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Sur la Route du Cinéma - Page 291

  • DO NOT DISTURB de Yvan Attal *

    Do Not Disturb : photo François Cluzet, Yvan AttalDo Not Disturb : photo François Cluzet, Laetitia Casta, Yvan AttalDo Not Disturb : photo François Cluzet, Yvan Attal

    Ben s'active conscieusement et docilement sur sa femme Anna (Laetitia Casta, magnifique) en pleine ovulation pour tenter de lui faire le bébé tant désiré. Surtout par elle évidemment. Avant l'explosion finale et fertilisante quelqu'un sonne à la porte avec beaucoup d'insistance. Il est 2 heures du matin, Ben ouvre et tombe, ou plutôt saute dans les bras de Jeff (Jean-François, mais Jeff ça le fait !) son meilleur ami à la vie à la mort parti depuis plusieurs années barouder à travers le vaste monde. Anna a vite fait de voir à quel branleur elle a affaire mais ne peut lui refuser l'hospitalité, pour une nuit, ou deux. Jeff est typiquement le genre de gars qu'on a JAMAIS envie de voir débarquer chez soi.

    Dès le lendemain, Ben se retrouve plongé dans l'insouciance de sa folle jeunesse et lors d'une soirée très arrosée chez des bobos, branchouilles, germanopratins qui se prétendent artistes (le mot est pour moi aussi vague et abstrait que "poésie") le Festival "Humpday" est évoqué. Il s'agit d'un festival annuel sis à Seattle où des amateurs sont invités à tourner un film porno. A l'issue du festival, tous les films sont détruits. C'est une démarche artistique. En souvenir de leurs études aux Beaux-Arts où ils n'ont pas réalisé d'oeuvre commune, Ben et Jeff décident de tourner un porno ensemble. Pour l'art. Deux amis hétéros qui s'aiment d'amitié virile vont donc coucher ensemble devant une caméra. C'est de l'art je vous dis ! Rendez-vous est pris pour le lendemain dans une chambre très bandante du Sofitel de la Porte de Champerret mais tout n'est pas aussi simple.

    Alors pourquoi ce film ? En gros pour rien, et ne vous attendez pas à une réflexion sur les homos, les hétéros, les doutes et le porno. Non, ce qui fonctionne ici c'est l'aspect comédie très réussi même si pas franchement light à tous les rayons. Le thème laisse de toute façon supposer que l'acteur réalisateur et ses acolytes ne vont pas faire dans la dentelle. C'est le cas. Mais j'ai ri. Beaucoup. Parce que les dialogues aux petits oignons et les situations permettent à Yvan Attal et François Cluzet, très à l'aise en slip kangourou, de jouer les crétins des Alpes (pardon aux alpinistes). Parce que malgré l'agacement provoqué par les scènes branchouilles chez les parigots nuitards, cela donne à Charlotte Gainsbourg l'occasion de faire un grand numéro de lesbienne maternante très ouverte d'esprit. Parce que le quasi caméo de Joey Starr en Alain Delon démontre une nouvelle fois quelle bête de scène et quel acteur il est.

    Et puis, François Cluzet et Yvan Attal coincés dans leur chambre d'hôtel, gênés, embarrasés et surpris par des problèmes mécaniques... eh oui, on n'a pas forcément très envie de coucher avec son meilleur ami, qui se sentent obligés de répéter qu'ils sont hétéros mais finissent par en douter, c'est drôle.

    Mais bon, Yvan Attal ne boucle pas son sujet. Disons qu'il ne va pas au fond des choses. Et son film, sitôt vu, sitôt oublié !

