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cinéma - Page 316

  • Arizona dream d’Emir Kusturica ***

    Arizona Dream - Johnny Depp
     

    Parfois il faut le reconnaître je suis bien obligée de vous parler de la télé car ce soir Arte à 21 heures propose cette pépite de Kusturica. Si vous ne l’avez pas vu précipitez-vous et si l’univers foutraque et totalement barré de l’ensemble vous rebute, tenez bon jusqu’à la performance d’anthologie de Vincent Gallo, fou furieux suicidaire, malade de cinéma (ça existe ???), qui réalise le mime (incompris) d’une scène non moins d’anthologie d’un film d’Hitchcok… inoubliable, fabuleuse, zarbi et époustouflante ! Sinon, laissez vous embarquer comme Emir qui à l’époque rêvait d’Amérique comme ses personnages rêvaient d’un ailleurs différent où ils pourraient décoller dans de drôles de machines volantes.

    Je crois que c’est le premier film de Kusturica que j’ai vu. Je suis entrée sans difficulté et avec ravissement dans cet univers fantasque où des personnages décalés désespérément poétiques nous faisaient croire à la liberté. Plus tard, je me suis offert toutes les séances de rattrapage possible de cet auteur qui délire et nous fait trépigner de joie avec lui.

    Pourtant, ici, les personnages ne sont pas simples, ils sont même souvent suicidaires et parfaitement désenchantés. Ils se relèvent et rechutent. Lily Taylor (adorablement timbrée) avec son accordéon et ses tortues, éperdue d’amour pour Axel qui l’ignore, lâche cette réplique, mine de rien : « deux perdus font pas un trouvé » et c’est ce qui se passe dans ce délire protéiforme, les personnages se cherchent, se trouvent, se trompent. J’ai le souvenir d’un film brillant, bruyant, survolté et d’une tristesse infinie, d’un énigmatique poisson qui le traverse, de Faye Dunaway folle à lier, de Jerry Lewis doux dingue, tous deux follement pathétiques et refusant de vieillir, de Lily Taylor douce et douloureuse, de Vincent Gallo marginal, désorienté et cinéphile (il imite Robert De Niro, récite par coeur des passages entiers de films...) et de Johnny Depp (encore tout jeune acteur) blessé et plein d’espoir qui prouvait déjà qu’il serait un acteur différent !

    Je n’oublie pas non plus qu’à l’époque Emir Kusturica et Goran Bregovic s’aimaient encore et qu’il nous offrait une partition insensée, exaltée et mémorable. Depuis, aux concerts de Goran, des salles combles de fans énamourés entonnent doucement :

    « A howling wind is whistling in the night

    My dog is growling in the dark

    Something's pulling me outside

    To ride around in circles

    I know that you have got the time

    Coz anything I want, you do

    You'll take a ride through the strangers

    Who don't understand how to feel

    In the deathcar, we're alive

    In the deathcar, we're alive”

    Ceci vous donnera une bonne idée de la loufoquerie de l'ensemble

  • LE VOYAGE DU BALLON ROUGE d’Hou Hsiao Hsien ***

    le voyage du ballon rouge,cinéma

     
    Le Voyage du ballon rouge

    Suzanne est marionnettiste. Elle vit seule à Paris avec son fils Simon et attend le retour de sa fille aînée qui vit avec son père à Bruxelles mais envisage de revenir faire ses études à Paris. Suzanne engage Song Fang, une étudiante en cinéma comme baby-sitter pour Simon.

     

    Ah oui, j’oubliais, le petit Simon est « suivi » par un ballon (réel ou imaginaire ?), un beau gros ballon rouge !

