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Sur la Route du Cinéma - Page 351

  • JOUR DE COLERE (Dies Irae) de Carl Theodor Dreyer (1942) ***

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    En 1623, dans un village du Danemark, le pasteur Absalon vit avec sa mère, Merete, et la très jeune Anne, qu'il a épousée au prix d'un odieux chantage. Lorsque Martin, fils d'Absalon et du même âge qu'Anne revient chez son père, l'amour est rapidement partagé entre les deux jeunes gens. Par ailleurs, Marte, une vieille femme qui soigne les paysans avec des plantes est arrêtée pour sorcellerie après avoir tenté de se réfugier auprès d'Anne. Tous ces événements vont se retrouver peu à peu intriqués et bouleverser toutes les existences.

    J'imagine qu'évoquer ce vieux film de 1942 ne va pas intéresser les foules mais je tenais à vous en parler un peu car j'ai décidé (depuis que j'ai trouvé mon prof en cinéma) d'essayer de me rendre le plus régulièrement possible au ciné-club de mon Art And Try pour parfaire mon éducation cinéphile. Je ne sais comment je vais faire pour y traîner le warrior par les cheveux étant donné qu'il n'en a plus... mais revoir des films oubliés, en découvrir d'autres (comme celui-ci) auquel je n'aurais eu accès autrement, c'est tout simplement PASSIONNANT. Mais en plus du film exhumé, le débat qui s'ensuit est lui aussi très intéressant parce que le Monsieur qui l'anime est un puits de science cinéphilique et que je m'aperçois devant la multitude des interprétations, à quel point un film est un objet abandonné aux spectateurs...

    Ici il est question d'une jeune femme frustrée de tout, d'amour, de tendresse, de sexe mais aussi privée de sa jeunesse. Face à Martin elle imagine l'évidence du coup de foudre réciproque. Or, il n'y a rien qui ressemble plus à un père que son fils. En s'offrant à Martin, elle met en place une tragédie alors qu'elle n'aspire qu'au bonheur. Martin se révèlera aussi bigot que son abruti et hypocrite de père. Et même si Anne trouvera également le courage de s'opposer à son impitoyable belle-mère, son existence comme celle des femmes de cette époque sera niée. Victime de l'hypocrisie, de la religion (et surtout de l'hypocrisie de la religion qui préfère considérer les femmes comme des sorcières dès lors qu'elles n'entrent pas dans le rang...), elle finira par renoncer, découragée persuadée de n'avoir fait qu'un rêve, mais un beau rêve.

    Le noir et blanc sublime permet à Dreyer de composer de véritables tableaux entre ombre et lumière. Plus méconnu que sa Passion de Jeanne d'Arc considéré comme son chef d'oeuvre (alors que définitivement je préfère et de loin ce film ci... les yeux de Falconetti, mouais bon !), Dies Irae dénonce l'intolérance et le fanatisme et démontre que les hommes ne parlent qu'en termes de péché et que les femmes sont toujours les éternelles sacrifiées.

  • LES CHEMINS DE LA LIBERTE de Peter Weir **

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    En 1940 dans un camp de détention au coeur de la Sibérie sont entassés dans des conditions désespérantes, des russes, des polonais, des lituaniens, un américain, des opposants politiques, de simples citoyens qui se sont trouvés au mauvais endroit au mauvais moment, des condamnés de droit commun. Profitant d'une tempête, une poignée d'hommes s'échappent mais pour survivre et rejoindre (s'ils en trouvent) un pays plus accueillant, ils n'ont d'autre choix que d'entamer un périple à pieds qui les conduira sur plus de 10 000 kilomètres de la Sibérie en Inde...