  • SAVAGES de Oliver Stone *

    Savages : photo Aaron Taylor-Johnson, Taylor Kitsch

    Savages : photo Benicio Del Toro

    Savages : photo John Travolta

    Ben et Chon sont amis depuis toujours. A la fin de ses études de botanistes, Ben s'est consacré à la culture du cannabis (le meilleur de Californie, Yo !) et Chon l'a rejoint après être allé casser du taliban et de l'irakien en Afghanistan et en Irak. Les deux dealers sont à la tête d'une petite entreprise très lucrative et se donnent bonne conscience en prétendant que leur business est thérapeutique. La preuve, ils sont "couverts" par un agent des stups dont la femme en phase terminale de cancer utilise leur super ganja. Une pauvre petite poupée riche et blonde qui dit oui à tout et répond au doux nom de O (comme Ophélie, la meuf bi-polaire d'Hamlet), vit avec les deux garçons. Ils sont les deux parties d'un grand tout, complémentaires et nécessaires à son bonheur. D'un côté son Bouddha, Ben le non violent avec un bandeau dans sa tignasse bouclée et de l'autre son Ninja, Chon le guerrier  avec des tatouages plein partout et le brushing ras ! Les trois chérubins s'aiment d'amour et fument des oinj entre deux parties de jambes en l'air. Chon baise et Ben fait l'amour... à l'écran on pige pas immédiatement la différence !

    Mais Patatra, la vilaine Elena, à la tête du Cartel mexicain de Baja s'intéresse au business juteux des deux lascars et leur fait une offre qu'ils ne peuvent pas refuser.

    Sauf qu'ils refusent.

    Courroux de l'Elena qui fait enlever O, la prunelle des deux minots et l'enferme sous l'oeil torve du bien barré Lado, expert en tortures, viols et autres joyeusetés. C'est dire si la pauvre O, complètement accro à la fumette et au luxe va être en manque de toute une série de choses ! Mais ses deux chéris vont rassembler leur savoir-faire et mettre tout ce qu'ils ont de cerveau disponible pour venir lui porter secours. C'est la guerre, du style "ils sont 100, nous sommes deux !!! Encerclons-les !"

    Je ne vous fais pas un crobard. Pendant deux heures c'est sexe un peu, drogue beaucoup, violence à la folie et peu de rock'n'roll et on se fout à peu près de tout ce qui se passe à l'écran, tant c'est couillon. Mais néanmoins, pas une seconde d'ennui dans ce machin survolté qui se la pète, grave ! Avec une pincée de Tueurs Nés et une autre de Platoon, Papy Stone démontre qu'il est encore et toujours un bon "faiseur" qui ne lésine pas sur les moyens pour faire flamber l'écran. Son casting trois étoiles fait le reste, même si Taylor Kitsch peut dès lors et sans rougir entrer dans le club Butler/Worthington/Statham ! Chacun vient cachetonner et faire son grand numéro de cabot qui essaie de garder la couette pour lui tout seul. Le trio Salma Hayek, Benicio Del Toro, John Travolta s'en donne à coeur joie dans des rôles de tarés XXL et c'est un régal.

    Sinon, ben sinon rien ! Et Oliver Stone se paie le luxe de rater complètement sa deuxième fin. Oui encore un film à plusieurs fins, c'est pas moi qui les invente !!! La première avait pas mal de gueule alors que la seconde, sirupeuse à souhait tend à prouver que les réalisateurs, avec l'âge deviennent vraiment trop sentimentaux.

  • CAMILLE REDOUBLE de Noémie Lvosky ***

    Camille Redouble : photo India Hair, Judith Chemla, Julia Faure, Noémie LvovskyCamille Redouble : photo Michel Vuillermoz, Noémie Lvovsky, Yolande Moreau

    En ce soir de réveillon, Camille a bu plus que de raison. Plus que d'habitude encore. Depuis la mort de sa maman, il y a 25 ans, Camille a tendance à chatouiller la dive bouteille mais cette fois, Camille est triste, malheureuse, désespérée et a mis les bouchées doubles. Eric, l'amour de sa vie la quitte pour une fille plus jeune. Assommée d'alcool, Camille s'endort et se réveille 25 ans plus tôt à l'hôpital en semi coma éthylique. Ses parents, honteux mais vivants, viennent la chercher et la ramènent à la maison. Après un temps d'adaptation Camille est bien obligée de se rendre à l'évidence. Elle a fait un retour dans le passé et doit retourner à l'école. Elle a 16 ans, retrouve ses amies d'enfance, n'a pas encore rencontré celui qui allait devenir son mari, mais aussi elle profite des dernières journées avant la mort de sa maman.

