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cinéma - Page 268

  • Le concert de Radu Mihaileanu °/**/****

    Le ConcertLe Concert

    Pour avoir refusé de se séparer de ses musiciens juifs, le plus célèbre chef d’orchestre du plus célèbre orchestre soviétique Le Bolchoï, est devenu « agent de surface » au… Bolchoï. C’était il y a 30 ans. Depuis, Andrei Filopov fait le ménage et assiste quasi clandestinement aux répétitions. Un jour il intercepte un fax destiné au directeur qui invite l’Orchestre à se produire en France au Théâtre du Chatelet. Aidé de ses amis musiciens, Andrei a l’idée insensée de réunir l’ancien orchestre et de le faire passer pour le véritable Bolchoï. Pour que sa « vengeance » soit totale il choisit d’interpréter le Concerto pour Violon de Tchaïkovski et ne souhaite comme interprète que la célèbre soliste française Anne-Anne-Marie Jacquet.

    J’imagine que mon étoilage/bullage vous surprend. En voici l’explication :

    ° pour le film,

    ** pour les interprètes (enfin, surtout 3),

    **** pour le concerto.

    Commençons par le film… Oulala !

    Il s’appelle « Le concert » et on sait pourquoi car il ne vaut pratiquement que pour les premières minutes mozartiennes et le dernier quart d’heure où le Concerto pour Violon de Tchaikovsky, qui démarre très très mal, emplit la salle et ferait chavirer le cœur le plus hermétique tant son romantisme et la virtuosité des cordes sont un sommet.

    Avant d’atteindre cette scène, il faut le voir pour le croire d’assister à une pantalonnade aussi énorme et grotesque ! Mélanie Laurent (toujours parfaite, oui, je l’aime d’Amour !) qui n’arrive pratiquement qu’au bout d’une heure de film (et que cette heure est looooooooooooongue !) ne devait sans doute pas de douter qu’elle jouait dans une telle farce, puisqu’elle n’a quasiment que des scènes à forte teneur émotionnelle à défendre… la surdouée n’ayant jamais connu ses parents et cherchant leur approbation dans chacun de ses concerts !

    Bon allez, une devinette : devinez qui est son père caché ???

    Je parie que vous n’avez pas trouvé !

    La première heure qui semble lorgner du côté de Kusturica au temps où il était encore vraiment fou, n’est pas farfelue, elle est au mieux, hystérique, au pire ridicule mais surtout, elle ne fait pas rire. Pourtant le scénario n’est pas avare de gags, de cris et de portes qui claquent en tout genre. Cela ne va pas s’arranger par la suite. Après nous avoir présenté un Moscou plus vide que la Corée du Nord avec quelques trabans qui circulent, la « joyeuse » troupe débarque à Paris. L’invraisemblable prend le pas sur l’insupportable car pour interpréter le fameux concerto, pièce vertigineuse aussi bien pour le soliste que pour l’orchestre ou le chef, tout le monde décide de le faire sans aucune répétition. Il ne faut pas sortir du conservatoire pour imaginer que cela relève de l’impossible d’autant plus que pour ajouter une couche à l’inconcevable, les musiciens n’ont pas joué depuis 30 ans et la soliste n’a jamais joué Tchaikovsky avant, l’estimant trop difficile à interpréter.

    Rassurez-vous, elle jouera…

    sans partition…

    Le réalisateur se prend alors irrémédiablement les pieds dans le tapis en insistant bien lourdement sur tous les clichés possibles et imaginables. En vrac :

    - les russes sont tous des alcooliques ou des mafieux ou des oisifs millionnaires, ou les trois,

    - les juifs sont commerçants dans l’âme et traficotent,

    - les arabes font la danse du ventre et s’appellent Mohamed Al Kaïda,

    - les tziganes font peur, font la manche dans le métro, sont les rois de la débrouille…

    Loin de moi l’idée de taxer Radu Mihaileanu de racisme ou de xénophobie, il suffit pour cela de regarder sa filmographie et se souvenir de « Un train de vie » comédie bouleversante sur les camps de concentration et de « Va, vis et deviens » émouvant exode des juifs d’Ethiopie vers Israël, mais sa description des différentes ethnies présentes ici est vraiment lourdingue et frappe très fort, mais complètement à contre temps.

