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Sur la Route du Cinéma - Page 361

  • L'HOMME QUI VOULAIT VIVRE SA VIE de Eric Lartigau ***

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    Paul Exben brillant avocat, père de deux enfants qu'il vénère, propriétaire d'une magnifique demeure en banlieue chic, amoureux de sa superbe femme qui lui reproche de l'avoir mise dans une cage dorée... sent sa vie lui échapper peu à peu. Il s'interroge. Aime t'il correctement ses enfants, se sent-il de taille à reprendre le cabinet d'avocats que son amie et associée lui offre clés en mains ? Il regrette de n'avoir jamais pu vivre de sa vocation de photographe et enfin il soupçonne sa femme de le tromper. Un événement tragique va précipiter les décisions à prendre. Du jour au lendemain, il disparaît, abandonnant tout, famille, travail, patrie...

    Ce film est formidable et je ne dis pas ça parce qu'à une époque Eric Lartigau était amoureux de moi et que depuis il préfère une fille avec des seins creux plus jeune ! Alors que jusque là il avait plutôt pour habitude de nous faire rire, le réalisateur évoque le drame familial et personnel de cet homme perdu à jamais avec une belle intensité et un sens du suspens qu'il rend parfois oppressant. Paul (Romain Duris qui brûle ici d'une fièvre peu commune) est un homme pressé qui semble se bercer de l'illusion que le bonheur est dans la réussite et la possession. Il croit être "arrivé" mais dès le début de l'histoire alors qu'il s'entraîne sur son tapis de course, son regard est déjà absent, ailleurs, plus loin. Quelques scènes, en famille, entre amis, au travail, prouvent que tout lui échappe, qu'il n'est déjà plus là. Le coup d'accélérateur imprévisible et non prémédité qui va survenir serait presqu'inespéré s'il n'était aussi effroyable. Paul va en effet devoir aller jusqu'à quitter le pays, changer d'identité, disparaître comme pour s'échapper de lui-même et fuir l'homme qu'il est devenu et qu'il déteste.

    Le soin méticuleux avec lequel il organise sa "disparition" est absolument fascinant. S'ensuivent un isolement, une solitude qui sont comme une nouvelle prison pour Paul contraint de vivre en homme traqué. C'est pourtant grâce à ce bouleversement qu'il porura, Nikon en mains, réaliser ce dont il a toujours rêvé : des photos. Et à ce titre la "photographie" du film est absolument sublime. Mais là encore, laisser libre court à sa passion le mettra en danger et Eric Lartigau démontre implacablement que nous vivons dans un monde où l'anonymat est devenu impossible.

    Captivant de bout en bout, on aimerait encore poursuivre le chemin en compagnie de Paul lorsqu'il se retourne pour la dernière fois.

    Entouré d'un casting de premier choix, Romain Duris est ici fascinant. Catherine Deneuve est forte, rassurante et fragile, Marina Foïs belle comme jamais est touchante et injuste, et Niels Arestup comme toujours parvient à se rendre irrésistible en balançant ses répliques comme s'il les inventait lui-même. Romain Duris est bouillonnant, tourmenté. Il est crédible en avocat, en papa poule, en mari amoureux. Totalement habité par ce rôle qui le propulse une grande partie du film seul à l'écran et sans dialogue, il nous fait partager ses larmes, ses éclats de rire, ses cris avec cette profondeur et cette intensité qui ne cessent de croître de film en film. Quel bel acteur !

  • NO MORE TEARS de Jean-Michel Tari

    Il y a quelque temps, je vous faisais découvrir le court métrage de Jean-Michel Tari qui m'avait vraiment beaucoup plu, car il était fort, émouvant, inquiétant et permettait de retrouver un acteur formidable Hachem Yacoubi. Vous pouvez le revoir ICI.

    Aujourd'hui le réalisateur nous permet de visionner un petit "making-of". Je trouve toujours fascinant de voir l'envers du décor, le "comment qu'on a fait"... En plus des prouesses techniques, il me semble que c'est vraiment là qu'on voit qu'être acteur est absolument un métier. En ce qui me concerne, il me serait difficile d'avoir l'air étonnée ou effrayée devant un écran vert... Je rirais comme une bécasse c'est sûr !

    Enjoy :

    Et juste après, allez me finir CE JEU et que ça blaste... euh, que ça saute !!!

  • Y'EN A ENCORE DU JAMBON ???

    Aujourd'hui je vais faire une chose totalement délirante et inutile : je vais parler d'un film que je n'ai pas vu ! C'est ouf non ? J'ai envie, c'est tout. Et puis c'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut la fermer avant de l'ouvrir pas vrai ?