    Camille redevient ado avec sa conscience et son vécu d'adulte. C'est prodigieux. Va t'elle pouvoir "empêcher" sa maman de mourir, même si elle n'oublie pas cette fois d'enregistrer sa douce voix sur une cassette ? Va t'elle réussir à ne pas succomber à Eric pour s'éviter de souffrir 25 ans plus tard ? Mais si elle n'épouse pas Eric, sa fille ne pourra pas naître, que faire ? Pourrait-on modifier le court du temps et des événements ? Noémie Lvosky empoigne son sujet et ne le lâche pas. Elle répond à toutes les questions sans les esquiver, sans se dérober sous des artifices et sans nous jouer l'entourloupe qu'on pouvait craindre du rêve et nous asséner à la fin un décevant "ça n'a pas existé". Elle laisse même des traces de son re-passage sur terre et à ce titre, sa rencontre avec son professeur interprété par Denis Podalydès charmant et embarrassé, offre des moments particulièrement surréalistes et émouvants.

    Le film est drôle et touchant. Tout est fin, intelligent et la réalisatrice réussit la prouesse de dépeindre une jeunesse adolescente loin des clichés habituels et pourtant parfaitement réaliste et crédible. Il faut bien une actrice folle et audacieuse comme Noémie Lvosky pour choisir et risquer d'interpréter elle-même à plus de 40 ans le rôle de Camille qui en a 16. Et le pari fonctionne magnifiquement. Dans ses habits trop petits, trop fluos, ses jupes courtes et ses pataugas, son total look vintage eighty, elle n'est jamais ridicule. Elle se fond dans la masse des ados. Il faut dire aussi qu'elle s'est entourée d'un trio d'actrices Judith Chemla, India Hair, Julia Faure époustouflant, preuve qu'il est possible de trouver des actrices jeunes et très jeunes qu'on n'a pas envie d'écharper dès qu'elles apparaissent. Loin s'en faut en ce qui les concerne. Avec trois personnalités bien affirmées et totalement différentes voire opposées, elles ont chacune quelques moments de bravoure impressionnants. Mention spéciale à Julia Faure lorsqu'elle annonce à ses amies qu'elle va devenir aveugle. Retenez votre souffle, elle est étonnante, bouleversante. Il aurait été par contre plus judicieux de confier le rôle d'Eric jeune à un autre acteur car Samir Guesmi, très bien en adulte, peine un peu à jouer l'ado. Cela n'enlève rien à la justesse du film qui relate une période de la vie que tout le monde traverse forcément et où chacun pourra s'y retrouver un peu, beaucoup... et surtout imaginer de pouvoir se blottir à nouveau dans les bras de ses parents !

    Noémie Lvosky aussi bonne actrice que réalisatrice joue sur la corde sensible une partition très émouvante surtout lorsqu'il s'agit d'évoquer sa maman (Yolande Moreau, magnifique et douce !) qu'elle voudrait empêcher de mourir. Tentez de retenir vos larmes lorsqu'elle chante la Petite Cantate tiens... Mais c'est aussi follement romantique, très très drôle, fantastique, plein de nostalgie. Une vraie douceur dans un monde de barbares.

  • DANS LA MAISON de François Ozon

    Grâce Cinéfriends, 5 X 2 places à gagner pour ce film qui sort le 10 octobre.

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    J'ai découpé des affiches. Vous trouvez de quel film il s'agit. C'est gagné.

    UNE SEULE RÉPONSE À LA FOIS PAR PERSONNE.  

    ON NE REJOUE QUE LORSQUE J'AI VALIDÉ LA RÉPONSE.

