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cinéma - Page 290

  • Des envoyés très spéciaux de Frédéric Auburtin *

    Envoyés très spéciaux - Gérard Jugnot et Gérard Lanvin

    Frank journaliste vedette de la deuxième radio de France, R2I et son technicien Albert Poussin sont envoyés en Irak pour « couvrir » la guerre qui s’intensifie. Par inadvertance Poussin jette les billets d’avion et les 20 000 euros en liquide qui leur sont confiés pour leur voyage. Ils se retrouvent donc bloqués à Barbès et envoient des infos bidonnées mais très réalistes à leur station dont l’audience explose. A la suite de nouveaux contretemps, ils en viennent à mettre en scène leur propre prise d’otage. Cette fois la France entière se mobilise autour du slogan « un euro pour nos otages » pour faire libérer les deux hommes.

    On ne sait pas toujours si on doit être choqué ou consterné par le ton et le sujet ! Le film non plus ne tranche pas vraiment. Peut-on rire de tout ? Oui sans doute, à condition que la charge soit un peu plus cinglante. Le film hésite beaucoup tout en parvenant quand même à mettre mal à l'aise. Il est encore alourdi par un vaudeville grotesque (la femme de l’un a couché avec l’autre à l’insu du plein gré de tout le monde… oh la la !!!) qui n’avait rien à faire ici. En ce qui concerne la manipulation des foules par les médias, l’intox qu’on nous impose régulièrement à la radio, ça commence plutôt bien, hélas ça s’englue dans un grand porte nawak un peu gênant à propos du « charity business », du traitement des otages et de la guerre !

    J’avoue, j’ai souri deux ou trois fois grâce aux acteurs. On peut donc apprécier les délicieuses Valérie Kaprisky et Anne Marivin, Omar Sy loin de son (consternant) SAV se révèle bon acteur, Serge Hazanavicius est presque inquiétant en patron de radio uniquement intéressé par l’audience… mais évidemment c’est le couple des deux Gérard qui fonctionne plutôt bien, même si le Jugnot s’en sort un peu moins bien en associé un peu niais, le Lanvin est parfait en ronchon excédé ! Mais l'apparition de dos de l'insupportable Sarkozy imité par le désolant Laurent Gerra finira de dissuader ceux qui hésitent !

  • Yes man de Peyton Reed ***

    Yes Man - Jim CarreyYes Man - Jim CarreyYes Man - Jim Carrey

    Carl est un type plutôt antipathique qui fait tout pour l’être et le rester. Un jour, par désoeuvrement et curiosité il assiste au congrès des « Yes man » animé par un étrange gourou (Terence Stamp, toujours hot !) qui préconise de dire « oui » à tout pour s’affirmer et garantir le développement personnel. Dès lors Carl adopte la positive attitude !

    Je suis inconditionnellement

     

    Fan de

     

    JIM CAREY.

     

    Il me fait

     

    MOURIR DE RIRE !

     

     

    Ce film est son

     

    Nouveau one man show.

     

    Allergique s’abstenir !

    Cela dit, je dois insister sur le fait que, même s’il est le clown le plus déjanté que je connaisse, Jim Carrey n’oublie jamais de « faire l’acteur », qu’il peut passer du rire aux larmes, de l’émotion aux pitreries dans la même seconde en restant crédible et que malgré sa mégalomanie, son égocentrisme, son cabotinage permanent (appelez cela comme vous voudrez), il parvient néanmoins à mettre en valeur ses partenaires.

    Epatant.

