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cinéma - Page 291

  • Frozen river de Courtney Hunt ***

    Frozen River - Melissa LeoFrozen River

    Le but de Ray est de s’offrir la maison de ses rêves : un mobil home avec trois chambres, une salle de bains et le chauffage. Pour l’instant, il gèle à moins 30 dans cette petite ville américaine près du Canada et Ray survit avec ses deux enfants de 15 et 5 ans alors que son abruti de mari est parti jouer ses économies à Atlantic City. Elle croise la route de Lila, une jeune femme d’origine Mohawk à qui on a retiré son bébé et qui l’embarque malgré elle dans un trafic d’immigrés clandestins. Au début réticente, Ray finit par comprendre que cet argent gagné illégalement n’est pas la meilleure, mais la seule solution pour sauver sa famille.

    Le froid et la tension sont palpables jusque dans la salle tant les risques que prennent ces deux femmes sont colossaux. Elles font passer la frontière aux clandestins dans le coffre d’une voiture. Non seulement la frontière est surveillée par la police mais aussi et surtout elles traversent sur la rivière gelée qui risque de céder à tout moment. Mais ces deux femmes estropiées, cassées par la vie restent debout et avancent avec une obstination admirable qui ne faiblit jamais. Mis à part quelques larmes vite séchées, elles ne cèdent jamais aux états d’âme ou à l’angoisse. Elles sont guidées par un sentiment qui n’a sans doute jamais été montré avec autant d’âpreté au cinéma : l’instinct maternel.

    On imagine à tout moment que l’issue de cette sombre épopée sera à la mesure des dangers courus et on tremble constamment avec ces deux femmes que la réalisatrice suit au plus près sans jamais les juger ni les plaindre. Mais au fur et à mesure que la neige fond, naît entre les deux femmes un sentiment de « fraternité », une empathie, une entraide qui s’exprime sans mot mais avec des actes et c’est magnifique.

    D’une noirceur inouïe malgré une ambiance immaculée, ancré dans un réalisme social « kenloachien » ce thriller qui brasse misère, solitude, racisme est illuminé par une actrice solide et bouleversante Melissa Leo et par des sentiments forts admirables.

  • Che : l’Argentin de Steven Soderbergh ***(*)

    Che - 1ère partie : L'Argentin - Affiche espagnole

    Cette première partie retrace, en quelque sorte, « l’ascension » du Che quand il n’était encore qu’Ernesto Guevarra jusqu’à ce qu’il devienne le « Commandante » et fasse une entrée triomphale à Santa Clara. Pour faire court, je dirais que le film débute lorsque Raul Castro présente Guevarra à son frère Fidel et qu’ils décident d’organiser la guérilla puis la révolution en vue de renverser le dictateur Cubain Batista dans les années 50.

    Il fallait bien qu’un jour la vie hautement romanesque et cinématographique du Che soit mise en images. Etrangement, c’est un américain qui s’y colle et c’est une réussite totale loin de tout exotisme ou romantisme. Si on ne trouve dans cette première partie aucune aspérité concernant la personnalité complexe du personnage, Soderbergh n’en fait pour autant pas un Dieu indétrônable. Mais de toute façon on se fiche un peu de savoir si le Che avait ou non toutes les qualités parce que le film est remarquable. Le réalisateur s’applique davantage à nous montrer l’homme et surtout le combattant sous l’icône photographique et symbole de toutes les révolutions. On ne le quitte pas d’une semelle et ce sera long d’attendre la seconde partie pour le rejoindre. Cela dit, la description de la préparation de cette révolution aurait plutôt tendance à couper toutes velléités aux rebelles en herbe tant on est loin du romantisme habituel. La révolution c’est chiant, ça fait transpirer, ça se prépare les pieds dans la boue et les mains dans le sang parfois. Gueverra est médecin et doit souvent faire office de soignant auprès de ses compagnons ou des villageois. On ne mange pas toujours à sa faim, on saute des repas, on attend beaucoup, on s’ennuie, on est déçu. Et le Che doit être le seul révolutionnaire à prendre une ville avec un bras dans le plâtre, sans parler de ses crises d’asthme très très handicapantes en pleine jungle tropicale irrespirable, j’en sais quelque chose (mais non, je n’ai pas fait la révolution à Cuba… mais des crises d’asthme, oui).