    Et... petite fantaisie. Seules les réponses 2, 5, 7, 8 et 9 permettent de gagner.
    Les numéros sont AU-DESSUS !

    GAME OVER.

    1

    LES HERBES FOLLES trouvé par Yohan

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    2

    UN CRIME de Manuel Pradal, trouvé par Gaël

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    3

    MAIS QUI A TUE BAMBI trouvé par Manu

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    4

    LE PHARMACIEN DE GARDE trouvé par personne

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    5

    IMPOSTURE trouvé par Marion

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    6

    KILLING ZOE trouvé par personne

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    7

    QUE LA BÊTE MEURE trouvé par damss

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    8

    LA RAISON DU PLUS FAIBLE trouvé par mel

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    9

    ESPION LEVE TOI trouvé par Mister Loup

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    10

    AUX YEUX DU MONDE trouvé par personne

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  • VOUS N'AVEZ ENCORE RIEN VU de Alain Resnais ***

    Vous n'avez encore rien vu : photo Alain ResnaisVous n'avez encore rien vu : photoVous n'avez encore rien vu : photo Alain Resnais

    Antoine d'Anthac, metteur en scène célèbre de théâtre vient de mourir. Son "majordome" annonce  la triste nouvelle par téléphone aux comédiens qui ont été ses amis. Antoine souhaite les rassembler dans son immense demeure/chateau afin que son testament leur soit révélé. En fait, il leur propose au travers d'une vidéo de visionner la captation d'une pièce jouée par une jeune troupe de théâtre "La compagnie de la Colombe". Il leur demande également de juger si cette pièce peut être adaptée par ces jeunes gens. Il s'agit en fait du montage de deux pièces de Anouilh en une : Eurydice et Cher Antoine ou l'amour raté. Tous les acteurs présents ont un jour ou l'autre interprété un rôle dans ces pièces. Ils commencent par regarder attentivement l'écran puis peu à peu se laissent prendre au "jeu", se souviennent de leur texte et se remettent à interpréter, ou se mettent à ré-interpréter leurs rôles de l'époque. Simultanément ou à tour de rôle.

    Et Alain Resnais n'en finit plus d'inventer ou de réinventer le cinéma. Un cinéma unique, insensé, original que personne n'a osé, auquel personne n'a pensé. En tout cas que personne n'a tenté. Et c'est tant mieux, pour nous. Car que voit-on à l'écran ? Pas uniquement une réalisation fluide et magistrale qui alterne cinéma et théâtre dans des décors somptueux qui s'adaptent, se transforment en fonction de la progression de l'intrigue. Mais aussi trois générations d'acteurs qui profèrent le même texte, les mêmes répliques selon leur propre vision ou interprétation des personnages. Et cela donne des variations saisissantes en fonction des personnalités des comédiens.

    Une seule réserve... non, deux, m'empêchent d'octroyer les **** que ce film a frôlées. D'abord, la longueur ! La pièce est sans doute présentée dans son intégralité et le troisième acte, souvent hystérique, offre à Sabine Azéma et Anne Consigny (grande pleureuse devant l'Eternel) l'occasion de se vautrer avec beaucoup d'abandon et de délices dans une agitation lacrymale qui finit par devenir horripilante. Il faut dire qu'Eurydice n'est pas une fille simple, en plus d'être bi-polaire. Quelle emmerdeuse !!! Ensuite, la première fin (oui, je suis championne pour déceler plusieurs fins aux films !) que j'ai trouvée aberrante voire ignoble... on ne fait pas "ça" à des amis. Mais la fin finale rattrape ce moment désagréable...

    Quant aux acteurs, moi qui aime les performances, c'est un festin. Contrairement à ce que j'ai lu, je n'ai pas trouvé la pièce excécrable, au contraire. Et surtout, le texte est sublime et restitué avec beaucoup d'intensité et de gourmandise par des acteurs qui n'ont plus l'âge des rôles. Mais la magie du scenario rend justement cet anachronisme crédible. Ils sont absolument tous formidables. Même ceux qui n'ont que quelques répliques comme Jean-Noël Brouté, incroyablement émouvant en amoureux inconsolable. Mes coups de coeur vont à Lambert Wilson vibrant comme jamais, Mathieu Amalric toujours impayable en Cassandre et Michel Piccoli, l'acteur de rêve ! 

