chose à faire !

    Cela dit, j'étais pas obligée obligée de partir mais au bout de trois quart d'heure j'étais déjà en train de me dire "mais quand est-ce que ça va commencer ???", quand mon vibreur a vribré. Alors finalement, ça ne m'a coûté beaucoup de quitter la salle. En effet, cette comédie m'a tout l'air d'être souriante, mais elle est sans rythme et à base d'un comique de répétition lassant. En trois quart d'heure, oui je sais j'insiste, j'avais déjà pu assister à la redite de plusieurs gags ! Et puis, bon, le gars qui a bac + 28 et qui se retrouve à plier les serviettes dans un salon de coiffure (oui je sais vous allez me dire qu'avec le chômage des jeunes diplômés tout ça... ne vous fatiguez pas) alors que la nouille de service ne sert à rien, ça le fait pas. Les situations sonnent faux dès le début. Voir la mère, Nathalie Baye cheveux défaits traîner en robe de chambre pieds nus dans la rue pour suivre un type et se jeter littéralement à son cou, boaf aussi.

    Alors évidemment Audrey Tautou est adorable et charmante, voir photo n° 2, Sami Bouajila ben... voir photo n° 1 ! j'adore les garçons qui ont l'air trop petits dans leurs jeans, et Nathalie Baye fait bien la fofolle. Mais quand le jeu des acteurs consiste en tout et pour tout à écarquiller de grands yeux ébahis voir photo n° 3 et qu'au bout de trois quart d'heure (je vous l'ai déjà dit ?) il ne s'est toujours rien passé... je ne regrette pas d'être sortie, oui, je sais c'est moche. Même pas honte.

    * du verbe "benner" foutre à la benne quoi !

  • NOWHERE BOY de Sam Taylor-Wood ***

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    La réalisatrice Sam Taylor-Wood ne nous embarque pas dans un biopic classique. Il n'est pas question ici de la formation et de l'ascension fulgurante du mythique groupe de Liverpool dont le nom ne sera d'ailleurs pas prononcé une seule fois, mais d'une période assez réduite de la vie de son fondateur, John Lennon et plus précisément encore de sa chaotique adolescence.  

    J'aime les Beatles, j'ai les skeuds Blanc, Rouge et Bleu et aussi Abbey Road (mon préféré) et d'autres encore... mais je ne suis pas idôlatre au point de m'être jusqu'ici penchée sur la vie des Fab Four ni de m'être intéressée à leur carrière respective en solo qui suivit la dissolution du groupe. J'ai entendu de fervents adorateurs crier au scandale à propos de ce film. J'ai d'ailleurs retenu une des attaques qui s'avère être complètement fausse mais passons...

    Tout ceci pour vous dire que je vous parle ici du film que j'ai vu, que j'ai adoré et que je ne sais quelle est la part de vérité vraie ou de fantasme de la réalisatrice. En tout cas c'est une histoire, belle, forte, parfois dramatique, deux enterrements et pas de mariage, une histoire pleine de hasards et de coïncidences. La vie et la personnalité de John Lennon ont été marquées de manière indélébile par un événement inconcevable. Alors qu'il avait 5 ans, ses parents lui ont demandé de choisir de suivre l'un ou l'autre. Il choisit son père, et sa mère part sans se retourner. Il regrette immédiatement son choix pour se précipiter vers sa mère. Finalement les deux l'abandonneront et c'est sa sévère tante Mimi qui le recueillera et l'élèvera. Aux alentours de ses quinze ans et alors qu'il n'a toujours pas compris ce qui sépare les deux soeurs à tout jamais, il se partage littéralement entre l'une et l'autre. Autant sa tante Mimi est austère et autoritaire autant sa mère est farfelue, excentrique et totalement immature. C'est pourtant à cette mère fantasque, perturbée et perturbante, dépressive et peut-être pas aussi innocente qu'elle veut le laisser paraître, qu'il doit son amour de la musique. Plutôt bagarreur, mauvais élève et exclusivement préoccupé par les filles, c'est sa mère qui lui enseignera le banjo et lui fera apprécier le rock'n'roll. Lorsqu'il découvrira Elvis Presley, sa vie en sera bouleversée à tout jamais. Très vite il fondera un groupe qui se produira dans de petites fêtes locales. Il rencontrera Paul McCartney, gaucher surdoué et on n'est pas trop surpris en voyant les étincelles immédiates entre ces deux là, la jalousie de petits coqs du haut de leurs quinze ans, de savoir que le groupe n'ait duré qu'une dizaine d'années. Puis George Harrison les rejoindra. Et si le groupe a réussi à se maintenir au-dessus de leur ego respectif, c'est sans doute qu'ils étaient suffisamment intelligents pour comprendre à quel point ils étaient à la fois en osmose (l'harmonie de leurs voix sur les choeurs est unique au monde !) et complémentaires. 