    Il reste donc l’interprétation sans faille du trio de tête : Mélanie Laurent, parfaite et sensible en première de la classe habitée par son art, Dimitry Nazarov formidable géant et ami infaillible, mais surtout Aleksei Guskov dans le rôle du chef d’orchestre déchu, sobre, élégant, aristocratique dont on peut dire qu’il est « un prince de la cuite, un seigneur… et qu’il tutoie les anges » : il est l’âme de ce film patapouf.

    Quant au concerto lui-même, vertigineux et envoûtant, il est évident qu’il élève assez haut le débat… mais trop tard !

  • Mic Macs à Tire-Larigot de Jean-Pierre Jeunet **(*)

    Micmacs à tire-larigotMicmacs à tire-larigot

    Bazil n'a pas de chance au démarrage. Alors qu'il est enfant son père militaire explose sur une mine. Sa mère folle de chagrin l'abandonne. Trente ans plus tard alors qu'il regarde en boucle de vieux films qu'il connaît par coeur (« Le grand sommeil » d'Howard Hawks par exemple) dans le vidéo club où il est employé, il est la victime collatérale d'un règlement de comptes et reçoit une balle en plein front. Le chirurgien préfère ne pas l'opérer. Lorsqu'il sort de l'hôpital, il perd son travail, son appartement a été reloué, ses affaires ont disparu. Il devient SDF. Il utilise ses talents de ventriloque pour gagner quelques pièces mais c'est surtout sa rencontre avec des laissés pour compte comme lui qui va lui permettre de refaire surface et de se venger, de venger son père en mettant en concurrence deux fabricants d'armes.

    J’ai tant lu et entendu d’horreurs sur ce film que j’en arriverais presque à avoir honte de l’avoir aimé. Et puis non, en fait je n’ai pas honte de l’avoir aimé. J’ai passé un excellent moment même si, comme la plupart, j’attends beaucoup plus de Jean-Pierre Jeunet. J’attends qu’il me surprenne, me déroute et m’embarque. Ici, à part les incroyables et merveilleuses machines qui sont inventées au fur et à mesure de l’intrigue ou n’ayant aucun rapport avec elle, je me suis retrouvée en terrain connu sans être dépaysée et j’ai aimé ça.

    J’ai aimé l’ambiance sépia et mordorée. L’espèce de cave appelée « Tire-Larigot» où vivent tous ces personnages un peu blessés, un peu branques est un joyeux foutoir qui semble propre et organisé mais j’aime ça. Les bons sentiments, la solidarité, le plaisir d’être ensemble, le bonheur de s’entraider sans rien réclamer, la personnalité souvent réduite à une fonction des personnages : Remington, Calculette, Fracasse, Placard, la Môme Caoutchouc, Petit Pierre et Tambouille m'ont séduite. L’atmosphère de franche et bonne camaraderie autour de Bazil, pour l’aider, dans un univers de pacotille foutraque m’a emballée. Et j’ai ri.

    Ce film m’a semblé être un mix de ce qu’on connaît de Jeunet, un peu d’ « Amélie Poulain », du « Long dimanche de fiançailles », de « Délicatessen » et de la « Cité des enfants perdus » que j’ai pris un plaisir infini à retrouver. En faisant cette sorte de synthèse, peut-être veut-il nous dire qu’il va passer à autre chose. Peut-être pas. Peu importe, ce Mic Mac festif, gai et rigolo est bien loin d’être l’objet méprisable dont j’ai entendu parler.

    Quant aux acteurs ils m’ont régalée aussi de leurs répliques, de leurs caractéristiques et Dany Bonn avec sa tête venue d’ailleurs s’est parfaitement fondu dans cet univers baroque de bric et de broc. Et j’avoue que j’ai particulièrement adoré la scène chaplinesque entre lui et une bénévole des restaus du cœur tout droit sortie des « Lumières de la ville ».

  • Sin nombre de Cary Fukanaga ***(*)

    Sin NombreSin Nombre

    Sayra doit émigrer du Honduras vers les Etats-Unis en compagnie de son père qu’elle vient de retrouver. Casper membre de la terrifiante Mara mexicaine (gang de bandits qui tuent et terrorisent d’autres bandes du même tonneau, sans cause, sans raison… juste pour terroriser et tuer !!!) y fait intégrer Smiley un jeune garçon d’une dizaine d’années. Pour entrer dans la Mara, c’est simple. Il suffit de se laisser tabasser de treize coups (pieds ou poings, ils sont par regardants) par plusieurs costauds. Puis, pour gagner ses premiers galons : un tatouage par fait d’armes, rien de plus simple également ! Tuer un membre d’une bande adverse ! Ces gens là existent vraiment. Ils n’ont aucune revendication, aucune lutte, leur point de ralliement est un cimetière.