  • MOBILE HOME de François Pirot ***

    Mobile Home : photoMobile Home : photoMobile Home : photo

    Quel plaisir de reprendre (un peu) de service sur ce blog avec un film aussi formidable ! J'espère également pouvoir vous parler des autres qui sont encore à l'affiche et que j'ai vus. Mais celui-ci est fragile parce que c'est un premier film et compte tenu de sa sortie relativement confidentielle. J'entends et je lis que le film, les personnages et le scénario font du surplace mais c'est justement ce qui lui donne tout son piment. Et c'est de toute façon le naturel de ces deux garçons de ne pouvoir avancer dans cette espèce de western immobile à la française comme seuls les belges savent les concocter. Oui, ça fait concept !

    Simon et Julien sont copains d'enfance et quoique quasi trentenaires ils n'ont ni avenir, ni but, ni ambition. Le genre qui retourne chez papa/maman dès que le vent tourne mal. C'est ce que fait Simon. Il revient de "la ville" où il a quitté son travail et la fille avec qui il tentait de vivre depuis des années. Dans ce village natal, il retrouve Julien qui s'est longtemps occupé de son père gravement malade. Les deux garçons sont encore deux gosses. Incapables de réellement coupés le cordon avec leurs parents bien que constamment en conflit avec eux, mais rêveurs, utopiques et en pleine crise comme des ados. A la fois velléitaires et enthousiastes, ils achètent un camping-car dans l'espoir de parcourir le monde, peu importe la destination, de vivre au gré de leurs besoins, à l'instar des "hobos" américains du début du XXème siècle. Quelques soucis mécaniques les empêchent de partir immédiatement. Qu'à cela ne tienne ils s'installent sur le parking du garage où l'engin doit être réparé et commencent leur voyage. Sur place. Et c'est drôle, beaucoup, à la folie. Et triste aussi parfois, un peu.

    Le réalisateur ne s'encombre pas de la crise. Julien et Simon ont décrété qu'au fil de la route dès qu'ils auraient besoin d'argent, ils trouveraient un travail. Peu importe lequel. Ramasser des pommes, des poires et pourquoi pas des scoubidoubidou ouah ! Et effectivement, ils trouvent un boulot. Il faut voir lequel. Tout est prétexte à montrer leur bonne volonté et à se moquer d'eux. Quelques rencontres, des filles surtout vont intervenir. Et on se dit que les embrouilles vont commencer. Même pas. Les deux gars se tiennent à leur objectif alors que l'on sent arriver les réticences, les craintes, les bonnes et les mauvaises raisons de ne plus réaliser le rêve.

    A quoi cela tient que deux hurluberlus écervelés aussi exaspérants s'il s'agissait de les côtoyer IRL, soient aussi attachants à l'écran ? C'est un peu le miracle et le privilège du cinéma. Mais aussi la grâce et le talent de deux acteurs drôles, charmants et émouvants. Cela dit le film ne manque lui-même ni de charme, d'élégance, de beauté, de trouvailles et la musique est la délicate cerise posée sur la pellicule. Mais ce sont Guillaume Gouix et Arthur Dupont qui impriment au film sa fantaisie et sa justesse. Le premier toujours magnétique et étonnant de film en film (ah Jimmy Rivière !!! j'en ai profité pour revoir la bande-annonce. Pfiou !) a une présence démentielle. Le second (à l'affiche aussi actuellement dans Les saveurs du palais, dans un rôle aux antipodes qui offre d'ailleurs, au côté de Catherine Frot (parfaite), les plus beaux moments au film) est souvent hilarant à cause de ses hésitations, ses mensonges, ses cachotteries et ses tentatives cocasses pour échapper à ses parents (Jacky Berroyer FORMIDABLE). Il est par ailleurs bon guitariste et bon chanteur. Les filles apprécieront. On lui filerait bien quelques coups de pieds pour le faire avancer mais finalement quand ses yeux s'embrument, on craque ! Comme on craque devant l'adorable Jean-Paul Bonnaire dans le rôle du père qui ne parvient ni à retenir son garçon (ses tentatives pour le faire revenir sont pathétiques et bouleversantes), ni à le laisser partir...