    Soderbergh réussit un montage des plus captivant, sautant d’une période à l’autre, d’une interview à New-York en 64, à l’intervention du Che à l’Onu et à son brillant discours pour nous replonger ensuite au fin fond de la jungle, sans nous perdre jamais. Il parvient même à conclure ce premier chapitre sur une note humoristique qui confirme encore les qualités hautement morales et l’idéologie exemplaire de son héros.

    Evidemment, si le film est indiscutablement beau et palpitant, que serait-il sans son incomparable interprète ? Benicio Del Toro EST devenu (physiquement) le Che, on ne peut que l’admettre. Calme, serein, sobre mais déterminé, il bouffe (comme toujours de toute façon) littéralement l’écran. Il joue, même de dos. Il est phénoménal et largement aussi charismatique, fascinant et autoritaire que son modèle.

    Steven Soderbergh, Benicio del Toro et Le Che n’oublient pas non plus d’être de parfaits séducteurs quand lors d’une interview UNE journaliste demande au Commandante ce qui mène la révolution, il lui répond :

    « - l’amour !

    - L’amour ? s’étonne la journaliste.

    - Oui, l’amour de l’humanité, l’amour de la vie, l’amour de la justice ».

    El amor de la humanidad, el amor de la vida, el amor de la justicia...

    Si ce n’est pas un rêve ça ???

    Vivement le 28.

    Che - 1ère partie : L'Argentin - Benicio Del Toro

  • Claude Berri

    1er juillet 1934 - 12 janvier 2009

    Claude Berri - L'Un reste, l'autre part

    Difficile de résumer et même de commenter une "carrière" de cette ampleur. Acteur, réalisateur, scénaristique, producteur... qui un jour dans le monde du cinéma n'a pas eu à remercier Claude Berri ?

    Alors s'il ne faut en choisir qu'un, je dirai

    Je vous aime

  • Concours.

    Grâce à Allociné, j’ai la possibilité d’offrir

     

    UNE ENTRÉE POUR DEUX PERSONNES

     

    qui pourront assister à la projection privée du prochain film de

     

    Bryan Singer "Walkyrie"

    (Avec Tom Cruise).

    19023061_w434_h_q80.jpg

    Evidemment pour cela il est préférable d’être parisien (ou assimilé) ou de pouvoir être :

     

     

    le jeudi 22 janvier à partir de 19 h 45 au Forum des Halles à Paris.

     

     

    Comme je ne suis pas du genre à faire gagner un lot aussi prestigieux sans vous faire mouiller la chemise… Il faudra répondre à cette question simple :

    Un jour j’ai révélé sur ce blog que j’avais failli me marier avec un grand artiste. Celui ou celle qui me donne son nom remportera le cadeau.

    big SuperSmileys (91)

     

    C'est Maan qui a trouvé la bonne réponse.

     

    C'est bien JEAN MARAIS qui fut mon amour de jeunesse je raconte tout ici)...

     

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  • Twilight – Chapitre 1 : Fascination de Catherine Hardwicke °

    Twilight - Chapitre 1 : fascination - Kristen Stewart et Robert Pattinson

    Isabella, Bella pour les intimes, revient vivre avec son père dans la triste ville de Forks où il pleut toujours parce que sa mère s’est remariée avec un autre dans la youpitralala ville de Phoenix où il ne pleut jamais. Bella intègre le lycée en plein milieu de l’année, si vous croyez que c’est facile ? Heureusement, elle tombe amoureuse du très très pâle Edward qui va le lui rendre après avoir hésité un peu en mettant sa main devant sa bouche à leur première rencontre (c’est comme ça qu’on voit qu’un vampire a le coup de foudre je crois !). Pas d’bol donc, j’ai déjà vendu la méche : Edward est un vampire et pendant que Mademoiselle tremble de désir en soupirant dans son lit, monsieur est obligé de redoubler de fantaisie pour la calmer et se calmer… car s’il l’embrasse, il la mord et ça craint du boudin pour elle. Et pourtant Ed est un vampire végétarien.

