Sur la Route du Cinéma - Page 315
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Une femme élève tant bien que mal et seule ses quatre garçons dans une banlieue crado du Queensland au sud de l'Australie. Un jour elle fait confiance à un gentil voisin qui la drague un peu et lui confie ses rejetons pour se rendre "en ville". A son retour elle apprend le drame : le sale type a abusé des enfants. Il a d'abord pris des photos puis les a violés. Débarque alors d'on ne sait où John Bunting qui s'installe dans la maison et entend rassurer et protéger la famille. Jamie, le fils de 16 ans est particulièrement attiré par cet homme tendre et doux, charismatique et sécurisant. Les premiers "châtiments" pour punir le coupable qui est hélas rapidement relâché par la police sont presque amusants pour les gamins : tags sur la maison, cadavres de kangourous découpés et déposés devant la porte. Il n'en faut pas plus pour faire fuir le criminel en quelques jours qui prend ses cliques et ses claques et disparaît. Mais John ne va pas en rester là et entend bien débarrasser la ville de tout ce qu'elle comporte de pédophiles et autres violeurs d'enfants. Puis il va étendre son bras justicier sur les drogués, les homosexuels et aussi sans doute sur certains qui ont eu la malchance de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment... Bref, le killer inside him ne peut plus s'arrêter, il va tuer sans raison et entraîner Jamie dans sa folie meurtrière et d'autres membres de la communauté.Ce film aurait dû être un grand film si le réalisateur avait maintenu jusqu'au bout le parti pris du hors champ. Les crimes suggérés, les traces que les tueurs effacent, les corps qu'ils jettent suffisaient amplement à révéler l'horreur des actes et à maintenir la tension, ainsi que le regard de plus en plus affolé de Jamie contraint lui aussi de passer à l'acte pour abréger le martyr, l'agonie d'une "victime"... et pas n'importe laquelle... Mais Justin Kurzel, comme s'il finissait pas se complaire à filmer des atrocités a préféré brusquement se concentrer en gros plans sur des scènes sans fin de tortures abominables qui fait basculer le film vers un autre genre.Il n'en demeure pas moins que ce film dérangeant, malsain, brutal, cru, violent donne à voir une humanité désoeuvrée, sans repère, sans travail, sans éducation qui se laisse embrigader par le premier beau parleur qui passe. Les "réunions" organisées par John qui réunissent tous les parents du coin sont particulièrement caractéristiques. Chacun y va de ses accusations et condamnations : "le premier qui touche à mes gosses je le zigouille". Mais entre le discours délirant de prolos avinés et désoeuvrés et le passage à l'acte il y a parfois un monde. Sauf que John est un serial killer, sadique de surcroît et qu'il a rendu Snowtown célèbre dans les années 90 pour sa série de meurtres effroyables car cette histoire est vraie.L'interprétation subtilement délirante de Daniel Henshall (la scène où il contemple une de ses victimes agonisante est un sommet !) dans le rôle du tueur au visage et au sourire d'ange et celle de Lucas Pittaway dans celui de la victime de plus en plus victime qui devient bourreau sont les atouts majeurs de ce film inégal, un peu long mais troublant et inquiétant.
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LET MY PEOPLE GO de Mikael Buch **
Ruben vit son amour pour Teemu dans la béatitude la plus complète en Finlande jusqu'au jour où (pour une raison que je ne révèle pas tant elle est abracadabrantesque !) Teemu met son amant à la porte avec tous ses bagages. Sans logement et désespéré par cette rupture Ruben rentre en France la mort dans l'âme et retrouve sa famille juive, très juive. Dévasté par le chagrin, le pauvre Ruben a la poisse qui lui colle aux basques et en profite pour se poser des questions existentielles sur son homosexualité, sa famille, la place qu'il y occupe et sa judéité. Ruben a fort à faire car il est entouré d'une soeur dépressive qui a épousé un goy qu'elle voudrait quitter, d'un frère impulsif (aaah Clément Sibony ! si rare !!) toujours prêt à en découdre, d'un père infantile qui lui fait des confidences qu'il ne veut pas forcément entendre et d'une mère forcément abusive et envahissante !
Malgré quelques scènes qui flirtent avec l'émotion (et l'adorable et très lunaire acteur Nicolas Maury peut se montrer aussi drôle que très très touchant) tout ceci est traité sur le ton de la farce qui parfois vire au grand n'importe quoi. Ce n'est pas méprisant ou péjoratif de dire que ce film ne sert à rien car il ne fait pas avancer le schmilblick mais il est drôle souvent bien qu'il empile les clichés sur les homosexuels et les juifs mais de façon tout à fait assumée et sans une once de perfidie manifestement.