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    En fait, il était question que j'aille le voir ce film, mais bon, je ne peux pas dire que je me sois précipitée dès le jour de la sortie, et ça, c'est pas bon signe.

    Là par exemple, vous voyez pour ce qui va sortir mercredi, entre la Princesse de Monpensier, Fair Game et l'Homme qui voulait vivre sa vie.. je ne sais pas trop sur lequel je vais me précipiter en premier... Mais pour le jambon, je me disais "t'as le temps poulette, y'a pas le feu au lac"  et je me disais aussi : boaf allez vazi pourquoi pas why not etc !

    Et puis j'ai reçu un mail anonyme qui me disait en gros : "va pas voir le film où y'a du jambon à l'intérieur du titre, malheureuse, c'est le film le plus consternant que j'ai vu de ma vie". Déjà, j'ai commencé à reculer. Et puis j'ai entendu les deux comiques dans mon France Inter (DelMasson...) qui m'ont fait freiner des quatre fers et enfin, j'ai lu deux trois bricoles par ci par là... et cette fois j'ai carrément fait marche arrière toutes. J'ai l'impression qu'on nous y dit que les musulmans ont vachement de problèmes culinaires et que les catholiques sont très très tolérants. Première nouvelle.

    Alors moi les religions, le seul effet qu'elles me font c'est que j'ai envie d'en prendre une pour taper sur l'autre, alors, pour ne pas m'énerver inutilement, je suis restée chez moi à glander, à me reposer en attendant l'heure...

    Ah aussi, je dois vous faire un aveu, Ramzy, avec ou sans son frère siamois... euh, ben non !

  • « DEPUIS HIER, JE NE SUIS PLUS AUSSI SÛR D'AVOIR ENVIE DE CREVER

    du moins, pas avant d’avoir tiré cette histoire au clair. Et en plus, j’ai de la monnaie à rendre.»

    Voilà quelques jours que je vous parle du dernier roman de David S. Khara que j'ai lu dans de drôles de conditions mais qui m'a complètement emportée... Polar palpitant qui entremêle les époques de 1924 à nos jours, de New York en Suisse en passant par la Pologne des sombres années du nazisme... Petite et grande histoires qui unissent les destins de Jérémy Novacek à ceux des victimes de Himmler et Hitler. CIA, Mossad au coeur d'une intrigue au suspens haletant... Des personnages vibrants, attachants, de l'humour, de l'action à chaque page, et un épilogue à la hauteur du suspens avec en prime un style, de l'action, de l'humour...

    voilà, ce que vous pouvez gagner aujourd'hui :

    TROIS EXEMPLAIRES du roman de David S. Khara

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    Pour tout savoir sur David S. Khara et son livre, rendez-vous ICI. Et pour tous ceux qui ne gagneront pas un exemplaire du roman je les invite à se le procurer de toute urgence car ils ne le regretteront pas. Il y a même une fille qui a un moment se remet du gloss... et un livre qui donne envie d'être en 2011 pour connaître... non, je ne peux rien dire.

    En attendant jouons bêtement, car il s'agit également d'un livre à haute teneur cinématographique (que même j'ai fait mon petit casting)... et ce roman possède tous les atouts pour être adapté au cinéma.

     

    Voici des morceaux d'affiches ! De quels films sont-ils extraits ?

    Une seule réponse à la fois par personne.

    LES GAGNANTS SONT : sopel, marion et Martin K.

     

    Mais essayez quand même de trouver les autres réponses...

     

    1

    LA VENGEANCE DANS LA PEAU trouvé par Mister Loup

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    2

    SALT trouvé par Martin K

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    3

     BURN AFTER READING trouvé par marion

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    4

    COUVRE-FEU trouvé par sopel

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    5

     THE EXPENDABLES trouvé par nanou22

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    6

     

     

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    7

    MENSONGES D'ETAT trouvé par marion

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    8

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    9

    SPY GAME trouvé par Florence

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    10

    DUPLICITY trouvé par Martin K

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  • LES FILMS QUE J'AI VUS

    Cliquez sur le titre des films pour retrouver mes articles.

    THE AMERICAN de Anton Corbijn ***

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    VERY BAD COPS de Adam McKay***

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    KABOOM de Gregg Araki *

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    AU FOND DES BOIS de Benoît Jacquot *

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    VENUS NOIRE d'Abdellatif Kechiche °

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    MES COUPS DE COEUR

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  • FESTIVAL INTERNATIONAL DU PREMIER FILM D'ANNNONAY 2011

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    A 3 mois de l’ouverture du Festival International du 1er film d’Annonay (du 28 janvier au 7 février 2011), la Maison des Jeunes et de la Culture, structure organisatrice, est déjà en mesure de livrer les grandes lignes de sa 28ème édition.