    Des garçons qui font rire et pleurer ! On court !

  • LES TOILES ENCHANTÉES

    Way to Blue soutient l’action de l’association les Toiles Enchantées présidée par Alain Chabat, qui permet depuis de nombreuses années aux enfants et adolescents hospitalisés de voir des films à l’hôpital lors de leurs sorties en salles ou en avant première. 

    Les 27, 28, 29 et 30 septembre, Groupon met son site à disposition de l’association pour offrir aux enfants et adolescents malades ou handicapés de véritables séances de cinéma à l’hôpital.

    Paris, le 26 septembre 2012 – « Quand les enfants ne peuvent aller au cinéma, c’est au cinéma de se déplacer ». Tel est le credo de l’association Les Toiles Enchantées, présidée par Alain Chabat,  qui propose gratuitement depuis 1997, aux hôpitaux pédiatriques et aux centres spécialisés pour enfants et adolescents malades et handicapés, des projections de films, au moment même de leur sortie en salles. 

    Groupon soutient aujourd’hui le travail de cette association en rendant visible son action et en proposant aux internautes la possibilité de faire des dons en ligne : 5 ou 10 euros, chaque don a son importance pour offrir aux enfants un moment de joie. 1000 euros collectés = 1 séance de cinéma (1 tonne de matériel installée quotidiennement dans un hôpital ou centre spécialisé pour recréer l’ambiance d’une véritable salle de cinéma).

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  • Si

    mon nouvel emploi du temps me le permet, vous aurez des nouvelles de :

    CAMILLE REDOUBLE de Noémie Llvosky ***

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    QUELQUES JOURS DE PRINTEMPS de Stéphane Brizé ***

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    ALYAH de Elie Wajeman **

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    FOR ELLEN de So Yong Kim **

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    LES SAVEURS DU PALAIS de Christian Vincent **

    for ellen de so yong kim,alyah de elie wajeman,quelques jours de printemps de stéphane brizé,camille redouble de noémie llvosky,cinéma 

  • DES HOMMES SANS LOI de John Hillcoat ***

     Des hommes sans loi : photo Tom HardyDes hommes sans loi : photo John Hillcoat, Mia Wasikowska	, Shia LaBeoufDes hommes sans loi : photo Jessica Chastain, John Hillcoat, Tom HardyDes hommes sans loi : photo Gary Oldman 

    Les frères Bondurant, Forrest, Howard et Jack sont les rois du pétrole, plus exactement de la contrebande d'alcool fort puisque la Prohibition sévit en ces années difficiles. Leurs alambics planqués dans la forêt ils profitent du commerce juteux de leur production. Cela se passe en 1931 dans le Comté de Franklin en Virginie et les frères Bondurant ont réellement existé. Mais peu importe, ce qui compte ici est davantage la façon dont l'histoire est racontée, l'atmosphère que l'histoire elle-même et plus encore la personnalité des trois frères, soudés et seuls au monde face aux bandes rivales et à la police qui traque les trafiquants de façon très laxiste. Jusqu'au jour où débarque directement de la ville un agent très spécial et très déterminé qui entend bien kärchériser la région de ces hors la loi avec des méthodes pas très catholiques ! La guerre est déclarée.

    Dans la même période, arrive de Chicago, Maggie, une rouquine flamboyante qui va mettre le coeur de cette brute de Forrest en vrac, tandis que Jack le plus jeune va perdre le sens commun pour les beaux yeux de la jolie Bertha, coincée entre son éducation mormonne et un père plus rigoriste qu'un ayatollah. Quant à Howard, le pittbul de la famille, il est violent, irresponsable et épri de son flacon d'alcool qui ne le quitte jamais.