  • Les noces rebelles de Sam Mendes ****

    Les Noces rebelles - Kate Winslet

    Les Noces rebelles - Leonardo DiCaprio et Kate Winslet

    Les Noces rebelles - Leonardo DiCaprio

    Les Noces rebelles - Leonardo DiCaprio et Kate Winslet

    Au milieu des années 50, Frank et April ont un coup de foudre. Ils sont convaincus qu’ils sont différents des autres et que leur couple résistera au quotidien, qu’ils réaliseront leurs rêves les plus fous sans jamais perdre leurs idéaux. Hélas, comme parfois, comme souvent, après qu’April ait dû renoncer à sa carrière d’actrice, qu’ils se soient mariés, qu’ils aient acheté une maison de banlieue proprette et fait deux enfants, la routine s’installe inéluctablement. April se sent étouffer dans sa cage dorée et Frank végète dans un emploi qu’il déteste mais qui assure la subsistance de la famille.
    Après une dispute un peu plus vive que les autres April propose à Frank de repartir à zéro en quittant les Etats-Unis pour s’installer à Paris où tout leur semble possible. Parviendront-ils à réaliser ce rêve de la dernière chance ?
    La rencontre douce, tendre et évidente n’occupe que quelques instants du film qui devient rapidement une longue et terrible scène de ménage. Et ces instants où le couple se balance des vérités pas bonnes à dire, pas bonnes à entendre, où emporté par sa rage et ses frustrations chacun va atteindre et dépasser les limites de ce qu’il est « raisonnable » de dire et supportable pour l’autre d’entendre, ces moments où l’on va trop loin sans possibilité de faire marche arrière, où les mots les plus cinglants voire sanglants sont prononcés, sont d’une puissance et d’une profondeur rarement atteintes au cinéma. Mendes décortique le couple au scalpel. Chacun renvoie à l’autre la « faute » de s’être installé dans ce bonheur ronronnant où l’espoir et l’évasion n’ont plus leur place, où il n’est plus question que de devoir et de responsabilité.
    La seule petite erreur de ce film intelligent me semble être d’avoir donné à un personnage « aliéné » la charge de révéler leurs faiblesses à Frank et April alors qu’ils paraissent suffisamment sensés pour le découvrir eux-mêmes. Ni l’un ni l’autre n’a vraiment tout à fait tort ni tout à fait raison. Les deux font ce qu’ils peuvent, comme ils le peuvent pour essayer de sauver ce qu’il y a de plus concret entre eux : l’amour. Mais alors que Frank parle beaucoup, April tente d’agir, chacun sachant qu’ils foncent droit dans le mur mais plus dans la même direction. Au fond, peut-être ont-ils compris qu’ils ont comme leurs amis, renoncé à leurs beaux idéaux de jeunesse. Quand ils se moquent de ces voisins insignifiants, peut-être comprennent-ils à quel point ils leur ressemblent, ne serait-ce que par le fait de vivre dans cette banlieue (très « Truman show ») véritable royaume du conformisme triomphant. C’est un film qui laisse des traces me semble t’il où chacun pourra trouver des résonances dans sa propre vie. La musique hypnotique et l’interprétation sans faille ne sont pas pour rien dans cette réussite totale.
    Leonardo Di Caprio, toujours meilleur de film en film affiche ici une belle maturité et des moments d’enthousiasme et d’émotion insoupçonnés. Kate Winslet, sublime, blessée, à la fois dure, douce et intransigeante est magnifique. Notons également la prestation très surprenante et diaboliquement sulfureuse de Kathie Bates. La dernière scène laisse le spectateur saisi d’effroi dans son fauteuil…

  • Plus tard tu comprendras d’Amos Gitaï *

    Plus tard tu comprendras - Jeanne Moreau

    Victor la quarantaine, marié, deux enfants se réveille un beau matin obnubilé par ses origines juives que sa mère n’a jamais évoquées. Il va entreprendre des recherches au Mémorial de la Shoah et reconstituer le parcours de ses grands-parents morts en déportation et découvrir pourquoi ses parents ont survécu.

    Cette fois je me suis retrouvée devant le type même du film dont les bonnes intentions ne font pas la qualité. Il ne suffit pas de mettre un acteur engoncé dans un pardessus devant le Mur des Noms au Mémorial de la Shoah pour émouvoir. Car en effet, jamais ce film n’émeut, souvent il ennuie et parfois même il fait sourire (l’interminable et ridicule valse des grands-parents avant leur arrestation où leurs sourires se figent en affolement !!!). Trop de symboles et d’ellipses ont un peu tendance à perdre et abandonner en route le spectateur moyen que je suis. Hyppolite Girardot m’a semblé particulièrement absent et le voir brusquement secoué de sanglots quand il « revoit » la scène de la rafle assez invraisemblable.

    Seules Emmanuelle Devos et Jeanne Moreau dégagent toute leur sensibilité à fleur de peau et de voix. Mais en deux scènes c’est un peu court pour sauver ce film plutôt maniéré. « Plus tard tu comprendras », d’accord, mais pas aujourd’hui car pour l’instant je ne comprends toujours pas ce genre de déclaration du réalisateur : "J'utilise l'architecture comme une sorte de voile qui séparerait les divers fragments de la mémoire. J'aime que, d'une certaine manière, les acteurs se fondent dans l'espace, qu'ils jouent en ayant une conscience intime des limites, des frontières de leur environnement".