    Choisi dès le mois d’avril, afin de pouvoir “faire le marché” au Festival de Cannes, le thème sera donc cette année :

    Artistes à l’écran.

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    Peintres, poètes, cinéastes, magicien, artistes de la mode, du music-hall, autant d’univers à découvrir par le biais de grands films classiques ou de premières oeuvres de France et du monde entier.

    Le 1er week-end du Festival ne sera pas cette année consacré à un coup de coeur à un comédien ou une comédienne mais donnera un coup de  projecteur sur le jeune cinéma belge francophone. Grâce au soutien notamment du Centre Wallonie de Bruxelles, une dizaine d’invités sont attendus à Annonay pour ce “Coup de projecteur”.

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    Une carte blanche pour la projection d’un film de leur choix a également été laissé au Festival Rencontre des Cinémas d’Europe d’Aubenas (07) et à l’ACID (Agence du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion).

    Enfin coeur du Festival International du 1er film d’Annonay, la compétition de premiers films issus du monde entier devrait encore cette année être riche en découvertes et émotions. Alors que les cinéastes peuvent encore envoyer jusqu’à mi-novembre leur première oeuvre, plus de 180 long-métrages ont déjà été reçus. De quoi contenter Gaël Labanti, directeur artistique du Festival et la commission de bénévoles qui a la lourde tâche de sélectionner les 8 films de la compétition. “Plus on reçoit de films et plus on a de chance de trouver des trésors !”

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    De quoi sans doute motiver les candidats pour être membre du jury. Un jury, fait rarissime, en effet composé de passionnés de cinéma choisi dans toute la France.

    Alors pourquoi pas vous ? Vous aimez le cinéma ? Vous voulez découvrir et rencontrer de nouveaux talents ? Goûter à la convivialité du Festival le temps d’un week-end (frais de séjour et déplacement pris en charge par le Festival du 3 au 6 février 2011) ?

    Alors envoyez votre lettre de candidature (3 pages maximum avec vos nom, prénom, âge, profession, adresse, n° de tel et tout ce qui peut aider à cerner votre personnalité de cinéphile : 2 ou 3 films de l’année préférés, réalisateurs préférés...) avant le 15 décembre 2010 à :

     

    Festival International du 1er Film

    MJC d’Annonay

    Avenue Jean Jaurès

    07100 Annonay

    Tél : 04 75 32 40 80

    Email: cinema@mjcannonay.org

    Site: www.annonaypremierfilm.org

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    Hervé, membre du jury en 2009 et fier de l'être.

  • VERY BAD COPS de Adam McKay***

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    Aux Etats-Unis les flics vont toujours par deux (en France, si je compte bien c'est plutôt 8 ou 10 (1 qui bosse 9 qui regardent)...) . Danson et Highsmith sont même LES deux super flics de New-york autant admirés des foules que de leurs collègues. Pourtant il n'hésitent pas à causer 12 milliards de dégâts matériels pour arrêter un petit dealer en possession de100 grammes de shit... Hé oui, ces deux-là ont leur cerveau dans leurs muscles et leurs braguettes (et Samuel L. Jackson prouve une fois encore si c'était nécessaire qu'il ne sert à rien !). Lorsqu'ils disparaissent (je ne vous dis pas comment, c'est une des premières et nombreuses originalités tordantes du film), le binôme Gamble et Hoitz pense pouvoir prendre la place vacante de super flics. Or le tandem est aussi mal assorti que possible. Gamble est un grand tout mou, très gentil qui ne demande qu'une chose : rester à l'abri derrière son ordinateur à taper des rapports. Qu'il soit la risée de tous, de ses collègues, de ses supérieurs et de son partenaire ne le dérange pas. Il veut la paix. Quant à Hoitz c'est un homme de terrain qui a été mis au placard administratif pour une raison que je vous laisse découvrir également, et qui réclame au contraire de repasser à l'action. Alors que Gamble (Will Ferrell, arme comique fatale que j'avais boudé jusque là pour cause de... oui je l'avoue d'allergie à son physique improbable et à ses cheveux du même métal !) est heureux en ménage avec une femme qu'il traite comme la dernière des mégères et que toutes les filles se jettent sur lui, Hoitz (Mark Whalberg à l'indéniable talent comique insoupçonnable jusque là !) cumule lose sentimentale et profesionnelle. L'enquête qui va les mener sur la piste de grands méchants financiers va évidemment les faire se découvrir, s'apprécier et enfermer les vilains au terme de péripéties et rebondissements qui s'enchaînent à la vitesse du grand 8.