     

    L’histoire tient sur un ticket de métro mais je me suis laissé embarquer par ce film doux, mélancolique, gai et volatile qui nous conte le quotidien, rien de plus, rien de moins, d’une maman. Evidemment elle a un métier étrange et mystérieux mais le quotidien c’est le même que le mien, que le vôtre peut-être, on s’y retrouve et on s’y perd. C’est magnifique et lors de certaines scènes je me surprenais dans la salle à être toute béate de ravissement, un sourire accroché d’une oreille à l’autre. C’est délicieux, c’est rare, appréciable et précieux. Evidemment, il faut accepter de se laisser conquérir, cueillir par ce film atypique, espiègle qui s’insinue délicatement, durablement, un film exquis et original où un ballon rouge qu’on a du mal à quitter du regard tant il est facétieux, tient un rôle essentiel. Il nous promène dans les rues de Paris ensoleillé comme jamais, sur les toits, dans les jardins, dans un musée, dans le métro… Il paraît qu’aucun dialogue n’est écrit, que les acteurs improvisent. Bénie soit donc Juliette Binoche, qui sourit, qui éclate de rire, qui virevolte ou s’effondre, qui joue de sa voix et de son énergie communicative comme rarement on l’a vue faire. Toujours surprenante. Et puis surtout, surtout Gloire à Simon Iteanu, petit bonhomme à qui on a dû oublier de dire qu’il tournait dans un film tant il rayonne, pétille et déborde d’un naturel époustouflant et inespéré comme je l’ai peu vu jusqu’ici chez un acteur et encore moins chez un acteur/enfant !

     

    La dernière scène dans laquelle une instit "décortique" avec quelques enfants (dont Simon) ce tableau est passionnante et magique...

     

    Le ballon de Félix Valloton (1899) - Musée d'Orsay, Paris,

  • Cortex de Nicolas Boukhrief **

    Cortex - André Dussollier
    Cortex - André Dussollier

    Charles Boyer est un flic à la retraite. Il intègre une clinique qui accueille des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer dont il souffre également. Les prétendues morts accidentelles qui perturbent l’établissement alertent Charles qui ne croit pas à la version expéditive et rassurante du personnel de l’hôpital. Muni de son cahier, il va mener sa propre enquête.

    Il s’agit un peu de la version (pas drôle) du récent et excellent « Vous êtes de la police ? » de Romuald Beugnon, où un pensionnaire (ex-flic) se chargeait également de résoudre l’énigme de morts suspectes. Ici, le lourd handicap de la perte de mémoire de l’enquêteur lui complique particulièrement la tâche.

    Je n’ai jamais vu de malades souffrant d’Alzheimer mais on a parfois davantage l’impression d’être dans un hôpital psychiatrique tant les pensionnaires ont l’air absent et drogué et, si ce n'est quelques accès de violence, agissent pour la plupart comme de « doux dingues »... Cette réserve étant faite, j’ai par contre trouvé que la description du personnel médical était en tout point conforme à ce que j’en connais : faussement bienveillant, blasé par la souffrance, infantilisant, rongé d’ambition et convoitant la place de l’autre…

    La plus grande réussite de ce film-enquête paranoïaque et anxyogène réside évidemment dans son casting. Quelques « malades » font « leur numéro » : Aurore Clément et Marthe Keller, douces, magnifiques et solaires mais c’est André Dussolier qu’on ne quitte pas d’une semelle qui est magnétique. Son regard inquiet, parfois inquiétant, d'autres fois affolé lorsque le piège commence à se refermer sur lui, son beau visage comme taillé à la serpe, son obstination, son désarroi valent le déplacement pour ce film qui curieusement manque un peu de mobile…

  • 4 minutes de Chris Kraus ***

    4 minutes - Hannah Herzsprung

    Frau Krüger enseigne le piano à des détenues pas très douées et pas très concernées. Jenny est différente, virtuose mais agressive et suicidaire. Elle a du mal à se plier aux contraintes de l’apprentissage mais en nouant une relation artistique et passionnelle avec la jeune fille (incarcérée pour meurtre), la vieille femme va l’amener à se présenter au Concours d’entrée du Conservatoire.