    Lorsque Sayra, son père et son oncle se retrouvent sur le toit d’un train rempli d’émigrés en route pour la terre promise américaine, ils sont attaqués par le chef de la Mara locale dont Casper et Smiley font partie. Pour venger l’assassinat de sa fiancée, Casper tue le chef de la bande qui s’apprêtait à violer Sayra. Dès lors, il doit fuir et choisit de rester sur (on ne peut dire « dans » puisque ces passagers clandestins voyagent sur le toit) le train. Il sait qu’il va mourir et le plus difficile pour lui est de ne pas savoir quand.

    Il ne reste à Casper qui n’a plus rien et plus rien à perdre qu’à survivre quelque temps avec ces migrants qui se méfient de lui, essaient de s’en débarrasser pendant qu’il lutte pour ne pas dormir. Tous doivent également faire face à la police de l’immigration, à la police tout court et aux bandes de truands organisées, groupes qui vivent comme des misérables mais n’hésitent pas pour autant à s’en prendre à plus misérables qu’eux, sans parler des intempéries, du climat.

    Terrifiant, saisissant, sacrément fort, terriblement pessimiste, le jeune réalisateur dont c’est le premier film nous donne des nouvelles d’une partie du monde qui ne va pas bien sans pour autant tomber dans le misérabilisme. Cela dit entre le désir de fuite de certains et leurs difficultés parsemées sur le chemin pour y parvenir en restant en vie ne sont pas sans rappeler les horreurs commises dans une certaine « jungle » française. Ce qui nous amène à repenser égoïstement à la chance de ne pas être né dans certains coins de la planète…

    La partie où la jeune Sayra tombe assez brutalement amoureuse de son sauveur, le survivant en sursis qu’est Casper, est nettement moins convaincante et pas vraiment justifiée. Néanmoins on est face à une œuvre de fiction magnifiquement interprétée qui traite de thèmes réels très lourds pour un film qui ne l’est jamais.

     

    P.S. :

    Si j'avais une rubrique les ptits gars de la semaine, le très Tchoupinou réalisateur y aurait sa (bonne) place... Mais il ne suffit pas d'être joli, encore faut-il avoir du talent. C'est le cas. Alors : plaisir des yeux

    Sin Nombre

  • Aimer Clint, Être Cécile...

    Clint Eastwood tournait à Paris et en France avec Cécile de, quelques scènes de son prochain film "Hereafter" un thriller surnaturel avec aussi Matt Damon, Mylène Jampanoï, Thierry Neuvic, Marthe Keller...

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    Photo par moi-même...

    Vous pouvez trouver quelques images du tournage en cliquant sur la vidéo ici.

    Vidéo Pure People

  • Clones de Jonathan Mostow **

    ClonesClones

    Imaginons un peu que la technologie ait été poussée si loin que chacun d’entre nous ait la possibilité de s’offrir un clone. C’est la machine qui irait au travail, sortirait en s’exposant à tous les dangers de la vie alors qu’on resterait tranquillement chez soi à vieillir et à ne rien craindre. La criminalité aurait chuté de 99% et partout ne circuleraient que des tops models répondant à tous les critères de beauté, d’élégance et de séduction (mouarf) qui ont cours actuellement… car même si vous étiez au moment de l’achat un obèse vieillissant, vous pourriez choisir d’être connecté à un clone ayant l’apparence d’une blonde à forte poitrine (par exemple, c'est pas obligé).

    Evidemment il resterait quelques « réfractaires » à la robotoisation parqués hors de la ville dans un no man’s land sous la coupe d’une pourriture autoproclamée « Le prophète ».

    C’est dans ce meilleur des mondes choisis que vit Tom, agent du FBI qui n’a plus grand-chose à perdre (puisqu’il a perdu son fils et presque sa femme…) ni à faire à part envoyer des clones en réparation. Jusqu’au jour où un clone est abattu et… nouveauté, son propriétaire meurt aussi. L’agent Tom/Bruce Willis va remonter jusqu’à la source et découvrir qui en veut aux machines et surtout à leurs propriétaires.