    Ces hommes, puis plus tard une jeune fille elle aussi échappée d'un camp qui les rejoindra, passeront de l'enfer du bagne à celui des éléments naturels qu'ils soient climatiques, géographiques ou humains. Et rien ne nous est épargné des souffrances et épreuves endurées par ces quasi sur-hommes qui sans se poser la moindre question (et c'est ce qui est un peu gênant parfois) avancent sans jamais se décourager. Des moins 40 de la Sibérie, aux moustiques du lac Baïkal, de la fournaise du désert de Gobi, au franchissement de l'Himalaya, la faim, la peur, le froid, la chaleur, rien ne les arrêtera jamais.

    Dans des décors naturels absolument démentiels de beauté impitoyable et inhospitalière, Peter Weir fait progresser son petit groupe de survivants mais il n'instille à leur épopée phénoménale ni suspens, ni enjeu, ni émotion. Les acteurs, tous parfaits n'y sont pour rien. Et pourtant lorsque certains personnages disparaissent, et non des moindres, les yeux restent secs.

    On est loin de la belle surprise de "The Truman Show" et du lyrisme bouillonnant de "Master et Commander" (un de mes films chouchous de tous les temps !) pour ne citer que ces deux films du réalisateur. Ces chemins de la liberté auraient dû être un GRAND film, mais hélas, il ne ravira pas la place du "Pont de la rivière Kwaï" ou de "La grande évasion" au rang des films d'emprisonnement et d'évasion. Dommage et surprenant.

  • ANGELE ET TONY de Alix Delaporte ***

    ANGELE ET TONY de Alix Delaporte, clothilde hesme, grégory gadebois, evelyne didi, cinémaANGELE ET TONY de Alix Delaporte, clothilde hesme, grégory gadebois, evelyne didi, cinémaANGELE ET TONY de Alix Delaporte, clothilde hesme, grégory gadebois, evelyne didi, cinéma

    Angèle sort de prison. Elle pense que pour récupérer la garde de son fils pour l'instant confié à ses grands-parents, un mariage serait la bonne solution qui permettrait de convaincre son agent de probation et le juge aux affaires familiales de sa stabilité. Elle jette son dévolu sur Tony en répondant à la petite annonce qu'il a passée. Persuadé qu'elle est trop belle, trop libre pour lui Tony la repousse, mais Angèle s'accroche et insiste ! Tony n'y croit pas. Angèle s'obstine.

    Angèle est un astre solaire qui parle peu, Tony est un bon gros nounours qui se tait souvent. Et pourtant le miracle va s'accomplir. Crevant tous les deux de solitude, de manque d'affection, ils vont se chercher, se trouver, se comprendre, s'apprivoiser, se réconforter. Et c'est simple et beau cette histoire simple et belle de ces "petites" gens tristes mais pas résignés que la vie n'a jusque là pas gâtés.

    Ce premier film sensible et délicat sent l'air frais et le grand large et pourtant les situations sont parfois étouffantes. Angèle n'est que douleur et maladresse, Tony n'est que désir, doute et hésitation.

    Dommage que la bande-annonce et les critiques en disent trop long car Angèle et Tony, couple aussi mal assorti que possible, réservent bien des surprises. Tony c'est Grégory Gadebois, acteur de théâtre inconnu et surprenant. Evelyne Didi en mère de Tony et Patrick Descamps en grand-père du petit garçon sont des merveilles de douceur, d'humanité et de compassion. Mais la lumière de ce film c'est Clotilde Hesme qui offre un visage buté, une attitude nerveuse, énergique et entêtée et parfois un radieux, triomphant et irrésistible sourire. De pratiquement tous les plans, elle irradie de sa touchante présence et de sa beauté unique de fille saine, robuste et déterminée.