    Bon, pour tous les trucs de vampire, il faudra vous la mettre sur l’oreille car ici, il n’y en a pas et si la question avant que j’entre dans cette salle était de savoir si j’avais perdu mon âme d’ado (pourtant je croyais que plus midinette que moi tu meurs), la réponse est oui définitivement ! Je n’ai jamais lu la bibliothèque rose mais des bazars à l’eau de rose comme ça, je ne sais où les scénaristiques sont allés les chercher ? En plus, visuellement c’est très laid, les effets spéciaux (en gros, voler d’arbre en arbre… Tarzan le faisait déjà en 1933 !) sont réalisés à la bétonneuse, la grande scène de la « révélation » : « J’SUIS UN VAMPIRE » est gnangnan à hurler. Réaction de la boutonneuse : « oh, tu es très beau, tu brilles !». Le maquillage tout à la farine est moche à pleurer. Les deux jeunes premiers sont d’une insignifiance déconcertante et aussi sexys que le lapin Duracell. Moi qui fais une fixette sur les nez (oui, y'en a d'autres, ce sont les chaussures ou les seins, moi c'est d'abord le nez que je regarde chez un garçon), le Robert Pattison (mouarf le nom de star, tiens !), il a une petite patate en guise d'excroissance qui lui fait un profil de fouine ! Quant à leur « jeu » d’acteurs, il consiste à hocher la tête en faisant des mines déconfites et en bégayant sur chaque réplique. Exemple :

    « hum… hum… tu veux danser ?

    « mais… hum… c’est que je ne sais pas… hum… danser ! »

    « oh ? mais tu as hum… un lecteur de CD ? »

    « oui… hum… j’aime écouter de la musique »

    « oh !... hum… j’aime aussi le … hum Clair de Lune de Debussy ».

    Ce Twilight n’a donc rien de merveilleux, bien au contraire et si la réalisatrice a voulu évoquer la vie des jeunes tazuniens de 16/17 ans (ils sont en première !) c’est assez inquiétant. Imaginez votre ado qui va à l’école en voiture (j’y connais rien en bagnole mais c’est le style des voitures de James Bond ou des pick-up comme ils disent), revient quand il a le temps, fait sa valise quand il est véner en vous disant « t’inquiète pas pour moi mais là, il faut que je parte » pendant que vous restez là bras ballants sans vous préoccuper de qui c’est qui qui va la finir l’année scolaire… et j’en passe. Mais évidemment votre ado ne pense qu’à UNE CHOSE : le bal de fin d’année (qui se révèle ici aussi tarte que la foire aux cochons à Gif Sur Yvette (mes plus plates aux Giffois)) !!!

    Bref, c’est moche, c’est con, je cherche encore de quelle fascination il est question mais je suppose que c’est la dernière trouvaille conçue pour lutter contre une sexualité précoce à risques : l’abstinence. J’attends la suite avec impatience, ce sera sans moi.

  • De l’autre côté du lit de Pascale Pouzadoux °°

    De l'autre côté du lit - Sophie MarceauDe l'autre côté du lit - Dany Boon et Sophie Marceau

    Dans un monde bleu pour les garçons, rose pour les filles, la vie conjugale d’Ariane et Hugo (10 ans de mariage) s’essouffle un peu. Ils ont pourtant deux meeeeeeeeeeerveilleux enfants, une fille rose et un garçon bleu, une immeeeeeeeeeeeeense maison en travaux, une très grande voiture pour monsieur, une très rose voiture pour madame, et évidemment un chienchien à l’air con triste. Monsieur est directeur d’entreprise comme vous et moi. Madame conduit les enfants à l’école, prépare à manger et vend des bijoux faits mains avec sa copine Chacha, comme toi et moi (enfin, surtout comme toi car je n’ai pas de copine Chacha qui fait des bijoux craignos développement durable). Du coup madame s’ennuie et culpabilise alors qu’il y a d’autres femmes qui ont un portable dans la main, un attaché-case dans l’autre, un fer à repasser au pied gauche et qui sorte faire pisser le chien du pied droit ! C’est trop inzuste ! Mais madame est un génie :

    « et si on échangeait nos vies ??? »

    Monsieur hésite un peu et puis hop banco. Aidés d’un coach-huissier (où vont-ils chercher tout ça ? pourquoi huissier et pas dentiste ! le mystère ne sera pas révélé… ah si, peut-être qu’un huissier, à force de forcer les huis comme son nom l’indique, connaît mieux l’intimité des couples… oui c’est ça… pardon, m’en souvenais plus), Madame va devenir chef d’entreprise (c’est dur ! la machine à café fait du pas bon café) et Monsieur va rester à la maison (c’est dur y’a pas de place pour se garer devant l’école). Et blablabli et blablabla. Inutile de vous en dire plus, il vous suffit d’un peu d’imagination et d’empiler tous les clichés foireux, misogynes, sexystes, anti-hommes, anti-femmes, possibles et imaginables et vous serez encore un peu en dessous de tout ce que vous aurez pu imaginer de pire. Et surtout n’oubliez pas de conclure que la femme au fourneau, l’homme au bureau, et les enfants seront bien torchés c’est encore ce qu’on a fait de mieux.