    D’abord tout en plastique version clonée rajeuni de 20 (ou 30 ?) ans avec mèche blonde rebelle sur le front (ridicule donc), Bruce est beaucoup plus Tchoupi quand il reprend son costume de sauveur du monde, avec ses charmantes rides au coin du regard, son crâne chauve et ses yeux humides de tristesse.

    Et on se prend à rêver ou au moins à imaginer ce qu’aurait pu être ce film si un réalisateur d’envergure (Alfonso Cuaron ???) s’était attaqué aux thèmes passionnants qui ne sont ici qu’effleurer et en aurait fait un grand grand film d’anticipation !

    Reste Bruce Willis qui semble être le seul à avoir compris de quoi il s’agissait et la joue humain plus qu’humain. Grâce lui en soit rendue.

  • Lucky Luke de James Huth °

    Lucky LukeLucky Luke

    Une fois encore, une fois de plus, une FOIS DE TROP, je me suis laissé berner influencer par le Robinou dont la note laissait sous-entendre la découverte d’un ersatz de western. Western qui est, comme chacun sait, ce dont mes biberons étaient remplis, ma madeleine de Proust étou étou.

    Sauf que dans ersatz de western, il y a ici surtout ersatz.

    Je ne peux crier au scandale car j’avoue que le cow-boy à la mèche, toujours à la poursuite des Dalton, qui avait un chien moche et dont « on » a retiré le clopot dans les années 80 ne m’a jamais intéressée. Sauf que là, les mecs en pyjama rayé ne sont pas là, pas plus que le ptit klébar. Avouez qu’il y a quand même de quoi crier « ôOOO scandale !!!! ».

    Par contre, on apprend pourquoi John Luke est devenu Lucky Luke : suite à un gros traumas familial bien déprimant qui a fait de Lucky l’homme le plus triste de l’ouest mais aussi celui qui tire plus vite que son ombre et surtout qui ne tue jamais. Sauf qu’il est chargé par le Président des Etats-Unis en personne de remettre de l’ordre à Daisy Town (la ville natale et du traumas) abandonnée aux hors la loi et notamment à la terreur de Pat Poker et sa bande de marlous sans foi.

    Ça commence comme un vrai western Sergio Leonien (que j’ai bien en tête, rapport à ce que je vous ai raconté…) avec une belle scène inaugurale qui expose comment un enfant heureux avec son papounet et sa maman squaw devient un poor lonesome cow-boy. Sauf que ça a beau être tourné en décors naturels (en Argentine où se trouve le grand Ouest méricain comme chacun sait), j’ai parfois eu un peu l’impression de voir une association d’accros au western qui jouaient aux cow-boys et aux indiens dans la forêt de Fontainebleau. Et puis les parents manquent considérablement un peu de personnalité et n’ont pas vraiment la trogne de l’emploi.

    Ensuite les scènes s’enchaînent permettant à plein d’acteurs connus de venir faire un tour et de manifestement bien se régaler à le faire. Mais comme il n’y a aucun scénario, aucune suite dans la succession de sketches (pas drôles… tout au plus peut on se décrocher deux sourires, pas de quoi se faire une luxation des zygos), un ennui pesant et définitif s’installe rapidement.

    Pourtant les acteurs ne déméritent pas (excepté Michaël Youn, exécrable en Billy The Kid et dont chaque apparition m’a filé une crise d’urticaire géant) et Jean Dujardin fait un Lucky plutôt pas mal (plus amoureux de son cheval que de sa Belle !). Daniel Prévost est un Pat Poker bien machiavélique, Jean-François Balmer un Cooper ambigu, Sylvie Testud une Calamity Jane tordante et secrètement amoureuse de Lucky, Alexandra Lamy ne sert à rien… mais la palme revient à Melvil Poupaud, absolument craquant en dandy intello qui a raté sa vocation.

    L’une des dernières scènes dans un Casino bandit manchot géant ne sert à rien mais elle est très belle.

    Cela dit, on s’ennuie copieux, et ça, au cinéma, j’pardonne pas !

  • MA SEMAINE AU CINEMA

    CÉRÉMONIE DE CLÔTURE – FESTIVAL LUMIÈRE 2009 GRAND LYON FESTIVAL CINÉMA*****

    Cliquez ICI pour lire mon compte-rendu ou ICI pour voir les photos.