    La peinture de l’univers carcéral est le premier choc visuel de ce film qui ne ressemble à aucun autre. Tel est le renouveau bienvenu et formidable du cinéma allemand : montrer des films, raconter des histoires qu’on n’a jamais vus ; ici, la musique et la prison. Les conditions de détention sont tellement déplorables, désolantes qu’on a parfois l’impression d’être au moyen-âge. Seul un téléphone portable indiquera qu’on est bien au XXIème siècle. Les détenues sont entassées à 4 ou 5 dans des cellules minuscules aux lits superposés et leur agressivité, leur violence physique ou verbale les unes envers les autres est vraiment effrayante.

    La relation qui s’installe entre Jenny et sa prof est d’abord elle aussi teintée de méfiance et d’hostilité. Jenny refuse puis accepte de devenir l’esclave d’une prof intransigeante et autoritaire. Quant à la prof, elle répétera à plusieurs reprises à Jenny qu’elle n’est absolument pas intéressée ou touchée par sa personne et sa situation mais uniquement par son talent exceptionnel. Petit à petit les deux vont évidemment s’adoucir en s’apprivoisant et en partageant la même dévorante passion pour la musique, et les scènes de répétition (Schumann, Schubert, Mozart… un festin !) élèvent le film vers des sommets.

    Dommage que le réalisateur ne se soit pas contenté d’en rester à la relation intense et palpitante entre les deux femmes, du coup il alourdit son film d’évènements dramatiques en cascade pas toujours indispensables, les circonstances de la rencontre et la situation des deux femmes l’étant déjà suffisamment.

    Les deux actrices Monica Bleibtreu et Hannah Hertzsprung sont épatantes.

    Les quatre dernières minutes emportent le tout dans un tourbillon époustouflant, inattendu et grisant.

  • Nos souvenirs brûlés de Suzanne Bier °

    Nos souvenirs brûlés - David Duchovny et Benicio Del Toro
    Nos souvenirs brûlés - Benicio Del Toro et Halle Berry
    Nos souvenirs brûlés - Benicio Del Toro

    Steven est un homme exemplaire, un mari irréprochable, un père parfait, un ami infaillible. Les cathos doivent appeler ça un saint mais comme je n’ai aucune religion, j’appelle ça un moudujnou, du genre qu’on a envie de secouer pour savoir s’il y a quelqu’un à l’intérieur ! Hélas la perfection n’est pas immortelle et, alors qu’il porte secours à une fille qui se fait tabasser par son mec en pleine rue (un saint je vous dis !), il se prend une balle perdue dans le buffet et meurt. Audrey doit faire face à ce deuil. C’est parti mon kiki !

    Je ne sais ce que la réalisatrice danoise Suzanne Bier a perdu en traversant l’Atlantique mais je me suis précipitée lorsque j’ai vu son nom à l’affiche de ce film, ayant encore bien en tête les vibrants et bouleversants « Open hearts » et « After the wedding ». Qu’en reste t’il à part le thème du deuil qu’elle n’en finit pas de disséquer et quelques très gros plans insistants sur des regards qui s’embuent ? Dès la scène d’ouverture où le père (David Duchovny, très mortel) explique à son fils (tête à claques et à bouclettes) que fluorescent signifie « éclairé de l’intérieur… oui… comme toi, fils ! », on a envie de crier au secours… ça ne va pas s’arranger. Tout devient hollywoodien, plat, convenu et prévisible ! Lorsque la police vient annoncer à Audrey (Halle Berry, actrice très surestimée lisse et sans aspérité) que son mari est mort, elle dit : « je suis mère de famille et mes enfants attendent que leur papa leur rapporte des glaces !!! », on hésite entre la fuite et le fourire. Il est évident qu’à l’annonce d’une telle nouvelle dévastatrice, les réactions ne sont pas toujours celles qu’on attend ou suppose… mais là, on a vraiment envie de faire répondre au policier : « z’inquiétez pas ma p’tite dame, on vous a ramené les glaces !!! ». La suite vaut son pesant de beurre de cacahuète. Que faites-vous lorsque vous êtes confronté à l’une des situations les plus traumatisantes de votre vie ??? Et bien vous allez sonner à la porte de la personne que vous détestez le plus au monde et vous l’installez dans votre maison cte bonne blague… je n’irai pas jusqu’à dire dans le lit encore chaud du mort, mais pas loin !