  • Les trois singes de Nuri Bilge Ceylan **

    Les Trois singes

    Après avoir tué accidentellement un homme sur la route, un politicien demande à son chauffeur d’endosser la responsabilité et d’aller en prison à sa place moyennant finances. Pendant son année d’emprisonnement, son fils va s’enfermer dans l’oisiveté et sa femme le tromper. A son retour, chacun saura, chacun verra ou comprendra et tout le monde restera silencieux, essayant de « faire comme si ».

    Voilà typiquement le genre de film que je qualifierai de beau mais chiant. Je sais, c’est imprudent de « défendre » un film de cette façon et de tenter de vous donner envie avec une telle entrée en matière ! Et pourtant, il faut reconnaître que la langueur s’installe peu à peu et que même si elle est en parfaite adéquation avec l’abattement des personnages qui s’emmurent dans leurs mensonges et leurs dissimulations, on s’approche à plusieurs reprises de l’ennui. Cependant, certaines scènes portées par la souffrance et le désarroi offrent un suspens certain et des fulgurances qui vont jusqu’au choc notamment lorsqu’on ne sait si la femme va se suicider ou pas et si l’homme va intervenir. On est sûr d’une chose : le drame couve à tout moment et les images d’une vertigineuse beauté valent à elles seules le voyage.

    Mais on est loin de l’enivrement de « Les climats »…

  • Slumdog millionnaire de Danny Boyle ****

    Slumdog Millionaire - Dev PatelSlumdog MillionaireSlumdog MillionaireSlumdog Millionaire - Dev Patel et Freida Pinto

    Le jeune Jamal, orphelin des bidonvilles de Mumbaï (Inde) est candidat du jeu télévisé « Qui veut gagner des millions » (20 millions de roupies là-bas...). Alors qu’il ne lui reste plus qu’à répondre à une seule question, il est soupçonné de tricherie. La police lui fait subir un interrogatoire plutôt musclé où il doit justifier chacune de ses réponses.

    Gloire à Danny Boyle qui continue film après film de garder intacts son enthousiasme et sa passion pour le cinéma, de nous les communiquer et de surprendre encore et encore. Il raconte cette histoire dramatique et optimiste avec une énergie folle, un sens du suspens et du réalisme très cohérent. Le montage, même s’il devient systématique (chaque question du jeu donne lieu à un épisode de la vie de Jamal) ne gâche en rien le plaisir et l’inquiétude que l’on prend à suivre dès l’enfance, l’itinéraire difficile et l’ascension du jeune homme. Tout est douloureux dans la vie de Jamal, depuis sa toute petite enfance où il est le souffre douleur de son frère aîné et où il assiste au meurtre de sa mère lors d’une manifestation « religieuse », jusqu’au passage dans la fameuse émission où le présentateur ne possède pas l’affabilité de notre Jean-Pierre national et se montre ironique et méprisant face à ce candidat qui lui ressemble sans doute trop. Danny Boyle n’élude en rien l’aspect social de la vie en Inde où les bidonvilles sont peu à peu remplacés par des quartiers d’affaires mais où les enfants livrés à eux-mêmes font l’objet d’odieux trafics et d’exploitation.

    Une histoire d’amour évidente viendra éclairer ce drame sombre aux couleurs chamarrées. Et, curry sur le riz, tous les acteurs y compris les enfants sont fabuleux, en particulier le jeune couple vedette, sans cesse séparé par le destin, qui fait preuve d’une belle complicité jusqu’au générique (il faudra qu’on m’explique pourquoi les gens quittent la salle alors que les acteurs font un beau numéro bollywoodien ? Et puis non, qu’on ne me l’explique pas).

    Vous l’avez compris, c’est passionnant, énergique, coloré, douloureux, sincère et heureux malgré les drames qui se jouent.

  • Les insurgés d’ Edward Zwick °

    Les Insurgés - Daniel Craig

    En 1941, les 4 frères Bielski, juifs biélorusses, se réfugient dans la forêt après que leurs parents aient été assassinés sous leurs yeux. Devenus des héros à leur insu, ils ne tardent pas à être rejoints par d’autres juifs traqués qui comme eux vont tenter de survivre face aux nazis. Grâce à l’aîné des frères, Tuvia, qui organise la résistance, plus d’un millier de juifs seront sauvés !