  • ALAMAR de Pedro Gonzalez-Rubio ***

      

    Jorge et Roberta se sont aimés intensément. Au point qu'ils sont persuadés qu'ils ne se sont rencontrés que pour permettre à Natan de naître. Hélas, comme parfois, les histoires d'amour s'achèvent. L'incompatibilité des aspirations de l'un et de l'autre ayant finalement raison des sentiments. Jorge, d'origine Maya, retourne seul vivre au Mexique sur la barrière de corail de Chinchorro (site protégé) tandis que Roberta s'installe à Rome avec Natan. Lorsqu'il a cinq ans, le petit garçon part vivre quelque temps avec son père. D'abord triste d'avoir quitté sa mère, il va peu à peu s'ouvrir à un monde qui lui est totalement étranger et à un père qu'il connaît mal.

    Il est quasiment impossible je crois de ne pas aimer ce film tant il est dépaysant et surprenant. On est d'abord embarrassés de voir cet enfant passer sans transition de la vie urbaine à cette vie sauvage dans une maison sur pilotis où l'on vit pieds nus, torse nu et où l'on se nourrit exclusivement du fruit de sa pêche. Puis, peu à peu comme Natan, on est conquis, envoûté par l'environnement paradisiaque qui côtoie parfois le danger (un crocodile rôde autour de la maison).

    J'ai eu l'impression qu'en même temps qu'il "apprivoise" son fils, tout en douceur, en patience, en tendresse, en compréhension, l'acteur et le réalisateur en faisaient de même avec le spectateur confortablement installé dans son fauteuil. La vie est rythmée par la pêche qui permet de vivre. Ce que l'enfant découvre est totalement inédit et au travers du regard émerveillé de Natan, de sa fraîcheur, de son innocence, de son enthousiasme et de sa confiance absolue en ce père doux, tendre, patient et protecteur on se laisse porter par le charme et l'enchantement de toutes ces révélations.

    L'aspect documentaire du film est indéniable puisque le réalisateur a laissé vivre sans intervenir le père et le fils qui vivent un peu la même situation mais c'est aussi une fiction puisque dans la réalité ils se voient davantage que dans le film. Le réalisateur nous dira de son film que «c’est une histoire inventée dans le cadre d’une situation réelle, une invention ancrée dans la réalité». Mais il y a aussi une part autobiographique d'une relation fantasmée entre un père et son enfant.

    La beauté magique indéniable des images est pour beaucoup dans le bonheur du voyage fascinant qui nous est proposé là mais c'est aussi un film écologique sur une intitiation, la rencontre captivante entre un père et son fils, l'amour qu'ils se portent l'un à l'autre qui ne cesse de grandir et de les rapprocher qui fait que le coeur palpite souvent. Et puis, l'homme et l'enfant acteurs sont extraordinaires de beauté, de naturel de connivence... Beau et enivrant.

  • L'EMPIRE DU MILIEU DU SUD de Eric Deroo et Jacques Perrin ***

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    L'occupation chinoise puis 2 000 ans de souverainneté nationale, puis le colonialisme français, l'occupation japonaise puis américaine... Voici l'histoire d'un pays convoité qui n'obtient la paix qu'au prix de sa division et de la lutte acharnée de ses habitants pour gagner leur liberté. Tombé littéralement amoureux du Viêt Nam lors du tournage du film de Schoendorffer "La 317ème section" en 1965, Jacques Perrin n'a cessé d'y retourner depuis et s'est attelé à ce travail titanesque de visionner, rassembler et monter les images filmées retraçant ainsi un siècle de l'histoire souvent éprouvante et tourmentée du pays.

    Et ce documentaire est à l'image de son réalisateur : singulier et passionné. Il nous montre des images parfaitement inédites, belles, terribles, cruelles mais édifiantes qui se passent de commentaires. D'ailleurs la voix off, déroutante au début, ne commente pas ce que l'on voit. Elle habille le film de textes souvent tristes mais toujours beaux qui alternent poèmes, textes littéraires vietnamiens, mais aussi lettres de soldats français ou de GI's américains. Et cette voix est celle, ensorcelante de Jacques Perrin qui berce et rassure comme s'il nous faisait la lecture l'hiver, emmitouflés au coin d'un feu dans une chaumière... ooopsss, je me calme !