    Mais le propos du film n'est pas là, même si la musique est omniprésente et complètement essentielle à la survie du garçon, c'est ce traumatisme fondateur que John Lennon doit parvenir à dépasser. Constamment tiraillé entre deux femmes, sa mère et sa tante qui se le disputent comme leur possession, il est le plus souvent perdu, ne sachant comme faire pour tenter d'exister sans les perdre ou les blesser. C'est assez déchirant de voir ce garçon colérique, impatient, souvent désorienté, parfois détruit, essayer de se construire au milieu de deux adultes qui aiment trop et qui aiment mal.

    La reconstitution des années 50, l'envie de retourner en Angleterre au bord de la mer, la naissance d'un mythe, le rock'n'roll qui met des fourmis dans les jambes, un bel acteur Aaron Johsnon, une grande actrice parfaite Kritin Scott Thomas, et une autre extravagante, magnifique, femme enfant tourmentée absolument époustouflante Anne-Marie Duff... sont quelques unes des bonnes raisons qui vont vous conduire en salle voir ce film. Et hop yeah ! 

  • DECOUVREZ l'opération "Spécial Noël" de

    qui est une association ayant pour but la production, la réalisation, la diffusion et la promotion de toutes oeuvres audiovisuelles et cinématographiques ou théâtrales ainsi que la formation et la découverte des différents corps de métiers du cinéma et du théâtre. 

    Elle a également pour but de réunir de jeunes artistes cinéastes (adolescents , adultes) et de les aider à réaliser leurs projets.

    L'association pourra intervenir dans des établissements scolaires ou des camps de vacances français ou étrangers afin de mettre en place des activités cinématographiques ou théâtrales.

    Enfin,  l'association a pour but la transmission de l"expérience des intervenants concernant  l'éducation à l'image sur les territoires francophones(France-DOM-TOM) et étrangers.

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  • LES TROIS PROCHAINS JOURS de Paul Haggis **

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    Si l'on ne tient pas compte du fait que son père ne lui adresse plus la parole (pourquoi ??? mysère), on peut assurer que John, sa femme et leur petit garçon mènent une vie tranquille et sans histoire pleine de connivence, d'humour et de tendresse. La preuve : chaque matin, maman Lara fait un auto-portrait avec son APN de la sainte trinité. Sauf que ce matin là, à peine le petit déj' englouti et qu'elle ait eu le temps de détacher son manteau d'une trace de sang... la police de Pittsburg (oui, ça se passe à Pittsburg) fait soudainement irruption dans la maison et arrête brutalement Lara pour le meurtre de sa patronne... Stupeur et abattement chez les Brennan, Lara en prend pour 20 ans et commence à purger sa peine. Au bout de deux ans, elle craque, grave et fait une tentative de suicide. Du coup, John relit "Don Quichotte" et se souvient surtout qu'il est Maximus Decimus Meridius, commandant en chef des armées du nord, général des légions Phoenix, fidèle serviteur du vrai empereur Marc Aurèl, père d'un fils assassiné, époux d'une femme assassinée et qu'il aura sa vengeance dans cette vie ou dans l'autre. Non mais. C'est là que le petit prof de littérature se transforme en machine de guerre prêt à tout et aussi à devenir hors la loi pour sortir sa chérie de prison ! Et il était temps car voir Maximus se faire mettre minable par deux voyous sans broncher, ça énerve !