    En l’occurrence, il s’agit de Jerry, le meilleur ami du défunt, héroïnomane invertébré qui a gâché quelques soirées de madame quand monsieur (le saint, vous vous souvenez ?) la délaissait pour tenter de sortir l’épave du caniveau ! Heureusement, Jerry accepte de s’installer chez Audrey, sinon il n’y aurait pas de film et surtout il n’y aurait pas Benicio Del Toro***. Jerry va tenter de « décrocher » puis rechuter. Audrey va l’aider à s’en sortir (c’est le principe des vases communicants : un deuil/une désintox), le récupérer dans le ruisseau, l’enfermer pour qu’il se torde de douleur, en manque. Dans ses moments de lucidité, Jerry va à son tour régler bien des traumas familiaux, avec les enfants notamment. Grâce à lui le fils va réussir à mettre sa tête (à claques et à bouclettes) sous l’eau, ce que le Saint n’avait jamais réussi à lui faire faire… la fille (tête à bouclettes aussi, mais UN PEU moins à claques) va cesser de sécher les cours pour aller voir des Hitchcock au cinéma. Audrey va réussir à entrer dans le bureau de feu son époux... jusque là, quand elle avait besoin de quelque chose qui se trouvait dans le bureau… elle le pointait du doigt en tremblotant et en murmurant « c’eeeest làààà baas »… comme moi quand je vois une araignée et que je grimpe sur une chaise en hurlant : « mygaaaaaaaaaaaaaaale !!!!!!!!!!!!!! ». Vous voyez ? Non ! Tant pis.

    Alors évidemment Benicio Del Toro*** (béni soit-il !) est doux, fragile et fort et sexyssime mais il ne parvient pas à lui tout seul, bien qu’il soit absolument extraordinaire en junkie, à sortir l’histoire et ce film paresseux de la torpeur, de la fadeur dans lesquelles ils sombrent irrémédiablement. Sans doute aurait-il simplement fallu une actrice capable d’exprimer et de faire ressentir un minimum d’émotions et des situations et des dialogues un peu moins prévisibles… j’en sais rien et ça fait quand même beaucoup pour un seul film !

    P.S. : vous ne le savez peut-être pas encore mais Benicio Del Toro*** sera très prochainement Ernesto Che Guevara dans le prochain film de Soderbergh. On y sera, hasta siempre...

     

    *** Benicio Del Toro c'est du ***
  • Sweeney Todd –The demon barber of Fleet Street de Tim Burton ****

    Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street - Helena Bonham Carter et Johnny DeppSweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street - Johnny Depp

    Benjamin Parker, barbier sans histoire, amoureux fou de sa jolie femme blonde et tout émerveillé par son joli bébé blond, est injustement condamné et emprisonné par le vilain Juge Turpin jaloux de ce bonheur. Quinze ans plus tard, Benjamin revient éperdu de vengeance. Il change de nom, devient Sweeney Todd, retrouve son échoppe et s’associe à Nellie Lovett, étrange boulangère qui confectionne les tourtes les plus infectes de Londres.

    L’histoire tient en un mot : VENGEANCE, et Tim Burton l’étire sur deux heures d’en-chantement baroco-gothique étourdissant, visuellement splendide. Dès le générique, on est dans l’ambiance : c’est sombre et ça va saigner. Rapidement on se souvient que Johnny Depp a été Edward aux mains d’argent en d’autres temps et qu’il s’en souvient lui aussi, même si cette fois il joue de la lame de façon diabolique et malsaine. Sweeney est l’exact opposé d’Edward, son dark side, sa version funèbre et démoniaque. Alors qu’Edward s’excusait, tout penaud en présentant ses ciseaux : « je ne suis pas fini », Sweeney affirme en présentant ses mains armées de rasoir : « voilà enfin que mes bras sont complets ! ».