    Constamment assaillis d'envahisseurs, les viet namiens doivent résister encore et toujours aux religieux qui veulent évangéliser ces sauvages, puis survivre aux guerres, aux bombardements... et s'interroger sur les raisons de l'invasion de l'homme blanc venu brûler sa peau au soleil qu'il ne supporte pas. La déroute de l'armée française contrainte de fuir à marche forcée, les regards absents ou épouvantés des soldats américains se demandant ce qu'ils font là sont parmi les images les plus fortes d'un film qui montre une fois encore à quel point certains pays servent de terrain pour les jeux de guerre d'autres nations...

    Triste, terrible et beau.

  • LA CHANCE DE MA VIE de Nicolas Cuche °

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    Julien est persuadé de porter la poisse à toutes les filles qu'il rencontre depuis l'école primaire. Entre celle qui fait une allergie à sa salive, LOL, celle qu'il assied sur une plaque chauffante dans la cuisine, MDR, celle qui... etc, etc PTDR et j'en passe et des plus hilarantes, sa vie sentimentale n'est qu'une succession d'échecs. Jusqu'au jour où il croise le regard de Joanna, trop belle pour lui, qui ne va pas faire exception à la règle mais qui va tenter de positiver et changer le moins en plus.
    Bon vite fait parce que tout dans ce film, de l'argument de départ à l'interprétation est CATASTROPHIQUE, et puis il est sorti le 5 janvier, il ne devrait plus tenir l'affiche très longtemps. Si j'ai tant hésité c'est que jusqu'ici j'ai toujours trouvé que François-Xavier Demaison n'avait eu qu'un seul incident de parcours "Coluche, l'histoire d'un mec" et ce film le confirme. Quant à Virginie Effira je la trouve vraiment, mais alors vraiment, très très mignonne. Et puis dimanche j'ai craqué, j'avais envie de rigoler. Et j'aurais mieux fait d'aller admirer la nouvelle fantaisie capillaire de Nicky... car croyez le ou pas, FXD et VE ne m'ont pas décroché un sourire, mais une abondance de soupirs en rafales. De consternation en accablement, je n'ai pu qu'éprouver l'étendue de leur non-jeu qui consiste en une cascade de mine, la même reprise jusqu'à plus soif : le soulevé de sourcils !!! Pour ceux qui font une thèse sur l'interprétation des expressions "sourcillaires", François Xav' et Virgin' sont un puits sans fond d'enseignements. Pour les cinéphiles, ce film est "JUSTE" effrayant : la maison qui brûle, le chien qui vole et finit sur le barbecue, l'écrasement de nez sur la porte en verre, la roue qui se détache de la voiture, l'invention de la voiture godemichet !!!... Excusez-moi je n'ai pas pris de notes mais des gags datant de la Commune, y'en a des caisses.

    Heureusement, il y a les seconds rôles !!!

    En tout premier lieu : le délicieux, savoureux, craquant, croquant, merveilleux et très éclectique Raphaël Personnaz que j'excuse de s'être fourvoyé ici tant il semble s'amuser et nous dire de son petit sourire amusé "j'y crois pas une seconde à ce qu'on me fait faire", mais il le fait, et bien !

    Puis Thomas Ngijol dans le rôle du copain médecin. Son attitude pince sans rire désabusée fait merveille.
    Et enfin, Elie Semoun (qui lui m'a fait vraiment rire) tant chacune de ses apparitions est un sketche, bien huilé certes, mais ce mégalo patron de comm' convaincu de son génie et d'avoir inventé la DS est tordant.

  • JOUONS

    J'ai découpé des morceaux d'affiches, je les ai peintes en gris, noir, blanc.
    A vous de retrouver le titre des films qui se cache derrière ces morceaux.
    Une seule réponse à la fois jusqu'à ce que je donne mon approbation. Merci.

    GAME OVER.