    Vous l'avez compris, le GRAND intérêt de ce film c'est Russel Crowe, alors si vous faites une allergie, passez votre chemin. Moi j'adore. En plus, le réalisateur nous réserve quelques belles scènes d'action et de poursuites, notamment dans la dernière demi heure qui relancent l'intérêt et provoquent quelques poussées d'adrénaline. Il s'agit donc du remake américain de "Pour elle" de Fred Cavayé. Mais est-ce à cause de l'effet de surprise totalement émoussé (jusqu'ou un homme peut-il aller pour sauver celle qu'il aime ?) ou parce qu'on ne peut imaginer que Russel Crowe puisse perdre, cette copie m'a semblé moins captivante quoique plus musclée que l'original. Et puis, il me semble que le réalisateur français laissait planer le doute quant à la culpabilité de Lara alors que l'américain révèle et explique tout.

    Cela dit, le divertissement reste plaisant et efficace. Deux heures sans la moindre minute d'ennui, et Russel toujours très concerné dès qu'il s'agit de sauver une femme en péril, ce n'est pas rien.

  • MON POTE de Marc Esposito **(*)

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    Patron d'un magazine Automobile, Victor accepte un jour (à contre coeur) d'aller parler de son métier à des détenus dans l'enceinte même d'une prison. Il y fait la connaissance de Bruno, fan de F1 et du magazine qui, à la fin de la conférence lui glisse une lettre dans laquelle il l'implore littéralement de l'embaucher dans son magazine. Cela lui assurerait non seulement une réinsertion plus rapide et solide tout en lui permettant de mettre ses brillantes connaissances du milieu automobile au service du magazine. Victor tente le coup et profite du congé maternité d'une de ses employés pour prendre Bruno à l'essai.

    Le titre ne laisse aucun doute, Victor et Bruno vont devenir amis et si le "couple" Edouard Baer/Benoît Magimel ne fonctionnait pas aussi bien on aurait peut-être du mal à croire à tant de naïveté. Car il faut le savoir, dans le monde de Marc Esposito, tous les hommes et toutes les femmes s'aiment d'amour. C'est presque trop beau, trop chaleureux pour y croire, mais finalement, cette histoire pleine de bons sentiments et d'humanité respire tellement la sincérité, la spontanéité et la simplicité qu'elle en devient rapidement assez rare voire pure et qu'elle fait un bien fou. Il y aura peu d'aspérités dans le parcours de Victor et Bruno. Pratiquement aucun incident ne viendra enrayer la belle mécanique du bonheur ! Et pourtant, tellement habitué sans doute à davantage de brutalité au cinéma et dans la vraie vie, on ne peut s'empêcher de trembler parfois de peur qu'il n'arrive quelque chose de mal à nos deux potes. C'est que d'emblée, on s'attache à l'un comme à l'autre, ce qui est sans doute un autre tour de force du réalisateur.

    Dommage que Marc Esposito n'ait pas demandé à son pote Calogero (je suppose que c'est son pote, je ne vois pas d'autre explication) de mettre la pédale douce sur sa musique sirupeuse, envahissante, I.N.S.U.P.P.O.R.T.A.B.L.E !!! Un piano dégoulinant de petite notes visqueuses et fadasses vient constamment nous rappeler qu'on voit de jolies choses et de jolis sentiments à l'écran. S.T.O.P.