La partie finlandaise est kitsch à souhait et arbore des couleurs vives, flashy, sur-saturées qui ne sont pas sans rappeler Jacques Demy ou Pedro Almodovar. La comparaison s'arrête là car on a rarement vu un film avec si peu d'argument qui parvienne à maintenir l'attention jusqu'à son dénouement sirupeux. Les scènes et les personnages abondent et se succèdent sans véritable cohérence parfois mais permettent aux acteurs de composer dans le plus grand sérieux des numéros de clowns plutôt loufoques.
Franchement, il serait malvenu de bouder ce petit plaisir.
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AUJOURD'HUI
j'ai fêté mes biiiiiiiiiiip ans et j'ai reçu LA PALME D'OR :
ET
ET
une énooooorme montre car j'aime les montres, j'en ai eu plein, je ne m'en lasse pas, je les aime plus grosses que mon poignet si possible car contrairement à vous je suis plus accro au temps qui passe qu'au temps qu'il fait
et une jolie fleur dans une peau de vache un pot en fer
et pour se faire pardonner d'avoir oublié d'aller à son rendez-vous à l'hôpital hier*... le Warrior m'a offert une prise de sang avec de super bons résultats.
La vie est belle des fois et je trouve que le D-Day devrait durer au moins une semaine !
*il ira demain !
ET
cadeau de dernière minute qui vient de là :-))) Impeccable pour réparer cette inexplicable lacune !
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LOUISE WIMMER de Cyril Mennegun ****
Louise approche de la cinquantaine, elle a un boulot, quelques potes, une fille et malgré une apparence de vie ordinaire, elle a amorcé une dégringolade qui ne prendra fin que si elle trouve un logement. Depuis 6 mois, elle dort dans sa voiture et ses nombreuses convocations auprès des services sociaux, ne lui permettent d'obtenir que cette réponse douteuse "il y a des cas plus urgents que le vôtre", quand elle ne se voit pas opposer un cinglant "soyez moins arrogante !" Là, exceptionnellement, Louise s'autorise à craquer un peu "je ne suis pas arrogante, je n'en peux plus". Il faut dire que cette grande gigue n'a rien de la petite Cosette tremblante qu'on a envie de protéger et qu'elle met un point d'honneur, comme un dernier rempart à sa chute définitive, à ne demander l'aide de quiconque. Personne ne sait qu'elle est sans logement, sans abri, SDF, ni sa collègue, ni son patron, ses rares copains, la patronne du bistrot qui lui fait crédit, sa fille et l'homme qu'elle retrouve parfois juste pour faire l'amour et qu'elle somme de ne pas parler sous peine de tout gâcher. Louise ne parle pas, ne veut pas parler, elle aime danser et elle agit, et si elle pleure c'est seule, réfugiée dans sa grande voiture, dernière possession qu'elle ne peut perdre sous peine de sombrer irrémédiablement.
C'est dire si on tremble pour Louise qui doit des sommes indécentes pour quelqu'un qui n'a plus rien que "quelques fringues qui se battent en duel" à l'huissier qui les réclame sans émotion, tout comme on craint le pire et on s'affolle lorsque sa voiture tombe en panne alors que son patron ne tolère pas une minute de retard, ou lorsque deux types qui n'ont pas vu qu'elle dormait à l'intérieur s'appuient sur la voiture. Et bien qu'elle ne soit pas d'emblée aimable de par son attitude revêche et son abord peu engageant, en suivant cette fille fière, sauvage, on la découvre, on fait sa connaissance et on se met à l'aimer et à vouloir qu'elle s'en sorte coûte que coûte.
Venu du documentaire, le réalisateur propose donc pour ce premier film totalement réussi et abouti un cinéma ancré dans le social. Même s'il ne les revendique pas, lors du débat qui suivait la projection (un des plus enthousiasmant, détendu et drôle que j'ai vécu) il évoque néanmoins Mike Leigh et Ken Loach. Il ne s'embarrasse d'aucune fioriture, ni de barratin inutile, les images suffisent, parlent et racontent tout le poids de la détresse qui accable Louise qui pourtant ne courbe pas l'échine ni ne baisse les yeux. C'est aussi dans les détails que Cyril Mennegun frappe juste. Comment rester digne, rester propre, manger à sa faim quand on n'a rien que quelques euros à la fois ? Toutes ces "petites choses" qui paraissent évidentes quand on a la possibilité de les accomplir. Et sa Louise déborde d'imagination pour réussir à se laver, à faire un repas ou se procurer quelques litres d'essence.