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    AU VOLEUR de Sarah Leonor **

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    MADEMOISELLE CHAMBON de Stéphane Brizé *

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  • Le ruban blanc de Michael Haneke **

    Le Ruban blancLe Ruban blanc

    Environ un an avant la première guerre mondiale, quelques personnages : un baron et sa femme, un médecin, un instituteur, une sage-femme, des paysans mais aussi et surtout leurs enfants, au prise avec des faits étranges et inexpliqués : une chute de cheval qui blesse son cavalier, l’accident mortel d’une paysanne, l’incendie d’une grange, le fils du baron retrouvé attaché et brutalisé, un jeune handicapé torturé…

    Qui sont les coupables ?

    Haneke ne donne pas la réponse, il la suggère en la laissant à l’interprétation du spectateur qui se doit d'être glacé d’effroi !

    Ah bon ?

    Le voici donc le film qui a ravi la Palme d’Or à celui qui la méritait au centuple « Un prophète » de Jacques Audiard, pour cause de copinage entre la Présidente du Jury et le réalisateur. Et ben dis donc, quelle affaire !

    On nous promet une histoire qui évoque la naissance du mal absolu à l’origine de la barbarie suprême du XXème siècle en nous présentant quelques enfants de 1913 qui seront les futurs adultes nazis 20 et 30 ans plus tard, et on se retrouve à se dire : ah bon ? les nazis ont été des enfants ??? Pourquoi pas tenter de nous faire croire aussi qu’ils ont eu une mère tant qu'on y est ?

    Je pense que je n’ai strictement rien compris, car moi j’y ai vu la chronique extraordinaire d’un village allemand pas si ordinaire, et réciproquement.

    Des adultes frustrés, mal dans leur peau, libidineux, engoncés dans un puritanisme hypocrite et d’apparentes bonnes manières tentent de soulager leur insatisfaction chronique et passent leurs nerfs à vif sur leurs enfants à coup de gifles, de fouets, de pieds, punitions, inceste ou les obligent à porter un ruban blanc comme châtiment pour avoir perdu leur innocence.

    Filmé dans un noir et blanc très beau, très chic, soutenu par une interprétation irréprochable y compris de tous les enfants, ce film censé être implacable et dérangeant ne recèle finalement qu’une seule scène vraiment insupportable… celle d’une pourriture de père qui « aime » trop sa petite fille de 14 ans !

  • Au voleur de Sarah Leonor **

    Au voleurAu voleur

    Bruno s’invite dans des propriétés privées dans lesquelles il n’est pas convié (comme disent les flics…). Il vivote de ces cambriolages dans une banlieue grisâtre. Isabelle est prof d’allemand dans un lycée de cette même triste banlieue parce qu’il faut bien vivre. Tous les deux semblent résignés et c’est à peine s’ils osent rêver d’autre chose. Lorsqu’ils se rencontrent, ils s’aiment comme une évidence sans mots pour le dire. En voulant échapper à la police qui le recherche, Bruno entraîne Isabelle, plus que consentante, dans sa fuite. Les deux tourtereaux vont se laisser glisser au fil de l’eau dans une barque, comme deux Robinson, au cœur d’une nature tantôt accueillante, tantôt rassurante, tantôt inquiétante…

    Ce premier film différent, atypique, singulier, audacieux par son atmosphère, sa bande-son originale est une curiosité parfois étourdissante qui lorgne du côté de Terrence Malick époque « Badlands ». Son gros défaut est de souffrir d’un scénario d’une maigreur décevante l’empêchant d’être le grand film qu’il aurait pu.

    Cela dit, cette frustration est largement compensée par la présence affolante de deux acteurs qui forment un beau couple d’une crédibilité et d'une complicité criantes et incontestables : Florence Loiret-Caille et Guillaume Depardieu.

    Evidemment il est commode de dire que Guillaume Depardieu d’une maigreur et d’une pâleur effrayantes semble déjà ailleurs. Mais son absence/présence à l’écran au-delà de toute composition d’acteur, sa douleur manifeste, sa démarche border line, sa douceur désespérée, sa nonchalance inquiète, son détachement nerveux donnent à ce film testamentaire une allure de document sur un bel acteur unique et irremplaçable qui ne ressemblait à aucun autre.

    Un clin d’œil discret, un sourire apaisé… et évidemment comme Isabelle/Florence, à la fin, on pleure…