    Cela dit, au crédit du film il faut encore ajouter que le réalisateur ne se contente pas de nous mettre en présence de deux acteurs formidables, drôles et touchants totalement au diapason l'un de l'autre, il parvient, et c'est très rare dans un film de garçons, à faire de leurs femmes respectives deux beaux personnages forts et essentiels. Les deux actrices Diane Bonnot et Léonie Simaga parviennent à exister vraiment face aux garçons, ce qui est un exploit dans ce genre de films où elles sont souvent réduites à des ombres, des cruches ou des potiches. Cerise sur la meringue, c'est souvent très drôle. Les dialogues sont vifs et bien balancés... et puis, rien que pour cette scène de braquage délirante, improbable, invraisemblable et d'anthologie à mourir de rire, ce film vaut qu'on s'y attarde.

    Finalement, voir enfin un film dénué de tout cynisme, n'est-ce pas un peu précieux dans ce monde de brutes ?

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    P.S. : j'ai mis des indices pour enfants de quatre ans au jeu du lundi.

  • A BOUT PORTANT de Fred Cavayé °°

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    Fred Cavayé m'avait totalement bluffée et embarquée dans son premier film, une histoire rocambolesco/abracadabrantesque qui s'appelait Pour Elle. Déjà à l'époque il avait placé des personnages ordinaires dans des situations qui ne l'étaient pas. Le suspens et l'énergie qui régnaient avaient raison des invraisemblances, et le couple Vincent Lindon/Diane Kruger fonctionnait à merveille et déployait des trésors de finesse, d'intensité et de fièvre. 

    Ici et une nouvelle fois, un ptit couple de pépère et mémère, Samuel et Chéplucomment roucoulent dans les cartons de leur nouvel appartement bien moche en attendant bébé, mais en lieu et place de Vinz et Diane, tous deux à la sensibilité vibrante, le réalisateur a placé Gilles Lellouche et une inconnue Elena Anaya qui ne sert à rien dont la cote de glamour frôle le néant et dont la connivence à l'écran se situe sous le niveau de la mer.

    Mais ce qui ne va pas, mais alors pas du tout du tout ici, en plus des acteurs TOUS CATASTROPHIQUES (sauf deux, mais j'y reviendrai) et réduits au néant d'UN seul trait de caractère méchant/gentil, c'est le scenario qui empile à la chaîne les énormités et invraisemblances et mes yeux ne cessaient de s'écarquiller devant tant de nullité rassemblée dans la même péloche. Il faudrait presque revoir ce machin pour prendre des notes, mais je ne trouve aucune raison de m'infliger cette souffrance ! Donc, en gros, nos deux tourtereaux se rendent à l'échographie du septième mois et demi de la dame et la gynéco, une abrutie de première, décidément j'adore les hôpitaux leur annonce qu'il va falloir la jouer cool le mois et demi restant. Devant l'étonnement du couple "gné, rester couchée pendant un mois ???", la gynéco lâche les chiens et s'emballe : "oui ben un moutard ça se fait en 9 mois pas en 7, alors on se calme, on boit frais à saint Trop' et on vient pas se plaindre après nanmého".