A une époque où chacun redoute de tout perdre et où le spectre de la pauvreté plane, il est facile d'entrer en empathie avec Louise voire de s'identifier à ce personnage. Comment ferions-nous, comment réagirions-nous si cela nous arrivait ? Comment une HLM perchée au 15ème étage d'une tour de béton peut devenir le rêve ultime de renaissance et permettre à une femme de lever un visage radieux vers le haut ? Cyril Mennegun le dit "ce qui persiste de beau dans ces quartiers, ce sont les personnes qui y vivent". On le sent sincère et concerné lorsqu'il le dit.
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CAFE DE FLORE de Jean-Marc Vallée
Je vous ai déjà parlé de ce film car j'ai eu le bonheur de le voir à Venise en septembre dernier en présence de l'équipe du film. Heureusement, il sort en salle le 25 janvier et je vous en reparlerai. Je vous garantis un film qui ne vous laissera pas indifférent tant il est différent justement. J'espère que comme moi vous serez émus aux larmes par ces histoires croisées dont il ne faudrait rien dire (et donc rien lire) pour plonger au coeur des histoires que le réalisateur nous raconte. Ce n'est qu'au bout d'une heure et demie de film qu'on commence à comprendre enfin. Alors de grâce : ne lisez pas les critiques et laissez vous aller. Plusieurs mois plus tard ce film me bouleverse encore rien qu'à l'évoquer. Et la musique, vous m'en direz des nouvelles...
Aujourd'hui grâce à Way To Blue, je peux vous proposer 4 X 2 places à gagner.
Pour remporter ces places c'est très simple. Vous devez terminer la phrase (après avoir regardé la bande annonce) et trouver de quel film est tirée la photo découpée.
Seules les réponses 1, 2, 3 et 4 permettent de gagner.
Les autres sont pour que vous puissiez continuer à vous amuser comme des foufous.
Et n'oubliez pas de terminer de jeu ICI.UNE SEULE REPONSE A LA FOIS PAR PERSONNE.
ON NE REJOUE QUE LORSQUE J'AI VALIDE LA REPONSE.
J'ai oublié de préciser que pour participer au concours il faut impérativement devenir fan de la page facebook. (condition UGC)
LES GAGNANTS SONT : King72, Fred, Ed et Yohan.
GAME OVER. Merci.
1
"c'est pas supposé...arriver deux fois dans une vie."
DOUX OISEAUX DE JEUNESSE trouvé par King72
2
AN AFFAIR TO REMEMBER trouvé par le Dada
"je te demande...pardon"
3
THE GHOST AND MRS MUIR trouvé par Fred
"j'ai l'impression d'avoir...fucké l'affaire"
4
FROM THE TERRACE trouvé par Yohan
"T'es pas un peu jeune pour...avoir trouvé une amoureuse"
5
TITANIC trouvé par sopel
6
LA MAÎTRESSE DU LIEUTENANT FRANCAIS trouvé par Yohan
7
CRAZY STUPID LOVE trouvé par Mister Loup
8
cette conne d' ANGEL trouvé par Fred
9
ETERNAL SUNSHINE OF THE SPOTLESS MIND trouvé par Mister Loup
10
MIDNIGHT IN PARIS trouvé par marion
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2012
Je ne sais pas faire, j'ai essayé mais je ne sais pas faire. Certains d'entre vous par contre m'époustouflent car ils savent faire. Moi pas.
Souhaiter des choses, former des voeux, adapter tout ça à la personne à qui on s'adresse. Je dis "chapeau bas madame la marquise !" Et ça me touche qu'on me dise des choses cinématographiques bien senties.
Chez moi il y a toujours un fond de sarcasme, d'ironie ou de cynisme. Allez savoir pourquoi ?
Cela dit cette fin 2011 et ce début 2012 semblent placer sous les auspices les plus positifs voire tirer vers les meilleurs augures puisque plusieurs personnes ont l'air de vouloir se réconcilier avec la mauvaise personne que je suis !
Moi, j'ai plutôt envie de faire comme mon Warrior qui a dit un truc du style :
"2011 fut une année vraiment trop cool. Je vais avoir du mal à m'en séparer."
Total LOL car oui ce garçon est trop lolant et évidemment je ne sais si nous avons connu année plus spéciale jusqu'alors. Quoique 2002/2003 ont valu leur pesant... bref !
