Cleaner de Renny Harlin °°
Les morts, ça fait des cochonneries. Ça se vide par les yeux, les oreilles et tous les orifices possibles. Si vous commettez l’étourderie d’oublier un mort dans votre cuisine, c’est apocalypse in the kitchen ! Le mort, il en met partout, de la cervelle, du sang, du pipi, du caca et tous les restes de bouillie qu’il a ingurgités. Quand il y a un mort dans une cuisine (ou un salon, ça dépend où le Colonel Moutarde a fait le coup), il faut tout nettoyer après. La police emmène le mort, mais elle laisse tout le caca. La police, elle est pas là pour faire le ménage. C’est à la famille de tout ramasser. Mais la famille, elle est trop éprouvée, elle a pas le cran, la force, le courage et le recul pour faire ça : elle a un mort dans sa famille, la famille ! Alors pour faire le sale boulot, y’a des mecs comme Tom Cutler (Samuel L. Jackson) qui est là, torchons, serpillière et désinfectant dans une petite mallette et qui vient tout remettre en état comme si de rien n’était. Le vrai rêve de la ménagère ce Tom. Il vous fait même les angles des vitres au coton tige dites donc ! Mieux que ma sorcière bien aimée : où Tom passe, la crasse trépasse !
Tom, c’est un ancien flic. Il vit dans un appartement fermé à triple tour, avec des verrous partout, derrière une porte blindée. On comprendra plus tard pourquoi et on s’en foutra comme du reste. Dans l’appartement, il y a une ado de 14 ans, mignonne comme un cœur qui regarde des vieux films en noir et blanc (des westerns apparemment, la veinarde !) en mangeant des pop corn. Elle fait ses devoirs sur un coin de table de cuisine. Elle se couche à 23 h 30 comme son papa lui dit et quand il l’emmène à l’école, ils se font des bisous en se disant qu’ils s’aiment, en riant comme deux bécasses et en prenant une voix de canard, c’est rigolo. On devrait toujours dire aux gens qu’on aime qu’on les aime, on ne sait jamais. (« Chéri, je t’aime, depuis toujours, pour toujours ! N’oublie pas l’pain !.. Excusez-moi j’avais un truc urgent à dire à chéri). Bon revenons en à notre Tom. Il se lave beaucoup les mains et range tout bien ses affaires dans des boîtes prévues à cet effet. C’est rapport à son métier. Ça l’a rendu miniculeux, métibu… fin, il range tout bien quoi ! Mais un jour de routine comme les autres où il va nettoyer le salon blanco-blanc plus blanc que blanc d’une grand maison blanche où y’a eu un règlement de compte Ok Coralien avec des bouts de cervelle sur les murs… et alors qu’il est reparti avec la clé (méticuleux quand il veut le Tom) de la maison et qu’il revient pour la rendre à la propriétaire… ention et damnafère, il s’aperçoit que le crime qu’il a nettoyé, dis donc, n’a pas été signalé à la police. Sur son papier d’intervention, y’a des faux noms, des fausses adresses et tout le toutim de l’arnaque avec un granta ! Du coup, vla ti pas notre Tom embarqué dans une affaire à la mormoille dont on veut lui faire porter le pocha avec corruption de flics pourris de chez ripoux, d’anciens collègues qui l’appellent « mon pote » et que pour lui ça veut dire beaucoup mais pas tant que ça finalement et patincouffin, en veux-tu en voilà, si t’en veux plus, y’en re-a quand même ! Sans compter qu’un jour où il est contrarié, il tourne la tête pile poil au moment où sa fille marque un but. Le drame ! « Ouais, tu l’as pas vu mon but que j’ai marqué… A quoi ça sert que je me déboîte le genou à faire des retournées acrobatiques pour mettre la boule dans le filet si c’est pour que tu siffles aux alouettes pendant que je me décarcasse. Ouiiiiiiiiin, mersonne ne m’aime moi. Maman reviens… ! ».
Je peux vous dire qu’à ce moment précis là, il passe un putain de fu…. sale quart d’heure le Tom et qu'il fait pas son malin. Du coup, il préfère retourner au taf. Mais ça s’arrange pas mieux là-bas. Y’a son vieux pote (Ed Harris) qui boit des coups dans des bars glauques pendant qu’un autre pote (Luiz Guzman) joue les gros durs méchants pas beaux vilains à qui on l’a fait pas et que Ann Norcut (Eva Mendès… je cite les acteurs, c’est hyper important les acteurs !), la femme du mec qu’a répandu sa cervelle sur la moquette blanche, qu’on sent bien qu’elle a un super gros secret. Elle chiale dès qu’elle voit un moutard : « mon mari n’en voulait pas» dit-elle des trémolos dans la voix. Plus tard, on saura qu’elle a fricoté avec je ne vous dis pas qui. La fille de Tom va devenir serial killeuse. Le copain (je vous dis pas lequel) va s’en prendre une en pleine poire qu’il l’aura pas volée. L’autre copain (je vous dis pas lequel) va prouver que malgré sa mine pas tibulaire mais presque, n’est pas si méchant que ça… Et notre Tom, qu’est-ce qu’il devient ??? Franchement ? Franchement, vous voulez le savoir ! Et bien, je ne m’en souviens plus. Désolée, pourtant je suis restée jusqu’au bout (la preuve j’ai vu que la fille devenait serial !), mais franchement je m’en souviens plus n’insistez pas.
Bon, dans le film y’a Ed Harris : shame on lui. Et puis Samuel L. Jackson : shame aussi. Pour le premier, je dis « joker », pour le second je lui décerne, c’est définitif, l’Oscar de l’acteur qui flingue sa carrière de film en film (revoyez « Jumper »… si, s’il vous plaît revoyez le !) et dont le but semble être de l’amener (sa carrière) au degré zéro du néant et de l’infini. Cette amère réflexion m’a amenée à me retourner sur la « carrière » dudit Samuel. Outre que je ne lui pardonne pas ce qu’il a fait à Anakin, sans lui tout ça ne serait pas arrivé… finalement j’ai pu conclure : mais qu’est-ce qu’il a fait ce Samuel ??? A part « Pulp fiction », « Jacky Brown » (merci Quentin !) et (peut-être) « Incassable » ??? Ma réponse est : que dalle. En plus, je sais ça ne se fait pas, mais physiquement, c'est effrayant, il devient de plus en plus gras et laid et puis son nez, on a l'impression qu'il commence à lui entrer dans le visage, ce qui fait qu'il ressemble à un cochon à qui on aurait coupé le groin... ou alors à Luis Guzman, c'est terrible ! Alors, oui, je le proclame haut et fort, Samuel L. Jackson est out !
Tiens j’ai lu cette critique. Je n’ai pas tout compris, ni à ce film, ni à cette critique, mais elle me plaît bien et je crois qu’elle reflète mieux que tout ce que j’ai pu écrire ci-dessus le sentiment qu’on éprouve à la vision de "Cleaner": « Renny Harlin est en cuisine, toujours avec ce mélange de foirages de bleu et de grandiloquence plouf typique des ratés, qui donne au film, y compris dans son versant chausson, un côté gentiment ringard-à-mort ». Joli non ?
Ah, pendant que je vous tiens, on peut jouer un peu non ? Qui était président du jury du Festival de Cannes l’année où « Pulp fiction » a eu la Palme d’Or, permettant à Samuel L. Jackson de se faire une carrière inexistante ???