    Tous ces films font partie des films qui ressortent en salle à l'occasion de la Semaine Télérama.

    1

    THE SOCIAL NETWORK trouvé par Scratchy

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    2

    THE GHOST WRITER trouvé par manu

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    3

    MAMMUTH trouvé par Martin K

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    4

    VOUS ALLEZ RENCONTRER UN SOMBRE ET BEL INCONNU trouvé par lenny

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    5

    DANS SES YEUX trouvé par Camille fantasme

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    6

    BRIGHT STAR trouvé par Jordane

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    7

    POETRY trouvé par Yohan

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    8

    DES HOMMES DES DIEUX trouvé par Yohan (surenchéri par leo)

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    9

    TOURNEE trouvé par marion

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    10

    L'ILLUSIONNISTE trouvé par marion

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  • MA SEMAINE AU CINEMA

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    LE GUEPARD de Luchino Visconti *****

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    INCENDIES de Denis Villeneuve *****

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     THE GREEN HORNET de Michel Gondry **

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    HEREAFTER de Clint Eastwood *(*)

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    MES COUPS DE COEUR

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  • Si j'allais au FESTIVAL INTERNATIONAL DU PREMIER FILM D'ANNONAY

    qui se déroule du 28 janvier au 7 février, je n'aurais pas assez des 10 jours de Festival pour voir tous les films qui y sont proposés et qui me font envie, assister à tous les événements, rencontres et autres animations... à moins d'y passer les jours et les nuits.

    Alors pour les chanceux qui y seront, les bizarres qui hésitent et tous les autres, voici un aperçu des réjouissances à venir.

    Avant toute chose, comme chaque année, huit films seront en compétition et seront projetés en présence de leur réalisateur. Le jury est composé d'un réalisateur, cette année Nicolas Saada et de huit membres sélectionnés sur candidatures dans toute la France (dont deux qui ont posé leur candidature après être passés sur la Route...). Rien que voir ces films est déjà une aventure extraordinaire. Depuis six ans que j'assiste au Festival, j'ai chaque fois au moins ressenti une ou deux de mes plus vives émotions de l'année !

    Les prix décernés par ce jury sont LE GRAND PRIX, le PRIX SPECIAL, le PRIX DU PUBLIC (invité à voter à l'issue de chaque projection), le PRIX DE LA MEILLEURE MUSIQUE, LE PRIX DES LYCEENS présidé cette année par Azouz BEGAG que j'aime d'amour.

    Les HUIT FILMS EN COMPETITION sont :

  • 80 JOURS (Espagne)
    de Jon Garano et Jose Mari Goenaga 
    (Suède)
  • BEYOND de Pernilla August
  • BEYOND THE STEPPES (Belgique / Pologne)
    de Vanja d’Alcantara

    CONTRACORRIENTE (Pérou)
    de Javier Fuentes Leon
  • LA PETITE CHAMBRE (Suisse)
    de Véronique Reymond et Stéphanie Chuat
  • OXYGÈNE (Belgique / Pays-Bas)
    de Hans Van Nuffel
  • SI JE VEUX SIFFLER, JE SIFFLE (Roumanie)
    de Florin Serban
  • WHEN WE LEAVE (Allemagne)
    de Feo Aladag.
  • Le festival étant en priorité destiné à faire découvrir des premiers films, vous pourrez choisir entre ces premières oeuvres :

    Le premier week-end des 29 et 30 janvier sera consacré à un coup de projecteur au cinéma belge en présence de nombreux invités belges et la projection de :

    Cette édition propose également une thématique : les artistes à l'écran qui donnera l'occasion de re-voir :

    Et si vous avez encore faim, ce n'est pas tout. Un ciné-concert, expérience enivrante que je recommande +++, permettra de re-visiter le génie de Buster Keaton dans :

    Le cameraman de Edward Sedgwick, avec Marc Perrone qui accompagnera la projection à l'accordéon.