    Le Samuel est aide-soignant à l'hôpital mais il fait les cours du soir pour devenir infirmier, que même il passe l'exam' lundi, preuve qu'il a du courage. Chéplucomment ne sert à rien, elle couve et couvera encore après le générique de fin. Donc entre temps on voit Roschdy Zem et on comprend qu'il fait des trucs chelou. Il s'appelle Sartet comment Alain Delon dans "Le Cercle Rouge", c'est un hommage (vous pouvez en causer dans vos dîners en ville, ça le fait ! Quelqu'un vous dit "pourquoi il s'appelle Hugo Sartet avec la tête qu'il a le Roschdy" et là, du tac'o'tac, vous balancez "c'est rapport à l'hommage au Cercle rouge que Cavayé il fait". Là, respect. Bon, Roschdy a un accident de scooter. Mais pas l'accident de tapette. Le truc de ouf contre une bagnole lancée à 115 sous le tunnel de l'Alma que ça lui fait faire le soleil de la mort avec double salto avant et récupération à plat ventre sur le bitume. Mais comme c'est Roschdy, il meurt pas. Il se retrouve à l'hosto où travaille Samuel. Tu la sens venir ? Il est tout entubé de partout (pas Samu, Roschdy) et les keufs (y'a deux équipes, les cons méchants et les très cons très très méchants) découvrent que le blessé est recherché. Du coup, il est surveillé, Roschdy je veux dire. Samuel prend son service. Alors, faut savoir que dans cet hôpital y'a pas de passation de pouvoir (les "transmissions") entre l'équipe de jour et l'équipe de nuit... nan nan ! Samuel va juste taper dans le dos de son collègue aide-soignant et lui dit "c'est bon, tu peux rentrer chez toi !". Puis, il voit un type qui se sauve de l'hôpital et en fait il découvre que c'est un chanmé qui est venu débrancher Roschdy qui suffoque du coup. Mais comme il est presque infirmier (pas Roschdy, Samuel), il le regonfle avec une pompe à vélo et il rentre chez lui et il est 5 h 07 du matin... Ce qui fait qu'en gros il a dû finir vers 4 heures, si j'estime qu'il a mis trois quart d'heure pour rentrer chez lui dans son appart moche plein de cartons. 

    Fred Cavayé : renseigne-toi sur les horaires de travail des gens de l'hôpital, c'est presque les mêmes dans tous les hôpitaux de France ! C'est peu de chose mais quand même.

    Le matin, Samuel tripote le ventre de sa meuf, cause à son bébé en disant "ta mère est folle"... et après on s'étonne qu'il y a des divorces et que c'est toujours les moutards qui trinquent. En fait, il voudrait un garçon, mais c'est une fille. C'est démontré, y'a pas de kékette. Bon, il dit à sa meuf "t'sais que t'as épousé un héros ! Cette nuit, j'ai regonflé un mec avec ma pompavélo..." et là, la fille elle fait "aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah", Samuel se prend un coup de poèle à frire sur la tronche et quand il se réveille, il a du ketchup sur la tête et Chéplucomment n'est plus là. Le téléphone sonne et il dit "pourquoi tu pleures mon amour ?"' et là, LA VOIX lui explique qu'il faut qu'il fasse sortir Roschdy de l'hôpital sinon sa meuf, il la retrouve en pièces détachées.

    Ni une ni deux. Le Samuel sort le Roschdy subclaquant de l'hosto et l'emmène je sais plus où. Roschdy c'est pas une tapette, il court en se tenant le bide et Samuel le recoud dans un appartement où y'a tout le matos pour recoudre des gens. Ensuite vient la SEULE BONNE IDEE du film : Samuel dit à Roschdy de prendre sa douche en laissant la porte ouverte. Et là, c'est bon, Roschdy est une bombe anatomique que même pas c'est imaginable !!! Ce sont les deux minutes vingt et une de pur bonheur.

    Puis ils se mettent à courir partout tous les deux car ils sont poursuivis. On ne saura JAMAIS pourquoi Roschdy est poursuivi. En tout cas, moi je n'ai pas compris. Mais j'ai découvert que Gilles Lellouche sait voler :

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    Les flics ne s'entendent pas bien. Alors, il y a deux équipes, l'équipe de Mireille Perrier (ridicule !!!) qui court après Roschdy sans savoir qu'il est mêlé à une sale affaire. Et l'équipe de Gérard Lanvin (ridicule !!!) qui court après Roschdy en sachant qu'il est mêlé à une sale affaire. Tout le monde veut prendre de court l'autre équipe mais TOUS les flics sont des ripoux, et certains meurent avec une balle dans la joue ou vont en prison avec une écorchure sur la joue.