    Evidemment l'enquête on s'en cogne grave. Ce qui compte ici c'est la cascade de gags en série qui ne s'interrompt même pas au générique. Le pastiche des "buddy movies" et films de flics style "Starsky et Hutch" avec voiture rouge ou "L'arme fatale" avec musique jazzy est un régal de tous les instants.

    J'ai ri, mais j'ai ri que même si je m'écoutais j'en redemanderais encore, mais il faut savoir raison garder ! Un gag et une réplique géniale à la minute, ça ne se boude pas. Bien sûr, c'est un peu caca prout bite couille vomis... et franchement ce film n'avait pas besoin de s'attarder parfois sous la ceinture pour être franchement drôle. La bonne surprise du moment. Courez-y pendant votre grand week-end !

     

    P.S. : ah oui, j'oubliais ! Quel plaisir de retrouver Julien Lepers Michael Keaton dans un rôle total barré comme il sait si bien faire.

  • VENUS NOIRE d'Abdellatif Kechiche °

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    Plus personne aujourd'hui n'ignore l'histoire de Saartjie Baartman dont la vie fut un roman d'une cruauté sans nom que personne n'aurait osé écrire. Née en Afrique du Sud à la fin du 18ème siècle, elle perd ses parents puis son unique enfant. Elle fut amenée en Europe par un "afrikaaner" chez qui elle avait été esclave ou servante... En raison d'une morphologie inhabituelle (hypertrophie des hanches, des fesses et des organes génitaux), son "maître" fit d'elle un phénomène de foires qui réjouira d'abord les londoniens lors de spectacles avilissants où la jeune femme enchaînée dans une cage doit simuler une bête sauvage ! Elle sera vendue plus tard à un montreur d'ours qui l'emmènera en France et l'exploitera encore davantage en la livrant à la prostitution où elle servira d'objet sexuel aux fantasmes des parisiens dans des bordels ou lors de soirées privées. La science s'intéressera également à son corps hors normes. Elle sera observée sous toutes les coutures, mesurée, comparée. Au-delà de sa mort même Saartjie sera disséquée, son cerveau et ses organes génitaux conservés dans du formol pour être étudiés et un moulage de son corps entier sera réalisé puis exposé. Un zoologue chirurgien dont je tairai le nom pour ne pas lui faire de promo post-mortem a donc grâce à cette femme qui n'était en fait qu'une grosse femme... pu établir de belles théories racistes en comparant son visage à celui d'un orang-outang et ses fesses à celles d'un mandrill et déclarant l'infériorité définitive de cette "race"... au "crâne déprimé et comprimé". N'en jetez plus, la cour est pleine !

    Et puis pour nous conter cette sordide histoire, il y a ce film, et ce film est une horreur. Non pas que je tente de jouer les pucelles effarouchées en prétendant que l'esclavage infâme et poisseux de cette femme soit insupportable à regarder. Ce qui est insupportable c'est l'insistance deux heures et demi durant du réalisateur à nous placer ad nauseam dans le rôle obscène du voyeur qui n'a finalement rien à se reprocher. Car les scènes d'exhibition, d'humiliation, de soumission et tous les mots en ion qui évoquent l'avilissement d'un être humain par d'autres, sont multipliées, répétées, ressassées jusqu'à épuisement. Le réalisateur fait si peu confiance aux spectateurs qu'il lui rabâche jusqu'à plus soif ce que peut être l'exploitation d'un être humain faible et naïf par d'autres aveuglés par les seules ambitions mercantiles. C'est donc dans toutes les positions, à quatre pattes, à plat ventre, jambes écartées, en fumant, en buvant... que le calvaire de Saartjie, le plus souvent nue (pauvre Yamina Torres dont c'est le premier rôle !) et totalement passive, abrutie par l'alcool, nous est servi. Les indéniables talents de chanteuse et de danseuse de la demoiselle sont hélas pratiquement étouffés. Le plus surprenant est que bien que jusque là je tenais Abdellatif Kechiche pour un incroyable directeur d'acteurs, il réussisse l'exploit de ne jamais nous rendre Saartjie sympathique et émouvante ! Et puis il y a Olivier Gourmet qui fait son numéro "regardez comme je suis un grand acteur !". Mais franchement, le voir faire son cinéma avec un godemichet... ça a l'air de bien l'éclater. Moi, ça ne m'a pas convaincue...