    Avant d’en arriver à sa vengeance proprement dite, qui ne doit s’exercer que sur le juge et son bailli, Sweeney polit son bistouri dans la gorge de nombreux innocents (attention ça gicle rouge vif,  fort et beaucoup...). Il le fait sans le moindre état d’âme, encouragé par son amoureuse complice qui passe les victimes dans un hachoir géant avant de les inclure à ses tourtes qui deviennent les plus appréciées de la ville. Elle le dédouane encore en lui affirmant : « vous ne tuez que des étrangers ! Personne ne peut les regretter ! ». A-t-il une âme d’ailleurs, a-t-il encore des sentiments, ce monstre, ce bourreau dont la caractéristique est qu’il en arrive à oublier le but ultime de son action, la vengeance, en prenant goût incontestablement à son nouveau job ? Sa minutie, le soin zélé et sadique qu’il prend à son nouvel emploi d’égorgeur public le conduit même à commettre d’irréparables fautes. Cet opéra meurtrier et sanguinaire n’empêche pas Nellie de rêver d’une vie respectable où son tueur et elle couleraient des jours heureux. Cette rêverie permet à Tim Burton d’abandonner un temps son univers lugubre et verdâtre aux couleurs désaturées (magnifiques) pour nous offrir une incursion dans un monde digne de Walt Disney tout en rose et paillettes où Sweeney s’étiole, rongé par sa vengeance inassouvie. Très drôle.

    Les acteurs du film poussent tous la chansonnette, Jonnhy Depp et Helena Bonham Carter (son double féminin), plus pâles que des morts vivants... le font très bien et la musique tonitrue toujours à bon escient. Alors comment expliquer qu’un film musical ressemble tant à un film muet ? Parce que... Johnny Depp justement, Johnny Depp encore et toujours, qui ne se contente jamais d’être là où on l’attend mais qui mène l’outrance ou l’introversion à leur paroxysme. Moins il y a de dialogues mieux il se porte et on le comprend. Les expressions de son visage à transformation sont des tirades, des répliques, des monologues. Avec un personnage de monstre, impénétrable et taciturne il parvient une fois encore à capturer l’écran qu’il occupe avec simplicité, sobriété et voracité. C’est à n’y rien comprendre mais c’est ainsi, Tim Depp et Johnny Burton et réciproquement savent exactement où et comment nous embarquer.

    Merci ! Encore !

    Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street - Johnny Depp
    Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street - Helena Bonham Carter
    Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street - Tim Burton sur le tournage
  • No country for old men de Joël et Ethan Coen ****

    No Country for Old Men - Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme
    No Country for Old Men - Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme
    No Country for Old Men - Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme

    Llewelyn, américain plus que moyen et chasseur à ses heures découvre en plein désert un massacre entre trafiquants. Son erreur ? Ramasser une mallette de billets copieusement garnie de deux millions de dollars et très convoitée… forcément. Poursuivi par un tueur et par le shérif, la traque de Llewelyn commence…

    Que dire d’un film au titre si mystérieux, dans lequel il n’y a pas un mot de trop, pas une image inutile, pas un acteur qui ne soit à sa place sinon qu’on n’est pas loin de la perfection ? Quel bonheur, quelle bénédiction, quelle sensation unique de pouvoir encore et toujours être surprise au cinéma !

    L’histoire se passe en 1980 mais on se croirait au XIXème siècle et l’ombre de Jesse James n’est jamais loin, même si les cow-boys semblent encore plus solitaires et ont troqué leurs chevaux contre des pick-up ou de flamboyants 4X4. Une chose est sûre, on est toujours en plein far west et les hommes se promènent en centre ville avec leurs armes bien en vue.

    Les réalisateurs s’attardent généreusement, langoureusement et avec extase devant les paysages d’une beauté, d’une immensité étourdissantes où tout semble n’être que calme et volupté alors que la violence qui règne dans ces étendues désertiques est inouïe et invraisemblable. Le contraste n’en est évidemment que plus saisissant.