    Mais ce n'est pas tout. Une nuit du rock vous permettra de re-découvrir :

    Pour achever de vous faire regretter de ne pas y aller  donner envie, je vous invite à consulter mes compte-rendus des précédentes éditions en cliquant dans le menu catégories à gauche sur Festival International d'Annonay et de vous rendre sur le nouveau site du Festival qui sent encore la peinture fraîche, pour y découvrir, entre autre, la bande-annonce du Festival.

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  • LE GUEPARD de Luchino Visconti *****

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    J'ai découvert hier le ciné-club de mon "art and try"... Et oui, shame on me, je n'avais jamais essayé de m'y rendre car rien qu'imaginer entendre des intellos parler cinéma et nous annoncer qu'ils avaient lu Lampedusa dans le texte, ça me gave rapidement et puis, bêtement, je croyais que les débats étaient animés par le propriétaire des lieux qui me tape sévère (pour être polie) sur le haricot. Sauf que depuis quelque temps il semble qu'il se soit mis au tambourin et que de toute façon les débats soient animés par François Bouvier, professeur de cinéma, personnage aussi passionné que passionnant. Je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai trouvé mon Thierry Frémaut (que j'aime d'amour... Thierry si tu m'entends :-)) local mais j'espère trouver le temps, l'énergie et tout le bazar pour assister régulièrement à ces soirées (qui obligent à se coucher bien tard).

    Hier il s'agissait donc de voir, et de revoir en ce qui me concerne, le film de Luchino Visconti qui reçut la Palme d'Or à Cannes en 1964 mais ce n'est qu'un détail (qui se souviendra de l'Oncle Bonne Mine dans 50 ans ??? malgré tout le respect que je dois à Atoiaussitujouaupingpong ?) car même sans palme, "Le Guépard" serait le chef d'oeuvre intemporel qu'il est. Incontestablement. Je l'ai découvert quand j'étais toute pitchoune, belle comme un soleil et déjà cinéphile et je n'avais dû rien y comprendre. Mais je ne l'ai jamais oublié. Je me souviens que mes parents (Gloire à eux qui m'ont emmenée au cinéma dès que je n'ai plus porté de couches !) disaient lorsqu'ils évoquaient ce film : "ah ? c'est le film où le bal dure une demi-heure et il ne s'y passe rien !". Et comme j'étais jeune, timide et docile, je disais aussi que c'était le film où le bal etc... Sauf que le bal dure plus longtemps, pratiquement le tiers du film (3 heures et 10 minutes de pure extase) et que déjà dans le temps d'avant je pensais au fond de moi que ce bal était un ravissement, qu'il n'était pas là pour rien, que j'avais bien vu tout le monde s'y observer, parler, se chercher, transpirer, perdre pied et à l'occasion danser, danser, danser !

    Mais de quoi s'agit-il ? En 1860, Garibaldi et ses Chemises Rouges viennent semer la panique en Sicile. Le Prince Salina emmène sa femme et ses sept enfants dans leur résidence secondaire de Donnafugata. La révolution en marche lui fait craindre que l'aristocratie vit ses derniers jours. Il consent donc à une union presque contre nature entre son neveu bien-aimé, le fougueux Tancrède et Angelica  belle mais un rien vulgaire (au début) fille du maire de la ville, sorte de bourgeois parvenu assis sur des lingots et des possessions qu'il offrira en dot.

    Tant par le contenu politique que par la technique, la durée de préparation (6 mois rien que pour le bal), l'abondance et la richesse des costumes et des décors, le tournage de certaines scènes en milieu naturel, ce film sans âge, indémodable est un chef d'oeuvre. Visconti lui-même aristocrate, communiste et homosexuel n'est pas un homme ordinaire et beaucoup de ses propres caractéristiques et de sa personnalité transparaissent au travers du personnage du Prince Salina dont il fut d'ailleurs un temps question qu'il l'interprète lui-même. Si l'on peut être au départ surpris que ce rôle de noble italien échoie à un cow boy américain, au vu de ce que Burt Lancaster fait du personnage, il devient impossible d'imaginer qui que ce soit d'autre. D'homme vigoureux, d'une beauté, d'une élégance et d'une autorité impressionnantes il devient en trois heures de film un homme terrassé, abattu et las tout aussi convaincant. Il s'éloigne lentement mais déterminé vers un sombre destin.