    Ensuite tout le monde se retrouve au commissariat et Chéplucomment enceinte jusqu'aux yeux doit se jeter par la fenêtre mais elle se bat avec une fliquette drôlement vilaine qui la regarde comme ça avec des gros yeux et c'est elle qui a le dessus. C'est un gros boxon dans le commissariat, Gérard Lanvin essaie de récupérer une cassette compromettante, tandis que Roschdy qui s'est rhabillé (meeeeeeeeeeeeerde !!!) essaie les 172 combinaisons pour ouvrir le coffre où se trouve la cassette et que Gilles/Samuel court partout on ne sait plus trop pourquoi !

    Quand tout est fini, Chéplucomment est encore enceinte, Gérard Lanvin se tape une pute et Roschdy fait un strip-tease en souvenir de son frère que Lanvin a saigné.... naaaaan, j'rigole !

    Bon alors donc, de ce marasme, sans queue ni tête, complètement cheap, qui ne possède pas deux lignes de dialogues consécutifs et qui pousse les invraisemblances à un degré rarement atteint, il faut néanmoins sauver Roschdy Zem (ce garçon est à tomber) et une petite fliquette adorable pleine de talent et que j'espère vite revoir (c'est elle qui court sur la photo au-dessus). Elle s'appelle Claire Perot et elle mérite mille fois mieux que ce film débile.

  • MA SEMAINE AU CINEMA

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    LE NOM DES GENS de Michel Leclerc ***

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    RAIPONCE de Byron Howard et Nathan Greno ***

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    ALAMAR de Pedro Gonzalez Rubio ***

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    DRAQUILA, L'ITALIE QUI TREMBLE de Sabrina Guzzanti **(*)

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    PIEDS NUS SUR LES LIMACES de Fabienne Berthaud **

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    JEAN-PIERRE AMERIS "ON TOUR".

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    MES COUPS DE COEUR

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  • PIEDS NUS SUR LES LIMACES de Fabienne Berthaud **

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    Lily est une grande fille sans âge qui est restée une enfant. C'est une herbe un peu folle qui fait des trucs étranges avec les animaux vivants ou morts. Elle vit seule avec sa maman dans une grande maison à la campagne et ça tombe bien, ça arrange tout le monde. Il fait du soleil tout le temps et Lily peut courir pieds nus dans la nature, se baigner nue et porter des robes trop courtes. Mais maman est victime d'un AVC mortel au volant de sa voiture. Lily pourrait vivre seule, elle est adulte, mais en fait non, elle ne peut pas. Alors sa grande soeur Clara, très sage, très gentille et très affectueuse vient la rejoindre chaque weed end avec son mari plutôt conciliant et pas trop con mais qui aime faire l'amour même les jours d'enterrement, ce qui ne se fait pas quand même ! Mais ce n'est pas encore suffisant, Lily qui n'est pas seule dans sa tête, fait des bêtises en dehors du week-end et la personne chargée de s'occuper un peu d'elle (mais pas trop) se lasse rapidement. Lily vient donc vivre en ville (à Paris) chez sa soeur et son beauf qui ont un appartement très moche et très laid et vraiment pas beau du tout. Alors Lily se sent en prison et elle déprime. Sa soeur rêve toute éveillée de la noyer dans l'eau du bain mais ne le fait pas. Lily qui n'a pas tout son kilo s'échappe et traîne dans Paris à la recherche d'un verre d'eau. Alors Clara décide de la ramener dans la grande maison Ricorée à la campagne et comme ça elles pourront se mettre des limaces sur les bras, des poulpes sur la tête, remplir le congélo d'animaux morts, sauter à pieds joints dans l'eau froide sans culotte et en riant comme des sottes !

    Et pourquoi pas créer un business de PantouFFles et confitures pendant qu'on y est ? 

    Trois mecs à qui on hésiterait à donner l'heure au coin d'un bois viennent faire un barbecue merguez. Lily qui a une araignée dans le plafond fabrique un slip en poils de rats à son fiancé et Clara se fait réchauffer par Jean-Pierre Martins. C'est dur parfois le métier d'actrice.