    Les deux frangins n’ont évidemment rien perdu de leur causticité et les dialogues minimalistes plein d’ironie et de malice, ainsi que certaines situations surréalistes ou cruelles font qu’on rit ou qu’on sourit à de nombreuses reprises alors qu’un drame implacable, qu’ils vont s’ingénier à rendre sans issue, se joue sous nos yeux.

    Quant au trio de tête du casting il est tellement impeccable et irréprochable qu’on se demande qui des trois « mecs » (pas d’autres mots pour qualifier ces trois caïds !) qui le composent est le meilleur. Josh Brolin est l’homme traqué. Il parle peu, n’a peur de rien et avance avec ruse. Il est parfait. Tommy Lee Jones épure une nouvelle fois et encore davantage son rôle de flic taciturne, malin, mélancolique et persifleur avec une belle sobriété. Quant à Javier Bardem, perruqué d’un « carré » impeccable (pas une mèche ne dépasse), sa composition va bien au-delà de son apparence inquiétante. Il crée sous nos yeux un nouveau personnage de psychopathe de cinéma d’anthologie. Complètement taré, regard de barbare, sourire de fou, offrant parfois le choix à ses futures victimes de jouer leur destin à pile ou face, il est désespérant de bêtise et de cruauté. Pour notre plus grand plaisir sadique évidemment.

    La fin, surprenante, presque mélancolique est remarquable.

  • Didine de Laurent Dietschy *

    Didine - Christopher ThompsonDidine - Géraldine Pailhas

    Didine a la trentaine lisse et mollassonne. Elle sourit tout le temps mais tout semble glisser sur elle, le temps, les sentiments, rien ne s’y accroche. Par hasard et inadvertance elle va franchir le seuil d’une association d’aide aux personnes âgées qui va changer sa vie.

    Je n’aime pas dire du mal des gens (vous le savez) mais Didine est une fille très très gentille. A propos du film « Didine » (on ne se lasse pas de dire « Didine », vous ne trouvez pas ?) je vais me permettre un avertissement.

    AVERTISSEMENT :

    si vous avez l’intention de voir « Didine » le film, « Sweeney Todd » et « No country… », je vous conseille et recommande vivement de commencer par « Didine » . Sinon dans le cas contraire, si vous ne m’écoutez pas et que vous ne commencez pas par « Didine », entre « Didine » et les deux autres merveilles laissez passer du temps… le temps d’avoir bien digéré les merveilles avant de voir et éventuellement de savourer (on ne sait jamais) « Didine »… qui est un film gentil, mignon tout plein et basta. Evidemment, ce serait absurde de comparer « Didine » avec Sweeney et The Old men, mais quand même, ça porte aussi le nom de film mais là (pour « Didine »), j’ai eu mal aux fesses, me suis tortillée comme un vers sur mon fauteuil en attendant que ça cesse.

    Géraldine Pailhas est très jolie, je ne dis pas le contraire… mais au bout de la énième mimique, moue boudeuse de petite fille… moi je soupire. En plus, sa petite voix qui chuchote, ça m’agace. Pour une fois que Géraldine (Didine quoi !!! suivez un peu… sauf que… vous avez raison, dans le film elle s’appelle Alexandrine… on aurait dû l’appeler DrineDrine alors… sont cons des fois les scénaristes !)… enfin bon, pour une fois que Géraldine n’est ni cocue ni veuve (citez moi un film où elle n’est ni veuve ni cocue ??? Hein ? Pas fastoche la colle !) je me disais, elle tient le rôle de sa vie. Ben non, elle n’est ni veuve ni cocue (remarquez, c’est normal, elle n’a pas de mec… ça aide !) mais elle fait quand même ses grands yeux de biche effarouchée en souriant doucement. Oui Géraldine Pailhas sourit doucement, c’est ainsi.