    Il faut beaucoup aimer Sophie Marceau et Dany Boon pour aller voir ce film ! Ché min cô… oups pardon, c’est mon cas… Et ils forment un couple plutôt sympathique, d’ailleurs ils ont les mêmes oreilles. Mais pour l’aimer ou le trouver sympathique (le film), il faut être sous morphine. Disons que cette heure et demi poussive et ridicule est un hymne à la gloire et à la beauté de Sophie qui est divine du bout des orteils à la racine des cheveux, que c’est un véritable défilé de mode où Sophie déambule en lycra, en coton ou en soie sauvage, en pyjama informe, en jupe toute simple et fleurie, en décolleté, en tailleur cousu sur la bête, en smoking comme un garçon, cheveux au vent, cheveux lissés, cheveux coiffés/décoiffés… Elle tombe dans l’escalier, elle court en talons aiguilles et jupe droite moulante dans le sable sur la plage, de dos, de face, de profil, elle est splendide, parfaite et autour d’elle tout le monde la regarde, l’admire tourbillonner, s’émerveille, s’enthousiasme et s’extasie.

    Hélas, elle est la seule à s’amuser et tout autour d’elle n'est que son faire valoir.

    Seuls Anny Duperey qui pouffe et s’émeut délicieusement et Antoine Duléry dans un rôle très con tirent une maigrichonne épingle de ce jeu.

    Il faut donner à Sophie, reine de comédie, un scénario à sa mesure. Celui-ci est d'une stupidité rarement atteinte !

  • Un barrage contre le Pacifique de Rithy Pahn°

    Un barrage contre le Pacifique - Gaspard Ulliel Un barrage contre le Pacifique - Isabelle Huppert

    En 1931 au Cambodge (ex Indochine) une mère et ses deux enfants Joseph 20 ans et Suzanne 16 ans se battent pour tenter de sauver leur exploitation inondée. La mère multiplie les lettres de réclamation de plus en plus désespérées à l’administration coloniale qui lui a vendu cette terre en sachant que la zone était inondable, donc incultivable.

    Du début à la fin, le film ou plutôt les paysages filmés sont une splendeur visuelle qui provoquent le dépaysement et mieux encore invitent au voyage. Mais deux heures de diapositives c’est très très long quand tout le reste, malgré la consistance de l’histoire et  ses enjeux, est filmé sans passion ni lyrisme.

    On s’ennuie, on s’ennuie ferme et rapidement même si on comprend que chaque actrice rêve de trouver un jour son « Out of Africa » ou son « Indochine ». On en est à des années lumière ici. Isabelle Huppert (d’une maigreur à faire peur) censée être une vieille femme malade, peine à restituer l’exaltation qui anime cette femme  plus que tout attachée à sa terre. Elle manque d’épaisseur (c’est le cas de le dire) et c’est surprenant de sa part, pour rendre attachant ou bouleversant cette solitaire aigrie et souffreteuse, un peu amoureuse de son fils, un peu jalouse de sa fille, prête à tout pour trouver de l’argent jusqu’à se transformer en mère maquerelle. On ne croit pas plus à son intérêt soudain lorsqu’elle se met à plaindre les paysans locaux exploités…

    La fille est le type même de l’actrice/ado (Astrid Berges-Frisbey) interchangeable, ronchon, à la mine comme à l’humeur boudeuses. Seul Gaspard Ulliel (« un peu sauvage et très très beau », passé au kärcher intégral de l’auto bronzant), manifeste un peu de fièvre mais le pauvre n’a que la même scène à rejouer tout au long du film et il ne nous reste plus qu’à contempler son physique irréprochable avec l’envie de croquer dans sa jolie fossette.

    Quant à la relation de la mère avec ses enfants faite d’amour et de haine, d’insultes, de coups, puis de caresses et de mots doux, elle surprend et met mal à l’aise au début puis on s’habitue et on finit par s’en désintéresser comme de tout le reste. Dommage, vraiment.