    Que serait ce film sans l'immense talent déployé ici par les deux actrices ? Rien car il est cousu de fil blanc, totalement invraisemblable et le bonheur vraiment trop beau pour être vrai... Mais il faut reconnaître que Ludivine Sagnier est ici parfaitement crédible et convaincante en adulte qui a oublié de grandir dans sa tête. Et on sait gré à la réalisatrice d'avoir su exploiter à ce point la part d'enfance qui demeure en elle. Quant à Diane Kruger, elle est sobre, digne, délicate et protectrice. Un beau rôle.

    Mais le côté "viens poupoule, je suis demeurée mais je vais t'expliquer la vie à toi la sacrifiée qui a toujours fait là où on t'a dit de faire !..." non et non, à d'autres.

    Dernière chose, il faudrait que les réalisateurs et trices se décident un jour à ne pas faire disparaître Jean-Pierre Martins dans les dix premières minutes de leurs films ou aparaître dans les dix dernières. Merci. On tient sans doute là notre Javier Bardem à nous... et qui le connait à part Fred et moi ???

  • ALAMAR de Pedro Gonzales Rubio ***

    19223795_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20100112_032802.jpg19223793_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20100112_032800.jpg19223797_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20100112_032803.jpg

    Jorge et Roberta se sont aimés intensément. Au point qu'ils sont persuadés qu'ils ne se sont rencontrés que pour permettre à Natan de naître. Hélas, comme parfois, les histoires d'amour s'achèvent. L'incompatibilité des aspirations de l'un et de l'autre ayant finalement raison des sentiments. Jorge, d'origine Maya, retourne seul vivre au Mexique sur la barrière de corail de Chinchorro (site protégé) tandis que Roberta s'installe à Rome avec Natan. Lorsqu'il a cinq ans, le petit garçon part vivre quelque temps avec son père. D'abord triste d'avoir quitté sa mère, il va peu à peu s'ouvrir à un monde qui lui est totalement étranger et à un père qu'il connaît mal.

    Il est quasiment impossible je crois de ne pas aimer ce film tant il est dépaysant et surprenant. On est d'abord embarrassés de voir cet enfant passer sans transition de la vie urbaine à cette vie sauvage dans une maison sur pilotis où l'on vit pieds nus, torse nu et où l'on se nourrit exclusivement du produit de sa pêche. Puis, peu à peu comme Natan, on est conquis, envoûté par l'environnement paradisiaque qui côtoie parfois le danger (un crocodile rôde autour de la maison).

    J'ai eu l'impression qu'en même temps qu'il "apprivoise" son fils, tout en douceur, en patience, en tendresse, en compréhension, l'acteur et le réalisateur en faisaient de même avec le spectateur confortablement installé dans son fauteuil. La vie est rythmée par la pêche qui permet de vivre. Ce que l'enfant découvre est totalement inédit et au travers du regard émerveillé de Natan, de sa fraîcheur, de son innocence, de son enthousiasme et de sa confiance absolue en ce père doux, tendre, patient et protecteur on se laisse porter par le charme et l'enchantement de toutes ces révélations.

    L'aspect documentaire du film est indéniable puisque le réalisateur a laissé vivre sans intervenir le père et le fils qui connaissent un peu la même situation mais c'est aussi une fiction puisque dans la réalité ils se voient davantage que dans le film. Le réalisateur nous dira de son film que «c’est une histoire inventée dans le cadre d’une situation réelle, une invention ancrée dans la réalité». Mais il y a aussi une part autobiographique d'une relation fantasmée entre un père et son enfant.

    La beauté magique indéniable des images est pour beaucoup dans le bonheur du voyage fascinant qui nous est proposé là mais c'est aussi un film écologique sur une intitiation, la rencontre captivante entre un père et son fils, l'amour qu'ils se portent l'un à l'autre qui ne cesse de grandir et de les rapprocher qui fait que le coeur palpite souvent. Et puis, l'homme et l'enfant acteurs sont extraordinaires de beauté, de naturel de connivence... Beau et enivrant.