    Bon y’a quand même un message dans « Didine » le film : c’est que les jeunes, les moins jeunes et carrément les vieux : IL FAUT QU ILS SE PARLENT bon sang, sinon comment voulez-vous que ça tourne rond cte fichue planète ? Mais quand dans un film, « Didine » par exemple, une petite fille (ou presque… 18 ans à tout casser) est demandée en mariage par un vieux de 70 ans et qu’elle accepte juste parce qu'elle trouve le vieux "très chou", et qu’on assiste au mariage, sous vos applaudissements… moi je crie : HALTE AU FEU !!! Prenez nous pas pour des cons quand même !

    Ah oui, aussi dans le film, y’a un mort, mais ce n’est pas un vieux, c’est une jeune… : zéro émotion ! Faut le faire non ? En général, les morts, ça fait pleurer. Là, c’est le mariage qui fout le tournis…

    Bon allez, j’arrête, mais avant je veux laisser un message final aux filles célibataires ! Moi quand je peux rendre service !!!

    LES FILLES CÉLIBATAIRES : si vous voulez rencontrer quelqu’un, habillez-vous comme un sac… portez des robes sans forme qu’on voit la marque de votre culotte petit bateau en transparence, ou un chemisier à carreaux (comme ceux qu’on faisait dans les années 70), ne vous lavez plus les cheveux, ne les coiffez pas non plus (ça va ensemble !) et SURTOUT SURTOUT faites vos grands yeux de biche effarouchée… et là, c’est sûr vous aurez une bombe genre Christopher Thompson qui va vous tomber tout cuit dans votre lit à barreaux et vous pourrez compter vos cicatrices ! Garanti.

    Pourquoi j’ai mis une étoile ??? J’en sais rien moi pourquoi j’ai mis une étoile ? Il fait beau ? C’est l’été ? Je suis de bon poil ?

    Ah ça y est, ça me revient pourquoi j'ai mis une étoile, Christopher Thompson !!!!

  • Garage de Lenny Abrahamson ***

     

    Garage - Conor Ryan

    Josie est l’innocent du village. Il tient la station-service d’un bled irlandais qui semble avoir été oublié de dieu et des hommes. Les habitants du village se moquent de Josie plus ou moins gentiment, c’est-à-dire plus ou moins méchamment mais Josie reste la douceur et la gentillesse même. Bien qu’il ne passe que 3 voitures par jour dans la station-service, le patron va quand même prendre un deuxième employé pour seconder Josie, un adolescent de 15 ans, David. Cette rencontre va bouleverser définitivement la vie de Josie.

    La silhouette, le visage et la voix de Josie (extraordinaire Pat Shortt) sont inoubliables. Gentil crétin inoffensif, plus frais et désarmé qu’un enfant, chahuté par des adultes aussi bêtes que méchants parfois, la vie de Josie est un puits sans fond de solitude et de soif d’amour. D’une cruauté sans nom, ce film bouleversant évoque l’isolement, la bêtise,  la méchanceté et l’inconscience humains.

     

    Garage - Conor Ryan
  • HEATH LEDGER

    4 avril 1979 – 22 janvier 2008

    heath ledger,cinéma

    heath ledger,cinéma

    Il était australien et il avait été la star du SECRET DE BROKEBACK MOUNTAIN. Nous le retrouverons dans le prochain opus de Batman THE DARK KNIGHT où il interprétera le rôle emblématique du Joker (jeune). Il tournait actuellement THE IMAGINARIUM OF DOCTOR PARNASSUS de Terry Gilliam.

    Depuis quelques années il se faisait de plus en plus remarquer en affinant son image de jeune homme trop lisse pour accéder à des rôles plus adultes et intenses. Sa performance dans LE SECRET DE BROKEBACK MOUNTAIN. lui valut une nomination à l’Oscar, aux Golden Globes et aux Bafta. Suivent LES FRERES GRIMM de Terry Gilliam dans lequel il a pour partenaire Matt Damon, et CASANOVA de Lasse Hallström. A la fin de l’année 2007, il incarne un acteur célèbre et misogyne, dont l’idylle avec une jeune française personnifie la face intime du chanteur Bob Dylan dans I’M NOT THERE de Todd Haynes.

    C’est triste, dommage, injuste et incompréhensible. "I swear, Jack...". Je suis triste triste triste.