En tout cas voilà. Comme ils disent dans les films : "je ne le répèterai pas deux fois"
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RECHERCHER
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Comme vous j'ai remarqué qu'il n'était pas aisé de retrouver un film ancien sur ce blog.
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La rubrique "Rechercher" ne fontionne pas ou plus et vous renvoie sur une page vide ou sur une page qui ne correspond pas du tout à votre recherche.
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J'ai signalé le problème à Haut et Fort qui est en train de le résoudre.
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Voilà donc ce que j'ai trouvé de plus simple pour trouver un film (en attendant que Haut et Fort répare) dont vous voulez savoir ce que je pense. Evidemment, cela demande quelques secondes de plus mais je n'ai rien trouvé de mieux.
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Donc pour trouver la critique d'un film,
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- vous allez dans votre GOOGLE,
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- vous tapez ""le titre du film" suivi de Sur la Route du cinéma", et hop le tour est joué !
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ex.pour les nuls : "Gran Torino Sur la route du cinéma" + clic.
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Merci de votre intérêt.
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SANS AUCUNE HESITATION
LE VERTIGE de 2011 fut pour moi incontestablement et sans l'ombre d'un doute :
MELANCHOLIA de Lars Von Trier
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THIS MUST BE THE PLACE de Paolo Sorrentino
3
INCENDIES de Denis Villeneuve
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UNE SEPARATION DE Asghar Faradi
5
MIDNIGTH IN PARIS de Woody Allen
6
THE ARTIST de Michel Hazanavicius
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SIBERIE MONAMOUR de Slava Ross
9èmes ex aequo
10 ex aequo
LA PIEL QHE HABITO de Pedro Almodovar
JIMMY RIVIERE de Teddy Lussi-Modeste
De nombreuses pépites ont encore jalonné cette belle année (cinématographique) 2011
11èmes ex aequo :
Et préparez-vous à m'entendre vous parler et vous reparler de deux merveilles que j'ai déjà vues, qui ne sortiront qu'en janvier et qui feront sans nulle doute partie des meilleurs de 2012.
Cela nous promet une année forte en émotions...
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AVANT DE VOUS RÉVÉLER MON TOP 2011
Je vous invite à vous rendre ICI où vous pourrez vous exercer sur un jeu infernal comme vous les aimez tant ! Et tant que vous y êtes, tentez de me dire quel est MON film 2011 si vous l'osez !
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L'IRLANDAIS de John Michael McDonagh ***
Quelques mots vite fait à propos de ce film vraiment formidable. J'ai peu de temps de cervelle disponible ces temps ci pour vous en parler comme il le mérite mais je ne voudrais pas que vous passiez à côté au cas où vous hésiteriez.
Voici dont le synopsis officiel : Boyle est un flic irlandais, flegmatique et solitaire, amateur de Guinness, de poésie et de prostituées à ses heures perdues. En poste dans un petit village de la côte irlandaise où il ne se passe jamais rien, il passe ses journées à faire respecter la loi... au pub local. Malheureusement pour lui, des trafiquants de drogue ont jeté leur dévolu sur cette région endormie comme base de leurs opérations... Le petit village irlandais va bientôt se retrouver au cœur d’une importante opération anti-drogue menée par le FBI ! Les mauvaises nouvelles n’arrivant jamais seules, Boyle doit se coltiner l’agent Everett, un super agent du FBI déterminé et maniaque dépêché sur place... Certes, les procédures de l'élite du FBI diffèrent de celles du flic bedonnant, peu zélé et "politiquement incorrect"... Mais après tout, la méthode "locale" pourrait bien fournir des résultats inattendus !
Mon avis : l'Irlande, ses pubs, sa Guinness, son racisme, son humour, sa fierté, son individualisme... rien ne manque dans ce qu'on fait comme clichés concernant ce pays et pourtant ce film n'est pas lourdingue. Il faut dire que l'humour décalé des personnages y fait beaucoup. A plusieurs reprises, on se demandera comme l'agent Everett du FBI si Boyle est complètement abruti ou très futé et comme lui on hésitera pas mal avant de découvrir un héros sous la casquette.
Le duo Brendan Gleeson, FORMIDABLE et le mot est faible, et Don Cheadle EPATANT que je découvre dans une comédie, fonctionne à merveille. Il faut voir la tête de Don Cheadle lorsque Gleeson lui sort toutes les énormités possibles à propos des noirs, des banlieues, des trafiquants etc. Tordant.
Et puis l'Irlande, sa bruyère, sa lande, ses trognes, sa musique... Immanquable s'il vous plaît.
P.S. : Mark Strong en english de service est génial aussi.