    Et au milieu de ce fatras assez écoeurant, une pépite cependant : Elina Löwensohn ! Chapeau.

  • THE AMERICAN de Anton Corbijn ***

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    Jack est un tueur à gages qui n’hésite pas à tirer dans le dos de sa chérie lorsqu’elle découvre des choses qu’elle n’aurait pas dû… Rongé de remords et obligé de disparaître pour échapper à ses poursuivants, il se cache dans un petit village des abruzzes au nord de Rome. Un village comme seule l’Italie en recèle, avec ses ruelles, ses pavés, ses escaliers, son charme inimitable et ses habitants à la fois taciturnes et curieux. Le « patron » commanditaire de Jack lui confiera une mission qu’il souhaite être la dernière. Mais est-ce bien raisonnable et compatible d’être à la fois un tueur impitoyable et un homme aussi romantique ?

    Quel film étrange, unique et différent ! Les missions de Jack importent peu. Ce qui compte ici c’est Jack, sa solitude, son isolement, son inquiétude. Et ce qui compte surtout c’est de voir l’acteur George Clooney au travail. Totalement inhabituel et différent dans ce rôle d’homme traqué, méfiant, peu bavard et mystérieux, il est au cœur de ce film troublant à l’ambiance envoûtante. Tous ceux qui gravitent autour de lui, hommes étranges et femmes vénéneuses font office d’accessoires ou d’ornements. Si Anton Corbijn, photographe, impossible de l’oublier ici, avait voulu réaliser un documentaire énigmatique sur George Clooney, il ne s’y serait pas pris autrement, le rendant plus insaisissable que jamais. Avec néanmoins la bonne idée de lui faire faire beaucoup de  « pompes » et exercices physiques chaque matin torse nu… et de le faire dormir sans caleçon avec les dames !

    Anton Corbijn serait-il amoureux de Georges Clooney ?

  • KABOOM de Gregg Araki *

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    A quoi rêvent les djeuns sur les campus méringouins ?

    Qui a dit à inventer FaceBook ?

    Nan, à BAISER.

    Moi je dis, saine occupation… à condition que vous ayez fait vos devoirs les moutards et que vous sortiez couverts car tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir 19 ans dans les années 70 !!! Ce qui préoccupe la jeunesse d’Araki c’est de jouir dans toutes les positions en attendant la fin du monde qui est pour dans pas longtemps.

    Donc, voici Smith, un peu à voilvap suivant comment le vent l’emporte. Il aime bien se branler devant des films pornos gays, d’ailleurs son coloc’, un surfer peroxydé très con, le met en appétit. Un soir de beuverie où il ingurgite un cookie psychédélique et qu’une rousse lui vomit sur les pieds, il rencontre London dans les toilettes. Comme elle est très chaude et très dévergondée ils se fiancent illico. Smith a aussi une meilleure amie très gay. Elle s’appelle Stella et fait tout le temps la gueule. Elle sait tout sur tout et même au-delà, d’ailleurs ça se voit : quand elle cause, elle pose son pied sur la table, genre ! ça ne l’empêchera pas de devenir parano comme son copain et de se faire couillonner par une plus tarée qu’elle.

    Ah oui, entre temps j’ai pas dit ? Ben si j’ai dit. Smith a mangé un macaron qui fait la vision trouble et rend la libido encore plus active sauf que des vilains à tête d’animaux se promènent avec des objets tranchants et attention… ça peut couper. Coup de cymbale, on sursaute. On ouvre une porte ? Ah rien ! Une petite ambiance David Lynchienne pour tenter de corser l’affaire ? Et allez, hop, pourquoi pas !

    C’est moi ou Thomas Dekker a des yeux très bleus ? Je trouve qu’il ressemble un peu à l’autre là… ah oui, Jared Leto. Autant dire qu’il sert surtout à faire joli.

    Ce film m’a fait penser, ne me demandez pas pourquoi, à une connerie que j’avais vaguement regardée dans le poste « Souviens toi… l’été dernier ». Sans doute parce qu’il y était question de djeunz qui s’emmerdent et font des conneries en essayant de se prendre pour des grands. A moins que ce ne soit dans leur tête. Va savoir avec ce qu'ils mettent dans la nourriture ?

    Je me demande si je ne serais pas en train de devenir une vieille conne moi, parce que franchement ce film m’a fait l’effet d’une pilule homéopathique… c’est-à-dire n’a eu aucun effet sur moi. Bon, tant pis.

    Et juste pile poil quand j’étais en train de rassembler mes affaires en soupirant et en me disant que j’allais me tirer… Miracle, Pif, paf, kaboom, tout a pété ! The end.