Cliente de Josiane Balasko **
Judith a la cinquantaine resplendissante des femmes sûres d’elles et elle est responsable d’une petite entreprise qu’elle mène de main de maître avec sa sœur, amie et confidente Irène : une émission de téléachat. Toutes les deux ont un point commun : elles ont trop souffert en amour. Alors qu’Irène attend toujours l’amour avec un grand Ta, Judith a choisi de payer pour rencontrer des jeunes gens, prendre du plaisir avec eux et que ça s’arrête là. L’amour sans les ennuis qui vont avec, c’est pas mal. Elle devient la cliente régulière de Marco/Patrick marié et amoureux de sa femme, Fanny. Cette dernière n’est pas au courant de la manière dont son mari ramène l’argent à la maison et surtout pour payer les traites de son salon de coiffure. Lorsqu’elle l’apprend, tout est bouleversé. L’amour s’en mêle !!!
Les bonnes intentions (et les bons sujets) ne font pas les grands films. C’est le cas ici. Malgré ce qui agace un peu : le choix de la musique (un rap assourdissant et une chansonnette débile des années 60 ou 70 que vous aurez en tête jusqu’au lendemain parole d’honneur !!!), la place considérable prise par les seconds rôles qui n’apportent RIEN à l’histoire mais l’encombrent en l’alourdissant (la co-animatrice sosotte qui change de fiancé comme de déprime, l’ami qui fait des chantiers, l’assistant homo…), certaines scènes répétitives de repas dans une HLM de banlieue qui tournent immanquablement à la bagarre rangée, une escapade en Arizona très jolie mais inutile… et la voix off des personnages principaux qui nous commentent ce qu’ils pensent alors que les merveilleux acteurs présents à l’écran nous les exposent clairement. Et bien malgré tout ceci c’est quand même l’impression de sympathie qui l’emporte. Car lorsque Josiane se concentre sur les rapports des 4 personnages principaux, elle fait souvent mouche. De belles scènes drôles, réalistes et émouvantes entre les deux sœurs démontrent la complicité de deux actrices aussi différentes et talentueuses que Josiane Balasko et Nathalie Baye. Isabelle Carré, qui semble pouvoir tout jouer, est ici une petite balieusarde amoureuse, perchée sur des talons de 15 centimètres très surprenante.
Mais surtout c’est entre Judith (Nathalie Baye, exceptionnelle) et Marco (Eric Caravaca, adorable) que tout se joue. Leurs scènes, malgré le sujet qui aurait pu être graveleux, sont pleines de justesse et de délicatesse. Il est dommage que la réalisatrice se soit éparpillée au lieu de se concentrer sur eux mais au final, c’est un film d’amour (celui qui n’a pas d’âge…) où personne n'a le "mauvais" rôle, qu’elle nous offre avec son cœur de midinette gros comme ça.