    Ce film est vraiment ce qu'on peut appeler de la très très belle ouvrage. Visuellement une splendeur. Ce qui n'est évidemment pas suffisant pour faire un grand film. Mais justement le réalisateur ne se contente pas de faire joli. Dans des paysages d'une beauté à couper le souffle, on oscille sans cesse et avec bonheur entre le western et le film de gangsters faisant de ces Hommes sans loi ce qui pourrait devenir un classique du genre.

    Des célébrités telles que Al Capone sont évoquées, mais on ne quitte jamais la campagne de ce Comté de Franklin et cela rend ce déchaînement de violence encore plus absurde tant il semble se concentrer dans un espace très limité entre voisins qui se connaissent. Il y a une progression, une succession de faits, d'événements et d'erreurs dont on sent qu'ils vont aboutir à une explosion inéluctable de la violence. Et pourtant quelques embellies, quelques moments de douce sérénité dus aux deux beaux personnages féminins, vont un temps adoucir les ardeurs belliqueuses masculines. Provisoirement. L'amour ne peut décidément rien face à la bêtise des garçons.

    Le moment fatidique est arrivé ! Il faut que je vous parle du casting ***** de folie de ce film. D'abord le tout jeune Dane DeHaan très prometteur dans Chronicle tient ses promesses. Un peu comme les filles de l'histoire, il n'est que douceur et pureté. L'étonnant Guy Pearce s'est fait une tête de nazi absolument grotesque. Cheveux gominés, raie au milieu, sourcils rasés on sentirait presque l'odeur du parfum écoeurant dont il s'asperge. Vraisemblablement homosexuel refoulé, il est d'un sadisme et d'une sauvagerie dont il jouit manifestement. Il est à l'origine des scènes les plus violentes et barbares du film. Gary Oldman ne fait que quelques apparitions infiniment sexys qui valent forcément le déplacement. Sa cruauté, il la cache, au contraire de Pearce, sous des dehors très chics et élégants. Les filles Jessica Chastain (sublime) et Mia Wasikowska (craquante) malgré la minceur de leurs rôles, quoique leurs personnages soient essentiels, parviennent à exister devant ces hordes de garçons souvent déchaînés.

    Mais ce sont les deux frangins Jack et Forrest, Shia* Labeouf et Tom Hardy qui réussissent à distancer tout le monde par leur prestation exceptionnelle. La transformation, l'évolution progressive de Jack/Shia, de jeune homme plutôt craintif et lâche à jeune caïd sûr de lui mais inconscient est remarquable. Sa présence est souvent irradiante et à l'image de la jolie Bertha/Mia, il est difficile de lui résister. Quant à Tom Hardy... que dire ? Massif, robuste et vigoureux, son personnage fait l'objet d'une véritable légende selon laquelle il serait invincible pour avoir survécu à plusieurs catastrophes ou épidémies. Il profite de ce mythe jusqu'à s'être convaincu lui-même de son immortalité. Cette légende et sa force herculéenne font qu'il s'oppose  et affronte tout le monde avec un aplomb insensé. C'est plus un homme d'action que de discours et il a évidemment un mal fou à exprimer le moindre sentiment. Lorsqu'enfin, empoté qu'il est, il se laisse approcher par  sa protégée, la somptueuse Maggie (Jessica Chastain, divine), elle lui souffle : "et bien toi, on peut dire que tu sais faire attendre une femme !"

    Forrest/Tom grogne, bougonne et marmonne plus qu'il ne parle. Bizarremment ça le rend irrésistible. Chacun de ses grognements, chacun de ses regards implacables transpercent l'écran. Même de dos il impose sa présence. Depuis Bronson, je n'en ai jamais douté, cet acteur est GRAND ! Ici il est magistral.

     

     

    *j'ai appris à Venise qu'il faut prononcer Shaï !

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