    La bonne idée est d’avoir exhumé cette histoire vraie inconnue d’un « juste ». C’est tout car à part cela, il n’y a pas grand-chose à défendre et ce n’est pas ce film sans âme filmé avec 3 pétards dans 4 m² de forêt qui rendra hommage à la mémoire des frères Bielski. Il ne suffit pas de mettre une centaine de personnes en haillons au milieu des arbres pour intéresser ou émouvoir. Rien ne fonctionne ici. Aucun personnage n’attire la sympathie, ou l’antipathie voire l’attention et chaque scène, chaque dialogue sont « téléphonés » avant qu’ils n’aient lieu. La plupart du temps on frôle même le grotesque avec les querelles des frangins qui finissent par se réconcilier, les soi-disant joutes verbales (qui sont en fait d’une pauvreté incomparable) de deux intellectuels égarés, le rôle des femmes toutes prêtes pour le repos du guerrier avec interdiction de se reproduire etc…

    Vers la fin du film, Tuvia se prend pour Moïse (fou rire garanti… oui, je sais ça ne se fait pas, mais quand c’est mauvais, c’est mauvais) !!! hélas les eaux d’une rivière ne s’ouvrent pas devant lui et les pauvres malheureux sont obligés de traverser les pieds dans l’eau pour échapper à leurs poursuivants.

    Plonger dans le regard céruléen de Daniel Craig ne suffit même pas et j’ai toujours espéré qu’il finirait par ressortir son maillot de bain bleu des mers du sud : que dalle. Quant à Liev Schrieber, il ressemble tellement à Michaël Youn qu’on s’attend à tout moment à ce qu’il agite un mégaphone et se mette à courir en string en hurlant pour amuser la galerie. Rien.

    Next.

  • Un homme et son chien de Francis Huster °°°

    Jean-Paul Belmondo - Le Mauvais chemin

    Charles, vieil homme malade est mis à la porte du jour au lendemain par Jeanne la bourgeoise veuve qui l’hébergeait. Jeanne que Charles a jadis aimée se remarie et Charles se retrouve donc à la rue avec son chien.

    J’aurais aimé pouvoir aimer ou simplement être indulgente avec ce film qui me permet de retrouver une des stars de mon panthéon… mais le film est tellement mauvais, grotesque, aberrant (les mots me manquent) et ce, dès les premières secondes que je ne trouve rien à sauver de ce naufrage ennuyeux, ridicule, jamais crédible une seconde. Une vraie torture, un cauchemar de tous les instants qui met mal à l’aise plus qu’il n’émeut ! Car si l’on retrouve bien le visage et le merveilleux sourire de Belmondo et que, malgré tout, il parvient à sauver sa dignité, le malheureux, assez diminué et manifestement incapable de prononcer plus de trois mots audibles à la suite, est contraint le plus souvent de rester immobile et de répéter « mon chien » à moult reprises.

    Il doit y avoir pas loin de 80 acteurs français au générique sans doute venus là rendre les honneurs à l’immense star qui a accompagné ma cinéphilie avec quelques chefs-d’œuvre. Hélas ici, cela ressemble plus à un enterrement troisième catégorie qu’à un véritable hommage. Les scènes stupides et invraisemblables se succèdent et mettent de plus en plus mal à l’aise. Le summum revenant sans doute à celle où l’on retrouve éructant en clodots abandonnés : Robert Hossein, Charles Gérard, Jean-Marc Thibaut, Micheline Presle, Pierre Mondy et j’en passe… Dans des scènes sans intérêt, sans queue ni tête viennent également faire une apparition Michèle Bernier, José Garcia, Françoise Fabian, Tchéky Karyo, Daniel Prévost, Jacques Spiesser, Nicole Calfan, Jean Dujardin et j’en oublie…

    Je vous passe les détails sur les absurdités du style : la maîtresse de maison organise une grande fête guindée pour son anniversaire et joue les pucelles effarouchées quand on le lui souhaite, les scènes interminables à la SPA et les travellings sur le « visage » si expressif des chiens. Je ne vous parle pas des dialogues d’une platitude exemplaire et de la musique sirupeuse jusqu’à la nausée. Non, je ne vous en parle pas.

    Un fiasco aussi absolu est une rareté. L'amour que je porte à Belmondo est intact mais ce film très bête est une torture.