    Il y a donc une révolution qui gronde et dont les prémices se font entendre dès l'ouverture du film. Après avoir parcouru la longue allée bordée de statues figées qui mène à une demeure dont on sent malgré le délabrement de certains murs qu'elle fut somptueuse, on pénètre dans l'intimité de la famille Salina à genoux pour la prière quotidienne. Le Prince est obligé d'interrompre avec autorité cette prière pour tenter de comprendre le brouhaha extérieur. Un soldat mort a été retrouvé dans le jardin. Et c'est le début du commencement de la fin. Ce cadavre est la première brèche qui s'introduit dans l'ordre des choses. Et tout s'enchaîne. L'hystérie de la femme de Salina s'oppose au calme souverrain du Prince. Puis Tancrère survient. Alain Delon dans toute la force, la beauté et la gloire de ses 28 ans rayonnants. Fougueux et bouillonnant il séduit tout et tous sur son passage. Il semble virevolter comme Fanfan la Tulipe même si son ambition démesurée et sans morale le fera sans vergogne passer des troupes de Garibaldi à celles de l'armée "régulière". Car la révolution qui s'est amorcée ne mènera finalement à rien. Un bourgeois finira par devenir sénateur, un aristocrate, Tancrède sera député. Le pouvoir nouveau va s'appuyer sur l'aristocratie ancienne et pendant que les riches dansent, le peuple continue de bosser. "Pour que les choses restent identiques, il faut que tout change" dira le Prince. Ce changement doit donc en passer par le déclin de la classe des guépards : « Nous étions les Guépards, les lions, ceux qui les remplaceront seront les chacals, les hyènes, et tous, tant que nous sommes, guépards, lions, chacals ou brebis, nous continuerons à nous prendre pour le sel de la terre ».

    Mais il s'agit aussi, comme le disait Visconti de l'histoire d'un contrat de mariage, d'une mésalliance entre la bourgeoisie ambitieuse et la noblesse décadente. Tancrède tombe amoureux de la beauté étincelante d'Angelica qui le lui rend, tout en jouant parfois les coquettes (cours après moi que je t'attrape hi hi hi !!!). Tancrède fera souffrir sa fade cousine Concetta qui l'aime sincèrement mais qui ne possède pas cette "qualité" supplémentaire et indispensable de nourrir une ambition folle que partage Tancrède avec Angelica. Ces deux là, au-delà de l'harmonie évidente de leur couple, de leur beauté foudroyante s'aiment-ils réellement ? On peut en douter.

    Pour clore ces histoires de guerre, d'amour et de pouvoir, il y a donc ce bal monumental, véritable tour de force de réalisation, morceau de bravoure tourbillonnant, qu'il faudrait voir et revoir encore pour qu'aucun détail n'échappe tant il est riche de précision et d'événements dont la plupart passe par les regards qui s'échangent ou que l'on saisit au vol à condition d'être attentifs, que ce soient ceux de la Princesse Salina excédée que son mari la délaisse, ceux de Tancrède dont on ne sait s'ils suggèrent la jalousie de voir sa fiancée flirter ou d'apercevoir son mentor vacillant ou ceux du Prince qui observe au travers de Tancrède et Angelica la fin de son monde et aussi (surtout ?) sa jeunesse à jamais perdue. Roc vacillant et las, jadis énergique qui semblait éternel, Burt Lancaster a imprimé à jamais de sa stature imposante et solennelle ce film somptueux, éblouissant et inoubliable.

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