  • LA VRAIE VIE EST AILLEURS de Frédéric Choffat, scénariste Julie Gilbert ***

      

    La Vraie vie est ailleurs - Antonella VitaliLa Vraie vie est ailleurs - Roberto MoloLa Vraie vie est ailleurs - Sandra Amodio La Vraie vie est ailleurs - Vincent BonilloLa Vraie vie est ailleurs - Jasna KohoutovaLa Vraie vie est ailleurs

    En février 2007, j’étais encore/déjà à Annonay pour le Festival International du Premier Film. Il ne faut jamais désespérer car ce film qui fut un vrai coup de cœur pour moi et que j’ai vu et revu avec toujours le même émerveillement depuis sort enfin en salle aujourd’hui même. J’en suis ravie et vous ordonne de lui donner toute sa chance et toute sa place.

    …………

    Gare de Genève. Une femme va à Marseille donner une conférence capitale pour sa carrière. Un homme part rejoindre sa femme qui vient d’accoucher à Berlin. Une jeune fille décide d’aller vivre à Naples. Trois journées à la fois banales et extra-ordinaires pour trois personnages qui vont chacun faire une rencontre exceptionnelle les amenant à se poser cette question : « la vraie vie est-elle ailleurs ? ».

    Le film s’ouvre sur un plan séquence énergique où les trois personnages principaux, qui ne se rencontreront jamais, prennent un couloir différent qui doit les mener à leur destination. Chacun va faire une rencontre. Dès lors l’espace se réduit et chaque histoire devient un huis clos à deux personnages : une chambre d’hôtel, un quai de gare vide, un compartiment de train.

    La première audace de Frédéric Choffat est de ne pas avoir transformé son film en trois sketches traités séparément et de façon linéaire. On passe régulièrement d’une histoire à l’autre de façon fluide et subtile ce qui crée une tension et un suspens captivant. Chaque « couple » se cherche, se forme dans la méfiance, l’attirance ou l’agacement. Les six personnages ont un point commun : la surprise et l’éblouissement de ce qu’ils vont vivre et qui n’aboutira pas forcément au sexe.

    Il s’agit d’une parenthèse enchantée dans leur parcours, d’un éternel amour de quelques heures où les corps et la parole se cherchent et s’explorent sans cesse pour aboutir à une sorte de fusion hors du temps. Ce qui est surprenant et émouvant c’est que le geste le plus bouleversant est un geste finalement inabouti : l’homme dans le compartiment du train est réveillé par la jeune fille avec qui il a discuté une bonne partie de la nuit. Tout embrumé par cette nuit sans sommeil, il s’éveille en sursautant et dirige instinctivement ses mains vers le visage de la jeune fille penché sur lui. Tous les deux souriront, conscients que cette nuit de communion va bien au-delà du contact physique.

    Que dire encore du travail d’improvisation des comédiens magnifiques, du cœur qui palpite en les regardant vivre leur aventure si douce et si banale, de la musique un peu jazzy qui berce l’ensemble ? C’est tout simplement magique.

    Un beau film sur les hasards, les coïncidences, les rencontres… tout est inattendu.

    La Vraie vie est ailleurs - Le réalisateur Frédéric Choffat

     Lui c'est le réalisateur Frédéric Choffat, cliquez ICI pour aller sur son site.

     

  • Tout… sauf en famille de Seth Gordon °°°

    Tout... sauf en famille - Vince Vaughn et Reese Witherspoon

    Brad (2m12/300 kgs) et Kathe (1m20/37 kgs) forment un couple auto-proclamé modèle. La preuve : il l’appelle « petite pute », (la classe !), elle l’appelle « mon bébé », (cro mignon !). Ils baisent dans les toilettes d’une boîte de nuit. Ils mangent des spaghettis en jouant au scrabble. Mais surtout, SURTOUT, vu qu’ils sont issus de familles (divorcées) où ils ont beaucoup souffert, d’un commun accord, ils ne passent jamais, mais alors JAMAIS Noël en famille.

    Ben, si c’est pas de l’anti-conformisme ça ?

    Pour échapper à la corvée annuelle, ils…

    MENTENT…

    oui, vous avez bien lu : ils mentent à leur famille ! En fait, comme ils sont très malins et pas beaufs pour deux sous, très classe même, ils leur font croire qu’ils vont au bout du monde pour des œuvres humanitaires, alors qu’ils ne pensent qu’au fric et aller se dorer la couenne à Bora Bora. Sauf que cette année, pour cause de brouillard l’avion ne décolle pas et comme c’est rare (le brouillard et les avions qui décollent pas), une équipe de tournage est sur place et Kathe et Brad (en fait il s’appelle Orégon ou Orlando mais ce serait trop long à expliquer pourquoi) se trouvent piégés et interviewés pour la télé et du coup, toutes leurs familles sont devant le poste et re-du coup, ils ne peuvent plus passer au travers des invitations des pères, des mères… Bref, en moins de temps qu’il ne faut pour passer quatre réveillons dans la même journée (trop forts…), ils vont découvrir les joies toujours imitées, jamais égalées de la famille, de la marmaille et tutti frutti.

    Lorsqu’ « elle » m’a dit « as-tu vu ce film consternant ? »… je me suis dit « elle exagère. Un film avec presqu’écrit Noël dedans ne peut pas être consternant ». Et pourtant, il se trouve qu’effectivement « elle » exagère, mais comme « elle » je ne connais pas de terme plus fort et plus éloquent que consternant.

    Affligeant peut-être ?

    Vous me direz, qu’est-ce qui peut pousser quelqu’un à aller voir un film qui s’appelle « Tout… sauf en famille ? » alors qu’en vrai il s’appelle « Four Christmases » ? L’envie de reprendre un peu de bûche glacée ? Un amour inconditionnel pour Vince Vaughn (et oh, ça va pas non ? J’ai vu le torse NU, complètement naked du Drover au ralenti avec de l’eau qui coule dessus moi ! alors Vince Vaughn cte gros nounours à tronche de cake, non merci !) ? Le menton en galoche de Reese Witherspoon ? Non franchement, je ne sais pas ! En fait, si, je sais mais ce serait trop long à raconter et ça n’a rien à voir.

    Bon alors, vite fait, parce que c’est vous. Quatre réveillons dans la même journée pour vous faire changer d’avis, modifier à 300 % votre vision de la vie, vos principes et vos idées… c’est pas rien mais Seth Gordon (mais non pas "lui") l'a fait, et pourtant je vous jure sur la tête de mon premier sapin que les modèles proposés devraient plutôt faire fuir toute personne sensée, faire castrer les mâles, stériliser les filles, ne plus jamais se reproduire !.

    D’abord, le réveillon chez le père de Brad. Là on tombe directement et sans préavis dans BeaufLand où le père (Robert Duval… qu’il soit pardonné !) vit avec ses deux fils et sa belle-fille (une pondeuse à forte poitrine). En résumé, je dirais que l’homme de Néanderthal devait avoir plus de savoir vivre…

    Ensuite, c’est au tour de la mère de Kathe (Mary Streenburgen dans son niénième rôle de pub pour la chirurgie esthétique), une « chaude » qui change de fiancé comme de vernis à ongle et qui s’est accoquiné là avec un pasteur. D’où une très jolie scène de messe avec crèche vivante…

    Puis vient le tour de la mère de Brad (Sissy Spacek…), une obsédée libidineuse (c’est sa seule caractéristique) un peu sosotte qui vit avec un jeune de 30 ans de moins qu’elle, plus laid et stupide qu’un pou.

    Et enfin, le père de Kathe (John Voigt droit dans ses bottes), un bourge qui explique à sa fifille que des fois c’est pas grave de mentir… euh… ou l’inverse peut-être, je ne sais plus.

    Quant à Reese et Vince... comment dit-elle déjà ? Ah oui : consternants.

    S’il y avait un best-of à la fin, je ne l’ai pas vu. Je me suis tirée à toutes jambes dès le début du générique jinglebellien. Pardon.

    Un film aussi con, aussi laid, avec les dialogues les plus bêtes et prévisibles jamais entendus depuis le cinéma parlant (y compris « 300 »), il faut le voir pour le croire. Je vous invite donc à y aller pour comprendre que je n’ai rien exagéré, et comme moi vous aurez sans doute le menton qui se pose directement sur les genoux façon le loup de Tex Avery en mode Bimboland, les bras ballants, les yeux plus gros que le ventre et j’en passe ! Prenez ma rubrique °°° et multipliez par 814 toutes les conneries et horreurs que j’ai vues jusque là et vous aurez une idée approximative du châtiment que je me suis infligé… que je me demande encore ce que j’ai fait pour m’imposer un tel supplice !